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Un passage au Bureau du Haut Commissariat des Nations Unies aux Droits de l'Homme en R.D. Congo : Hypothétique protection et promotion des droits de l'Homme en RDCongo

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par Kabunga Maulu Me Kelvin
Université Libre des Pays des Grands Lacs (ULPGL / Goma /RDC) - Licencié en Droit 2002 2001
  

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III. Remarques, conclusion et recommandations

D'une part, nous avons constaté que, dans l'Unité Assistance technique, les micro-projets financés pendant notre stage, dataient de près de trois ans. La question que nous nous sommes posée est celle de savoir si le contexte du projet n'a pas changé avant que le financement ne soit accordé ? Ce retard d'étude des dossiers, estimons-nous, était dû aux multiples tâches de l'animateur de cette unité, outre que la dernière décision est centralisée au siège (à Génève).

Dans le monitoring, comment un seul animateur doit rester branché à toutes les sources d'information pour connaître la situation socio-politique de son ressort et suivre en même temps les procès, effectuer des visites des lieux de détention et des centres hospitaliers, recevoir les rapports des ONGDH, faire des interventions ponctuelles pour des cas flagrants et enfin, donner des informations fraîches au Bureau de Kinshasa ? Il lui faut pour cela, être omniprésent. Cela n'est évidement pas possible.

D'autre part, Le constat que nous avons eu dans les réunions avec les ONGDH est que, les animateurs dénoncent et défendent tant bien que mal les violations des droits de l'homme. Seulement quelques imperfections ont attiré notre attention : au niveau des réactions de certains animateurs ; et, une tendance à faire perdurer certains problèmes cruciaux de défense des droits de l'homme.

En ce qui concerne les réactions des animateurs des ONGDH, de manière générale, il semble que le souci de défendre les droits de l'homme n'est pas mis à la première place, mais que ce sont les intérêts personnels des animateurs qui priment. Au lieu que leur préoccupation majeure soit la défense et la promotion effective des droits de l'homme, ils semblent plutôt lutter pour la promotion du bienêtre social personnel de << l'activiste >>.

Concrètement, cela a été notre impression dès les premières minutes de la réunion du 19 mars 2003 tenue au Bureau HCDH à Goma, où étaient représentés, entre autres, la PFNDE, la Commission Justice et paix, le CAFED, la SOSINYI, Multimédia, le CREDDHO, le PNUD et le Bureau HCDH ; l'un des points inscrits à l'ordre du jour était : Evaluation de la journée du 08 mars 2003. Quoi qu'il ait faillu dénoncer les failles dans l'organisation de la manifestation, les plaintes allaient plutôt dans le sens de n'avoir pas bénéficié de tel ou tel avantage,...

Tel a été aussi le cas lors de la réunion de restitution de la 59ème session de la commission des droits de l'homme à Genève. Ainsi, au lieu de lutter pour une bonne coordination des activités des ONGDH, l'on sent l'existence de certains conflits internes dus au fait que tout le monde veut être le bénéficiaire de tel avantage affairant aux activités de défense et promotion des droits de l'homme. L'on a l'impression que sous l'étiquette << protection des droits de l'homme >>, se cache d'autres intentions : saisir l'opportunité de bénéficier des avantages que donne actuellement la communauté internationale aux activités de défense et promotion des droits de l'homme, pour améliorer son bien-être social.

S'agissant de la tendance à faire perdurer des problèmes cruciaux de défense des droits de l'homme, nous faisons allusion à la discussion à laquelle nous avons participé lors de la réunion de la Commission << Enfants en conflit avec la loi >> du 12 mars 2003. Outre le Bureau HCDH, étaient représentés : l'UNICEF, la MONUC, le CICR, le CREDDHO et le PDH.

Ce qui nous a frappé a été l'impression que donnaient presque tous ces représentants. Centrée autour de la problématique posée par les enfants en conflit avec la loi, l'assemblée n'a pas su quelle mesure prendre pour essayer de réduire la fréquence des cas d'enfants délinquants sous la main de leur juge naturel. Il nous a semblé que l'assemblée recherchait plutôt à évaluer le nombre de ces enfants déjà emprisonné sans trop vouloir imaginer comment éviter qu'ils s'y retrouvent.

Autour des questions : faut-il s'occuper de ces enfants alors qu'ils sont au cachot ; faut-il réfectionner des pavillons dans la prison centrale pour les mettre à l'écart des adultes qui pourraient les rendre plus criminels ; ou, quid de leur réinsertion dans leurs familles lors du rapatriement de la prison ? Chaque représentant a semblé faire remarquer que c'est une activité trop coûteuse que de tenter de résoudre directement la source de la délinquance juvénile.

Considérant le risque d'aggravation de délinquance et de violation des droits pendant un séjour prolongé dans une prison où sont mélangés hommes, femmes et enfants, sera-t-il possible de résocialiser l'enfant détenu à son premier forfait ? Tout en reconnaissant la délicatesse de ce problème en particulier, et de défense des droits de l'homme contre les pouvoirs établis, en général, nous estimons néanmoins, que tel ne devrait pas être la position des ONG de défense et protection des droits de l'homme.

La convention relative aux droits de l'enfant en ses articles 3, 4, 19.2 et 20.1 veut que soient recherchées les meilleures conditions de mise en oeuvre des droits reconnus aux enfants. C'est ce souci qui devrait animer tous les animateurs d'ONGDH, au lieu de se réserver et s'abstenir de prendre part aux décisions quant à ce.

D'après Vladimir Herzog, << si nous perdons notre capacité à nous indigner devant les atrocités qu'on fait subir à nos semblables, nous perdons le droit de nous appeler des hommes >>. Respectant ce point de vue, nous pensons qu'il ne suffit pas seulement de s'indigner ; il faut aussi faire quelque chose pour essayer d'arrêter le forfait. De là, l'infraction de << non assistance à personne en danger >> trouve son fondement et, c'est là la motivation de l'activiste des droits de l'homme, d'après nous.

Ainsi, le vrai activisme de droits de l'homme devrait être une vocation et non un métier où l'on se retrouve accidentellement. Il est question de se sacrifier pour arracher le respect du droit de la victime. Pour cela, il faut avoir du tact de dénoncer, de promouvoir et d'assurer l'effectivité du respect du droit dénoncé comme violé.

Ainsi, de manière générale, notre stage a été vraiment enrichissant. Pour les remarques que nous avons formulé dans le fonctionnement du Bureau HCDH/Goma, nous estimons y apporter notre palliatif en recommandant :

· que le HCDH dont la charge principale est de coordonner les activités de protection et promotion des droits de l'homme et de fournir une assistance technique aux ONGDH, il lui faut organiser ses services de manière à réunir tous les moyens nécessaires ;

· que le Bureau HCDH puisse créer une nouvelle unité qui sera chargée de faire la diffusion non seulement des instruments internationaux, mais aussi des activités et réalisations de l'unité Monitoring afin de motiver les bailleurs des fonds ;

· que le Bureau décante le problème de cumul des fonctions dans ses trois Unités.

· Que le bureau veille à l'éducation des animateurs d'ONGDH afin de maximiser les chances de protection et de promotion effectives des droits de l'homme.

Ainsi, nous pensons que les activités de protection et promotion de droits de l'homme auront un nouveau coup de brosse.

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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle