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La grande pauvreté dans l'agglomération bordelaise en 2006: Etat des lieux


par Maia MICHEL
Université Bordeaux 2 - Master 2 Professionnel Chargé d'études sociologiques 2006
  

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B. Comparaison avec le point de vue des membres du Mouvement :

Nous avons tout d'abord interpellé les militants d'ATD Quart Monde : beaucoup d'entre eux habitent dans les quartiers concernés depuis de longues années et il était indispensable de recueillir leur avis. Les alliés bénévoles du Mouvement ont également été invités à participer à cette démarche. Certains côtoient la misère au quotidien, dans leur environnement résidentiel ou par leur proximité avec des familles ; leur expérience du terrain était essentielle pour enrichir notre constat.

1. Contribution des militants :

En dehors d'échanges informels, les jeunes du groupe ont manifesté leur vision des différents quartiers de l'agglomération lors d'un premier forum sur le thème de l'insécurité et de la violence urbaines, organisé à la Maison Quart Monde en novembre 2005. La discussion avait pour point de départ les évènements survenus dans les banlieues en automne de la même année. Les opinions exprimées ont trait principalement au phénomène de la violence, cependant elles peuvent servir d'éclairage sur la situation sociale des quartiers que nous étudions. La retranscription complète de cet entretien collectif a mis en évidence les différents sites les plus stigmatisés. Plusieurs jeunes sont d'avis que les difficultés sociales sont partout, et qu'il ne faut pas croire que la délinquance soit localisée seulement dans les cités de banlieue. Pourtant certains lieux reviennent avec insistance au cours du débat, en particulier à Bordeaux les quartiers St Pierre, St Michel, La Victoire, Les Aubiers, Bacalan et Pey Berland. Les jeunes ont également évoqué les communes de Floirac, Mérignac et Bègles. Voici une des réponses d'un jeune militant  sur le site de la Victoire à Bordeaux :

« Ça fait un peu bizarre pour tout le monde, j'ai dit c'est le centre de la misère. Pourquoi ? Parce que y a tous les foyers autour, les gens sont là dedans, c'est malheureux d'en arriver là ... parce que plus ça va, plus les chômeurs augmentent, plus la pauvreté augmente et voilà pourquoi on en est là aujourd'hui ».

Un second atelier de discussion a été improvisé avec une dizaine de jeunes au printemps, un mercredi après-midi, autour d'une carte de la CUB. Les questions posées étaient : « Comment voyez-vous votre ville et les communes alentours ? Quels sont les endroits selon vous les plus touchés par la pauvreté ?». Ceux qui voulaient participer ont pu dire quels quartiers ils connaissaient et exprimer leur opinion sur la situation des jeunes et des familles dans ces quartiers. Les lieux où les jeunes ont déjà résidé ou résident actuellement sont : à Bègles : les quartiers Monmousseau et Y. Farge ; à Bordeaux : Gambetta, St Nicolas et le Grand Parc; à Cenon : La Marègue; à Mérignac : Beaudésert ; à Villenave d'Ornon : Sarcignan; et les communes de Bassens, Bruges et Floirac. Les quartiers qui ont été cités comme les plus en difficulté par les militants sont : à Ste Eulalie : les Bleuets- les Acacias ; à Bordeaux : les Aubiers, Bacalan- Claveau, la Bastide- Benauge et le Grand Parc ; à Lormont Génicart et Carriet. Plusieurs personnes ont bien insisté sur le fait qu'il pouvait être dangereux de s'aventurer seul aux Aubiers.

Nous avons également interviewé une mère de famille, militante au sein d'ATD Quart Monde, résidant à Mérignac après avoir vécu quinze ans à Floirac. Voici quelques remarques qu'elle fait sur les communes suivantes :

· Bordeaux :

« Saint Michel, c'est chaud là bas ! Pire qu'à Mérignac ! Parce qu'il y a plus de drogue, ils se battent à coup de couteau » ; « Les Aubiers, ça craint ! » ; « Je préfère être à la rue qu'être là bas [cité Saint Jean]. »

· Floirac :

« C'était bien avec les voisins. Maintenant, tout ça, c'est mort. C'est plus pareil. Les gens y sont froids... Nous l'été quand j'y étais, on amenait le café en bas [de l'immeuble], et puis on buvait ensemble ».

· Mérignac, quartier Beaudésert :

« C'est des HLM modérés, ils louent ça à des gens qui n'ont pas grand-chose pour vivre. »

· Ste Eulalie, cité des Acacias :

« Sainte Eulalie, c'est pourri là bas ! C'est une honte de louer des appartements comme ça ! Tout est défoncé, les portes d'entrée...parce que les gens, ils sont dégoûtés. C'est une honte, ils se moquent des gens. Ils ne devraient pas traiter les gens comme ça, c'est inhumain ! »

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille