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Les terroirs périphériques de la Réserve Spéciale de Faune de Gueumbeul

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par El Hadji Ibrahima THIAM
Université Cheikh Anta DIOP (UCAD) Dakar - Maîtrise 2004
  

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III/ L'ANALYSE DES ACTIVITES A MENER DANS LES T.V

Les contraintes soulevées dans les T.V sont nombreuses et diversifiées. Elles contribuent au freinage des activités économiques, donc à la diminution des revenus des populations. L'analyse des actions, à mener dans les T.V, nous permettra de voir si les contraintes peuvent être solutionnées par le P.G.I.E.S. Ces actions sont groupées en cinq (5) thèmes appelés orientations stratégiques.

Les populations des T.V sont très défavorisées en matières de formation. La plupart d'entre elles ne connaissent pas les lois qui régissent leurs terroirs. C'est pourquoi l'initiative du P.G.I.E.S de les doter en formation constitue une aubaine pour elles. La formation sur la législation foncière va leur permettre de comprendre les voies et cheminements pour se procurer des terres. La maîtrise des textes de la décentralisation apportera une meilleure compréhension des pouvoirs de leurs dirigeants locaux à qui l'Etat a délégué, depuis 1996 neuf (9) domaines de compétence auxquels appartiennent les domaines, l'habitat, la santé, les sports, loisirs... Par la même voie la loi sur le domaine national va leur faire comprendre que leurs terroirs appartiennent au grand domaine de l'Etat qu'est le domaine national

La formation axée sur la conception de petits projets de développement aura comme effet principal, la familiarisation des populations aux structures bancaires et d'encadrement que sont les banques, les projets et les O.N.G. Ainsi elles pourront monter leurs propres micros projets de développement et demander des financements auprès des bailleurs de fonds (banques, mutuelles de crédits, Projets F.N.P.J...).

Les modules de formation en N.T.I.C diminueront leur analphabétisme avec la familiarisation avec l'outil informatique. Enfin la teinture et la couture vont être de nouvelles activités génératrices de revenus pour les femmes.

Les actions concernant l'augmentation des espèces ligneuses, qui ne sont pas assez diversifiées et affectées par une diminution du nombre, vont entraîner le repeuplement de la zone. Le reboisement d'espèces à usage multiple va, non seulement, augmenter les espèces mais aussi les diversifier. L'introduction d'espèces nouvelles comme l'anacardier constitue un exemple car les fruits ainsi que les noix de cet arbre peuvent être commercialisés. Les espèces ligneuses locales de la zone vont aussi être reboisées. Ces espèces sont dominées par la famille Acacia (radiana, millofera, senegal...). Le couvert végétal va donc être reconstitué à travers ces activités d'augmentation de la biodiversité. Les actions de gestion de la biodiversité vont être assurées par les pépinières qui constituent les lieux d'approvisionnement du reboisement. Les formations de gestion des ressources naturelles vont permettre une bonne compréhension de leur utilité. Ainsi les populations peuvent, désormais assurer l'encadrement et le suivi des ressources naturelles.

Au niveau de la pêche, les contraintes soulevées sont au nombre de quatre (4). D'abord le manque d'équipements adéquats constitue un facteur bloquant pour la pêche. Les acteurs utilisent de petites pirogues, parfois motorisées, avec des filets. Beaucoup de pêcheurs se sont convertis, dans d'autres secteurs d'activités, à cause du manque d'équipements. L'initiative du P.G.I.E.S, de faciliter leur équipement, va contribuer à la redynamisation de ce secteur qui souffre aussi de l'absence de marchés et de partenaires commerciaux.

L'appui à la commercialisation des produits de pêche va aider les pêcheurs à mieux écouler leur production. La zone ne disposant pas de marchés, les acteurs de la pêche ne savaient vraiment pas où vendre leurs productions. En plus la difficulté d'accès des villages, les plus dynamiques en matière de pêche, (Dieule Mbame, Doune Baba Dièye) empêchent les acheteurs, d'y accéder. Le P.G.I.E.S qui prévoit de leur trouver des marchés et des partenaires commerciaux va mettre fin à cette difficulté de commercialisation.

Les T.V malgré leur dynamisme, en matière de pêche, ne disposent d'aucune unité de conservation et de transformation des produits halieutiques. La mise en place ces unités permettra un stockage au frais ou une transformation en produits séchés ou fumés des excès de production. Le P.G.I.E.S. qui prévoit d'y implanter des unités de transformation, de conservation et stockage des produits halieutiques empêchera la décomposition de ces productions. Les excès pourront ainsi être conservés ou transformés en produits séchés ou fumés. La rareté ou la disparition de certaines espèces de poissons dans la zone devrait être résolue par les initiatives d'activités d'empoissonnement de mares aménagées et par des activités de pisciculture. L'aménagement des mares aménagées permettra aux populations de disposer de nouvelles zones de pêche. De même la pisciculture permettra la réintroduction des espèces endémiques ou disparues.

L'aménagement de l'espace et l'amélioration des ressources en eau vont redynamiser le maraîchage qui est l'une des principales activités économiques des populations. La salinisation a fortement affectée les cuvettes et une grande partie de la nappe phréatique, alors que celles-ci servaient de lieux d'approvisionnement en eau douce pour le maraîchage. Ce dernier souffre de l'absence d'eau douce par endroit. L'aménagement de mares d'eau douce peut contribuer à la résolution de ce problème. Cette initiative du P.G.I.E.S apportera un souffle nouveau au maraîchage qui a perdu beaucoup de terrains à cause de ce problème.

Concernant toujours les ressources en eau, le P.G.I.E.S compte faciliter l'adduction en eau potable des villages. Celle-ci constitue également un réel problème dans la mesure où c'est seulement quatre (4) villages qui en disposent ; les autres s'alimentent à travers les puits traditionnels qui tarissent très vite ou contaminés par le sel. L'augmentation du débit du forage de Ndiakher permettrait une adduction des villages qui lui sont environnants et même la réserve.

Du point de vue de l'aménagement de l'espace par la réalisation des pistes, le P.G.I.E.S va permettre l'accessibilité des villages. La plupart des villages sont difficile d'accès ; certains ne sont accessibles que par voie fluviale car se situant dans des îlots de l'estuaire (Doune Baba Dièye et Keur Martin sont localisés dans la Langue de Barbarie). La piste qui mène à Mbambara et Dieule Mbame est impraticable du fait de son sectionnement par le bras du fleuve Sénégal. Les populations y ont érigées un petit pont mais ce dernier passe sous les eaux en hautes marées et en hivernage. L'érection d'un bon pont fait partie des solutions pour désenclaver ces villages. Le désenclavement total de la zone va passer par la réfection des grandes pistes qui mènent à Leybar, Ndiakher, Ngaye-Ngaye et la construction de nouvelles pour Mbambara, Dieule Mbame et Toug peulh qui sont complètement enclavés.

L'électrification des villages n'est pas totalement assurée. Seuls trois villages disposent d'électricité fournie par la SENELEC. La facilitation de l'extension du réseau électrique, par le P.G.I.E.S, serait la bienvenue pour les populations car nombre d'entre elles disposent d'appareils (téléviseurs, réfrigérateurs) qui fonctionnent par électricité. Mais c'est à cause du manque de celle-ci qu'elles utilisent le gaz ou l'énergie solaire. En plus l'électricité allégerait le travail des femmes avec l'installation de moulins à mil. Elle permet aussi la mise en place de nouvelles A.G.R et le fonctionnement d'unités de conservation du poisson et des légumes.

La mise en place d'unités de transformation du sel constitue une nouvelle A.G.R car l'exploitation du sel était délaissée par les populations. Le sel va donc être exploité à travers les marais salants puis transformé par ces unités. La zone va donc pouvoir produire du sel industriel qui pourra être commercialisé à grande échelle dans toute cette grande partie Nord du Sénégal qui n'en produit presque pas (ces unités de production existent à Gandiole au Sud de la zone). Son acheminement va être facilité par la réfection des pistes de cette partie de la C.R zone d'intervention du P.G.I.E.S.

Dans le domaine de l'équipement le P.G.I.E.S va équiper la C.R. Ces équipements non encore définis vont certainement tourner dans le sens d'alléger le travail des conseillers. D'autre part, dans toute la zone, il y a qu'une seule coopérative agricole chargée de la distribution des semences. Il n'existe pas structures pour la répartition des produits phytosanitaires ou de matériels agricoles. Le P.G.I.E.S va appuyer la mise en place d'une centrale d'achat d'intrants agricoles. Ceci permettra aux paysans de disposer de lieu d'achat de semences ainsi de matériels agricoles pour changer les vétustes. Cette centrale d'achat se chargera également de la vente des produits phytosanitaires dans le but d'éviter aux paysans les difficultés qu'ils rencontraient pour l'acquisition de ces intrants. Ainsi ils pourront se procurer de l'engrais chimique pour le renforcement de la capacité de production de leurs terres. Quant aux produits phytosanitaires ils serviront de moyens de lutte contre les insectes et autres vers destructrices des cultures.

Outre ces actions liées aux équipements, le P.G.I.E.S. va aussi faciliter la mise en place de mutuelles d'épargne et de crédit et l'initiation de nouvelles A.G.R. Les mutuelles serviront de lieux d'épargne pour les populations qui y pourront également faire des prêts. Ces structures financières seront très proche de leurs créditeurs et pourront avoir un oeil permanent sur leurs activités. De ce fait les mutuelles connaîtront les organisations, les plus dynamiques, à qui elles pourront faire des prêts. L'initiation de nouvelles A.G.R va permettre aux populations de ne plus se fier seulement à la nature car l'essentiel de leurs activités est lié à cette dernière (agriculture, maraîchage, pêche).

L'analyse des différentes actions, à mener au niveau des trois parties de la zone, nous a permis de déterminer leur pertinence face à certaines contraintes. Une bonne conduite des opérations permettait de lever beaucoup de contraintes. Elle transformerait également le milieu par les différents aménagements, équipements et niveau technique des populations. Ce sont les
mêmes populations par les formations, qu'elles ont reçues, et les différents aménagements et équipements du P.G.I.E.S qui doivent être les acteurs du milieu. Ce sont les populations organisées à travers des O.C.B dynamiques ou pas qui vont assurer la continuité des activités.

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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle