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Inondation à l'embourchure du fleuve Sénégal: hydraulique fluviale et aménagements

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par Mouhamat SECK
Ecole Inter Etats des Ingénieurs de l'Equipement Rural/ B.Faso - DESS en Hydraulique et Aménagement 2003
  

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III. 3. DYNAMIqUE MARINE :

La grande côte sénégalaise est essentiellement dominée par la présence des houles de NW, engendrant une dérive littorale de même direction. Les vagues arrivent en général sur le rivage avec une certaine obliquité qui explique l'existence, entre les lignes de déferlement et le trait de côte, d'un courant parallèle au littoral. Cette dérive littorale provoque un important transport de sable qui a fini par édifier le cordon littoral sableux de la Langue de Barbarie. Les houles du SW exercent une faible influence sur l'évolution du littoral au large de Saint-Louis. Elles perdent une bonne partie de leur énergie par suite d'une diffraction au niveau de la presqu'île du Cap-Vert qui constitue un véritable écran dont l'abri englobe toute la Langue de barbarie. Le transit sédimentaire assuré par la dérive littorale aux larges des côtes saintlouisiennes est soumis à des périodes d'accélération et de ralentissement.

Les contours de la côte du delta du Sénégal sont le résultat d'un état d'équilibre entre l'action du fleuve et des courants de houle. La morphologie de l'avant-côte est marquée de sillons perpendiculaires au rivage, profonds de 0,6 à 1,3 m et larges de 3 à 5 m, qui se succèdent régulièrement sur une zone de 30 à 40 m.

L'onde de marée qui se manifeste sur la côte saint-louisienne est de type semi-diurne; mais présente tout de même une composante diurne de l'ordre de 20 cm d'amplitude. Le marnage est microtidal, un peu supérieur à 1 m. Il est de 0,50 m en morte eau, ce qui a pour conséquence un faible développement des estrans qui signifie zone de balancement des marées.

On observe deux grandes circulations superficielles: le courant nord équatorial qui transporte vers l'Ouest les eaux froides du courant des Canaries, le contre-courant équatorial qui transporte vers l'est les eaux chaudes et salées formées sur la bordure sud du tourbillon nord atlantique. Pendant la saison des alizés, de novembre à mai, les courants océaniques, au large de Saint-Louis, sont essentiellement tributaires du courant froid des Canaries.

Les côtes sénégalaises sont baignées par d'importantes remontées d'eaux profondes ou "upwellings" qui proviennent de la région des eaux centrales sud atlantiques. Ces courants se manifestent intensément de février à avril entre Saint-Louis et Dakar et dépendent essentiellement de deux facteurs : la morphologie du plateau continental et le régime du vent. Bbl-Sw (1985) a enregistré à 9 mètres de profondeur avec une direction prédominante du sud (80 % du temps), entre janvier et juin 1983, des vitesses de courant entre 5 et 20 cm.s-1 avec des pointes de 42 cm.s-1. Dès le début de la saison humide, les masses d'eau méridionales repoussent le front des remontées d'eaux froides, le courant de surface se propage alors du sud au nord à une vitesse entre 5 et 15 cm.s-1 avec des pointes de 30 cm.s-1 .

Dans la région de Saint-Louis, deux types de houles se manifestent suivant les périodes :

La houle du nord-ouest prédomine pendant toute la saison sèche d'octobre à juin et a pour origine les tempêtes lointaines de l'Atlantique nord du quadrant NW (N 320° à N 3 60°). Cette houle atteint la côte sous forme de trains de grande longueur d'onde (en moyenne de 190 à 300 mètres), son amplitude est généralement plus forte (les valeurs moyennes sont comprises entre 1 et 1,60 m) et elle se propage à une vitesse de l'ordre de 22 m/s. La direction moyenne de propagation, pour ces houles d'origine septentrionale, se situe par 22° nord-ouest. A l'approche de la côte de Barbarie, elles subissent une réfraction sur le fond au niveau du plateau continental ; elles perdent une grande partie de leur énergie et déferlent plus ou moins obliquement par rapport à la côte. La houle de NW provoque une mobilisation puis un important transport de sable dans le sens nord-sud (dérive littorale).

Les houles du sud-ouest se manifestent de juin à octobre et ont pour origine les grands vents d'ouest de l'Atlantique sud : elles sont liées par leur direction et leur fréquence aux flux de mousson issus de l'Anticyclone de Ste Hélène. Leur amplitude est moins importante (valeurs moyennes comprises entre 0,80 et 1,20 m) et leur période plus courte (entre 5 et 10 secondes). Leur action est aussi moins marquante : elles perdent une bonne partie de leur énergie par suite d'une diffraction subie au niveau de la presqu'île du Cap-Vert, véritable écran dont l'abri englobe toute la Langue de Barbarie. Cette période des houles australes correspond au "démaigrissement" de la plage par suite de la diminution du transport du matériel sableux.

Sur la côte, toutes ces houles, surtout celles du NW, engendrent surtout la dérive littorale. C'est à son existence que l'on attribue la faible élévation du seuil de l'embouchure du fleuve Sénégal. Elle a une direction N-S en face de la Langue de Barbarie ; sa vitesse varie

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entre 0,13 et 0,57 m.s-1.Barusseau et al, (1993) indiquent des valeurs mesurées de 0,30m.s-. Le transport de sable occasionné par cette dérive littorale se produit surtout dans cette zone des brisants à moins de 2,50 m IGN. On évalue à environ 600 000 m3 le volume de sable apporté annuellement à l'extrémité sud de la Langue de Barbarie à partir des relevés topographiques et de son allongement moyen annuel vers le sud (Kane, 1997).

Dans la vallée estuarienne, l'onde de marée en régime naturel pouvait se propager dans le fleuve jusqu' à 450 km de l'embouchure, par suite de la position du lit en contrebas de l'océan. Dans l'estuaire court actuel, elle est réfléchie à partir de la limite amont c'est-à-dire le barrage de Diama, une vague est alors propagée vers l'embouchure.

Durant la période de la saison sèche, les vitesses du courant diminuent en fonction de la profondeur et au fur et à mesure que l'on s'éloigne de l'embouchure. A Gandiole on enregistre près de 50 à 70 cm.s-1. On note pour les durées d'écoulement, un équilibre relatif entre flot et jusant, notamment pour les valeurs fournies par les mesures de surface et de profondeur intermédiaire. Les vitesses de fond de chenal par contre révèlent un rapport plutôt en faveur du jusant. Les maxima de vitesse du jusant dépassent ceux du flot. Cette primauté du jusant sur le flot est la traduction du comportement normal du fonctionnement estuarien.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille