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Discriminations et conflits, Contribution à l'étude de la « conscience de condition » de la population de Ngaba

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par Jean Pierre Mpiana Tshitenge wa Masengu
Université de Kinshasa - D.E.A en sociologie 2004
  

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Section 2. Organisation de la recherche

Cette section revêt une importance capitale. En effet, elle rend compte de notre cheminement dans la collecte des données qui ont servi à l'élaboration de ce travail. Il s'agit des modalités d'application des instruments mis en contribution lors de nos enquêtes. Ainsi, aborderons-nous les points relatifs à la population d'étude et à son échantillon, à l'élaboration du questionnaire et à son administration et, enfin, aux difficultés rencontrées.

3.2.1. Univers d'enquête et échantillon.

1. Univers d'enquête

En sciences, lorsqu'on parle d'univers d'enquête, il faut entendre par là un ensemble fini, délimité dans le temps et dans l'espace qui fait l'objet d'une étude. Pour les sciences sociales en général, et en sociologie en particulier, l'univers ou population d'enquête est un « ensemble humain dont on cherche à connaître les opinions, les besoins, etc. Elle est caractérisée, c'est-à-dire qu'elle a en commun des caractéristiques connues permettant l'identification psychosociale des individus de ce groupe. »69(*)

En rapport avec cette définition, notre univers d'enquête (population d'étude) se compose de 204.449 habitants de la Commune de Ngaba70(*). Cette population a été caractérisée sur base des variables ci-après : âge, sexe, niveau d'études, profession, revenu, confession religieuse, ancienneté dans la ville Kinshasa et ancienneté dans le quartier habité.

L'inexistence des statistiques se rapportant à chacune de ces variables et l'impossibilité matérielle de les constituer nous-même nous a conduit à ne pas en tenir compte dans la constitution de notre échantillon.

2. Constitution de l'échantillon

La saisie des modes de structuration des hiérarchies sociales à Ngaba requérait, pour être exhaustive, que nous passions en revue chacune des unités constitutives de notre univers d'enquête (204.449 habitants). Une telle entreprise s'est avérée irréalisable à la suite d'une double difficulté.

D'abord d'ordre temporel. Le temps nous imparti (douze mois) ne nous offrait pas la possibilité de sillonner systématiquement toutes les parcelles pour recueillir les informations auprès de chaque habitant de cette Commune. Ensuite, les maigres moyens financiers à notre disposition ne pouvaient procurer les outils matériels indispensables (questionnaire) pour mener une enquête d'une telle envergure.

Face à cette double difficulté, et considérant la possibilité statistique de décrire le tout par la partie, il s'est imposé à nous la technique de sondage consistant à observer une partie de la population pour tirer des conclusions extrapolables à celle-ci en relevant les limites de nos généralisations, au regard de la taille réduite de notre échantillon. S'agissant de cette technique (sondage), « tous les efforts gravitent autour de l'échantillon. Ce concept évoque une portion de la population totale qui sera réellement enquêtée et qui permettra par extension, de dégager les caractéristiques de l'ensemble de la population. L'apport de cette technique dans les enquêtes des sciences sociales ne se discute plus. Grâce à elle, on s'autorise de mener par exemple, une investigation fiable sur l'ensemble de la population à la fois. »71(*)

Cette technique ayant été adoptée, une autre difficulté s'est dressée à nous quant à savoir quelle partie décrire pour espérer élucider le tout et comment s'y prendre. En termes voisins, qui interroger et selon quel procédé faut-il le sélectionner dans la multitude pour échapper à l'arbitraire ?

Considérant que la problématique de la perception et de l'évaluation sociales ainsi que les discriminations qui en résultent côtoient au quotidien tout le monde, nous avons estimé que toutes les catégories sociales, des plus nanties aux plus démunies, des hommes comme des femmes, des jeunes comme des vieux, des croyants comme des non croyants, des sans emploi comme des employés, etc., sont concernées par notre étude. Et par conséquent, elles pouvaient bien figurer dans notre échantillon.

Mais comment les extraire et à quel nombre ? Au sujet du second volet de cette question, M. Grawitz indique que « tout dépend de la nature des éléments à observer, c'est-à-dire de l'homogénéité du tout. En effet, si la dispersion est nulle, toutes les unités auraient la même valeur égale à la moyenne et le prélèvement d'une seule unité serait un échantillon suffisant et représentatif. Si la dispersion est faible, c'est-à-dire si les valeurs du caractère étudié sont très groupées autour de la moyenne, l'ensemble est homogène et un échantillon restreint donnera une précision suffisante. Au contraire, si la dispersion est élevée, si la population est très hétérogène, un échantillon beaucoup plus important s'impose pour obtenir la même précision »72(*).

Nous considérons que notre population d'étude du point de vue des caractéristiques socio-économiques et culturelles n'est pas trop hétérogène. C'est pourquoi nous avons opté pour un taux de sondage de 1/1000 de la population-mère. Ainsi, notre échantillon comporte 200 sujets.

Comment ces 200 sujets ont-ils été extraits de la population-mère ?

Les statistiques officielles recueillies auprès du service de la population de la Commune répartissent les 204.449 habitants de Ngaba dans les six quartiers de la manière suivante :

1. quartier Baobab : 35.222 habitants

2. quartier Bulambemba : 36.535 habitants

3. quartier Luyi : 30.911 habitants

4. quartier Mateba : 22.435 habitants

5. quartier Mpila : 35.116 habitants

6. quartier Mukulwa : 44.233 habitants

Il sied d'indiquer qu'outre cette répartition numérique de la population par quartier, il n'existe pas, rappelons-le, de statistiques officielles décrivant celle-ci sur base d'autres caractéristiques, notamment l'âge, le sexe, le niveau d'études, la profession, la religion, etc. Ce qui rend impossible le prélèvement de l'échantillon par le procédé de quota. Il ne nous restait que la possibilité de recourir à un échantillonnage aléatoire, en accordant à tout sujet de notre population-mère la même chance de figurer dans notre échantillon. Nous avons considéré que dans le cadre de notre étude toute personne adulte, c'est-à-dire dont l'âge varie entre 20 et 65 ans habitant la Commune depuis au moins une année, quel que soit son sexe, son niveau d'études, sa profession, sa religion, son ethnie, etc. était susceptible de faire partie de notre échantillon. L'échantillonnage aléatoire renferme plusieurs variantes parmi lesquelles nous avons opté pour le procédé occasionnel. Celui-ci consiste à prendre pour unité d'échantillon tout individu disponible au moment de l'enquête.

En pratique, nous avons regroupé les six quartiers de la Commune de Ngaba en trois entités en tenant compte de train de vie qui marque la différence sociale entre les habitants. Ce train de vie est perceptible à travers le type d'habitat et le confort matériel des uns et des autres.

La première entité (A) va de l'avenue Kitona à l'avenue By-pass dans la direction nord-sud et de la rivière Kalamu à l'avenue de l'Université dans la direction est-ouest. Cette partie de la Commune de Ngaba au sud des quartiers Bulambemba et Mateba contiguë à l'avenue By-pass connaît un habitat du type résidentiel avec une population qui accuse un niveau de vie relativement élevé par rapport au reste de la population de la Commune. Les résidants de cette entité n'admettent pas faire partie de la Commune de Ngaba, mais se réclament plutôt du quartier Righini II estimant prolonger le quartier du même nom situé dans la Commune de Lemba.

La deuxième entité (B) va de l'avenue KiKwit (au nord) jusqu'à l'avenue Kitona (au sud) et se trouve comprise entre les avenues de l'Université (à l'ouest ) et Frigo (à l'est). Elle comprend les quartiers Baobab, Luyi et une partie de Bulambemba. Elle est habitée par une population hétérogène du point de vue socio-économique : les uns ont un niveau de vie relativement élevé, d'autres sont moyens et enfin d'autres encore ont un niveau de vie assez faible.

La troisième entité ( C ) comprend les quartiers Mateba, Mpila et Mukulwa situés entre l'avenue Frigo à l'ouest et la rivière Kalamu séparant à l'est la Commune de Ngaba et celle de Lemba. Visiblement, la majorité de la population habitant cette entité vit dans ce que P. Kapagama a appelé hypopauvreté perceptible à travers le type d'habitat et le mode de vie qui y prévaut.

Pour arriver à prélever les unités de notre échantillon, nous avons procédé par un tirage au sort sans remise des avenues regroupées dans ces trois entités. Nous avons, sur des bouts de papier, attribué à chaque avenue un numéro. Ces bouts de papier ont été introduits dans une urne. Par la suite, nous avons successivement tiré les avenues où l'enquête devait se dérouler. A la suite de ce tirage au sort, les avenues ci-après ont été retenues :

1. pour l'entité A : Kitona, Kaziama et Kingulu.

2. pour l'entité B : Bindungi, Mopulu, Manzengele, Mwanza et Masimanimba

3. pour l'entité C : Kisangani, Minikongo, Bulungu, Lobo et Panzi

Ainsi, sur chaque avenue, nous interrogions tout individu disponible, c'est-à-dire tout celui ou toute celle que nous rencontrions au moment de notre passage et qui acceptait de répondre à notre questionnaire. Etant donné l'étendue de chaque entité et du degré d'homogénéité de sa population, nous avons inégalement réparti les unités de notre échantillon. Ce faisant, nous avons interrogé 40 sujets dans l'entité A (14, 14,12), 60 sujets dans l'entité C (12, 12, 12, 12,12) et 100 sujets dans l'entité B (20, 20, 20, 20,20). Au total 200 sujets ont fait partie de notre échantillon.

* 69 LESBAUM, N. et alii, « Professeur mène l'enquête », in Rencontre pédagogique, n°16, INRP, Paris, 1987.

* 70 Service de population de la Commune de Ngaba et Cabinet du Bourgmestre, Carte postale de la

Commune de Ngaba, Octobre 2002.

* 71 KUYUNSA, B. et SHOMBA, K., Initiation aux méthodes de recherche en sciences sociales, PUK, Kinshasa, 1995, p.76.

* 72 GRAWITZ, M., Méthodes des sciences sociales, 11ème éd. Dalloz, Paris, 2001, p.542.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore