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La Convergence Régionale dans l'Union Européenne. Le Rôle des Fonds Structurels.

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par François Defourny
Université de Liège - Maîtrise en Sciences Economiques 2003
  

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La convergence régionale au sein de

l'Union Européenne : Eclairages

théoriques et empiriques

L'enjeu majeur de cette première partie sera de cerner progressivement les concepts et les outils permettant d'appréhender la convergence économique. Nous synthétiserons d'abord les principaux courants théoriques traitant de la convergence. Ensuite, nous les confronterons aux observations empiriques de la convergence régionale au sein de l'Union Européenne au cours de ces dernières décennies. A cette occasion, nous comparerons les résultats obtenus à l'aide de différents tests de convergence en coupe transversale. Cela devrait nous permettre d'apprécier la capacité prédictive des différentes théories, mais surtout de découvrir le sens des évolutions actuelles: les disparités sont-elles en train de se creuser ou bien sommes-nous pris dans un processus de convergence régionale?

Chapitre 1 : Les différentes théories de convergence ou

divergence économique : un aperçu général

Face aux disparités régionales persistantes et à une intégration économique toujours plus poussée, que dit la théorie économique ? Existe-t-il des alternatives à la pensée néoclassique? Peut-on espérer une croissance plus rapide des régions les plus pauvres ? Les régions convergent-elles, au moins à long terme, vers un même niveau de revenu par habitant ?

On peut grossièrement scinder l'ensemble des théories économiques en deux vastes courants divergents. D'un côté, nous présenterons les théories plutôt optimistes pour lesquelles la convergence est une question de temps et de conditions favorables à réunir. De l'autre, nous verrons un ensemble de théories nettement plus pessimistes selon lesquels l'évolution naturelle est à la divergence régionale.

A. Les théories optimistes de convergence automatique

Certaines théories économiques, notamment néo-classiques, annoncent une convergence régionale automatique et soutenue. Ces courants "optimistes" considèrent, au mieux, l'intervention redistributive au niveau européen comme potentiellement utile mais certainement pas indispensable. Dans le pire des cas, elle peut même avoir de graves effets pervers à cause du détournement de ressources qu'elle provoque.

1. La théorie néoclassique du commerce international

Eli Heckscher (1919) et Bertil Ohlin (1933) dans leur théorie des avantages comparatifs prédisent, sous certaines conditions assez contraignantes, une amélioration automatique de la convergence économique ainsi qu'une égalisation du prix des facteurs de production. Selon ce modèle, l'avantage comparatif d'un pays provient de sa dotation relative en facteurs de production. En outre, la technologie est considérée comme un bien commun, accessible à tous et à rendements constants3.

Deux pays passant de l'autarcie au libre-échange sont amenés à se spécialiser dans la production du bien qui utilise le plus intensément le facteur de production dont ils sont, l'un et

3 L'hypothèse de rendements d'échelles non croissants est essentielle pour l'égalisation des productivités marginales des facteurs et donc de leur rémunération.

l'autre, le mieux dotés. Il exportera ce bien qu'il produit, en échange du bien dont il a cessé la production. Les deux économies devraient alors assister à la convergence de leurs productivités marginales et de leurs revenus ainsi qu'à une amélioration générale du bien-être.

Dans un tel cadre conceptuel, la taille d'un pays n'a pas d'influence sur ses avantages comparatifs et le commerce des biens pouvant se substituer au mouvement des facteurs de production, ceux-ci n'ont pas d'incitation à migrer. Par hypothèse du modèle, les facteurs de production sont donc immobiles entre pays.

Si toutefois, il devait y avoir mobilité parfaite des facteurs (comme c'est partiellement le cas au sein de l'Union Européenne), toute différence spatiale de rémunération disparaîtrait spontanément du fait de leurs déplacements et les conclusions de convergence du modèle ne seraient pas altérées. Si l'on tient compte des coûts de transport, la convergence n'est plus parfaite mais ne disparaît pas pour autant. Par contre, la présence de taxes ou de subsides sur les échanges internationaux ne peut que réduire l'augmentation de bien-être global. A moins d'aider à la suppression des barrières à la mobilité, toute politique régionale est inutile dans un tel contexte.

Si les résultats prévus par le théorème sont loin d'être observés dans la pratique, c'est largement dû au caractère relativement restrictif de certaines hypothèses. C'est notamment le cas pour les hypothèses de plein emploi, d'homogénéité des facteurs de production, de fonctions de productions identiques ou encore de concurrence parfaite4.

Néanmoins, dans un tel cadre de réflexion théorique, que la mobilité des facteurs de production soit parfaite ou nulle, les inégalités entre revenus moyens par habitant ne peuvent être que passagères. La convergence est réelle et automatique et toute politique régionale en faveur des régions défavorisées est relativement inutile. Les obstacles à cet équilibre naturel étant liés aux entraves posées à la mobilité des biens, du capital, de la main-d'oeuvre ou de la connaissance, la seule politique européenne envisageable revient alors à des mesures de dérégulation et à la réalisation de programmes d'investissements en matière de transport.

4 Gazon J. 2001-2002, "Economie Internationale", notes de cours, Université de Liège, Faculté d'Economie, de Gestion et de Sciences Sociales.

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984