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La grande pauvreté dans l'agglomération bordelaise en 2006: Etat des lieux


par Maia MICHEL
Université Bordeaux 2 - Master 2 Professionnel Chargé d'études sociologiques 2006
  

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2. Opérations de rénovation urbaine :

De nombreux projets structurants pour l'agglomération et attractifs pour le quartier sont annoncés pour valoriser les secteurs résidentiels (création d'équipements et d'opérations de requalification de l'environnement du paysage urbain) et assurer le développement d'un pôle d'activité tertiaire. Profitant d'un vaste potentiel immobilier et d'un rare patrimoine architectural (manufacture, entrepôts, habitat de «cité ouvrière»), les premiers chantiers de rénovation ont été engagées dans le quartier. La requalification urbaine concerne en particulier l'îlot St Jean, dans le cadre d'une Opération de Rénovation Urbaine (ORU). La phase de déconstruction était prévue de janvier à mars 2006, et la tour B de la cité a été démolie. La construction des deux immeubles qui la remplacent doit se terminer en décembre 2006 et mars 2007. 320 logements - dont 88 logements locatifs à caractère social et intermédiaire - seront ainsi créés, contre 440 détruits. La création d'espaces verts et de commerces est incluse dans le projet. 3% des locataires ont déménagé d'eux-mêmes et les autres sont relogés : 100 familles ou personnes âgées seules dans les deux autres immeubles de la cité ; les autres à Bordeaux, dans la CUB ou hors de la CUB.88(*) Voici le point de vue de M. Faure sur ces opérations :

« St Jean-Belcier-Carle Vernet, derrière la gare, ils sont en train de réhabiliter. Ils ont relogés les familles un peu partout, beaucoup à Barbey, Nansouty, gare st Jean-Sacré Coeur, rue de Bègles et limitrophe aux Capus [Capucins], dans des vieilles maisons. »

La politique de la ville envisage des actions ciblées pour favoriser : la constitution d'un quartier de gare et l'unité future de l'ensemble ; l'amélioration de l'habitat et de l'espace public ; la préservation de la mixité et de la diversité du quartier. Les projets de renouvellement correspondent à la reconquête des friches industrielles, à la construction de logements neufs, au renforcement des équipements, commerces et services. A terme sont prévus l'aménagement des quais, la construction d'un pôle éducatif et culturel, le déploiement de la plate-forme intermodale d'Hourcade, l'arrivée du TGV Atlantique, la construction du franchissement amont de la Garonne et la modernisation du pôle agroalimentaire (MIN de Brienne, abattoirs). 

En conclusion, les chiffres montrent que l'on retrouve à peu près toujours les mêmes caractéristiques socio-démographiques dans les quartiers les plus pauvres de Bordeaux : une densité résidentielle souvent élevée, une prédominance du logement social, un fort taux de chômage, une part importante de familles monoparentales, un faible niveau de qualification des habitants... De nombreux acteurs interviennent localement, mais les besoins restent importants. Les axes majeurs du développement social de ces quartiers, par le biais notamment des opérations de rénovation urbaine, sont les équipements publics et la diversification de l'offre d'habitat.

L'entretien passé avec Mlle Naclério est instructif en ce qui concerne la mise en oeuvre des politiques sociales sur Bordeaux, même s'il ne donne que le point de vue particulier d'un responsable institutionnel sur la situation. Notre interlocutrice trouve regrettable qu'il n'y ait pas d'outil statistique ni d'observatoire sur Bordeaux qui mette en évidence la problématique des jeunes en difficulté :

« Pour savoir d'où viennent ces jeunes, ce qui a fait dans leur histoire qu'ils en viennent à cette situation de précarité. »

La présidente du PLAJe considère que les différents services et dispositifs du domaine social sont éclatés, ce qui nuit à l'efficacité des mesures prises en faveur des jeunes défavorisés  :

« Moi dans la position où je suis, je trouve qu'il n'y a pas de politique jeunesse générale, il y a des politiques. Chacun oeuvre pour ses objectifs. C'est pas tant éclaté. C'est pas un manque de coopération. C'est pas une volonté de diviser, mais chacun fait sa politique. »

Ensuite, la responsable évoque les questions que suscite la relation d'accompagnement entre les travailleurs sociaux et les publics aidés :

« Les gens viennent en disant : «Je suis RMIste», et pas «Je suis un tel»... Pour moi c'est vraiment la définition du dominant- dominé. Le dominant dit : «Je suis, moi», et le dominé dit ce que le dominant a décidé qu'il serait. »

Elle insiste sur l'ambivalence du système institutionnalisé de l'aide sociale qui conduit à considérer les personnes rencontrées comme des problèmes :

« Le besoin de subvention fait qu'on a une commande, donc des exigences particulières à chaque fois. L'être humain, vous le hâchez entre différents problèmes. Il y a une personne au milieu de ça, pas des problèmes... »

Il est intéressant de souligner le fait qu'une militante du Quart Monde nous avez fait une remarque tout à fait similaire :

«  Au CCAS, ils vous disent : «Bonjour, quel problème avez-vous ? » Ils vous accueille comme un problème. Ils te prennent pas pour un être humain mais pour un problème... Il y a un fossé... faudrait qu'il y ait un dialogue. »

Finalement, à l'issue de cet entretien, Mlle Naclério nous a conseillé de nous tourner vers la Mission Locale et vers le directeur du Développement Social Urbain (DSU) pour de plus amples renseignements sur la situation sociale des quartiers. De son côté, M. Faure proposait de rencontrer d'autres acteurs de terrain tels que les éducateurs de rue du CALK et du BPAS, ainsi que les médiateurs de quartiers de la mairie de Bordeaux. Après cet examen des quartiers de Bordeaux nous allons aborder dans une deuxième chapitre la situation de quartiers des trois autres communes.

* 88 Article paru dans le quotidien Sud Ouest du 22/03/2006.

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