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Compétence interculturelle et efficacité de l'action didactique en classe de langue

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par Albert Etienne Temkeng
Chaire UNESCO pour l'Afrique centrale en Sciences de l'éducation, Université Mariem Ngouabi, ENS de Yaoundé - DEA des Sciences de l'éducation 1987
  

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CONCLUSION GENERALE

Cette étude avait pour but primordial de répondre à la question principale suivante : la compétence interculturelle de l'enseignant en classe de langue peut-elle avoir un impact significatif sur son efficacité didactique ? Autrement dit, l'enseignant compétent interculturel maîtrise-t-il mieux la didactique des langues et transmet-il mieux les savoirs lors  de son enseignement que celui qui ne l'est pas ? Autrement dit encore, les élèves du premier sont-ils plus performants que ceux du second ?

Au terme des enquêtes menées dans les huit départements de la province de l'Ouest du Cameroun, les deux hypothèses de recherche formulées sur l'impact de la compétence interculturelle respectivement sur la maîtrise de la didactique théorique et l'efficacité en didactique pratique ont été confirmées au moyen du test du khi-carré. Cette confirmation implique par conséquent celle de l'hypothèse générale à savoir que la compétence interculturelle de l'enseignant a un impact significatif sur son efficacité didactique.

Pourtant et malgré la satisfaction du résultat final obtenu, il faut dire que cette étude présente quelques limites. C'est dans ce contexte qu'il faut relever que les enquêtes sur le terrain auraient pu être menées sur une durée plus importante. Il faut aussi relever que l'appréhension de la compétence interculturelle a été limitée à ses aspects essentiellement langagiers. De même, l'appréciation des compétences langagières a été limitée à l'exploitation d'extraits de textes provenant de trois oeuvres littéraires seulement. Néanmoins et au-delà de ces lacunes, ce travail de recherche ouvre de perspectives tout à fait explorables pour l'étude du culturel d'abord, pour celle de l'interculturel ensuite, et enfin pour l'exploitation des rapports qui peuvent exister entre les premiers éléments cités et la didactique des langues.

Ainsi, cette étude recherche les voies et moyens pouvant permettre de saisir et de maîtriser la culture de plus en plus métissée, « tigrée » (Abdallah-Pretceille, 1996), multicolore de l'homme d'aujourd'hui afin d'améliorer l'enseignement / apprentissage des langues d'une part et la compréhension interculturelle d'autre part. Elle esquisse la définition des pistes pouvant permettre une acquisition plus facile de la compétence interculturelle parmi lesquelles la multiplication d'espaces culturels que sont les bibliothèques et les centres culturels afin d'encourager la lecture et les échanges, la formation des enseignants à l'interculturel, l'arrimage des modes et méthodes d'enseignement / apprentissage aux exigences de la mondialisation, mais aussi et surtout leur ancrage des milieux d'enseignement/apprentissage à la connaissance des données anthropologiques des cultures (d'origine).

Au-delà des suggestions opportunes faites pour la formation des enseignants à l'interculturel, ce travail de recherche propose une démarche pédagogique pour l'enseignement/apprentissage des langues, démarche allant dans le sens de la synthèse améliorée des points positifs de l'approche communicative, des pédagogies et méthodologies interculturelles d`Abdelwaheb-Allouche (1984), de Séoud (1997), de Rittau (2001), de Mialaret (2001), de Marmoz (2001) et de la sémio-didactique de Gourmelin-Berchoud (1996).

Enfin, cette étude voudrait faire de l'interculturel un instrument au service de l'éducation en ceci qu'il permet à l'individu de s'ouvrir au monde, de se frotter aux autres et de les comprendre, de dialoguer avec eux, bref de cultiver la tolérance, la compréhension intertribale, interethnique, interraciale et internationale, toutes recherchées par les Nations Unies, pour un monde de paix et de développement. Le rapport des Africains à leurs langues maternelles comme à leurs cultures ne devrait plus être perçue comme étant « une relation ambiguë, teintée de culpabilité » et le rapport entre la langue française et les langues africaines ne devrait plus être perçu par les uns et les autres comme étant une relation de « rivalité, au pire, de conflit, voire de volonté de domination du français sur les langues nationales » (Ntchamandé (2005 : 76-77).

Au total et pour que les langues africaines sortent du maquis, on pourrait reprendre les conclusions du rapport final de la réunion des Experts de l'UNESCO sur la définition d'une stratégie pour la promotion des langues africaines lors de sa 22è session ordinaire à Addis-Abeba en 1986. En effet, il en ressort que « l'émancipation culturelle des peuples africains et l'accélération de leur développement économique et social ne seront possibles que si les langues africaines sont effectivement utilisées ». Par conséquent, l'enseignement / apprentissage de la langue française doit permettre non seulement de maîtriser la norme linguistique standard, mais aussi et surtout de comprendre les violations de cette norme, distorsions liées aux interférences des cultures d'origine ou autres dans les communications, afin que l'apprenant soit ancré dans sa culture et devienne vrai citoyen du monde.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld