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Typologie des exploitations et étude de rentabilité des cultures fourragères dans les sytèmes de production du Bassin arachidier du Sénégal

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par Alexandre Diouf
Ecole Nationale Supérieure d'Agriculture de Thiès - Ingénieur AgroEconomiste 2002
  

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CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES

Il apparaît au terme de l'analyse, que les producteurs de cultures fourragères dans le Sud du Bassin arachidier du Sénégal, peuvent être classés dans trois grands groupes dont l'âge semble être le critère déterminant.

Les producteurs plus âgés sont ceux qui se tournent vers l'agriculture, font recours à la main d'oeuvre temporaire, possèdent beaucoup d'animaux, avec un système d'élevage extensif, et gagnent les plus petits revenus des activités extra agricoles : Ce sont de vrais agro-pasteurs traditionnels.

Les producteurs les plus jeunes sont ceux là qui gagnent de grandes sommes de la terre avec l'intensification en utilisant des produits phytosanitaires, des engrais. Ils ne conservent d'habitude dans leurs exploitations que peu d'animaux, bien souvent destinés à la traction animale.

Ces jeunes producteurs sont aussi ceux qui gagnent le maximum de revenus extra agricoles par le commerce et les autres activités hors exploitation.

Toutefois, il apparaît aussi que les revenus issus de ces activités hors exploitation servent au réinvestissement dans les activités de production en augmentant le nombre d'animaux dans l'exploitation, et le matériel agricole.

Entre ces deux entités, existe une autre qui peut être considérée comme intermédiaire. Ce groupe est celui des agro-éleveurs cherchant à intensifier toutes les productions : ils utilisent la main d'oeuvre temporaire, les engrais, possèdent le plus grand nombre d'animaux et ont des exploitations bien équipées. Leurs revenus extra agricoles sont importants tout de même, mais leurs principaux revenus leur proviennent de l'élevage.

L'élevage apparaît donc ici comme étant « une banque » pour les producteurs : leurs épargnes sont représentées par les animaux et les revenus qu'ils en tirent en constituent « les intérêts ». C'est pourquoi les cultures fourragères jouent un grand rôle dans ce système car il permet de sécuriser « l'épargne ».

En dehors du rôle qu'elles jouent pour améliorer la fertilité des sols, les cultures fourragères n'a de valeur appréciable, que dans la mesure où elles sont converties en produits animaux.

Le rendement des investissements pour une telle entreprise dépend donc de l'aptitude de l'exploitant à la convertir en produits commercialisables, ainsi que du temps pendant lequel il peut le maintenir en production.

L'exploitation rationnelle des cultures fourragères est donc un compromis entre les besoins des plantes et ceux des animaux : il s'agit de comprendre quand on doit sacrifier la plante au profit de l'animal et quand on doit accepter un préjudice immédiat pour le bétail en vue d'avantages ultérieurs pour la plante.

L'amélioration des conditions de vie de cette frange de producteurs peut être diversement obtenue. Cependant, pour tout projet de développement, la méthode la moins pénible pourrait être celle qui part des réalités socioéconomiques du milieu d'impact.

Dans cette zone, l'élevage est considérée comme étant le moyen d'épargne le plus sûr, c'est pourquoi, nous avançons que toute initiative qui développerait cette activité va dans le sens d'une amélioration du niveau de vie des populations. Et dans un tel contexte, les cultures fourragères prennent une autre dimension.

Néanmoins, les difficultés majeures d'adoption de ces cultures sont de trois ordres : le problème foncier, le problème de temps dans le calendrier cultural et le problème lié à la multiplication semencière.

La faible disponibilité des terres cultivables favorise systématiquement les emblavures céréalières au détriment des parcelles fourragères pérennes.

Dans un environnement incertain comme c'est le cas au Sénégal en général et dans la zone étudiée en particulier, la stratégie de gestion des risques commande que le producteur accorde la priorité sinon l'exclusivité aux cultures vivrières.

Dans ce sens, on observe que les producteurs de cette zone adoptent plus facilement le niébé et l'arachide à double fin (production de fanes et production de graines servant à l'alimentation humaine) que les cultures fourragères strictes (herbes destinées uniquement à l'alimentation animale).

Le calendrier cultural des espèces fourragères est pratiquement le même que celui des céréales. Il se pose alors un problème d'allocation de la main d'oeuvre qui se fait au détriment de la culture fourragère, le plus souvent.

Enfin, la faible disponibilité en semences constitue la contrainte majeure au développement des cultures fourragères.

En effet, la demande est largement supérieure à l'offre et les coûts sont prohibitifs. L'essor de tout programme fourrager devra donc passer par la maîtrise de la production semencière, par les paysans eux-mêmes.

Aussi, pensons nous que, pour une adoption à grande échelle des cultures fourragères dans cette zone, il serait bon :

· d'y introduire des variétés à cycle plus court, car le déficit pluviométrique est particulièrement important dans la zone, et l'irrégularité des pluies récurrente.

· De mieux former les producteurs aux techniques d'exploitation de ces types de cultures. Ils pourront ainsi mieux produire (en qualité et en quantité) en suivant les normes recommandées.

· De mieux former les producteurs aux techniques de productions animales (alimentation, hygiène et prophylaxie, embouche, exploitation du troupeau...).

· D'améliorer les parcours naturels, par l'introduction de graminées et de légumineuses fourragères, herbacées ou ligneuses pour mieux combler le déficit alimentaire des animaux.

· D'aider les producteurs à mettre en place un système organisationnel pour qu'ils puissent eux-mêmes assurer la pérennité du système en produisant par leurs propres moyens les semences pour les plantes annuelles.

· De chercher à étendre les surfaces fourragères par une introduction de graminées et légumineuses vivaces, qui ne demandent donc pas un re-semis pour chaque nouvelle année.

· De mette en place un dispositif qui permettrait de voir l'apport réel de ces cultures en terme de transfert d'azote sous nos conditions de culture.

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