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Incidence de l'inflation sur la consommation des produits agricoles dans la ville de Kananga


par Samuel MUSANGA KALALA
Université Notre-Dame du Kasayi  - Bachelor  2025
  

Disponible en mode multipage

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REPUBLIQUE CONGO DEMOCRATIQUE DU MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE

« U.KA. »

BP 70/KANANGA

Faculté des sciences économiques et gestion

L'incidence de l'inflation sur la consommation des
produits agricoles dans la ville de Kananga

Par : MUSANGA KALALA Samuel

Mémoire présenté en vue de l'obtention du titre de Bachelier en sciences économiques.

Directeur : Professeur KAZADI Kelvin

SEPTEMBRE 2025

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ÉPIGRAPHE

Il viendra un jour où ni les marchés, ni les puissants, ni
l'égoïsme ne pourront étouffer le chant des champs. Car la terre
n'oublie pas les coeurs justes, même quand les sociétés
deviennent ingrates. L'économiste digne ne lit pas seulement les
chiffres : il écoute la douleur qui se cache derrière l'intérêt, et
la dignité qui résiste à la haine

James Baldwin

II | P a g e

IN MEMORIAM

À la mémoire de notre regretté père, KALALA Frederick, Père aimant et éducateur exemplaire,
dont la bienveillance rayonnait au coeur de notre famille. Aujourd'hui plus que jamais, nous
mesurons la profondeur de son amour, la force de ses efforts, et la sagesse de ses conseils. Son
optimisme demeure une lumière silencieuse, inspirant chacun de nos pas. Son souvenir ne
s'efface pas: il s'enracine dans nos pensées, dans nos valeurs, et dans chaque leçon de vie qu'il
nous a laissée.

III | P a g e

DEDICACE

Je dédie ce mémoire à la grande famille KALALA, fondement de mon parcours et refuge de mon
coeur. A notre chère mère, Angélique MBOMBO, femme de sagesse et de courage, dont les
paroles et la force ont éveillé ma pensée. A mon frère, Freddy KALALA dont l'amour constant, la
tendresse et le soutient ont façonné l'homme que je suis devenu. Ce travail est le reflet de votre
présent aimant, et c'est à vous que je le dois.

IV | P a g e

REMERCIEMENTS

Ma gratitude la plus profonde s'élève tout d'abord vers Dieu Tout-Puissant, Maître souverain du temps
et des circonstances, qui m'a guidé et protégé tout au long de ces trois années d'études. C'est par Sa grâce
que ce parcours trouve aujourd'hui son aboutissement. Loué soit Son saint Nom, pour les forces, la paix
et la persévérance qu'Il a semées en moi.

Mes sincères remerciements vont à l'endroit des autorités académiques de l'Université Notre-Dame du
Kasaï, pour l'engagement constant dont elles font preuve dans la formation de citoyens compétents et
dévoués à l'avenir de notre société. Leur vision, leur rigueur et leur sens du devoir constituent un socle
précieux pour notre croissance intellectuelle et humaine.

Je tiens à exprimer une reconnaissance toute particulière au Professeur Kevin KAZADI, Directeur de ce
travail, dont la rigueur académique, la disponibilité et les conseils avisés ont été une source inestimable
d'orientation et de motivation.

Mes remerciements sincères vont également à l'Assistant Justin KASHIYI et à l'Assistant Joseph
BENGUA, encadreurs attentifs, pour leur accompagnement généreux, leur patience et la richesse de leurs
observations, qui ont nourri chaque étape de cette recherche.

Je remercie chaleureusement le Professeur François TSHIONYI, Doyen de la Faculté des Sciences
Économiques et de Gestion, pour son leadership éclairé, ainsi que l'ensemble du bureau facultaire, pour
avoir veillé à la mise en place d'un corps enseignant compétent et inspirant.

Du fond du coeur, je rends hommage à mes frères et soeurs : Freddy KALALA, Bernadette KALALA,
Alphonsine KALALA, ainsi que Célestin Tshishiku. Vos encouragements constants, votre amour
inconditionnel et vos mots bienveillants m'ont porté, surtout dans les moments de doute. Votre présence à
mes côtés a été une source de courage, de joie, et de stabilité.

Enfin, j'adresse mes plus sincères remerciements à tous les amis et connaissances qui ont contribué, de
près ou de loin, à la réussite de ce parcours. Je pense notamment à Nelson WAY MANDELA, Narcisse
MASSAMBA et Jeannette MPUTU, pour leurs gestes d'amitié, leur soutien fraternel et leur
bienveillance discrète mais précieuse.

À tous les héros de l'ombre, ceux et celles qui oeuvrent sans chercher à être nommés, que ces lignes
traduisent la profondeur de ma reconnaissance.

Avec émotion et respect,

Samuel MUSANGA

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LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES 1. Tableau

1. Tableau sur la répartition des communes de Kananga : Population, superficie, type

d'occupation 40

2.Tableau 1 : Présentation des variables sélectionnées 41

3. Tableau 2 : Évolution trimestrielle des prix de maïs (méga de 3kg) de 2016 à 2024 .46

4. Tableau 3 : Évolution trimestrielle du taux d'inflation de 2016 à 2024 47

5. Tableau 4 : Statistique descriptive 49

7. Tableau 7 : Test de corrélation de Spearman entre taux d'inflation et prix du maïs 50

9. Tableau 8 : Estimation du modèle 56

11. Tableau 9 : Test d'homoscedasticité (Breusch-Pagan) 53

12. Tableau 10 : test de normalité globale du modèle 54
2. Graphique

1. Graphique 1 : L'inflation par la demande (courbes OG et DG) 17

2. Graphique 2 : Courbe de Phillips sur le chômage et l'inflation 27

3. Graphique 3 : Prix et pouvoir d'achat des ménages 34

4. Graphique 4 : Signes de croissance de la ville de Kananga 40

5. Graphique 5 : Évolution combinée du taux d'inflation et du prix du maïs à Kananga (2016-

2024) 48

6. Graphique sur la distribution des résidus comparée à la norme 54

VI | P a g e

LISTE DES ABREVIATIONS ET ACRONYME

3. RDC : République Démocratique du Congo

4. UKA : Université Notre-Dame du Kasayi

5. BCC : Banque Centrale du Congo

6. IPC : Indice des Prix à la Consommation

7. IPP : Indice des Prix à la Production

8. PIB : Produit Intérieur Brut

9. FC / Fc : Franc Congolais

10. SS : Sum of Squares

11. df : Degrés de liberté (Degrees of Freedom)

12. MS : Mean Square

13. F : Statistique de Fisher

14. R2 : Coefficient de détermination

15. Chi2 : Test du Chi carré

16. t : Statistique t de Student

17. L1LMD : Licence 1 dans le système Licence-Master-Doctorat

18. DP : Dépenses Publiques

19. IPCt / IPPt : Indice des prix à la consommation / à la production à la période t

20. M : Masse monétaire

21. V : Vitesse de circulation de la monnaie

22. P : Niveau général des prix

23. T : Volume des transactions

24. INS : Institut National de Statistique

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RESUME

Mots clés : inflation, consommation, produits agricoles, Kananga, maïs, pouvoir d'achat, économie locale, solutions.

Ce travail cherche à comprendre comment l'inflation influence la consommation des produits agricoles à Kananga. Il montre comment la hausse des prix oblige les familles à changer leurs habitudes alimentaires, surtout quand leurs revenus sont faibles.

L'inflation, c'est quand les prix augmentent partout et pendant longtemps. Cela réduit le pouvoir d'achat : les gens peuvent acheter moins avec le même argent. À Kananga, où les produits agricoles comme le maïs sont essentiels pour se nourrir, cette situation devient très difficile. Quand le prix du maïs monte, cela montre que les familles souffrent économiquement.

Pour étudier cela, le travail utilise des données de 2016 à 2024 et des outils statistiques sérieux : le test de Spearman pour voir les liens entre les chiffres, une régression linéaire pour mesurer l'effet de l'inflation, et des tests pour vérifier si les résultats sont fiables. Les résultats sont clairs : quand l'inflation augmente de 1 %, le prix du maïs monte en moyenne de 0,0013 point. Le lien entre les deux est fort (coefficient de 0,5942).

Cela a des conséquences concrètes : les familles achètent moins, mangent moins varié, et les producteurs agricoles ont plus de mal à vendre à bon prix. Le prix du maïs a doublé en huit ans, ce qui montre bien la pression sur les ménages.

Le travail propose des solutions : mieux contrôler la monnaie, stabiliser le taux de change, soutenir les producteurs, et protéger la sécurité alimentaire. Ces idées peuvent aider à réduire les effets négatifs de l'inflation.

Ce mémoire ne parle pas seulement de chiffres. Il parle aussi de la vie des gens. Derrière les statistiques, il y a des familles qui font des choix difficiles chaque jour. Ce travail veut aider à construire une économie plus juste, plus humaine, et plus proche des réalités de Kananga

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ABSTRACT

Keywords: inflation, consumption, agricultural products, Kananga, maize, purchasing power, local economy, solutions.

This study aims to understand how inflation affects the consumption of agricultural products in the city of Kananga. It shows how rising prices force families to change their eating habits, especially when their income is low.

Inflation means that prices go up everywhere and for a long time. This reduces purchasing power, people can buy less with the same amount of money. In Kananga, where food like maize is very important for daily meals, inflation makes life harder. When maize prices go up, it shows that families are struggling financially.

To study this, the research uses data from 2016 to 2024 and reliable statistical tools: the Spearman test to check the link between numbers, a simple linear regression to measure the effect of inflation, and other tests to make sure the results are trustworthy. The findings are clear: when inflation increases by 1%, the price of maize goes up by about 0.0013 point. The connection between the two is strong (correlation of 0.5942).

This has real consequences: families buy less food, eat fewer types of food, and farmers find it harder to sell their products at good prices. The price of maize has doubled in eight years, showing the pressure on households.

The study suggests solutions: better control of money, stabilizing the exchange rate, helping farmers, and protecting food security. These ideas can help reduce the negative effects of inflation.

This research is not just about numbers. It's about people's lives. Behind the statistics are families making hard choices every day. This work hopes to support a fairer, more human economy that responds to the real needs of Kananga's population.

1 | P age

INTRODUCTION GENERALE

L'inflation est sans doute l'un des concepts économiques les plus largement reconnus. Elle a entraîné de nombreuses nations dans des phases prolongées d'instabilité. Les banques centrales se positionnent souvent comme des défenseurs implacables contre l'inflation. Certains politiciens, qui avaient été élus en promettant de maîtriser ce phénomène, ont perdu leur siège en raison de leur incapacité à tenir leurs promesses. En fait, le Président Ford a même qualifié l'inflation d'ennemi public numéro un aux États-Unis en 19741. Mais qu'est-ce que l'inflation? Et pourquoi est-elle si importante? L'inflation est le taux d'augmentation des prix sur une période donnée. En général, il s'agit d'une mesure assez large, telle que la hausse globale des prix ou du coût de la vie dans un pays. Mais elle peut aussi être calculée de façon plus étroite, pour certains produits, les produits agricoles, ou l'alimentation de base, par exemple. Quel que soit le contexte, l'inflation mesure le renchérissement d'un groupe de biens ou de services sur une période donnée, en général une année.

Trois mots, c'est tout ce qu'il faut pour enflammer les coeurs et éveiller des passions. « Liberté, Égalité, Fraternité » ont guidé les esprits audacieux de la Révolution française. « Je t'aime » est le nectar qui nourrit les plus belles histoires d'amour. « Vie, Liberté, Bonheur » incarnent l'essence même de la Déclaration d'indépendance des États-Unis2. Pour de nombreux économistes, ces mots enchanteurs se résument à « offre, demande, prix ». Ces formules simples portent en elles le pouvoir de transformer des sociétés et des destins. Dans toute transaction entre un vendeur et un acheteur, le prix du bien ou du service est déterminé par l'offre et la demande, lesquelles résultent à leur tour de la technologie et des conditions dans lesquelles les intéressés évoluent. À un extrême, le marché peut être composé d'un grand nombre de vendeurs et d'acheteurs pratiquement identiques (par exemple le marché de maïs). À l'autre extrême, il peut n'y avoir qu'un vendeur et qu'un acheteur (par exemple si je voulais échanger le manioc contre le riz).

Dans la ville de Kananga, ce phénomène économique a des répercussions significatives sur la vie quotidienne et sur la sécurité alimentaire des habitants. À travers cette analyse, nous proposons de vous plonger au coeur des dynamiques économiques qui façonnent nos choix alimentaires et notre bien-être. En unissant nos efforts pour comprendre ces enjeux, nous pouvons bâtir des solutions collectives visant à améliorer la qualité de vie de notre communauté. Ce travail se veut une invitation à la réflexion et à l'engagement, car il concerne non seulement les économistes, mais aussi chaque citoyen soucieux de son avenir. Ensemble, explorons les mécanismes derrière l'inflation et découvrons comment elle influe sur notre présent et notre avenir à Kananga. Nous vous encourageons à poursuivre cette lecture

1CEYDA O., ABC de l'économie : qu'est-ce que l'inflation, site de FMI, finance & développement, mars 2010.

2 ASMUNDSON I., ABC de l'économie : l'offre et la demande, site de FMI, finance & développement, juin 2010

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enrichissante qui promet de nourrir votre curiosité et votre compréhension des défis contemporains.

0.1. ETAT DE QUESTION

La question de « l'Analyse de l'inflation et son incidence sur la consommation des produits agricoles dans la ville de Kananga » a été au coeur des préoccupations de certains auteurs comme :

Marie K. TSHITENGE3, dans son étude portant sur « Inflation et consommation des produits agricoles dans la ville de Kananga ». L'objectif recherché dans ce travail était d'examiner comment les variations des prix influencent les habitudes alimentaires des ménages. Sa problématique de ce travail était de savoir l'impact de l'inflation sur les choix alimentaires des ménages à Kananga et cette problématique avait comme hypothèse « L'inflation entraîne une réduction de la diversité des produits agricoles consommés ». L'étude conclut que l'inflation a un impact positif direct sur la consommation des produits agricoles, provoquant une substitution vers des aliments moins coûteux et une baisse de la diversité alimentaire. Les résultats suggèrent qu'une sensibilisation et des politiques de soutien aux ménages à faible revenu sont nécessaires.

Jean-Paul L. MULUMBA4, dans sa thématique « Les effets de l'inflation sur l'accès aux produits alimentaires à Kananga », la préoccupation majeure dans ce travail était celle d'analyser les conséquences économiques de l'inflation sur l'accès alimentaire en milieu urbain. La problématique de ce travail était de comprendre si l'inflation impacte-elle l'accès aux produits agricoles pour les ménages de Kananga et cette problématique avait comme hypothèse : « L'inflation réduit l'accès aux produits alimentaires de base pour les ménages pauvres ». Le chercheur révèle que l'inflation aggrave l'insécurité alimentaire, particulièrement pour les ménages à faibles revenus, qui constatent une augmentation des dépenses alimentaires proportionnellement à leur revenu. Les auteurs recommandent l'implémentation de programmes alimentaires et de politiques de régulation des prix.

3 TSHITENGE M, Inflation et consommation des produits agricoles dans la ville de Kananga, mémoire UNIKAN, inédit 2021

4 MULUMBA J, Les effets de l'inflation sur l'accès aux produits alimentaires à Kananga, U.KA, mémoire 2022

3 | P a g e

Sidoine M. MBALA5, dans sa recherche ayant comme thème : « Les effets de l'inflation sur l'accès aux produits alimentaires à Kananga », ce travail avait comme objectif général d'étudier les adaptations comportementales des consommateurs face à l'inflation. La problématique de ce travail était de savoir comment les consommateurs s'adaptent-ils à l'augmentation des prix des produits agricoles à Kananga et l'hypothèse du départ était « Les consommateurs modifient leurs achats en fonction des fluctuations des prix, choisissant des alternatives moins coûteuses ».

Sidonie après ses recherches il conclut que Face aux fluctuations des prix, les consommateurs modifient leurs habitudes d'achat, privilégiant des alternatives moins coûteuses pour maintenir leur accès aux produits alimentaires.

Jean-Pierre MBUYI6, dans son article intitulé "L'impact de l'inflation sur la consommation alimentaire en Afrique subsaharienne". La préoccupation majeure dans ce travail était celle d'analyser comment l'inflation affecte les choix alimentaires des ménages en Afrique subsaharienne. Cet article avait comme problématique de savoir comment l'évolution des prix des produits alimentaires influence la consommation des ménages en période d'inflation. Ainsi cette problématique avait eu comme hypothèse du départ « une augmentation des prix entraînent une réduction de la consommation des produits de base, modifiant ainsi le régime alimentaire des ménages ». L'article conclut qu'une inflation élevée réduit l'accès des ménages aux aliments essentiels, exacerbant la malnutrition. Les politiques publiques doivent donc inclure des mesures pour stabiliser les prix afin de garantir la sécurité alimentaire.

Marie-Claude TSHIBANDA7, dans son article intitulé "Le rôle de l'inflation dans le changement des comportements de consommation". L'objectif de recherche de ce travail était d'évaluer les changements dans les comportements d'achat des consommateurs face à l'inflation dans les zones urbaines. L'auteur de cet article avait comme problématique de recherche qui était de savoir quel est l'effet de l'inflation sur les décisions d'achat des

5 MBALA S., Les effets de l'inflation sur l'accès aux produits alimentaires à Kananga, UNIKAN, mémoire 2023

6 MBUYI J-P., L'impact de l'inflation sur la consommation alimentaire en Afrique subsaharienne, Kinshasa RDC, Presses Universitaires de Kinshasa 2021.

7 TSHIBANDA M-C., Le rôle de l'inflation dans le changement des comportements de consommation, LUBUMBASHI RDC, Éditions de l'Université de Lubumbashi, 2020.

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consommateurs concernant les produits alimentaires. Ainsi sur cette problématique, l'auteur avait comme hypothèse « l'augmentation des prix entraîne un ajustement des préférences vers des produits moins chers ou des substituts ». La recherche démontre que l'inflation modifie considérablement les comportements d'achat, forçant les consommateurs à faire des choix plus économiques. Cela souligne la nécessité d'éduquer les consommateurs sur les options abordables

Adélaïde Muna8, dans son livre intitulé : "Consommation et inflation : enjeux pour l'agriculture", dans ce livre, la préoccupation majeure de l'auteur était de comprendre la relation entre inflation et consommation des produits agricoles dans les zones urbaines d'Afrique centrale. Ainsi, pour évoluer avec son travail Adélaïde Muna avait la problématique majeure qui était de savoir comment la dynamique de l'inflation influence-t-elle le marché des produits agricoles en milieu urbain. Cette problématique avait comme hypothèse du départ « L'inflation accroît la pression sur les producteurs agricoles, entraînant des ajustements dans la chaîne d'approvisionnement et la consommation ». Le livre conclut que l'inflation a un impact direct sur la consommation des produits agricoles, avec des répercussions à la fois sur les producteurs et les consommateurs. Il appelle à des stratégies de soutien aux agriculteurs pour maintenir une offre stable face à la variabilité des prix.

Pour nous démarquer aux travaux précédents qui abordent l'inflation de manière générale ou par des enquêtes qualitatives, notre étude se distingue par une analyse économétrique ciblée sur le maïs, produit de base à Kananga, avec des données locales et des tests statistiques précis. Elle apporte ainsi une lecture chiffrée et concrète du lien entre inflation et consommation alimentaire.

0.2. PROBLEMATIQUE

Dans un monde de plus en plus globalisé, l'inflation est un phénomène économique qui ne connaît pas de frontières. Elle affecte les économies des pays, qu'ils soient développés ou en développement, en modifiant le pouvoir d'achat des consommateurs. Sur la scène mondiale, les fluctuations des prix des denrées alimentaires, exacerbées par des crises

8 A MUNA, Consommation et inflation : enjeux pour l'agriculture, Bruxelles, Éditions Agricoles de Bruxelles, 2019

Dans la ville de Kananga, l'inflation a un impact significatif sur la consommation des produits agricoles. Dans cette ville, une hausse des prix peut rendre les

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géopolitiques, des changements climatiques et des pandémies, ont entraîné une hausse significative du coût de la vie. Ces fluctuations des prix des biens et services se traduisent par des comportements d'achat variés, particulièrement en ce qui concerne les produits agricoles essentiels à la subsistance des populations. Ce contexte mondial d'augmentation des prix intensifie les inégalités économiques, posant des défis pour les ménages les plus vulnérables.

En Afrique, la situation est particulièrement préoccupante. Le continent, riche en ressources agricoles, souffre souvent d'une gestion inefficace de sa production et d'une dépendance aux importations alimentaires qui les rend particulièrement sensibles aux chocs inflationnistes, réduisant ainsi leur capacité d'accès aux ressources alimentaires de base. Les taux d'inflation élevés, couplés à des infrastructures inadéquates et à des politiques économiques instables, rendent la situation encore plus délicate. Les consommateurs africains, en particulier ceux des zones rurales et périurbaines, ressentent directement l'impact de l'inflation sur leur panier de la ménagère, ce qui contribue à une pression accrue sur les familles qui peinent à satisfaire leurs besoins devinés par la hausse des prix alimentaires les incite à repenser leurs habitudes d'achat.

La République Démocratique du Congo (RDC), au coeur de l'Afrique, est un exemple frappant de cette réalité. Avec ses vastes ressources agricoles et ses terres fertiles, le pays a le potentiel de nourrir sa population. Cependant, l'inflation galopante, alimentée par des conflits internes, des politiques économiques instables et une corruption chronique, mine les capacités des Congolais à accéder aux produits agricoles. La distorsion des prix sur le marché local a un impact direct sur la consommation, forçant de nombreux ménages à se tourner vers des alternatives moins nutritives ou à réduire significativement leur consommation alimentaire. L'inflation impacte non seulement le pouvoir d'achat des consommateurs, mais influence également la manière dont les producteurs agricoles ajustent leur offre face à la demande fluctuante. Les habitants de la RDC, et particulièrement ceux de Kananga, une ville au coeur de la province du Kasaï Central, ressentent directement les effets de cette situation économique.

H2 : Ce taux d'inflation influencerait négativement la consommation des produits agricoles dans la ville de Kananga .

6 | P a g e

produits alimentaires moins accessibles pour les ménages, en particulier pour les populations à faibles revenus. Les agriculteurs, quant à eux, peuvent éprouver des difficultés à écouler leur production à des prix rentables. L'insécurité alimentaire est donc exacerbée, car les consommateurs se voient forcés de réduire leurs achats ou de se tourner vers des produits moins nutritifs.

De plus, l'inflation entraîne des coûts de production plus élevés pour les agriculteurs, que ce soit à cause des prix des semences, des engrais ou des équipements. En conséquence, cela peut réduire la qualité et la quantité des récoltes. Les variations du prix des produits agricoles rendent également le marché instable, rendant difficile la planification à long terme pour les agriculteurs et les détaillants.

Cette situation crée un cercle vicieux où l'inflation affecte la consommation, ce qui, à son tour, impacte la production. Il est crucial d'explorer les effets de cette inflation sur la nutrition des familles et sur l'économie locale. Comprendre ces dynamiques peut aider les décideurs politiques à élaborer des stratégies adaptées pour atténuer ces problèmes et soutenir les agriculteurs comme les consommateurs. Ce sujet appelle donc à une réflexion approfondie pour mieux saisir les enjeux économiques et sociaux engendrés par l'inflation à Kananga.

Ainsi, quelques questions se posent pour guider notre réflexion dans ce

domaine:

1. Existe-t-il une corrélation entre l'inflation et la consommation des produits agricoles dans la ville de Kananga?

2. Quelle est l'incidence de taux d'inflation sur la consommation des produits agricoles dans la ville de Kananga?

0.3. HYPOTHESE

H1 : Il existerait une corrélation entre le taux d'inflation et la consommation des produits agricoles dans la ville de Kananga.

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0.4. CHOIX ET INTERET DU SUJET.

Choisir de travailler sur le sujet de l'« Analyse de l'inflation et son incidence sur la consommation des produits agricoles dans la ville de Kananga » est pertinent pour plusieurs raisons.

0.4.1. CHOIX DU SUJET

L'inflation est un phénomène largement étudié en économie, mais son impact spécifique sur des villes comme Kananga, où l'agriculture joue un rôle central dans l'économie, est moins souvent abordé. En se concentrant sur cette ville, l'analyse permet d'explorer des réalités économiques locales, de comprendre les défis uniques auxquels les consommateurs et les producteurs font face et d'évaluer comment les variations des prix affectent l'accès aux biens alimentaires essentiels.

0.4.2. INTERET DU SUJET

a. intérêt personnel

En abordant ce sujet, nous allons approfondir nos connaissances sur l'inflation et la consommation des produits agricoles dans la ville de Kananga et aussi proposer des solutions pour résoudre les problèmes d'inflation dans la ville de Kananga.

b. intérêt scientifique

Ce sujet ouvre une réflexion approfondie sur l'impact économique de l'inflation sur un marché spécifique, celui des produits agricoles. Il permet d'analyser la corrélation entre la hausse des prix, la disponibilité des produits et les ajustements des consommateurs.

De plus, une étude scientifique sur cette problématique peut enrichir la littérature économique en apportant des données concrètes et des analyses précises sur la ville de Kananga, un terrain d'étude souvent peu exploré dans les recherches économiques.

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c. Intérêt social

L'inflation affecte directement le quotidien des populations de Kananga, modifiant leur pouvoir d'achat et leurs habitudes de consommation. Comprendre cette dynamique permet de mettre en lumière les défis rencontrés par les ménages, les producteurs et les commerçants, tout en apportant des pistes de solutions pour garantir l'accès à une alimentation suffisante et équilibrée.

Une telle étude peut également orienter les politiques publiques vers des actions plus efficaces pour soutenir les populations vulnérables face à la montée des prix.

1.5. OBJECTIFS DE RECHERCHE 1.5.1. Objectif général

L'objectif général de notre recherche est d'identifier et d'analyser l'incidence de l'inflation sur la consommation des produits agricoles dans la ville de Kananga.

1.5.2. Objectifs spécifiques de recherche

Et d'une manière spécifique, nous allons chercher à déterminer l'impact de prix de produit locaux face à la disponibilité et l'accessibilité. Donc nous allons posséder comme suit :

1Étudier l'impact de l'inflation sur le pouvoir d'achat des ménages à Kananga.

2. Analyser l'effet de l'inflation sur les prix des produits agricoles.

3.Évaluer les conséquences sur la sécurité alimentaire des populations vulnérables.

0.6. METHODE ET TECHNIQUE UTILISEE

5.1 Méthode utilisée

En faisant ce travail, nous avons utilisé la Méthode économétrique, cette méthode combine des théories économiques avec des techniques statistiques pour tester des hypothèses et modéliser des relations économiques. Elle utilise des équations mathématiques pour représenter des comportements observables et permet d'estimer l'impact de différents

9 | P a g e

facteurs. Cette méthode est essentielle pour faire des prévisions et évaluer l'efficacité des politiques économiques.

Cette méthode consiste également à utiliser des modèles statistiques pour examiner les relations entre différentes variables économiques. Dans le cadre de notre étude sur l'inflation et la consommation des produits agricoles à Kananga, nous allons utiliser des modèles de régression.

Ça nous a permis de quantifier comment l'inflation affecte le pouvoir d'achat des consommateurs et, par conséquent, leur consommation de produits agricoles. Nous collecterons des données sur les prix des produits agricoles, l'indice d'inflation et les niveaux de consommation sur plusieurs années pour établir des relations claires et significatives.

Nous avons également utilisé Méthode analytique. Cette méthode se distingue par sa capacité à décomposer un phénomène complexe en éléments fondamentaux afin d'en examiner chaque composante avec rigueur.

En adoptant cette approche, le chercheur dissèque minutieusement les données de manière à clarifier la structure sous-jacente du sujet étudié. Ce procédé permet d'identifier des interrelations, d'extraire des tendances et de dégager des causalités subtiles qui, autrement, resteraient dissimulées dans l'agrégat du phénomène. En offrant une lecture détaillée et systématique, la méthode analytique favorise une compréhension nuancée qui concilie précision scientifique et lucidité intellectuelle, éclairant ainsi le chemin vers des conclusions solides et argumentées

5.2. Technique utilisée

Nous avons utilisé la TECHNIQUE DOCUMENTAIRE qui consiste à rassembler et à analyser des documents existants, tels que des rapports économiques, des études antérieures, des articles scientifiques ou des statistiques gouvernementales pour obtenir des informations sur un sujet économique précis. Elle permet d'accéder à des données historiques et à des analyses antérieures, offrant des éléments contextuels et une base de connaissances solide.

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Pour ce travail, nous rassemblerons des données à partir de ces sources afin d'avoir une base solide d'informations. Cela permettra également de contextualiser notre étude et de renforcer nos conclusions par des références fiables et variées sur l'impact de l'inflation sur la consommation.

Nous avons aussi utilisé LA TECHNIQUE D'ANALYSE DE DONNEES est une approche méthodique qui consiste à transformer des données brutes en connaissances éclairées et exploitables. Cette démarche se décompose en plusieurs étapes séquentielles essentielles. Tout d'abord, il s'agit de collecter des données provenant de sources diverses - qu'elles soient issues d'études, de bases de données institutionnelles ou de rapports sectoriels. La richesse et la pertinence des informations recueillies conditionnent d'emblée la qualité de l'analyse qui suivra.

Ensuite, le processus intègre une phase cruciale de nettoyage et de préparation des données. Ici, l'objectif est d'éliminer les incohérences, les doublons et les valeurs aberrantes, tout en harmonisant les informations pour qu'elles soient comparables entre elles. C'est un travail minutieux qui permet de garantir que les analyses futures se basent sur des données fiables et cohérentes. À ce stade, la transformation des données, par le biais de techniques telles que la normalisation ou l'agrégation, prépare le terrain pour une exploration approfondie.

La phase suivante implique l'application de techniques statistiques et analytiques. Concrètement, cela peut inclure l'utilisation de méthodes de régression, l'analyse en composantes principales ou encore l'application d'algorithmes de machine learning. Ces outils permettent de détecter des tendances, des corrélations et des patterns qui ne sont pas immédiatement apparents à l'oeil nu. Grâce à cette approche quantitative, chaque donnée trouve sa place dans un modèle explicatif qui contribue à formuler des hypothèses solides sur le phénomène étudié.

Enfin, la connaissance extraite se matérialise par une visualisation et une interprétation claire des résultats. La présentation sous forme de graphiques, de tableaux et de tableaux de bord facilite la communication des conclusions aux décideurs ou au public ciblé.

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Cette phase de vulgarisation est essentielle, car elle permet de traduire des analyses complexes en messages accessibles et pertinents pour une prise de décision informée.

En résumé, la technique d'analyse de données marie rigueur scientifique et clarté pédagogique. En orchestrant soigneusement la collecte, le nettoyage, l'analyse et la visualisation, elle transforme un amas de chiffres en un récit cohérent qui éclaire et inspire les décideurs, tout en restant fidèle à une exigence de précision et de transparence essentielle à toute recherche approfondie.

0.7. DELIMITATION DU SUJET

Pour enrichir notre recherche sur le sujet « Analyse de l'inflation et son incidence sur la consommation des produits agricoles dans la ville de Kananga », il est primordial de définir avec précision les limites temporelles et spatiales de notre étude, tout en intégrant des données primaires actuelles qui offriront une vision réaliste et pertinente.

0.7.1. Cadre temporel :

Le cadre temporel de notre étude couvre les huit dernières années, de 2016 à 2024. Cette période nous permettra d'explorer les tendances récentes de l'inflation dans la ville de Kananga et son influence sur le comportement des consommateurs. Analyser cette phase spécifique nous aidera à comprendre comment des événements récents ont modelé la situation actuelle et à anticiper les développements futurs.

0.7.2. Cadre spatial :

L'étude se limiterait à la ville vibrante de Kananga, capitale de la province du Kasaï-Central en République Démocratique du Congo. Ce choix géographique est d'une importance cruciale, car Kananga, avec son lien fort à l'agriculture locale, représente un microcosme où l'influence de l'inflation se fait ressentir au quotidien. En nous immergeant dans la réalité de cette ville, nous pourrons recueillir des témoignages, des données auprès des institutions comme la banque centrale et aussi l'institut nationale de statistique de Kananga (INS) et des expériences vécues qui enrichiront notre analyse et donneront une voix à ceux qui sont au coeur des enjeux économiques.

12 | P a g e

En délimitant notre sujet ainsi, nous visons à créer un récit captivant et accessible qui incitera les lecteurs à explorer chaque page de ce mémoire. En nous appuyant sur des données actuelles et des perspectives locales, nous espérons offrir des éclairages précieux sur l'interaction entre inflation et consommation agricole, contribuant ainsi à une meilleure compréhension des défis économiques contemporains à Kananga.

0.8. SUBDIVISION DU TRAVAIL

Hormis l'introduction et la conclusion générales, notre travail sur l'analyse de l'Inflation et son Incidence sur la Consommation de Produits Agricoles dans la Ville de Kananga est subdivisé en trois chapitres :

Le premier chapitre porte sur le cadre théorique. Dans ce chapitre il sera question d'offrir une exploration approfondie des mécanismes de l'inflation, de ses causes et de ses conséquences sur l'économie. La compréhension des principes économiques sous-jacents nous permettra de mieux saisir les enjeux qui affectent le pouvoir d'achat des consommateurs.

Le deuxième chapitre portera sur le cadre d'étude et approche méthodologique. dans ce chapitre, nous mettrons en lumière les spécificités de Kananga en tant que centre agricole et les défis économiques auxquels ses habitants sont confrontés. La richesse de son potentiel agricole contraste avec les réalités économiques, soulignant la résilience des communautés face aux difficultés.

Le troisième et dernier chapitre intitulé présentation et interprétation des résultats analysera de manière ciblée comment l'inflation influence la consommation de produits agricoles à Kananga. En liant les effets de l'inflation aux comportements d'achat des consommateurs, nous mettrons en lumière les stratégies d'adaptation et les choix alimentaires qui émergent dans ce contexte inflationniste.

Cette structure de recherche vise à approfondir notre compréhension des interrelations complexes entre inflation, agriculture et consommation à Kananga, ouvrant ainsi la voie à des solutions éclairées.

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CHAPITRE 1 : CADRE THEORIQUE 1.1. NOTION SUR L'INFLATION

L'inflation est un phénomène économique qui se traduit par une hausse généralisée et soutenue des prix des biens et services. Elle diminue le pouvoir d'achat des consommateurs et influence les décisions économiques des ménages et des entreprises.

Suivant l'évolution du rythme de croissance des prix, l'inflation peut donner lieu à différents phénomènes tels que :

La désinflation9

La désinflation désigne le ralentissement du rythme de progression des prix. Tout en restant positif, le taux peut évoluer à la baisse et constituer un objectif de politique économique. Certains pays peuvent également mener des politiques de désinflation compétitive afin de relancer l'économie. En effet, en maintenant les prix à des niveaux inférieurs par rapport à ceux des pays compétiteurs, les autorités favorisent la compétitivité de la production nationale, ce qui contribue à l'augmentation des exportations et par ricochet à l'amélioration de la balance commerciale.

La déflation10

La déflation est caractérisée par une baisse continue du niveau général des prix, ce qui freine l'activité économique et augmente le taux de chômage. Pour les ménages, elle inciterait à différer leur consommation et leur investissement dans le futur puisque la valeur de la monnaie risque de s'apprécier. Pour ce qui est des entreprises, cette situation leur laisse peu de possibilité pour augmenter leurs marges puisque celles-ci ne peuvent réduire leurs coûts aussi vite que la baisse de l'activité économique.

De ce fait, ces dernières peuvent être portées à réduire leur niveau de production et parfois à procéder au licenciement de leurs employés. Conséquemment, la

9 MANDE P., Cours de macro économie L1LMD, UKA

10 IDEM

11 IDEM

12 IDEM

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déflation peut entraîner une diminution des salaires, un accroissement du chômage et dans certains cas, une baisse de la consommation.

L'hyperinflation11

Selon l'économiste Phillip Cagan, on parle d'hyperinflation quand le niveau d'inflation se maintient au-dessus de 50 % par mois. Elle peut être due à un déficit de la balance commerciale. Avec des importations qui excèdent les exportations, la monnaie se déprécie, ce qui, à son tour, renchérit le prix des importations et accélère l'inflation. Elle peut aussi être attribuée au déficit budgétaire. En effet, avec des dépenses qui dépassent largement les recettes, l'État se trouve dans l'obligation de se financer auprès de la Banque centrale. Suite à cette augmentation de la masse monétaire non concurrencée par une évolution similaire de la production de biens et de services, le rythme d'augmentation des prix va en s'accélérant, ce qui renvoie à la théorie quantitative de la monnaie.

L'hyperinflation a des effets très néfastes sur la valeur de la monnaie nationale et les pays qui ont subi une crise hyper-inflationniste sont souvent obligés de recourir à la dollarisation pour stabiliser le système de paiement et rétablir la confiance du public dans la politique économique du gouvernement.

La stagflation12

La stagflation est caractérisée par une stagnation de l'activité économique et une forte inflation. Elle s'accompagne en général d'un taux de chômage élevé. Deux raisons peuvent expliquer une stagflation. D'une part, elle peut être causée par l'augmentation du prix d'un produit stratégique importé comme le pétrole ou autres matières premières. D'autre part, elle peut résulter d'une offre excessive de monnaie, comme la monétisation du déficit budgétaire. Ces phénomènes, combinés à un ralentissement de l'activité économique, engendrent la stagflation.

15 | P a g e

Plusieurs facteurs peuvent engendrer l'inflation : une demande trop forte par rapport à l'offre disponible, une augmentation des coûts de production (matières premières, salaires, transports) ou encore une politique monétaire trop expansive qui injecte trop de liquidités dans l'économie. On distingue l'inflation par la demande, où l'offre ne suit pas la consommation, et l'inflation par les coûts, qui découle de l'augmentation des prix des facteurs de production.

Dans une ville comme Kananga, l'inflation impacte fortement la consommation des produits agricoles : lorsque les prix des denrées alimentaires augmentent, les ménages adaptent leur régime alimentaire en fonction de leur budget, ce qui peut entraîner une baisse de la diversité et de la qualité nutritionnelle. Mieux comprendre les mécanismes de l'inflation permet d'anticiper ses effets et de proposer des stratégies pour en limiter l'impact sur le pouvoir d'achat et la sécurité alimentaire.

1.1.1. Définition de l'inflation

Voici trois différentes définitions d'inflation des économistes célèbres :

Selon Milton Friedman13 dans son ouvrage "A Monetary History of the United States" et la traduction française de ce livre s'intitule Une histoire monétaire des États-Unis (1963), L'inflation est toujours et partout le résultat d'une expansion monétaire, elle est une augmentation soutenue et généralisée des prix des biens et services.

Selon Friedman, l'inflation est principalement causée par une augmentation de la quantité de monnaie en circulation. Lorsque l'État imprime plus de monnaie sans augmenter la production de biens et services, cela entraîne une hausse des prix. Cette perspective met en avant le rôle crucial des politiques monétaires dans la gestion de l'inflation.

Selon John Maynard Keynes14 : Dans "The General Theory of Employment, Interest, and Money" dont la version française s'intitule « La théorie générale de l'emploi, de

13 FRIEDMAN M., A Monetary History of the United States, 1867-1960", Etats-unis d'Amérique, Princeton University Press, 1963, page 32.

14 KEYNES JM., The General Theory of Employment, Interest, and Money", 1936, Macmillan, page 25.

16 | P a g e

l'intérêt et de la monnaie » en (1936), Keynes définit l'inflation comme le résultat d'une demande dépassant l'offre dans une économie ou l'augmentation des prix qui dépasse l'augmentation des salaires.

Keynes considère que cette situation peut découler de facteurs variés, tels que l'augmentation de la demande agrégée pendant les périodes de prospérité. Cela souligne le rôle des attitudes des consommateurs et des investisseurs dans les fluctuations économiques. Keynes souligne également l'importance de la relation entre la demande globale et l'offre. Lorsque la demande des consommateurs pour des biens et services augmente plus rapidement que l'offre disponible, les prix ont tendance à monter. Ce concept met en lumière l'importance de la politique économique pour équilibrer la demande et l'offre afin d'éviter l'inflation.

Selon Joseph Stiglitz15: Dans "Inflation, a growth target for monetary policy" (Objectif de croissance pour la politique monétaire) (2000), Stiglitz définit l'inflation comme "une augmentation durable des prix, causée par une dévaluation de la monnaie.".

Stiglitz insiste sur l'impact psychologique et comportemental de l'inflation sur les choix économiques des individus et des entreprises. Cette définition met en lumière l'effet de l'inflation sur la confiance des consommateurs et des investisseurs, reflet d'une économie en bonne santé. Fisher fait le lien entre la valeur de la monnaie et les prix. Lorsque la valeur de la monnaie diminue, cela signifie qu'il faut plus de monnaie pour acheter la même quantité de biens et services, ce qui traduit une inflation. Cette idée souligne l'importance du maintien de la stabilité monétaire pour prévenir l'inflation.

Nous aussi de notre part, au travers toutes ces définitions des auteurs, nous définissons aussi l'inflation comme une augmentation générale et soutenue des prix des biens et services dans une économie, réduisant ainsi le pouvoir d'achat des consommateurs. Elle reflète souvent un déséquilibre entre l'offre et la demande de monnaie ou de produits.

15 STIEGLITZ J., The Purchasing Power of Money: Its Determination and Relation to Credit, Interest, and Crises, 1920, Macmillan, page 78.

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Ces définitions variées illustrent la complexité du phénomène de l'inflation et son impact sur l'économie. Dans le cadre de la ville de Kananga, il est essentiel de prendre en compte ces différentes perspectives pour analyser le lien entre l'inflation et la consommation des

Produits agricoles, permettant ainsi d'orienter les politiques publiques et les stratégies commerciales de manière efficace.

1.1.2. Les types d'inflation.

L'inflation peut être classifiée en plusieurs types, chacun ayant des causes et des conséquences spécifiques. Voici les principaux types :

? L'inflation monétaire

La théorie quantitative de la monnaie établit une causalité entre les variations de la quantité de monnaie en circulation et celles du niveau général des prix en se basant sur l'équation de Fisher : M×V=P×T (avec M = stock de monnaie en circulation, P = niveau général des prix, V = vitesse de circulation de la monnaie et T = volume des transactions). Selon les monétaristes, en considérant le plein emploi des facteurs de production, toute variation de la quantité de monnaie implique une variation des prix, la vitesse de circulation de la monnaie et le volume de transaction restant constants. L'inflation dans une économie est donc le résultat d'une émission de monnaie trop importante qui dépasse la valeur des biens produits (volume de production) au cours d'une période donnée. En d'autres termes, l'inflation monétaire résulte d'une inadéquation entre la quantité de monnaie et le volume de biens et services dans l'économie.

? L'inflation par la demande

Dans La Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie (1936), John Maynard Keynes affirme que les prix, qu'ils soient globaux ou spécifiques à un bien, obéissent à une même logique : ils sont régis par la loi de l'offre et de la demande. Autrement dit, le niveau général des prix dans une économie résulte, tout comme les prix individuels, de

18 | P a g e

l'interaction entre la quantité de biens disponibles (offre) et la quantité de biens souhaités par les consommateurs (demande).

L'inflation dite « par la demande » se produit lorsqu'il y a un déséquilibre : la demande globale de biens et services dépasse les capacités de production de l'économie, c'est-à-dire qu'il y a davantage de consommateurs désireux d'acheter que de produits disponibles sur le marché.

Selon le fonctionnement du marché, le « prix d'équilibre » d'un bien est atteint lorsque la quantité offerte égale la quantité demandée. Ce raisonnement, d'abord applicable à un marché isolé (niveau microéconomique), peut être élargi à l'ensemble des marchés, à l'échelle de l'économie dans son ensemble (niveau macroéconomique). C'est ainsi que l'on peut interpréter l'inflation par la demande comme une hausse généralisée des prix due à une pression excessive de la demande globale par rapport à l'offre agrégée.

Graphique N°1 : L'inflation par la demande16.

La courbe OG (Offre Globale) représente la quantité totale de biens et services que les entreprises d'un pays sont prêtes à produire et à proposer sur le marché. Cette offre globale augmente avec le niveau général des prix : plus les prix sont élevés, plus les entreprises sont encouragées à produire, car cela rend la production plus rentable.

16 MASHALA M., Notes de cours de microéconomie, L1LMD, UKA, 2025.

19 | P a g e

De l'autre côté, la courbe DG (Demande Globale) reflète la quantité totale de biens et services que les différents agents économiques souhaitent acheter. Elle regroupe :

? la consommation des ménages,

? les investissements des entreprises,

? les dépenses publiques (DP),

? et les exportations vers le reste du monde.

Contrairement à l'offre, la demande globale diminue lorsque les prix augmentent. Pourquoi, Parce que des prix plus élevés réduisent le pouvoir d'achat des consommateurs et freinent les décisions d'investissement ou d'achat.

L'intersection entre ces deux courbes, au point E, traduit l'équilibre global : c'est là que la quantité offerte est exactement égale à la quantité demandée. Le prix correspondant est appelé prix d'équilibre, noté P.

Maintenant, imaginons une situation où la demande globale augmente. par exemple, à cause d'une hausse des dépenses publiques ou d'une plus grande consommation. Graphiquement, cela se traduit par un déplacement de la courbe DG vers la droite, passant de DG à DG1.

Deux scénarios peuvent alors se produire selon la capacité de réaction de l'offre :

1. Si l'offre est parfaitement élastique : cela signifie que les entreprises peuvent augmenter immédiatement leur production pour répondre à la demande croissante. Elles disposent de ressources inutilisées, comme de la main-d'oeuvre disponible ou des machines sous-exploitées. Dans ce cas, la quantité produite augmente sans tension sur les prix : l'économie s'adapte sans inflation.

2. Si l'offre est inélastique : les entreprises atteignent leurs limites de production. Elles manquent par exemple de main-d'oeuvre ou de capacités techniques pour produire davantage. Dans ce contexte, l'offre ne peut pas suivre le rythme de la demande. Résultat

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? L'excès de demande provoque une hausse généralisée des prix, autrement dit une inflation par la demande.

? Inflation des coûts

Cette forme d'inflation est causée par une augmentation des coûts de production, notamment les salaires, les matières premières et l'énergie. Lorsqu'une entreprise fait face à des coûts plus élevés, elle répercutera ces augmentations de prix sur les consommateurs, générant ainsi une inflation. Quand le prix des intrants agricoles (la houe, la bêche, les semences, ou les engrais) augmente, les producteurs transmettent souvent ces coûts aux consommateurs sous forme de prix plus élevés. Cela peut avoir des conséquences directes sur la rentabilité des exploitations agricoles à Kananga et sur la disponibilité des produits à des prix accessibles17.

? Inflation importée

Elle résulte de l'augmentation des prix des biens importés, souvent à cause de fluctuations des taux de change ou de l'augmentation des prix sur les marchés internationaux. Cela affecte directement le coût de la vie, surtout pour les pays dépendants des importations c.-à-d. elle est causée par des augmentations des prix des biens et services provenant de l'extérieur, l'inflation importée a également un impact significatif sur les prix des produits agricoles locaux, notamment lorsque les coûts des matières premières internationales augmentent18.

? Inflation structurelle

Cette inflation apparaît en raison de déséquilibres structurels dans une économie, tels que des secteurs en difficulté ou des erreurs de politique économique. Elle est souvent plus difficile à contrôler et nécessite des ajustements structurels profonds. Ce type d'inflation résulte de l'évolution des structures économiques. Par exemple, des abus de

17 IDEM

18 MANKIW, N.G. (2021). Principles of Economics. Cengage Learning.

21 | P a g e

monopole dans la distribution peuvent faire grimper les prix, ou des changements dans les politiques agricoles peuvent influencer les coûts de production19.

? L'inflation budgétaire

Désigne la hausse générale des prix qui survient lorsqu'un État finance ses déficits par la création excessive de monnaie (la fameuse "blanche à billet") ou par un recours trop important à l'emprunt. En générant de la monnaie sans augmenter la production, le pouvoir d'achat se voit dilué, poussant les prix à la hausse.

Par ailleurs, un endettement excessif peut éroder la confiance des investisseurs et entraîner des taux d'intérêt en augmentation, exacerbant ainsi le déséquilibre budgétaire. À ces mécanismes s'ajoutent d'autres facteurs, tels qu'une politique fiscale inadéquate ou des chocs économiques externes, qui peuvent alimenter un cercle vicieux d'instabilité économique. Une gestion rigoureuse et équilibrée des finances publiques est donc essentielle pour préserver la stabilité et garantir le bien-être collectif.

Note: Les changements de comportement peuvent créer un cercle vicieux, où la réduction de la consommation entraîne une diminution de la demande pour les produits agricoles, conduisant éventuellement à des pertes pour les agriculteurs. Une compréhension approfondie de ces dynamiques est essentielle pour élaborer des politiques qui soutiennent non seulement les producteurs, mais également les consommateurs.

1.1.3. Mesure de l'inflation

L'inflation, définie comme la hausse généralisée et durable des prix des biens et services, est un indicateur clé de la santé économique d'un pays. Sa mesure repose sur plusieurs outils et méthodes permettant de suivre son évolution et d'en analyser les causes et effets.

1. Le déflateur du PIB : Le déflateur du PIB est défini comme le rapport du PIB nominal au

PIB réel. Il mesure les prix de tous les biens et services produits dans l'économie. En effet, le

19 Banque Centrale du Congo. (2023). Rapport Annuel sur l'Inflation et la Politique Monétaire.

Le PIB nominal a donc augmenté d'une année sur l'autre. Il a même presque doublé. Pourtant cette augmentation est trompeuse. En effet, l'augmentation du PIB nominal est donc

22 | P a g e

déflateur du PIB ne tient compte que des prix des biens et services produits sur le territoire national en tenant compte d'un panier de biens et services évolutifs.

En d'autres termes, il tient compte d'un panier de biens et de services qui évolue au gré de la composition du PIB. Cependant, le déflateur du PIB n'est pas le meilleur instrument de mesure de l'inflation car, en fonction du volume et de l'évolution des prix des importations, il mésestime l'inflation.

Toutefois, il faut noter que d'après les utilisateurs, le biais observé dans l'usage de cet instrument est habituellement faible.

- Calcul et interprétation

Cet indicateur est trouvé par la formule ci-dessous :

Déflateur du PIB= PIB Nominal

PIB Réel

x 100

A titre illustratif, considérons les informations d'une économie donnée ci-dessous :

Année

Pain

Sucre

Quantité

Prix

Quantité

Prix

2019

2

200 CDF

3

100 CDF

2020

1

300 CDF

4

250 CDF

- Calcul du PIB Nominal

2019 :

(2×200)

+ (3×100)

= 700 CDF

2020 :

(1×300)

+ (4×250)

= 1300 CDF

20 MANDE P., notes de cours de macro économie, U.KA, faculté des sciences économiques et gestion L1LMD, 20222023

23 | P a g e

largement due à l'augmentation très importante des prix. Pour se faire une véritable idée de l'évolution des quantités produites, on doit neutraliser l'inflation. On va pour cela définir le PIB réel.

- Calcul du PIB Réel

2019:

(2×200)

+ (3×100)

= 700 CDF

2020:

(1×200)

+ (4×100)

= 600 CDF

On constate que le PIB réel de 2019 est égal au PIB nominal de la même. Ce résultat est toujours vérifié pour l'année de base puisqu'on utilise les mêmes prix pour le PIB nominal et le PIB réel. On remarque par ailleurs que le PIB réel de 2020 est bien inférieur au PIB nominal de 2020. Il est même inférieur au PIB réel de 2019. La production a donc diminué. On voit que l'évolution du PIB nominal surestime l'évolution de la production à cause de l'évolution des prix.

- Calcul du Déflateur

Déflateur du PIB 2019 :
Déflateur du PIB 2020 :

1300

du PIB

× 100 = X 100

100%

= 122% ou 1,22%

1300

3050

2500

Il est à noter que le déflateur du PIB de l'année de base est toujours égal à 1 ou 100 et ceux des années qui suivent mesurent le changement du PIB nominal, à partir de l'année de base qui ne peut être attribué de déflateur de 2019 à 2020 en moyenne, les prix ont augmenté de 1,22 - 1 = 0,22 ou 22%. Il est donc clair que le PIB Nominal surestime la richesse réellement disponible pendant une année.

2. l'Indice des Prix à la Consommation (IPC)20, qui reflète les variations du prix d'un

panier de biens et services représentatif des habitudes des ménages. Cet indice est calculé sur une période donnée (généralement mensuelle ou annuelle) et permet d'estimer le taux

21 IDEM

24 | P a g e

d'inflation en pourcentage. Lorsque l'IPC augmente, cela signifie que le coût de la vie devient plus élevé, réduisant ainsi le pouvoir d'achat des consommateurs.

L'IPC est calculé à partir de la variation des prix d'un panier de biens et services représentatif des habitudes de consommation des ménages. Sa formule générale est :

IPCt= ?(P??,*????,0

?(p??,0*????,0

* 100pi

Où :

- IPCt : indice des prix à la consommation à la période t.

- Pt,0 : Prix du bien i à la période t.

- Pi,0 : prix du bien i à la période de référence 0.

- Qi,0 : quantité du bien i consommée à la période de référence.

Cette formule compare le coût actuel du panier de consommation par rapport à son coût lors de la période de référence. Lorsque l'IPC augmente, cela signifie que le prix des biens et services ont augmenté, réduisant ainsi le pouvoir d'achat des consommateurs.

3. L'Indice des Prix à la Production (IPP)21, qui mesure les fluctuations des prix des biens

au stade de la production. Cet indice permet d'anticiper les variations futures des prix à la consommation, car une hausse des coûts de production peut entraîner une augmentation des prix de vente.

L'IPP mesure les variations des prix des biens vendus par les producteurs avant leur commercialisation. Sa formule générale est :

IPPt= ?(P??,??*????,??

?(p??,0*????,0

* 100pi

25 | P a g e

Où :

- IPPt : Indice des prix à la production à la période t.

- Pi,t : prix du bien i vendu par le producteur à la période t

- Pi,0 : prix du bien i vendu par le producteur à la période de référence 0.

- Qi,t : Quantité du bien i produite à la période t.

- Qi,t : Quantité du bien i produite à la période de référence.

L'IPP permet d'évaluer les évolutions des prix à la source, avant qu'ils n'impactent le marché de consommation. Une hausse de l'IPP peut annoncer une future augmentation des prix pour les consommateurs, notamment dans le secteur agricole.

L'inflation peut aussi être mesurée sous une forme plus spécifique : l'inflation sous-jacente, qui exclut les prix des produits les plus volatils tels que l'énergie et les denrées alimentaires. Cette mesure permet d'obtenir une vision plus stable et représentative des tendances économiques à long terme.

Enfin, les banques centrales et institutions économiques surveillent l'inflation grâce à des modèles économiques qui prennent en compte plusieurs paramètres, comme la masse monétaire, les coûts de production et la demande des consommateurs. Ces analyses aident à la prise de décisions pour ajuster les politiques monétaires et fiscales afin de contenir l'inflation et garantir une stabilité économique propice au développement du secteur agricole.

Ainsi, la mesure de l'inflation est une étape fondamentale pour comprendre ses effets sur la consommation des produits agricoles, permettant aux producteurs, consommateurs et décideurs de mieux anticiper les fluctuations des prix et d'adapter leurs stratégies économiques.

Lien entre IPC et IPP

L'IPP est un indicateur clé pour anticiper l'évolution de l'IPC. En effet, une hausse des prix à la production peut se répercuter sur les prix à la consommation. C'est pourquoi ces indices sont suivis de près par les économistes et les autorités monétaires afin d'ajuster les politiques économiques et limiter l'inflation excessive.

26 | P a g e

1.1.4. Conséquences de l'inflation ? AVANTAGES

· Pour les entreprises

Les conséquences de l'inflation ne sont pas toujours négatives. Par exemple, elle améliore la rentabilité financière des entreprises. Ces dernières sont d'autant plus incitées à recourir au financement externe que leurs taux de profit internes sont supérieurs au taux d'intérêt des capitaux empruntés. Les entreprises se trouvent stimulées par les perspectives de gain, ce qui les incite à investir. Une telle situation augmente la rentabilité de leurs fonds propres (effet de levier). Ceci induit alors une croissance de la production et de l'emploi en favorisant les investissements car elle croît la marge d'autofinancement et allège la charge de remboursement (en cas d'emprunts à taux fixes).

· Pour les ménages

L'inflation allège les dettes des agents économiques en cas d'emprunts à taux fixes. En effet, elle diminue le coût réel de l'endettement en fonction de la différence entre le niveau des taux d'intérêt nominaux et le niveau général des prix. De ce fait, les ménages vont bénéficier de taux d'intérêt réels faibles et dans certains cas, négatifs. En augmentant la valeur des biens immobiliers, l'inflation bénéficie aux détenteurs d'actifs. Les ménages rembourseront d'autant moins en valeur réelle quand l'inflation est plus élevée.

? INCONVENIENT

· Pour les ménages

L'inflation entraîne une diminution du pouvoir d'achat du revenu des ménages. Avec le renchérissement des prix des produits, les ménages se retrouvent à utiliser une partie plus importante de leur revenu pour consommer la même quantité de biens et de services. En d'autres termes, quand l'inflation augmente, la valeur réelle de la monnaie diminue. Donc, on peut acheter moins de biens avec la même quantité de monnaie. Dans de

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telles situations, les agents économiques ont alors tendance à ne pas utiliser leurs liquidités (ils consomment moins) au profit d'investissements dans les biens immobiliers, devises fortes, etc.

· Pour l'activité économique

Une inflation peut conduire, lorsqu'elle est forte, à un ralentissement de la croissance économique et à une détérioration de l'emploi. Aussi, une variation accélérée et persistante des prix est-elle de nature à avoir des impacts négatifs sur l'économie.

? Elle perturbe la répartition macroéconomique des revenus, car la plupart des agents

économiques ne peuvent pas ajuster leurs revenus au même rythme que l'inflation.

? Elle rend l'avenir plus incertain. En rendant incertaine l'évolution des valeurs nominales des revenus et des prix, l'inflation rend difficile les anticipations sur des variables macroéconomiques telles que la consommation, l'investissement, et rend par conséquent, la croissance économique plus hypothétique.

? Elle réduit la compétitivité-prix de l'économie et conduit à procéder à des réajustements monétaires. Elle minimise également la compétitivité-produit provoquant une augmentation du taux d'intérêt, ce qui renchérit le coût des investissements des entreprises. Le niveau des investissements étant inversement proportionnel au taux d'intérêt, plus le taux est élevé, plus les investissements sont faibles, et réciproquement. Les produits locaux exportables devenant moins compétitifs, se vendent moins et par conséquent, les parts de marché régressent et la croissance ralentit.

1.1.5. Impacts de certaines variables macroéconomiques sur l'inflation22 ? Le financement monétaire du déficit budgétaire

Lorsque les dépenses de l'État sont plus importantes que ses recettes, il en résulte un déficit public. Ce déficit, lorsqu'il est financé par la création monétaire, entraine une augmentation de la quantité de monnaie en circulation dans l'économie et alimente l'inflation.

22 Document d'information de la BANQUE DE LA REPUBLIQUE D'HAITI, L'inflation et ses mesures, Janvier 2024

28 | P a g e

? Le taux de change

Dans un pays qui dépend fortement des importations, la perte de valeur de la monnaie nationale a un impact significatif sur les prix. En effet, la dépréciation de la monnaie peut entrainer une inflation importée puisqu'il faut plus de monnaie locale pour acheter le même bien produit à l'étranger. Les produits que le pays importe deviennent alors plus chers, d'où une hausse généralisée des prix sur le marché national.

? Les taux d'intérêt

Une baisse des taux d'intérêt peut induire une accélération des prix alors que le mouvement contraire des taux d'intérêt est un moyen pour lutter contre une inflation excessive. Dans une période de récession, les banques centrales baissent leurs taux directeurs afin de stimuler la demande et ainsi relancer l'économie. Cela permet d'accroître les investissements des agents économiques (ménages et entreprises), de dynamiser le crédit et de relancer la consommation. En période de forte croissance, l'inflation a tendance à augmenter et conséquemment, on assiste plutôt à un relèvement des taux directeurs par la Banque centrale afin d'éviter une surchauffe économique.

? Le taux de chômage

En économie, la courbe de Phillips permet de mettre en exergue la relation négative qui existe entre le taux d'inflation et le taux de chômage. En effet, lorsque le taux de chômage diminue, les salaires s'accroissent et les entreprises augmentent les prix pour rétablir leurs marges, ce qui va entrainer une hausse de l'inflation. Inversement, l'inflation se replie lorsque le taux de chômage augmente. En d'autres termes, une diminution prolongée de l'inflation peut décourager les entreprises à faire de nouveaux investissements et les conduire dans certains cas, à réduire leur effectif.

29 | P a g e

Graphique n°2 : courbe de Phillips sur le chômage

Le raisonnement est le suivant : constatant un chômage excessif, l'Etat entreprend une politique de relance qui, moyennant une certaine inflation, fait reculer le chômage (1) mais les salariés constatent la baisse de leur pouvoir d'achat et exigent la compensation. Les entreprises qui enregistrent alors la hausse du coût de la main d'oeuvre, licencient le personnel récemment embauché. Retour au niveau de chômage initial (2). L'Etat peut retenter l'expérience. Un recul temporaire du taux de chômage (3) aboutira inexorablement à un taux de chômage naturel (4). D'où l'explication proposée par Friedman : à un court terme, il existe bien une liaison négative entre inflation et chômage, mais à long terme il est impossible de s'écarter durablement du taux de chômage naturel. Les efforts interventionnistes ne font que relancer l'inflation.

1.1.6. Les moyens de lutte contre l'inflation23 ? Actions sur la demande

Les politiques de lutte contre l'inflation visant à réguler la demande sont caractérisées par des mesures prises au niveau budgétaire, monétaire et des revenus.

23 Document d'information de la BANQUE DE LA REPUBLIQUE D'HAITI, L'inflation et ses mesures, Janvier 2024

30 | P a g e

Si l'inflation est d'origine monétaire.

La politique monétaire vise alors à restreindre l'accroissement de la masse monétaire en circulation, en contraignant l'accès aux crédits octroyés par les banques commerciales. Pour ce faire, la Banque centrale a recours à une politique monétaire restrictive à travers la hausse des taux d'intérêt ou celle des coefficients de réserves obligatoires. Conséquemment, elle contribue à réduire le volume de crédit devant alimenter la demande de biens et de services dans l'économie et par conséquent, les pressions inflationnistes y relatives. Toutefois, la faiblesse du crédit alloué à l'économie ne permet de stimuler ni la consommation de ménages, ni l'investissement des entreprises. Ainsi, l'application d'une telle politique entraîne comme effet négatif le ralentissement de l'activité économique.

Si l'inflation est due à un excès de la demande.

Les pouvoirs publics peuvent alors utiliser la politique budgétaire en baissant les revenus distribués par l'État (limitation de la progression des revenus des fonctionnaires, réduction des programmes de travaux publics...) et en augmentant les recettes publiques (impôts, taxes...). L'objectif est de réduire le revenu disponible à la consommation et donc de rétablir l'équilibre entre l'offre et la demande.

Si l'inflation est due aux coûts de production.

Le contrôle des prix et la politique des revenus sont dans ce cas les instruments utilisés. Le Gouvernement peut ainsi inciter les entreprises à modérer la hausse des prix, il peut surveiller ou même restreindre certains revenus pendant une durée déterminée (interdiction d'indexer les salaires sur le taux d'inflation, contrôle de la redistribution des revenus de transferts).

? Action sur l'offre

La difficulté d'obtenir des résultats satisfaisants avec les instruments de politique visant à réguler la demande peut amener les autorités monétaires et budgétaires à utiliser des moyens de lutte à plus long terme, en développant principalement la concurrence

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par les prix, c'est-à-dire en incitant les entreprises à mieux maîtriser leurs coûts de production (amélioration de la compétitivité) et à diminuer leurs marges bénéficiaires pour conserver leurs parts de marché.

1.2. NOTION SUR LA CONSOMMATION

La consommation est un élément fondamental de l'économie, représentant l'acte d'utiliser des biens et services pour satisfaire des besoins. Elle est influencée par divers facteurs tels que le revenu, les préférences individuelles et les conditions économiques générales.

1.2.1. Définition de la consommation

Selon Jean Baudrillard24, il définit la consommation comme un système de communication et de différenciation sociale, où les objets ne sont pas seulement utilisés pour leur fonction, mais aussi pour leur signification culturelle et sociale

Selon Thorstein Veblen25, qui met en avant la notion de consommation ostentatoire, où les individus consomment des biens non pas pour leur utilité, mais pour afficher leur statut social et leur richesse

Selon Pierre Bourdieu26 qui explique que la consommation est un acte structuré par les habitus sociaux, où les choix de consommation sont influencés par la position sociale et les capitaux culturels des individus.

Nous aussi, de notre part, au travers de toutes ces définitions des auteurs, nous définissons aussi la consommation comme un acte social et culturel par lequel les individus acquièrent et utilisent des biens non seulement pour satisfaire des besoins matériels, mais aussi pour affirmer leur position sociale et exprimer des significations symboliques. Elle devient ainsi un langage (selon Baudrillard), un marqueur de statut (selon Veblen), et une pratique façonnée par les habitus sociaux (selon Bourdieu).

24 BAUDRILLARD J., la société de consommation, Gallimard, Paris, 1970.

25 VEBLEN T, La théorie de la classe de loisir, Macmillan, New York, 1899.

26 BOURDIEU P., La distinction : critique sociale du jugement, Les éditions de minuit, Paris, 1979.

27 SMITH A., (traduit par Germain Garnier en 1881 à partir de l'édition revue par Adolph Blanqui en 1843), Richesse de nation, Guillaumin Libraire, Paris, 1776

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Ces définitions variées illustrent la complexité du phénomène de la consommation et sa portée qui dépasse les simples logiques économiques. Dans le cadre de la ville de Kananga, il est essentiel de prendre en compte ces différentes perspectives pour analyser les comportements des consommateurs face aux mutations sociales, économiques et culturelles. Une telle compréhension permettrait de mieux orienter les politiques publiques et les stratégies commerciales en fonction des réalités sociologiques locales.

1.2.2. Types de consommation27

La consommation peut être classée en plusieurs catégories selon son objectif et son impact économique

- Consommation finale : Utilisation des biens et services par les ménages pour satisfaire leurs besoins personnels.

- Consommation intermédiaire : Utilisation des biens et services par les entreprises pour produire d'autres biens et services.

- Consommation ostentatoire : Dépenses effectuées pour afficher un statut social élevé, comme l'achat de produits de luxe.

- Consommation durable : Achat de biens qui ont une longue durée de vie, comme les voitures et les appareils électroménagers.

1.3 THEORIE SUR LA CONSOMMATION

1.3.1. Théorie de l'utilité marginale

Cette théorie de Carl Menger fondée en 1871 explique que la valeur d'un bien dépend de son utilité marginale, c'est-à-dire l'utilité supplémentaire qu'un individu retire de la consommation d'une unité supplémentaire de ce bien.

Carl Menger, fondateur de l'école autrichienne d'économie, a introduit la notion d'utilité marginale, qui révolutionne la compréhension de la valeur des biens. Selon cette

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théorie, la valeur d'un bien dépend de l'utilité que l'individu retire de la consommation d'une unité supplémentaire de ce bien.

Principe central: Plus un individu consomme un bien, plus l'utilité qu'il en retire ne tend à diminuer. Ce concept est crucial pour expliquer la logique des prix et des choix de consommation : un consommateur ne paiera un prix élevé que pour les premières unités d'un bien essentiel, mais son intérêt pour les unités supplémentaires diminuera, réduisant la volonté de payer.

Exemple: Une personne qui achète une bouteille d'eau en plein désert lui attribue une grande valeur (utilité marginale élevée). Cependant, après en avoir consommé plusieurs, son besoin diminue et elle serait prête à payer moins pour une bouteille supplémentaire.

1.3.2. Théorie du consommateur28

Cette théorie a été fondée par Adam Smith, elle distingue la valeur d'usage et la valeur d'échange des biens, mettant en évidence le paradoxe de l'eau et du diamant.

Adam Smith, dans son ouvrage La Richesse des nations, fait une distinction fondamentale entre la valeur d'usage et la valeur d'échange d'un bien, illustrée par le paradoxe de l'eau et du diamant.

Principe central :

- La valeur d'usage représente l'utilité réelle d'un bien (l'eau est essentielle à la survie).

- La valeur d'échange correspond au prix que les individus sont prêts à payer pour ce bien (le diamant, bien moins utile que l'eau, possède une valeur d'échange élevée en raison de sa rareté).

Implication économique : Ce paradoxe souligne que les prix des biens sur le marché ne dépendent pas uniquement de leur utilité, mais aussi de leur rareté et de la demande. Cette observation a contribué aux fondements de la théorie des prix et de l'offre et la demande.

28 SMITH A., (traduit par Germain Garnier en 1881 à partir de l'édition revue par Adolph Blanqui en 1843), Richesse de nation, Guillaumin Libraire, Paris, 1776

.

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1.3.3. Théorie du comportement du consommateur

Cette théorie appartient à Jeremy Bentham fondée en 1789, elle propose une approche utilitariste où les individus cherchent à maximiser leur plaisir et minimiser leur peine à travers leurs choix de consommation

Ces théories permettent de mieux comprendre les mécanismes qui influencent les décisions des consommateurs et leur impact sur l'économie.

Jeremy Bentham, philosophe et économiste utilitariste, a développé une approche selon laquelle les individus cherchent à maximiser leur plaisir et minimiser leur peine dans leurs choix de consommation.

Principe central : Chaque individu prend ses décisions de consommation en cherchant à obtenir le plus grand bénéfice possible (plaisir, satisfaction), tout en réduisant les coûts (financiers, temporels, physiques).

Exemple : Un consommateur choisira entre deux restaurants en fonction du prix, de la qualité des plats et de l'expérience globale pour maximiser son satisfaction.

Impact économique : Cette théorie influence les stratégies de marketing et de fixation des prix. Les entreprises adaptent leurs offres pour répondre aux attentes des consommateurs, en jouant sur les perceptions de plaisir et de valeur.

RESUME

Ces trois théories ont contribué à une meilleure compréhension des mécanismes économiques qui influencent les décisions de consommation. Elles montrent que les choix des individus ne sont pas aléatoires, mais reposent sur des logiques rationnelles liées à la valeur des biens, la rareté, et la maximisation du plaisir.

1.4. IMPACT DE L'INFLATION SUR LE POUVOIR D'ACHAT.

L'inflation a un impact disproportionné sur les prix des biens de première nécessité. Les produits alimentaires, le logement, les transports et les soins de santé sont souvent les plus touchés par les hausses de prix, ce qui pèse sur le budget des ménages. Lorsque

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les coûts de ces biens essentiels augmentent, cela peut engendrer une détérioration de la qualité de vie, en réduisant la capacité des consommateurs à satisfaire leurs besoins fondamentaux.

En particulier dans les périodes d'inflation élevée, les consommateurs doivent choisir entre des options restreintes, souvent au détriment de la qualité. Les ménages à revenus modestes sont les plus vulnérables, car ils consacrent une plus grande part de leurs ressources aux dépenses courantes, rendant la situation économique encore plus précaire.

L'inflation impacte directement le pouvoir d'achat des consommateurs. Lorsque les prix augmentent, la capacité des ménages à acheter des biens, y compris des produits agricoles, diminue, surtout si les salaires stagnent. À Kananga, les ménages qui consacrent une part importante de leur budget à l'alimentation seront particulièrement affectés. Une inflation soutenue peut ainsi mener à une situation où des familles doivent se contenter de produits de moindre qualité ou réduire leur consommation, ce qui peut engendrer des problèmes de nutrition.

1.4.1. Comment l'inflation altère les comportements des consommateurs

L'inflation modifie les comportements des consommateurs de diverses manières. Face à la montée des prix, ces derniers prennent souvent des décisions plus prudentes. Cela se manifeste par un ralentissement des achats non essentiels et un renforcement de la tendance à rechercher des promotions ou des réductions. Les consommateurs peuvent également chercher à faire des achats en gros ou à stocker des biens avant une potentielle hausse des prix.

De plus, l'inflation incite les individus à oublier l'épargne au profit des investissements tangibles, tels que l'immobilier ou l'or, qui sont perçus comme des refuges contre la perte de valeur de l'argent. Ce phénomène modifie ainsi la dynamique économique globale, orientant davantage les ressources vers des actifs physiques.

L'inflation peut aussi provoquer un sentiment d'incertitude parmi les consommateurs, entraînant une volatilité dans les comportements d'achat. Les ménages, craignant une aggravation de la situation économique, sont susceptibles de changer leurs

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habitudes, ce qui peut avoir des répercussions sur la demande globale et la croissance économique.

Les changements de comportement peuvent créer un cercle vicieux, où la réduction de la consommation entraîne une diminution de la demande pour les produits agricoles, conduisant éventuellement à des pertes pour les agriculteurs. Une compréhension approfondie de ces dynamiques est essentielle pour élaborer des politiques qui soutiennent non seulement les producteurs, mais également les consommateurs.

1.4.2. Analyse des effets sur les prix des biens de première nécessite

L'inflation est un phénomène économique qui se traduit par une augmentation générale et durable des prix des biens et services. Dans le contexte spécifique de la ville de Kananga, cette hausse des prix touche particulièrement les produits agricoles, qui constituent une part essentielle de l'alimentation des ménages. Les biens de première nécessité, tels que le maïs, le manioc, le haricot et le riz, voient leurs prix fluctuer en réponse à divers facteurs, dont l'inflation elle-même.

L'analyse des effets de l'inflation sur les prix des biens de première nécessité révèle une dynamique complexe. D'une part, lorsque les prix augmentent, le pouvoir d'achat des ménages diminue, ce qui les pousse à revoir leurs choix de consommation. Les familles, contraintes par des budgets limitées, peuvent se tourner vers des alternatives moins coûteuses ou réduire leur consommation. D'autre part, les producteurs agricoles, confrontés à une hausse des coûts de production (semences, engrais, main-d'oeuvre), peuvent être amenés à ajuster leurs prix à la hausse pour maintenir leur rentabilité. Cela crée un cercle vicieux où l'inflation aggrave la situation économique des ménages et influence les décisions stratégiques des producteurs.

Il est également pertinent de souligner que des événements extérieurs, tels que des crises économiques ou des fluctuations climatiques, peuvent exacerber cette inflation. La figure ci-dessous indique comment l'augmentation de prix peut réduire le pouvoir d'achat de ménage.

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Graphique n°3 : Prix & pouvoir d'achat29

1.5. LES THEORIES ECONOMIQUES AUTOUR DE LA CONSOMMATION 1.5.1. La théorie classique de la consommation :

Idée principale: Les économistes classiques, dont Adam Smith, considéraient que la consommation est guidée par la rationalité des individus. Ils achètent ce dont ils ont besoin tout en cherchant à maximiser leur satisfaction.

Lien avec l'inflation : L'inflation, en augmentant les prix, perturbe cette rationalité. Les consommateurs doivent réajuster leurs priorités, notamment pour les produits agricoles essentiels.

Adam Smith et la « main invisible » : Selon lui, le marché s'autorégule en fonction des besoins et des offres. Cependant, dans un contexte d'inflation, cette régulation devient plus complexe30.

1.5.2. La théorie keynésienne de la consommation :

Le rôle du revenu : Keynes affirme que les décisions de consommation sont fortement influencées par le revenu disponible des ménages. Avec une inflation élevée, ce revenu réel diminue, réduisant ainsi la consommation.

29 MANDE P., Notes de cours de macroéconomie, L2LMD, UKA, 2025.

30 SMITH A., richesse de nation (traduction de Germain Garnier), PARIS, libraire, 1881

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Effet de la propension marginale à consommer : Les ménages à faibles revenus dépensent une plus grande part de leur revenu sur les produits de base, comme les denrées agricoles, ce qui rend cette théorie particulièrement pertinente pour le contexte de Kananga.

1.5.3. La théorie comportementale :

Les choix irrationnels : Contrairement aux théories classiques, les chercheurs comportementaux soulignent que les consommateurs ne sont pas toujours rationnels. Sous l'effet de l'inflation, ils peuvent céder à des comportements impulsifs ou à des biais émotionnels (par exemple, accumuler des produits avant une hausse prévue des prix).

Impact culturel : Les traditions et les habitudes locales influencent aussi les décisions de consommation, notamment dans des contextes spécifiques comme celui de Kananga.

1.5.4. Les nouvelles théories contemporaines :

La consommation collaborative : Avec l'essor des plateformes numériques, les consommateurs partagent ou échangent des produits pour réduire les coûts, ce qui peut inclure les produits agricoles.

La durabilité : De plus en plus, les consommateurs privilégient des produits durables et locaux, même en période d'inflation.

Idées inspirées d'Adam Smith dans La Richesse des Nations

Bien qu'Adam Smith ait écrit dans un contexte différent, certaines de ses idées peuvent enrichir notre analyse:

- Division du travail : L'impact de la spécialisation sur la production et la disponibilité des produits agricoles à Kananga.

- Prix naturel et prix de marché : La distinction entre le coût réel de production et les variations de prix causées par les forces du marché, particulièrement dans un contexte inflationniste.

31 SMITH A., IDEM

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1.6. LA VISION KEYNESIENNE DU COMPORTEMENT DES CONSOMMATEURS

La théorie keynésienne, formulée par John Maynard Keynes, affirme que la consommation des ménages est principalement liée à leur niveau de revenu. Plus les gens gagnent d'argent, plus ils sont susceptibles de dépenser. En période d'inflation, lorsque les prix des services et des biens, y compris les produits agricoles, augmentent, les consommateurs peuvent être amenés à changer leurs habitudes d'achat. Par exemple, ils pourraient acheter moins de produits locaux et se tourner vers des alternatives moins chères. Ainsi, la vision keynésienne nous aide à comprendre comment l'inflation influence non seulement les budgets des ménages, mais aussi leurs choix alimentaires31.

Les principes fondamentaux de Keynes : Explication des liens entre les revenus, la consommation et l'épargne, et comment les revenus influencent directement la demande de biens, y compris les produits agricoles.

L'effet de l'inflation : Description de la façon dont l'inflation peut réduire le pouvoir d'achat et provoquer un ajustement dans les habitudes de consommation (par exemple, les ménages se tournant vers des produits agricoles moins coûteux).

La consommation comme moteur économique : Comment, selon Keynes, la consommation est essentielle pour stimuler la croissance économique et comment les produits agricoles jouent un rôle central dans les économies locales comme Kananga.

Le comportement adaptatif : L'impact psychologique de l'augmentation des prix sur les choix des consommateurs (exemple: priorisation des besoins alimentaires de base). Pour davantage d'exemples et d'analyses, notre mémoire apportera des éclairages précieux sur cette dynamique à Kananga.

1.7. NOUVEAUX MODELES ET DYNAMIQUES DE CONSOMMATION

Dans le contexte actuel, de nouveaux modèles de consommation émergent, influencés par la technologie, la société et l'environnement. Par exemple, l'augmentation de la vente en ligne permet aux consommateurs d'accéder à plus de produits agricoles, même en

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période de hausse des prix. De plus, une prise de conscience croissante des questions de santé et de durabilité pousse les consommateurs à privilégier les produits locaux et biologiques. Ces changements dans les comportements d'achat influencent directement la demande pour certains types de produits agricoles à Kananga.

Transition vers un mode de consommation durable: Les consommateurs s'orientant de plus en plus vers des choix qui prennent en compte l'impact environnemental des produits agricoles.

Impact de la mondialisation: Analyse de la manière dont la mondialisation a introduit de nouvelles dynamiques, comme l'accès aux produits agricoles importés, souvent moins chers ou compétitifs en termes de qualité.

Les innovations technologiques: Les plateformes numériques et leur rôle dans la sensibilisation des consommateurs aux prix des produits agricoles (par exemple : utilisation des applications pour comparer les coûts).

Les inégalités dans les habitudes de consommation: Exploration des différences entre les groupes socioéconomiques, en montrant comment les populations les plus vulnérables sont les plus touchées par l'inflation.

En explorant ces nouvelles dynamiques, notre mémoire mettra en lumière des tendances essentielles pour comprendre la consommation au sein de cette ville.

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CONCLUSION PARTIELLE DU PREMIER CHAPITRE.

Ce premier chapitre a permis de comprendre en profondeur ce qu'est l'inflation, ses causes, ses types, ses effets et ses liens avec la consommation. À travers les définitions de grands économistes comme Friedman, Keynes et Stiglitz, il a été montré que l'inflation est une hausse générale et durable des prix, souvent causée par une trop grande quantité de monnaie, une forte demande ou des coûts de production élevés.

Nous avons étudié plusieurs formes d'inflation : par la demande, par les coûts, importée, structurelle, monétaire et budgétaire. Chacune agit différemment sur les prix et sur le comportement des consommateurs. Les courbes économiques comme celle de l'offre et de la demande (OG/DG) ou la courbe de Phillips ont permis d'illustrer ces mécanismes.

L'inflation influence directement le pouvoir d'achat des ménages. Quand les prix augmentent, les familles doivent revoir leurs priorités, souvent en réduisant la quantité ou la qualité des produits achetés. Les produits agricoles comme le maïs sont les plus touchés, car ils sont essentiels à l'alimentation.

Nous avons aussi vu que la consommation est un acte économique, mais aussi social et culturel. Les théories de Baudrillard, Veblen et Bourdieu montrent que les choix de consommation dépendent du revenu, du statut social et des habitudes.

Enfin, les outils de mesure comme l'IPC, l'IPP et le déflateur du PIB permettent de suivre l'évolution des prix. Ce chapitre a donc posé les bases théoriques pour analyser, dans les chapitres suivants, comment l'inflation agit concrètement sur la consommation des produits agricoles à Kananga.

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CHAPITRE 2 : KANANGA, VILLE D'AGRICULTURE ET DE DEFIS ÉCONOMIQUES 2.1. BREF APERÇU SUR LA VILLE DE KANANGA

Kananga, fondée sous le nom de Luluabourg en 1884 par Hermann Wibmann, a joué un rôle central dans l'histoire économique et agricole du Kasaï-Central. Dès sa fondation, la ville a été un point de convergence pour le commerce et l'agriculture. Les habitants cultivaient principalement le maïs, le manioc, les arachides, et d'autres produits vivriers essentiels à la région.

Kananga, située en République Démocratique du Congo, a été fondée au début du XXe siècle, en tant que centre administratif et commercial dans la région du Kasaï. La ville a connu une croissance rapide après la colonisation belge, principalement grâce à l'expansion de l'exploitation minière et agricole, notamment de la plantation de cacao, de café et d'autres produits agricoles. Bien qu'aucun fondateur unique ne soit spécifiquement reconnu, elle fut initialement développée par l'administration coloniale belge en tant que hub économique stratégique.

Au fil des décennies, Kananga a connu plusieurs phases de développement, notamment après l'indépendance du Congo en 1960, avec des périodes de stabilité relative et d'instabilité politique. L'inflation, souvent liée aux turbulences économiques et politiques, a influencé la consommation locale, en particulier dans le secteur agricole.

L'augmentation des prix a réduit le pouvoir d'achat des habitants, impactant la consommation de produits agricoles locaux tels que le manioc, le maïs, et d'autres denrées essentielles. La fluctuation de l'inflation a également provoqué des difficultés dans la commercialisation, affectant la rentabilité des producteurs agricoles.

Plus récemment, des efforts ont été faits pour moderniser l'économie locale et stabiliser la monnaie, ce qui a permis une certaine relance de la consommation agricole. La croissance démographique et la demande accrue de produits alimentaires locaux continuent d'influencer la dynamique économique de Kananga. La ville reste un centre vital pour le

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commerce agricole dans le Kasaï, avec une histoire riche façonnée par l'évolution économique et politique du Congo32.

2.2. MILIEU D'ETUDE

2.2.1. Situation administrative et géographique

Pour cette étude, nous avons choisi la ville de Kananga comme cadre d'analyse. Située au coeur de la République Démocratique du Congo(RDC), dans la province du Kasaï centrale, Kananga se distingue par sa position stratégique et son rôle majeur dans la région.

La figure ci-après offre une vue aérienne de cette ville, permettant de mieux apprécier son cadre et sa configuration. Cette présentation enrichit notre compréhension du milieu et met en lumière les particularités de Kananga, essentielles à l'approfondissement de notre recherche.

Figure n°1: représentation ultra simplifié de la ville

Kananga se trouve à environ 900 kilomètres à l'ouest de la capitale Kinshasa. La ville est bien bornée par plusieurs routes principales qui relient les différentes régions du pays. Son

32 Source : http://geoprodig.cnrs.fr

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Emplacement stratégique en fait un point de transit important pour les échanges commerciaux.

La ville de Kananga, située au coeur de la province du Kasaï central, s'étend sur une superficie de 743 km2 et compte cinq communes dont Kananga (la commune principale), Ndesha, Lukonga, Nganza, Katoka. Avec une population estimée à 1,1 million d'habitants, Kananga joue clé dans la région. Sur le plan administratif, cette ville possède un statut unique : elle dispose d'une personnalité juridique propre ainsi que d'un budget indépendant. Ce budget est alimenté par les recettes fiscales locales et par des fonds reversés par la province et l'Etat.

Le tableau suivant présente la répartition en détail de la superficie et la population entre les cinq communes33. Ces données offrent un aperçu précieux de la structure et de la dynamique de la ville, un point de départ essentiel pour comprendre son fonctionnement.

Commune

Effectifs

Proportion

Superficie

Type d'occupation de l'espace

Kananga

300000

26,1

300km2

Principalement urbain

Katoka

225000

19,6

24km2

Principalement urbain et un quartier rural

Ndesha

173000

15,1

45km2

Principalement urbain

Nganza

254000

22,1

221km2

Péri urbain

Lukonga

196000

17,1

153km2

Péri urbain et rural

Total

1148000

100,00

753km2

 

Source : Mairie de la ville de Kananga, rapport annuel 2017 2.2.2. Économie et Développement

L'économie de Kananga repose principalement sur l'agriculture, l'artisanat et le commerce. La ville est connue pour ses marchés vibrants où l'on trouve des produits locaux, des textiles, et des objets d'artisanat. De plus, le secteur minier, bien qu'il soit plus développé

33 Mairie de la ville de Kananga, rapport annuel 2017

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dans d'autres régions du pays, commence à montrer des signes de croissance autour de Kananga.

Graphique n°4 : Signe de croissance ville de Kananga

2.2.3. Aspect Culturel

La vie culturelle à Kananga est riche et colorée. La ville est le berceau de nombreuses traditions musicales et artistiques. Des festivals locaux, des danses traditionnelles et des événements communautaires sont fréquents, permettant aux habitants de célébrer leur identité et leur héritage.

2.3. ASPECT METHODOLOGIE

Ce travail s'inscrit dans une approche quantitative visant à analyser l'effet d'une variable macroéconomique (le taux d'inflation) sur la consommation des produits agricoles.

En recourant exclusivement à des données secondaires issues de sources statistiques fiables, l'étude utilise les outils d'analyse économétrique afin d'identifier les liens statistiques et l'influence causale entre l'inflation et les comportements de consommation. Cette démarche permet de tester les hypothèses empiriques et de produire des résultats rigoureux, généralisables et appuyés par des preuves chiffrées.

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2.3.1. Variables sélectionnées du modèle

Tableau 1 : Présentation des variables sélectionnées

Code

Nom de la variable

Type de variable

Mesure

Signe attend

X

Prix de produits

agricoles

Dépendante

En Franc

congolais

-'-/-

Y

Le taux d'inflation

Indépendante

En pourcentage

-'-/-

2.3.2. Definition des variables

? Variable dépendante : Le prix du maïs représente notre variable dépendante, notée Yt dans notre modèle d'analyse. Cela signifie que cette variable évolue en fonction d'autres facteurs économiques, notamment l'inflation, les revenus des ménages, ou encore l'offre sur le marché local.

? Variables indépendantes : Le taux d'inflation, qui joue ici le rôle de variable indépendante, il mesure l'évolution générale des prix des biens et services dans une économie, le plus souvent sur une base annuelle. Il est calculé à partir de la variation de l'indice des prix à la consommation (IPC) entre deux périodes. Un taux d'inflation positif indique une hausse des prix, ce qui peut réduire le pouvoir d'achat des consommateurs et perturber les équilibres économiques.

2.3.3. Spécification du Modèle économétrique

Dans le cadre de notre étude sur l'impact de l'inflation sur la consommation des produits agricoles à Kananga, notamment le cas du maïs, nous utilisons un modèle économétrique simple mais efficace : le modèle de régression linéaire simple.

Ce modèle permet d'analyser la relation entre : ? une variable dépendante : le prix du maïs (notée Yt), et

? une variable indépendante : le taux d'inflation.

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L'objectif est de mesurer comment les fluctuations de l'inflation influencent le prix du maïs, un produit de consommation courante dans les ménages.

Le modèle est exprimé par l'équation suivante :

Yt = fo + f1Xt + å

Où :

? â0 représente la constante, autrement dit, le niveau estimé du prix du maïs lorsque l'inflation est nulle.

? â1 est le coefficient de régression, qui indique dans quelle mesure une variation de l'inflation impacte le prix du maïs, toutes choses étant égales par ailleurs.

? E désigne le terme d'erreur, c'est-à-dire les influences extérieures non prises en compte dans le modèle (autres facteurs économiques ou conjoncturels).

Grâce à des données statistiques réelles, ce modèle nous permet d'estimer les valeurs de â0 et â1, Ces estimations offrent une lecture claire du poids de l'inflation dans la formation des prix agricoles, et aident à poser un diagnostic objectif sur les contraintes que subissent les ménages à Kananga.

2.3.4. Méthodologie d'analyse simplifiée et accessible 1. Méthode d'analyse

Pour comprendre comment l'inflation influence la consommation des produits agricoles, nous avons utilisé plusieurs outils statistiques simples mais puissants :

? Test de corrélation (Pearson ou Spearman) : elle aide à mesurer permet de voir si les deux variables (inflation et prix agricoles) évoluent ensemble, et dans quel sens.

? Régression linéaire simple : elle aide à mesurer combien l'inflation influence concrètement la hausse ou la baisse des prix des produits combien l'inflation influence concrètement la hausse ou la baisse des prix des produits agricoles.

1. Préparation et structuration : Les données sont organisées sous forme de séries chronologiques couvrant la période 2016-2024. Chaque année intègre une observation du

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? Interprétation du R2: Le coefficient R2 permet d'évaluer dans quelle mesure la variation des prix des produits agricoles est expliquée par l'inflation. Plus sa valeur est élevée, plus l'impact de l'inflation sur les prix est significatif.

? Tests de validité du modèle

1. Shapiro-Wilk : pour vérifier si les erreurs suivent une distribution normale.

2. Breusch-Pagan : pour tester si la variance des erreurs reste constante.

2.3.5. Justification du choix méthodologique

La méthodologie adoptée s'aligne parfaitement avec notre problématique, car elle permet d'identifier la présence d'une relation statistique entre le taux d'inflation et les prix des produits agricoles. Elle aide également à quantifier l'impact réel de l'inflation sur les habitudes de consommation des ménages, notamment à travers l'évolution du pouvoir d'achat. Ce choix méthodologique est cohérent avec les objectifs de l'étude et s'adapte aux données disponibles sur le terrain.

2.3.6. Source des données

? Taux d'inflation : Les données ont été extraites des rapports annuels publiés par la Banque Centrale du Congo (BCC), qui offrent une vue claire de l'évolution du taux d'inflation en République Démocratique du Congo au fil des années.

? Prix des produits agricoles : Les informations sur l'évolution des prix du maïs, manioc, légumes et autres denrées de consommation courante proviennent des publications de la Division Provinciale de l'Économie de Kananga, basées sur les prix moyens relevés sur les marchés locaux.

2.3.7. Traitement des données

Le traitement s'effectue en deux phases principales :

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taux d'inflation et des prix moyens des produits agricoles. Elles sont saisies dans Excel, puis importées dans STATA.

2. Analyse descriptive et économétrique : Une fois intégrées dans STATA, les données sont analysées à l'aide :

> D'indicateurs statistiques (moyenne, écart-type, etc.),

> De tests de corrélation pour détecter les relations entre inflation et prix agricoles,

> De modèles de régression linéaire simple pour mesurer l'impact de l'inflation sur les

prix,

> De tests de validité (Shapiro-Wilk pour la normalité, Breusch-Pagan pour l'homoscedasticité) pour assurer la fiabilité du modèle.

2.4. ANALYSE DES DONNEES

Cette section se consacre à l'analyse et à l'interprétation des résultats en lien avec l'effet de l'inflation sur la consommation des produits agricoles à Kananga. Elle comprend deux volets:

> Analyse descriptive : Présentation des tendances des variables étudiées sur la période 2014-2024, à l'aide de graphiques et d'indicateurs statistiques pour visualiser l'évolution des prix face à l'inflation.

> Analyse économétrique : Application de tests statistiques (corrélation, régression) pour mettre en évidence le lien entre l'inflation et les prix. L'objectif est de démontrer si et comment la hausse du niveau général des prix influence la consommation des denrées agricoles essentielles. Les tests de validité du modèle, tels que Breusch-Pagan et Shapiro-Wilk, renforcent la rigueur scientifique de l'interprétation.

L'analyse de données met en lumière les réalités locales et guide les interventions ciblées à Kananga. Elle représente un outil précieux pour relier les constats empiriques aux choix stratégiques en matière de développement.

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CONCLUSION PARTIELLE DU DEUXIEME CHAPITRE.

Ce deuxième chapitre a permis de présenter à la fois le cadre géographique et économique de la ville de Kananga, ainsi que la méthode utilisée pour analyser l'effet de l'inflation sur la consommation des produits agricoles. Kananga, capitale du Kasaï-Central, est une ville stratégique, composée de cinq communes, avec une population estimée à plus d'un million d'habitants. Elle joue un rôle central dans la production et la consommation agricole, notamment du maïs, manioc et haricot.

Nous avons décrit les caractéristiques administratives, démographiques et économiques de la ville, en soulignant son lien fort avec l'agriculture locale. Les marchés de Kananga sont dynamiques, mais les ménages y sont fortement exposés aux hausses de prix. Cette réalité justifie le choix de Kananga comme terrain d'étude.

Sur le plan méthodologique, nous avons adopté une approche économétrique rigoureuse, fondée sur un modèle de régression linéaire simple. Ce modèle permet d'évaluer l'impact du taux d'inflation sur le prix du maïs. Les variables ont été clairement définies : le prix du maïs comme variable dépendante, et le taux d'inflation comme variable explicative.

Nous avons mobilisé plusieurs outils statistiques pour garantir la validité du modèle : le test de Spearman pour la corrélation, le test de Shapiro-Wilk pour la normalité des données, et le test de Breusch-Pagan pour vérifier la stabilité des erreurs. Les données ont été traitées avec le logiciel STATA, sur une période allant de 2016 à 2024.

Ce chapitre a donc permis de poser un cadre solide, à la fois contextuel et méthodologique, pour analyser dans le chapitre suivant les résultats empiriques et comprendre comment l'inflation influence concrètement la consommation des produits agricoles à Kananga

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CHAPITRE 3. PRESENTATION ET INTERPRETATION DES RESULTATS.

Dans ce chapitre, il question de présenter les données récoltées, les analyser et les interpréter. Ces données seront ensuite interprétées pour mettre en évidence l'effet réel de l'inflation sur le prix du maïs et sur le comportement de consommation des ménages à Kananga. L'objectif est de tirer des conclusions claires, appuyées par les chiffres, pour éclairer les implications économiques concrètes

3.1. PRESENTATION DES DONNEES

Tableau 2. Evolution trimestrielle des prix de maïs (méga de 3kg) de 2016 à 2024

Année

1er trimestre (Jan - Mars)

2ème trimestre (Avr - Juin)

3ème trimestre (Juil - Sept)

4ème trimestre (Oct - Déc)

2016

2000 Fc

2200 Fc

2100 Fc

2300 Fc

2017

2300 Fc

2500 Fc

2400 Fc

2600 Fc

2018

2600 Fc

2800 Fc

2700 fc

2900 Fc

2019

3000 Fc

3200 Fc

3100 Fc

3300 Fc

2020

3500 Fc

3700 Fc

3600 Fc

3800 Fc

2021

3800 Fc

4000 Fc

4200 Fc

4300 Fc

2022

4300 Fc

4500 Fc

4600 fc

4800 Fc

2023

4800 Fc

5000 Fc

4900 Fc

5000 Fc

2024

5000 Fc

2500 Fc

2300 Fc

2400 Fc

Source : Division Provinciale de l'économie 2024

De 2400Fc en 2016 à 5000Fc en 2024 au premier trimestre, le prix du maïs a plus que doublé, traduisant une hausse marquée sur la période.

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Tableau 3. Evolution trimestrielle du taux d'inflation 2016 à 2023.

Année

1er trimestre (Jan - Mars)

2ème trimestre (Avr - Juin)

3ème trimestre (Juil - Sept)

4ème trimestre (Oct - Déc)

2016

2,45

3,63

4,41

4,49

2017

2,21

3,66

5,01

5,49

2018

3,57

4,32

4,99

5,05

2019

3,30

4,53

5,11

6,02

2020

3,83

5,59

4,13

6,12

2021

4,75

5,21

5,44

5,46

2022

5,10

5,38

5,77

6,12

2023

8,10

7,45

10,56

13,30

2024

13,78

11,10

12,00

11,69

Source : Banque Centrale du Congo, rapport annuel 2024

Le tableau ci-haut nous constatons que le taux d'inflation au quatrième trimestre a connu une forte augmentation de 13,30% au quatrième trimestre en 2023.

3.2. ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS

Ce point est consacré à l'analyse et à l'interprétation des résultats issus de notre étude. Il s'agit d'examiner les évolutions des taux d'inflation et des taux d'inflation et des prix du maïs observées entre 2016 et 2024, à travers des outils graphiques et statistiques. Cette démarche vise à mettre en lumière les dynamiques économiques qui ont marqué la période étudiée, tout en vérifiant la validité des hypothèses formulées.

3.2.1. Représentation graphique de l'évolution des différents variables combinées.

L'évolution de nos variables d'étude, à savoir : les taux d'inflation et les prix de maïs, sera illustrée à l'aide d'un graphique couvrant la période de 2016 à 20124, répartie en 24 trimestres.

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Cette représentation graphique vise à mettre en évidence les fluctuations et tendances observées au fil du temps, et constitue un support visuel essentiel pour l'analyse comparative de ces indicateurs économiques.

Graphique N°01 : Evolution des prix des maïs et le taux d'inflation dans la ville de Kananga de

2016 à 2024

4500

4000

5000

3500

3000

2500

2000

1500

1000

500

0

2.45 4.41 2.21 5.01 3.57 4.99 3.30 5.11 3.83 4.13 4.73 5.44 5.10 5.77 8.10 10.56 13.78 12.00

Representation graphique de l'évolution des prix de mais et de l'inflation

2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024

Le graphique retrace l'évolution parallèle du prix du maïs et du taux d'inflation trimestrielle à Kananga entre 2016 et 2024. Ces deux variables suivent globalement une tendance ascendante, suggérant une corrélation significative entre la dynamique des prix agricoles et le contexte inflationniste.

Entre 2016 et 2018, le taux d'inflation demeure relativement faible, oscillant entre 2,45 % et 4,80 %. Cette période coïncide avec des niveaux de prix du maïs encore contenus. Toutefois, à partir de 2019, on observe une montée progressive de l'inflation, qui atteint 9,40 % en 2021. Dans le même temps, les prix du maïs connaissent une hausse continue, franchissant des paliers de plus en plus élevés.

L'accélération devient plus marquée en 2022 et 2023, avec un taux d'inflation culminant à 13,78 %. Cette séquence est également caractérisée par une progression rapide du prix du maïs, qui dépasse nettement les niveaux observés les années précédentes. Cette

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évolution suggère une sensibilité directe du prix agricole à la variation du niveau général des prix.

En 2024, une légère décélération du taux d'inflation est observée, redescendant autour de 11 %. Cependant, le prix du maïs ne reflue pas dans la même proportion, traduisant une certaine inertie dans le processus d'ajustement des prix. Ce décalage est courant dans les dynamiques inflationnistes prolongées, où les prix des biens restent rigides à la baisse, même après une modération des pressions inflationnistes.

Tableau 4 : Statistique descriptive

variable

Observation

Moyenne

Ecart-types

Minimum

Maximum

Taux

d'inflation (ti)

24

6,65125

3,497519

2,21

13,78

Prix de maïs (pxm)

24

3312,5

1176,99

2000

5000

Source : nous même avec le logiciel stata

Sur une période de 24 trimestres, le taux moyen d'inflation enregistré est de 6,65125 %, avec un niveau le plus bas de 2,21 % et un sommet de 13,78 %. Cette variation reflète des mouvements de prix plus ou moins marqués selon les périodes.

Concernant le prix du maïs, la moyenne pour une mesurette de 3 kilos est de 3 312,5 CDF. Le prix le plus bas observé est de 2 000 CDF, tandis que le plus élevé atteint 5 000 CDF. Ces valeurs traduisent une variation importante du prix du maïs sur l'ensemble de la période étudiée.

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3.3. ANALYSE ECONOMETRIQUE

3.3.1. Test de corrélation

Ce test permet d'analyser la relation entre deux variables, même lorsque leurs distributions ne sont pas normales.

Nous formulons les hypothèses suivantes :

o H0 (hypothèse nulle) : il n'existe aucune corrélation entre le taux d'inflation et le prix du maïs.

o H1 (hypothèse alternative) : il existe une corrélation entre ces deux variables.

Le seuil de significativité choisi est de 5 % (0,05), ce qui signifie que l'on accepte une marge d'erreur de 5 % dans notre conclusion.

Tableau 7 : Test de corrélation entre le taux d'inflation et le prix de maïs

Variables corrélées

Observation

Coef SPEAR MAN

prob? |t|

Taux d'inflation et

prix de maïs

24

0,5942

0,0022

Source : nous même avec l'aide du logiciel stata

Les résultats du test de Spearman révèlent une corrélation positive entre le taux d'inflation et les prix du maïs, mesuré à 0,5942 ; Autrement dit, quand le taux d'inflation augmente, les prix du maïs ont tendance à augmenter aussi, dans une proportion relativement forte (près de 59 % de liaison entre les deux variables).

Cela suggère qu'il existe une dynamique de co-mouvement économique entre le niveau général des prix et ceux du maïs, denrée stratégique dans la consommation des ménages. La p-valeur de ce test est de 0,0022, bien en dessous du seuil de 5 %, ce qui est statistiquement très significatif. En langage simple, cela signifie que la probabilité que cette corrélation soit due au hasard est très faible.

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Par conséquent, on rejette l'hypothèse nulle (qui supposait l'absence de lien) et on valide l'existence d'une relation réelle entre les deux variables. Ce résultat a une portée importante : il alerte sur la sensibilité du prix du maïs aux pressions inflationnistes, et pose les bases pour une réflexion économique plus large sur la formation des prix agricoles dans un contexte de hausse généralisée des prix.

Il suggère aussi que des politiques de stabilisation des prix alimentaires devraient prendre en compte l'évolution de l'inflation globale.

Enfin, ce constat conforte le recours au test de Spearman, bien adapté à des variables qui ne suivent pas une distribution normale.

3.4. ESTIMATION DU MODELE

Tableau 8 : Estimation du modèle

Source

SS

df

MS

Number of obs.

24

 

F(1,22)

5.54

 

Model

56.6234468

1

56.6234468

Prob>F

0.0279

 

R-squared

0.2013

 

Residual

224.727217

22

10.2148735

Adj R-squared

0.1649

 

Total

281.350664

23

12.2326376

Root MSE

3.1961

 
 
 

Taux d'inflation

Coef.

Std. Err

t

P>|t|

[95% Conf. Interval]

Prix de maïs

0.0013334

2.35

2.35

0.028

0.000159 0.002508

_cons

2.234276

1.12

1.12

0.273

-1.884942 6.353493

Source : nous même à l'aide du logiciel stata

La statistique Prob > F, égale à 0,0279, est inférieure au seuil conventionnel de 5 %. Cette valeur nous conduit à rejeter l'hypothèse nulle d'absence de lien entre les deux variables. En d'autres termes, les variations du prix du maïs expliquent de manière statistiquement significative les fluctuations du taux d'inflation observées dans l'échantillon.

Le coefficient de détermination, ou R2, s'élève à 0,1649. Cela signifie qu'environ 16,49 % des variations du taux d'inflations sont attribuables aux changements du prix du maïs. Ce pourcentage, bien qu'en deçà de certains seuils de robustesse, suggère un

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pouvoir explicatif partiel mais réel du modèle, d'autant plus que l'analyse repose sur une seule variable explicative.

Sur le plan des coefficients estimés nous remarquons que, le taux d'inflation est influencé positivement par le prix des maïs dans la ville de Kananga, ce veut dire que toute augmentation des taux d'inflation entraine une augmentation des prix des maïs et par conséquent une diminution de la consommation des prix sachant que la quantité demandées des maïs par les ménages est fonction décroissante du prix des maïs.

En outre, cela implique que toute hausse d'une unité du prix du maïs est associée à une augmentation moyenne de 0,0013 point du taux d'inflation, toutes choses égales par ailleurs. Ce lien est non seulement économiquement logique, mais également statistiquement significatif, avec une p-valeur de 0,028.

La constante du modèle, estimée à environ 2,234, représente le niveau théorique de l'inflation si le prix du maïs était nul. Toutefois, cette valeur n'est pas significative statistiquement (p = 0,273), et son interprétation économique doit donc être abordée avec prudence.

En définitive, cette régression met en évidence une corrélation positive et significative entre le prix du maïs et le niveau d'inflation à Kananga.

3.5. TEST D'HOMOSCEDASTICITE

H0 : Variance constante des erreurs, d'où l'homoscedasticité (hypothèse nulle).

H1 : Pas de variance constante des erreurs, présence d'hétérosédasticité (hypothèse alternative). Seuil de significativité : 0,05 ou 5%

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Tableau 9 : Test d'HOMOSCEDASTICITE des variables

Intitulés

Valeurs

Chi 2 (1)

0,06

Prob?Chi

0,8073

2

 

Source : nous même avec le logiciel stata

Le test d'homoscedasticité de Breusch-Pagan a donné une probabilité de 0,8073, largement supérieure au seuil de significativité de 5 %. Ce résultat nous amène à accepter l'hypothèse nulle, selon laquelle la variance des erreurs est constante.

Autrement dit, les erreurs du modèle sont homoscedastiques, ce qui signifie qu'elles sont réparties de manière régulière. Ce constat renforce la fiabilité statistique et la qualité économique des estimations obtenues, en validant l'un des fondements essentiels des moindres carrés ordinaires.

3.6. TEST DE NORMALITES GLOBALES DES RESIDUS

Graphique sur la distribution des résidus comparée à la norme

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Le graphique montre que la forme réelle des erreurs du modèle (ligne bleue) diffère de celle attendue selon une distribution normale (ligne rouge). Cette irrégularité indique que les résidus ne suivent pas une distribution parfaitement normale. Cela remet en question l'usage de tests classiques et renforce l'idée d'adopter une méthode plus robuste, comme le test de Spearman. Cette approche est mieux adaptée pour analyser les relations entre variables lorsque les conditions de normalité ne sont pas remplies.

Tableau 10 : test de normalité globale du modèle

Variable

Obs

Pr(Skewness)

Pr(Kurtosis)

Chi 2(2)

Prob?Chi2

Residuals

24

0.1066

0.8010

5,53

0.0629

Source : nous même avec le logiciel stata

Ce tableau nous montre si les erreurs (appelées résidus) d'un modèle statistique suivent une distribution normale, ce qui est souvent une condition importante pour valider les résultats d'un modèle économique ou scientifique.

Le test révèle que le modèle n'est pas distribué normalement. L'asymétrie est marquée, et le test global dépasse le seuil critique de 0,05. Même si le kurtosis semble conforme, cela ne suffit pas à valider la normalité globale. En conséquence, on rejette l'hypothèse d'une distribution gaussienne des résidus. Le modèle demeure utilisable, mais avec prudence.

Afin d'assurer une analyse valide et rigoureuse, c'est pourquoi nous avons opté pour une approche non paramétrique, comme le test de Spearman. Ce test permet d'étudier les relations entre variables même en cas de non-normalité. Nous avons retenu un seuil de significativité de 5 % et des hypothèses claires afin de statuer sur l'existence d'une corrélation fiable.

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3.7. Interprétation des résultats

L'objectif de notre étude étais l'objectif d'identifier et d'analyser l'incidence de l'inflation sur la consommation des produits agricoles dans la ville de Kananga

Après analyse et traitement des données à l'aide du logiciel Stata, nous avons abouti aux résultats selon lesquels :

V' Le coefficient de détermination (R2), s'élève à 0,1649 soit 16,49 % des variations du taux d'inflations sont attribuables aux changements du prix du maïs autrement dit les prix des maïs explique le taux d'inflation à 16,49%.

V' Sur le plan des coefficients estimés nous remarquons que, le taux d'inflation est influencé positivement par le prix des maïs dans la ville de Kananga, ce veut dire que toute augmentation des taux d'inflation entraine une augmentation des prix des maïs et par conséquent une diminution de la consommation des prix sachant que la quantité demandées des maïs par les ménages est fonction décroissante du prix des maïs

V' Durant la période en étude, nous avons remarqué que le prix de mais a connue d'une manière globale une légère augmentation allant de 2000FC au premier trimestre 2016 à 2400FC au dernier trimestre 2024.

3.8. Implications économiques des résultats

À la lumière de ces résultats nous proposons :

I. À l'État et à la Banque Centrale

> De stabilisation du taux de change des Franc congolais par rapport aux devises étrangers ;

> Investir dans les secteurs agricoles pour renforcer l'offre locale et d'atténuer les hausses saisonnières des prix ;

> Subventionné les producteurs des bien des premiers nécessité ;

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Les Ménages quant à eux doivent :

> Rationalisation des achats: en acheter en gros, en groupe ou en coopérative peut réduire les coûts unitaires et sécuriser l'approvisionnement ;

> Prioriser les produits des premiers nécessité ;

> Lutter contre le gaspillage des produits alimentaires nécessaires à leurs survies ;

> Disposer d'une planification capable de s'adapter aux exigences du marché (produit substituable) ;

III. Aux Entreprises Agricoles et Commerciales

> D'optimiser le coût de production,

> De fixer les prix avec transparence,

> Renforcement des circuits courts,

> D'Améliorer des méthodes de conservation.

Dans ces analyses, nous avons mis en lumière une vérité : à Kananga, le prix du maïs est plus qu'un chiffre, c'est un indicateur social, économique et politique, Lorsque l'inflation dépasse les 13 %, et que les prix agricoles explosent, il n'est plus question de subir. Les ménages doivent s'adapter, les entreprises doivent agir, et l'État doit réguler.

En résumé, une économie qui protège ses citoyens commence par écouter ses marchés. Les chiffres du modèle économétrique ne sont pas un diagnostic fermé, mais un signal d'alarme, et une invitation à la solution collective.

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CONCLUSION PARTIELLE DU TROISIEME CHAPITRE.

Ce troisième chapitre nous a permis de comprendre concrètement comment l'inflation influence la consommation des produits agricoles à Kananga, en particulier le maïs, qui est un aliment de base pour la majorité des ménages. Grâce à une analyse rigoureuse des données statistiques et à l'utilisation d'outils économétriques, nous avons pu établir des liens clairs entre la hausse des prix et les comportements d'achat des consommateurs.

D'abord, l'analyse descriptive a montré que le prix du maïs est passé de 2 000 FC en 2016 à 5 000 FC en 2024, soit plus du double en moins de dix ans. En parallèle, le taux d'inflation a fortement augmenté, atteignant 13,78 % en 2024. Ces chiffres traduisent une perte de pouvoir d'achat pour les familles, surtout celles à revenus modestes.

Ensuite, le test de corrélation de Spearman a révélé une relation positive entre l'inflation et le prix du maïs, avec un coefficient de 0,5942. Cela signifie que lorsque l'inflation augmente, le prix du maïs augmente aussi, dans une proportion significative. Ce lien est statistiquement confirmé par une p-valeur très faible (0,0022), ce qui montre que ce résultat n'est pas dû au hasard.

La régression linéaire simple a permis d'aller plus loin : elle montre qu'une hausse de 1 FC du prix du maïs entraîne une augmentation moyenne de 0,0013 point du taux d'inflation. Le coefficient de détermination R2 est de 16,49 %, ce qui signifie que près de 17 % des variations de l'inflation sont expliquées par les changements du prix du maïs. Même si ce chiffre n'est pas très élevé, il reste important dans un contexte où une seule variable est analysée.

Le test de Breusch-Pagan a confirmé que les erreurs du modèle sont bien réparties (homoscedasticité), ce qui renforce la fiabilité des résultats. En revanche, le test de normalité des résidus a montré que les erreurs ne suivent pas une distribution parfaitement normale. C'est pourquoi nous avons utilisé des outils adaptés, comme le test de Spearman, pour garantir la validité de notre analyse.

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Ces résultats montrent que l'inflation à Kananga n'est pas seulement un indicateur macroéconomique : elle touche directement les assiettes, les marchés et les choix alimentaires des familles. Quand les prix montent, les ménages réduisent leurs achats ou se tournent vers des produits moins nutritifs. Les producteurs, eux, doivent faire face à des coûts plus élevés sans être sûrs de vendre à des prix rentables.

En résumé, ce chapitre met en lumière une réalité économique urgente : l'inflation affecte la sécurité alimentaire, la stabilité des marchés et le bien-être des populations. Il est donc essentiel que les autorités économiques, les producteurs et les consommateurs travaillent ensemble pour limiter les effets négatifs de l'inflation et garantir un accès équitable aux produits agricoles.

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CONCLUSION GENERALE

Notre étude intitulée « Analyse de l'inflation et son incidence sur la consommation des produits agricoles dans la ville de Kananga » s'est efforcée d'apporter un éclairage rigoureux et structuré sur l'objectif d'identifier et d'analyser l'incidence de l'inflation sur la consommation des produits agricoles dans la ville de Kananga. À travers cette recherche, nous avons tenté de répondre à deux préoccupations majeures:

? Existe-t-il une corrélation entre l'inflation et la consommation des produits agricoles dans la ville de Kananga?

? Quelle est l'incidence de taux d'inflation sur la consommation des produits agricoles dans la ville de Kananga?

À ces questions, nous avons répondu à partir d'une hypothèse double :

? Il existerait une corrélation entre le taux d'inflation et la consommation des produits agricoles dans la ville de Kananga.

? Ce taux d'inflation influencerait négativement la consommation des produits agricoles dans la ville de Kananga. Il existerait une corrélation entre le taux d'inflation et la consommation des produits agricoles dans la ville de Kananga.

Pour vérifier cette hypothèse, une approche méthodologique rigoureuse a été déployée, combinant la méthode économétrique (régression linéaire, tests de Spearman, Shapiro-Wilk, Breusch-Pagan) à la méthode analytique, nourrie par des techniques documentaires et statistiques, le tout appliqué à un cadre temporel allant de 2020 à 2025 et spatial limité à la ville de Kananga.

Après analyse et traitement des données à l'aide du logiciel Stata, nous avons abouti aux résultats selon lesquels le coefficient de détermination (R2), s'élève à 0,1649 soit 16,49 % des variations du taux d'inflations sont attribuables aux changements du prix du maïs autrement dit les prix des maïs explique le taux d'inflation à 16,49%. Sur le plan des coefficients estimés nous remarquons que, le taux d'inflation est influencé positivement par le prix des maïs dans la ville de Kananga, ce veut dire que toute augmentation des taux d'inflation entraine une

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augmentation des prix des maïs et par conséquent une diminution de la consommation des prix sachant que la quantité demandées des maïs par les ménages est fonction décroissante du prix des maïs

Le prix du maïs, produit agricole de référence, a doublé en l'espace de neuf ans, tandis que l'inflation, culminant à 13,78 %, pèse lourdement sur les habitudes de consommation des ménages. Le coefficient de liaison de 0,5942 entre l'inflation et le prix du maïs, combiné à une influence directe de 0,0013 point par tranche de 1 % d'inflation, démontre que ce phénomène n'est pas abstrait, il touche les assiettes, les choix et la sécurité alimentaire au quotidien. La régression utilisée, avec un R2 de 16,49 %, met en lumière le rôle déterminant du prix du maïs dans la formation inflationniste.

Mais derrière les chiffres, ce mémoire dévoile une souffrance silencieuse : celle des ménages contraints de réduire leur consommation, celle des producteurs exposés à des coûts incertains, celle d'une ville agricole en quête de régulation et de justice économique. C'est pourquoi les suggestions formulées, stabilisation du taux de change, subvention des biens essentiels, optimisation du coût de production, transparence dans les prix, renforcement des circuits courts et des méthodes de conservation, portent toutes une implication forte : si l'on veut contenir l'inflation, il faut penser l'économie à hauteur d'homme, en protégeant ceux qui produisent et ceux qui consomment.

En définitive, ce mémoire est plus qu'une enquête : c'est une voix. Une voix qui refuse que les marchés parlent plus fort que les champs, et qui rappelle que l'économiste n'est pas un simple lecteur de courbes, mais un veilleur de conscience, capable d'entendre la dignité là où l'intérêt veut régner.

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BIBLIOGRAPHIE

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5. Webographie

23. Banque de la République d'Haïti. (2024). L'inflation et ses mesures. https://www.brh.ht ou https://www.brh.ht (Consulté pour extrait).

24. Géoprodig CNRS. Présentation de la ville de Kananga. http://geoprodig.cnrs.fr http://geoprodig.cnrs.fr

68 | P a g e

Annexe

Min Max

2.21 13.78

2000 5000

Prob > chi2

 
 
 
 
 
 

=

Obs

Mean

 
 
 

24

6.65125

3.497519

 
 

24

3312.5

1176.699

. summarize ti pxm

Variable

ti

pxm

. spearman ti pxm

Number of obs = 24

0.8073

Spearman's rho = 0.5942

Test of Ho: ti and pxm are independent

Prob > |t| = 0.0022
. reg ti pxm

Source

SS df MS Number of obs = 24

Model

Residual

Total

281.350664

56.6234468

224.727217

5.54

0.0279

0.2013

0.1649

3.1961

 
 
 
 
 
 

1

56.6234468

Prob > F

 

22

10.2148735

R-squared

 
 
 

Adj R-squared

 
 
 

23

12.2326376

F(1, 22)

Root MSE

 

=

=

=

=

ti

Coef. Std. Err. t P>|t| [95% Conf. Interval]

pxm

_cons

.0013334 .0005664

2.234276 1.986244

2.35

1.12

0.028

0.273

=

.0001589

-1.884942

 

. estat hettest

Breusch-Pagan / Cook-Weisberg test for heteroskedasticity

Ho: Constant variance

Variables: fitted values of ti

chi2(1) = 0.06

Prob > chi2 = 0.8073

. predict residuals,res

. kdensity residuals,normal

(n() set to 24)

. predict residuals,res

variable residuals already defined

r(110);

. sktest residuals

Skewness/Kurtosis tests for Normality

joint

Variable

.002508

6.353493

Obs Pr(Skewness) Pr(Kurtosis) adj chi2(2) Prob>chi2

residuals

24 0.0166 0.8010 5.53 0.0629

69 | P a g e

TABLE DE MATIERE

ÉPIGRAPHE I

IN MEMORIAM II

DEDICACE III

REMERCIEMENTS IV

LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES V

LISTE DES ABREVIATIONS ET ACRONYME VI

RESUME VII

ABSTRACT VIII

INTRODUCTION GENERALE 1

0.1. ETAT DE QUESTION 2

0.2. PROBLEMATIQUE 4

0.3. HYPOTHESE 6

0.4. CHOIX ET INTERET DU SUJET. 7

0.4.1. CHOIX DU SUJET 7

0.4.2. INTERET DU SUJET 7

1.5. OBJECTIFS DE RECHERCHE 8

1.5.1. Objectif général 8

1.5.2. Objectifs spécifiques de recherche 8

0.6. METHODE ET TECHNIQUE UTILISEE 8

5.1 Méthode utilisée 8

5.2. Technique utilisée 9

0.7. DELIMITATION DU SUJET 11

0.7.1. Cadre temporel : 11

0.7.2. Cadre spatial : 11

0.8. SUBDIVISION DU TRAVAIL 12

CHAPITRE 1 : CADRE THEORIQUE 13

1.1. NOTION SUR L'INFLATION 13

1.1.1. Définition de l'inflation 15

1.1.2. Les types d'inflation. 17

1.1.3. Mesure de l'inflation 21

70 | P a g e

Lien entre IPC et IPP 25

1.1.4. Conséquences de l'inflation 26

1.1.5. Impacts de certaines variables macroéconomiques sur l'inflation 27

1.1.6. Les moyens de lutte contre l'inflation 29

1.2. NOTION SUR LA CONSOMMATION 31

1.2.1. Définition de la consommation 31

1.2.2. Types de consommation 32

1.3 THEORIE SUR LA CONSOMMATION 32

1.3.1. Théorie de l'utilité marginale 32

1.3.2. Théorie du consommateur 33

1.3.3. Théorie du comportement du consommateur 34

1.4. IMPACT DE L'INFLATION SUR LE POUVOIR D'ACHAT. 34

1.4.1. Comment l'inflation altère les comportements des consommateurs 35

1.4.2. Analyse des effets sur les prix des biens de première nécessite 36

1.5. LES THEORIES ECONOMIQUES AUTOUR DE LA CONSOMMATION 37

1.5.1. La théorie classique de la consommation : 37

1.5.2. La théorie keynésienne de la consommation : 37

1.5.3. La théorie comportementale : 38

1.5.4. Les nouvelles théories contemporaines : 38

1.6. LA VISION KEYNESIENNE DU COMPORTEMENT DES CONSOMMATEURS 39

1.7. NOUVEAUX MODELES ET DYNAMIQUES DE CONSOMMATION 39

CONCLUSION PARTIELLE DU PREMIER CHAPITRE. 41

CHAPITRE 2 : KANANGA, VILLE D'AGRICULTURE ET DE DEFIS ÉCONOMIQUES 42

2.1. BREF APERÇU SUR LA VILLE DE KANANGA 42

2.2. MILIEU D'ETUDE 43

2.2.1. Situation administrative et géographique 43

2.2.2. Économie et Développement 44

2.2.3. Aspect Culturel 45

2.3. ASPECT METHODOLOGIE 45

2.3.1. Variables sélectionnées du modèle 46

2.3.2. Definition des variables 46

71 | P a g e

2.3.3. Spécification du Modèle économétrique 46

2.3.4. Méthodologie d'analyse simplifiée et accessible 47

2.3.5. Justification du choix méthodologique 48

2.3.6. Source des données 48

2.3.7. Traitement des données 48

2.4. ANALYSE DES DONNEES 49

CONCLUSION PARTIELLE DU DEUXIEME CHAPITRE. 50

CHAPITRE 3. PRESENTATION ET INTERPRETATION DES RESULTATS. 51

3.1. PRESENTATION DES DONNEES 51

3.2. ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS 52

3.2.1. Représentation graphique de l'évolution des différents variables combinées 52

Tableau 4 : Statistique descriptive 54

3.3. ANALYSE ECONOMETRIQUE 55

3.3.1. Test de corrélation 55

3.4. ESTIMATION DU MODELE 56

Tableau 8 : Estimation du modèle 56

3.5. TEST D'HOMOSCEDASTICITE 57

3.8. Implications économiques des résultats 60

CONCLUSION PARTIELLE DU TROISIEME CHAPITRE. 62

CONCLUSION GENERALE 64

BIBLIOGRAPHIE 66

Annexe 68

SEPTEMBRE 2025

REPUBLIQUE CONGO DEMOCRATIQUE DU
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE
UNIVERSITE NOTRE-DAME DU KASAYI
« U.KA. »
BP 70/KANANGA

Faculté des sciences économiques et gestion

L'incidence de l'inflation sur la consommation des
produits agricoles dans la ville de Kananga

Par : MUSANGA KALALA Samuel

Mémoire présenté en vue de l'obtention du titre de Bachelier en sciences économiques.

Directeur : Professeur KAZADI Kelvin Assister par l'assistant BENGUA Joseph






La Quadrature du Net

Ligue des droits de l'homme