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Concurrence et Innovation, peut-on parler de corrélation ?

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par Pierre PREISSER
Université Paris 1 - DEA economie industrielle 2007
  

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Les théories de la concurrence

L'analyse présentée ci-dessus fait référence à deux éléments de littérature théorique sur la concurrence. Premièrement, Boone discute des théories sur la concurrence et l'innovation, puis il parle brièvement de la littérature sur la concurrence et l'incitation à innover des managers lorsque l'impact de la concurrence sur la fonction de profit joue un rôle important.

Les travaux théoriques d'Arrow (1962) sur l'effet de la concurrence sur l'incitation à innover sont fondamentaux. Arrow compare la situation où une firme en monopole peut réduire son coût marginal de production à , , avec le cas où un laboratoire de R&D peut vendre des licences de sa technologie à des firmes produisant un bien homogène qui se font concurrence à la Bertrand, où au moins deux firmes ont accès à la meilleure technologie actuelle . Arrow démontre que l'incitation à innover est plus forte dans le cas où les entreprises seraient en concurrence à la Bertrand.

Si l'innovation est drastique cela est dû à l'effet de remplacement, qui stipule qu'un profit initial plus élevé réduit la valeur que l'on attribue à l'innovation. Cet effet est absent de l'analyse de Boone, car ce dernier suppose que toutes les firmes entrent simultanément, par conséquent, il n' y a pas de firmes actives avec un profit initial positif.

Si l'innovation est non drastique, cela est dû à ce que notre auteur appelle l'effet d'adaptation.

La littérature sur l'effet de la concurrence sur l'incitation à innover des entrepreneurs débute par l'observation suivante : l'incitation des managers n'est pas directement liée aux profits puisqu'ils ne possèdent pas (forcément) la firme qu'ils dirigent. Nous ne rentrerons pas dans les détails étant donné que le modèle d'Aghion, Dewatripont et Rey, que nous allons présenter dans une deuxième partie, reprend explicitement ce cadre d'analyse. Nous dirons simplement qu'ils montrent que la concurrence sur le marché des produits crée une discipline sur les dirigeants, elle est donc favorable à l'innovation.

Conclusion

Cet article a analysé l'impact de la pression concurrentielle sur l'incitation des firmes à innover pour une certaine mesure de la pression concurrentielle. Nous avons distingué deux types d'innovations : les innovations de procédés et les innovations de produits.

L'effet d'une intensification de la concurrence sur l'incitation à innover des firmes, dans de telles innovations, dépend du comportement de ces dernières, c'est-à-dire si elles sont confiantes, impatientes, plutôt combatives ou bien découragées. Le comportement d'une firme est déterminé par son niveau d'efficacité relatif à celui de ses concurrents. Boone démontre l'existence de l'effet de sélection et d'adaptation de la concurrence sur l'innovation et celui de l'argument Schumpétérien pour les firmes en monopole.

Autrement dit, une hausse de la pression concurrentielle augmente l'investissement de chaque firme active dans une innovation de procédés, afin d'améliorer leurs productivités et rester compétitives. Cependant, si la concurrence induit plus d'innovations de procédés dans l'industrie, elle réduit le nombre d'innovations de produits présentes dans l'ensemble de l'industrie.

Finalement, en partant de l'idée que les managers ne sont pas motivés par la maximisation du profit, il semblerait possible d'argumenter qu'un surcroît de concurrence puisse stimuler l'incitation à innover dans une innovation de produits et de procédés.

Synthèse 1:

La vision de Schumpeter est simple : la concurrence ne favorise pas l'innovation car l'entrée de concurrent réduit la rente de monopole qu'espère acquérir un innovateur afin de recouvrir ses coûts et de dégager un bénéfice. Arrow ne partage pas sa vision, pour lui l'incitation à innover provient du différentiel de profit. Ce dernier est positif pour une firme en concurrence puisqu'elle peut espérer obtenir la rente de monopole, en remportant la course au brevet. Il nomme cela, l'effet de remplacement. Cet effet stipule que la concurrence favorise l'innovation.

Gilbert et Newberry, ainsi que J. Reinganum ont montré qu'une hausse de l'intensité concurrentielle avait pour effet d'augmenter le taux d'innovation dans un marché où une firme en place fait face à des entrants potentiels. De ces deux articles, il ressort que l'hypothèse de certitude/incertitude, dans le processus d'innovation, n'est pas inoffensive. Dans le modèle développé par Gilbert et Newberry, où l'innovation est certaine, le fait que la concurrence puisse s'intensifier sur le marché de la firme en place, incite cette dernière à se lancer dans une activité de R&D anticipé, pour pouvoir déposer le brevet du bien, afin de dissuader l'entrée, sans pour autant le produire. Cette vision du monopole incité à innover est contraire à la vision Schumpetérienne, bien que le monopoleur soit prêt à innover pour dissuader l'entrée car il sait que l'entrée aura pour conséquence de réduire le profit. Cependant, lorsque le processus de découverte est stochastique, et que l'innovation est drastique, J F. Reinganum prouve qu'un challenger est plus enclin à innover qu'une firme en place. Étant donné que le challenger n'a pas de revenu supplémentaire, il investira plus que le monopoleur afin d'avoir une plus grande chance d'obtenir la récompense. Elle rejoint donc le point de vue d'Arrow.

Boone se place dans un cadre d'analyse différent. Il considère des firmes asymétriques, elles diffèrent par leurs niveaux d'efficacité productive (leurs comportements). Il démontre qu'une augmentation de la concurrence ne peut inciter les entreprises à innover dans des innovations de produits ou de procédés. Il identifie deux effets, l'effet de sélection stipule qu'une hausse de l'intensité concurrentielle évincera les firmes les moins efficaces du marché, et l'effet d'adaptation nous dit que les firmes s'adaptent à la concurrence en investissant dans des innovations de procédés. Autrement dit, Boone démontre que la concurrence a pour effet d'augmenter le niveau d'efficacité productive de l'industrie.

Nous remarquons déjà que selon les hypothèses retenues, l'effet de la concurrence sur l'incitation à innover est différent. Nous allons poursuivre notre étude dans un cadre d'équilibre général afin d'analyser l'impact de la concurrence sur la croissance. Peut-être que dans un cadre général, nous pourrons aboutir à une relation unique.

DEUXIEME PARTIE 

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery