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Les défis du droit international de l'environnement

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par Brice Severin PONGUI
Université de Limoges - Master 2 2006
  

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SOUS-SECTION 2 : Le développement du droit de l'homme à l'environnement

Paragraphe 1 : Inscrire le droit à l'environnement dans un Pacte sur l'environnement et le développement

A titre de rappel, le débat sur l'existence ou non d'un droit de l'homme à l'environnement a été clos dans la mesure où le droit international de l'environnement a réglé la question. Le premier principe de la Déclaration de Stockholm avait déjà proclamé ce qui suit : « L'homme a un droit fondamental à la liberté , l'égalité et à des conditions de vie satisfaisantes, dans un environnement dont la qualité lui permette de vivre dans la dignité et le bien-être »(*33).Après de longues discussions qui ont suivi cette proclamation, discussions qui tournaient sur la façon de définir ce droit , sur son contenu , les instances pouvant intervenir et les procédures à être appliquées ; le droit de l'homme à l'environnement a été d'abord défini par la doctrine comme un droit procédural. En d'autres termes, il est à considérer comme « le droit de propriété », d'une personne est en réalité non pas un droit de posséder quelque chose, mais un droit permettant de mettre en oeuvre des procédures si le propriétaire est lésé dans la jouissance de son droit .Le principe 10 de la Déclaration de Rio a par ailleurs consacré ces vues de la doctrine (*34).Ce droit a par la suite connu un succès croissant selon les termes du professeur Charles Alexandre Kiss. Ainsi que le principe de l'information et de participation a été inscrit dans toute une série de traités relatifs à différents aspects de la protection de l'environnement (*35).

(32)- Union internationale pour la conservation de la nature

(33)-Déclaration de Stockholm faites en 1972 lors de la première conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement (CNUCED)

(34)- Déclaration de Rio faite lors du Sommet de Rio en 1992

(35)- La convention d'Aarhus par exemple de 1995

Cependant, nonobstant ce succès croissant du droit de l'homme à l'environnement, la communauté internationale devrait dépasser cette reconnaissance partielle ou régionale de ce droit , en l'inscrivant éventuellement dans un Pacte sur l'environnement et le développement qui donnerait ainsi une force juridique plus importante à ce droit de l'homme.

Paragraphe 2 : Etendre le droit à l'environnement à d'autres droits substantiels

Par ailleurs, dans cet ordre d'idées, le droit international de l'environnement prospectif devra aussi évoluer en proclamant des droits substantiels liés au droit de l'homme à l'environnement, comme le droit à l'eau, à l'air pur, à la jouissance de paysages, aux bénéfices de la biodiversité. Qu'est-ce qui rend urgente une action dans ce sens ? Autrement dit pourquoi le droit international de l'environnement prospectif doit-il aller dans ce sens ? La réponse est très aisée à donner.Il nous suffit d'analyser la situation de l'environnement actuel, particulièrement celle des ressources de la terre.

En effet, l'humanité est entrée dans un nouveau siècle mais les problèmes environnementaux mondiaux n'ont pas reculé devant l'augmentation de la richesse matérielle .La pauvreté et la faim continue de menacer un quart des habitants des pays en développement.

L'eau par exemple est parmi les sujets d'inquiétude de la planète .En effet, l'eau pose un redoutable problème géopolitique et écologique. Malheureusement, cette ressource est très inégalement distribuée entre les humains. Source de vie et première substance de la planète,l'eau n'est pourtant pas à la portée de tous .Ainsi, la consommation journalière varie de plus de 600 litres par personnes aux Etats-Unis à moins de 10 litres pour certains pays africains .En Afrique, un touriste consomme plus 800 litres par jour pour ses différents usages, depuis le golf jusqu'à la piscine(*36) .Au XXe siècle, l'eau à changer de statut économique, passant de l'état de bien libre à celui de marchandise,dont la distribution est largement contrôlée par des entreprises multinationales (Suez Lyonnaise des eaux et Vivendi Environnement, par exemple , sont présents dans une centaine de pays).Les surfaces irriguées à des fins agricoles ont été multipliées par six au siècle dernier et l'exploitation intensive de certains fleuves a amené des catostrophes écologiques , telle que la disparition de la mer d'Aral en Asie centrale qui a entraîné l'émigration de millions de paysans. L'intensification de la production agricole amène une hausse de l'irrigation qui représente aujourd'hui 70% de l'eau utilisée par l'homme. La consommation mondiale de l'eau devrait aussi s'accroître considérablement, compte tenu de la croissance démographique et de l'industrialisation des pays en développement.

Or les ressources en eau douce ne sont pas illimitées, d'autant que leur pollution tend à augmenter. L'eau, enjeu majeur pour l'environnement au 21e siècle, source potentielle de conflit si les mesures nécessaires ne sont pas prises pour une gestion durable de cette ressource à l'échelle mondiale .L'accès à l'eau potable pour tous est effectivement la condition première du développement durable (*37). Cet accord sur l'utilisation équitable des ressources naturelles peut paraître utopique à court terme, mais c'est un objectif vers lequel le droit international de l'environnement doit tendre.

(36)- Ploye (F.), Jeune Afrique l'intelligent, « Environnement avant la dernière goutte », Hors série, L'Etat de l'Afrique 2004, n° 6 P114

(37)-Ploye (F), Jeune Afrique L'intelligent, OP. Cit., P115

Il y a donc urgence. Dans plusieurs décennies, on ne se battra plus pour le pétrole, matière première alors épuisée. En revanche, l'eau est une base potentielle de conflits pour s'approprier cette ressource devenue parcimonieuse. Les deux tiers des grands fleuves et des bassins versants sont repartis sur plusieurs pays et deux personnes sur cinq dépendent de ces eaux partagées. Ainsi par exemple l'Autorité du bassin du Niger (ABN) regroupe-t-elle neuf Etats, confrontés aux risques d'assèchement du troisième plus grand fleuve du continent Africain. Une menace lourde de tensions où vivent plus de 100 millions de personnes.

Aujourd'hui, l'eau a émergé au niveau politique .Elle est un droit, mais un droit à conquérir. Elle est également un bien ayant un prix. A l'échelle mondiale comment le droit international de l'environnement doit-il répondre à cette équation aux paramètres contradictoires, sachant que pour les plus démunis des humains, la réponse est vitale ? Quelles sont les conditions requises pour permettre l'accès à l'eau pour tous ?

Sans parler de ces enjeux géopolitiques générateurs de guerres futures, à un moindre niveau, des conflits sont possibles entre zones urbaines et compagnes, la concurrence deviendra plus vive entre usages agricole et domestique.

La mauvaise répartition de la ressource suivant les zones géographiques, conjuguée à une croissance démographique galopante, soulève donc de véritables défis pour le droit international de l'environnement prospectif. Un enjeu d'autant plus crucial que, plus que tout autre, le 21è siècle sera beaucoup vulnérable aux mutations climatiques en cours comme le souligne les rapports des experts.

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway