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L'accès aux loisirs des personnes surendettées remboursant un plan conventionnel de redressement

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par Tony Follin
 - diplôme d'état de conseiller en économie sociale et familiale 2007
  

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2/ L'objet-signe

2.1/ Le concept de BAUDRILLARD

BAUDRILLARD23(*) a développé le concept de l'objet-signe. Pour lui, le bien de consommation n'a pas seulement une fonction matérielle. Il peut également avoir une fonction sociale, qui permettrait la différenciation entre les individus. L'auteur explique qu' « une véritable théorie des objets et de la consommation se fondera non sur une théorie des besoins et de la signification » (p. 8). En effet, selon lui, les individus n'achètent pas des biens de consommation pour leur fonction et leur utilité, mais pour ce qu'ils représentent u x yeux des autres. La consommation de bien a donc une fonction sociale de prestige car l'objet permet de positionner les individus dans la hiérarchie sociale.

2.2/ L'objet, signe de distinction

Certains individus vont tenter d'acheter des biens pour montrer leur valeur sociale. Les objets de consommation vont ainsi leur permettre de se distinguer des personnes issues de la même classe sociale et de s'identifier au groupe auquel ils aimeraient appartenir (le groupe de référence)24(*). Ainsi, « ce qui est en jeu, c'est bien la personnalité, c'est-à-dire la qualité de la personne, qui s'affirme dans la capacité de s'approprier un objet de qualité » (pp. 319-320)25(*). L'individu va donc acquérir un nouveau confort matériel pour mettre en avant son appartenance sociale.

2.3/ Les biens « ostentatoires »

Pour BAUDRILLARD, l'objet de consommation va prendre une valeur symbolique et de prestige, qui va se vérifier par l'achat de biens « ostentatoires », destinés à être vus par les autres. HALBWACHS26(*) montrait que « c'est surtout les dépenses visibles, bien plus que des dépenses utiles et non ostensibles, et c'est du caractère non utile des dépenses publiques elles-mêmes qu'on tient surtout compte dans le classement des Hommes. » (p. 49)

La valeur d'usage est donc devenue un prétexte à la valeur échange, signe de l'objet.

2.4/ Les inégalités face à l'objet

BAUDRILLARD souligne les inégalités existantes autour de l'objet-signe. Selon lui, chaque consommateur se croit souverain et libre de ses choix de consommation, alors que « tous sont égaux devant les objets en tant que valeur d'usage, mais pas du tout devant les objets en tant que signes et différences, lesquels sont profondément hiérarchisés. » (pp. 129)27(*) En effet, certains individus souhaitent se distinguer par l'achat de biens, mais leur position sociale d'origine demeure un frein, l'utilisation des objets étant liée à celle-ci. BAUDRILLARD28(*) prend notamment l'exemple de la télévision, présente dans la quasi-totalité des ménages. Pour lui, sa fonction est différente selon la classe sociale de chacun : pour les classes moyennes, elle serait utilisée dans sa fonction d'objet, alors que dans les classes disposant d'un capital intellectuel plus important, elle serait un exercice culturel. La valeur de l'objet est donc différente selon l'appartenance sociale des individus et ce, malgré le discours prôné par la « société de consommation ».

Il est donc nécessaire d'analyser la place de l'objet-signe dans les décisions d'achat des individus pour comprendre le comportement des personnes remboursant un plan conventionnel de redressement. En effet, d'après cette théorie, il est possible de penser que celles-ci souffrent de ne plus pouvoir accéder à certains biens de loisirs achetés pour leur valeur de prestige, leur permettant d'être reconnus socialement.

3/ Le besoin de distinction

Comme nous avons pu le voir, les besoins d'appartenance et d'estime sont fondamentaux pour l'individu. Ainsi, si son groupe de référence29(*) lui renvoie une image négative et dévalorisante en raison de sa place dans la société, il peut se sentir déprécié socialement. Face à cette image minorative, les personnes les plus fragiles peuvent essayer de se différencier, en se présentant autrement de ce qu'elles sont réellement. En effet, elles vont se mobiliser pour restaurer leur image, en mettant en place une stratégie sociale de distinction. Ce besoin de distinction répond à un souci de reconnaissance sociale qui va s'obtenir par l'exhibition d'achats individuels.

* 23 BAUDRILLARD J. : Pour une critique de l'économie politique de signe ; Paris, édition Gallimard, 1972

* 24 cf. annexe 1 : « définitions »

* 25 BOURDIEU P. : La Distinction, critique sociale du jugement ; Paris, les Editions de Minuit, 1979

* 26 HALBWACHS M. : Classe sociale et Morphologie ; Paris, les Editions de Minuit, 1972

* 27 BAUDRILLARD J. : La société de Consommation ; Paris, édition Denoël, Folio Essais, 1970

* 28 BAUDRILLARD J. : Pour une critique de l'économie politique de signe ; Paris, édition Gallimard, 1972

* 29 cf. annexe 1 : « définitions »

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein