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Situation de la production de café en côte d'ivoire: cas du département d'Aboisso, état des lieux et perspectives

( Télécharger le fichier original )
par André Hughes Georges KOUA
Ecole Supérieure d'Agronomie (ESA) - Ingénieur Agronome, option agroéconomie 2007
  

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République de Côte d'Ivoire

Union ~ Discipline ~ Travail

Ministère de l'Enseignement Supérieur Bureau National d'Etude Technique

Et de la Recherche Scientifique et de Développement

(BNETD)

Institut National Polytechnique

Félix Houphouët Boigny

Ecole Supérieure d'Agronomie (ESA) Département Agriculture et

Cycle des Ingénieurs Agronomes Aménagement Rural

DEPARTEMENT : Gestion Commerce (DAAR)

Economie Appliquée (GCEA) Observatoire Café / Cacao

Mémoire de fin d'étude pour l'obtention du Diplôme d'Agronomie Approfondie

(DAA)

Spécialisation : Agro-Economie

Thème :

SITUATION DE LA PRODUCTION DE CAFE EN CÔTE D'IVOIRE : CAS DU DEPARTEMENT D'ABOISSO

Etat des lieux et perspectives

Présenté par :

KOUA ANDRE HUGUES GOERGES

(37ème Promotion ENSA)

E mail : khangekoua@gmail.com

Encadreur Pédagogique

M. BLEU

Enseignant-chercheur au département GCEA de l'INP-HB

 

Maître de Mémoire

M. AGKPO Jean-Luc André

Coordonnateur de l'Observatoire café-cacao

(Version revue et corrigée)

(c) 2007

Année académique 2005-2006

TABLE DE MATIERES

RESUME II

ABSTRACT II

AVANT-PROPOS II

REMERCIEMENTS II

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS II

LISTE DES TABLEAUX II

LISTE DES FIGURES II

INTRODUCTION GENERALE 2

1. Contexte de l'étude 2

2. Problématique 2

3. Objectifs de l'étude 2

4. Hypothèses de recherche 2

CHAPITRE 1 : REVUE DE LITTERATURE 2

1. CONTEXTE ECONOMIQUE ET SOCIAL DE LA PRODUCTION DE CAFE EN CÔTE D'IVOIRE 2

1.1. Zones de production 2

1.2. Facteurs de production 2

1.2.1. Terre 2

1.2.2. Travail 2

1.2.3. Capital d'exploitation 2

1.3. Encadrement 2

1.4. Cultures concurrentes 2

1.5. Gestion de la filière café cacao 2

1.6. Acteurs de la filière 2

2. INVESTISSEMENTS EN AGRICULTURE 2

2.1. Définition et concepts 2

2.2. Investissements et production agricole 2

2.2.1. Intensification 2

2.2.2. Replantation-plantations 2

2.3. Déterminants potentiels des investissements en production agricole 2

2.3.1. Déterminants sociaux 2

2.3.2. Déterminants économiques 2

CAPITRE 2 : PRESENTATION DU DEPARTEMENT D'ABOISSO 2

1. SITUATION GEOGRAPHIQUE 2

2. MILIEU NATUREL 2

2.1 Relief 2

2.2 Hydrographie 2

2.3 Sols 2

2.4. Climat 2

2.5. Végétation 2

3 MILIEU HUMAIN 2

3.1 Population 2

3.2. Activités économiques 2

CHAPITRE 3 : METHODOLOGIE 2

1. APPROCHE DE TERRAIN 2

1.1. Echantillonnage 2

1.1.1. Base de sondage 2

1.1.2. Taille de l'échantillon 2

1.1.3. Répartition de l'échantillon 2

1.2. Collecte d'information 2

1.2.1. Données primaires 2

1.2.2. Données secondaires 2

2. APPROCHE CONCEPTUELLE 2

2.1 Cadre théorique 2

2.2. Spécification du modèle LOGIT 2

2.3. Calcules des quasi élasticités 2

2.4. Spécification des variables explicatives 2

2.5. Outils informatiques 2

CHAPITRE 4 : RESULTATS ET ANALYSE DES DONNEES DE L'ETUDE 2

1. ANALYSE DESCRIPTIVE 2

1.1. Caractéristiques des exploitations 2

1.1.1. Cultures pratiquées 2

1.1.2. Matériel végétal 2

1.1.3. Age du verger 2

1.1.4. Rendements des plantations 2

1.2. Situation des investissements en caféiculture 2

1.2.1. Création de nouvelles plantations de café 2

1.2.2. Utilisation du facteur travail 2

1.2.3. Utilisation des intrants chimiques 2

1.2.4. Replantation des caféières 2

1.2.5. Recepage des plantations de café 2

1.3. Description des déterminants de la décision d'investissement en caféiculture 2

1.3.1. Age du planteur 2

1.3.2. Instruction 2

1.3.3. Origine du planteur 2

1.3.4. Revenu brut du planteur 2

1.3.5. Age de la plantation 2

1.3.6. Superficie de la plantation 2

1.3.7. Accès au facteur travail 2

1.3.8. Pratique de cultures concurrentes 2

1.3.9. Accès au crédit 2

1.3.10. Réserves de terre 2

1.4. Analyse de l'abandon de plantations de café 2

1.4.1. Causes d'abandon des plantations de café 2

1.4.2. Devenir des plantations de café abandonnées 2

2. RÉSULTATS DU MODÈLE LOGIT 2

2.1. Estimation des déterminants des investissements 2

2.2. Modèle LOGIT et Calcul des quasi-élasticités 2

3 : TYPOLOGIE DES CONTRAINTES A LA CULTURE DU CAFE 2

3.1. Les contraintes liées à l'incitation à la production 2

3.2. Les contraintes liées à la l'inaccessibilité des facteurs de production 2

CHAPITRE 4 : CONCLUSION RECOMMANDATIONS ET LIMITES DE L'ETUDE 2

CONCLUSION GENERALE 2

RECOMMANDATIONS 2

LIMITES DE L'ETUDE 2

REFERENCES BIBLIOGRAPHIE 2

ANNEXES 2

RESUME

Le département d'Aboisso, situé au Sud-est de la côte d'ivoire, est l'une des principales zones de production de café du pays. Cependant, depuis plus d'une dizaine d'année, la production de café a fait face à une baisse drastique des prix ; ce qui a entraîné une réduction des revenus des planteurs. Ces derniers ont réagit en abandonnant les investissements dans les plantations, avec pour conséquence la chute de la production de café. Il était donc important, de faire un état des lieux de la situation afin d'identifier les déterminants socio-économiques qui seraient susceptibles d'influencer la décision d'investir des caféiculteurs. L'étude a été réalisée sur un échantillon de 50 producteurs de café. Elle s'est appuyée sur deux approches, à savoir une approche de terrain (enquête) et une approche conceptuelle (Modèle économétrique). Le modèle LOGIT qui a été utilisé a permis d'identifier les facteurs significatifs dans la décision du paysan d'investir dans ses plantations de café. L'analyse descriptive des données, a permis de mettre en exergue que les plantations sont vieillissantes. En plus de la moitié des plantations ayant plus de 25 ans, les plants utilisés sont en grande partie non sélectionnés (67%) avec pour conséquence la faiblesse des rendements des plantations (rendement inférieurs à 250 kg/ha). Au niveau des pratiques culturales, il ressort que l'entretien des caféières se limite à un ou deux désherbages annuels et très peu d'intrants chimiques sont utilisés. En outre, la création de nouvelles plantations, le recépage et la replantation des parcelles sont ils devenus rares compte tenu de l'absence de réserves de terre et de l'inaccessibilité de la main d'oeuvre. A cette situation s'ajoutent de nombreuses plantations abandonnées à la faveur de la baisse des cours du café. Près du tiers de ces plantations ont été reconverties en palmier à huile et hévéa ; mais la grande majorité a été laissée en jachère. De l'analyse économétrique, il ressort que les variables Revenu du producteur, Accès au crédit et Age du planteur sont les plus déterminants dans la décision du paysan d'investir dans ses plantations. Sur la base de ces conclusions, nous avant recommander l'installation et appui des jeunes caféiculteurs, la mise en place d'un système de crédit et la diversification des activités des producteurs. En plus, un ensemble de mesures complémentaires ont été suggérées. Il s'agit de la réhabilitation du verger caféier vieillissant, la diffusion de matériel végétal sélectionné, la mise en place de campagnes de vulgarisation plus incitatives à l'intensification et l'encouragement des paysans au travail en groupe.

Mots-clés : Caféiculture, diagnostic, perspectives, investissement, Aboisso, Côte d'Ivoire

ABSTRACT

The department of Aboisso, located at the South-east of côte.d'ivoire, is one of the principal areas of coffee production of the country. However, since more than ten year, the production of coffee faced a drastic fall of prices; what involved a reduction of the incomes of the growers. The latter have reacts by reducing the investments in their plantations, with for consequence the fall of coffee production. It was thus important, to make an inventory of the situation in order to identify the socio-economic determinants which would be likely to influence the decision of coffee producer to invest in theirs plantations. The study was carried out on a sample of 50 coffee producers. It was based on two approaches. An investigation and a conceptual approach (econometric Model). The model used is a LOGIT which made possible to identify the significant factors in the decision of peasants to invest in their coffee plantations. The descriptive analysis of the data shows that the plantations are old. More than half of the plantations have more than 25 years; the seedlings used are mainly not selected (67%) with for consequence the weakness of the outputs of the plantations (output lower than 250 kg/ha). Concerning the cultivation methods, it arises that the maintenance of coffee-plantations is limited to one or two annual weedings and very few chemical inputs are used. Moreover, the creation of new plantations, the cutting back and the replanting of plantations became rare. To this situation are added many plantations given up because of the fall of coffee prices. About a third of these plantations were reconverted in palm tree and hévéa; but the great majority was left in fallow. From the econometric analysis, it arises that the variables producer income, Access to the credit and Age of the grower are most determining in the decision of the peasant to invest in his plantations. On the basis of these conclusions, we have recommended installation and support of young coffee growers, the installation of a system of credit and the diversification of producers' activities. Moreover, a set of complementary measures were suggested in order to remove the constraint faced by coffee producers.

Key-word: Coffee, diagnosis, prospects, investments, Aboisso, côte d'ivoire

AVANT-PROPOS

Ce mémoire a été réalisé en vue de l'obtention du Diplôme d'Agronomie Approfondie (DAA), en spécialisation Agroéconomie. Il constitue le résultat de neuf (9) mois de stage passé au sein du Département Agriculture et Aménagement Rurale (DAAR) du Bureau National d'Etude Technique et de Développement (BNETD).

Ce travail qui nous éclaire sur une préoccupation majeure pour l'avenir de la caféiculture en Côte d'Ivoire, émane de l'observatoire café cacao du DAAR. Il est intitulé « Situation de la production de café en Côte d'Ivoire: état des lieux et perspectives ». Cette étude qui combine recherche bibliographique et enquêtes de terrain, vise à établir un diagnostic de la production de café en vue d'en ressortir les mesure pour sa relance.

Ce stage a constitué une expérience enrichissante en matière de relations humaines, d'appréhension des réalités du milieu rural et du milieu professionnel.

REMERCIEMENTS

La réalisation de la présente étude a été possible grâce au concours de plusieurs personnes et structures à qui nous tenons à exprimer notre gratitude. Il s'agit

du BNETD à travers :

Ø M. AHOUA Don Mello, Directeur Général du BNETD pour avoir bien voulu nous accepter dans sa structure pour le déroulement de notre stage.

Ø M. EPONOU Thomas, Directeurs du DAAR, pour nous avoir accueilli au sein de son département et mis à notre disposition les moyens matériels et logistiques indispensables au déroulement du stage.

Ø M AGKPO Jean-Luc, Coordonnateur du projet Observatoire café cacao, notre maître de stage, pour ses critiques constructives, sa patience et ses conseils avisés ;

Ø MM ASSI, N'DOUA, et YEO, Chargés d'études, pour leur franche collaboration, leur soutien indéfectible et leur engagement personnel à la réussite de notre stage.

Ø MM N'ZUE, KONAN, LOUKOU, pour leur aide et leur totale disponibilité pour la mise en place de notre dispositif d'enquête.

du MINAGRI à travers :

Ø M. N'GUESSAN Rodrigue, Sous Directeur des cultures d'exportations, pour ses précieuses informations et ses conseils ;

Ø M. HUA Zouzou à la Direction Régional de l'Agriculture d'Aboisso pour son aide pendant le déroulement de nos enquêtes de terrain ;

de l'ESA (INP HB) à travers

Ø M. BLEU, enseignant, notre encadreur pédagogique pour sa disponibilité et ses précieux conseils

Ø M. CHIAPO Adassé, Coordonnateur du programme agroéconomie, pour ses conseils et ses directives durant le déroulement de notre stage

Ø MM. KAMA Berté, BAMBA Vamoussa, enseignants, pour leur disponibilité à leur orientation pour le bon déroulement de notre stage.

de notre famille pour son soutien moral et matériel durant la période de notre stage.

des Centres culturels Yaouré et Comoé à travers MM. Manuel Lago, Àngel Tallon, Dani Vives, Kouassi Alfred, De Kotchy Richmond, Tanoh-Bian Jean-Christian, Kobenan Modeste, Kokou Aimé et tous nos amis de chacun des deux centre, pour leur soutien et leurs contributions à l'amélioration de notre travail.

de l'ensemble de nos amis Ingénieurs Agroéconomistes de la 37ème Promotion ENSA, pour leur soutien pendant le déroulement de notre stage.

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

ANADER : Agence Nationale d'Appui au Développement Rural

ARCC : Autorité de Régulation du Café et du Cacao

BCC : Bourse du Café et du Cacao

BNETD : Bureau National d'Etudes Techniques et de Développement

CAF : Coûts Assurance Fret

CBC : Centre de Bouturage du Café

DAAR : Département Agriculture et Aménagement Rural

FDPCC : Fonds de Développement et de Promotion des Activités des Producteurs de Café et de Cacao

FGCCC : Fonds de Garantie des Coopératives Café Cacao

FRC : Fond de Régulation et de Contrôle

IRCC : Institut de Recherche sur le Café et le Cacao

JT : Journée de Travail

MINAGRI : Ministère de l'Agriculture

PRIMAC : Programme d'Information sur les Marchés du Café et du Cacao

RNA : Recensement National de l'Agriculture

SATMACI : Société d'Aide et de Modernisation Agricole en Côte d'Ivoire

LISTE DES TABLEAUX

Pages

Tableau I : Cultures concurrentes majeures dans les régions caféières......................

11

Tableau II  Résultats du modèle LOGIT...............................................................

66

Tableau III : Quasi-élasticités de la probabilité d'investissement en caféiculture...........

68

LISTE DES FIGURES

Figure 1: Présentation du département d'Aboisso..................................................................

28

Figure 2: Répartition moyenne des superficies agricoles.........................................................

43

Figure 3 Répartition des plantations de café selon la qualité du matériel végétal........................

44

Figure 4:Répartition des plantations de café en fonction de l'âge..............................................

45

Figure 5: Répartition des rendements des plantations de café..................................................

46

Figure 6: Pourcentage de création de nouvelles plantations depuis 2003..................................

46

Figure 7: Répartition des paysans selon la disponibilité de réserves de terre..............................

47

Figure 8: Répartition de la main d'oeuvre pour les plantations en faire valoir direct......................

48

Figure 9:Fréquence de désherbage annuel.........................................................................

49

Figure 10:Pourcentage d'utilisation des herbicides.................................................................

50

Figure 11: Pourcentage d'utilisation des insecticides.............................................................

51

Figure 12 :Pourcentage de replantation des caféières.............................................................

52

Figure 13: Pourcentage de recepage des caféières..............................................................

53

Figure 14: Pourcentage d'investissement selon l'âge du planteur............................................

54

Figure 15: Pourcentage d'investissement selon l'instruction...................................................

55

Figure 16 :Pourcentage d'investissement selon l'origine du planteur..........................................

56

Figure 17: Pourcentage d'investissement selon le niveau de revenu........................................

57

Figure 18: Pourcentage d'investissement selon l'âge de la plantation.......................................

57

Figure 19 :Pourcentage d'investissement suivant la taille de l'exploitation..................................

58

Figure 20: Pourcentage d'investissement en fonction du nombre de travailleurs.........................

59

Figure 21: Pourcentage d'investissement selon la pratique de cultures concurrentes....................

59

Figure 22: Pourcentage d'investissement selon l'accès au crédit...............................................

60

Figure 23: Pourcentage d'investissement selon la disponibilité de réserves de terre...................

60

Figure 24: Raisons d'abandon de parcelles de café..............................................................

61

Figure 25: Devenir des plantations de café abandonnées......................................................

62

Figure 26: Répartition des cultures de reconversion..............................................................

63

INTRODUCTION GENERALE

1. Contexte de l'étude

Durant les vingt ans qui ont suivi son indépendance, la Côte d'Ivoire a pu se hisser parmi les pays en voie de développement à revenu intermédiaire. Le PIB a ainsi connu une augmentation en terme réel de 7% par an durant les années 60 et 70 (GLOUNAHO, 2000).

Cette croissance économique a été essentiellement le fait du secteur agricole, qui a représenté plus de 30% du PIB et employé plus de 50% de la population active (LMC, 1997.). Pendant cette période de croissance (1960 à 1980), la performance de l'agriculture a été due principalement au café et au cacao qui ont représenté jusqu'à la fin des années 1980, 60% des exportations totales et 90% des exportations agricoles en Côte d'Ivoire (CIRAD, 1996).

Les exportations du café en particulier occupent la troisième place en valeur des exportations ivoiriennes de produits agricoles derrière le cacao et le coton fibre. Ces exportations se chiffrent à environ 100 milliards de FCFA par an (BNETD, 2005). De plus, la culture du café emploie environ 380 000 planteurs qui gèrent environ 1 200 000 ha de plantations dont 600 000 ha en production (RNA, 2001).

Le développement de la caféiculture a été possible grâce à l'intervention de l'Etat qui, dès les premières années de l'indépendance, a mis en place de nombreuses structures et sociétés d'appui au secteur agricole.

Au niveau de la recherche, l'Institut de Recherche sur le Café et le Cacao (IRCC) était chargé de mettre au point le matériel végétal amélioré. L'IRCC a ensuite été absorbé par l'Institut des Forêts (IDEFOR) puis, en 1998 l'IDEFOR a été absorbé par le Centre Nation de Recherche Agronomique (CNRA).

Au niveau de l'encadrement, la Société d'Assistance Technique pour la Modernisation Agricole en Côte d'Ivoire (SATMACI) était chargée de la vulgarisation de variétés sélectionnées. La SATMACI a été remplacée en 1993 par l'Agence Nationale d'Appui au Développement Rural (ANADER).

Au niveau de la commercialisation, la Caisse de Stabilisation et de Soutien des Prix des Productions Agricoles (CSSPPA ou CAISTAB) était chargée de la supervision des opérations de commercialisation et du soutien des prix du café et du cacao. Au niveau du financement de l'agriculture, la Banque Nationale pour le Développement de l'Agriculture (BNDA) était chargé d'apporter un appui financier au milieu rural. En 1991, elle a par la suite été liquidée en 1991.

Au début des années 80, la caféiculture en Côte d'Ivoire a connu, une situation difficile du fait de la baisse continue des cours sur le marché international. Cette baisse des cours du café a entraîné une forte réduction des revenus des producteurs, mais aussi des recettes du pays.

Face à cette situation, l'Etat Ivoirien, avec le soutien des bailleurs de fonds, a entrepris au début des années 90, des réformes visant à libéraliser les différents secteurs de son économie et en particulier les filières café et cacao. Ces reformes ont abouti en janvier 1998 à la libéralisation totale de la filière café. Le but de la libéralisation était le désengagement de l'Etat de la gestion de la filière et d'en améliorer la compétitivité afin de permettre aux paysans de percevoir une plus grande part du prix de vente de leurs produits. Après la libéralisation, la gestion de la filière café ( ainsi que celle du cacao) a été confiée à un ensemble de structures. Ce sont : la Bourse du Café et du Cacao (BCC), l'Autorité de Régulation du café et du cacao (ARCC), le Fond de régulation et de Contrôle (FRC), le Fonds de Développement et de Promotion des Activités des Producteurs de Café et de Cacao (FDPCC), le Fonds de Garantie des Coopératives Café Cacao (FGCCC).

2. Problématique

La Côte d'Ivoire produit principalement le café Robusta et en est le troisième exportateur africain. La production de café a évolué de façon erratique depuis les années 50 jusqu'aujourd'hui. En effet, entre les années 50 et le début des années 60, la production de café a connu une hausse de plus de 10% par an. Elle a atteint une moyenne de 260 000 tonnes durant les années 70 et au début des années 80, elle a commencé à chuter (LMC, 1997). L'offre annuelle, qui était de 239 000 tonnes en 1980, est passée au-dessous de 180 000 tonnes au début des années 90, soit une baisse de 25%.

En effet, face à la baisse continuelle du prix du café, la réaction des paysans dans un premier temps, a consisté à accroître les superficies afin de réduire les pertes de leurs revenus. Cela s'est fait par la création de nouvelles plantations au détriment de la forêt primaire (NYEMECK et al. ,2001). La chute du prix persistant, de nombreux paysans ont dans un deuxième temps ont substitué leurs plantations de café au profit d'autres cultures jugées plus rentables et plus sûres (cacao, palmier à huile, hévéa). Par ailleurs, ceux qui ont continué à produire ont réduit l'entretien des plantations et suspendu les investissement nouveaux, avec pour conséquence la chute des rendements et donc de la production de café.

Durant la seconde moitié des années 90, à la faveur d'une remontée des cours du café, le volume global de la production ivoirienne a connu une légère baisse pour se situer autour de 150 000 tonnes. Pendant la campagne 1999/2000, elle a atteint le niveau record de 365 000 tonnes, soit son niveau le plus élevé depuis 20 ans. Cette forte production a coïncidé sur le plan international, avec l'entrée en production des plantations indonésiennes et vietnamiennes. Le marché international a enregistré un excédent de l'offre de café par rapport à la demande avec pour conséquence la chute des cours mondiaux. Cet effondrement des prix est venu redoubler les difficultés de la filière café dont les producteurs étaient en crise depuis plusieurs années. Cette situation a été accentuée par la crise politico militaire que connaît la Côte d'Ivoire depuis l'année 2002 et qui a entraîné l'abandon de nombreuses plantations suite au déplacement de nombreuses populations.

Le département d'Aboisso, situé dans la région du Sud Comoé qui est l'une des plus anciennes zones de production de café du pays est actuellement l'une des plus touchée par la baisse de la production de café. Sa production est passée de 29 428 tonnes à 8715 tonnes entre 1998 et 2006 ; soit une baisse de 70 % (Source : Base de donnée Observatoire café cacao). D'autre part, la culture du café y subit la concurrence d'autres cultures pérennes, notamment le palmier à huile, l'hévéa. La crise que traverse la filière café aujourd'hui affecte gravement les revenus des paysans du département d'Aboisso, ainsi que l'économie toute entière. Il apparaît dès lors nécessaire de se demander comment relancer cette culture. La présente étude tente d'apporter des pistes de solution à travers un diagnostic de la production caféière dans le département d'Aboisso.

3. Objectifs de l'étude

L'objectif général de l'étude est de poser un diagnostic de la situation de la production caféière en Côte d'Ivoire en vue de proposer une stratégie pour sa relance.

De façon spécifique, il s'agit de :

-établir un état des lieux de la production caféière en Côte d'Ivoire ;

-identifier et analyser les facteurs pouvant favoriser la relance de la caféiculture

-proposer un plan de relance de la production caféière.

4. Hypothèses de recherche

H 1 : La vieillesse du verger caféier est une cause de la faible production des plantations.

H 2 : les prix bas payés aux producteurs sont la principale cause de l'abandon de parcelles de café.

H 3 : la majorité des plantations de café abandonnées ont été reconverties en d'autres cultures pérennes.

H 4 : l'inaccessibilité de la main d'oeuvre influence négativement les investissements dans les caféières.

H 5 : la pratique des cultures telles que l'hévéa et le palmier à huile (cultures concurrentes) influence négativement les investissements en caféiculture.

CHAPITRE 1 : REVUE DE LITTERATURE

1. CONTEXTE ECONOMIQUE ET SOCIAL DE LA PRODUCTION DE CAFE EN CÔTE D'IVOIRE

1.1. Zones de production

La culture du caféier se retrouve sur l'ensemble de la zone forestière de la cote d'Ivoire qui présente des conditions pédoclimatiques favorables à son développement (Annexe 1). Les régions de production de café sont regroupées en 5 grandes zones :

· l'OUEST (régions du Moyen Cavally et des Montagnes) : c'était la région de production la plus importante avec une production de 72 980 tonnes en 2001. Elle regroupait 26,2% des ménages agricoles produisant du café en côte d'ivoire (RNA, 2001). Toutefois, depuis l'éclatement de la crise politico militaire en 2002, l'on ne dispose pas de données statistiques officielles récentes sur la production et la commercialisation du café dans cette zone.

· le CENTRE-OUEST (régions de la Marahoué, du Fromager et du Haut Sassandra)  : c'est la deuxième zone de production de café avec une production d'environ 50 900 tonnes en 2006, soit 42% de la production nationale (Source : Base de données Observatoire café-cacao). Elle regroupe près de 23,2% ménages produisant le café. La production de cette zone dépend en grande partie de la production dans le département de Daloa.

· le SUD-OUEST (région du Bas Sassandra) : cette zone, qui a produit 17056 tonne de café en 2006 (14% de la production nationale), connaît depuis quelques années de fortes reconversions des caféières en cultures d'hévéa et de palmier à huile.

· Le SUD (régions des Lagunes, de l'Agneby et du Sud Bandama). Cette zone a regroupe en 2001, 20,5% des ménages produisant du café en côte d'ivoire. Cette zone est dominée par le département de Divo qui a constitue 56% de sa production en 2006.

· l'EST (régions du Sud Comoé, du N'zi Comoé et du moyen Comoé) : c'est la plus ancienne zone de production de café du pays. Même si la production de café dans cette zone est en régression depuis plusieurs années, elle représente une part importante de la production nationale (environ 16 % de la production nationale).

1.2. Facteurs de production

1.2.1. Terre

Le développement agricole ivoirien, basé sur les cultures d'exportation a été fortement influencé par le libre accès à la terre, voulu et encouragé par le premier régime au pouvoir après l'indépendance. Cela a accéléré des mouvements migratoires des zones de savane ivoirienne et des pays voisins (Mali, Burkina Faso) vers les zones forestières en vue de l'acquisition de terres cultivables.

Il s'en est suivi une accélération du « modèle front pionnier », par la création de centaines de milliers d'hectares de nouvelles plantations de café et de cacao par les migrants (surtout), après abattage de la forêt primaire (Colin, 1987). Selon l'Ex-DCGTX, de 1955 à 1990, la population rurale a été multipliée par quatre (4) et l'espace forestier divisé par quatre (4). Aussi, les superficies plantées sont passées de 1 347 000 ha en 1984 à plus de 2 500 000 ha en 1997 (MINAEF, 1984 et MINEOF, 1997 cités par AGPKO, 2000). Pendant de temps les réserves forestières sont passées de 8,5 à 0,5 ha par habitant. Cette situation a été à la base de la hausse du coût d'acquisition de la terre, la baisse de la fertilité des sols et de nombreux litiges fonciers.

La raréfaction des réserves forestières tant au niveau global qu'au niveau de chaque exploitation, engendre de nombreux problèmes et bouleverse l'équilibre des systèmes productifs.

1.2.2. Travail

La quantité de travail dans une exploitation agricole dépend, outre la taille de l'exploitation, du système de production utilisé. En effet, la conduite d'une exploitation peut impliquer un besoin supplémentaire de travail (entretien, traitements phytosanitaires, soins aux plantations) et cela tant que de nouveaux facteurs ne transforment pas les techniques culturales. L'utilisation de la main-d'oeuvre et le type de manoeuvres diffèrent selon les groupes ethniques selon qu'on soit autochtone, allochtone ou étranger.

Les autochtones sont détenteurs de terre. Ils sont caractérisés par la disponibilité en terre et les possibilités de « vendre » cette terre contre rémunération de différente nature. Ils peuvent aussi « l'échanger » dans le cadre d'un contrat terre / travail en vue de satisfaire les contraintes de liquidité financière auxquelles ils sont soumis.

La main-d'oeuvre autochtone, moins abondante que la main-d'oeuvre allochtone ou allogène, s'emploie surtout dans les exploitations familiales et quelque fois dans des exploitations appartenant à un autre autochtone (non membre de la famille). Généralement, les exploitants autochtones, pour faire face à la raréfaction et aux coûts souvent élevés de la main-d'oeuvre, s'organisent en groupe d'entraide. Dans ce système, tous les membres du groupe se retrouvent, chaque un ou deux jour, dans l'exploitation d'un des leurs pour la réalisation des travaux champêtres.

Les allochtones Baoulé, une fois en possession de la terre, constituent des agrégats de campements relativement importants. La force de travail dont ils disposent y est concentrée et s'emploie rarement à l'extérieur. Ils utilisent lorsque c'est possible, la main-d'oeuvre occasionnelle comme permanente (Mossi), mais ils profitent également de l'apport de main-d'oeuvre que représente la force de travail des jeunes Baoulé ayant de près ou de loin des liens de parenté avec eux.

Les Burkinabés : parmi ces migrants, on peut distinguer les planteurs dernièrement arrivés et ceux installés depuis de longues dates (avant 1980).

Les burkinabés installés depuis de longues dates ont bénéficié d'une plus grande disponibilité en terre compte tenu du besoin croissant des autochtones en force de travail. Par la suite, ils ont pu, par leur statut privilégié de pionniers, bénéficier d'une partie de la force de travail des migrants arrivés après eux.

Les jeunes burkinabés qui arrivent, peuvent espérer accéder à la terre, s'ils s'emploient comme salariés permanents chez un autochtone. Ils doivent en outre consacrer une partie de leurs forces de travail aux planteurs qui les accueillent et les protègent. Sur leur temps de travail résiduel, ils peuvent cultiver des vivriers sur des terres prêtées.

1.2.3. Capital d'exploitation

Dans le cadre de notre étude, les investissements auxquels nous nous sommes intéressé, porteront sur l'utilisation des produits agro chimiques et les créations de nouvelles parcelles et l'adoption de matériel végétal sélectionné.

Ø Le matériel végétal

Pour la plantation de leurs parcelles, les paysans utilisent soit du matériel végétal sélectionné issu de centres de recherche agronomique, soit du matériel provenant directement d'anciens vergers.

Selon MOSSU (1990), la sélection de matériel végétal repose sur des critères de vigueur, de précocité, de productivité, de grosseur, de qualité des cerises et de comportement vis à vis des maladies et d'attaques d'insectes. Ils sont généralement appropriés aux conditions climatiques et aux techniques culturales.

La plupart des caféiculteurs en Côte-d'Ivoire exploitent leurs parcelles de façon traditionnelle, utilisant très peu d'intrants notamment en ce qui concerne le matériel végétal sélectionné. Ce qui accentue la faible productivité des exploitations (HAÏDARA, 2001). C'est généralement suite à des campagnes de soutien de la part de l'Etat, que ces derniers utilisent du matériel sélectionné.

Ø Les Engrais

L'objectif de la fertilisation est double : assurer les besoins nutritifs des arbres et conserver les équilibres minéraux et organiques du sol pour le maintien de sa structure et de sa fertilité. Selon CAMBRONY (1979), l'emploi des engrais minéraux et organiques en caféiculture est l'ultime et décisif élément technique à mettre en jeu pour l'amélioration de la productivité des caféiers. Mais il doit être rentabilisé par un choix judicieux et une application à des plantations bien conduites et bien entretenues.

Ø Les produits phytosanitaires

C'est la catégorie d'intrants la plus utilisée en caféiculture en Côte d'Ivoire. Sur les jeunes plantations, une surveillance phytosanitaire doit être régulièrement effectuée car des dégâts d'insectes qui, sur des arbres adultes, seraient sans grand danger, peuvent s'ils se multiplient sur de jeunes arbustes, compromettre gravement leur développement (MOSSU, 1990). Le maintien d'une plantation en bon état de production nécessite donc des traitements phytosanitaires réguliers.

Le café connaît peu de problèmes phytosanitaires. Le traitement des scolytes des grains se fait avec l'Endosulfan. Mais la recherche estime que 2% des paysans seulement font le traitement car les attaques sont imperceptibles. Les perspectives de lutte intégrée sont intéressantes à ce niveau parce qu'ils existent des ennemis naturels qui limitent leur expansion. La lutte intégrée fait place à la lutte biologique naturelle qui est relayée, quand les taux de dégâts évoluent au-delà de certains seuils économiques, par l'emploi de pesticides appropriés (HAÏDARA, 2001).

1.3. Encadrement

Depuis la restructuration des services agricoles en Côte d'Ivoire en 1993, les pouvoirs publics ont créé une société unique de vulgarisation agricole, ANADER, reprenant les activités de trois structures dissoutes : Ex-SATMACI (encadrement café/cacao), Ex-CIDV (encadrement vivrier), Ex-SODEPRA (encadrement des productions animales). Les structures dissoutes avaient une approche de vulgarisation sectorielle et intégrée bâtie autour des cultures de rente. Le conseil individuel était privilégié. Ces structures se chargeaient de la distribution des intrants (semences, engrais) et du crédit agricole.

L'ANADER intervient dans la filière café au niveau de la production et la diffusion de matériel végétal à partir de ses CBC. Elle intervient également dans la vulgarisation d'innovation, notamment du matériel végétal plus performant, des pratiques culturales plus intensives.

Depuis sa privatisation 1999, les prestations de l'ANADER sont devenues payantes de sorte qu'il est difficile pour les producteurs de café de la solliciter son aide. Les producteurs n'ont en général recourt à cette structure que pour l'achat de matériel végétal.

1.4. Cultures concurrentes

Sur l'ensemble de la zone de production du café, la culture qui a fait le plus concurrence au café est le cacao. La production et la commercialisation des deux cultures sont étroitement imbriquées ; les mêmes producteurs et les mêmes intermédiaires s'occupant des deux. En dehors du cacao, il existe un certain nombre d'autres cultures concurrentes plus ou moins importantes qui varient selon la région.

Le tableau 1 présente les cultures concurrentes majeures.

Tableau I : Cultures concurrentes majeures dans les régions caféières

Régions

Cultures pérennes

Cultures annuelles

Ouest

Cacao

Hévéa

Riz

Manioc

Centre ouest

Cacao

Hévéa

Riz

Sud ouest

Cacao

Hévéa

Palmier à huile

Riz

Manioc

Banane plantain

Est

Cacao

Hévéa

Palmier à huile

Riz

Manioc

Banane plantain

Source : LMC (1997)

Après le cacao, les plus importantes cultures pérennes concurrentes du café sont celles du palmier à huile et de l'hévéa.

Dans le département d'Aboisso (Est) en particulier, les cultures concurrentes les plus importantes sont le palmier à huile et l'hévéa. L'importance du palmier à huile vient du fait que cette culture bénéficie de la proximité d'une huilerie (huilerie d'Ehania), facilitant l'écoulement des produits. Par ailleurs, le second plan palmier mis en place par l'Etat à partir de 1985, a favorisé la reconversion de nombreuses caféières en palmeraies. L'hévéa, introduit dans le département depuis les années 1980, n'a vraiment émergé que dans les années 2000 et a commencer à exercer une concurrence aux autres cultures pérennes et plus particulièrement au café.

1.5. Gestion de la filière café cacao

Apres la libéralisation des filières café et cacao et la dissolution de la Caistab, l'Etat ivoirien a mis en place de nouvelles structures de gestion des filières :

Ø l'ARCC, structure étatique crées le 10 octobre 2000, donc la fonction principale est d'assurer la régulation administrative des filières ;

Ø la BCC, structure privée de type particulier, autonome, interprofessionnelle, créée le 25 juillet 2001, chargée d'assurer la régulation commerciale des filières. Le conseil d'administration de la BCC est constituée par les producteurs pour les deux tiers et par les exportateurs pour le tiers ;

Ø le FRC, personne morale de droit privé de type particulier, a été crée en octobre 2001. Il est chargé d'assurer la régulation financière et le contrôle des opérations d'achat et d'exportation du café et du cacao ;

Ø le FDPCC, institue par l'ordonnance du 31 janvier 2001. Il a pour missions essentielles le financement des coopératives, le financement du développement rural (pistes, infrastructures), l'organisation des producteurs, l'appui à la chambre d'agriculture ;

Ø le FGCCC, institutionnalisé et agréé comme établissement financier en décembre 2001. Il avait initialement pour tâche de garantir les prêts octroyés par les banques commerciales aux coopératives. Depuis 2002, il a été transformé en un établissement bancaire lui permettant de faire du crédit direct aux coopératives.

1.6. Acteurs de la filière

Ø Producteurs

La production de café est essentiellement l'oeuvre des petits exploitants. Leurs exploitations, de type familiale, sont conduites de manière extensive, avec utilisation de très peu d'intrants chimiques. Au nombre de 382 242 en 2001 (RNA, 2001), les producteurs disposent en moyenne d'une superficie comprise entre 1,5 et 5 ha, avec de faibles rendements (entre 250 et 300 kg\ha). Par ailleurs, le verger caféier est vieillissant avec 65% des plantations qui ont plus de 25 ans (BDPA, 2007). Ces caractéristiques des exploitations limitent la production au niveau des producteurs individuels. De ce fait, ils n'arrivent pas à obtenir les quantités de produit pouvant permettre d'assurer individuellement les différentes étapes de la commercialisation.

L'EST de la Côte d'Ivoire est caractérisés par la forte proportion de « grands planteurs de café » ayant plus de 10 ha de café. La plupart des exploitation sont conduites en faire valoir directe.

Ø Coopératives

Les coopératives présentes actuellement dans la filière café sont issues d'anciens groupements de producteurs (GVC, UGVC) ou de nouvelles structures. Elles ont été créées dans le cadre de la nouvelle loi coopérative n° 97-721 du 23 décembre 1997. Les coopératives ont été créées afin que les planteurs acquièrent un certain contrôle de la commercialisation de leurs produits. Par conséquent ils pourraient bénéficier d'une certaine plus-value et ne pas subir la loi des pisteurs. Les coopératives collectent généralement le produit auprès de leurs membres pour ensuite le vendre aux exportateurs.

Les coopératives peuvent être financées par les exportateurs. Mais compte tenu de leurs tonnages relativement faibles et des risques élevés d'impayés au sein de cette corporation, les niveaux des crédits qui leur sont octroyés sont faibles. Cette insuffisance de financement, mais aussi le souci de minimiser les risques liés à la fluctuation des prix, conduisent les coopératives à acheter les produits de leurs membres à crédit.

Ø Pisteurs

Les pisteurs sont les acteurs traditionnels de la collecte des produits et les principaux intermédiaires entre les producteurs et les traitants. Ils achètent les produits aux planteurs puis les acheminent vers les magasins des traitants. Les pisteurs reçoivent des traitant des camionnettes et le financement nécessaire pour l'achat des produits auprès des producteurs. A la différence des coopératives, les pisteurs achètent généralement les produits au comptant ; ce qui leur donne un réel avantage.

Ø Traitants

Les traitants achètent le café aux pisteurs et dans certains cas aux coopératives puis les revendent aux exportateurs. Les traitants sont traditionnellement liés aux l'exportateurs qui leur fournissent le préfinancement nécessaire. Ils sont alors sûrs de vendre leurs produits, puisque les exportateurs doivent acheter celui-ci pour récupérer les avances consenties.

Ø Exportateurs

Les opérations d'exportation sont menées par des sociétés privées d'exportation qui exportent également du cacao. Ces sociétés remplissent une fonction logistique et commerciale. Ils assurent le conditionnement, le stockage et exécutent l'exportation proprement dite. Les exportateurs s'approvisionnent en général auprès des traitants ou des coopératives. Toutefois certains d'entre eux possèdent des magasins dans les villages et peuvent même avoir leurs propres plantations. En 2005, on a dénombré 86 exportateurs qui ont exporté au total 110 000 tonnes de café.

2. INVESTISSEMENTS EN AGRICULTURE

2.1. Définition et concepts

Les économistes ont reconnu depuis longtemps que l'investissement est une importante source de productivité et de croissance économique. Son importance fondamentale a suscité de nombreux travaux de recherche (techniques et empiriques) qui ont exploré le lien existant entre l'investissement, la productivité et la croissance économique.

L'investissement est souvent considéré comme étant l'achat de biens matériels qui contribuent à la production actuelle et future. De ce fait, cette notion était déjà présente dans les premiers travaux analytiques de Cobb-Douglas (1928), de Tinbergen (1942), de Solow (1956, 1957). Ces derniers ayant été parmi les premiers à utiliser une « fonction de production» pour décrire la relation existant entre la production d'une économie et les « intrants primaire », c'est à dire le capital matériel et le travail (STIROH, 2000). KOUADIO et al. (2000) abordent dans le même sens en indiquant que l'investissement consiste en l'acquisition d'équipements ou de main d'oeuvre supplémentaire par l'entreprise en vue de maximiser son profit par une hausse de production dans le futur.

2.2. Investissements et production agricole

L'investissement agricole consiste en l'acquisition de moyens de production additionnels (équipements agricoles, capital fixe, capital circulant ou main-d'oeuvre agricole) par l'exploitant agricole en vue d'une augmentation de sa production (KOUADIO et al., 2000).

Les équipements agricoles sont constitués par le petit outillage (daba, machette, lime, seau, sécateur, etc.) à durée de vie limitée par rapport au cycle de production (moins d'un an, en général). Le capital fixe est constitué par la terre achetée (propriété définitive ou sur une longue durée) et les équipements lourds ou durables à durée de vie supérieure au cycle de production (plus d'un an en général). Il s'agit, par exemple, des engins à traction humaine, animale et à moteur et des bâtiments. Le capital circulant est constitué par les fertilisants, les produits phytosanitaires, les semences et les plants.

Les cultures du caféier, aussi bien dans leur phase d'établissement que dans leur phase d'exploitation, sont des cultures pour lesquelles les opérations agricoles peuvent être effectuées entièrement avec le simple petit outillage d'un agriculteur sans nécessiter d'investissement matériel onéreux. Elles sont en cela parfaitement adaptées à la culture familiale. La mécanisation et l'utilisation de gros matériels ne peuvent intervenir que de manière très limitée et ne peuvent intéresser que des exploitations importantes. Il peut en particulier être fait appel à la mécanisation pour certains travaux de préparation du terrain de plantation (abattage, tronçonnage et débardage des arbres de la forêt), mais l'entretien ultérieur de la plantation, de même que la récolte, ne nécessite que de la main-d'oeuvre. Seuls les traitements phytosanitaires, lorsqu'ils doivent être faits par le planteur, exigent un équipement spécial. Mais cet équipement ne réclame, pour la petite plantation familiale, qu'un matériel de traitement très modeste.

Le traitement de la récolte enfin, en dehors des transports qui justifient pour une plantation d'une certaine importance l'utilisation de véhicules ou d'engins, n'implique d'investissement important que pour le séchage lorsque l'utilisation de séchoirs artificiels est nécessaire. Pour une exploitation familiale, le séchage solaire est généralement satisfaisant et le traitement de la récolte n'exige qu'une installation simple qui peut être réalisée à très peu de frais avec des matériaux locaux.

2.2.1. Intensification

La notion d'intensification a une dimension très large. Elle englobe l'environnement économique, financier, agronomique et technique de nature à favoriser une augmentation de la production par unité de ressource rare (NKENDAH, 1999). En agriculture de manière générale, elle fait référence à la quantité de capital ou de travail investie par unité de surface cultivée (OUEDRAOGO, 2005).

L'intensification peut être décrite comme étant le processus qui doit aboutir de façon durable à des rendements agricoles plus élevés. Ce processus est caractérisé par l'amélioration de l'efficacité de l'utilisation des intrants internes (le travail, les engrais organiques) et les intrants externes tels que les engrais minéraux (TEME et al., 1996). L'intensification vise l'obtention de rendements élevés et dépend donc des investissements menés pour améliorer la qualité de la terre (NYEMECK al, Op. cit.). Pour AGKPO (2000) l'intensification consiste en une utilisation rationnelle des facteurs de production sur la base de l'utilisation des résultats du progrès technique en agriculture en vue d'améliorer les rendements à l'hectare.

En économie générale, on dit qu'une technique est « intensive en travail » ou « intensive en capital » si la quantité de travail ou de capital utilisé par unité de production est importante (AGKPO, 2000). Ainsi, pour Couty cité par OUEDRAOGO (op cit), une agriculture intensive est celle qui utilise beaucoup de facteurs de production autres que la terre. L'intensification correspond donc pour une quantité de terre donnée, à un accroissement de travail et ou de capital. On parlera alors d'un système de production intensif en travail (respectivement en capital) lorsque pour accroître la production et donc la productivité par unité de surface, on a recours à plus de travail (respectivement plus de capital par unité de surface). Pour les systèmes intensifs en travail et en capital, l'augmentation de la production se fait par l'accroissement des deux facteurs. L'intensification peut également se faire par l'augmentation de la productivité du travail par l'accroissement du capital investi; c'est le cas pour les grandes exploitations fortement mécanisées des zones tempérées.

Selon RUF et STESSELS (1986), l'intensification en caféiculture ivoirienne ne s'amorce effectivement qu'en situation de « blocage foncier ». Cette intensification selon ROUX et DURIS (1995), est avant tout exigeante en main d'oeuvre, mais nécessite également le respect des itinéraires techniques.

Au niveau de la main d'oeuvre, les besoins se répartissent au niveau de :

· la pépinière (en année N-1 et N1) qui représente 20 à 30 journées de travail (JT). Elle exige un travail soigné afin d'obtenir des plants vigoureux.

· -l'installation de la plantation (en année N1 à N3). C'est la phase la plus exigeante en main d'oeuvre, surtout pour la préparation du terrain et la plantation avec 100 à 200 JT/ha. Les 2 ou 3 années suivantes, le nombre de journée de travail est compris entre 50 et 60.

· l'exploitation (à partir de N3) : à ce stade, deux types de travaux sont à prévoir ; à savoir :

-les travaux d'entretien et d'égourmandage (40 à 60 JT/ha) qui sont constants chaque année. A cela, il faut ajouter les travaux de recepage toutes les 5 récoltes, soit 10 à 15 JT/ha pour le recepage et 5 à 7 JT/ha pour la coupe du tire sève et la sélection des rejets.

-les travaux de récoltes qui sont directement proportionnels à la production et peuvent donc nécessiter de la main d'oeuvre supplémentaire.

Au niveau de l'itinéraire technique, l'ANADER préconise la conduite en croissance libre avec recépage avec une densité de plantation de 1 333 pieds/ha. L'application d'intrants est un élément déterminant pour l'accroissement des rendements. Ces intrants sont de différents types : les herbicides, les produits phytosanitaires et les engrais (cf 1.2.3.).

2.2.2. Replantation-plantations

La replantation consiste à remplacer une plantation, a priori âgée, déclinante, par une nouvelle (RUF F 2000). Elle prend également en compte l'installation de plantations après défrichement de jachère. RUF F et ALLAGBA (2001) définissent donc la replantation comme une plantation privée de « rente forêt » (sols appauvris, pression d'adventices, attaques de termites et pression parasitaire accrue).

Il existe deux méthodes principales de replantation en caféiculture qui sont : la replantation par phases et la replantation par arrachage total. La replantation par phases ou progressive consiste à replanter par phases une même exploitation sous de vieux caféier. Les anciens pieds ne sont pas abattus et servent d'ombrage aux nouveaux plants jusqu'aux premières récoltes. Après quoi, ils sont détruits jusqu'à ce que la caféière soit totalement renouvelée. Cette méthode de replantation permet le maintien d'un rendement de transition, mais est techniquement plus difficile à réaliser. Aussi, la propagation de maladies et d'insectes y est plus facile et pourrait anéantir tous les efforts consentis.

La replantation par arrachage total consiste en un défrichement total de l'ancienne plantation de caféiers puis l'installation d'une nouvelle en remplacement. Avec cette méthode, l'on abandonne des revenus existants pour attendre les premières récoltes après trois (3) ou quatre (4) ans. Toutefois, les bananiers et autres cultures qui servent d'ombrage fournissent des compléments alimentaires d'une grande importance et souvent des revenus non négligeables. Cette technique est assez onéreuse et demande de grande disponibilité en plants et en temps de travail. Elle a cependant le mérite de permettre une renouvellement rapide de l'ancienne plantation et donc l'obtention d'une augmentation de production en un laps de temps assez court.

La replantation est une pratique très peu utilisée par les paysans. Ces derniers préfèrent toujours les extensions de parcelles, ce qui pourrait justifier le niveau élevé de destruction de la forêt ivoirienne (NYEMECK et al, op. Cit). Aussi, la décision de replantation intervient rarement avant que les forêts accessibles ne soient totalement défrichées Les raisons qui poussent les paysans à étendre leur parcelle sont diverses. Parmi ces raisons, on peut citer le besoin de sécurisation foncière, l'attente de revenu plus élevé et le vieillissement des parcelles de caféier.

En effet, tant que la terre et la forêt sont accessibles, la durabilité des revenus est assurée par de nouvelles plantations créées après défrichement de forêt. C'est l'époque de migrations et des « fronts pionniers » avec deux grands avantages. Tout d'abord la terre est en général facile d'accès, peu chère : la rente foncière est donc faible et il y a peu de barrières à l'investissement humain dans les cultures pérennes. Ensuite, la forêt apporte le plus souvent des garanties de croissance rapide des cultures pérennes à moindre coût (peu de mauvaises herbes après le défrichement, matière organique disponible, protection contre le vent et les aléas climatiques, bonne pluviométrie utile, souvent peu de maladies et de dégâts au premier cycle de plantation, etc.). C'est la « rente forêt », ayant pour fonction de diminuer les coûts de l'investissement dans la culture pérenne et d'augmenter les rendements, donc les revenus.

Cependant, l'établissement de nouvelles parcelles ne peut se faire sans aucune contrainte. La raréfaction des terres cultivables et des forêts, comme c'est le cas dans l'EST de la côte d'ivoire, en est le premier obstacle. Aussi, faut-il ajouter que, même en présence de terre, la disponibilité et le coût de la main-d'oeuvre constituent des facteurs déterminants au lancement de cette opération (HAÏDARA Op. Cit).

2.3. Déterminants potentiels des investissements en production agricole

La littérature a permis d'identifier plusieurs facteurs susceptibles d'expliquer la décision des producteurs d'investir ou non dans la production agricole. Ils ont été classés selon leur nature.

2.3.1. Déterminants sociaux

Age du planteur

L'âge de l'exploitant peut avoir une influence sur la probabilité d'utilisation des intrants et de la plantation dans les deux sens. Selon MAROU (1999) les paysans âgés ont généralement plus d'expérience, à même de les pousser à essayer une nouvelle technologie. Mais l'age avancé peut être source de réactions réfractaires à tout changement. Les jeunes sont généralement les premiers adoptants de nouvelles technologies à cause de leur courage et leur goût de l'aventure (MAROU, op. cit.). L'âge peut jouer un rôle important en ce sens que les plus jeunes, ayant très peu de charges en général seraient plus aptes à prendre des risques pour l'acquisition de certains inputs.

Par contre, certains auteurs comme SYLLA (2000) estiment que les producteurs les plus âgés, en plus de leur expérience, détiennent un capital plus solide et sont donc capables de réaliser des investissements dans leurs plantations. De plus, les études menées par AGKPO (2000), sur l'adoption des produits agro pharmaceutiques par les cacaoculteurs des régions de Montagnes, du Haut Sassandra et du Bas Sassandra, ont montré que les plus grands utilisateurs d'intrants étaient les plus âgés.

Origine ethnique du planteur

HAIDARA (2001), dans son étude sur les déterminants de l'adoption des pesticides en caféiculture et en cacaoculture a montré que la variable origine du planteur était la plus importante dans la décision du paysan d'utiliser les produits agro pharmaceutiques. En outre, être non originaire de la zone de production augmenterait significativement la probabilité d'emploi des pesticides ainsi que leur quantité probable utilisée par hectare. Par contre, selon SYLLA (op. cit.), les autochtones font l'objet de plus d'égard vis à vis de la vulgarisation et surtout des politiques en vigueur ; ce qui contribuerait à stimuler l'investissement dans leurs parcelles.

Le niveau d'instruction

Pour NYEMECK et al. (2001) l'instruction peut agir sur l'efficacité technique des exploitants, mais aussi sur le choix d'allocation des facteurs entre les différents emplois. Selon YIFU cité par ATSE (1997), le niveau d'instruction du paysan peut lui permettre de mieux apprécier les éléments qui accompagnent l'adoption d'une technologie et d'être à l'abri de certaines erreurs. Aussi, SYLLA (op. cit.) affirme qu'un paysan instruit a une capacité à mieux comprendre et à appliquer de nouvelle technique qu'un paysan analphabète.

2.3.2. Déterminants économiques

Accessibilité de la terre

La création de nouvelles plantations passe avant tout par une disponibilité de terre ou de forêt. Autrement dit, un exploitant peut projeter d'augmenter ses surfaces cultivées tant qu'il dispose de portion de forêt ou tant qu'il peut s'en procurer (HAÏDARA, 2001). Aussi, RUF et ALLAGBA (2001), dans leur étude sur les difficultés de replantation en cacaoculture en côte d'Ivoire, ont montré qu'au cours des années 50, le premier déterminant de la plantation est l'accès à la forêt.

Accès au crédit

Le crédit concourt à l'accroissement de la disponibilité financière en début de campagne. Il permet ainsi de desserrer les contraintes financières qui pèsent souvent sur les producteurs pour l'acquisition de certains inputs (HAIDARA, 2001). Le crédit peut par conséquent accroître la probabilité d'utilisation d'intrants agricoles et de Main d'oeuvre salarié.

La relation positive entre l'accès au crédit et l'adoption de nouvelles technologies est appuyée par SHAKA et FLINN cités par ATSE (op. cit.). Ils concluent, aux termes de leur étude, que la probabilité d'adoption des fertilisants passe de 0,66 à 0,34 lorsqu'on supprime le financement extérieur

Prix

La baisse des prix au producteur est un facteur très déterminant dans l'utilisation des produits phytosanitaires sur les plantations de cacao (FLEISHER et al.,1998).

Ainsi, HAÏDARA (2001), dans son étude sur les Déterminants socio-économiques des investissements en caféiculture et cacaoculture ivoirienne, a montré que le niveau des investissements en produits agro pharmaceutiques avait baissé entre 1998/1999 et 1999/2000, après la chute des prix du cacao. FLEISHER (Op. ci.) souligne que cette chute des prix au niveau des producteurs a freiné l'expansion des surfaces cultivées.

Dans leur étude sur l'analyse des filières des pesticides en Côte d'Ivoire, FLEISHER et al., (Op. cit.) indiquent que les augmentations des prix servent à inciter les producteurs à intensifier leur production et à renouveler leurs investissements. Cependant, certains auteurs tel que RUF pensent que la baisse des prix au producteur contribue surtout à faire défricher les forêts et créer de nouvelles parcelles. Dans ce cas, cette baisse conduirait aux mêmes effets que la hausse : la course à la forêt.

RUF et STESSELS (1986), quant à eux soutiennent qu'un relèvement du prix au producteur ne favorise pas le choix d'investir dans du matériel sélectionné. Ainsi, l'augmentation de prix ne jouerait pas en faveur d'une intensification par modification des techniques d'entretien et augmentation du temps de travail à l'unité de surface. Ils justifient leur position par le fait que l'augmentation de prix améliore dans les mêmes proportions les taux de rentabilité de l'extensif et du semi intensif. Il ne peut, donc pas à lui seul, favoriser un processus d'intensification.

Revenu du planteur

La disponibilité financière des producteurs est très déterminante dans la capacité à traiter ou non les parcelles. Théoriquement cette variable encouragerait le paysan dans sa pratique agricole. Selon DIARRA cité par AGKPO (op. cit.), plus le paysan perçoit un revenu agricole important, plus sa propension à accroître sa production, donc à investir est grande. Selon SYLLA (2000), le revenu du paysan lui permet de faire face à un ensemble de dépenses nécessaires pour l'adoption d'une nouvelle technologie. Plus le revenu du paysan est important, plus il est à l'aise pour adopter l'innovation.

Accessibilité de la main d'oeuvre

Elle prend en compte la main d'oeuvre salarié ainsi que la main d'oeuvre familiale participant aux activités agricoles. Selon HAÏDARA (op. cit.), la création de nouvelles parcelles se heurte souvent à un manque de force de travail dans l'exploitation. Or, c'est une opération qui exige précisément un nouvel investissement en travail. Ainsi les exploitations disposant d'une main-d'oeuvre abondante seraient plus motivées à étendre leur superficie que les exploitations « pauvres » en main-d'oeuvre. Cette idée est soutenue par SYLLA (op. cit.) qui pense que le nombre d'actifs agricoles peut être un frein à la création d'une nouvelle parcelle sachant que la plantation demande un effort important pour l'entretien.

RUF (1980) a montré que au centre ouest de la Côte d'Ivoire, le désherbage des vieilles caféières par les Bétés ne se faisait que l'année où ils disposaient d'une main d'oeuvre contractuelle plus importante. CHALEARD (1989) quand à lui, dans son étude sur les risques en agriculture de plantation à Agboville (Côte d'Ivoire), a montré que l'inaccessibilité de la main d'oeuvre avait contribué à une baisse de près de 10 % de la production de café et de cacao. Il ajoute par ailleurs que la l'accessibilité de la main d'oeuvre influe particulièrement sur la production de café à cause de l'exigence de cette culture en travail.

Nous nous attendons à ce que la disponibilité de la main d'oeuvre influence positivement la décision du paysan d'investir dans l'entretien de ses plantations de café.

Age de la plantation

Avec l'age, les rendements des plantations connaissent une baisse naturelle. L'on pourrait alors penser que les propriétaires des parcelles les plus âgées, seraient beaucoup plus enclins à investir dans leurs vieilles plantations pour en améliorer la productivité. De plus, les veilles plantations étant plus exposées aux maladies et attaques d'insectes, seraient beaucoup plus enclins à utiliser les produits phytosanitaires que les détenteurs de jeunes parcelles de cacaoyer.

Taille de la plantation

A travers leurs études effectuées respectivement dans la province Shoa en Ethiopie, KEBEDE et al. cités par ATSE (op. cit), , ont trouvé que la taille des exploitations est la variable significative dans la décision du paysans d'utiliser e des pesticides et des fertilisant.

Toutefois, vu le coût élevé des produits phytosanitaires, il nous paraît plus simple pour les petits exploitants (ayant besoin de petites quantités) d'acheter les intrants contrairement aux grands propriétaires. Cependant les petits propriétaires (avec les rendements faibles observés) disposant de revenus très faibles seraient-ils en mesure de se procurer les produits.

Cultures concurrentes

Depuis leur première diffusion en Côte d'Ivoire en tant que plantation, le café et le cacao sont devenus des cultures complémentaires et concurrentes (RUF et STESSELS ,1986). Aussi, le « boom cacao » des années 1970 a eu pour corollaire un déclin de la production de café. Ils expliquent cela par le prix du café trop faible par rapport au prix de la culture concurrente qu'est ce cacao. Ils ont par ailleurs montré que les temps de travaux par hectare et par tonne de produit, étaient plus élevés pour le café que pour le cacao (environ 40%). Il s'en donc suivi une conversion des extensions café au profit des extensions cacao.

Avec la crise que traverse le café, on assiste à l'avènement d'autres cultures concurrentes du café. Les plus importants sont le palmier à huile et l'hévéa (LMC, 1997). L'impact de ces cultures sur le café est variable d'une région à l'autre mais est plus prononcé dans le sud ouest de la Côte d'Ivoire (BNETD, 2004). Ainsi, il ressort de l'étude de NYEMECK et al.(op. cit.) que les paysans préfèrent allouer prioritairement les temps de travaux familial et les groupes d'entraide en faveur des cultures qu'ils jugent plus rentables. Cela ne permettait pas d'effectuer certaines activités liées au café et affectait négativement l'efficacité technique des exploitations.

CAPITRE 2 : PRESENTATION DU DEPARTEMENT D'ABOISSO

1. SITUATION GEOGRAPHIQUE

Le département d'Aboisso est situé au Sud-Est de la Côte d'Ivoire, plus précisément à 116 Km d'Abidjan et à 60 Km de la frontière du Ghana.

En 1961, par la loi n° 61-4 du 4 janvier 1961 et le décret du 3 janvier déterminant le nombre et les limites territoriales des sous-préfectures de la Côte d'Ivoire, Aboisso fut érigée en sous-préfecture. Elle a été érigée en commune le 9 janvier 1978 par la loi n° 78-07. Elle est devenue chef lieu de région du Sud Comoé depuis le 15 janvier 1997 par le décret n° 97-19. Le département d'Aboisso couvre une superficie de 4662,1713 Km². Comme l'indique la figure 1, il est limité :

-au Nord, par les département d'Abengourou et d'Alépé

-au Sud, par le département d'Adiaké

-à l'Est, par la république du Ghana

-à l'Ouest, par le département de Grand-Bassam.

Figure 1: Présentation du département d'Aboisso

2. MILIEU NATUREL

2.1 Relief

Le relief du département d'Aboisso est très accidenté, notamment dans la partie Nord Est (dans les s/p d'Ayamé et de Bianouan) et à l'Est (dans la s/p de Maféré). Ce relief, très accidenté rend difficile les travaux champêtres, la création et l'entretien des pistes rurales, si bien que les populations éprouvent d'énormes difficultés à évacuer leurs productions. Mais malgré le caractère accidentel du relief, cette zone reste un pôle important de l'agriculture en Côte d'Ivoire.

2.2 Hydrographie

Le département d'Aboisso est drainé par un cours d'eau principal, la Bia, qui la traverse du nord au sud. Cependant il est arrosé par de nombreuses rivières que sont les affluents de la Bia et la Tanoe. On rencontre :

-sur la rive droite de la Bia : la rivière Sogan au nord de la s/p de Bianouan ; les rivières Temin, Abroussué et Soumié dans la s/p d'Aboisso;

-sur la rive gauche de la Bia, les affluents sont plus nombreux ; Ambroran, Koun, Alouba dans la s/p d'Ayamé ; N'djoma dans la s/p d'Aboisso

-à côté du bassin de la Bia, on note une légère incursion de la lagune Aby dans la partie sud formant le complexe Aby-Tendo-Bia et l'océan atlantique autour desquels est articulé le territoire. On note la construction des barrages d'Ayamé 1 et 2 sur la Bia dans la s/p d'Ayamé. Cette situation a pour corollaire le développement de la pêche artisanale et la pratique de la pisciculture par les riverains.

2.3 Sols

Les sols du territoire du département d'Aboisso appartiennent au groupe des sols férralitiques fortement lessivés en base sous forte pluviométrie. Ces sols restent donc de qualité chimique médiocre, bien que généralement profond. On rencontre:

-des sols férralitiques sur roches éruptives et métamorphiques (granite, schistes et roches basiques), à bonne rétention d'eau. Ils conviennent aux cultures pérennes et annuelles notamment la banane plantain, les vivriers, le palmier à huile, le caféier et le cacaoyer;

-des sols férralitiques sur sables tertiaires : la mauvaise qualité de ces sols se trouve compenser par leur profondeur suffisamment importante, permettant ainsi la culture du café, du cacao, du palmier à huile et l'ananas;

-des sols développés sur sables quaternaires sur lesquels seule la culture de cocotier est réalisable. Ces sols sont retrouvés le long du littoral et aux pourtours de la lagune Aby;

-des sols hydromorphes beaucoup moins étendu. Il s'agit des vallées et des bas-fonds. Les cultures de bananier et de riz peuvent y être pratiquées sous réserve de drainage.

2.4. Climat

Le département d'Aboisso bénéficie d'un climat chaud et pluvieux de type équatorial (climat attiéen). Il se caractérise par l'abondance des précipitations avec une hauteur moyenne d'environ 1500 mm de pluie sur les dix dernières années. Il se présente par une forte humidité atmosphérique (moyenne annuelle 85%), par des températures élevées mais pas excessives, constantes tout le long de l'année (avec une moyenne de 25°7) et par de faibles amplitudes thermiques inférieures à 5°C. La durée de l'ensoleillement varie en moyenne entre 1500 et 2000 h/an.

Le climat est rythmé par 4 saisons de durées inégales. Le régime pluviométrique est de type bimodal avec deux (2) périodes arrosées, insérant 2 périodes de faible pluviosité appelées saisons sèches.

Autrefois bien marquées et régulières, les saisons sont perturbées ces dernières décennies. Toutefois, il convient de distinguer le découpage ci-après :

une saison sèche de Décembre à Février

une grande saison pluvieuse de Mars à Juillet

une petite saison sèche d'Août à Septembre

une petite saison pluvieuse d'Octobre à Novembre

2.5. Végétation

La végétation est constituée de forêts denses et de formation hydromorphes. La forêt dense est une formation fermée toujours verte d'où son nom de forêt dense sempervirente. Elle est caractérisée par des essences telles que l'Acajou, la Bassam.

Cette végétation, très tôt ouverte à l'agriculture de plantation se trouve en ce moment fortement humanisée. On y retrouve aussi des formations hydromorphes composées de forêts marécageuses et de mangroves occupant les vallées et les bas-fonds. Le palmier raphia est l'espèce végétale qui y prédomine.

A Aboisso, on retrouve des forêts classées d'une superficie totale de 1075ha:

-la forêt classée de Soumié de 725 ha;

-la forêt classée de Nègué de 350 ha.

Tous ces éléments physiques décrits plus haut font du département d'Aboisso, une zone favorable à la culture du café et du cacao piliers du développement économique du pays. Cependant la zone est sujette à une forte pression démographique.

3 MILIEU HUMAIN

3.1 Population

La population du département d'Aboisso est de 222 053 habitants (Recensement Général de la Population et de l'Habitat de l'année 1998), repartis dans 62 villages sur une superficie de 4662,1713 Km², soit une densité de population de 48 habitants/Km² équivalent à celle trouvée au niveau national. La forte pression démographique est due à la concentration de la main d'oeuvre agricole autour des importantes entreprises agricoles et agro-industrielles. Le département d'Aboisso a une population majoritaire autochtone que sont les Agni appartenant au royaume Sanwi.

A côté de cette population, il y a une population très hétérogène composé d'allochtones, dont les Baoulé, et d'allogènes : Burkinabés, Ghanéens, Togolais, Nigériens et Nigérians qui s'adonnent à diverses activités économiques dans la région.

3.2. Activités économiques

Les activités économiques dans le département d'Aboisso sont dominées par les cultures de rentes, principalement les cultures pérennes, ce qui fait d'Aboisso une zone agricole.

· Les cultures de rentes

Les cultures de rentes sont les principales cultures de la zone d'Aboisso. Ces cultures sont dominées par la culture du cacao avec de. En plus du café et du cacao, il existe de grandes superficies exploitées par des sociétés agro-industrielles dont la PALMCI.

· Les cultures vivrières

Elles sont destinées à l'alimentation familiale, le surplus étant vendu. Elles occupent une place de choix dans les activités agricoles. Les cultures vivrières sont dominées par la riziculture développée dans les bas-fonds, la banane plantain avec de très grandes superficies industrielles. Cependant la culture du manioc commence à gagner une place de choix, car le manioc est très bien vendu sur le marché.

· Autres activités

Les autres activités économiques sont principalement les cultures maraîchères, la production halieutique, l'élevage et le commerce.

CHAPITRE 3 :

METHODOLOGIE

La méthodologie de l'étude repose d'une part, sur une approche de terrain (enquête) et d'autre part, sur une approche conceptuelle pour l'analyse des données.

1. APPROCHE DE TERRAIN

1.1. Echantillonnage

1.1.1. Base de sondage

Cette étude utilise comme base de sondage la liste des villages d'Aboisso, répertoriés par la direction départementale de l'Agriculture d'Aboisso. C'est dans cette base qu'ont été choisis les villages dans lesquels se sont déroulées les enquêtes.

1.1.2. Taille de l'échantillon

La taille de l'échantillon de producteurs à enquêter a été définie de façon empirique en appliquant la loi normale. Cette dernière est une approximation de la loi binomiale et s'applique dans le cas des études sur des données biométriques des individus en agriculture et en zones rurales. Selon cette loi, pour une taille au delà de 30, la distribution des moyennes d'un échantillon peut être approchée par une loi normale sans condition sur la distribution des moyennes de la population mère. Aussi, les conclusions obtenues à partir de cet échantillon sont identiques à celles résultant d'échantillons issus d'une population normale, que la population étudiée soit normale ou non. On fait donc l'hypothèse que les pratiques culturales sont similaires au sein du département. Ainsi, dans le cadre de cette étude, l'effectif minimum retenu est de 30 producteurs pour chacune des 3 plus grande sous préfecture du département d'Aboisso ; soit une total de 90 producteurs à enquêter.

1.1.3. Répartition de l'échantillon

La répartition de l'échantillon s'est faite à deux niveaux :

1er niveau : les villages

Au niveau de la base de sondage, 8 villages ont été choisis à raison de 2 par sous-préfecture. Le choix s'est porté vers les villages abritant les coopératives les plus grandes en matières de commercialisation de café. On a donc supposé que ces villages regroupent les plus grands nombres de producteurs de café.

2ème niveau : les producteurs

Dans chaque village choisi, un minimum de 7 producteurs sera tiré au hasard de sorte à obtenir un total supérieur ou égale à 30 personnes par sous préfecture (cf. taille de l'échantillon).

Finalement, compte tenu des contraintes financières et du temps imparti à la réalisation des enquêtes, un total de 50 producteurs a été enquêté, reparti dans 5 villages.

1.2. Collecte d'information

1.2.1. Données primaires

Les données primaires ont été obtenues à partir d'une enquête qui s'est déroulée du 21 mai 2007 au 1er juin 2007. Cette enquête a concerné 50 paysans repartis dans 5 villages du département d'Aboisso. Les données ont été recueillies à travers un questionnaire d'enquête (Cf. annexe 2) qui a porté essentiellement sur :

Ø les caractéristiques socio-économiques de l'exploitant et de l'exploitation (âge, origine, niveau d'instruction, expérience dans la caféiculture, etc.);

Ø les facteurs de productions, leur évolution, leur disponibilité, leur niveau d'utilisation et leur mode d'accès;

Ø les comportements des producteurs dans la conduite de leurs exploitations (replantation, extension, abandon, entretien).

1.2.2. Données secondaires

Les données secondaires proviennent principalement de deux sources.

· l'une issue des bases de données statistiques de l'observatoire café-cacao du BNETD, du Ministère de l'Agriculture et de certaines structures de gestion de la filière café cacao (BCC, FDPCC)

· l'autre, obtenue à partir d'entretiens réalisés avec des experts de la filière café-cacao du BNETD, les agents de la Direction Départementale de l'Agriculture d'Aboisso, des structures de gestion de la filière café/cacao (BCC, FDPCC) et d'autre part avec des acteurs de la filière café (des traitants et des coopératives). Ces entretiens ont porté essentiellement sur l'environnement social et économique de la production caféière en Côte d'Ivoire.

2. APPROCHE CONCEPTUELLE

2.1 Cadre théorique

La décision du paysan face à une situation est fondée sur un ensemble de critères pour le choix de changement dans ses pratiques (NJANKOUA, 1999). Un certain nombre de théories et modèles ont été développés pour essayer d'expliquer le comportement décisionnel du paysan. Cette explication peut être facilitée par une représentation formalisée mettant en relation une variable dépendante (décision d'investir, Yi) avec un ensemble de variables explicatives ou indépendantes (vecteur Xi). L'étude de cette relation peut se faire par des méthodes non paramétriques utilisant des tables de contingence de CHI-2 ou l'analyse de corrélation. Au niveau des tables contingentes de CHI-2, bien que les résultats des tests suggèrent des relations significatives, il est difficile de capter l'importance des phénomènes économiques à travers les analyses. En effet, ces analyses ne prennent pas en compte le caractère simultané ou intégré du processus de décision du paysan (DORMAN, 1996, FEDER, JUST et ZILBERMAN, 1985 cités par NJANKOUA, op. cit.). Les études ayant utilisé l'analyse des corrélations pour examiner les relations entre facteurs affectant la décision du paysan ne fournissent que des informations qualitatives sur les effets des différentes variables explicatives : aucune information concernant l'importance quantitative de ces variables ne peut être obtenue. De plus, les corrélations simples entre les variables peuvent être hautement influencées par d'autres, de sorte que chaque corrélation renferme de faux effets (FEDER op. cit.).

L'analyse économétrique propose des méthodes plus raffinées par l'utilisation de modèles de choix direct. Ceux généralement utilisés sont : l'analyse discriminante, les modèles PROBIT, les modèles LOGIT et les modèles de probabilité linéaire.

Les modèles de probabilité linéaires, bien que fréquemment utilisés en économétrie à cause de leur simplicité dans l'application (estimation par les MCO) présentent d'énormes défaillances théoriques. En effet, ils aboutissent à la construction de densité de probabilité prenant des valeurs à l'extérieur de l'intervalle [0, 1], ce qui est dénué de sens (FEDER op. cit.). Ainsi, plusieurs auteurs dont GRIFFITH et al (1993) cité par NJANKOUA (1985) déconseillent l'usage de ces modèles.

Deux techniques d'analyse multifactorielles liées, généralement utilisées dans les études de choix, sont le modèle LOGIT et le modèle PROBIT. Ces deux modèles utilisent une série de caractéristiques de l'exploitation et de l'exploitant (qui peuvent être continues ou discrètes) pour prédire la probabilité du choix (MADDALA, 1983). La différence fonctionnelle entre ces deux modèles est que le LOGIT suppose que la variable dépendante suit une distribution logistique tandis que le PROBIT suppose une distribution cumulative normale. Pour la plupart des problèmes simples, l'interprétation des données bien qu'estimée par le LOGIT ou le PROBIT sera très similaire. Les différences apparaissent seulement au niveau de la taille de la distribution, c'est-à-dire pour des individus ayant une très grande ou très faible probabilité d'adoption vu que la fonction logistique a une courbe plus plate. Cependant les calculs sont plus simples dans le cas du LOGIT et plus complexe dans le cas du PROBIT.

Dans le cadre de l'analyse des facteurs déterminants des investissements dans la caféiculture, nous utiliserons un modèle LOGIT dichotomique. Ce choix est lié à deux principales raisons :

- la variable expliquée dans la cadre de notre étude est qualitative et dichotomique (investir dans la caféiculture ou non) ;

- le modèle LOGIT facilite l'interprétation des paramètres associés aux variables explicatives.

2.2. Spécification du modèle LOGIT

Afin d'expliquer la décision du paysan d'investir dans sa plantation, on suppose que l'individu est placé face à deux choix exclusifs représentés par une utilité aléatoire (U1 pour le choix d'investir et Uo pour le choix de ne pas investir).

Considérons une variable qualitative dépendante Y. Les deux modalités qu'elle peut prendre sont par convention codifiées 0 et 1 c'est-à-dire :

Y= 1 si le paysan a investi et

Y= 0 si non (Cf Annexes 3).

Pour la spécification de la variable Y, un seuil d'investissement a été fixé, au dessus duquel le paysans est considéré comme ayant investi. On a donc considérer qu'un paysan investi (Y=1) s'il pratique au moins deux (2) des opérations suivantes :

--au moins deux (2) désherbage par an ;

--rénovation d'au moins un (1) ha ;

--emploi de produits phytosanitaire sur au moins un (1) ha, avec respect des doses prescrites.

La forme générale de la régression est présentée comme suit :

avec ai ? 0

Où : Y représente la variable expliquée dichotomique ;

ai représente les coefficients estimés et dont le signe indique le sens de corrélation entre la variable explicative et la variable expliquée,

Xi représente les variables explicatives

å représente les termes d'erreurs.

Plusieurs méthodes permettent d'estimer les paramètres du modèle LOGIT : la méthode du Maximum de Vraisemblance, la Méthode de BERKSON et la méthode du CHI-2 maximum.

La méthode du Maximum de vraisemblance que nous utiliseront présente 3 caractéristiques à savoir que :

-ses propriétés asymptotiques sont très intéressantes, notamment pour le LOGIT et le PROBIT;

-l'estimateur du Maximum de vraisemblance s'il existe est unique (GOURIEROUX, 1989) ;

-elle est l'une des méthodes les plus employées.

2.3. Calcules des quasi élasticités

En analyse économique, l'intérêt principal réside plus dans les effets et moins dans les valeurs des coefficients estimés (C

RAMER, 1991). Ces effets sont généralement exprimés en terme d'élasticité. Pour toute paire de variables W et V reliées par une causalité, on a l'élasticité sous la forme

Il s'interprète comme le pourcentage de variation de W consécutif à une variation de 1% de V.

Dans le cadre de notre modèle LOGIT, la variable dépendante étant une probabilité, CRAMER (op.cit.) recommande l'utilisation de la quasi élasticité.

Cette quasi élasticité se définit comme suit :

et dans le cas présent on a :

Avec P(X) la probabilité d'investir dans la production de café,

Q(X)=1 - P(X) la probabilité de ne pas investir et

â le coefficient estimé de la variable significative.

2.4. Spécification des variables explicatives

La littérature a permis de recenser plusieurs variables susceptibles d'expliquer la décision d'investissement dans la caféiculture par les producteurs:

· AGE : représente l'âge du planteur. Dans l'estimation du modèle LOGIT, AGE prend la valeur 1 si le paysan est âgé de 45 ans ou plus et 0 si non

· INSTRUCTION : niveau d'instruction du CE ; prend les valeurs 1 si le paysans est lettré et 0 sinon.

· ORIGINE : c'est l'origine ethnique du paysan ; ORIGINE prend la valeur 0 si le paysan est autochtone et 1 si non.

· REVENU : C'est le niveau de revenu du paysan. Cette variable prend les valeurs suivantes :

0: si le revenu est inférieur à 250 000 FCFA (moyenne des revenus)

1: si le revenu est compris entre 250 000 et 500 000 FCFA

2: si le revenu est supérieur à 500 000 FCFA.

· AGE_PLANT : représente l'âge de la plantation de café. Elle prend les valeurs suivantes :

0 : entre 0 et 10 ans

1 : entre 10 et 25 ans

2 : Plus de 25 ans

· SUPERF : c'est la superficie des parcelles de café. Elle prend la valeur 1 si la superficie est supérieure à 4 ha (superficie moyenne des parcelles de café) et 0 si non.

· ACCES_TRAVAIL : Représente le nombre d'actifs travaillant dans les plantations. Cette variable prend les valeurs 1 si le nombre de travailleur est supérieur à la moyenne ( 1 personne pour 3 ha) et 0 si non.

· CULT_CONCUR : c'est la pratique par le paysan de cultures concurrentes (hévéa ou palmier à huile). Elle prend les valeurs 1 si le paysan pratique au moins l'hévéa ou le palmier à huile et 0 sinon.

· ACCES_CREDIT ou accès au crédit. Prend la valeur 1 si le producteur a accès au crédit et 0 si non.

· RESERVE_TERRE : c'est la quantité de réserve de terre (forêt ou jachère) détenue et non utilisée par le planteur. Elle prend la valeur 1 si le planteur détient de la terre cultivable non utilisée et/ou peut s'en procurer et 0 sinon.

2.5. Outils informatiques

Pour la saisie de données, le logiciel MS Access 2003 a été utilisé. Il permet une entrée plus rapide des données, mais aussi fournit des fichiers convertibles sous d'autres environnements logiciels.

Pour l'analyse descriptive, chaque base de données Access a été convertie, dans un premier temps, en document MS Excel 2003. C'est à partir de ces nouvelles bases converties que le dépouillement a été fait. Les traitements statistiques se sont effectués à partir de MS Excel et du logiciel SPSS 12.0 (Statistical Package for the Social Science). Ces analyses portent sur des statistiques descriptives : fréquences, moyennes, variances ainsi que des traitements graphiques. A partir du logiciel SPSS 12.0, on a par ailleurs effectué le test de corrélations de pearson.

Pour l'analyse économétrique, c'est le logiciel STATA 9 qui a été utilisé. Ce logiciel nous a permis d'estimer les paramètres du modèle LOGIT dichotomique qui a été utilisé pour ressortir les facteurs déterminants du niveau d'investissement en caféiculture.

CHAPITRE 4 : RESULTATS ET ANALYSE DES DONNEES DE L'ETUDE

1. ANALYSE DESCRIPTIVE

1.1. Caractéristiques des exploitations

1.1.1. Cultures pratiquées

L'ensemble des producteurs enquêtés ont des exploitations plus ou moins diversifiées, ce qui leur permet de diversifier leurs sources de revenu. La figure 2 représente la répartition des superficies agricoles sur l'ensemble des planteurs.

Figure 2: Répartition moyenne des superficies agricoles

Le cacao et le café occupent les plus importantes superficies avec respectivement 40% et 36% des surfaces agricoles. Ces chiffres confirment que le café est une culture importante pour les paysans du département d'Aboisso. Le café a été la première culture d'exportation introduite dans la zone d'Aboisso et a constitué par le passé, la principale source de revenu des producteurs. De ce fait, la plupart des exploitations agricoles étaient principalement emblavées par le café. Cependant, avec la chute du prix du café dans les années 80, l'intérêt des paysans s'est porté vers le cacao jugé plus rentable à cette époque. En effet, tandis que le prix du café était passé de 524 FCFA à 198 FCFA entre 1980 et 1990 soit une chute de 62 %, le prix du cacao est quasiment resté stable autour de 300 FCFA. Les plantations de cacao se sont donc développées au détriment du café.

Deux autres cultures pérennes, le palmier à huile et l'hévéa, sont pratiquées par les paysans et représentent respectivement 19% et 4% des superficies agricoles. L'intérêt des paysans pour le palmier à huile et l'hévéa vient du fait que ces cultures procurent des revenus mensuels. Le palmier à huile plus ancien, est la plus importante de ces deux cultures ; elle bénéficie de la proximité d'une huilerie de la Palmci (Huilerie d'Ehania), permettant un écoulement plus facile de la production. Le développement de cette culture a été principalement favorisé par le deuxième plan palmier mis en place par l'Etat à partir de l'année 1985. L'hévéa d'introduction plus récente est en nette progression dans le département.

1.1.2. Matériel végétal

Pour la mise en place des caféières, deux (2) types de plants sont utilisés : les plants sélectionnés et les plants non sélectionnés ou « plants tout venant ». Leur répartition est présentée par la figure 3.

Figure 3: Répartition des plantations de café selon la qualité du matériel végétal

Sur la base des déclarations des planteurs, l'on s'aperçoit que la grande majorité des planteurs de café utilisent du matériel végétal tout venant. En effet, 67% des plantations ont été réalisées avec du matériel végétal non sélectionné provenant d'anciennes plantations de café. Les paysans enquêtés justifient l'utilisation de plants non sélectionnés par le manque d'argent pour l'acquisition de matériel végétal sélectionné.

Toutefois, près de 33% du verger a été planté avec du matériel végétal sélectionné. Ce matériel végétal provient des Centres de Bouturage du Café (CBC) de l'Ex-SATMACI, situés dans le département d'Aboisso. La proximité de ces CBC (au total 3 à Aboisso) a facilité l'approvisionnement des paysans en matériel végétal sélectionné.

1.1.3. Age du verger

La majeure partie des plantations de café a plus 25 ans, comme l'indique la figure 4.

Figure 4: Répartition des plantations de café en fonction de l'âge

Plus de 50 % des plantations ont plus de 25 ans. Cette situation s'explique en partie par le fait que les plantations installées depuis les années 60 n'ont pas été renouvelées. Les paysans ont préféré créer de nouvelles plantations au détriment de la forêt primaire. Aussi avec le vieillissement du verger, les rendements des plantations tendent naturellement à baisser et les plantations sont de plus en plus sensibles aux maladies et aux attaques d'insectes.

1.1.4. Rendements des plantations

Les plantations ont un rendement moyen de 249 kg/ha. Ce rendement est faible et en dessous de la moyenne nationale située entre 250 et 300 kg/ha (BDPA, 2007). La figure 5 présente la répartition des exploitations selon leurs rendements.

Figure 5: Répartition des rendements des plantations de café

Environ 54% des plantations ont des rendements inférieurs à 250 kg/ha. Ces faibles rendements peuvent s'expliquer en partie par l'âge avancé du verger et du matériel végétal non sélectionné utilisé en plantation.

1.2. Situation des investissements en caféiculture

1.2.1. Création de nouvelles plantations de café

Très peu de paysans ont créé de nouvelles plantations depuis les quatre (4) dernières années comme l'indique la figure 6.

Figure 6: Pourcentage de création de nouvelles plantations depuis 2003

Sur l'ensemble des paysans enquêtés, 14% ont créé de nouvelles plantations de café. La superficie moyenne de ces plantations est de 1 ha. La raison évoquée comme ayant motivé la création de nouvelle est la remontée du prix du café de 166 FCFA à 423FCFA entre les campagnes 2003/2004 et 2005/2006, soit une augmentation de 60,7%. Cette remontée du prix aurait donc encouragé certains paysans à effectuer des investissements en création de nouvelles plantations de café.

Les paysans n'ayant pas créé de nouvelles plantations (86%) évoquent le manque de motivation vis à vis de la caféiculture, compte tenu des niveaux de prix pratiqué depuis les années 90. Aussi, même si les prix du café ont connu une hausse de 60,7% entre 2003 et 2006, la majeure partie des paysans sont restés méfiants, craignant une rechute des prix.

Les paysans n'ayant pas créé de nouvelles plantations de café, évoquent également le manque de réserves de terre comme contrainte. En effet, comme le montre la figure 7, 46% des paysans enquêtés ne disposent pas de réserves de terre. Aussi, l'accès à de nouvelles de terres étant difficile, les paysans qui disposent encore de forêts (34%) ou de jachères (20%) préfèrent les conserver pour leurs enfants, ou bien y développer plus tard du palmier à huile ou de l'hévéa.

Figure 7 : Répartition des paysans selon la disponibilité de réserves de terre

1.2.2. Utilisation du facteur travail

Les plantations de café sont exploitées soit directement par les paysans (46%), soit confiée à des métayers (54%). Selon le mode de faire valoir, le type de main d'oeuvre utilisé varie d'une situation à l'autre selon les disponibilités financières de l'exploitant.

Les métayers n'utilisent que la main d'oeuvre familiale (100%) et n'ont recours à la main d'oeuvre salariée que pour les opérations de récolte.

Dans les cas d'exploitation direct, les paysans emploient de la main d'oeuvre familiale, la main d'oeuvre salariée et les groupes d'entraide comme le montre la figure 8.

Figure 8: Répartition de la main d'oeuvre pour les plantations en faire valoir directe

La main d'oeuvre familiale est la plus employée avec plus de 65% des actifs. Les producteurs utilisent préférentiellement cette main d'oeuvre car elle est gratuite. Mais, la main d'oeuvre familiale se fait de plus en plus rare car les paysans préfèrent envoyer leurs enfants à l'école, les rendant indisponibles pour les travaux champêtres, d'où l'utilisation de la main d'oeuvre salariée.

Cette proportion de main d'oeuvre salariée est toutefois encore faible avec 23% de l'ensemble des actifs. Sa faible utilisation vient du fait que les paysans ne disposent pas de moyens financiers pour la rémunérer. Elle n'est donc employée que si le paysan dispose de moyens financiers ou pour les opérations de récolte.

Très peu de paysans sont organisés en groupes d'entraides (7 %). Ce sont essentiellement des étrangers (il semble qu'ils ne soient pas encore entrés dans les habitudes des autochtones). Les groupes d'entraides permettent de mobiliser de grands effectifs sur une même plantation.

La main d'oeuvre salariée et les métayers sont essentiellement d'origine étrangère, (81,5 %) avec une prédominance de burkinabés et de togolais. La main d'oeuvre salariée est devenue inaccessible à cause de la chute des prix du café depuis l'année 1999 qui a réduit les revenus des paysans. De plus, pour les mêmes raisons, les contrats de métayage sont devenus peu rentables.

Le manque de travailleurs a été aggravé par la crise politico militaire que traverse la Côte d'Ivoire depuis septembre 2002. Elle a entraîné le départ de nombreux travailleurs (étrangers) vers leurs pays d'origine. Ceux qui sont restés en Côte d'ivoire refusent en général de travailler dans le café. Ils préfèrent se faire embaucher dans le palmier à huile (pour les récoltes) où ils perçoivent une rémunération plus régulière et plus élevée. En effet, la rémunération journalière dans une plantation de café est de l'ordre de 1500 FCFA contre 2250 à 3000 FCFA pour le travail dans les palmeraies (Source : Enquêtes de terrain).

Une présentation de la fréquence de désherbage des plantations de café est faite à partir de la figure 9.

Figure 9: Fréquence de désherbage annuel

La majorité des producteurs de café (70%) effectuent par an deux (2) désherbages de leurs plantations alors que les services d'encadrement conseillent 3 ou 4. Cela provient d'une part du fait que les paysans ne disposent pas de moyens financiers pour embaucher de la main d'oeuvre salariée. D'autre part, les métayers refusent en général de faire plus de deux désherbages, trouvant que le café est peu rentable.

Les trois désherbages sont effectués par près de 20% des producteurs. On y trouve principalement les paysans étrangers organisés en groupes d'entraide.

Les situations de désherbage unique sont rencontrées chez 5% des producteurs enquêtés. Dans ce cas, les plantations sont désherbées avant la récolte, pour permettre un accès plus facile aux cerises. Le café fait alors l'objet d'une agriculture de cueillette.

1.2.3. Utilisation des intrants chimiques

Les intrants chimiques employés dans les plantations de café sont essentiellement constitués d'insecticides (Decis, Super, etc.) et d'herbicides (Gramoxone, Roundup, etc.).

· Herbicides

La figure 10 représente les proportions d'utilisation des herbicides.

Figure 10: Pourcentage d'utilisation des herbicides pendant la campagne 2005/2006

La majeure partie des producteurs de café (72%) n'ont pas utilisé d'herbicides sur dans leurs plantations de café. Ils le justifient tous par le manque de moyens financiers pour en acquérir.

Pourtant, 28 % des producteurs ont utilisé des herbicides dans leurs plantations de café. Cette utilisation d'herbicides est en général un recours au manque de main d'oeuvre. Cependant, ce pourcentage est faible en dépit de l'inaccessibilité de la main d'oeuvre. Les producteurs ayant utilisé des herbicides l'on obtenu par les coopératives qui leur en ont facilité l'accès à crédit ou à moindre coût.

· Insecticides

L'analyse de l'utilisation des insecticides, représentée par la figure 11, permet de constater une faible utilisation de ces intrants.

Figure 11: Pourcentage d'utilisation des insecticides pendant la campagne 2005/2006

95% des producteurs n'ont pas utilisé d'insecticides dans leurs plantations de café pendant la campagne 2005/2006. La raison principale qu'ils évoquent est le manque d'argent pour en acquérir.

Seulement 10% des producteurs ont utilisé des insecticides dans leurs plantations de café. Cette utilisation d'insecticide n'a lieu qu'une seule fois par campagne et juste avant la récolte. L'objectif des paysans en traitant leurs parcelles est de faciliter les opérations de récoltes par la lutte contre les fourmis.

1.2.4. Replantation des caféières

Les activités de replantation ont été très peu pratiquées depuis 2004 dernières années par les paysans, comme le montre la figure 12.

Figure 12: Pourcentage de replantation des caféières depuis 2004

Seulement 12% des paysans ont pratiqué la replantation. Cette replantation a été faite en grande partie avec du matériel végétal tout venant. Le pourcentage des paysans ayant pratiqué la replantation est faible malgré l'âge avancé du verger caféier et la faiblesse des rendements qui en découle.

Les producteurs n'ayant pas replanté leurs vergers de café (82 %) évoquent le manque de moyens financiers pour le faire, vu que cette opération est coûteuse en main d'oeuvre. A cela, s'ajoute le difficile arbitrage entre le sacrifice d'une plantation dont le revenu décline mais existe encore et l'anticipation d'un revenu plus élevé mais retardé dans le temps. Aussi, de nombreux paysans n'optent pas pour la replantation, craignant une chute des prix du café au moment de l'entrée en production des plantations.

1.2.5. Recepage des plantations de café

Très peu de paysans ont pratiqué le recépage de leurs parcelles de café depuis 2004, comme le montre la figure 13.

Figure 13 : pourcentage de recépage des caféières depuis 2004

Seuls 29% des paysans ont pratiqué le recépage de leurs caféières. Ce recépage est en général confié à la main d'oeuvre chargée d'effectuer la récolte. Le faible pourcentage de recépage pourrait entraîner la baisse des rendements des plantations. Les paysans qui n'ont pas pratiqué le recepage de leurs vieilles caféières évoquent le manque de moyens financiers comme principale raison.

1.3. Description des déterminants de la décision d'investissement en caféiculture

Pour l'analyse des déterminants de la décision d'investissement, nous nous sommes intéressé aux opérations de désherbage, de rénovation des caféières (recépage et replantation) et l'emploi des produits phytosanitaires. Dans le cadre de cette étude, on considérera qu'un paysan investi s'il pratique au moins deux (2) des opérations suivantes :

--au moins deux (2) désherbage par an ;

--rénovation d'au moins un (1) ha ;

--emploi de produits phytosanitaire sur au moins un (1) ha, avec respect des doses prescrites.

Les données utilisées pour l'analyse de la décision d'investissement, sont celles de la campagne 2005/2006.

1.3.1. Age du planteur

Pour l'analyse de l'investissement par l'âge, une classification des paysans par classe d'âge a été faite. Ainsi ce sont trois classes qui ont été retenues :

-- la classe des moins de 45 ans, regroupant les paysans les plus jeunes;

-- les paysans d'un âge compris entre 45 et 65 ans;

-- et les vieux, âgés de plus de 65 ans.

La figure 14, ci-dessous, montre l'évolution des pourcentages d'investissement selon les classes d'âge sus-citées.

Figure 14 : Pourcentage d'investissement selon l'âge du planteur

Les planteurs les plus jeunes (moins de 45 ans) semblent être les plus motivés à investir dans leurs plantations de café. Et cette motivation semble aussi décroître avec l'âge du planteur, dans la mesure où ce sont les vieux qui investissent le moins dans notre échantillon. Ce sont seulement 12 % d'entre eux qui investissent dans leurs plantations, contre 29% pour les 45 - 65 ans et 59%.

1.3.2. Instruction

La répartition des paysans ayant investi dans leurs caféières est représentée par la figure 15.

Figure 15 : pourcentages d'investissement selon l'instruction du paysan

On remarque que les planteurs lettrés investissent plus dans leurs plantations de café avec une proportion de 60% contre 45% pour les planteurs analphabètes.

1.3.3. Origine du planteur

La population rurale productrice de café est essentiellement composée d'autochtones (Agni), d'allochtones Baoulé et Dioula et d'allogènes burkinabés et togolais. Considérant que ces deux derniers groupes (allogènes et allochtones) ont relativement les mêmes caractéristiques en leur qualité de peuple migrant vers les zones de production, ils seront donc regroupés au sein du groupe des migrants ou des non autochtones.

Il ressort de l'analyse de la figure 16, que c'est dans la population des autochtones qu'on rencontre le pourcentage d'investissement le plus élevé (75%).

Figure 16 : Proportion d'investissement selon l'origine du planteur

1.3.4. Revenue brut du planteur

Le revenu du planteur lui permettant de faire face à un ensemble de dépenses nécessaires pour l'augmentation de ses investissements. Le revenu brut, calculé dans le cadre de cette étude, est la somme des revenus perçus par le planteur pour chacune de ses activités économiques agricoles (caféiculture, cacao culture, etc.). Pour l'analyse de l'investissement par le niveau de revenu, une classification des paysans a été faite. Ainsi ce sont trois (3) classes qui ont été retenues :

1 : classe des paysans dont le revenu est inférieur à la moyenne des revenus (250 000FCFA)

2 : les planteurs ayant un revenu brut entre 250 000 FCFA et 500 000CFA

3 : les planteurs ayant un revenu supérieur à 500 000 FCFA

L'analyse de la figure 17 indique les planteurs ayant moins de 250 000 FCFA investissent le plus dans leurs plantations de café (plus de 50%). On a par la suite ceux ayant plus de 500 000 FCFA qui représentent près de 28% des paysans ayant investi dans leurs caféières. Les planteurs ayant un revenu situé entre 250 000 et 500 000 FCFA, semblent être les moins motivés à investir dans leurs caféières dans la mesure où ils ont le plus faible pourcentage d'investissement (moins de 15%).

Figure 17: Pourcentages d'investissement selon le niveau de revenu

1.3.5. Age de la plantation

L'analyse de la figure 18 indique que les investissements réalisés dans les plantations les plus âgées sont les plus importants. En effet, plus de 50% des paysans qui ont investi dans leur caféière, ont des plantations qui ont plus de 25 ans. Cette proportion des paysans ayant investi diminue lorsque les plantations sont plus jeunes.

Figure 18 : Pourcentage d'investissement selon l'âge de la plantation

1.3.6. Superficie de la plantation

La figure 19 permet d'apprécier la répartition des investissements suivant la superficie des exploitations.

Figure 18 : Pourcentage des investissements suivant la superficie de l'exploitation

On constate que la proportion des paysans ayant investi diminue avec la taille de la plantation. Autrement dit, plus les plantations sont grandes et moins les paysans auraient tendance à y investir. En effet, seulement 25 % des investissements en plantation ont eu lieu sur des plantations de plus de 10 ha, contre 35 % et 40% pour les plantations entre 5 à 10 ha et les plantations de moins de 5 ha.

1.3.7. Accès au facteur travail

L'investissement en plantation nécessite de la main-d'oeuvre non seulement pour l'entretien de ces plantations, mais aussi pour les opérations de recépage, de replantation et la création de nouvelles parcelles.

De l'analyse de la figure 20, il ressort que les paysans disposant de plus de plus de travailleurs sur leurs exploitations investissent le plus. En effet lorsque le nombre de travailleur passe au-dessus de 1 travailleur pour 3 ha, la proportion des paysans qui investissent passe de 30% à 70%, soit une hausse de 40%.

Figure 20 : Pourcentages d'investissement en fonction du nombre de travailleurs

1.3.8. Pratique de cultures concurrentes

L'analyse de l'effet de la pratique de cultures concurrentes sur la proportion des paysans qui investissent dans les caféières est faite à partir de la figure 21.

Figure 21 : Pourcentage d'investissement selon la pratique cultures concurrentes.

On remarque à partir de la figure 21, que les pourcentages d'investissement, sont à des niveaux très proche pour les paysans pratiquant les cultures concurrentes du café que pour ceux n'en pratiquant pas.

1.3.9. Accès au crédit

La majorité des paysans qui investissent dans leurs plantations de café ont eu accès à des crédits de campagne, comme le montre la figure 22.

Figure 22 : Pourcentages d'investissements selon l'accès au crédit

Au total 60% des paysans ayant investi ont accès à des crédits de campagnes, contre 40% de paysans n'ayant accès au crédit. Ces crédits sont reçus soit sous forme d'argent, soit sous forme d'intrants chimiques.

1.3.10. Réserves de terre

La proportion des producteurs ayant des réserves disponibles est inférieure à celle des paysans ne disposant de réserves comme le montre la figure 23.

Figure 23 : pourcentage d'investissement selon la disponibilité de réserves de terre

Près de 40% des paysans ayant investi dans leurs plantations de café ont des réserves de terre et 60% d'entre eux n'en ont pas.

1.4. Analyse de l'abandon de plantations de café

1.4.1. Causes d'abandon des plantations de café

Environ 60 % des producteurs de notre échantillon ont abandonné des parcelles de café. Les raisons que ces paysans évoquent sont représentées à travers la figure 24.

Figure 24: Raisons de l'abandon de parcelles de café

Dans la population de paysans qui ont abandonné leurs plantations de café, la raison principalement évoquée est la faiblesse du prix qui démotive les producteurs à la pratique de la caféiculture (42%). Cela confirme l'hypothèse selon laquelle la faiblesse des prix serait la cause de l'abandon des plantations. La seconde raison évoquée est le manque de main d'oeuvres (42%). Soulignons que le manque de main d'oeuvre est un problème directement lié à la faiblesse des prix. En effet, les métayers étant rémunérés par partage du revenu des plantations, ces derniers refusent de travailler dans les caféières en période de prix bas.

Environ 8% des paysans ont évoqué d'autres raisons comme le désir de pratiquer une culture plus rémunératrice (hévéa, palmier à huile). Ce sont 8 % d'entre eux qui évoquent le manque de moyens financiers pour embaucher la main d'oeuvre salariée.

1.4.2. Devenir des plantations de café abandonnées

La description du devenir des plantations permet de distinguer les plantations laissées en jachère et celles qui ont été reconverties en d'autres cultures. Comme le montre la figure 25, 62% des plantations abandonnées sont restées en jachères.

Figure 25 : Devenir des plantations de café abandonnées

Les paysans qui ont abandonné leurs caféières en jachère évoquent trois (3) raisons principales. D'une part, les parcelles de café sont devenues trop peu productives pour justifier un quelconque investissement. Ce choix est une manière de laisser à leurs enfants des terres, vu que les réserves de terres sont devenues rares dans la région. D'autres ne disposent pas de moyens financiers pour effectuer une replantation de leurs plantations de café en d'autres cultures pérennes (hévéa, palmier à huile). La proportion élevée de plantation en jachère vient infirmer l'hypothèse de départ selon laquelle la majorité des plantations abandonnée seraient reconverties en d'autres cultures.

Pour les autres paysans les plantations sont en jachère pour restaurer la fertilité du sol pour ensuite les replanter en café. Ces paysans semblent encore attachés à la caféiculture même s'ils trouvent qu'elle est trop peu rémunératrice. Ils justifient cet attachement par le fait qu'ils ont reçu la pratique de la caféiculture de leurs parents et souhaitent le transmettre à leurs enfants. Les paysans semblent ainsi avoir pour la caféiculture un intérêt à la fois économique et social.

À côté des plantations en jachère, il y a 38% de caféières reconverties en d'autres cultures. Les paysans concernés évoquent comme principale raison le désir d'avoir des sources de revenus plus sures. Ce taux de reconversion est faible par rapport à l'ensemble des plantations abandonnées et vient infirmer l'hypothèse selon laquelle la majorité des plantations abandonnées seraient reconverties en d'autres cultures.

La répartition des cultures de reconversion, présentée par la figure 26, indique que la culture de reconversion la plus importante est le palmier à huile avec 50 % des parcelles reconverties. Ensuite, viennent l'hévéa et les vivriers (20% chacun) et le cacao (10%).

Figure 26 :: Répartition des cultures de reconversion

Les paysans justifient le choix du palmier à huile par le fait que cette culture permet d'avoir des revenus mensuels contrairement au café et au cacao. En effet, la production de 1 ha de palmier à huile procure au paysan un revenu de l'ordre de 28 000 FCFA par mois. Ce revenu lui permet de subvenir à ses besoins immédiats et à ceux de sa famille. De plus, le palmier à huile bénéficie de la présence dans la zone d'Aboisso d'une huilerie de la Palmci (Huilerie d'Ehania), permettant un écoulement plus facile de la production.

La reconversion des caféières en vivriers permet d'assurer aux paysans une certaine autosuffisance alimentation, vu que les revenus issus des caféières sont faibles. En outre, le cycle de production des vivriers permet aux paysans d'avoir dans des délais relativement court des revenus souvent appréciables.

Le taux de reconversion en hévéa est encore faible (environ 20%) même si cette culture procure également des revenus mensuels. Cela est lié au fait que l'hévéaculture est encore récente dans la région d'Aboisso.

L'hévéaculture suscite de plus en plus l'intérêt des paysans à cause des revenus élevés qu'elle procure et aussi à cause de la mauvaise conjoncture des prix d'achat du régime de palme. En effet, pour un hévéaculteur, la part de rémunération lui revenant en propre est de l'ordre de 100 000à 120 000 FCFA/ha/mois ; soit environ 4 fois plus que le revenu provenant du palmier à huile. C'est donc à juste titre que 31% des paysans qui ont laissé leurs caféières en jachère prévoient les reconvertir en hévéa en cas de disponibilité financière. Par ailleurs, les paysans ayant des parcelles reconverties en vivriers envisagent également y développer plus tard la culture de l'hévéa.

CONCLUSION PARTIELLE

Le verger caféier est vieillissant avec plus de la moitié des parcelles qui a plus de 25 ans. De plus, au moins 2/3 des champs ont été créés avec des plants non sélectionnés. Par conséquent, les rendements des plantations sont très faibles et se situent en dessous de la moyenne nationale (250 kg/ha).

Les principaux investissements analysés dans cette étude sont : la création de nouvelles plantations, la rénovation du verger, l'utilisation de la main d'oeuvre et d'intrants chimiques. Au niveau de la création de nouvelles plantations, il ressort que très peu de paysans ont mis en place de nouvelles plantations de café d'une part à cause de la faiblesse des réserves de terre et d'autre part, à cause du manque de motivation dû aux faibles prix du café. La rénovation du verger est également faiblement pratiquée avec 12% de replantation et 29 % de recepage. La principale contrainte à la réalisation de ces opérations est le manque de force de travail. Cette force de travail, à 81% étrangère, est en effet devenu rare et coûteuse de sorte que les paysans ont en majorité recourt à la main d'oeuvre familiale.

L'emploi des intrants chimiques est faible (seulement 26%) et est constitué principalement d'insecticides et d'herbicides. Les insecticides sont utilisés en général pour faciliter les opérations de récoltes et ne sont employés qu'une seule fois par an. Quant aux traitements herbicides, ils servent à palier le manque de main d'oeuvre. Pourtant, leur emploi est resté faible en dépit du manque de main d'oeuvre.

L'analyse de l'abandon de parcelle indique que la principale raison est la faiblesse des prix du café qui entrave la motivation des paysans et influence la disponibilité de la main d'oeuvre. La majeure partie des plantations abandonnées a été laissée en jachère (68%) et 38% ont été reconverties en d'autres cultures pérennes. Les plus importantes de ces cultures de reconversion sont le palmier à huile et l'hévéa, qui procurent aux producteurs des revenus mensuels.

2. RÉSULTATS DU MODÈLE LOGIT

2.1. Estimation des déterminants des investissements

Lors de l'estimation du modèle LOGIT, le problème rencontré est l'existence de forte colinéarité entre certaines variables explicatives. Cette présence de colinéarité introduit un biais au niveau des paramètres estimés avec le problème de non convergence des itérations. C'est la raison pour laquelle nous avons calculé le coefficient de corrélation de Pearson entre les variables expliquées. Celles dont les coefficients de corrélation sont significatifs au seuil 5% ont été exclues du modèle estimé (Annexes 4). Aussi, sur un total de 11 variables explicatives identifiées au départ, seulement 7 ont été retenues pour l'estimation du modèle. Ce sont: l'Âge du planteur, l'Origine du planteur, l'Accès au crédit, la disponibilité de la terre, l'Age de la plantation, le Revenu du planteur et l'Accès au facteur travail.

Le tableau II présentant les résultats de l'estimation du modèle LOGIT, montre sa robustesse à travers son khi deux et son pourcentage de bonne prédiction.

Tableau II : Résultats du modèle LOGIT

Variables

Coefficients estimés

Test de Wald

Probabilités associées

Constante

1,53194

1,02

0,309

Age du planteur

-1,68132

-2,45

0,014**

Origine du planteur

-0,01631

-0,03

0,976

Accès au crédit

1,43705

1,76

0,080*

Disponibilité de la terre

1,27563

1,60

0,110

Age de la plantation

-0,90122

-1,58

0,113

Revenu du planteur

0,81824

1,77

0,077*

Accès au travail

0,31150

0,41

0,681

 
 
 
 

Khi deux du modèle

 

20,34 ***

 

Pourcentage de bonne prédiction

78%

 

Taille de l'échantillon

50

 

*** significatif au seuil 1% ** significatif au seuil 5% * significatif au seuil 10%

Le khi deux, X²= 20,34 est significatif à 1%, ce qui révèle que les variables explicatives sont pertinentes et qu'il y a au moins une variable qui apporte une information significative dans l'interprétation du modèle. D'autre part, le pourcentage de bonne prédiction (p= 78 %) est à un niveau satisfaisant, indiquant ainsi que le modèle prédit correctement le comportement d'investissement du producteur.

A l'analyse du tableau 2, il ressort que trois (3) variables influent significativement sur la probabilité d'investissement dans les plantations de café. Ce sont : l'Age du planteur, l'Accès au crédit, le revenu du planteur.

· l'Age du planteur est significatif au seuil 5% et négativement corrélé à la décision d'investissement. La significativité de cette variable se traduit par le fait que les planteurs les plus âgés (plus de 45 ans) investissent moins dans leurs plantations de café. Cela pourrait venir du fait que ces planteurs sont familiers des fluctuations du prix du café depuis les années 80. Aussi seraient-ils restés plus méfiants que les jeunes planteurs vis à vis de la récente remontée des prix (entre 2003/2004 et 2005/2006), craignant une nouvelle chute comme par le passé. La forte propension des jeunes planteurs à investir par rapport aux plus âgés pourrait également s'expliquer par le fait que les jeunes ayant « peu de charges » pour la plupart (comparativement aux vieux), auraient plus de ressources à investir et prêts à prendre le risque.

· l'Accès au crédit est significatif au seuil 10 % et il est corrélé positivement avec la décision d'investissement du paysan. Ce résultat était attendu et en conformité avec l'analyse descriptive. En effet, l'une des contraintes à l'investissement évoquée par les paysans est le manque de moyen pour l'acquisition de facteurs de production (intrants, main d'oeuvre). Aussi, les paysans ayant utilisé des intrants chimiques dans leurs plantations de café sont ceux qui ont reçu des crédits de campagne de leurs coopératives. Le crédit aurait donc permis de desserrer les contraintes financières des paysans pour l'acquisition de facteurs de production.

· Le revenu du paysan est une variable significative au seuil 10%. Cette variable est positivement corrélée avec la décision du paysan d'investir dans ses plantations de café. Le signe positif du coefficient indique que la probabilité d'investir augmente avec le niveau de revenu du paysan. Autrement dit, les paysans disposant d'un plus grand revenu seraient plus disposés à consentir des investissements dans leurs plantations de café que les paysans à revenus relativement faibles. En effet, l'entretien d'une plantation de café nécessite des investissements non seulement en produits mais aussi en main-d'oeuvre. Il serait donc plus difficile pour un paysan à revenu faible de faire face à toutes ces dépenses que pour un paysan à revenu relativement élevé.

L'Origine du planteur, la disponibilité de la terre, l'âge de la plantation et l'accès au crédit ne sont pas significatifs dans la décision du paysan d'investir dans ses plantations de café. L'origine du planteur et l'âge de la plantation ont des signes négatifs et la disponibilité de la terre et l'accès au travail ont des signes positifs.

2.2. Modèle LOGIT et Calcul des quasi-élasticités

La valeur numérique des coefficients du LOGIT n'ayant pas d'interprétation directe (car cette valeur dépend du système choisi pour la codification des variables qualitatives), l'impact des variables explicatives sur la probabilité d'investissement est apprécié à travers le calcul des élasticités. Aussi, dans le cadre de cette étude, il serait plus intéressant de ne calculer ces quasi-élasticités que pour les variables significatives.

Le tableau III recueille les différentes quasi-élasticités calculées.

Tableau III : Quasi-élasticité de la probabilité d'investissement en caféiculture

VARIABLES

Coefficients

estimés

Quasi-élasticités

Age du planteur

Accès au crédit

Revenu du planteur

-1,68132

1,437056

0,818242

-0,56

0,16

0,11

Les quasi-élasticités obtenues indiquent que la probabilité d'investir en caféiculture baisse de 56%, lorsque, toute chose égale par ailleurs, le planteur est âgé de plus de 45 ans. Cette probabilité augmente de 16% lorsque le paysan bénéficie d'un crédit en début de campagne. Le tableau montre également que la probabilité d'investir augmente de 11% lorsque le revenu du paysan passe de moins de 250 000FCFA à l'intervalle 250 000-500 000 FCFA et de l'intervalle 250 000-500 000FCFA à plus de 500 000 CFA.

3 : TYPOLOGIE DES CONTRAINTES A LA CULTURE DU CAFE

Les principales contraintes à la caféiculture dans le département d'aboisso peuvent se regrouper en deux (2) principaux types :

3.1. Les contraintes liées à l'incitation à la production

Ces contraintes comprennent :

· La faiblesse du prix du café qui influence les revenus des caféiculteurs et qui les démotives à la pratique de cette culture. A cela s'ajoute la forte fluctuation des prix qui augmente les risques à l'investissement dans les caféières. Cependant, le facteur prix est difficilement influençable dans la mesure où la filière café est dans un contexte de libéralisation.

· Les revenus plus élevés générés par les cultures concurrentes (palmier à huile et hévéa) et qui rendent la culture du café moins attirante. Aussi de nombreux paysans ont reconverties leurs caféières en d'autres cultures pérennes qu'ils jugent plus rentable.

3.2. Les contraintes liées à la l'inaccessibilité des facteurs de production

Ces contraintes réduisent la capacité des producteurs à entreprendre des investissements dans leurs parcelles. Elles comprennent :

· L'accès difficile à la terre. Cela est dû à la situation de blocage foncier que connaît le département depuis plusieurs années. Cette contrainte entrave principalement la création de nouvelles parcelles de café.

· L'inaccessibilité du facteur travail : c'est la contrainte la plus importante à ce niveau, ce facteur étant le plus utilisé dans les caféières. Cette contrainte est souvent lié à la baisse des prix du café car en période de prix bas les manoeuvres refusent de travailler dans les plantations de café. C'est l'une des principales causes de l'abandon des parcelles de café.

· Le manque de moyens financiers : Cela met les paysans dans l'incapacité d'acquérir des intrants chimique, du matériel végétal sélectionné et d'embaucher de la main d'oeuvre salariée.

· CHAPITRE 4 : CONCLUSION RECOMMANDATIONS ET LIMITES DE L'ETUDE

CONCLUSION GENERALE

Cette étude qui avait pour objectif d'identifier les déterminants de la relance de la caféiculture, nous a permis d'appréhender la situation de la culture du café dans l'EST de la Côte d'Ivoire et en particulier dans le département d'Aboisso. Elle nous a permis par ailleurs de déterminer les facteurs les plus pertinents de la décision d'investir d'un paysan. L'étude a été réalisée sur un échantillon de base de 50 paysans tirés dans 6 villages appartenant au département d'Aboisso.

Le verger caféier est vieillissant et constitué en grande partie de plants non sélectionnés. Ces deux facteurs, en plus des conditions écologiques ont un impact négatif sur les rendements des plantations qui sont restés à un niveau faible jusqu'à ce jour. Les pratiques culturales se limitent à deux ou trois sarclages annuels et très peu d'intrants chimiques sont utilisés. La création de nouvelles plantations, la pratique du recepage et de la replantation sont devenues rares compte tenu de l'absence de réserves de terre et de l'inaccessibilité de la main d'oeuvre. A cette situation s'ajoute de nombreuses plantations abandonnées à la faveur de la baisse des cours du café. Près du tiers de ces plantations ont été reconvertie en palmier à huile et hévéa. Cependant, la grande majorité de ces plantations a été laissée en jachère.

Même si les revenus provenant du café sont faibles par rapport à ceux du cacao, du palmier à huile et de l'hévéa, les planteurs montrent encore de l'intérêt pour cette culture. En effet, les superficies emblavées de café sont les plus importantes après celles du cacao. Autrement dit le café constitue pour les paysans la deuxième source de revenu. En outre, les planteurs ont pour la culture du café un intérêt également social de sorte que même s'ils ont réduit les investissements dans les plantations, ils sont restés attachés à cette culture.

L'intérêt des paysans pour la caféiculture montre la possibilité de relancer cette culture dans la zone d'Aboisso. Cette relance devra se faire à travers les investissements en plantation.

L'analyse économétrique montre que la décision d'investir dans les plantations de café est influencée par les variables Revenu du planteur, Age du planteur et Accès au crédit. Le signe négatif de la variable Age du planteur traduit le fait qu'il existe une corrélation négative entre la décision d'investir et cette variable. Autrement dit, la probabilité d'investir dans les plantations de café est plus grande chez les planteurs les plus jeunes. Un programme de relance de la caféiculture pourrait donc s'appuyer sur les jeunes producteurs qui sont le plus disposés à investir dans leurs caféières.

Considérant le revenu du planteur, il ressort que plus les paysans ont un niveau de revenus élevé, plus ils sont enclin à investir dans leurs caféières. Un paysan dont le niveau de revenu est élevé à plus de moyens pour acquérir les facteurs de productions nécessaires à la conduite de ses exploitations.

L'Accès au crédit influence positivement la probabilité d'investir dans l'entretien des plantations de café. C'est dire que les paysans qui bénéficient de crédits de campagne sont plus enclins à investir dans les plantations de café.

Sur l'ensemble des hypothèses à tester, trois ont été confirmée. Ce sont :

H1 : la vieillesse du verger caféier est une cause de la faible production des plantations ;

H2 : le prix bas payé aux producteurs est la principale cause d'abandon des plantations de café et

H4 : l'inaccessibilité de la main d'oeuvre influence négativement les investissements dans les caféières.

L'hypothèse H3 (la majorité des plantations de café abandonnées ont été reconverties en d'autres cultures) n'a pas été vérifié car la majorité des plantation abandonnées ont été laissée en jachère. De même, l'hypothèse H5 (La pratique des cultures telles que l'hévéa et le palmier à huile influence négativement les investissement en caféiculture) n'a pas été confirmé car l'analyse économétrique à montré que la pratique de cultures concurrente n'influence pas significativement la décision d'investissement.

RECOMMANDATIONS

L'analyse des résultats de notre étude nous permet de dégager ces recommandations en vue d'apporter notre contribution à la relance de la production de café dans l'Est de la Côte d'Ivoire notamment dans le département d'Aboisso. Ces recommandations s'appuient sur les facteurs les plus significatifs dans la décision d'investissement du paysan, tout en recherchant à lever les principales contraintes à l'investissement en plantation.

Installation et appui des jeunes agriculteurs

Les résultats indiquent que les jeunes paysans sont plus disposés à investir dans les caféières que les vieux paysans. La relance de la caféiculture devrait, dans un tel cas, s'appuyer sur les jeunes paysans par la mise en place un programme d'installation de ces derniers. Ce programme devra s'orienter vers les jeunes agriculteurs qui ne sont pas propriétaires d'exploitation, afin de leur permettre de s'installer à leur propre compte.

Développement d'un système de crédit fiable et adapter à la caféiculture ivoirienne

L'analyse des déterminants des investissements révèle que l'accès au crédit influence positivement la décision d'investissement. Il faudrait dans un tel cas mettre en place un système de crédit pour aider les paysans (surtout les jeunes) à l'acquisition d'intrants et l'emploi de la main d'oeuvre salariée. Cela permettra ainsi de lever les contraintes liées à l'inaccessibilité des facteurs de production notamment les facteurs travail et capital.

Le crédit pourrait principalement se faire sous forme de distribution d'intrants chimiques (herbicides et engrais chimiques). Aussi, Il pourra s'appuyer sur les coopératives qui feront office d'intermédiaires financiers.

Diversification des cultures

L'accroissement du niveau de revenu du paysan augmente la probabilité qu'il investisse dans ses caféières. Pourtant, compte tenue de la récente chute des prix du café, ces revenus ont baissé. Les producteurs pourraient accroître leurs revenus et donc leurs capacités de production, en diversifiant leur activité de production. Ils pourraient se lancer dans d'autres cultures telles que l'hévéa ou le palmier à huile et qui pourraient leur permettre en plus d'accroître leur revenu, de compenser les pertes dues aux chutes des prix du café.

En plus des principales actions à mener pour la relance des investissements en caféiculture, un ensemble de mesures complémentaires doivent être mises en place afin que cette relance soit efficace. Il s'agit de :

La réhabilitation du verger caféier vieillissant

L'analyse descriptive a montré que plus de la moitié du verger caféier a dépassé la durée de vie économique et les opérations de replantation et de recépage sont pratiquées par très peu de paysans. Par conséquent, les rendements des plantations sont faibles.

Il est donc nécessaire de mettre en place des programmes de sensibilisation des paysans à la réhabilitation de leurs vergers caféiers vieillissants. Il s'agira de :

a) la remise en production du verger abandonné par recepage et entretien, à savoir les caféiers de moins de 25 ans avec une densité d'au moins 1000 pieds/ha.

b) la régénération des vieilles caféières de plus de 25 ans qui devra se faire par une replantation avec du matériel végétal sélectionné (donnant des rendements plus élevés, résistant aux maladies et insectes).

Le verger réhabilité devra être conduit en respectant les itinéraires techniques (désherbage, égourmandage, application d'intrants chimiques)

La diffusion de matériel végétal sélectionné

Les plantations de café sont en majorité (67%) constituées de plants non sélectionnés avec de faibles rendements. Par ailleurs, les opérations de replantation sont faites à partir de plants non sélectionnés avec pour conséquence la faiblesse des rendements des nouvelles plantations. Aussi, la réussite des programmes de réhabilitation sus-mentionnés va dépendre essentiellement de la disponibilité du matériel végétal sélectionné.

Il s'agit de diffuser les hybrides H79, H80, H81, H82, mis en place par le CNRA. Les semences sont distribuées sous forme de cerises, faciles à manipuler à transporter, avec des techniques culturales simples. L'association de ces hybrides donne des résultats assez satisfaisants en production: 2,5 à 3 tonnes/ha et une bonne résistance aux maladie telles que la rouille orangée. En outre, les plantations entrent en production au bout de 2 années après le planting. Pour la production des hybrides, il est nécessaire de mettre en place des champs semenciers dans la région d'Aboisso.

A ce jour, les hybrides H79, H80, H81, H82 sont encore méconnus par les paysans. Une campagne d'information doit être faite en vue d'expliquer aux paysans l'intérêt de ce nouveau matériel végétal.

La diffusion du matériel sélectionné pourrait s'appuyer d'une part sur l'ANADER qui a déjà une bonne expérience en matière de vulgarisation en Côte d'Ivoire et d'autre part sur les coopératives pour faciliter aux paysans l'acquisition des semences (transport, coût réduit).

La mise en place d'une campagne de vulgarisation plus incitative à l'intensification des pratiques culturales

La conduite des plantations de café est caractérisée par un système extensif avec un ou deux sarclages par an, sans égourmandage, et très peu d'intrants chimiques. Cela est à l'origine de la baisse des rendements et donc des revenus des planteurs. Par ailleurs, la création de nouvelles parcelles de café est rendue difficile à cause de la rareté des réserves de forêts. Cette situation montre tout l'intérêt d'intensifier les pratiques culturales pour accroître la production de café. Il s'agira de :

-l'entretien des plantations: ce volet constitue la voie immédiate pour accroître la production. Même s'il se réalise spontanément dès que les prix bord champ sont à la hausse, l'entretien des parcelles se limite en général à deux (2) désherbages annuels, sans égourmandage. Il est donc important d'encourager les paysans au respect des techniques culturales, à savoir :

a) 3 sarclages annuels et égourmandages aux périodes indiquées. Pour remédier au manque de main d'oeuvre, les paysans peuvent avoir recours aux herbicides dont l'acquisition pourrait être facilité par les coopératives (Approvisionnement, achats à moindre coût ou à crédit) ;

b) emploi d'engrais organique ou chimique pour améliorer la fertilité du sol ;

c) pratique régulière du recepage et de la replantation des plantations ;

-bien expliquer l'incidence de l'intensification sur les rendements de leurs plantations et donc sur leurs revenus.

L'encouragement du travail en groupes

L'étude a montré que la main d'oeuvre constitue la principale contrainte à l'entretien des plantations de café. Elle est devenue en effet rare et coûteuse causant l'abandon de nombreuses plantations.

Il est donc important d'encourager les paysans à s'organiser en groupes de travail. Ce type d'organisation permet au producteur d'avoir dans ses plantations de grands effectifs de travailleurs et de lever ainsi la contrainte liée à l'inaccessibilité au facteur travail. En plus cette force de travail est gratuite.

LIMITES DE L'ETUDE

L'étude, que nous venons d'effectuer, comme bon nombre d'études comporte des limites dont la prise en compte permettrait de mieux apprécier les résultats obtenus. Cependant, ces limites n'affectent pas fondamentalement la pertinence de l'analyse et des résultats obtenus. Ces limites se situent à deux niveaux essentiels :

§ la variable prix du café qui pourrait sans doute avoir une influence sur la décision d'investir des paysans n'a pu être retenue pour l'estimation du modèle, parce que l'étude ayant eu lieu dans un seul département, les prix pratiqués étaient très similaires. Néanmoins, les variables utilisées dans le modèle devraient fournir suffisamment d'informations pour l'analyse de la décision d'investissement du paysan.

§ Le choix des planteurs au niveau des villages n'a pas permis toujours d'obtenir des paysans dont les caractéristiques sont diversifiée (âge, niveau d'instruction, taille de l'exploitation, etc.). Cela risquerait de diminuer la précision de l'analyse descriptive, notamment lors des comparaisons de proportions qui ont été faites tout au long de l'étude.

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ANNEXES

ANNEXE 1 : Zones de production de café en Côte d'Ivoire

ANNEXE 2 : Questionnaire d'enquête

BNETD

DAAR

Date d'enquête :....../....../.....

Fiche N°...........

QUESTIONNAIRE D'ENQUETE

ENQUETE SUR LES DETERMINANTS DES INVESTISSEMENTS EN CAFEICULTURE

SITUATION DE LA PRODUCTION CAFEIERE EN CÔTE D'IVOIRE :

CAS DU DEPARTEMENT D'ABOISSO

ETAT DES LIEUX ET PERSPECTIVES

I. LOCALISATION ET IDENTIFICATION DU PRODUCTEUR

1.1 Région .............................................1.2 Département ...................................

1=Sud ouest ; 2=Centre Ouest 1=Daloa ; 2=Gagnoa ; 3=Soubré

1.3. S/ Préfecture ...................................1.4. Nom du Village................................

1.5. Nom du planteur .....................................................................................

1.6. Sexe : (1= M 2=F)..........................................

1.7. Age...................................................................

1.8. Origine..............................................................

1=Autochtone : 2=Allochtone ; 3=Allogène

1.9. Niveau d'étude.........................................................

1. Analphabète 2. Primaire 3. Secondaire

4. Supérieur 5. Autre....................................

1.10. Situation familiale

1.10.1. Situation matrimoniale.......................................

1=Marié(e) 2=Célibataire 3=Autre.........................................

1.10.2. Nombre de personnes à charge ?

Enfants :.................. .Autres :........................

1.11. Depuis combien d'années êtes vous producteur de café ? ...........................................................................

II. CARACTERISTIQUES DU PRODUCTEUR

2.1. Disponibilité en Terre

2.1.1. Combien d'ha de terres non encore exploitées possédez vous actuellement ?.....................................

2.1.2. Avez-vous la possibilités d'en acquérir dans la zone?.............................................................

1=oui ; 2=non

2.1.3. SI Oui, quelles en sont les modalités ?..........................................................................................

1=Achat ; 2=location ; 3=don de parents ou amis ; 4=Autres :............................................

2.2. Environnement Coopératif

2.2.1. Appartenez vous à une coopérative ?.....................................................................................

1=non (Aller au 2.3.) 2=oui (Laquelle ................................................................

2.2.2. Quels sont les services que vous rend la coopérative?...........................................................

1=Vente de production ; 2=fourniture d'information sur les prix ; 3= fourniture d'intrant :

4= assistance technique ; 5=Autre (à préciser .......................................................)

2.2.3. Quelle appréciation faites vous de ces services?..........................................................................

1=Bonne 2= mauvaise 3= Moyenne 4= Très mauvaise

Pourquoi ?......................................................................................................................................................... ..................................................................................................................................

2.2.4. De quels services auriez vous souhaité bénéficier ?.................................................................. .................................................................................................................................................................................................................................................................

2.3. Accès au crédit

2.3.1. Avez-vous eu accès à des crédits de campagne ces trois dernière années ?..................................

1=oui ; 2=non (aller au 3.4.5.)

2.3.2. Si oui, de quel organisme l'avez-vous obtenu ?..............................................................................

2.3.3. Quelles en ont été les modalités ?....................................................................................................

1=Intrants ; 2=Argent ; 3=plants ; 4=Autres (précisez.................................................................

2.3.4. Si réponse 2 à la question 2.3.3, à quoi ont été destinés principalement les prêts que vous avez contracté ?....... ...............................................................................................................

1=Achat d'intrants, 2=Rémunération de la MO ; 3=scolarisation des enfants 4=autres(précisez :............................................................................................................................................................................................................

2.4. Environnement informationnel

2.4.1. Avez-vous un poste de radio ?....................................................................................................................

1=oui ; 2=non

2.4.2. L'écoutez vous souvent ?...........................................................................................................................

1=oui ; 2=non

2.4.3. A quelle période de la journée écoutez vous la radio ?..............................................................................

2.4.4. Quelles informations vous intéressent particulièrement quand vous écoutez la radio ?............................. .................................................................................................................................

2.4.5. Avez-vous un poste de télévision?.............................................................................................................

1=oui ; 2=non

2.4.6. Le regardez vous souvent ?........................................................................................................................

1=oui ; 2=non

2.4.7. A quelle période de la journée regardez vous la télévision ?...............................................................

2.4.8. Quelles informations vous intéressent particulièrement quand vous regardez la télévision ?.................. .................................................................................................................................

2.4.9. Disposez vous du réseau téléphonique ?................................................................................................

1=oui ; 2=non

2.4. 10. Quelle type de connexion téléphonique avez-vous ?.............................................................................

1=téléphone portable ; 2=téléphone fixe ; 3= les deux

2.4.11. Les journaux arrivent ils dans votre village ?..........................................................................................

1=oui ; 2=non

2.4.12. Lisez vous souvent les journaux ?...........................................................................................................

1=oui ; 2=non

2.4.13. Quelles informations recherchez vous lorsque vous lisez les journaux ?............................................. ....................................................................................................................................................................................................................................................................

III. CARACTERISTIQUES DES PLANTATIONS

3.1. Tableau descriptif des exploitations

a. Numéro de la parcelle

b. Culture Pratiquée

(1)

c. Age

(2)

d. Superficie

(ha)

e. Superficie en production

(ha)

f. Nature des plants utilisés

(3)

g. Mode d'appropriation de la plantation

(4)

h. Mode de faire valoir

(5)

i. Quantité Produite lors de la campagne 2005/2006

(en kg)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

(1) café=1 ; cacao=2 ; café+cacao ; autres=3

(2) moins de 5 ans=1 ; entre 5 et 10 ans=2 ; entre 10 et 15 ans=3 ; entre 15 et 25 ans=4 ; plus de 25ans=5

(3) plants sélectionné (clones)=1 ; plan auto produits=2 ; autres (à préciser)=3

(4) crée soi-même=1 ; héritage=2 ; don=3 ; achat =4 ; location ; métayage=5 ; autre=6

(5) exploitation directe=1 ; métayage=2

3.2. Si métayage Pourquoi avez-vous décidé de mettre certaines de vos plantations en métayage ?................... ....................................................................................................................................................................................................................................................................

IV. UTIISATION DES INTRANTS CHIMIQUES DANS LES EXPLOITATIONS DE CAFE

4.1. Avez-vous utilisé des intrants (phytosanitaire+engrais) dans vos plantations de café durant les 3 dernières années ? (1=oui ; 2=non)................................................................................................................................

4.2. Tableau récapitulatif de l'utilisation des intrants chimiques dans les plantations de café

a.

Années

b. Gestion des plantations

(1)

c. Superficie

(ha)

d. Production

(kg)

e. Surface traitée

(ha)

f. Surface entièrement traitée (ha)

g. si traitement, pourquoi?

(2)

h. Raison de surfaces non traitement pourquoi?

(3)

i. Nature des produits

(4)

j. Lieu d'approvision

nement

(5)

2006

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

2005

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

2004

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

(1) 1=exploitation directe ; 2=métayage

(2) Attaque d'insectes=1 ; prix du café intéressant=2 ; don ou subvention=3 ; autres =4

(3) Parcelles trop anciennes=1 ; Manque d'argent=2 ; Pas besoin de traitement=3 ; autres (à préciser)=4

(4) Thiodan=1 ; Callifan=2 ; Decis=3 ; Sumition=4 ; Thimul=5 ; Autre (à préciser)=6

(5) Vendeur au village=1 ; vendeur à la S/P=2 ; Coopérative=3 ; Grossiste à Abidjan=4 ; Autre (à préciser)=5

a. Années

k. Surface d'épandage d'engrais

(ha)

l. Si épandage, pourquoi ?

(6)

m. Si absence d'épandage, pourquoi?

(7)

n.

Nature des engrais

(8)

o. Lieu d'approvision

nement

(9)

2006

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

2005

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

2004

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

(6) baisse de la fertilité de la terre=1 ; prix du café intéressant=2 ; accès au crédit=3 ; autre=4

(7) Parcelles trop anciennes=1 ; Manque d'argent=2 ; Pas besoin d'épandage=3 ; autres (à préciser)=4

(8) NPK=1 ; Engrais Végétal=2 ; Autres=3

(9) Vendeur au village=1 ; vendeur à la S/P=2 ; Coopérative=3 ; Grossiste à Abidjan=4 ; Autre (à préciser)=5

4.3. Rencontrez vous des difficultés pour vous approvisionner en intrants chimiques ?.........................................

1=oui ; 2=non

4.4. Si oui, lesquelles ?....................................................................................................................................... .................................................................................................................................

V. MAIN D'OEUVRE

5.1. De combien de manoeuvres disposez vous actuellement pour l'ensemble de vos plantations ?....................

5.2. Combien travaillent dans le café ?............................................................................................................

5.3. Quelle est l'origine de la main d'oeuvre que vous employez habituellement (plusieurs réponses possibles) ?............................................................................................................................................................ 1=allogène ; 2=allochtone ; 3=autochtone

5.4. Pour l'entretien manuel, combien de passages font ils par an dans les plantations de café ?........................

5.5. Arrivez vous actuellement à trouver la MO lorsque vous en avez besoin?..................................................

1=non ; 2= oui ; 3= pas toujours ; 4=autre (à préciser)

5.6. Autre réponse que oui, Quelles en sont les raisons ?..................................................................................

5.7. Lorsqu'il y a manque de MO, dans quelles parcelles préférez vous envoyer la MO ?................................

1=café ; 2=cacao ; 3=hévéa ; 3=autres

5.8. Pourquoi ?..................................................................................................................................................... .....................................................................................................................................................................................................................................................................

5.9. Le coût de la MO est il le même pour le café que pou les autres cultures comme le cacao, l'hévéa, le palmier à huile ? .................................................................................................................

1=oui 2=non

5.10. Si non qu'est ce qui explique cette différence ?........................................................................................... .......................................................................................................................................................................................................................................................................

5.11. Où trouvez vous l'argent pour payer la MO non familiale qui travaille dans vos plantations ?..................

1=Revenu des plantations ; 2= Revenu extérieur à la plantation ; 3=crédit agricole,

4=autre.......................................................................................................................................................

VI / REPLANTATION / PLANTATION

6.1-Producteurs de café actuellement en activité

6.1.1. Avez-vous déjà procédé à la replantation d'une partie ou de toutes vos parcelles de café ?......................

1=non ; 2=oui (aller au 6.1.3.)

6.1.2. Si non Pourquoi ?........................................................................................................................................

.....................................................................................................................................

......................................................................................................................................

6.1.3. Si oui,

a) Quand l'avez vous fait pour la dernière fois ?.....................................................................................

b) Quelles en ont été les raisons ?............................................................................................................. ..................................................................................................................................

6.1.4. Quelle est la nature des plants utilisés ?....................................................................................................

1=boutures de plantation ; 2= plants sélectionnés

3=.Autre (à préciser :..........................................................................................................................)

6.1.5. Avez-vous des difficultés pour vous approvisionner en plants ?...............................................................

1= oui : 2=non

Si oui, lesquelles........................................................................................................

......................................................................................................................................................................................................................................................................

6.1.6. Avez-vous créé récemment de nouvelles parcelles de café ?......................................................................

1=oui ; 2=non

6.1.7. Si oui,

a) quand ?..................................................................................................................................................

b) Combien d'ha ?.....................................................................................................................................

6.1.8. Vous est il arrivé d'abandonner des parcelles de café ?..............................................................................

1=oui ; 2=non (Aller au 6.1.12.)

6.1.9. Si oui, Combien d'ha avez-vous abandonné ?............................................................................................

Et en quelle année ?................................................................................................................................. ..................................................................................................................................

6.1.10. Pourquoi ?............................................................................................................................................... .......................................................................................................................................................................................................................................................................

6.1.11. Avez-vous par la suite remis en valeur certaines des parcelles de café abandonnées ?............................

1=oui ; 2=non

6.1.12. Si Oui, en quelle année ?............................................................................................................................

6.1.13. Pourquoi ce retour ?................................................................................................................................ .....................................................................................................................................................................................................................................................................

6.1.14. Combien d'ha avez-vous remis en valeur? .........................................................................

6.1.15. Si Non que sont devenues ces parcelles ?................................................................................................

1=reconverties ; 2=abandonnées dans la brousse ; 3=autre :..................................................................

6.1.16. Rencontrez vous des difficultés particulières dans la production du café ?.............................................

1= oui ; 2= non

6.1.17. Si oui, lesquelles ?.....................................................................................................................................

1= MO inaccessible ; 2= intrants trop chers ; 3= prix trop bas ;

4= Autre(.................................................................................................................. ....................................................................................................................................

6.1.18. Avez-vous été tenté de laisser le café pour faire autre chose ?...............................................................

1=oui ; 2=non

6.1.19. Si oui, pour faire quelle activité ?............................................................................................................ 6.1.20. Qu'est ce qui vous motive donc à produire actuellement du café ?......................................................... ...................................................................................................................................

6.1.21. Si non, pourquoi ?...................................................................................................................................... ....................................................................................................................................

6.2. Producteurs ayant abandonné la caféiculture

6.2.1. Depuis quand avez-vous abandonné la culture du café ?.............................................................................

6.2.2. Pourquoi ?.................................................................................................................................................... ....................................................................................................................................

6.2.3. Que sont devenues ces parcelles de café ? ..........................................................................

1=reconverties 2=abandonnées dans la brousse

3=Autres (à préciser) :.......................................................................................................

6.2.4. Si réponse 1 en 6.2.3., quelle(s) culture(s) occupent ces parcelles ?.............................................................

1=cacao ; 2=hévéa ; 3=palmier à huile ; 4=vivriers ; 5=autres :........................................................

6.2.5. Pourquoi le choix de cette culture ?......................................................................................................

1 =travail moins contraignant; 2= meilleur prix  (préciser le prix :..................................................................) 3=autres(à préciser........................................................................................................) ........................................................................................................................

6.2.6. Si réponse 2 en 6.2.3. Que comptez vous faire des parcelles abandonnées dans la brousse ? ................

1=entretenir plus tard ; 2= reconvertir ; 3=Autre (à préciser : .................................................)

6.2.7. Vous est-il arrivé de remettre en production des parcelles de café que vous aviez abandonné?..............

0=non ; 1=oui

6.2.8. Si oui, Quand êtes vous revenu ? ....................................................................................

6.2.9. Pourquoi ?................................................................................................................................................. ........................................................................................................................................................................................................................................................................

6.2.10. Qu'est ce qui vous motiverait à reprendre la caféiculture ?.....................................................................

.....................................................................................................................................................................................................................................................................

6.2.11. Que pensez vous de la culture du café par rapport au autres cultures ?.................................................. ........................................................................................................................................................................................................................................................................

ANNEXE 3 : Modèle économétrique

GOURIEROUX (1989) souligne que la meilleure façon de décrire le comportement d'un individu face à plusieurs alternatives est de supposer qu'il fait des choix rationnels qui sont représentable par une fonction d'utilité aléatoire U (U1 pour le choix d'investir et U0 pour le choix de ne pas investir)

Soit « Z » le vecteur de caractéristiques socio-économiques, techniques et psychologiques d'un individu donné.

La décision d'investir est suscitée par l'utilité U1 (z)=V1 (z) + å1 et la décision de ne pas investir est suscitées par l'utilité U0 (z)= V0 (z) + å0.

Vi et åi représentent les composantes déterministes et aléatoires, et Z l'argument.

Les choix étant supposés rationnels, l'individu choisit l'alternative pour laquelle son utilité est maximisée, c'est-à-dire que le paysan choisira d'investir si U1 > U0.

Etant donnée la variable dichotomique y, la probabilité qu'un individu décide d'investir en caféiculture peut alors s'exprimer de la façon suivante :

( 1 )

En prenant Vi comme fonction linéaire de Z, c'est-à-dire que Vi=âZ

On a V1 (Z)-V0 (Z)= â1Z - â0Z =(â10)Z

Donc :

( 2 )

Avec â = â1 - â0 le vecteur des paramètres à estimer

å = å0 - å1 le terme d'erreur

F(âZ) une fonction de distribution cumulative. Le modèle LOGIT suppose que F suit une loi logistique (CRAMER, 1991). Dans ces conditions, la probabilité qu'un paysan « i » investisse dans la production de café est donnée par :

( 3)

La forme générale de la régression est présentée comme suit :

avec ai ? 0

Où: Y représente la variable expliquée ;

ai représente les coefficients estimés et dont le signe indique le sens de corrélation entre la variable explicative et la variable expliquée ;

Xi représente les variables explicatives ;

å représente les termes d'erreurs.

Plusieurs méthodes permettent d'estimer les paramètres du modèle LOGIT : la méthode du Maximum de Vraisemblance, la Méthode de BERKSON et la méthode du CHI-2 maximum.

La méthode du Maximum de vraisemblance que nous utiliseront présente 3 caractéristiques à savoir que :

-ses propriétés asymptotiques sont très intéressantes, notamment pour le LOGIT et le PROBIT;

-l'estimateur du Maximum de vraisemblance s'il existe est unique (GOURIEROUX, 1989) ;

-elle est l'une des méthodes les plus employées.

Ainsi, pour la méthode du maximum de vraisemblance, le vecteur de paramètres â est trouvé en maximisant la fonction de vraisemblance ou son logarithme. La fonction de vraisemblance est donnée par :

L'estimateur â du maximum de vraisemblance vérifie le système d'équation de vraisemblance donné par :

ANNEXE 4 : Résultat du test de corrélation de Pearson

Corrélations

 
 

Age

Instruction

Origine

Revenu

Age_Plant

Superf

Accès_Travail

cult_concur

Acces_Credit

Reserve_Terre

Age

Corrélation de Pearson

1

-,426(**)

-,168

-,133

-,113

,196

-,047

,077

-,195

-,055

 

Sig. (bilatérale)

.

,002

,243

,358

,438

,174

,747

,595

,175

,704

Instruction

Corrélation de Pearson

-,426(**)

1

,102

,094

,042

-,031

-,016

-,049

-,147

,210

 

Sig. (bilatérale)

,002

.

,483

,515

,776

,831

,910

,735

,307

,143

Origine

Corrélation de Pearson

-,168

,102

1

-,054

-,017

,175

-,085

,103

,168

,075

 

Sig. (bilatérale)

,243

,483

.

,708

,906

,224

,558

,477

,243

,606

Revenu

Corrélation de Pearson

-,133

,094

-,054

1

-,051

,157

-,133

,152

,081

,020

 

Sig. (bilatérale)

,358

,515

,708

.

,728

,275

,358

,292

,575

,892

AgePlant

Corrélation de Pearson

-,113

,042

-,017

-,051

1

-,004

,084

,125

,222

,011

 

Sig. (bilatérale)

,438

,776

,906

,728

.

,977

,568

,391

,125

,941

Superf

Corrélation de Pearson

,196

-,031

,175

,157

-,004

1

-,362(**)

-,067

-,044

,318(*)

 

Sig. (bilatérale)

,174

,831

,224

,275

,977

.

,010

,645

,764

,024

Accès_Travail

Corrélation de Pearson

-,047

-,016

-,085

-,133

,084

-,362(**)

1

,077

,127

-,055

 

Sig. (bilatérale)

,747

,910

,558

,358

,568

,010

.

,595

,379

,704

cult_concur

Corrélation de Pearson

,077

-,049

,103

,152

,125

-,067

,077

1

,084

-,371(**)

 

Sig. (bilatérale)

,595

,735

,477

,292

,391

,645

,595

.

,564

,008

Acces_Credit

Corrélation de Pearson

-,195

-,147

,168

,081

,222

-,044

,127

,084

1

-,031

 

Sig. (bilatérale)

,175

,307

,243

,575

,125

,764

,379

,564

.

,831

Reserve_Terre

Corrélation de Pearson

-,055

,210

,075

,020

,011

,318(*)

-,055

-,371(**)

-,031

1

 

Sig. (bilatérale)

,704

,143

,606

,892

,941

,024

,704

,008

,831

.

** La corrélation est significative au niveau 0.01 (bilatéral).

* La corrélation est significative au niveau 0.05 (bilatéral).






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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld