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Les défis du droit international de l'environnement

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par Brice Severin PONGUI
Université de Limoges - Master 2 2006
  

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CHAPITRE DEUXIEME : DEGAGER DE NOUVEAUX MOYENS

INSTITUTIONNELS ET FINANCIERS

Il faut savoir pourquoi avant de se demander comment. C'est en partant de cette boutade que l'on peut se poser plusieurs questions intéressantes pour la suite. Pourquoi de nouveaux moyens institutionnels et financiers ? Pourquoi le droit international de l'environnement doit-il dégager ces moyens ? Les moyens institutionnels et financiers actuels sont-ils suffisants pour assurer la protection de l'environnement ? Autant de questions qu'il convient de se poser avant de penser aux mécanismes innovants de financement et aux nouvelles institutions capables d'assurer la protection de l'environnement. La seconde tâche du droit international de l'environnement prospectif devra donc être celle d'engager de nouveaux, car ceux qui existent sont incapables d'apporter de solutions durables aux problèmes environnementaux globaux. Ainsi, le droit international de l'environnement prospectif devra améliorer la gouvernance actuelle environnementale (SECTION 1) et dégager de nouveaux moyens financiers (SECTION 2) pour compléter les moyens actuels.

SECTION 1 : DEGAGER DE NOUVEAUX MOYENS INSTITUTIONNELS

Le développement du droit international de l'environnement prospectif requiert la poursuite d'un double effort .Le premier vise, on l'a vu, à combler les lacunes du droit international de l'environnement actuel. Mais il est vraisemblable qu'un tel enrichissement du droit international de l'environnement doive aussi s'accompagner aussi d'un développement institutionnel pour permettre la mise en application de ce droit par les Etats pour ce qui les concerne mais également par des institutions internationales appropriées, et notamment par des internationaux directement opérateurs.

SOUS-SECTION 1 : Les institutions actuelles et l'environnement mondial

Paragraphe 1 : L'ONU et l'environnement mondial

A- L'absence de la protection de l'environnement parmi les buts de l'ONU

Un bref aperçu de l'architecture actuelle de la gouvernance mondiale environnementale démontre que l'environnement est relativement négligé sur le plan mondial. En effet, à la création de l'ONU, les questions environnementales ont été considérées comme secondaires .Jusqu'aujourd'hui, la protection de l'environnement ne figure pas parmi les buts des Nations Unies (*50).Lors de la création de l'ONU en 1945, l'accent était beaucoup plus porté sur les questions de paix, les droits de l'homme et le progrès économique et social. Les institutions internationales furent mises en place en laissant de côté les questions environnementales .Toutefois, des institutions spécialisées rattachées à l'ONU comme l'OMI ou encore l'UNESCO se sont dotés progressivement des compétences sectorielles dans le domaine de l'environnement.

(50)-Voir notamment l'article 1 de la Charte constitutive de l'ONU.

B- Une structure institutionnelle inadaptée

Il convient d'abord, par quelques approches simples de définir le mal qui ronge les institutions actuelles chargées d'assurer la protection de l'environnement avant de prescrire la thérapeutique .L'importance des déséquilibres est parfaitement perçue et donne le vertige. La croissance des disparités entre les institutions chargées de la protection de l'environnement et les autres institutions spécialisées de l'ONU n'est plus à démontrer. Le tout ne peut que qu'engendrer une situation conflictuelle majeure. Ces inégalités fantastiques qui permettent aux uns de disposer de moyens et de pouvoirs et empêchent les autres d'assumer réellement leur rôle n'arrangent pas en tout cas les choses pour l'environnement mondial .La Banque mondiale a par exemple fait parler d'elle .Reconnaissant l'importance d'atténuer les impacts négatifs de ces projets, elle a développé des politiques environnementales pour guider ses prêts dans les décennies 80 et 90.En principe, ces politiques dites des « politiques de sauvegarde » sont d'importants outils pour la protection de l'environnement .En effet,en permettant l'évaluation environnementale des projets,la consultation des communautés affectées, la publication de l'information, les compensations des impacts et la remise en état du milieu de vie, la protection de la biodiversité, pour ne citer que ces exemples,les politiques de sauvegarde contribuent à réduire les impacts négatifs des projets de développements et elles favorisent des résultats positifs. Ces politiques ont été conçues pour garantir certaines normes de protection environnementale dans les projets de la Banque mondiale,même lorsque ces protections n'existent pas dans la législation nationale .Malgré l'importance de ces politiques et leurs résultats,le cadre politique de la Banque mondiale est soumis à une pression croissante depuis la fin des années 90.La Banque a relativement échoué dans la mise en oeuvre intégrée et la mise à jour cohérente de ses politiques de sauvegarde, qui auraient du se baser sur les meilleures pratiques les plus récentes et les résultats des évaluations participatives(*51). Par ailleurs, deux organes de l'ONU sont spécialement chargés directement des questions d'environnement .Ils ont cependant un poids minime par rapport aux premières que nous venons d'élucider. C'est le cas du Programme des Nations Unies pour l'Environnement et de la Commission du Développement Durable(CDD).Le Programme des Nations Unies pour l'Environnement a été créé en 1972 , lors de la Conférence de Stockholm, première conférence internationale consacrée à l'environnement mondial. Conçu comme l'oeil environnemental de l'ONU,le PNUE est un programme subsidiaire de l'Assemblée générale des Nations Unies au même titre que le PNUD .Il présente son rapport par le biais du conseil économique et social , qui transmet les observations qu'il juge nécessaires à l'Assemblée générale des Nations Unies. La Commission du Développement Durable quant à lui a été créée par le Conseil économique et social des Nations Unies, sur recommandation de l'Assemblée générale, à la faveur de la Conférence de Rio en 1992.Elle a pour mission de veiller à la mise en oeuvre de l'Agenda 21(*52)

(51)- Voir le rapport «Banque mondiale : 10 ans de déclin des politiques environnementales et sociales«, Septembre 2005, par Shannon Lawrence, Environmental Defense, Etats-Unis et Sébastien Godinot, les Amis de la Terre, France.

(52)- C'est un programme d'actions qui témoigne de la volonté de la communauté internationale de s'accorder pour agir dans le sens du développement durable. Il s'agit d'un guide de mise en oeuvre durable pour le 21e siècle. Il est structuré en 4 sections et 40 chapitres. Les agendas 21 locaux sont la traduction locale des engagements internationaux finalisés lors du sommet de Rio de 1992.La mise en oeuvre de l'Agenda 21 a été réaffirmée lors du sommet de Johannesburg du 26 août au 4 septembre 2002.

On peut aussi ajouter le Fonds mondial pour l'environnement (FEM) sur lequel nous reviendrons, aux côtés de la CDD et du PNUE. Retenons tout simplement que le FEM est venu s'ajouter l'architecture des institutions pour la gouvernance mondiale de l'environnement en 1990.Il est administré conjointement par la Banque mondiale, le PNUD et le PNUE .Il rassemble les fonds pour lutter contre les menaces pesant sur l'environnement global.

En clair, l'architecture actuelle de la gouvernance mondiale en général et en matière d'environnement en particulier présente un cliché défavorable à l'environnement mondial dans la mesure où les institutions internationales rattachées au système des Nations Unies, qui défendent les valeurs du développement durable, ont un poids minime. En revanche celles qui empiètent aux compétences du Programme des Nations Unies pour l'Environnement comme c'est le cas pour la Banque mondiale, le Fonds monétaire international (FMI) et l'Organisation mondiale du commerce (OMC) disposent de moyens financiers colossaux et de pouvoirs considérables qu'elles pouvaient utiliser totalement pour la préservation de l'environnement. Est-il normal, par exemple dans un monde meilleur que les principes et les règles qui contribuent au maintient de la vie sur terre, qui fixent les objectifs du développement durable et organisent des procédures de prévention, de précaution et de participation, bref les qui préservent les intérêts des générations présentes et futures, soient dominées par les règles qui régissent le commerce international ? N'est-ce pas au Programme des Nations Unies pour l'environnement que devrait revenir la compétence sur certaines questions environnementales ? Est-il normal que l'environnement continue à être relégué au second plan par le commerce international parce qu'il manque une institution capable de tenir devant l'Organisation mondiale du commerce ? Toutes questions ramènent à la problématique de la réforme de la gouvernance mondiale environnementale.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand