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Inventaire et hiérarchisation de paramétres structuraux et ultrastructuraux de la variabilité intra spécifique de certaines propriétés mécano physiques des tissus ligneux

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par Christophe Gachet
Université Bordeaux 1 Sciences et Technologies - Doctorat Thèse PhD 2003
  

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3 Hiérarchisation des paramètres descriptifs de l'anisotropie élastique du

bois normal

Le chapitre 1 a permis de dresser l'inventaire, via une étude documentaire pluridisciplinaire, des paramètres essentiels rendus responsables de la variabilité intra arbre de l'anisotropie élastique du bois normal. Les valeurs numériques assignées à chacun de ces mêmes paramètres, via une technique simple d'optimisation associant calculs et propositions bibliographiques, ont conduit à la définition d'un résineux standard virtuel RSV (chapitre 2). Cette essence fictive a été considérée comme « médiane » en terme de propriétés mécaniques élastiques. L'objectif de ce chapitre est de préciser numériquement, en s'appuyant sur des banques de données structurelles ou des tendances générales issues de la bibliographie, l'influence de chacun des paramètres clés, sur les rapports d'anisotropie élastique du bois massif sans défaut.

3.1 La porosité, facteur de l'anisotropie élastique du réseau cellulaire nid d'abeille

Par soucis de simplification, et devant la disparité des valeurs des rigidités de parois cellulaires présentées dans la littérature, les études numériques sont menées dans ce chapitre, sous l'hypothèse d'une isotropie transverse de la double paroi (ETp = ERp).

Dans la modélisation présentée précédemment (chapitre 2), la masse volumique (stabilisée à l'humidité de référence de 12%) est liée aux paramètres géométriques tissulaires épaisseurs

(eT, eR) et diamètres (DR, DT) comme à la masse volumique de la matière ligneuse par les deux expressions (2.12) et (2.13) données dans le chapitre 2.

A cette première étape de la discussion, les épaisseurs pariétales, radiale et tangentielle

(posées égales à e), ainsi que les diamètres radial DR et tangentiel DT, ne seront pas distingués

(DR = DT = D). Le facteur de forme des cellules (supposées en premier lieu carrées) est alors exprimé par le rapport adimensionnel e/D.

Les rapports directionnels d'anisotropie élastique L/R et L/T du tissu ligneux élémentaire sont

alors liés aux rapports d'anisotropie élastique

ELp

ERp

de la double paroi par les relations (3.1),

(3.2) via les coefficients d'anisotropie définis par les relations (3.3) à (3.5):

(3.1)

E L

E R

e

= 2 1

D

E Lp

=

E Rp

a LR

E Lp

E Rp

E L

e

=1 =e (D 2e)3

E Lp

E Lp

(3.2)

= 2 1

D

E T

1 +

64 D

e3

E Tp

= a LT

E Tp

(3.3)

1 e

=

a F

64 D

(D 2e)3

e3

63

Hiérarchisation des paramètres descriptifs de l'anisotropie élastique du bois normal

(3.4)

a LR

e

2

= 1

D

e

1 e (D 2e)3

(3.5)

a LT

= 2 1 1 +

=

3

a LR (1 + a F )

D

64 D e

Le rapport aF représente ainsi la proportion d'anisotropie élastique L/T résultant de la mise en

flexion de la double paroi cellulaire, tandis que le rapport aLR fournit une estimation de la proportion d'anisotropie élastique L/R résultant du renfort radial crée par l'alignement des parois dans le sens R. Le produit aLT exprime enfin la proportion d'anisotropie élastique résultant d'un alignement dans le sens T.

Il convient ici de préciser qu'à cette étape du travail, la discussion fait état de sens R et de sens T et non des directions d'orthotropie radiale et tangentielle du matériau bois, tout ceci afin de caractériser l'influence des différences disposition en alignement (sens T) ou en quinconces (sens T) du tissu ligneux sur les caractéristiques du nid d'abeille.

Considérant un échelonnement des masses volumiques du matériau bois compris entre 0,2 et

1,5 (masse volumique de la matière ligneuse), il est possible, pour différentes porosités, de déduire les valeurs du facteur de forme e/D des cellules, supposées, en premier lieu, carrées

(Tableau 3.1).

On calcule les valeurs du coefficient d'anisotropie géométrique aLR correspondant à l'arrangement cellulaire d'alignement sens R, à l'aide de (3.4), ainsi que les valeurs du coefficient d'anisotropie géométrique, aLT correspondant à l'arrangement cellulaire d'alignement sens T (3.5). On accède enfin au coefficient sans dimension aF à l'aide de (3.3), représentant la proportion d'anisotropie résultant de la mise en flexion de certains éléments de

la paroi cellulaire. Les valeurs numériques correspondantes sont reportées dans le Tableau

3.1.

Un premier examen du Tableau 3.1 montre que la porosité Po varie dans un large intervalle de

86% à 1%, lorsque les masses volumiques ñ de la structure considérée sont comprises dans l'intervalle 0,2 à 1,5 g/cm3. A une porosité quasi nulle correspond bien une masse volumique proche de la valeur admise pour la matière ligneuse (ñm= 1,51 g/cm3).

Les résultats affichés dans le Tableau 3.1, permettent de conclure que, dans le cadre de l'étude

(i.e. cellules carrées), la porosité intervient, via le rapport de forme e/D, dans l'anisotropie élastique apparente du matériau bois assimilé à une structure nid d'abeille.

Dans le cas des arrangements en alignement suivant la direction R, la porosité Po intervient directement (Po = (aLR -1)2) par l'intermédiaire du coefficient multiplicatif aLR dont la valeur numérique reste comprise dans l'intervalle de 1 à 2.

Dans le cas des arrangements en quinconces faisant intervenir un comportement en

« flexion » de certains éléments de la paroi cellulaire (portion BCE soumise à une flexion 3 points, Figure 2.3 du chapitre 2), on constate (Tableau 3.1) d'une part que le coefficient aLT varie dans une plus large gamme allant de 23 à 1, et d'autre part que des anisotropies classiques L/T, exprimées par une valeur du facteur aLT de l'ordre de 20, (valeurs courantes

64

Hiérarchisation des paramètres descriptifs de l'anisotropie élastique du bois normal

dans le bois initial et final, Bodig et al, 1982, comme dans le bois massif, Guitard et al 1987),

ne peuvent être atteintes que pour des masses volumiques inférieures ñ à 0,25 g/cm3 (Figure

3.1). Cette dernière valeur de masse volumique apparaît bien restrictive en regard de l'intervalle des variations de cette même grandeur classiquement observable sur la majorité des essences résineuses (Venet et al, 1986, Keller, 1999).

Figure 3.1 Evolutions des rapports géométriques avec la masse volumique ñ

(g/cm3)

0,2

0,3

0,4

0,5

0,6

0,7

0,8

0,9

1

1,1

1,2

1,3

1,4

1,5

Po (%)

0,86

0,80

0,73

0,66

0,60

0,53

0,47

0,40

0,33

0,27

0,20

0,13

0,07

0,01

e/D

0,03

0,05

0,07

0,09

0,11

0,13

0,16

0,18

0,21

0,24

0,27

0,31

0,37

0,46

aF

10,73

4,07

1,93

1,03

0,58

0,34

0,20

0,12

0,06

0,03

0,01

0,01

0,00

0,00

aLR

1,93

1,89

1,85

1,81

1,77

1,73

1,68

1,63

1,58

1,52

1,45

1,37

1,26

1,08

aLT

22,67

9,62

5,45

3,69

2,81

2,32

2,02

1,83

1,69

1,57

1,48

1,38

1,27

1,08

Tableau 3-1 Comparaison de l'évolution des coefficients d'anisotropie avec la porosité Po

L'étendue de l'intervalle de variations du coefficient d'anisotropie aLT pourrait laisser penser que le fonctionnement en flexion des parois cellulaires est une des raisons de la très forte anisotropie L/T observée expérimentalement sur le bois initial comme sur le bois final.

Pourtant, d'après la Figure 3.1, construite à partir des données présentées au Tableau 3.1, la prise en compte de la flexion des parois, traduite par la valeur du facteur aF, est peu justifiée

dés que la masse volumique est supérieure à 0,6 g/cm3. En effet, pour une telle valeur du paramètre, au facteur de forme des cellules e/D = 0,58, correspond un facteur de forme de l'élément sollicité en flexion très faible L/h = (D-e) /2e = 3,5. Pour des cellules assimilables à des cellules de bois final (parois épaisses et diamètres cellulaires assez faibles), une partie de l'anisotropie L/T, est donc directement imputable à un effet « quantité de matière ».

65

Hiérarchisation des paramètres descriptifs de l'anisotropie élastique du bois normal

Pour évaluer le degré d'anisotropie induit dans le plan transverse du nid d'abeille par la seule

différence des arrangements en alignement radial et en quinconces, les variations du rapport aRT d'anisotropie transverse tissulaire ER / ET exprimé en (3.6), en fonction de la masse volumique, sont reportées dans le Tableau 3.2 et la Figure 3.2.

E 1

e (D 2e)3 E E E

(3.6)

R

= 1 +

Rp

F

= (1 + a

) Rp = a Rp

E T

64 D

e3

E Tp

E Tp

RT

E

Tp

L'examen simultané de la Figure 3.2 et du Tableau 3.2 permet de constater qu'une anisotropie

transverse macroscopique R/T classique (Guitard et al, 1987) supérieure ou égale à 2 ne peut être attribué à la seule différence d'arrangement en quinconce ou en alignement que pour des masses volumiques inférieures à 0,5 g/cm3.

(g/cm3)

Po (%)

e/D

aRT

0,20

0,86

0,03

15,42

0,30

0,80

0,05

5,56

0,40

0,73

0,07

3,03

0,50

0,66

0,09

2,06

0,60

0,60

0,11

1,61

0,70

0,53

0,13

1,37

0,80

0,47

0,16

1,19

0,90

0,40

0,18

1,13

1,00

0,33

0,21

1,07

1,10

0,27

0,24

1,04

1,20

0,20

0,27

1,02

1,30

0,13

0,31

1,01

1,40

0,07

0,37

1,00

1,50

0,01

0,46

1,00

Tableau 3-2 Variations des rapports de forme e/D

et du rapport d'anisotropie aRT avec la masse volumique

Figure 3.2 Evolutions du facteur aRT avec la masse volumique

3.1.1 Comparaison au modèle de Gibson et al et influence de l'élément de paroi fléchie

Afin d'élucider l'influence de la morphologie cellulaire sur les rapports d'anisotropie

élastique du tissu ligneux, la modélisation de Guitard et al (2002), retenue ici, est confrontée

à celle formulée par Gibson et al (1988) (et reprise par Koponen et al en 1991), décrivant le matériau bois comme une structure nid d'abeille hexagonale non régulière. Cette confrontation est d'autant plus aisée que les dispositions alignées et en quinconces évoquées dans le modèle de Guitard et al (2002) représentent deux cas « limites » de la géométrie tissulaire décrite et admise par Gibson et al (1988).

Ainsi, si la configuration des cellules en alignement (sens R) envisagée ici est à rapprocher

(en terme de réponse mécanique) de la configuration en carré, proposée par ces derniers auteurs, la disposition en quinconce (sens T, Figure 1.8b du chapitre 1), correspond à la structure nid d'abeille hexagonale (sens 2), rappelée sur la Figure 1.8a du chapitre 1.

66

Hiérarchisation des paramètres descriptifs de l'anisotropie élastique du bois normal

Les particularités géométriques du modèle (b), proposé par Guitard et al, (Figure 1.8b) sont

les suivantes: la valeur du paramètre angulaire è est prise nulle (è = 0), tandis que les valeurs numériques assignées aux paramètres géométriques (paramètres de forme) l et h, caractérisant

la cellule rectangulaire (b) sont DR /2 et h = DT.

La différence essentielle entre le modèle (a) et le modèle (b), réside ainsi dans le choix de la longueur utile des éléments de paroi sollicités en flexion. Selon Gibson et al (1988), la longueur des éléments fléchis, notée l, n'est pas liée à l'épaisseur de la paroi. Dans le cas du modèle (b), la longueur utile de l'élément fléchi, noté (DR - 2eT), est, de façon évidente, fonction décroissante de cette même épaisseur de paroi. En conséquence, pour un diamètre

DR de cellule fixé, le modèle (b) sera plus rigide que le modèle (a) au fur et à mesure que l'on considère des parois plus épaisses, c'est à dire des masses volumiques plus élevées. Ceci rejoint la remarque faite au paragraphe précédent (paragraphe 3.1).

L'estimation du module d'Young du tissu ligneux, soumis à une sollicitation dans la direction

2, proposée par Gibson et al (1988) est donnée par la relation suivante (3.7):

E t 3 (h

+ sinè)

(3.7)

2

E 2paroi

=

l

l

cos3è

Cette relation appliquée à la configuration géométrique (b), envisagée notamment par Guitard

et al (2002) et présentée sur la Figure 1.8 b, en utilisant les notations propres à la cellule rectangulaire devient (3.8):

3

(3.8)

ET = 128 DT eR

ERp

DR DR

Cette dernière expression est à comparer à la relation (3.9), résultant de l'inversion de la

relation (2.19) du chapitre 2, qui peut se mettre sous la forme suivante:

(3.9)

E T

= E Tp eT 1

2

E E D 1

e D

2e

3

Rp Rp

R

1 +

E Tp T R T

64

E Rp

D T e R

L'expression (3.9) diffère de (3.8) par l'intermédiaire de deux termes. Le "1", premier terme à

l'intérieur du crochet au dénominateur, représente la contribution des éléments de paroi sollicités en traction compression à la rigidité du nid d'abeille. Ce terme est négligé a priori par les auteurs du modèle (a). Le second terme du crochet au dénominateur est lié à la contribution des éléments de paroi sollicités en flexion (Figure 2.3, chapitre 2).

Comme évoqué dans le début de ce paragraphe, la différence entre les deux expressions porte

sur la correction en (2eT) de la longueur des éléments fléchis (DR-2 eT). En négligeant chacun

de ces deux effets, c'est à dire en annulant chacun des deux termes, (3.9) se réduit strictement

à (3.8).

67

Hiérarchisation des paramètres descriptifs de l'anisotropie élastique du bois normal

Pour apprécier l'incidence de la correction de la longueur des éléments fléchis sur

l'anisotropie tissulaire L/T, il convient de comparer numériquement les valeurs du coefficient aLT défini en (3.5) à son équivalent aG (3.10) déduit de (3.8).

1 E Tp e

(D 2e

)3

e D e

(3.5)

a LT

= 1 + T R T 1 2 R +

R R

64

E Rp D T

e R 3

D T D T eT

1 E

e D

3

e D e

(3.10)

= = Tp T R

1 2 R +

R R

a

G 64

E Rp

D T e R

D T D T

eT

Remarque : les expressions précédentes (3.6) à (3.10), faisant intervenir le rapport

d'anisotropie transverse bipariétal

E Rp

, ont été laissées en l'état pour « montrer »

E Tp

l'influence des propriétés mécaniques de la double cloison sur les différents coefficients d'anisotropie tissulaires. Comme précisé en début de ce chapitre, les applications numériques sont néanmoins menées, faute d'information sur le degré d'anisotropie transverse de la paroi, sous l'hypothèse d'une isotropie transverse de la double cloison.

Sous les conditions précisées, une application numérique est présentée dans le Tableau 3.3.

Figure 3.3 Comparaison de l'évolution des coefficients géométriques d'anisotropie (aLT) du modèle de Guitard et al et

du coefficient équivalent (aG) du modèle proposé par Gibson et al

ñ (g/cm3)

0,2

0,3

0,4

0,5

0,7

1

1,1

1,2

1,3

1,4

1,5

aLT

22,67

9,62

5,45

3,69

2,32

1,69

1,57

1,48

1,38

1,27

1,08

aG

25,67

10,78

5,71

3,42

1,51

0,56

0,41

0,30

0,22

0,15

0,08

Tableau 3-3 Evolution des valeurs numériques des coefficients d'anisotropie (aLT) et (aG) avec la masse volumique

68

Hiérarchisation des paramètres descriptifs de l'anisotropie élastique du bois normal

La Figure 3.3 représente, en fonction de la masse volumique ñ, les valeurs du coefficient

géométrique d'anisotropie aLT du modèle (b) de Guitard et al et du coefficient équivalent aG correspondant au modèle (a) de Gibson et al. On constate que pour des masses volumiques faibles, inférieures à 0,5 g/cm3, les deux schématisations sont quasi équivalentes et prévoient

des anisotropies L/T d'autant plus élevées que la valeur de la masse volumique est faible.

Pour des structures de densité supérieure à 0,5, le modèle de Guitard et al (2002) (sens T) indique une anisotropie géométrique tissulaire L/T supérieure à celle prévue par le modèle proposé par Gibson et al (1988). Néanmoins, pour de telles valeurs de densité, le niveau d'anisotropie prévue par le modèle (b) à cellules rectangulaires est peu supérieur à 3 et tout à fait insuffisant pour rendre compte des rapports L/T observés expérimentalement.

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway