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L'impact de la libéralisation financière sur l'intermédiation bancaire

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par Amal Ben Hassena
Université de Sfax : Ecole Supérieure de Commerce de Sfax - Diplôme de maîtrise en Hautes Etudes commerciales 2006
  

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1-3) La libéralisation des banques : la déréglementation

A partir des années 80, la plupart des systèmes bancaires, ont connu des vagues de déréglementation et de libéralisation financière. Ces refontes des cadres réglementaires semblent obéir à deux logiques imposées par les autorités monétaires: le renforcement de la sécurité du système bancaire et l'amélioration des conditions de fonctionnement des marchés financiers.

Aux Etats-Unis, cette évolution a été imposée par l'inadaptation de la réglementation antérieure aux nouvelles conditions de l'activité bancaire.

En France, la loi bancaire du 24 janvier 1984 avait pour objectif de créer les conditions d'une concurrence normale et de favoriser la modernisation de l'industrie bancaire. Elle a également pris en compte le processus de bancarisation de la société. L'extension de la déréglementation aux autres pays s'est opérée dans la diversité du fait des différences significatives des structures bancaires.

La déréglementation a consisté à réduire le nombre de procédures spécifiques et à lever les cloisonnements et les interdictions au sein du système de financement afin d'obtenir un marché plus ample et homogène. A partir de 1987, on a assisté à la suppression de l'encadrement du crédit et au développement du rôle des marchés. Une des grandes innovations intervenues durant les années quatre-vingt a été le mouvement de désintermédiation, qui a rendu possible l'accès direct des agents économiques non financiers aux marchés des capitaux. Ceci traduit donc le passage progressif d'une économie intermédiée à une économie de marché, notamment avec la multiplication des modalités de financements de l'économie et l'apparition de nouveaux titres et de nouveaux opérateurs.

2- Les principaux risques de la nouvelle économie financière 

Malgré les nombreux arguments, qu'on a déjà cités, en faveur de la libéralisation cette dernière présente également des risques. Les principaux dangers de la nouvelle économie financière sont les suivants :

2-1) Des mouvements de capitaux déstabilisateurs

De nombreux pays émergents ont bénéficié d'apports considérables d'investissements directs et de portefeuille. Dans un nombre alarmant de cas, cependant, les investisseurs, inquiétés par des déséquilibres internes ou externes, se sont ravisés, et une hémorragie de capitaux s'est ensuivie. Depuis 1994, ces reflux de capitaux ont contribué aux graves crises financières qui ont touché une grande partie de l'Amérique latine, de nombreux pays d'Asie du Sud-Est et quelques pays en transition.

2-2) Contagion internationale des crises financières

La mondialisation des marchés financiers a incité beaucoup de gérants de portefeuilles à investir dans un grand nombre de pays dans des secteurs spécifiques ou selon des critères de risque précis. Cette stratégie a accru les risques de contagion lorsque le marché vient soudain à manquer de liquidité dans tel ou tel pays, non pas parce que sa situation économique est foncièrement mauvaise, mais parce qu'il partage certains traits avec un autre pays qui a perdu la confiance des marchés. La contagion (et le comportement moutonnier des investisseurs) sont particulièrement présents lorsque l'on dispose de peu d'information sur la santé financière du pays.

2-3) Vulnérabilité et propension aux crises du secteur financier

Les possibilités plus variées de placements profitables qu'offre un système de libre concurrence tendent à accroître les taux de rendement. Dans le même temps, elles exposent les investisseurs, particuliers ou institutionnels, à de plus grands risques, du fait notamment des bulles spéculatives. Si le surcroît de risque n'est pas convenablement maîtrisé, les institutions financières peuvent se retrouver vulnérables en cas d'événements imprévus qui provoquent une chute soudaine des prix des actifs financiers ou réels. Le jeu des forces du marché peut donc s'assortir d'un plus grand risque de crises systémiques, comme en témoignant les nombreuses crises bancaires qui ont secoué tant des pays industrialisés que des pays émergents depuis la fin des années 80. Ce problème est particulièrement aigu durant la transition à un système de marché, car les normes de contrôle et les capacités de gestion des risques mettent du temps à se mettre en place.

2-4) Délinquance financière

Il risque de devenir plus facile, avec des marchés financiers mondialisés, de blanchir des capitaux mal acquis, provenant par exemple du trafic de drogue ou de la corruption. Il risque en outre de devenir plus aisé d'échapper à l'impôt en investissant dans un paradis fiscal. Enfin, il est à craindre que la réglementation financière et les mécanismes de surveillance des places financières extra-territoriales soient insuffisants, ce qui peut menacer la stabilité du système tout entier.

2-5) Les craintes sur les conditions de stabilité bancaire

Aujourd'hui, avec les mutations structurelles de l'environnement financier, l'accélération des intensités concurrentielles sur les marchés financiers remet à l'ordre du jour la question de la stabilité et de la sécurité du système bancaire. Cette concurrence accrue qui conduit à une fragilisation des profits bancaires suite à la baisse de l'offre des crédits, favorise l'accroissement des risques sur les marchés financiers, d'où une certaine crainte de l'apparition d'une concurrence "destructrice" ainsi que la menace du risque systémique.

Selon Dietsch.M (1992) la concurrence est "destructrice" puisqu'elle détruit les conditions de viabilité des offreurs et engendre l'instabilité des marchés.

Par ailleurs, Geoffron.P (1993) souligne que l'accélération de la concurrence et la tendance à la formation de conglomérats financiers génère aussi d'autres risques en compliquant leur surveillance. L'émergence de ces conglomérats peut donc représenter une source d'accroissement du risque systémique.

Dans ce contexte vivement concurrentiel, il y a également la crainte de faillite de banques, qui par effet de contagion, peut provoquer la rupture du système bancaire dans son ensemble. La faillite récente des caisses d'épargne américaines s'est traduite en effet par des coûts sociaux importants dont la charge pèse en définitive sur les contribuables. En Europe, le nouvel environnement financier de ces dernières années a incontestablement fait apparaître de nouveaux risques qui rendent la rentabilité des établissements bancaires de plus en plus incertaine.

L'accroissement de la concurrence s'est traduit par une érosion des marges bancaires. Ceci peut conduire à une augmentation de la vulnérabilité des banques en Europe. Goyeau.D et Tarazi.A (1992), ont pût identifier à l'aide d'une mesure de la probabilité de défaillance une évolution de la fragilité des systèmes bancaires européens au cours des dernières années. Ces auteurs considèrent que dans la perspective de l'Union Economique et Monétaire Européenne, un système bancaire homogène apparaît indispensable pour garantir des réactions analogues à d'éventuels chocs. Le fonctionnement de l'industrie bancaire exige donc une adaptation moderne et efficace des dispositifs réglementaires.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille