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Concurrence et Innovation, peut-on parler de corrélation ?

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par Pierre PREISSER
Université Paris 1 - DEA economie industrielle 2007
  

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Introduction

Selon l'Organisation de Coopération et de Développement Économique, l'économie mondiale est en passe de réaliser une trajectoire de croissance sans précédent. Avec un taux de croissance annuelle de près de 3.2 % depuis 2000, elle a affiché ces cinq dernières années une progression plus forte que durant toute autre période de cinq ans depuis la Deuxième Guerre mondiale. La croissance étant estimée à près de 5 % pour 2006 et 2007. Cette expansion s'est produite en dépit d'un certain nombre de chocs économiques et politiques : l'éclatement de la bulle boursière en 2000 ; les attentats terroristes du 11 septembre 2001 ; les guerres en en Irak ; la flambée des prix du pétrole et des produits de base; des déséquilibres mondiaux préoccupants et la performance médiocre de certains des moteurs de croissance traditionnels. Malgré tout cela, la machine économique va de l'avant. Ce qui apparaissait récemment comme un ralentissement de l'activité économique mondiale s'est révélé être un "rééquilibrage".

La baisse du rythme de l'activité aux Etats-Unis, et au Japon, est compensée par une reprise apparemment robuste dans la zone euro. De surcroît, l'économie mondiale est désormais entraînée par les économies émergentes. Selon plusieurs experts, la Chine et l'Inde, comme d'autres pays en développement, sont en mesure de donner à l'économie mondiale sa plus forte impulsion depuis la révolution industrielle.

Mais comment l'économie mondiale est-elle parvenue à croître dans une période d'incertitude internationale et de menaces économiques récurrentes ? L'accroissement du bien-être matériel que les économies développées ont connu, depuis la Révolution industrielle, repose en grande partie sur l'innovation. La quantité et la qualité des biens mais surtout leurs diversités ont augmenté. Les économies modernes se construisent avec des idées autant qu'avec du capital et du travail. On estime que près de la moitié du PIB des Etats-Unis, par exemple, repose sur la propriété intellectuelle. Dans le cadre de l'objectif de Barcelone", l'Union européenne entend porter son activité de R&D à 3 % du PIB à l'horizon 2010 pour devenir "l'économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde". Voyez la Chine : selon des estimations de l'OCDE, en 2006 elle a pour la première fois consacré d'avantage de ressources à la R&D que le Japon, devenant ainsi le deuxième investisseur mondial en R&D après les Etats&-Unis.

Convertir une idée nouvelle, la développer et faire des bénéfices n'est pas chose aisée. Les connaissances nécessaires pour concevoir, développer et produire tous ces biens sont devenues un moteur essentiel de l'expansion économique. L'innovation a aussi suscité une collaboration féconde entre les universités et les entreprises dans de nombreuses régions du monde. Mais l'innovation ne tombe pas du ciel. L'activité d'innovation dépend des lois, des institutions, des marchés financiers, de l'organisation et de l'intensité de la R&D, mais également d'autres paramètres. L'ensemble de ces paramètres affecte l'incitation à innover.

Plus que tout, l'innovation est devenu le moteur de la croissance. Il est donc important de la préserver afin que l'économie continue à croître. Cependant quant est-il de l'impact de la concurrence sur l'activité d'innovation. Est-on sûr que la concurrence favorise toujours l'innovation dans les pays développés ? En fait nous entendons surtout le contraire, ne serait-ce qu'en prenant l'exemple de Microsoft. La concurrence décourage l'innovation et inhibe la croissance, en réduisant le profit que l'on espère obtenir de l'innovation, les économistes nomment cela « la dissipation de la rente ». Si, comme un entrepreneur, j'anticipe l'entrée de concurrent sur mon marché, pourquoi devrais-je investir plus dans la R&D, si le profit que je retirerai de l'innovation s'amenuisait au fur et à mesure de l'entrée de concurrent ? Cependant, les autorités de la concurrence stipule que la concurrence est nécessaire pour l'activité d'innovation. Elle encourage l'entrée de concurrent et parce qu'elle maintient de firmes actives, elles les obligent à innover pour survivre à la compétition. Qui a tort et qui a raison ? Peut-on adopter un point de vue clair et définitif ?

L'objectif de cette analyse est d'expliquer la manière dont l'innovation est affectée par la concurrence, dans différents cadres d'études, afin de pouvoir s'accorder ou non sur la forme de la relation entre concurrence et innovation.

On commencera par se placer dans un cadre d'équilibre partiel afin de mieux analyser l'impact de la concurrence sur l'incitation à innover. Dans cette première partie, on analysera grâce aux modèles de Gilbert et Newberry et de Reinganum l'incitation à innover d'une firme en place, sur un marché, qui fait face à l'entrée potentielle de concurrent. Nous démontrerons ainsi que selon le processus de découverte retenu, le monopoleur sera plus ou moins incité à innover. Pour clore cette partie nous présenterons le modèle développé par Boone. Il se place dans le cas de firmes asymétriques en concurrence, et prouve que la motivation des sociétés en concurrence à se lancer dans une activité de R&D dépend leurs comportements.

Ma deuxième partie place l'analyse dans un cadre d'équilibre général afin de considérer l'effet de la concurrence sur l'innovation donc sur la croissance. Dans ce cadre nous étudierons quatre modèles différents. Nous présenterons le modèle d'innovation « step-by-step » d'Aghion qui démontre l'existence d'une relation en U-inversé entre la concurrence sur le marché des produits et l'innovation. Dans son modèle, il aborde la question de l'incitation à innover des firmes selon leurs distances à la frontière technologiques mondiales. Ceci nous place dans notre deuxième cadre d'analyse, dans lequel nous développerons le modèle d'Acemoglu. Cette dernière montre à quel point des institutions appropriées sont nécessaires pour converger vers la frontière technologique. Le troisième type de modèle développé est le modèle Néo-Schumpétérien développé par Denicolò et Zanchettin, il est présenté afin de réconcilier le point de vue Schumpétérien et l'évidence empirique. Le dernier modèle présenté est le modèle d'agence développé par Aghion et al. Ce modèle démontre que l'incitation à innover est différente selon le comportement adopté par le manager.

Le dernier modèle présenté est le modèle d'agence développé par Aghion et al. Ce modèle démontre que l'incitation à innover est différente selon le comportement adopté par le manager.

Pour clore cette analyse, j'ai décidé de vous présenter une expérience dont l'objectif est de tester la relation entre concurrence et innovation. Depuis quelque temps, on observe l'essor de l'économie expérimentale qui est très utilisée. Pourquoi ne pas faire appel à l'économie expérimentale pour voir si on peut déboucher sur des comportements d'innovation robustes. En annexe, seront présentées les principales démonstrations (en anglais).

PREMIÈRE PARTIE

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"Le don sans la technique n'est qu'une maladie"