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Inventaire et hiérarchisation de paramétres structuraux et ultrastructuraux de la variabilité intra spécifique de certaines propriétés mécano physiques des tissus ligneux

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par Christophe Gachet
Université Bordeaux 1 Sciences et Technologies - Doctorat Thèse PhD 2003
  

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5 Conclusion et perspectives

Le comportement élastique du matériau bois est habituellement expliqué par la combinaison des comportements individuels de multiples éléments structuraux attachés à chacune des échelles d'hétérogénéités. Partant de cette constatation, l'objectif principal de ce travail était

de préciser les paramètres les plus pertinents susceptibles de conditionner la variabilité de l'anisotropie élastique du bois des résineux.

Dans ce but, un certain nombre de propositions bibliographiques ont été intégrées selon une

« intuition » mécanicienne, au sein d'une modélisation globale multi échelles de l'anisotropie élastique.

Sur la base d'une étude documentaire pluridisciplinaire, les sources principales de variabilité intra arbre de l'anisotropie élastique sont inventoriées dans le chapitre 1. Les échelles d'hétérogénéités et de descriptions envisagées à l'issu de ce recensement sont strictement limitées à l'essentiel ; l'échelle de la sous couche pariétale, l'échelle de la double cloison cellulaire, l'échelle du tissu ligneux et l'échelle du cerne.

Un ensemble de modélisations mécaniques, basées sur la recherche du solide élastique homogène équivalent, assure le passage de la microstructure au comportement mécanique macroscopique du bois sans défaut. Utilisant essentiellement des lois des mélanges, ces homogénéisations ne font appel qu'à un nombre limité de paramètres structuraux (jugés strictement utiles). Les cheminements intermédiaires amenant à la simulation de l'anisotropie élastique d'un bois de résineux sont alors résumés à 4 transitions fondamentales, appelées Passages.

Le Passage 1 introduit l'anisotropie élastique à l'échelle de la sous couche par la prise en compte d'un renfort filamentaire de la matière ligneuse assuré par des microfibrilles de cellulose quasi cristallines. Il permet la transition des propriétés mécaniques des bio polymères essentiels au comportement mécanique de la sous couche élémentaire.

Le Passage 2 établit un lien entre le comportement de sous couche et la première étape vers un comportement mécanique tissulaire appelée comportement de double cloison cellulaire. Le paramètre majeur expliquant l'anisotropie élastique à cette échelle est l'inclinaison des microfibrilles dans la sous couche S2 (paramétrée par l'angle des microfibrilles AMF (ö)).

Le Passage 3 permet l'expression des propriétés élastiques d'un tissu ligneux homogène, assimilé à une structure nid d'abeille, à partir des propriétés mécaniques de la double cloison.

La prise en compte de la géométrie (diamètres radial et tangentiel, épaisseurs de paroi radiale

et tangentielle) et de l'arrangement cellulaires (parois en quinconces ou alignées) autorise alors l'expression des propriétés élastiques de trois tissus ligneux ; le bois initial, le bois final

et enfin le rayon ligneux.

Le Passage 4 conduit enfin à l'expression du comportement mécanique du cerne par son assimilation à un bicouche bois initial-bois final renforcé radialement par des rayons ligneux homogènes. Les paramètres descriptifs utilisés à cette échelle sont la texture (épaisseur relative de bois final dans le cerne) et la fraction volumique en rayons ligneux.

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Conclusion et perspectives

La méthodologie employée autorise la substitution éventuelle, à chaque Passages, de

modélisations prédictives plus sophistiquées.

La seconde partie du chapitre 2 illustre cette alternative par la mise en place d'une schématisation du renfort filamentaire cellulosique par un squelette de microfibrilles entrecroisées (modélisation Squelette M3).

Les Passages 1 et 2 sont, à cette étape et dans la suite du travail, remplacés par un Passage 1-2 qui assure la transition directe des propriétés mécaniques des bio polymères cellulose, hémicelluloses et lignines à celles du tissu ligneux.

Une des originalités de cette modélisation réside dans la schématisation de la double cloison par une couche unique renforcée par un réseau de microfibrilles entrecroisées dont l'orientation est empruntée à l'angle des microfibrilles dans S2.

Une étude documentaire puis une optimisation contrainte conduisent, en fin de chapitre 2, à la construction d'un Résineux Standard Virtuel (RSV). Les propriétés mécano physiques cibles adoptées pour la construction de cette essence fictive sont la masse volumique ñ et les trois modules élastiques ER, ET, EL du résineux standard (Guitard, 1987) stabilisé à un taux d'humidité de 12%. L'essence RSV, élaborée par l'assemblage de trois tissus ligneux (bois initial, bois final et rayons ligneux), est alors décrite par un jeu total de 22 paramètres structuraux. Le réalisme biologique du RSV est testé par la confrontation, à posteriori, de certains de ses paramètres descriptifs à leurs équivalents obtenus expérimentalement sur 3 essences résineuses.

L'outil de modélisation RSV est ensuite employé dans le chapitre 3 afin d'analyser la sensibilité des propriétés élastiques du bois normal à la variabilité de l'ensemble des paramètres architecturaux retenus.

Quelque soit l'option de modélisation envisagée à l'échelle de la double cloison

(Multicouches M1, M2 ou Squelette M3), l'anisotropie élastique globale du matériau est fortement dépendante de l'anisotropie élastique de la double paroi. Il est ainsi montré que l'essentiel du comportement élastique macroscopique du bois RSV (densité de 0,45 et AMF

(ö) compris entre 5 et 25 degrés) résulte des variations de l'angle des microfibrilles dans la double cloison virtuelle. L'influence de l'angle des microfibrilles sur l'anisotropie élastique macroscopique est particulièrement marquée sur un bois final présentant une forte densité

(0,75) et un AMF (ö) compris entre 5 et 10 degrés. Pour un bois initial présentant de faibles épaisseurs pariétales et un AMF (ö) supérieur, un terme de flexion de paroi vient concurrencer l'influence de l'inclinaison des microfibrilles sans toutefois bousculer la hiérarchie précitée.

La comparaison des évolutions des modules élastiques de double cloison prédits par les deux types de modélisations (M2 et M3) montre que pour le modèle Multicouche M2, un angle des microfibrilles (ö) usuel (i.e : compris entre 5 et 35 degrés) conditionne essentiellement le module élastique longitudinal de la double cloison. Dans le cadre d'une modélisation Squelette M3, ce même paramètre (ö) n'intervient fondamentalement que sur les modules transverses de la double cloison. Il est également montré à cette étape que le choix du module d'élasticité des fibres cellulosiques à prendre en compte est directement lié à l'option de modélisation envisagée pour la double cloison.

L'outil RSV mis en oeuvre dans le cadre du bois normal est ensuite envisagé pour décrire l'anisotropie élastique du bois de compression (chapitre 4). Devant le manque de références

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Conclusion et perspectives

concernant les caractéristiques élastiques (ER, ET et EL) et l'anisotropie élastique de ce type

de bois, une expérimentation sur trois essences résineuses est mise en place. Les modules élastiques longitudinaux obtenus sur des éprouvettes parallélépipédiques s'avèrent sensiblement différents selon l'essai mis en oeuvre pour les déterminer (méthode vibratoire ou essais de compression jusqu'à rupture). Ils demeurent néanmoins bien inférieurs à ceux du bois normal.

L'exploitation des courbes expérimentales des essais de compression jusqu'à rupture montre par ailleurs que des éprouvettes de bois de compression ont plus tendance à se déformer avant

de rompre que des éprouvettes de bois normal.

Des expériences préliminaires visant l'identification des modules élastiques équivalents ER

ET et EL du bois de compression ont été tentées sur des éprouvettes cubiques centimétriques sèches à l'air. Ici encore, le module longitudinal du bois de compression est inférieur à celui

du bois normal.

Les modules transverses ER et ET obtenus ne sont pas différents et ce quelque soit la nature

de l'éprouvette testée (bois de compression, bois opposé). Les dimensions de telles éprouvettes impliquent la mise au point d'une expérimentation plus soignée passant notamment par un dispositif expérimental parfaitement approprié (entre autre mesure de déplacements sur les faces des échantillons) et la définition d'un volume élémentaire représentatif (effet largeur et nombre de cernes). La géométrie des échantillons se doit en outre d'être irréprochable (uniformité du champ de contraintes). Une lubrification à l'interface échantillon plateau devra également être mise en place (film de téflon).

Une étude bibliographique, présentée en première partie du chapitre 4, permet de faire état de quelques transformations structurales majeures accompagnant la transition d'un bois normal à

un bois de compression. Sur cette base, une distorsion du Résineux Standard Virtuel est ensuite présentée. L'impact de certaines modifications (augmentation d'épaisseur pariétale, diminution de diamètre cellulaire, diminution du taux de cristallinité de la cellulose augmentation de l'angle des microfibrilles dans la sous couche S2) sur les caractéristiques élastiques prédites par la modélisation gigogne est alors évalué.

Certaines hypothèses de construction du modèle, valables pour le bois normal (cellules rectangulaires et de forme régulière), conduisent à une légère surestimation du module longitudinal par une évaluation par défaut de la porosité. La diminution du degré d'anisotropie élastique transverse du bois de compression (rapport ER / ET) est constatée à cette étape. Cette tendance est expliquée par des épaisseurs de parois importantes conduisant à une forte diminution du terme de flexion des parois.

Une campagne expérimentale plus large devra être menée prochainement pour acquérir certaines données anatomiques manquantes (texture, fraction volumique en rayons ligneux) et afin de disposer d'un ensemble plus large de mesures de modules élastiques.

Sans remettre en cause la hiérarchisation introduite au chapitre 3, le réalisme biologique de certains « tiroirs » de modélisation pourrait sans doute, par de nouvelles investigations, être amélioré.

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Conclusion et perspectives

Les interactions biologiques entre certaines variables structurales demandent à être

explicitées :

à l'échelle du tissu ligneux, les variations d'épaisseurs pariétales ne sont sans doute pas physiologiquement indépendantes des variations des diamètres cellulaires,

à l'échelle de la couche d'accroissement, le réalisme de la discrétisation bois initial bois final est biologiquement discutable ; les évolutions de densité intra cerne sont sans doute plus proches d'une sigmoïde que d'une fonction échelon.

Le premier champ d'application du concept de modélisation multi échelles, concerne la prédiction des propriétés de transferts en dessous et au dessus du point de saturation des fibres. Les ponctuations, constituent en effet les éléments structuraux essentiels conditionnant

la variabilité des coefficients de transports (Comstock, 1970, Siau, 1986). Le nombre d'échelles de modélisations à prendre en compte devrait être inférieur à celui envisagé pour une modélisation de l'anisotropie élastique (l'échelle de la sous couche est généralement ignorée).

Un deuxième champ d'application vise l'explication structurelle de l'anisotropie des coefficients de retraits hydriques. Ainsi l'anisotropie transverse des retraits a souvent été analysée par l'influence de la combinaison de plusieurs facteurs associés à l'anatomie

(alternance de bois initial bois final, présence de rayons ligneux, morphologie cellulaire, structure et topo chimie des parois, angle des microfibrilles). Les échelles de modélisations à envisager seront, dans ce dernier cas, identiques à celles prises en compte dans ce travail.

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Bibliographie

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand