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Les terroirs périphériques de la Réserve Spéciale de Faune de Gueumbeul

( Télécharger le fichier original )
par El Hadji Ibrahima THIAM
Université Cheikh Anta DIOP (UCAD) Dakar - Maîtrise 2004
  

Disponible en mode multipage

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UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR

...........................

FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES

..................

DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE

Mémoire de Maîtrise

THEME :

LES TERROIRS PERIPHERIQUES DE LA RESERVE SPECIALE DE FAUNE DE GUEUMBEUL

Présenté par : Sous la direction scientifique de :

M. El Hadji Ibrahima THIAM M. Amadou Abdoul SOW, Maître-assistant

Année académique 2003-2004

PRINCIPAUX SIGLES ET ABREVIATIONS

A.G.R

A.P

A.N.C.A.R

CARITAS

C.N.C.A.S

C.R

C.S.E

D.P.S

F.E.M

F.N.P.J

G.I.E

G.P.F

G.R.N

I.F.A.N

I.R.D

M.A.R.P

N.T.I.C

O.C.B

O.N.G

P.G.I.E.S

P.N.U.D

R.N.C

R.S.F.G

T.V

U.N.C.A.S

WETLANDS

Activités Génératrices de Revenus

Aire Protégée

Agence Nationale de Conseils Agricole et Rural

Amour Charité Partage

Caisse Nationale de Crédit Agricole du Sénégal

Communauté Rurale

Centre de Suivi Ecologique

Direction de la Prévision et des Statistiques

Fond pour l'Environnement Mondial

Fond National pour la Promotion de la jeunesse

Groupement d'Intérêts Economiques

Groupement de Promotion Féminine

Gestion des Ressources Naturelles

Institut Fondamental d'Afrique Noire

Institut de Recherche pour le Développement

Méthode Active de Recherche Participative

Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication

Organisation Communautaire de Base

Organisation Non Gouvernementale

Projet de Gestion Intégrée des Ecosystèmes du Sénégal

Programme des Nations -Unies pour le Développement

Réserve Naturelle Communautaire

Réserve Spéciale de Faune de Gueumbeul

Terroirs Villageois

Union Nationale des Coopératives Agricoles du Sénégal

Organisme intervenant dans la conservation des zones humides

Sommaire

Principaux sigles et abréviations p.1

Avant-propos p.3

Méthodologie p.4

Introduction Générale p.8

Problématique de Recherche p.10

Première Partie : Etude du milieu et de ses contraintes p.15

Chapitre I : Le cadre physique et les ressources naturelles p.16

Chapitre II : Les ressources humaines, les activités

économiques, et les infrastructures. P.33

Chapitre III : Les contraintes des T.V et de la R.S.F.G p.45

Deuxième Partie : Intervention du P.G.I.E.S et la dynamique organisationnelle p.55

Chapitre I : Présentation des activités du P.G.I.E.S p.56

Chapitre II : L'analyse des actions p.66

Chapitre III : La dynamique organisationnelle et la capacité des

populations à gérer les activités p.71

Conclusion Générale p.80

Bibliographie p.82 Table des matières p.95

Avant - Propos

Ce travail d'étude et de recherche s'inscrit dans le cadre d'un mémoire de maîtrise. La zone d'étude est localisée dans l'estuaire du fleuve Sénégal. Elle est peuplée, à majorité, de wolof et de peulh qui s'activent dans plusieurs activités économiques que sont le maraîchage, l'agriculture sous pluie, la pêche, l'élevage, le commerce, et l'extraction de carrière. Mais le maraîchage constitue l'activité principale des populations. Sa prédominance est due à l'appartenance de la zone à l'écosystème des « Niayes » qui couvrent toute la Grande Côte du Sénégal de Saint-Louis à Dakar. Cependant les populations sont soumises à beaucoup de contraintes pour le développement de leurs activités économiques. Les principales contraintes sont la salinisation, la proximité de la R.S.F.G, la sécheresse et l'absence d'infrastructures de différentes sortes. L'Etat du Sénégal, dans le but de vouloir préserver la biodiversité, qui commence à se dégrader, a initié le P.G.I.E.S tout en appuyant les populations à solutionner leurs contraintes car ce sont elles les principales actrices du déroulement des activités de ce projet. Cette intervention du P.G.I.E.S a entraîné la création d'une nouvelle zone entre les T.V et la R.S.F.G : c'est la R.N.C qui constitue une sorte de zone tampon entre les deux (2) premiers. Le milieu est ainsi divisé en trois zones : l'aire protégée (la R.S.F.G), la R.N.C, et les T.V. Le P.G.I.E.S dispense des formations aux populations pour qu'elles puissent bien assurer les activités prévues dans les différentes zones.

Notre travail d'étude et de recherche intitulé « Les terroirs périphériques de la Réserve Spéciale de Faune de Gueumbeul » se veut une modeste contribution à l'étude du milieu, de ses contraintes et à l'impact d'un projet de développement intégrant les populations qui deviennent ainsi les principales actrices. Cette étude s'inscrit dans ce cadre et vise à la bonne connaissance de la zone pour une gestion durable de ses ressources.

Cependant sa réalisation n'a pas été facile car elle a nécessité beaucoup d'engagements et persévérance. Nous rendons grâce à Dieu qui nous a donné la force et les moyens de son élaboration, ainsi qu'à son Prophète (PSL). Nous remercierons également tous ceux qui ont participé, généreusement d'ailleurs, à la réalisation de ce document. Il s'agit notamment de :

- Toute la famille THIAM à Gossas pour leurs soutiens, prières et encouragements. Particulièrement à mon père Aladji, ma mère Seynabou Ndiaye et à mon grand frère Massamba,

- Monsieur Amadou Abdoul SOW, Maître-assistant au département de géographie, pour avoir

bien voulu assurer la direction scientifique de ce travail avec une rigueur et un amour du travail bien fait ; et à travers lui tous les enseignants de l'U.C.A.D qui ont participé à ma formation,

- Messieurs DIOUF et SAMB du P.G.I.E.S pour les orientations et la documentation,

- Monsieur le conservateur de la R.S.F.G, ainsi qu'à tout le personnel et les éco gardes,

- Aux populations de la C.R de Gandon pour leur accueil et leur disponibilité,

- La famille DIALLO à Gossas pour leurs soutiens et encouragements sans faille ; particulièrement à mon Ami Moussa,

- Les familles CISSOKHO et BOUSSO qui m'ont accueilli en leur sein durant mes années d'étude à Dakar,

- Mes camarades de promotion à l'U.C.A.D : Serigne SY, Amar KANE, Daouda DIA, Mamadou Diakhaté LÖ, Samba Diack SEYE...

Méthodologie

Elle a commencé par la recherche documentaire qui nous a conduit dans plusieurs bibliothèques et centres de documentation. Ce sont :

Ø La Bibliothèque Universitaire

Ø La bibliothèque du département de géographie

Ø La bibliothèque de l'I.F.A.N

Ø Le centre de documentation de la D.P.N

Ø Le centre de documentation de l'I.R.D

Ø Le centre de documentation du C.S.E

Ø Le centre de documentation de la Météo Nationale

Ø Le centre de documentation de la D.P.S

Ø La Réserve Spéciale de Faune de Gueumbeul

Ø La maison communautaire de Gandon

Cette revue documentaire a permis de bien situer notre zone d'étude et de disposer d'informations concernant le climat, la végétation, les populations et de certaines contraintes auxquelles ces dernières sont confrontées.

Après la documentation, nous avons élaboré notre problématique de recherche puis la mise en oeuvre d'un guide d'entretien. La visite du milieu et l'administration du guide d'entretien aux personnes concernées ont été l'étape suivante. Les dernières phases ont été le traitement des différentes informations recueillies et l'élaboration du document.

Le choix des villages d'enquêtes est réalisé en fonction des activités économiques pratiquées dans la zone. Ainsi Ndiakher, village d'agriculteurs et de maraîchers a été pris comme village centre du fait de ses infrastructures, équipements et de sa proximité avec la R.S.F.G. Ndiawsir et Toug Peulh, habités de peulh nous ont servi de villages d'enquête pour les activités d'élevage. Enfin le village de Dieule Mbame est ciblé du fait de ses activités de pêche. D'autres villages ont été, cependant enquêtés à cause de l'existence d'O.C.B dynamiques ou de leur proximité avec la R.S.F.G.

Les études de terrain se sont déroulées au courant du mois de mai 2004. Elles ont été, pour nous, l'occasion de collecter beaucoup d'autres informations de visu et d'en récolter davantage auprès des populations, des gestionnaires de la R.S.F.G, et des autorités locales (conseillers ruraux, chefs de villages...).

La méthode utilisée est la M.A.R.P avec comme outil l'I.S.S (Interview Semi Structuré) qui a permis de cerner tous les problèmes soulevés dans la problématique à travers le guide d'entretien (voir en annexe du document).

Ce dernier a ciblé la population dans toutes ses composantes (âge, sexe, activité pratiquée). Cependant nous n'avons pas manqué d'interroger les personnes ressources (conseillers ruraux, chefs de villages, présidents O.C.B, le conservateur de la R.S.F.G), ainsi que certains membres



d'O.N.G et structures intervenant dans la zone pour confronter les différentes informations relatives au niveau de formation des populations.

Les dernières phases ont été le traitement des données recueillies à travers la recherche documentaire et les études de terrain. Les données sont traitées à partir de deux (2) logiciels : Word, pour le traitement de texte ; et Excel pour le traitement des statistiques et des graphiques.

Les résultats obtenus sont répartis en deux (2) grandes parties comprenant chacune trois (3) chapitres :

- Première partie : Etude du milieu et de ses contraintes.

- Deuxième partie : Intervention du P.G.I.E.S et dynamique organisationnelle.

INTRODUCTION GENERALE

La zone périphérique de la R.S.F.G constitue un milieu particulier dans la C.R de Gandon. C'est une zone de l'estuaire du Sénégal qui est constituée d'une plaine intégrant des systèmes dunaires jaunes et rouges. Elle fait partie des Niayes tant du point de vue du relief, du climat et de l'hydrographie. C'est une zone deltaïque avec des cuvettes à eaux saumâtres surplombées par des dunes.

La C.R de Gandon ceinture la ville de Saint-Louis sauf dans sa partie ouest. Elle est située dans le Département de Saint-Louis et compte quatre (4) zones : Rao, la plus grande, Ndiaw Doune, Toubé et Gandon. La C.R est composée de quatre vingt un (81) villages avec une population de quarante six milles (46.000) habitants sur une superficie de cinq cent soixante (560) kilomètres carrés. Gandon fait partie de ce grand écosystème qui couvre toute la Grande Côte Sénégalaise de Saint-Louis à Dakar. C'est la zone des Niayes, qui fait cent quatre vingt cinq (185) kilomètres de long et large d'environ trente cinq (35) kilomètres. Les Niayes couvrent une partie des régions de Saint-Louis, Louga, Thiès et Dakar.

Du point de vue climatique, les Niayes appartiennent au domaine sub-canarien. On note une baisse nette, dans cette zone, des précipitations ; celles-ci diminuent du sud au nord. Les Niayes dans leur presque totalité, du point de vue géographique, font partie du bassin sédimentaire, du Secondaire et du Tertiaire. Cette zone est sableuse et fortement accidentée du fait de l'existence de systèmes dunaires orientés NE-SW. C'est une plaine constituée de dunes (les dunes littorales vives, les dunes littorales semi fixées et les dunes rouges fixées) et de couloirs inter dunaires ou Niayes inondables, au moins, une partie de l'année.

Sur le plan des sols, nous avons la présence des sols minéraux bruts, des dunes vives ; des sols peu évolués d'apport éolien, des sols hydro morphes à pseudo gley et des sols salés.

La végétation est de type arbustif et herbacé. Elle est dominée par des espèces relictuelles issues des régions soudaniennes et sub-guinéennes, surtout dans les dépressions inter dunaires. Dans cette végétation, nous pouvons particulariser la bande de filao plantée tout au long des Niayes pour la fixation des dunes. Cependant cette végétation a subi une dégradation avancée qui a conduit à la disparition de nombreuses espèces. On trouve également, une mangrove dégradée entre Diama et Gandiole. La R.S.F.G renferme les dernières reliques de cette mangrove.

La faune est dominée par les oiseaux et on compte des centaines espèces concentrées au niveau de la R.S.F.G et du Parc National des Oiseaux de Djoudj. Il y a aussi également d'autres espèces comme les singes, les serpents, les varans, les singes...

Sur le plan de la population, la zone périphérique de la R.S.F.G est constituée de deux (2) ethnies : les wolof, majoritaires et les peulh. Les activités économiques pratiquées sont nombreuses et elles sont dominées par le maraîchage, l'agriculture sous pluie et la pêche. Néanmoins d'autres activités y sont exercées notamment l'élevage, le commerce et l'extraction de carrières. La zone est quasiment dépourvue d'équipements (sanitaire, scolaire, de stockage...) et les aménagements sont rares. Elle est aussi marquée par un enclavement dû au mauvais état des pistes existantes et à l'absence même de pistes par endroit.

Malgré sa richesse faunique et l'importance de ses eaux de surface, la zone renferme beaucoup de contraintes. Celles-ci sont dues à plusieurs facteurs notamment l'érection de la réserve, les effets du barrage de Diama, la sécheresse ainsi que l'absence d'équipements et d'aménagements pour appuyer les activités économiques des populations. La R.S.F.G a aussi plusieurs contraintes dites administratives et techniques. C'est pour tenter d'éradiquer ces contraintes que le Gouvernement du Sénégal a initié le P.G.I.E.S, avec l'aide de ses partenaires (P.N.U.D, F.E.M) pour venir appuyer les populations de cette partie de la C.R de Gandon. Il faut cependant préciser que les objectifs premiers de ce projet sont la lutte contre la dégradation des écosystèmes et mettre fin aux problèmes entre gestionnaires des aires protégées et les populations riveraines. C'est parce que les populations sont considérées comme des partenaires qu'une partie du programme prévu leur est réservée. Un plan d'actions composé de plusieurs activités a été mis en oeuvre. Il tourne autour de la formation des populations, leur financement et initiation à de nouvelles A.G.R, l'équipement et l'aménagement de la zone. Ce sont les populations qui doivent mener les activités ; pour cela différentes O.C.B ont été répertoriées dans la zone. C'est à travers ces O.C.B que le P.G.I.E.S va appuyer les populations dans le but de lever leurs contraintes.

Pour bien mener notre réflexion sur ce sujet intitulé « Les terroirs périphériques de la Réserve Spéciale de Faune de Gueumbeul » nous allons étudier les potentialités ainsi que les contraintes de la zone. Il est également question de présenter et d'analyser les différentes activités du P.G.I.E.S, de montrer les différentes O.C.B existantes et de déterminer si les populations sont capables de gérer les activités prévues.

En Afrique les aires protégées couvrent 7% du continent. Le décompte établit par le P.N.U.E (Programme des Nations Unies pour l'Environnement) et le C.M.S.C (Centre Mondial de Surveillance et de la Conservation de la Nature) fait état de 1 254 A.P dont 198 zones marines, 50 réserves de biosphère, 80 zones humides d'importance internationale et 34 sites du patrimoine mondial.

Au niveau de l'Afrique Occidentale, les zones protégées sont au nombre de 126 sur une superficie de 29,38 millions ha ; soit 4,85% du territoire.

Le Sénégal compte plusieurs A.P qui sont regroupées en parcs nationaux, en réserves de faune, en réserves de biosphère, en forêts classées, en réserves et en sites du Patrimoine Mondial. Il y a six (6) parcs nationaux : le Parc National de Niokolo koba (P.N.N.K 913 000 ha), le Parc National de Basse Casamance (P.N.L.B 2 000 ha), le Parc National du Delta du Saloum (P.N.D.S 76 000 ha), le Parc National des Oiseaux de Djoudj (P.N.O.D 16 000 ha), le Parc National de la Langue de Barbarie (P.N.L.B 2 000 ha) et le Parc National des Iles Madeleines (P.N.I.M 45 ha). Les réserves naturelles sont celles de la Réserve de Biosphère du Delta du Saloum (R.B.D.S), la Réserve de Biosphère de Samba Dia (R.B.S.D 763 ha), la Réserve Spéciale de Faune de Gueumbeul (R.S.F.G 720 ha), la Réserve Spéciale de Faune du Ndiaël (R.S.F.N), la Réserve Ornithologique de Kalissaye (R.O K 16 ha), la Réserve Naturelle de Popenguine (R.N.P 1 009 ha), la Réserve de Faune du Ferlo Nord (R.F.F.N 600 000 ha), la Réserve de Faune du Ferlo Sud (R.F.F.S), la Réserve Naturelle de Palmarin (R.N.P 10 483 ha), la Réserve Naturelle de Somone

(R.N.S 700 ha) et la Réserve Naturelle de Bamboung (R N B 6 800 ha).

Parmi les A.P beaucoup sont inscrites dans des sites internationaux que sont les sites Ramsar (R S.F.G, P.N.O.D, P.N.D.S et la R.S F.N), les sites du Patrimoine Mondial (P.N.N.K et le P.N.O.D) et les sites naturels protégés et inscrits sur les réseaux spéciaux (P.N.O.D pour le réseau Danone et le P.N.D.S pour le réseau R.E.D.B I.O.S).

En plus de ces parcs nationaux et réserves, il existe un nombre important de forêts classées qui constituent, en quelque sorte, des réserves secondaires de biosphère.

Malgré l'importance de ces A.P, le Sénégal n'a pas encore atteint la norme internationale préconisée par le sommet mondiale de l'environnement tenu à Rio de Janeiro en 1992. C'est seulement un peu plus de 8% du territoire, soit 1 613 790 ha, qui est sous protection alors que ce sommet conseillait 12%.

C'est pourquoi le Gouvernement du Sénégal, avec l'appui des partenaires internationaux, à travers les projets, a lancé une vaste campagne pour augmenter ces zones protégées. Ceci se traduit par la création de nombreuses Réserves Nationales Communautaires (R.N.C). On peut citer entre autre les R.N.C de Missira, de Mame Saliko, de Gandon. D'autres sont en cours de création comme celle de Kayar et de Jinak Bara.

Au Sénégal les terroirs qui entourent les A.P semblent poser l'un des problèmes les plus épineux de la conversation : la population estime qu'elle a sont mot à dire sur ce qui s'y passe mais, souvent les gestionnaires voient ces zones comme des annexes des réserves naturelles qu'il faut protéger.

Au début les politiques de conversation étaient, souvent, fondées sur des mesures de protection qui ignoraient les besoins des populations locales, en leur restreignant les activités et l'installation dans les A.P. Ces zones étaient alors des forteresses de conservation et étaient à l'origine de beaucoup de tensions, entre gestionnaires de ces aires et les populations riveraines. Car ces dernières ne pouvaient comprendre, ni accepter le fait qu'on prenne leurs terres et leur en interdit l'accès. C'est sur les terroirs de ces populations que sont érigées les A.P et les tensions entre gardes et ces dernières étaient quasi quotidiennes.

Maintenant la stratégie de protection, de ces zones, a évolué et les communautés riveraines sont considérées comme des partenaires. Les programmes de conservation communautaire visent à atteindre leurs objectifs en permettant aux populations de participer aux décisions de gestion des terres, et de les donner des possibilités d'accéder aux ressources de la faune et de la flore de sorte qu'elles puissent tirer profit de la conversation.

Au niveau de la R.S.F.G la chasse, la pêche et l'agriculture sont interdites ainsi que toutes autres activités pouvant nuire à l'environnement à l'exception de celles autorisées par le Ministère de l'Environnement et de la Protection de la Nature à des fins scientifiques ou pour la défense préventive contre les maladies des populations humaines ou animales. Ici la coopération, entre gestionnaires de la réserve et les populations riveraines, est plus accentuée. Ce sont en fait des jeunes issus des villages périphériques qui se sont portés volontaires pour assurer le nettoyage de certains aménagements, la surveillance et le suivi des colonies de nidification des oiseaux. Ces volontaires sont, en effet, des éco gardes et sont organisés en groupement d'intérêt économique (G.I.E) au niveau de la réserve.

La R.S.F.G est localisée au sud de Saint-Louis. Du point de vue spéficité, la réserve constitue le premier centre d'élevage de faune sauvage et la première parcelle test mise en défens de la végétation et de la faune sahélienne au Sénégal. C'est également un site de séjour pour des milliers d'oiseaux et sert de lieu d'élevage, d'acclimatation et de reproduction pour des espèces en voie de disparition (les oryx et les gazelles dama mhor). La R.S.F.G a beaucoup de potentialités en terme de ressources naturelles. Ses terres sont très fertiles parce que non utilisées pour les besoins de l'agriculture depuis longtemps, l'eau est abondante et l'extraction de sel y est possible. Elle est très fertile pour une zone qui se situe dans la partie Nord sahélienne. C'est une zone humide qui est inscrite au site Ramsar.

Cette réserve de faune a été créée par le décret numéro 83.550 du 30 mai 1983. Elle est située à sept (7) kilomètres au sud de la commune de Saint-Louis sur une surface de 720 hectares. La réserve est constituée d'une cuvette de huit (8) kilomètres de long et large de huit cent (800) mètres, et des dunes du Gandiolais et du Toubé. Le site se trouve sur la route qui mène à Gandiole et il est entièrement clôturé. La R.S F.G est, par la convention de Ramsar de 1971, un site d'importance internationale en ce sens qu'elle reçoit des milliers d'oiseaux. Elle accueille l'une des plus grandes concentrations d'avocette au monde. D'autres espèces y sont répertoriées comme la barge à queue noire (Limosa limosa), le pluvier argenté (Pluvalis squatarola), la spatule d'Europe (Platelea leucocordia)...En plus des oiseaux il y a des phacochères, des singes rouges (patas) et des tortues (Sulcata geochelone).

Trois objectifs lui étaient assignés lors de sa création : maintenir le fonctionnement de la cuvette de Gueumbeul pour son importance ornithologique ; reconstituer la végétation sahélienne par la mise en défens ; créer un centre d'étude et de restauration de la faune sahélienne menacée de disparition. C'est ainsi qu'un groupe de gazelles (dama mhor), offert par l'Espagne a été introduit dans la réserve. Ce dernier s'est multiplié et une partie de la population a été amenée dans la Réserve du Ferlo Nord pour repeupler la zone. Des oryx, offerts par le Gouvernement Israélien, y ont été amenés.

Toutefois, il faut souligner que la réserve est en état de dégradation avancée suite à la combinaison de plusieurs facteurs tels que les effets liés à l'aménagement du barrage de Diama, la sécheresse, la salinisation, la baisse de la nappe phréatique et l'ensablement de la cuvette.

Cependant nous ne faisons pas une étude proprement dite de la réserve mais des terroirs villageois environnements. D'où l'intitulé de notre sujet «les terroirs périphériques de la Réserve Spéciale Faune de Gueumbeul ».

Ces terroirs périphériques de la Réserve de Guembeul, situés dans la C.R de Gandon, sont en effet confrontés à plusieurs contraintes. Celles-ci sont liées à la proximité de la réserve, les conséquences de l'aménagement du barrage de Diama, la sécheresse, l'absence d'équipements et d'aménagements. La réserve est érigée sur les terroirs des villages de Ndiakher, Gueumbeug, Dieule Mbame et Diama Thiaguel. Jadis, avant la mise en défens de la zone, c'est au niveau du site actuel la réserve que les populations tiraient l'essentiel de leurs revenus à travers des activités comme la pêche, l'extraction du sel, le maraîchage, la culture de l'arachide et le ramassage du bois de chauffe...

Dès lors il s'agit, pour ces populations, de trouver de nouvelles aires pour promouvoir leurs activités économiques et également de nouvelles activités génératrices de revenus. Le Gouvernement du Sénégal a crée le P.G.I.E.S pour la préservation, avec les populations, des écosystèmes et de promouvoir une gestion rationnelle des ressources des A.P. Il appuiera en même temps les populations à gérer leurs contraintes à travers un plan d'actions. En effet c'est un programme qui vise à encourager la gestion intégrée, c'est-à-dire une gestion avec les populations riveraines, des écosystèmes et de la biodiversité au plan communautaire.

Pour se faire une zone tampon entre la R.S.F.G et les T.V a été délimitée, de commun accord avec les populations, pour servir de R.N.C. Elle ne constitue pas une aire protégée puisque des activités y sont pratiquées à l'exception de l'agriculture qui ne participe pas à la préservation de la biodiversité.

Désormais, dans cette partie de la C.R de Gandon, trois (3) unités spatiales sont liées les unes aux autres : l'aire protégée c'est-à-dire la R.S.F.G, la R.N.C et les terroirs villageois (T.V).

Il s'agit, au niveau de la R.S.F.G, d'initier un modèle de cogestion entre gestionnaires de la réserve et les populations riveraines, qui sera une première au Sahel, et qui aboutira et à des mécanismes de partage équitable des avantages que va procurer la conservation.

Dans la R.N.C il y sera crée des plans d'aménagement et de cogestion participative, avec les populations pour une utilisation durable des ressources et un règlement des conflits entre pasteurs et agriculteurs. Ainsi, le reboisement d'espèces à buts multiples, la création de pépinière, l'aménagement de marais salants, la restauration de la mangrove sont entre autres des aménagements prévus.

Dans les terroirs villageois, zone de notre étude, les systèmes de production seront intensifiés à travers des activités comme l'embouche bovine et ovine, l'initiation d'activités d'aviculture, la mise en place de mutuelle de crédit... Il est également prévu le désenclavement des villages avec la réfection des pistes existantes, l'équipement du Conseil Rural, l'adduction en eau des villages...

C'est un programme qui vise à apporter aux populations des ressources, de sorte qu'elles puissent compenser les désavantages causés par les contraintes citées plus haut. Il s'agit aussi de les initier dans de nouveaux secteurs d'activités pour augmenter leurs revenus.

Dans le but de bien mener notre réflexion sur « les terroirs périphériques de la Réserve Spéciale de Faune de Gueumbeul », que nous posons les hypothèses de recherche suivantes :

- Cette partie des Niayes, périphérique à la R.S.F.G offre beaucoup de potentialités mais est aussi confrontée à plusieurs problèmes.

- L'intervention du P.G.I.E.S, à travers des activités intégrant les populations, a pour but de préserver l'écosystème et d'appuyer les populations à résoudre leurs contraintes.

Les objectifs visés sont :

- L'identification des différentes ressources de la réserve et de sa périphérie, tant du point de vue naturelle, humaine et infrastructurelle; ainsi que la détermination des différentes contraintes qui empêchent les populations de développer normalement leurs activités économiques.

- La présentation et l'analyse des actions du P.G.I.E.S par rapport aux contraintes posées dans la R.S.F.G et les T.V, pour enfin montrer les O.C.B existantes et la capacité des populations à gérer les activités.

Première Partie :

ETUDE DU MILIEU ET DE SES CONTRAINTES

Cette partie est divisée en trois (3) chapitres :

Dans le premier nous avons fait la présentation du milieu et de ses ressources naturelles. Le second est réservé à l'étude des ressources humaines, des activités économiques et des infrastructures. Le dernier chapitre porte l'étude des différentes contraintes de la zone.

CHAPITRE I : LE CADRE PHYSIQUE ET LES RESSOURCES NATURELLES

La C.R de Gandon est située dans l'écosystème des « Niayes » qui couvrent toute la Grande Côte Sénégalaise de Saint-Louis à Dakar. Les « Niayes » se situent entre 14° et 16° de latitude Nord et 16° et 17,05° de longitude Ouest. Elles sont parallèles à la Côte sur cent quatre vingt cinq (185) kilomètres de long et large d'environ trente cinq (35) kilomètres. Les « Niayes », dans sa partie extrême Nord Ouest, ont un climat sub-canarien dans une zone sahélienne. La végétation est dominée par des espèces soudano guinéennes  et sahéliennes; mais on peut particulariser la présence de la végétation de mangrove.

I / CADRE PHYSIQUE :

L'étude du cadre physique est limitée à deux (2) éléments principalement : le relief et les éléments du climat.

1.1 Le Relief :

Le relief, de cette zone périphérique de la R.S.F.G, est une vaste plaine essentiellement constituée de systèmes dunaires plus ou moins émoussés et fixés par la végétation. Cependant les dunes se distinguent nettement les unes des autres : on a le système de dunes rouges et le système de dunes jaunes (les dunes blanches n'existent pas dans ce milieu). Ces ensembles dunaires, orientés NNE-SSW, sont parallèles et forment entre eux des couloirs inter dunaires qui constituent également un élément du relief : on les nomme « Niayes » et c'est à l'intérieur de celles-ci que sont installées les cuvettes (Gueumbeul, Ngaye-Ngaye...). La mise en place, de ce relief, a débuté au Quaternaire, plus précisément à l'Ogolien, il y'a environ 20.000 à 18.000 BP. Les premiers ensembles dunaires à se former sont les dunes rouges suivies des dunes jaunes.

- Les dunes rouges, ont une orientation NNE - SSW et couvrent un vaste espace localisé à l'est des villages de Ndiakher et de Thiaguel. C'est durant la phase aride de l'Ogolien (20.000 - 12.000 BP) vers 17.000, qu'elles se sont formées. Elles ont ensuite évolué durant le Tchadien (9.500 - 7.500 BP), puis au Nouakchottien (7.000 - 4.200 BP).

- Les dunes jaunes se situent à l'intérieur de l'estuaire du fleuve Sénégal et sont séparées les unes des autres par des cuvettes permanentes. Leur formation remonte au Nouakchottien

(7.000 - 4.200 BP) durant la phase humide, avec l'édification de petits reliefs dunaires que

Tricart a appelé « dunes jaunes » (P. Michel, 1969 p. 583). Ces dunes présentent des formes complexes avec parfois de grands alignements dont la hauteur atteint vingt (20) à trente (30) mètres.

- Le relief des « Niayes » s'est développé dans des bas-fonds inter dunaires accentués à l'intérieur des dunes jaunes et jusqu'au contact avec les systèmes de dunes rouges. Leur formation se situe à l'épisode régressif post - Inchirien, contemporain de l'Ogolien (20.000 - 12.000 BP) avec un creusement linéaire adoptant la même orientation que les dunes. C'est au Tchadien (9.500 - 7.500 BP) que se termine leur formation avec la mise en place d'un réseau hydrographique inter dunaire. Les « Niayes » connaîtront ensuite un envahissement de ses parties basses par les eaux lors de la transgression du Nouakchottien (7.000 - 4.200 BP).

1.2 Les flux et autres éléments du climat à Saint-Louis :

La station synoptique de Saint-Louis, où la prise des éléments du climat a été réalisée, se situe entre 16°03 et 16°27 W. Son altitude s'élève à de 2,16m. Le régime des flux de janvier à décembre présente deux (2) situations.

v D'octobre à mai :

Le vent a plusieurs directions, mais celles du quadrant Nord à Est dominent la circulation des flux avec de secteurs Nord et Est.

· Le secteur N a les fréquences les plus élevées et domine tous les autres secteurs. Il représente 40,7 % des fréquences d'octobre ; 53,6% en novembre ; 56,6 % en février ; 70,4 % en mars ; 63,4 en avril ; 74,9 % en mai et 44,9 % en janvier.

· Le secteur NE domine pour le mois de décembre avec 65,6 %. Le secteur E est aussi présent avec 20 % des flux en décembre, mais pour les autres mois il est faible avec seulement 5,4 % en novembre et 10,6 % en janvier.

· Le quadrant Nord à Est domine, mais des vents du quadrant ouest à Nord sont présents quoique faibles avec en octobre un secteur NW qui représente 16,9% des flux ; 4,8% en mars ; 10,4% en avril et mai. Le secteur NNW fait 5,5% en mars, 14,2% en avril et 10,3 % en mai pour le total des flux.

v De juin à septembre :

A partir du mois de juin, c'est un vent du quadrant Ouest à Nord qui domine et on note un renforcement considérable du secteur NW qui passe de 10,3 % des flux du mois de mai à 44,7 % en Juin. Durant la période allant de juin à septembre les vents d'Ouest enregistrent les fréquences les plus élevées.

En effet juin marque le début de la diminution, puis de la disparition progressive, des vents du quadrant Nord à Est. Ceux-ci représentaient 78,1 % du total de mai, puis diminuent à 25 % en juin, 5,1 % en juillet, pour devenir nuls en août. Il ne subsiste pratiquement qu'un seul quadrant c'est-à-dire Nord à Ouest avec ses secteurs NW et W.

Le NW représente 44,7 % du flux de juin ; 37,7 de juillet ; 33 % d'août et 46,6 % de septembre. L'Ouest, pour sa part, fait 24,5 % en juin ; 45,6 % en juillet ; 67 % en août et 43,4 % en septembre.

Néanmoins d'autres secteurs subsistent avec des pourcentages très faibles. Ce sont l'WNW, l'WSW et le NNW. Le premier représente 5,3 % des flux de juillet ; le second 6,4 % du même mois et le dernier 5,6 % du mois de septembre.

Les deux quadrants identifiés, et dominant la circulation alternativement durant toute l'année éolienne, sont :

- Nord à Est : d'octobre à mai avec le secteur N dominant.

- Ouest à Nord : de juin à septembre avec les secteurs NW et W qui représentent les fréquences maximales.

Les vents d'Est présents sont de 3 composantes : N, NE et E respectivement en fonction de leur importance relative en fréquence. Les vents d'Ouest se sont signalés avec les secteurs NW et W.

Ces flux ont des vitesses variables dans l'année. Les vitesses les plus élevées sont celles du quadrant Nord à Est (octobre - mai). La vitesse maximale du vent est enregistrée en avril (5,6m/s).

Néanmoins les autres mois ont des vitesses assez élevées et le minimum intervient en septembre (3,4m/s). Les mois d'octobre et de novembre connaissent aussi des vitesses très faibles et proches du minimum. La vitesse moyenne annuelle est malgré tout assez élevée avec 4,3m/s.

Vitesse moyenne du vent en m/s et direction dominante à Saint-Louis

(1982 -2001)

Mois

Jan

Fév.

Mars

Avril

Mai

Juin

Juil.

Août

Sept.

Oct.

Nov.

Déc.

Moy An

Direction

Dominante

N

N

N

N

N

NW

W

W

NW

N

N

NE

 

Vitesse (m/s)

4,1

4,4

4,9

5,6

5,4

4,7

4,5

3,8

3,4

3,5

3,6

3,6

4,3

Tableau 1 Source I. THIAM d'après des données de la Météo Nationale

Fréquences et directions de vents dominants et autres éléments

du climat à Saint-Louis

 

N

NNE

NE

E

NNW

NW

WNW

W

WSW

N à E

N à W

TX

TN

TM

Am

UX

UN

UM

J

44,9

 

44,5

10,6

 
 
 
 
 

100

0

30

15,6

23,1

14,4

71,5

26,8

49,1

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

F

 

5

21,4

14,4

 
 
 
 
 

100

0

32,3

17,1

24,8

15,2

72,3

25,1

48,7

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

M

70,4

4,7

14,7

 

5,5

 
 
 
 

89,5

5,5

32,4

17,8

25,1

14,6

82,5

31,6

57,1

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

A

63,4

7

5

 

14,2

10,4

 
 
 

75,4

24,6

31,5

18,2

26,4

13,3

87,3

40,9

64,1

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

M

71,9

6,2

 
 

11,5

10,4

 
 
 

78,1

21,9

30,2

19,7

25

10,5

89,5

50,2

69,8

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

J

25,1

 
 
 

5,7

44,7

 

24,5

 

25,1

74,9

30,5

22,8

26,6

7,7

93

61,2

77,1

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

J

5,1

 
 
 
 

37,7

5,3

45,6

6,4

5,1

94,9

30,8

24,6

27,9

6,2

91

66,5

78,7

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

A

 
 
 
 
 

33

 

67

 

0

100

31,8

25,1

28,4

6,7

92,7

67,8

80,2

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

S

4,4

 
 
 

5,6

46,6

 

43,4

 

4,4

95,6

32,6

25,4

28,9

7,2

94,4

65,1

79,7

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

O

58

 
 
 

11,5

16,9

 

13,7

 

58

42

33,9

23,6

28,7

10,3

91,7

47,6

69,6

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

N

53,6

 

41,2

5,4

5

 
 
 
 

95,2

5

34

19,9

26,9

14,1

83,3

34,5

58,9

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

D

4,5

10,2

65,6

20

 
 
 
 
 

100

0

31,5

17,1

24,2

14,4

76,1

29,9

53

An

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

31,8

20,6

26,3

11,2

85,4

45,6

65,5

Tableau 2 Source I. THIAM d'après des données de la Météo Nationale

TX : températures maximales moyennes en °C

TN : températures minimales moyennes en °C

TM : températures moyennes en °C

Am : amplitude thermique

UX : humidité relative maximale moyenne en %

UN : humidité relative minimale moyenne en %

UM : humidité relative moyenne en %

Analyse des autres éléments du climat

v L'évolution des températures maximales moyennes mensuelles est bi modale ; tandis que

celle des températures minimales mensuelles et uni modale. L'amplitude thermique diurne moyenne est peu élevée avec une moyenne annuelle de 11,2 ° C. Son évolution est uni modale avec un maximum en février : 15,2°C et un minimum en juillet : 6,2°C. La température moyenne annuelle connaît une évolution bi modale.

L'évolution des températures laisse apparaître des maxima et des minima principaux et secondaires.

Les températures maximales (TX) enregistrent leur maximum principal au mois de novembre avec 34°C et le maximum secondaire en mars avec 32,4°C ; le minimum principal est noté en janvier (30°C) alors que le minimum secondaire est de 30,2°C (mai).

Les températures minimales (TN) ont leur maximum en septembre et leur minimum en janvier avec respectivement 25,4°C et 15,6°C.

Le maximum principal des températures moyennes (TM) est enregistré en septembre (28,9°C) et le maximum secondaire en avril (26,4°C). Les minima se situent aux mois de janvier et de mai. Le minimum principal fait 23,1°C (janvier) et le minimum secondaire 25°C (mai).

L'amplitude diurne (Am) maximum est de 15,2°C (février) alors que le minimal est de 6,2°C (juillet). Leur différence donne l'amplitude diurne qui est égale à 11,2°C.

L'amplitude thermique annuelle est égale à la différence entre le maximum principal moyen (28,9°C) et le minimum principal moyen (23,1°C). Cette amplitude est égale à 5,8°C. La comparaison entre les deux amplitudes, montre que l'amplitude thermique annuelle (5,8°C) est plus faible que l'amplitude diurne annuelle qui est de 11,2°C.

Graphique 1  Source I. THIAM d'après des données de Météo Nationale

Comparée à l'évolution des flux, il apparaît que :

- Les vents de quadrant Nord à Est sont frais avec des amplitudes thermiques moins élevées. Ces flux sont dominants d'octobre à mai.

- Les vents de quadrant Nord à Ouest, avec des secteurs NW et W, présents de juin à septembre, sont chauds.

Il faut remarquer aussi que les températures moyennes et minimales connaissent leur maximum en septembre, alors que celui des températures maximales intervient en novembre. Cependant, pour ces trois paramètres, leur minimum est noté en janvier.

- Les vents de quadrant Nord à Est ont des valeurs de températures moins élevées. Les minima interviennent en janvier, moment où les vents de ce quadrant dominent la circulation des flux. Ces vents sont plus frais en décembre, janvier et février.

v L'insolation enregistre son maximum en avril avec 90 h et son minimum en janvier avec 65 h, période où le quadrant Nord à Est domine la circulation des flux. La moyenne annuelle est de 74 h. Son évolution est tri modal.

Graphique 2 Source I. THIAM d'après des données de la Météo Nationale

v L'évaporation a une évolution uni modale avec le maximum en février : 60mm quand le quadrant Nord à Est domine la circulation; et le minimum en septembre : 25,3mm lorsque la circulation des flux est plus importante dans le quadrant Nord à Ouest.

Graphique 3 Source I. THIAM d'après des données de la Météo Nationale

v Les humidités relatives minimales moyennes et moyennes mensuelles restent uni modales, alors que l'humidité relative maximale moyenne est bi modale.

Les maxima de l'UX sont en juin : 93% et en septembre 94,4%, les minima interviennent en janvier : 71,5% et en juillet 91%.

Les mois de juin à septembre ont des UM qui dépassent les 77%, ce qui correspond à la présence des vents de Nord à Ouest. D'octobre à mai l'UM est inférieure à 70%, et est même égale à 48,7% en février, ce qui correspond aux vents de quadrant Nord à Est.

Graphique 4 Source I. THIAM d'après des données de la Météo Nationale

L'évolution comparée des flux dominants et des autres éléments du climat différencie nettement :

- Les vents de quadrants Nord à Est qui dominent la circulation d'octobre à mai avec le

secteur N qui a les fréquences les plus élevées. Ces flux sont accompagnés par des températures assez faibles avec des amplitudes thermiques peu élevées, des valeurs d'insolation et d'évaporation élevées ; ce qui réduit les taux d'humidité relative (inférieur à 70%). Ce vent frais et moyennement humide est l'alizé boréal maritime issu de l'anticyclone des Açores. Il n'y a pas un grand écart thermique entre le jour et la nuit. Ce vent est surtout présent dans la frange côtière Nord du Sénégal de Saint-Louis.

Cependant on a aussi la présence de l'alizé continental ou harmattan, caractérisé par une grande siccité dans l'air, une température élevée et un pouvoir évaporant important d'où sa faible teneur d'humidité relative. Son amplitude thermique est élevée avec une chaleur torride le jour et une fraîcheur accentuée la nuit. Généralement l'harmattan se manifeste entre février et avril c'est-à-dire avant la saison des pluies. Il est issu de l'anticyclone saharien.

- Les flux de quadrant Ouest à Nord dominant de juin à septembre. Ils sont chauds, humides

avec des amplitudes basses et des valeurs d'insolation élevées. Ce vent a comme caractères : une température élevée, des valeurs d'humidité relative maximales, une évaporation et une insolation connaissant leurs valeurs les plus faibles. Ce vent chaud et humide est la mousson provenant de l'anticyclone de Sainte-Hélène. C'est elle qui apporte le potentiel précipital.

L'analyse de la pluviométrie

La pluviométrie à Saint-Louis se trouve entre les isohyètes 200 - 300mm. La saison des pluies débute en juillet et se termine en octobre. Cependant des pluies faibles sont notées en juin et en novembre, elles sont perçues comme des débuts précoces ou des fins tardives. Saint-Louis sur trente (30) ans (normale pluviométrique), a une pluviométrie de 228,6mm. Août est le mois le plus pluvieux avec 83,9mm ce qui équivaut à 36,7 % du total. Il est suivi des mois de septembre et de juillet. Les plus faibles quantités sont notées aux mois de novembre 0,21mm, mai 0,6 mm et d'avril 0,02mm.

Graphique 5 Source I. THIAM d'après des données de la Météo Nationale

Bien que située en domaine climatique sahélien, du fait des totaux de pluie qui se situent entre 200 et 300 mm, la frange côtière du domaine dans laquelle se trouve la Communauté Rurale de Gandon bénéficie fortement des effets adoucissant de l'alizé maritime. Sa situation littorale lui confère un climat typique appelé climat sub canarien.

Le climat à Saint-Louis

L'analyse comparée des paramètres climatiques : directions et vitesses moyennes mensuelles des vents dominants, la température moyenne mensuelle, l'insolation, l'évaporation et l'humidité relative, montrent que l'année consacre 2 périodes distinctes.

- La période qui va d'octobre à mai, 8 mois où l'alizé maritime et l'alizé continental dominent la circulation des flux. Ces vents de Nord et d'Est ont des températures basses :

TX 34°C (novembre) ; TN 15,6°C (janvier), TM 26,3°C (moyenne annuelle). L'amplitude thermique est peu élevée et connaît son maximum en février : 15,2°C. L'insolation a son maximum en avril : 89,5 heures. Ces caractères expliquent le caractère humide de l'air qui a une trajectoire océanique et une valeur de l'UR élevée. L'UM a sa valeur la plus élevée en octobre : 69,6 % et la plus faible en février : 48,7 %. Ces vents frais et humides sont de l'alizé maritime. Ce vent a un pouvoir élevé d'évaporation car c'est à cette période que celle-ci connaît ses valeurs extrêmes. Cette période reçoit de faibles quantités de pluie qui sont dues à des incursions d'air froid polaire dans le domaine tropical. Ce sont des pluies hors saison appelées « heug ». On est dans la saison sèche ou non pluvieuse.

Cependant on a la présence de l'harmattan qui est un vent chaud avec un pouvoir évaporant élevé d'où sa faible teneur d'humidité relative (inférieure à 40 %). L'amplitude diurne est aussi élevée.

Ce vent est surtout important entre février et avril c'est-à-dire avant la saison pluvieuse.

- La période qui va de juin à septembre, quatre (4) mois où la mousson domine avec ses secteurs NW et W. elle provient de l'anticyclone de Sainte-Hélène. Cette seconde période, moins longue, est marquée par la domination des vents d'Ouest avec un quadrant Nord à Ouest. C'est dans cette période que l'on note les températures les plus élevées avec en septembre : TX 32,6°C, TN 25,4°C et TM 28,9°C. L'amplitude thermique y connaît ses valeurs les plus faibles avec les minima en juillet 6,2°C et août 6,7°C. L'insolation est faible avec 57,6 heures en juillet. L'évaporation suit la même évolution et elle se réduit à 25,4mm en août et 25,3mm en septembre. La mousson qui est un vent humide explique les valeurs élevées de l'humidité relative qui est supérieure à 77 % et atteint même 79,7 % en septembre. C'est la saison des pluies et elle concentre 71,5 % des précipitations.

Entre ces deux périodes les mois de mai et d'octobre qui marquent le passage ou la transition :

Ø D'une circulation d'alizés dominant vers une circulation de mousson : mai.

Ø D'une circulation de mousson dominant vers une circulation d'alizés : octobre.

II/ LES RESSOURCES NATURELLES DES T.V ET DE LA R.S.F.G :

Le terroir est selon PELISSIER et SAUTTER « une portion de territoire appropriée et utilisée par le groupe qui y réside et en tire ses moyens d'existence ». Les T.V et la R.S.F.G sont localisés dans le même milieu et, par conséquent ils possèdent les mêmes types de ressources naturelles. Mais il convient de signaler que celles de la réserve sont plus riches du fait de sa mise à protection. Les ressources naturelles sont constituées par les sols, la végétation, la faune et les eaux.

Les ressources naturelles de la zone sont typiques du domaine sahélien et de l'estuaire du fleuve Sénégal dans lequel elles se trouvent. Elles sont diversifiées, mais souffrent de plusieurs facteurs qui contribuent leur dégradation. Les effets du barrage de Diama constituent le principal facteur.

2.1 Les types de sols :

On rencontre trois types de sols dans la zone :

Ø Les sols ferrugineux lessivés ou Dior dominent, au regard de la surface concernée. Ils s'adaptent aux cultures de mil, d'arachide, niébé, pastèque.

Ø Les sols ferrugineux tropicaux non lessivés, ou « deck », se rencontrent dans les cuvettes
ou bas-fond. Ce type de sol s'adapte au maraîchage.

Ø Les sols argileux et meubles, ou « deck-dior », sont implantés en zone inondée et sont utilisés pour les cultures de manioc, de niébé.

Ces différents types de sols supportent une végétation, à dominante épineuse, caractéristique de la zone sahélienne.

2.2 La végétation :

La végétation, de type sahélien, est largement dominée par les épineux. Elle est caractérisée par le nombre peu important des espèces. C'est une végétation constituée de deux strates : la strate arbustive et la strate herbacée.

Ø La strate arbustive est constituée de quatre types d'espèces : les espèces parasites, les espèces introduites, les espèces des milieux salés et les espèces des milieux non salés. Cette strate est ligneuse et dominée par Acacia, Prosopis et Salvadora persica qui forme de part et d'autre des buissons.

Les espèces ligneuses

Famille

Genre

Espèce

Nom Local

Observation

Ampelidaceae
Cissus
quadrangilaris

« Fériney »

Arbre parasite

 

Sclerocarya

birrea

« Beer »

 

Apocinaceae

Catharanthus

rossus

 
 

Amaranthaceae

Amaranthus

spinosus

« Mboum »

 

Asclepiadaceae

Calatropis

procera

« Foftaan »

 
 

Leptadania

hastata

« Thiakhatt »

 

Bombacaceae

Andansonia

digitata

« Gouye »

 

Burseraceae

Comifora

africana

« Ngôtôt »

 

Cactaceae

Opuntia

tuna

« Gargambose »

 

Capparidaceae

Capparis

tomentosa

« Khérén »

 
 
Cadaba

forisona

« Ndébarga »

 
 

Boscia

senegalensis

« Ndiadam »

 

Celastraceaeb

Maytenus

senegalensis

« Génamdek »

 

Cesalpiniacaea

Sesbania

pachycarpa

« Sélen »

 
 

Bauhinia

rufescens

« Randa »

 
 

Cassia

occidentalis

« Mbomtamaré »

 
 

Tamarindus

indica

« Dakhar »

 
 

Cassia

italica

« Laydour »

 
 

Parinari

macrofila

« Néo »

 
Chenopiniaceae

Salicornia

europea

« Ndiakaan »

En milieu salé

 
 
 
 
 

Combretaceae

Combretum

aculeatum

«Sawatt »

 
 

Terminalia

catapa

« Gerté toubab »

 

Curcurbitaceae

Momardica

charantia

 
 

Euphoiaceae

Euphorbia

balsamifera

« Salann »

 
 

Euphorbi

hirta

« Mbal »

 

Lithraceae

Lawsonia

inermis

« Fudeun »

 

Loranthaceae

Tapinanthus

bangwenis

« Tob »

Arbre parasite

Meliaceae

Azandirachta

indica

« num »

 

Memspermaceae

Cocculus

pendulus

« Sangol »

 

Malvaceae

Sida

alba

« Déti noor »

 

Mimosaceae

Acacia

radiana

« Seugue »

 
 

Acacia

espece

« Sourour »

 
 

Acacia

seyal

« Wérek »

 
 

Acacia

senegal

« Néb néb »

 
 

Acacia

albida

« Kaad »

 
 

Dichrostachys

glomerata

« Sinth »

 
 

Prosopis

juriflora

« Parc pisse »

Introduite

 

Leuceana

leucocaphala

 

Introduite

Papillonaceae

Inigofera

tinctiria

« Ngandia »

 
 

Crotalaria

lathyroïde

 
 

Pedalaceae

Rogeria

andenophylla

« Habeta »

 

Rutaceae

Citrus

limonium

« Limong »

 

Rhumnaceae

Ziziphus

mauritiana

« Sidém »

 

Rhizophoraceae

Avicennia

africana

« Samar »

En milieu salé

 

Rhizophora

racemosa

« Mbagué ndiar »

 

Salvadoraceae

Salvadora

persica

« Ngaw »

 

Simaroubaceae

Balanites

aegyptiaca

« Soump »

 

Sterculiaceae

Sterculia

aegyptiaca

« Lalo mbép »

 

Tamaricaceae

Tamarix

senegalensis

« Nguéd mbundu »

 

Tiliaceae

Grewia

tenax

« Khorom sap »

 

Source : R. S. F. G

Tableau 3

Ø La strate herbacée est dominée par Cenchrus biflorus (cram-cram). On note une dizaine d'espèces.

Les espèces herbacées

Famille

Genre

Espèce

Panicaceae
Digitaria
ciliaris
 

Penniselatum

pedicellatum

 

Echinocholoa

obtusiflora

 

Setaria

barbata

 

Cenchrus

biflorus

Eragrostidae

Eragrotis

tenella

 

Euleusine

indica

 

Dactyloctenium

eagyptium

Aristidae

Aristida

adesonis

Chloridae

Microchloa

indica

 

Chloris

pilosa

 

Chloris

prieuru

Tableau 4 Source : R. S. F. G

Le Cenchrus biflorus se rencontre dans les zones sableuses. La plupart des autres espèces occupent les zones salées. Il s'agit surtout de Salicornia europea qui bordent les cuvettes.

2.3 : La Faune :

Elle est riche et variée avec des singes rouges, des phacochères, des lièvres, des tortues terrestres, des chats sauvages, des écureuils, des renards pâles, des varans du Nil et du désert, des couleuvres, ainsi que des oiseaux. Ces derniers sont les plus nombreux et leur présence est liée à la R.S.F.G et aux caractères humides de la zone.

Les singes constituent une colonie dans les T.V, la R.S.F.G et la mangrove adjacente. Ils représentent, avec les phacochères, les principaux « ennemis » des populations car ils détruisent régulièrement leurs cultures. Ils se réfugient, après leurs « forfaits », au niveau de la réserve où ils trouvent un havre de paix. Ce sont des espèces non élevées, dans la réserve, et qui vivent en parfaite harmonie avec celles qui y sont en élevage.

Au niveau de la réserve, la faune est de trois types : en plus de celle dite autochtone, il y a aussi
une faune en élevage et une faune en migration pour l'avifaune.

- La faune en élevage : est très hétérogène et composée d'animaux sauvages, qui avaient disparu, dans cette partie du Sahel, depuis les années 50. Ces espèces sont des herbivores inféodés comme la gazelle (Gazelle dama mhor), l'oryx (Oryx algazelle) auxquels on peut ajouter les tortues terrestres (Sulcata geochelon).

D'après les archives de la R.S.F.G, la dernière apparition de la gazelle, dans cette zone, remonte en 1959. Mais, depuis 1984, la R.S.F.G a reçu un troupeau de sept (7) gazelles offert par le Royaume d'Espagne. La réintroduction de ces gazelles, dans la zone, est la première du genre dans cette partie Nord du Sénégal. Les conditions favorables, du milieu, ont permis une bonne adaptation de ces individus qui se sont reproduits et réintroduits dans la Réserve du Ferlo Nord.

Les Oryx algazelles avaient disparu dans la zone depuis 1950 (archives R.S.F.G). Elles sont en élevage, dans la réserve, depuis 1999. Cette réintroduction représente une seconde après celle des gazelles. C'est à travers une collaboration, entre le Gouvernement du Sénégal et le Gouvernement Israélien, dans le domaine de l'environnement, que celle-ci a eu lieu. La population initiale était de huit (8) et provenait de la réserve de Haï Bar en Israël. Les oryx se sont multipliés grâce à une bonne adaptation dans le milieu.

La tortue terrestre représente le troisième type d'élevage dans la réserve. Ce reptile, est de type Sulcata geochelon et était, une population autochtone de la zone du Gandiolais. Cette espèce était très chassée, par les habitants du Gandiolais, pour sa chair et c'est ce qui a conduit à son extermination. Ce phénomène est aggravé par la sécheresse des années 70. Un programme de préservation de l'espèce a été lancé au niveau de Sangalkam (Réserve Noflaay) et Gueumbeul (R.S.F.G). Le peuplement initial des tortues de la R.S.F.G provient de Sangalkam.

- Les espèces en migration : la cuvette de Gueumbeul est une zone éco géographique qui abrite de fortes colonies d'oiseaux. Il s'agit d'une population composée de deux groupes : les espèces éthiopiennes et les espèces migratrices.

Les espèces éthiopiennes sont celles qui se reproduisent sur le continent africain. La colonie la plus importante est celle des pélicans gris qui atteint 500 à 1000 individus par an, résultat du décompte annuel de l'avifaune du Sénégal (c'est une opération internationale qui vise à dénombrer les oiseaux d'eau et coordonnée par l'Office Nationale de la Chasse en France). Il y'a
aussi les aigrettes (5 espèces), les colonies de pélicans blancs, des hérons, des grands cormorans, des spatules (2 espèces)... Ces espèces sont données par le décompte de 2001. Selon le conservateur, on a aussi de grands nombres d'oies, de canards et d'autres espèces afro tropicales qui nichent dans des zones difficiles d'accès comme la mangrove et les zones de marais.

Les espèces migratrices les plus représentatives sont les canards et les limicoles. Ces espèces sont les chevaliers combattants (Philomachus prignax), le geoland railleur (Larus genei), l'avocette, les bécasseaux, la barge à queue noire......

Ainsi la cuvette constitue une zone de prédilection pour ces oiseaux. En 1988 une étude a révélé que la cuvette héberge, en moyenne, 5.000 avocettes par an, une centaine de flamants roses, à partir du mois d'octobre avec la baisse des eaux.

La réserve accueille, chaque année, 2.000 espèces d'oiseaux migratrices et éthiopiennes et elle représente un trait d'union entre les parcs de Djoudj et la Langue de Barbarie.

L'avifaune de la R.S.F.G

Nom en Français

Nom Scientifique

Gravelot à collier

Charadrius alexandrinus

Petit Gravelot

Charadrius dubius

Grand Gravelot

Charadrius hialicula

Pluvier argenté

Pluvialis squaterola

Barge à queue noire

Limosa limosa

Balbuzard pêcheur

Pandien haliactus

Grand cormoran

Phalacrocorax carbe

Cormoran d'Afrique

Phalacrocorax africanus

Tourne pierre

Arenaria interpres

Mouette rieuse

Larus ridibundus

Geoland railleur

Laru geneu

Sterne hansel

Gelochedin nilotica

Sterne caspienne

Sterna caspia

Sterne naine

Sterna minuta

Sterne royale

Sterna maxima

Héron cendré

Ardea cinersa

Grande aigrette

Egretta alba

Aigrette garzette

Egretta garzetta

Flamant rose

Phoeicopterus ruber

Spatule blanche

Plat alea leucorodia

Pélican blanc

Pelicanus onocrotalus

Pélican gris

Pelicanus rufescena

Chevalier gambette

Tringa totanus

Chevalier à cul blanc

Tringa echropus

Chevalier guinguette

Tringa hypoleuces

Chevalier sylvain

Tringa glareola

Chevalier arlequin

Tringa erythropus

Chevalier aboyeur

Tringa nebularia

Bécasseau minute

Calidris minuta

Bécasseau variable

Calidris alpina

Bécasseau cocorli

Calidris ferruginea

Bécasseau surderling

Calidris alba

Tableau 5 Source : R. S. F. G

2.4 : Eaux de surface et eaux souterraines :

Les eaux de surface sont caractérisées par la présence du fleuve Sénégal, à l'ouest de la R.S.F.G le long des villages de Keur Barka, Mbambara, Dieule Mbame. Toutefois, il faut noter la présence d'un nombre important de cours d'eau permanents comme les lagunes de Ngaye-Ngaye, le lac Salicorne, la cuvette de Gueumbeul et la Lagune aux Spatules. Cette dernière se localise au sud de la réserve sur la route qui mène à Gandiole. La lagune de Ngaye-Ngaye se situe au nord de la cuvette de Gueumbeul et est reliée à celle-ci par le pont de Ndiakher. Dans ces eaux de surface nous pouvons particulariser la cuvette de Gueumbeul qui, représente la plus grande et du fait de localisation au niveau de la réserve. Jadis ces eaux de surface étaient sous double influence de la mer et du fleuve ; mais aujourd'hui elles subissent la seule influence marine durant la quasi-totalité de l'année à cause du barrage de Diama. Les cuvettes ne sont plus alimentées par l'eau douce du fleuve, comme avant. Les eaux sont saumâtres et très salées dans certains moments de l'année. On a aussi l'existence d'une dizaine de mares dont la durée de stockage de l'eau peut dépasser deux mois.

Les eaux souterraines, de cette zone, sont la nappe phréatique et la nappe maestrichienne. Les eaux sont saumâtres voire salées et c'est ce qui explique l'absence des forages dans ce milieu (un (1) forage à Ndiakher).

Photo 1 : Espèces en élevage dans la R.S.F.G : Oryx (en 1er plan) et gazelles Cliché I.THIAM mai 2004

CHAPITRE II : LES RESSOURCES HUMAINES, LES ACTIVITES ECONOMIQUES ET LES INFRASTRUCTURES

I/ RESSOURCES HUMAINES

1.1 Historique du peuplement des « Niayes »

Le peuplement des « Niayes » remonte au XIIIème et XIVème siècle quand les Mandingue et les Sérère ont quitté respectivement, la vallée du Sénégal pour le sud et le centre du pays.

Le mouvement migratoire sérère est dû à la dislocation de l'empire du Ghana et à la poussée des Almoravides (Gravrand, 1988 p 121). En effet l'équilibre socioculturel de la vallée, a subi un profond changement suite à l'incursion de fondamentalistes musulmans, les almoravides, qui imposèrent une islamisation dure et non tolérante. Ce qui a amené une partie de la population sérère à aller vers les « Niayes ». La venue des Wolof est surtout due à la fréquence des guerres au Djolof et aux multiples exactions des négriers sur les peuples wolof du Walo, du Cayor et du Baol. Ce sont les Wolof qui ont commencé à organiser l'espace que les Peulh ont toujours administré sans règles préétablies. L'installation des Peulh, dans les « Niayes », remonte au XVIIème siècle (vers 1680) ; Ce sont les Peuhl « Waalowaalbé » du Walo et les Peulh « Jeerinkkobe » du Njambour qui ont occupé le milieu, de façon temporaire (saison sèche), par leur transhumance. Certains, par contre, se sont sédentarisés et cette sédentarisation est facilitée par la construction de routes et à la vente de produits laitiers en ville. Mais la poussée des Wolofs les a obligé à se disperser au centre et au nord de la zone où ils sont majoritaires dans certains villages.

Leybar Boye est le plus ancien des villages de la zone. Il se situe au nord de la R.S.F.G, au delà de Route Nationale Dakar -Saint - louis. Sa fondation remonte au environ de 1359 ; Il est donc (de 300 ans) plus ancien que la ville de Saint-Louis. C'est le nommé Yapnoune Boye, un pêcheur wolof, originaire de la région de Thiès qui a crée le village.

1.2 Dynamique de la population

La zone compte seize (16) villages pour une population estimée à 4.510 habitants d'après les chiffres du recensement général de la population de 1988. La densité est de 67 habitants au km². Le taux de croissance est très faible car il est de 0,02% (L.A.Lake et AL 2000). Cette population est à majorité composée de femmes car elles représentent 2.358 habitants sur le total.

Données démographiques des villages périphériques de la R.S.F.G

Nom des villages

Nombre de concessions

Nombre de ménages

Population

Masculine

Féminine

Ensemble

Diama Toubé

9

13

79

104

183

Dieule Mbane

25

25

220

242

462

Doune Baba Dièye

21

28

145

170

315

Ngaïna

12

14

74

96

170

Gueumbeug

4

4

27

30

57

Keur BARKA

23

32

143

144

287

Keur Bernard

4

5

14

25

39

Keur Martin

9

13

50

51

101

Leybar Boye

10

12

67

75

142

Ndiakher

26

28

272

288

560

Ndiawsir

38

46

209

206

415

Toug Peulh

17

24

108

98

206

Thiaguel

12

15

81

90

171

Ngaye-Ngaye

69

58

486

557

1.043

Bekhare

12

20

150

161

311

Ngaye-Ngaye Peulh

4

4

27

21

48

Tableau 6 Source : D.P.S

Cette zone, de pêche, d'agriculture et de maraîchage, est très affectée par la migration de ses habitants. Cette migration est de trois (3) types à savoir saisonnier, national et international. Elle est due au manque d'infrastructures dans la zone et de secteurs d'activités dynamiques
pouvant retenir les jeunes qui constituent la part de la population la plus affectée. Pour la migration saisonnière et nationale, les zones d'accueil sont ciblées en fonction des activités
exercées. Par exemples les agricultures, les maraîchers en particulier vont dans le Gandiolais et dans la Région de Louga qui sont des zones de maraîchage. Pour la migration nationale, les pêcheurs se rendent dans les grandes zones de pêche et vers les grandes villes à savoir Kayar, Rufisque, la Petite Côte et Ziguinchor. La migration vers les grandes villes est prisée pour le commerce, les petites prestations de service (cireur) pour les hommes ; tandis que les femmes s'adonnent aux travaux domestiques. La migration internationale, en direction de la sous région, intéresse surtout les professionnels. Les pêcheurs vont en Mauritanie et les tailleurs au Mali. Mais la migration internationale, la plus importante, s'effectue en direction de l'Europe (France, Italie, Espagne). La périphérie de la R.S.F.G est peuplée de deux ethnies principales : Wolof et Peulh. Les Wolofs sont majoritaires et peuplent quatorze (14) villages sur les seize (16). Quant aux Peulh, leur présence n'est pas négligeable et ils sont les principaux occupants des hameaux. Les activités économiques, à l'exception de la pêche, sont pratiquées par tout le monde aussi bien pour le maraîchage, l'agriculture et l'élevage. Seule la pêche est dévolue aux Wolof. Les Peulh pratiquent l'agriculture sous pluie et le maraîchage à moindre échelle. Ce sont les Wolof qui sont largement majoritaires dans ces activités. De même l'élevage peulh est beaucoup plus important du point de vue nombre de têtes de bétails et sur la diversité des espèces car l'élevage wolof est limité aux petits ruminants (les ovins) et à l'aviculture.

1.3 La structure de l'habitat

La structure de l'habitat dépend des ethnies en présence. En général l'habitat wolof est groupé et constitué de bâtiments en dur avec des toitures en tôle zinc, en tuile et parfois même en dalles. Ce type d'habitat se rencontre dans les grands villages comme Ndiakher, Ngaye-Ngaye et Leybar. Les propriétaires sont des commerçants ou des pêcheurs n'exerçant pas dans la zone ou des émigrés assez nantis. L'autre partie de la population loge dans des habitations en banco avec des toits en tôle de zinc ou dans des cases en banco couvertes de paille. Il faut aussi signaler que certains villages ne sont pas lotis.

L'habitat peulh est lui très dispersé avec des cases en banco couvertes de paille. Certaines habitations sont essentiellement faites de pailles. C'est le cas des villages de Ndawsir et des hameaux de Thiaguel, keur Aïmerou...

La majeure partie de ces villages n'a pas fait l'objet de lotissement. Ceci a conduit à une mauvaise occupation de l'espace avec, parfois, des habitations très serrées.

1-4 Les activités économiques

Plusieurs activités économiques sont pratiquées dans la zone. Ce sont le maraîchage, l'agriculture sous pluie, l'élevage, la pêche, le commerce, l'exploitation des carrières et l'exploitation forestière. Mais le maraîchage, l'agriculture sous pluie et la pêche représentent les secteurs d'activités les plus dynamiques.

- Le maraîchage :

Il constitue la principale activité des populations en raison de l'humidité des sols « deck-dior » favorable à l'activité et à la présence de l'eau pendant pratiquement toute l'année. Les spéculations sont la tomate, l'oignon, le navet, la carotte, les choux pommés, les aubergines, le piment, les pastèques, la patate... Les principaux points d'approvisionnement du maraîchage en eau sont les céans profondes d'un mètre cinquante (1,5m) à six mètres (6m) ; alors qu'au niveau des espaces dunaires la profondeur peut atteindre dix (10) mètres. Il existe un autre type de maraîchage pratiqué sur les zones limitrophes du fleuve Sénégal (Dieule Mbame, Mbambara) sous forme de culture de décrue.

- Les cultures sous pluie :

Cette activité se tient pendant l'hivernage sur des sols assez fertiles et concerne les spéculations telles que l'arachide, le niébé, la pastèque, le mil, l'oseille et le manioc. Les rendements sont assez élevés. Les facteurs limitant restent cependant, les déficits pluviométriques avec les débuts tardifs ou fins précoces de la saison pluvieuse, et la salinisation des terres du fait du barrage de Diama. Ce type d'agriculture utilise les fertilisants naturels c'est à dire le «Toss » pour renforcer les terres et augmenter les rendements. Ce sont principalement les déchets des petits ruminants et des bovins qui sont utilisées.

Production en tonnes des spéculations dans la C.R de Gandon

Spéculation

Année

Mil

Niébé

Arachide

Pastèque

1994-95

122

232

133

279

1995-96

159

279

160

100

1996-97

29

144

94

235

Tableau 7 Source : C.E.R.P de Rao

- La pêche :

Elle est la principale activité des populations. Elle est pratiquée dans le fleuve et dans les cuvettes. La pêche fluviale est la plus importante ; l'autre pratiquée dans les cuvettes n'est importante qu'en hivernage avec l'ouverture du barrage de Diama qui laisse passer beaucoup d'espèces. La pêche souffre des effets du barrage et du canal creusé sur la Langue de Barbarie pour désengorger Saint-Louis des eaux pluviales. Ces deux aménagements ont contribué respectivement à la raréfaction des espèces capturées que sont les sardines, les saules, le mérou, des requins, des raies, des langoustes, des crevettes, des « Dièyes » et des « Ngoth ».

Répartition de la production halieutique suivant les espèces dans la C.R de Gandon

Espèces de poisson

Pourcentage

Espèces nobles (saule, dorade, mérou)

10 %

Sardines

70 %

Espèces destinées à la transformation

(requins, raies)

10 %

Espèce pélagique (« dièye », « ngoth », langouste, crevette)

10 %

Tableau 8 Source : C.E.R.P. de Rao

- L'élevage :

Il n'est pas une activité représentative de la zone. C'est un élevage de type extensif et concerne les ovins, caprins, bovin et l'aviculture. Celui des petits ruminants est le loin, le plus représentatif. Quant à l'élevage de bovins il est spécifiquement réservé aux villages (Ndawsir) et hameaux peulh. Le bétail se déplace, une bonne partie de l'année, vers le centre et le sud du pays.

Effectif du cheptel sur la période 1995-2000 dans la C.R de Gandon

Espèces

Années

Bovins

Ovins / Caprin

Equins

95 - 96

10.770

22.620

1.100

96 - 97

3.210

1.010

210

97 - 98

2.902

918

194

98 - 99

2.416

800

156

99 - 00

3.980

22.800

500

Tableau 9 Source : C.E.R.P. de Rao

- Le commerce :

Les villages périphériques de la R.S.F.G ne sont pas dynamiques en matière de commerce, en raison de l'insuffisance des boutiques et de l'inexistence de lieux servant de marchés. Les produits sont acheminés à Saint-Louis. Ce sont ceux du maraîchage principalement et secondairement ceux de la pêche. Il n'y a pas de marchés hebdomadaires dans la zone.

- L'extraction de carrière :

Il existe deux formes d'extraction de carrière. Le premier est l'exploitation de sable, et elle se pratique à la hauteur du village de Ndawsir, sur le modelé de dunes jaunes. Les principaux intervenants de ce secteur sont les Peulh, qui se sont reconvertis en camionneurs pour juguler les difficultés rencontrées dans l'élevage. Le sable est essentiellement acheminé à Saint-Louis.

- L'extraction des coquillages :

Elle se fait dans la partie située à l'est de la route qui mène à Gandiole. La zone, jadis envahie par la mer au Quaternaire, a de petites carrières fossiles de coquillages. Elles sont exploitées par les charretiers qui revendent les coquillages dans la zone et à Saint-louis.

- L'exploitation forestière :

Elle n'est pas très importante dans la zone. Sa pratique se limite à l'utilisation domestique essentiellement. Les principales coupes s'opèrent sur Prosopis africana qui est une espèce introduit dans la zone, mais qui aujourd'hui se régénère naturellement au détriment des autres espèces.

II/ LES INFRASTRUCTURES DES T.V ET DE LA R.S.F.G

Les T.V et la R.S.F.G disposent d'un certain nombre d'infrastructures. Dans les T.V ce sont surtout des infrastructures scolaires et sanitaires ; alors que dans la R.S.F.G on a les bâtiments administratifs et les logements des gestionnaires et les magasins de stockage principalement.

2-1 Les infrastructures des T.V

Les villages périphériques de la R.S.F.G sont mal dotés en matière d'infrastructures. La zone est traversée par deux routes : la Route Nationale Dakar -Saint-Louis qui intéresse les villages de Leybar et de Ndiawsir ; et la Route Départementale qui relie Saint-Louis et Gandiole passant par les villages de Keur Barka, Ngaina et Gueumbeug. Le reste de la zone enclavé et ce sont des pistes en coquillages (Ngaye-Ngaye - Thiaguel - Ndiakher) ou des pistes difficilement praticables qui relient les villages. Les plus difficiles d'accès sont Dieule Mbame, Mbambara,

Toug Peulh. En matière d'équipements et de branchement en eau, électricité et téléphone aucun village n'est totalement pourvu.

Les équipements des villages périphériques de la R.S.F.G

Village

Ecole française

Ecole arabe

Borne fontaine

Case de santé

Foyer des jeunes

Coopérative agricole

Magasin stockage

Moulin à mil

Electricité

Téléphone

Diama Toubé

-

-

-

-

-

-

1

-

-

-

Dieule Mbane

1

1

-

-

-

-

-

-

-

-

Doune Baba Dièye

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

Ngaïna

-

1

-

-

-

-

-

-

-

-

Gueumbeug

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

Keur BARKA

1

-

1

-

-

-

-

-

-

-

Keur Bernard

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

Keur Martin

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

Leybar Boye

1

1

3

-

1

-

-

-

-

disponible

Ndiakher

1

1

4

1

1

1

1

1

1

disponible

Ndiawsir

1

1

1

-

-

-

-

-

-

-

Toug Peulh

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

Thiaguel

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

Ngaye-Ngaye

1

1

4

1

1

-

-

1

disponible

disponible

Bekhare

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

Ngaye-Ngaye Peulh

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

Tableau 10 Source : Enquêtes mai 2004 par I .THIAM

2.2 Infrastructures et aménagements de la R.S.F.G

Beaucoup d'investissements ont été faits dans la réserve pour assurer son bon fonctionnement. Ces investissements portent sur la dotation en infrastructures et à l'aménagement de différents sites de la réserve.

2-2-1 Les infrastructures

La totalité de la réserve est clôturée par un grillage sur un périmètre de douze (12) kilomètres. La réserve est divisée en cinq (5) zones, les quatre (4) sont regroupées au nord-ouest sur une superficie restreinte et comprend : Le poste de commandement (P.C), un enclos de réception, un enclos des mâles et un enclos numéroté 1. La cinquième zone représente le grand enclos. C'est au niveau du P.C qu'on rencontre la totalité des bâtiments. Ce sont trois (3) cases



de logement, une (1) case bureau, un (1) bâtiment de trois (3) chambres pour les éco gardes, une (1) case de toilette, une (1) case cuisine, deux (2) magasins et une (1) buvette. Le matériau est en dur et le toit en tôle zinc. En outre la réserve dispose de deux véhicules, d'une machine à taper, de cinq (5) armes à feu (un (1) pistolet automatique et quatre (4) pistolets mitrailleur), de trois (3) brouettes et des cages de contention.

2.2.2 Les aménagements

Les aménagements sont constitués des ouvrages hydrauliques, des enclos, du mirador, des îlots de reproduction et des pistes.

- Les ouvrages hydrauliques sont réalisés sur les points d'admission et de retrait de l'eau dans la cuvette. On a l'ouvrage de Bount-baat, le principal, et les ouvrages secondaires de Albar et de Ndiakher. L'ouvrage de Bount-Baat est le premier à être réalisé, dans la cuvette, avant même l'érection de la réserve. C'est un pont barrage équipé de vannes métalliques batardeaux à crémaillère. Il mesure quinze (15) mètres de long, sept (7) mètres de large et sert de point de remplissage de la cuvette de Gueumbeul. Le pont Ndiakher est réalisé, dans les années 80, pour mieux gérer les eaux de la cuvette. Situé au nord-est de la cuvette, ce pont dispose de trois (3) vannes métalliques à crémaillère de un mètre cinquante (1,5) mètre sur deux (2) et, constitue le point de jonction entre la cuvette de Gueumbeul et celle de Ngaye-Ngaye où se jette le trop-plein d'eau de la première. Il mesure une trentaine de mètres (29,78m) de long et large de trois (3) mètres. Le pont Albar s'étend sur une longueur de dix sept (17) mètres de long et large d'un mètre. Il dispose des mêmes équipements que celui de Ndiakher, et se localise sur la piste qui mène à Rao Peulh. Ce pont constitue un trait d'union entre le biotope hydraulique de Gueumbeul avec une cuvette temporaire qui surplombe le village de Toug Wolof. Les trois ouvrages disposent tous d'appareils servant à mesurer les hauteurs d'eau de la cuvette intérieure. Ce sont des échelles limnimétriques et des thalimédes.

- Les enclos sont, au nombre de quatre (4) et, aménagés pour les besoins de l'élevage de faune sauvage de la réserve. Les deux, de petites dimensions, sont utilisés pendant les phases de capture des animaux. Les autres servent d'abris pour les animaux en semi-liberté.

- Le mirador est érigé sur la dune au Nord-Ouest de la cuvette, dans le poste de commandement pour superviser l'ensemble de la réserve.

- Les îlots de reproduction, au nombre de trois (les deux sont artificiels), servent comme aires de reproduction des espèces qui séjournent dans la réserve. Ils sont installés à l'intérieur de la cuvette et isolés des prédateurs.

- Les pistes sont réalisées pour faciliter la circulation à l'intérieur de la réserve. Elles sont deux (2) et la principale longe toute la longueur de la cuvette dans sa partie ouest depuis le P.C jusqu'au pont Bount Baat.

La zone est essentiellement peuplée de wolof et de peulh qui s'adonnent à plusieurs activités économiques. Cependant, ces ethnies sont différentes du point de vue de l'habitat. Au niveau des T.V les infrastructures ne sont pas importantes ; tandis que celles de la réserve sont plutôt vieillissantes.

Photo 2 : Ilot naturel de reproduction de la R.S.F.G Cliché I.THIAM mai 2004

Photo 3 : Pont Bount Baat Cliché I.THIAM mai 2004

CHAPITRE III : LES CONTRAINTES DES

T.V ET DE LA R.S.F.G

Malgré la multitude, et l'importance, de ses ressources naturelles, la Réserve de Gueumbeul et sa périphérie sont confrontés à de nombreuses contraintes. Mais, il faut remarquer que les contraintes ne sont pas les mêmes car les T.V souffrent de l'implantation du barrage de Diama, de la sécheresse et de la proximité de la réserve ; tandis que la R.S.F.G souffre, plutôt, de problèmes techniques pour sa gestion.

I/ LES CONTRAINTES DES T.V

Les terroirs villageois de la périphérie de la R.S.F.G sont une zone très défavorisée. Cette situation trouve ses origines, au début des années 1980, avec la mise en place du barrage de Diama, l'érection dans leur terroir de la réserve (1983) et des effets de la sécheresse. La combinaison de ces trois facteurs a inéluctablement conduit à l'exiguïté des terres, à la réduction des revenus des populations tirés des activités économiques, puis à l'exode rural. Ceux-ci ont comme conséquences les conflits agriculteurs éleveurs pour la conquête d'espace et l'appauvrissement des populations dû à la réduction de leurs revenus. Les T.V sont aussi très affectés par le manque d'infrastructures scolaires, sanitaires de loisirs, pour l'épanouissement de ses populations.

1.1 Les contraintes liées au barrage de Diama

Le fonctionnement hydrologique au niveau de l'estuaire, en aval de Saint-Louis, est fortement affecté par les aménagements hydrauliques sur le fleuve Sénégal. Actuellement il est régi par la gestion du barrage de Diama, à travers ses phases de lâchers et de rétention des eaux. On a ainsi deux périodes : une des hautes eaux durant laquelle l'estuaire est inondé par les eaux de crues. Cette période est courte et dure, au maximum, trois (3) mois. La seconde, quant à elle, est longue (7 mois environ) et dans cette période ce sont les eaux issues des marées, de l'Océan Atlantique, qui occupent l'estuaire.

Le barrage de Diama entraîne, ainsi trois situations dans l'estuaire dans la première, l'estuaire et ses dépressions (Gueumbeul, Ngaye-Ngaye...) sont envahis par une crue artificielle qui dépend des conditions, pluviométrique et hydrologique, en amont de Diama. Sa durée est tributaire de l'option retenue à Diama. La seconde est dite de salinisation, car la zone est soumise aux marées de l'Océan Atlantique. La dernière dite d'évaporation, s'opère dans le milieu qui est sous la seule influence de l'océan.

Ces effets de Diama conduisent directement à des conséquences désastreuses sur la zone. Celles -ci vont de l'inondation des terres, à la salinisation des eaux des sols, à la diminution de l'approvisionnement de la mangrove en eau douce et à la disparition de certaines espèces de poissons.

- L'inondation des terres :

Les multiples lâchers, des vannes du barrage de Diama, à la fin de l'hivernage, conduisent aux inondations des terres de la zone. Ces lâchers se font au moment où les dépressions, de la zone estuarienne, sont remplies d'eau. Cette situation entraîne directement un débordement du lit mineur de ces cuvettes et entraîne l'inondation des terres voisines composées des terres de culture et de pâture.

Les villages de Dieule Mbame et de Mbambara sont les plus touchés par ce phénomène, car étant très proche du bras principal du fleuve Sénégal. Cependant d'autres parties de la zone, qui sont proches des cuvettes, sont aussi affectées.

- La salinisation des eaux et des sols :

La longue période sans lâchers d'eau, au niveau de Diama, contribue fortement à l'occupation de la zone, durant cette période, par les marées dans l'Océan Atlantique. L'eau étant salée, étalée dans toutes les cuvettes, arrive aisément a contaminé la nappe phréatique qui est peu profonde (1,5m parfois) ; durant sept (7) mois c'est ce processus qui prévaut et transforme le fonctionnement écologique normal du milieu. Si les lâchers étaient plus importants, ils conduiraient à une alternance entre les phases de hautes marées océaniques, où les eaux océaniques occupent les cuvettes, et les phases durant lesquelles ce sont les eaux fluviales, amenées par les grandes ondes de crues, qui dominent pour dessaler le milieu. Le processus de salinisation se déroule de la façon suivante : Les eaux de marines occupent les cuvettes, une partie s'infiltre et atteint la nappe ; tandis que l'autre s'évapore et laisse les cristaux de sel en surface. Cette invasion océanique cause deux problèmes : la salinisation des eaux souterraines et la salinisation des sols ; ces derniers deviennent impropres à l'agriculture. Ce phénomène est plus désastreux pour le maraîchage, car en plus des sols les nappes principales sources
d'approvisionnement en eau, sont aussi contaminées par le sel. Ce caractère saumâtre des eaux a conduit à l'absence d'eau potable dans la zone. Exceptés les villages de Ndiakher, Ngaye-Ngaye, Diama Toubé, et Békhar, qui sont alimentés en eau potable par un forage implanté à Ndiakher, tous les autres villages sont alimentés à partir de Saint-Louis ou consomment directement ces eaux saumâtres. Les villages qui souffrent le plus sont Dieule Mbame, Doune Baba Dièye, Mbambara... La R.S.F.G et les villages de Gueumbeul et Ngaïna sont alimentés par des citernes d'eau venant de Saint-Louis. Le bidon de vingt (20) litres coûte à 60 francs C.F.A.

- La diminution de l'approvisionnement en eau douce de la mangrove :

Durant sept (7) mois, environ, la mangrove est totalement sous les eaux salées. Cette situation conduit à une forte mortalité de la mangrove, qui est la zone de frayère des huîtres, des langoustes et des crevettes. L'espèce menacée est le rhizophora.

- La diminution de certaines espèces de poissons :

La fermeture du barrage cause un problème majeur pour les populations de l'estuaire. Elle a entraîné la rareté et la disparition de certaines espèces de poisson. Pendant sept (7) mois les poissons sont retenus à l'amont du barrage et ne peuvent pas accéder à la zone. Ce qui conduit à la rareté de certaines espèces poissons qui n'apparaissent plus maintenant que durant les courtes phases d'ouverture du barrage.

Seulement il faut dire que les populations ne souffrent pas seulement de l'implantation du barrage mais, aussi et surtout, de l'érection de la R.S.F.G qui leur cause beaucoup de désagréments.

1.2 Les contraintes liées à la R.S.F.G

La mise en place de la R.S.F.G sur une surface de sept cent vingt (720) hectares, dans la zone, a joué un rôle néfaste dans la vie et les activités des populations. Non seulement sa superficie est trop grande, mais elle englobe aussi leur principale de zone de pêche ainsi que leurs terres d'agriculture et de pâture.

- La non accès à la cuvette de Gueumbeul :

La pêche est l'une des principales activités économiques des populations de la périphérie de Gueumbeul. Jadis la cuvette de Gueumbeul, aujourd'hui protégée, était la zone la plus fréquentée pour cette activité. Les résultats de nos enquêtes nous ont révélé que certains pêcheurs saisonniers de Guet-Ndar y séjournaient périodiquement pour capturer des espèces comme le Tilipia et le Raume. Les populations autochtones des villages périphériques de la réserve, y organisaient une cérémonie annuelle de pêche. Aujourd'hui que la cuvette étant mise sous protection, toutes ces activités n'y sont plus possibles, sauf si le conservateur l'autorise pour de courtes périodes.

- La destruction des cultures par les singes et les phacochères :

Même si les singes et les phacochères ne sont pas en élevage dans la réserve, c'est à l'intérieur de celle-ci qu'ils s'abritent après la destruction des cultures des populations périphériques de la réserve. Les populations se sont toujours plaintes auprès des conservateurs, qui ont eu à se succéder dans la réserve, sans succès car les animaux sont sauvages, autochtones et non en élevage dans la réserve. De ce fait les gestionnaires de la réserve ne peuvent non plus les chasser, vu l'étendue de la réserve ni les abattre à cause du code forestier. La chasse et le braconnage sont passibles d'une amende et même d'une peine de prison.

- L'exiguïté des terres de culture et de pâture :

La R.S.F.G est érigée sur les terroirs des villages de Ndiakher, Gueumbeug, Dieule Mbame et Diama Thiaguel. Cette zone constitue, pour ces populations, des terres d'agriculture, de pâturage et de maraîchage. Ce dernier se faisait sur le pourtour de la cuvette qui leur servait de lieu pour l'arrosage. Maintenant que sept cent vingt hectares sont retranchés de leurs terres, les populations souffrent beaucoup de l'étroitesse de leurs terroirs. Cette situation a aggravé les conflits entre agriculteurs et éleveurs pour la conquête de terres. La divagation des animaux y est très difficile, même en saison sèche où il n'y a pas beaucoup d'activités agricoles. Aussi le mauvais état de la clôture de la réserve, permet aux animaux domestiques des populations riveraines (les petits ruminants principalement) d'y accéder facilement. Ce qui constitue une « infraction »  pour le propriétaire qui est obligé de payer une amende de deux mille (2.000) francs par tête de bétail capturé.

1.3 Les contraintes liées à la sécheresse

Les déficits pluviométriques enregistrés lors des dernières décennies ont contribué à augmenter les contraintes de la zone. Sur trente (30) années d'observations dix sept (17) sont déficitaires. Les totaux enregistrés n'atteignent pas 250 mm/an et peuvent être même inférieurs à 100 mm/an.

Ce déficit pluviométrique a des conséquences sur l'agriculture, sur le couvert végétal et sur les ressources en eau.

L'agriculture sous pluie souffre beaucoup de ce déficit car les spéculations n'arrivent quasiment plus en maturité. Le mil et l'arachide ont des rendements faibles ; alors que le maïs, qui demande beaucoup d'eau, n'est plus cultivé dans la zone.

Une autre conséquence des déficits pluviométriques est la baisse du niveau des nappes alimentées par la pluie. Beaucoup de ces nappes tarissent dés le début de la saison sèche et les populations sont obligées de recourir à d'autres sources d'approvisionnement.

La sécheresse a aussi entraîné la disparition de certaines espèces végétales, alors que d'autres sont à l'état endémique : Tamarindus indica, Combrumtum lutunozum...

Graphique 6 Source I. THIAM d'après des données de la Météo Nationale

Une dernière conséquence de la sécheresse est l'ensablement des cuvettes. Ce processus est dû à la dégradation du couvert végétal qui fait que les vents ravivent les dunes non encore totalement fixées et déposent le sable dans les cuvettes. Les cuvettes les plus menacées, par ce phénomène, sont celles de Gueumbeul et de Ngaye-Ngaye.

1.4 Le matériel et les techniques de production : agricole et de pêche

Le matériel agricole utilisé par les populations est vétuste. Les agriculteurs utilisent toujours les charrues attelées aux chevaux ou aux ânes, la houe, l'hilaire et l'humus pour enrichir
les terres. Le matériel agricole, de même que les techniques ne sont plus adaptés face aux nouveaux problèmes auxquels les populations souffrent à savoir l'exiguïté des terres de culture, le déficit pluviométrique et la salinisation des terres. De nouvelles techniques agricoles nécessitent d'être initiées pour solutionner ces problèmes. Il s'agit de l'agriculture sur table, de l'agriculture sous serre et l'utilisation des O.G.N (Organisme Génétiquement Modifié)...

Les techniques de pêche sont aussi restées artisanales. Il s'agit de la pêche à la nasse, de la pêche à l'épervier et celle de la capture des crevettes. La pêche à l'épervier utilise des filets à maille 18, 20, 23 et 25 cm et elle se fait dans des eaux profondes d'au moins 1,80m. La pêche à la nasse, nécessite le tissage d'une plante qu'on appelle Sporobolus robustus pour en faire de petites palissades qui sont mises aux points de passage des eaux pour piéger les poissons. Elle est faite pendant la période des crues. La technique pour capturer les crevettes nécessite des filets de maille 18. Elle nécessite, au moins, deux personnes qui tiennent les bouts d'un filet attaché à deux bâtons d'environ un mètre chacun. Cette pêche est importante aux mois de septembre et d'octobre au niveau des cuvettes. La zone ne dispose d'aucunes unités de transformation des produits de la pêche. Il n'y a pas d'électricité pour la conservation des surplus de production. Les techniques de transformation du poisson séché ou fumé ne sont pas bien maîtrisées encore moins pratiquées en grande échelle par les populations. Les productions maraîchères souffrent aussi de ces mêmes contraintes.

II/ LES CONTRAINTES DE LA R.S.F.G

Les contraintes de la R.S.F.G sont de deux ordres : Les contraintes administratives et les contraintes techniques.

2-1 Les contraintes administratives

Elles se limitent principalement à l'insuffisance du budget alloué par l'Etat à la réserve pour son fonctionnement. Il est passé de 10.000.000 de francs C.F.A à 2.500.000 de 1983 à nos jours. Les conséquences d'une telle réduction sont les difficultés d'alimentation des animaux (50.000 francs pour mois), d'approvisionnement du carburant pour les deux véhicules (150.000 francs C.F.A) et la faiblesse des moyens pour l'entretien de la clôture de la réserve.

Il faut ajouter l'insuffisance du personnel pour une meilleure gestion de la réserve. Elle ne dispose que de quatre (4) agents et d'un chauffeur contractuel. Le conservateur est un médecin-vétérinaire, son adjoint un ingénieur des travaux des parcs, en plus d'un agent technique et d'un garde. Selon le conservateur, ce nombre est insuffisant surtout pour les gardes. Il pense que ceux -ci devraient être au nombre de huit (8) pour bien assurer la surveillance de la réserve par des rondes régulières.La réserve ne dispose pas d'électricité, de téléphone, de radio, d'eau courante et d'équipements

de conservation des médicaments comme les sérums. Elle n'est pas en plus dotée en médicaments et les produits de base (alcool, coton...) sont achetés à Saint-Louis. La réserve n'a pas donc une vocation scientifique alors que l'un des objectifs de sa création est la reconstitution de la faune sahélienne menacée de disparition. Le suivi médical des animaux n'est pas totalement assuré.

L'eau potable est acheminée depuis Saint-Louis pour abreuver les animaux et subvenir aux besoins du personnel de la réserve. C'est la citerne qui alimente les villages de Ngaina et Gueumbeug qui leur fournit aussi de l'eau. La connexion directe avec la D.P.N (Direction des Parcs Nationaux) n'est pas assurée en cas de nécessité.

2.2 Les contraintes techniques

Elles sont les plus nombreuses :

Le grillage de clôture est dans un état piteux, troué et inexistant même par endroit. Ce grillage souffre beaucoup des effets de l'embrun marin. Les phacochères quand ils sortent de l'enceinte de la réserve ouvrent des brèches qui servent ensuite de voie de pénétration aux animaux domestiques.

Une autre contrainte est liée à la non fonctionnalité des ouvrages hydrauliques notamment ceux de Ndiakher et de Albar. Ils sont les points de sortie des eaux de la cuvette. Leurs vannes sont basses et très affectées par la rouille. L'eau ne circule plus correctement entre les différentes cuvettes.

Les infrastructures de stockage des aliments pour les animaux (gousses d'acacia, paille d'arachide...) sont quasiment inexistantes, en plus de l'insuffisance des postes de surveillance (un seul mirador).

La dernière contrainte réside dans la dégradation du couvert végétal surtout de la mangrove. Cette situation est liée à l'irrégularité des marées et à la salinisation des eaux. Les autres espèces ligneuses sont aussi menacées par les cactus et Prosopis africana qui ne cessent d'occuper la réserve. Ces deux espèces produisent des substances nuisibles aux autres espèces.

Photo 4 : Tamarindus indica : espèce en voie de disparition Cliché I.THIAM mai 2004

Photo 6 ; Dégradation du grillage de clôture intérieur de la R.S.F.G Cliché I.THIAM mai 2004

III/ LA PHILOSOPHIE DU P.G.I.E.S

Les T.V souffrent de plusieurs contraintes qui empêchent les populations de développer correctement leurs activités économiques. C'est ce qui a conduit à la diminution de leurs revenus tirés des activités.

Les populations sont, en quelque sorte, victimes de situations contraignantes qui ont poussé une grande partie de la jeunesse, de cette zone, à immigrer vers l'intérieur du pays ou vers l'étranger.

Dans les trois (3) principales contraintes identifiées dans la zone, deux (2) leur sont causées par l'Etat du Sénégal avec la mise en place du barrage à Diama et l'érection de la réserve à Gueumbeul. C'est pourquoi conscient du tort qu'il leur a causé, que l'Etat a cherché des financements pour venir en appui à ces populations très défavorisées. Ceci s'est traduit par l'élaboration du P.G.I.E.S. qui couvrent d'autres zones, étant sous protection, et qui posent des problèmes d'exéguïté des terres, à la non accès des ressources naturelles par les populations et à des relations tendues entre ces dernières et les gestionnaires de ces aires protégées.

C'est dans le but de juguler tous ces problèmes que le P.G.I.E.S a été mis sur pied par le Gouvernement du Sénégal, à travers le Ministère de l'Environnement et de la Protection de la Nature, avec l'appui du F.E.M. (Fond pour l'Environnement Mondial) et du P.N.U.D (Programme des Nations Unies pour le Développement). Son objectif premier est la défense des écosystèmes à travers la sensibilisation des populations qui vont être les acteurs principaux du déroulement des activités. Le projet a crée une R.C.N autour de la R.S.F.G et va y développer des activités économiques que les populations pratiquaient à l'intérieur de celle-ci. C'est une zone tampon de la réserve qui sert à détourner les regards des populations sur les ressources de cette dernière. La R.N.C de Gandon a une superficie de deux mille (2000) hectares et ne constitue pas une zone protégée.

Notre zone d'étude est donc divisée en trois parties : l'aire protégée (la R.S.F.G), la R.N.C de Gandon et les T.V. Il s'agit, dés lors d'apporter des solutions aux problèmes dont souffre le milieu. Chaque partie étant différente de l'autre, du point de vue des contraintes, les solutions à apporter seront aussi différentes. Il faut toutefois rappeler que ce sont les populations qui ont identifié les contraintes et présenté les activités retenues par le projet, sous forme d'actions (solutions) pour lever ces contraintes. Ce sont aussi les populations qui vont être les principaux
acteurs, de ces activités. Le P.G.I.E.S servira de structure de financement et d'encadrement pour la réalisation de ces actions qui sont traduites en six (6) orientations stratégiques :

- la formation et l'initiation technologique

- l'augmentation, la gestion de la biodiversité et l'éducation environnementale

- l'exploitation des produits halieutiques

- l'aménagement de l'espace et l'augmentation des ressources en eau

- l'initiation aux activités d'élevage de faune et à l'écotourisme

- L'équipement, le renforcement des capacités et à l'accès aux crédits et aux activités génératrices de revenus (A.G.R.).

Ces six orientations stratégiques regroupent plusieurs actions qui sont réparties à travers les trois parties de la zone.

Les contraintes sont multiples et diversifiées. Celles des T.V sont dues aux effets du barrage de Diama, à l'érection de réserve et à la sécheresse. La réserve souffre plutôt des contraintes administratives et techniques pour son bon fonctionnement. L'intervention du P.G.I.E.S dans la zone peut être perçue comme une solution pour lever ces différentes contraintes.

Deuxième Partie :

INTERVENTION DU P.G.I.E.S ET DYNAMIQUE ORGANISATIONNELLE

Cette dernière partie porte la présentation des différentes activités retenues par le P.G.I.E.S et leurs analyses par rapport aux contraintes. Le troisième chapitre fait apparaître les différentes O.C.B et la capacité des populations à gérer les activités prévues.

CHAPITRE I : PRESENTATION DES ACTIVITES DU P.G.I.E.S

Les actions à mener par le P.G.I.E.S sont réparties dans les trois parties qui constituent la zone. Dans la R.S.F.G il s'agira surtout d'établir une véritable politique de cogestion du milieu entre les populations environnantes et les gestionnaires de la réserve. Par contre dans la R.N.C les actions tournent autour des activités de reboisement et à la promotion d'activités génératrices de revenus. Enfin dans les T.V, le P.G.I.E.S appuiera les populations dans la mise en place d'infrastructures et d'équipements, dans la formation et la facilitation à l'accès aux crédits.

I/ LES ACTIONS A MENER DANS LA R.S.F.G

Les actions prévues au niveau de la réserve de Gueumbeul sont au nombre de trois (3) nombres ; la réfection et le calibrage des ouvrages hydrauliques, l'aménagement d'un îlot de reproduction pour l'avifaune et l'établissement d'une politique de cogestion de la réserve.

1.1/ La réfection des ouvrages hydrauliques

Les ouvrages hydrauliques à réfectionner sont localisés au niveau des points de jonction entre la cuvette de Gueumbeul et celles qui lui sont adjacentes. Ce sont les ponts de Bount Baat, Ndiakher et celui de Albar. Ces ouvrages qui datent des années 80 ne sont plus adaptés pour l'écoulement normal des eaux. Cet écoulement doit se faire d'une part entre le petit bras du fleuve Sénégal et la cuvette de Gueumbeul qu'il alimente, et d'autre part entre la cuvette de Gueumbeul et les cuvettes de Ngaye-Ngaye et celle située en amont du village de Toug Peulh.

Les problèmes dont souffre actuellement la cuvette de Gueumbeul, à savoir l'ensablement et la salinisation, quasi annuelle, ont fait que ces ouvrages n'assurent plus leur rôle de points de communication entre les cuvettes. L'ensablement a atteint une grande hauteur au point que les ponts sont devenus maintenant trop bas. De ce fait ils ne laissent pratiquement plus passer les eaux. La salinisation a aussi rendu impossible, par la rouille, la manoeuvre des crémaillères des ponts qui servaient à ouvrir ou à fermer les vannes selon le niveau des eaux.

Ces deux contraintes ont rendu très difficile la circulation des eaux surtout entre la cuvette de Gueumbeul et les autres cuvettes.

1.2 L'aménagement d'un îlot de reproduction

La R.S.F.G a deux (2) îlots de reproduction pour l'avifaune localisés à l'intérieur de la cuvette. L'un des îlots est naturel, tandis que l'autre a été aménagé. C'est dans ces îlots que les oiseaux font leur ponte et leur couvaison, par conséquent leur reproduction. Mais vu le nombre important des oiseaux et la dégradation progressive de l'îlot naturel, le P.G.I.E.S a prévu d'y aménager un troisième îlot de reproduction.

1.3 La mise en place d'une politique de cogestion

Depuis sa création en 1983, la R.S.F.G est sous la seule autorité de l'Etat par le biais de la D.P.N. Les populations environnantes, à qui on a dépossédé les terres et les ressources qui s'y trouvent, ne sont que de simples voisines de la réserve. Comme on l'a énuméré plus haut, la réserve leur a privé beaucoup d'activités économiques. C'est ce qui est à l'origine de leurs rapports, parfois, tendus avec les gestionnaires de la réserve. Cette année-ci un homme qui transgressait les règles de la réserve en pêchant dans la cuvette, a été atteint d'une balle au dos. La mise en place d'une bonne politique de cogestion, par le P.G.I.E.S permettra aux populations d'y développer des activités économiques et elle permettra de juguler les tensions.

II /: LES ACTIONS A MENER DANS LA R.N.C ET DANS LES T.V

2.1 La formation et l'initiation technologique

Secteurs d'activités

Activités

Zones ciblées

Productions végétales

- Identification et traitement des pathologies végétales

- Etablissement de calendrier cultural

R.N.C

G.R.N

- Elevage de faune

- Initiation aux métiers d'éco gardes

R.N.C

Autres

Autres

- Gestion financière et organisationnelle

R.N.C

- Technique de communication

T.V

- Organisation paysanne

R.N.C

- Législation foncière, décentralisation, déconcentration

T.V

- Initiation aux techniques de diagnostique participatif (M.A.R.P)

R.N.C

- Techniques de concertation et de communication

R.N.C

- Gestion

R.N.C

- Création et fonctionnement de G.I.E, de mutuelle d'épargne et de crédit

R.N.C

- Gestion et règlement des conflits

R.N.C

- Gestion de petits projets de développement

T.V

- Lois sur la décentralisation et le domaine national

T.V

- N.T.I.C

T.V

- Couture et teinture T.V

Tableau 11 Sources : P.G.I.E.S

2.2 Les actions d'augmentation et de gestion de la biodiversité

Activités

Zones ciblées

- Reboisement avec des espèces à usages multiples

R.N.C et T.V

- Restauration de la mangrove

R.N.C

- Développement de l'arboriculture

T.V

- Initier des formations pour la G.R.N, le suivi et l'encadrement

T.V

- Création de pépinières

R.N.C et T.V

Tableau 12 Source : P.G.I.E. S

2.3 Les actions liées à l'exploitation des produits halieutiques

Activités

Zones ciblées

- Faciliter la mise en place d'unités pour la conservation en frais, la transformation et le stockage des fruits, légumes et produits halieutiques

T.V

- Appui à la commercialisation des produits frais et transformés

T.V

- Faciliter l'équipement des pêcheurs

T.V

- Initier des activités d'empoissonnement et de mares aménagées

R.N.C

- Initier des activités de pisciculture dans des mares ou bassins piscicoles

T.V

Tableau 13 Source : P.G.I.E.S

2.4 Les actions d'aménagement de l'espace et l'augmentation des ressources en eau

Activités

Zones ciblées

- Installer des ouvrages adaptés entre les mares

R.N.C et T.V

- Aménager des marais salants

R.N.C et T.V

- Aménager des mares d'eau douce

R.N.C et T.V

- Aménager et réfectionner des pistes de production et d'accès aux villages

T.V

- Faciliter l'adduction en eau des villages

T.V

Tableau 14 Source : P.G.I.E.S

2.5 Les actions liées aux techniques d'élevage de faune et à

l'écotourisme

Activités

Zones ciblées

- Développer l'écotourisme

- Installation d'un campement touristique

R.N.C

Tableau 15 Source : P.G.I.E.S

2.6 Les actions liées à l'équipement et à l'accès aux crédits et

A.G.R

Activités

Zones ciblées

- Initier de nouvelles A.G.R (aviculture)

R.N.C et T.V

- Appuyer la mise en place de centrales d'achat d'intrants agricoles (semences et produits phytosanitaires)

T.V

- Faciliter l'équipement du Conseil Rural

T.V

- Appuyer l'électrification solaire et électrique

T.V

- Faciliter la mise en place d'unités de transformation du sel

R.N.C et T.V

- Faciliter la mise en place de mutuelle de crédit

T.V

Tableau 16 Source : P.G.I.E.S

La présentation des activités retenues au niveau de la R.S.F.G de la R.N.C et des T.V a permis de déceler un nombre important d'actions regroupées en orientations stratégiques. Il reste à vérifier leur pertinence face aux contraintes du milieu qui sont tout aussi importantes et diversifiées. L'analyse se fera dans chacune des trois parties du milieu.

Chapitre II : L'ANALYSE DES ACTIONS

L'analyse des actions revient à justifier la pertinence ou non des solutions préconisées par les populations par rapport aux contraintes de la zone. Chaque action sera analysée en fonction de la contrainte qu'elle suppose apporter des solutions. L'analyse se fera dans les trois parties qui constituent la zone : la R.S.F.G, la R.N.C et les T.V.

I/ L'ANALYSE DES ACTIONS A MENER DANS LA R.S.F.G.

Le P.G.I.E.S a prévu d'apporter des solutions face à certaines contraintes de la réserve. Les actions sont la réfection des ouvrages hydrauliques, l'aménagement d'un troisième îlot de reproduction et l'établissement d'une politique de cogestion.

Les ouvrages hydrauliques à réfectionner au nombre de trois sont dans un état de dégradation avancée. Ils souffrent beaucoup de l'ensablement et de la salinisation. Une bonne réfection, par le soulèvement des ponts, entraînerait une bonne circulation des eaux entre les cuvettes. L'eau pourra ainsi circuler librement depuis le bras du fleuve Sénégal qui alimente Gueumbeul, jusqu'au cuvette de Ngaye-Ngaye et des petites autres qui se situent dans la zone. Ces cuvettes souffrent du manque d'eau du fait du caractère trop bas des vannes des ponts de Ndiakher et de Albar qui n'arrivaient plus à les alimenter correctement. Un bon calibrage et dimensionnement de ces ouvrages constituent une solution à cette contrainte.

De même le changement de la matière des crémaillères qui sont en fer, faciliterait la bonne maîtrise de ces ouvrages par des phases d'ouverture ou de fermeture des ponts selon le niveau des eaux.

L'aménagement d'un troisième îlot de reproduction augmenterait les lieux de ponte et de couvaison de l'avifaune. La réserve qui accueille chaque année, des milliers d'oiseaux, doit disposer de grandes aires pour les besoins de l'avifaune. De ce fait les oiseaux se reproduiront plus facilement et seront très protégés des prédateurs. Ainsi ce troisième îlot va déconcentrer les deux autres qui étaient surpeuplés d'oiseaux de différentes espèces.

La R.S.F.G est sous la seule autorité de l'Etat depuis sa création. Les populations riveraines, à qui on a pris leurs terres et leur priver en même temps de beaucoup de ressources, ne sont pas des acteurs dans la gestion de la réserve. C'est dans cet espace qu'elles pratiquaient la récolte de sel, l'élevage, la pêche, l'agriculture ainsi que le maraîchage. Les différentes privations ont frustré les populations qui voient les autorités de la réserve comme des ennemis. Ce sont encore ces mêmes populations qui passent outre les interdictions pour venir pêcher ou chercher du bois mort dans la réserve. Ceci se traduit par des tensions entre elles et les autorités de la R.S.F.G.

Vu l'étendue de la réserve et de sa cuvette, beaucoup d'activités peuvent y être pratiquées sans gêner la quiétude de l'avifaune et des animaux en élevage. Il s'agit de responsabiliser les populations en leur démontrant que les ressources leur appartiennent et qu'elles ne doivent pas l'exploiter abusivement. Tout ceci dénote de l'élaboration d'une bonne politique de cogestion entre les deux parties. Des activités comme la récolte de sel, le ramassage de bois morts, ainsi que la pêche sont bien praticable à l'intérieur de la réserve. Les revenus tirés de ces activités pourront aussi bien servir à une meilleure gestion de la réserve qu'aux populations riveraines.

II/ L'ANALYSE DES ACTIONS A MENER AU NIVEAU DE LA R.N.C

Les actions prévues par le P .G.I .E .S au niveau de la R.N.C sont classées en six orientations stratégiques. Chacune renferme un ensemble d'actions qui servent comme solutions aux contraintes des populations.

La formation des populations dans les techniques de productions végétales, d'identification et de traitement des pathologies végétales va leur permettre de mieux protéger le couvert végétal. Ainsi elles pourront identifier les pathologies qui affectent les arbres et les déciment. La possibilité de les traiter qu'on leur a initié permettra, du même coup, à la préservation du couvert végétal. L'initiation aux techniques de commercialisation aura comme effet d'appuyer les populations à mieux écouler leur production. Ceci va se traduire par une bonne éducation aux techniques de marketing. Ainsi elles vont comprendre la manière de présenter leurs produits afin d'en tirer le maximum de profils.

Les populations vont aussi être formées au technique d'élaboration de calendrier cultural qui va leur permettre de s'occuper toute l'année à travers l'agriculture sous pluie et le maraîchage. Elles pourront aussi connaître les moments propices aux semis des différents types de production agricole.


Les formations en G.R.N concernent les techniques d'élevage de faune, de la défense et de la restauration des sols et aux métiers d'éco gardes, assureront une bonne protection des animaux par les populations. La faune va donc pouvoir se reproduire et de mieux s'épanouir dans la R.N.C. L'élevage de faune permettra aux populations de pouvoir bénéficier de l'alimentation en viande de gibier. L'inventaire permet de comprendre si la faune est en nombre suffisant ou pas, de connaître les espèces et d'apporter des solutions en cas de problèmes.

L'initiation aux techniques de défense et de restauration des sols permet une bonne compréhension et gestion des terres. Les contraintes soulevées par la salinisation de même que l'ensablement des cuvettes peuvent trouver des solutions dans ces techniques. Une bonne maîtrise de ces techniques de défense et de restauration des sols va permettre, aux populations, de bien cerner et d'évacuer les difficultés liées à leur exploitation.

La R.N.C a besoin de jeunes bien formés aux métiers d'éco gardes pour qu'ils puissent guider les visiteurs, s'atteler aux petits travaux (reboisements, pépinières, interlocuteurs auprès des populations) et gérer le campement qui y sera implanté. Les éco gardes doivent connaître bien le milieu tant du point des ressources, potentialités et contraintes.

Les formations aux techniques de communication, d'organisation paysanne, de concertation et de négociation, ainsi qu'aux techniques de gestion et règlement des conflits permettront aux populations de mieux s'outiller en matière d'organisation. Cela aussi facilitera leurs discussions et négociations entre elles ou avec d'autres partenaires. Ces formations permettront aussi de les empêcher à recourir à la justice pour le règlement de mésententes ou de conflits. Les conflits entre agriculteurs éleveurs qui ne cessent de croître, dans la zone, peuvent trouver un dénouement heureux avec ces formations. Les techniques de concertation et de négociation peuvent leur permettre de délimiter, de commun accord, les zones de cultures et de pâturage.

Les techniques de diagnostic participatif (M.A.R.P) quant à elles permettront aux populations de glaner beaucoup d'informations à travers des séances. Ces informations peuvent porter sur les ressources naturelles, leur utilisation et niveau de dégradation, sur les infrastructures, sur les équipements...

Les initiations aux techniques de gestion financière et organisationnelle, de création et fonctionnement de G.I.E vont faciliter les acteurs, de la R.N.C, de pouvoir monter des
organisations et d'en assurer une bonne gestion. D'autre part les techniques de fonctionnement et de gestion financière assureront la longévité de ces organisations.

En ce qui concerne les actions d'augmentation, de gestion de la biodiversité et d'éducation environnementale elles permettront la régénération des formations naturelles qui ont connu une forte dégradation sous l'action combinée des coupes abusives, de la sécheresse et de la salinisation. Les actions proposées visent à renforcer le potentiel existant en vue de la satisfaction des besoins des populations. Il s'agit du reboisement d'espèces à usage multiple comme Acacia radiana, Acacia senegal, Acacia mellifera... Des actions de restauration de la mangrove, qui est très dégradée, seront menées à l'intérieur de la R.N.C. Concarpus erectus, Avicennica africana et Avicennia rhizophora vont être multipliés pour le repeuplement de la mangrove.

Les actions liées à l'exploitation des produits halieutiques visent à augmenter les ressources de la pêche. La R.N.C a un certain nombre de cuvettes qui jouxtent celle de Gueumbeul. Un bon calibrage des ouvrages hydrauliques, de la réserve, permettra un bon empoissonnement de ces cuvettes. Les populations auront donc des zones de pêche poissonneuses à l'intérieur de leur R.N.C. Le P.G.I.E.S. qui prévoit d'aménager des mares, en vue d'activités d'empoissonnement, augmentera les zones de pêche de la R.N.C. Ceci renforcera le dynamisme de ce secteur. Les initiatives d'activités de pisciculture dans des mares ou bassins piscicoles individuels vont encourager les populations qui peuvent, désormais, s'adonner davantage à la pêche.

L'installation d'ouvrages adaptés entre les cuvettes va faciliter la maîtrise de l'écoulement des eaux. Les périodes hautes eaux vont correspondre aux phases d'ouverture des ouvrages et celles de fermeture aux périodes de basses eaux. Ceci peut résoudre les problèmes d'inondation des terres car l'écoulement sera artificialisé. Aussi l'aménagement de marais salants va relancer l'extraction du sel qui était délaissée, par les populations, du fait du mauvais dimensionnement des ouvrages de la réserve qui ne laisse plus passer assez d'eau en période sèche. La R.N.C va donc développer une nouvelle A.G.R. Les mares d'eau douce quant à elles permettront le développement des activités de maraîchage. Ces activités vont être redynamisées à cause de l'eau douce qui constituait son handicap.

Le développement des activités touristiques avec l'installation d'un campement au bord de la mangrove va développer l'écotourisme qui se limitait, jusqu'à présent, dans cette zone à la R.S.F.G. La mangrove peut servir de lieu de découverte pour les touristes. C'est une zone humide qui est fortement visitée au niveau des Iles du Saloum. L'écotourisme constituera une nouvelle A.G.R pour les populations qui seront chargées de la mener.

Le développement de nouvelles A.G.R comme l'aviculture dans la R.N.C permettra une diversification des activités pratiquées dans le milieu. L'agriculture, l'élevage, la pêche et le maraîchage constituaient les principales activités des populations. Ces activités vont être renforcées par l'extraction du sel, car la R.N.C va être dotée en unités de transformation du sel qui va alléger le travail des acteurs.

III/ L'ANALYSE DES ACTIVITES A MENER DANS LES T.V

Les contraintes soulevées dans les T.V sont nombreuses et diversifiées. Elles contribuent au freinage des activités économiques, donc à la diminution des revenus des populations. L'analyse des actions, à mener dans les T.V, nous permettra de voir si les contraintes peuvent être solutionnées par le P.G.I.E.S. Ces actions sont groupées en cinq (5) thèmes appelés orientations stratégiques.

Les populations des T.V sont très défavorisées en matières de formation. La plupart d'entre elles ne connaissent pas les lois qui régissent leurs terroirs. C'est pourquoi l'initiative du P.G.I.E.S de les doter en formation constitue une aubaine pour elles. La formation sur la législation foncière va leur permettre de comprendre les voies et cheminements pour se procurer des terres. La maîtrise des textes de la décentralisation apportera une meilleure compréhension des pouvoirs de leurs dirigeants locaux à qui l'Etat a délégué, depuis 1996 neuf (9) domaines de compétence auxquels appartiennent les domaines, l'habitat, la santé, les sports, loisirs... Par la même voie la loi sur le domaine national va leur faire comprendre que leurs terroirs appartiennent au grand domaine de l'Etat qu'est le domaine national

La formation axée sur la conception de petits projets de développement aura comme effet principal, la familiarisation des populations aux structures bancaires et d'encadrement que sont les banques, les projets et les O.N.G. Ainsi elles pourront monter leurs propres micros projets de développement et demander des financements auprès des bailleurs de fonds (banques, mutuelles de crédits, Projets F.N.P.J...).

Les modules de formation en N.T.I.C diminueront leur analphabétisme avec la familiarisation avec l'outil informatique. Enfin la teinture et la couture vont être de nouvelles activités génératrices de revenus pour les femmes.

Les actions concernant l'augmentation des espèces ligneuses, qui ne sont pas assez diversifiées et affectées par une diminution du nombre, vont entraîner le repeuplement de la zone. Le reboisement d'espèces à usage multiple va, non seulement, augmenter les espèces mais aussi les diversifier. L'introduction d'espèces nouvelles comme l'anacardier constitue un exemple car les fruits ainsi que les noix de cet arbre peuvent être commercialisés. Les espèces ligneuses locales de la zone vont aussi être reboisées. Ces espèces sont dominées par la famille Acacia (radiana, millofera, senegal...). Le couvert végétal va donc être reconstitué à travers ces activités d'augmentation de la biodiversité. Les actions de gestion de la biodiversité vont être assurées par les pépinières qui constituent les lieux d'approvisionnement du reboisement. Les formations de gestion des ressources naturelles vont permettre une bonne compréhension de leur utilité. Ainsi les populations peuvent, désormais assurer l'encadrement et le suivi des ressources naturelles.

Au niveau de la pêche, les contraintes soulevées sont au nombre de quatre (4). D'abord le manque d'équipements adéquats constitue un facteur bloquant pour la pêche. Les acteurs utilisent de petites pirogues, parfois motorisées, avec des filets. Beaucoup de pêcheurs se sont convertis, dans d'autres secteurs d'activités, à cause du manque d'équipements. L'initiative du P.G.I.E.S, de faciliter leur équipement, va contribuer à la redynamisation de ce secteur qui souffre aussi de l'absence de marchés et de partenaires commerciaux.

L'appui à la commercialisation des produits de pêche va aider les pêcheurs à mieux écouler leur production. La zone ne disposant pas de marchés, les acteurs de la pêche ne savaient vraiment pas où vendre leurs productions. En plus la difficulté d'accès des villages, les plus dynamiques en matière de pêche, (Dieule Mbame, Doune Baba Dièye) empêchent les acheteurs, d'y accéder. Le P.G.I.E.S qui prévoit de leur trouver des marchés et des partenaires commerciaux va mettre fin à cette difficulté de commercialisation.

Les T.V malgré leur dynamisme, en matière de pêche, ne disposent d'aucune unité de conservation et de transformation des produits halieutiques. La mise en place ces unités permettra un stockage au frais ou une transformation en produits séchés ou fumés des excès de production. Le P.G.I.E.S. qui prévoit d'y implanter des unités de transformation, de conservation et stockage des produits halieutiques empêchera la décomposition de ces productions. Les excès pourront ainsi être conservés ou transformés en produits séchés ou fumés. La rareté ou la disparition de certaines espèces de poissons dans la zone devrait être résolue par les initiatives d'activités d'empoissonnement de mares aménagées et par des activités de pisciculture. L'aménagement des mares aménagées permettra aux populations de disposer de nouvelles zones de pêche. De même la pisciculture permettra la réintroduction des espèces endémiques ou disparues.

L'aménagement de l'espace et l'amélioration des ressources en eau vont redynamiser le maraîchage qui est l'une des principales activités économiques des populations. La salinisation a fortement affectée les cuvettes et une grande partie de la nappe phréatique, alors que celles-ci servaient de lieux d'approvisionnement en eau douce pour le maraîchage. Ce dernier souffre de l'absence d'eau douce par endroit. L'aménagement de mares d'eau douce peut contribuer à la résolution de ce problème. Cette initiative du P.G.I.E.S apportera un souffle nouveau au maraîchage qui a perdu beaucoup de terrains à cause de ce problème.

Concernant toujours les ressources en eau, le P.G.I.E.S compte faciliter l'adduction en eau potable des villages. Celle-ci constitue également un réel problème dans la mesure où c'est seulement quatre (4) villages qui en disposent ; les autres s'alimentent à travers les puits traditionnels qui tarissent très vite ou contaminés par le sel. L'augmentation du débit du forage de Ndiakher permettrait une adduction des villages qui lui sont environnants et même la réserve.

Du point de vue de l'aménagement de l'espace par la réalisation des pistes, le P.G.I.E.S va permettre l'accessibilité des villages. La plupart des villages sont difficile d'accès ; certains ne sont accessibles que par voie fluviale car se situant dans des îlots de l'estuaire (Doune Baba Dièye et Keur Martin sont localisés dans la Langue de Barbarie). La piste qui mène à Mbambara et Dieule Mbame est impraticable du fait de son sectionnement par le bras du fleuve Sénégal. Les populations y ont érigées un petit pont mais ce dernier passe sous les eaux en hautes marées et en hivernage. L'érection d'un bon pont fait partie des solutions pour désenclaver ces villages. Le désenclavement total de la zone va passer par la réfection des grandes pistes qui mènent à Leybar, Ndiakher, Ngaye-Ngaye et la construction de nouvelles pour Mbambara, Dieule Mbame et Toug peulh qui sont complètement enclavés.

L'électrification des villages n'est pas totalement assurée. Seuls trois villages disposent d'électricité fournie par la SENELEC. La facilitation de l'extension du réseau électrique, par le P.G.I.E.S, serait la bienvenue pour les populations car nombre d'entre elles disposent d'appareils (téléviseurs, réfrigérateurs) qui fonctionnent par électricité. Mais c'est à cause du manque de celle-ci qu'elles utilisent le gaz ou l'énergie solaire. En plus l'électricité allégerait le travail des femmes avec l'installation de moulins à mil. Elle permet aussi la mise en place de nouvelles A.G.R et le fonctionnement d'unités de conservation du poisson et des légumes.

La mise en place d'unités de transformation du sel constitue une nouvelle A.G.R car l'exploitation du sel était délaissée par les populations. Le sel va donc être exploité à travers les marais salants puis transformé par ces unités. La zone va donc pouvoir produire du sel industriel qui pourra être commercialisé à grande échelle dans toute cette grande partie Nord du Sénégal qui n'en produit presque pas (ces unités de production existent à Gandiole au Sud de la zone). Son acheminement va être facilité par la réfection des pistes de cette partie de la C.R zone d'intervention du P.G.I.E.S.

Dans le domaine de l'équipement le P.G.I.E.S va équiper la C.R. Ces équipements non encore définis vont certainement tourner dans le sens d'alléger le travail des conseillers. D'autre part, dans toute la zone, il y a qu'une seule coopérative agricole chargée de la distribution des semences. Il n'existe pas structures pour la répartition des produits phytosanitaires ou de matériels agricoles. Le P.G.I.E.S va appuyer la mise en place d'une centrale d'achat d'intrants agricoles. Ceci permettra aux paysans de disposer de lieu d'achat de semences ainsi de matériels agricoles pour changer les vétustes. Cette centrale d'achat se chargera également de la vente des produits phytosanitaires dans le but d'éviter aux paysans les difficultés qu'ils rencontraient pour l'acquisition de ces intrants. Ainsi ils pourront se procurer de l'engrais chimique pour le renforcement de la capacité de production de leurs terres. Quant aux produits phytosanitaires ils serviront de moyens de lutte contre les insectes et autres vers destructrices des cultures.

Outre ces actions liées aux équipements, le P.G.I.E.S. va aussi faciliter la mise en place de mutuelles d'épargne et de crédit et l'initiation de nouvelles A.G.R. Les mutuelles serviront de lieux d'épargne pour les populations qui y pourront également faire des prêts. Ces structures financières seront très proche de leurs créditeurs et pourront avoir un oeil permanent sur leurs activités. De ce fait les mutuelles connaîtront les organisations, les plus dynamiques, à qui elles pourront faire des prêts. L'initiation de nouvelles A.G.R va permettre aux populations de ne plus se fier seulement à la nature car l'essentiel de leurs activités est lié à cette dernière (agriculture, maraîchage, pêche).

L'analyse des différentes actions, à mener au niveau des trois parties de la zone, nous a permis de déterminer leur pertinence face à certaines contraintes. Une bonne conduite des opérations permettait de lever beaucoup de contraintes. Elle transformerait également le milieu par les différents aménagements, équipements et niveau technique des populations. Ce sont les
mêmes populations par les formations, qu'elles ont reçues, et les différents aménagements et équipements du P.G.I.E.S qui doivent être les acteurs du milieu. Ce sont les populations organisées à travers des O.C.B dynamiques ou pas qui vont assurer la continuité des activités.

Chapitre III : DYNAMIQUE ORGANISATIONNELLE ET CAPACITE

DES POPULATIONS A GERER LES ACTIVITES

Les O.C.B présentent dans la zone peuvent être classées en trois types : les associations de jeunes, les groupements d'intérêts économiques et les groupements de promotion féminine. Ces organisations regroupent différentes catégories socioprofessionnelles et s'activent autour des activités économiques existantes dans la zone.

I/ LA TYPOLOGIE DES O.C B

Dans cette partie, il s'agit de déceler les forces et les faiblesses des O.C.B. Nous allons successivement voir les atouts de toutes les O.C.B par leur dynamisme, l'importance des adhérents... et les contraintes liées au manque d'organisation, l'insuffisance de revenus...

1.1 Les atouts des O.C.B.

Les O.C.B présentent beaucoup d'atouts liés à leur reconnaissance juridique, à leur dynamisme, l'importance des adhérents et des revenus, à une bonne assise financière, à une bonne organisation, à un bon niveau d'étude...

1.1.1 Les associations de jeunes

Les associations de jeunes ne sont pas nombreuses dans la zone. Elles existent seulement dans les gros villages comme Ndiakher, Leybar et Ngaye-Ngaye. Ces associations disposent de récépissés délivrés par le ministère de l'intérieur. Le nombre d'adhérents de ces associations de jeunes dépasse les cent (100) personnes. Ce sont des jeunes instruits qui ont des niveaux d'étude de l'élémentaire à l'universitaire. Il existe aussi des jeunes qui n'ont pas fait l'école française mais qui ont suivi des cours d'alphabétisation. Ces associations sont assez dynamiques et s'activent dans plusieurs activités telles que le reboisement, l'agriculture sous pluie (culture de pastèques) et dans la pêche. Les revus tirés de ces activités font l'objet d'une bonne gestion. En plus de ces activités économiques, ces associations organisent des séances de lutte traditionnelle et des soirées dansantes pour augmenter leurs revenus.

1.1.2 Les groupements d'intérêts économiques

Les G.I.E font partie des O.C.B les moins représentées dans la zone. Ils sont seulement au nombre de quatre (4). Ce sont les G.I.E Book Diom de Ndiakher, Same Sa Ngor de Leybar Boye, celui des éco gardes de la réserve et le grand G.I.E de la réserve, Liguéyeul Gueumbeul, qui regroupe plusieurs groupements de promotion féminine des villages environnants et le G.I.E des éco gardes. Ces G.I.E disposent de reconnaissance juridique au niveau du Tribunal Régional de Saint-louis au niveau de la Sous-préfecture de Rao. Les adhérents varient de cinq (G.I.E des éco gardes) à plus de cinquante (Liguéyeul Gueumbeul). Ce sont des hommes et des femmes d'âges différents qui composent ces organisations (de 15 à plus de 70 ans) avec des niveaux d'instruction parfois élevés. La plupart des membres ont fait des cours alphabétisation mais les dirigeants ont des niveaux d'étude du secondaire et universitaire. Les secteurs d'activités dans lesquels s'activent ces G.I.E sont nombreux et diversifiés. Il s'agit l'élevage (embouche bovine, l'aviculture), dans l'agriculture sous pluie (culture de pastèque), dans le maraîchage, dans les activités de gestion de la biodiversité (reboisement, pépinière), dans le commerce (quincaillerie, boutiques), dans la gestion de cabine téléphonique et dans d'autres A.G.R comme la réhabilitation des îlots de reproduction, le montage du grillage de clôture de la réserve... Ce sont des associations très dynamiques qui disposent de comptes bancaires au niveau de la C.N.C.A.S et dans des mutuelles d'épargne et de crédit comme ceux de Rao ou de Richard Toll. Des crédits leurs sont alloués par ces structures financières et par des projets et O.N.G intervenant dans la zone. Les crédits les plus importants ont été alloués par la Mutuelle d'épargne et de crédit de Richard Toll au G.I.E Same Sa Ngor de Leybar Boye (3.000.000 de francs) et par le F.E.M au G.I.E Liguéyal Gueumbeul de la réserve (1.300.000 de francs). Les autres financements ont été assurés par les structures comme RODAR International (200.000 francs au G.I.E de Leybar Boye), Wethland, l'U.N.C.A.S, Plan International. La plupart aussi des ces G.I.E (G.I.E de Ndiakher et celui de la réserve) ont noué des partenariats avec les O.N.G qui leur ont assuré des formations dans différents domaines. Ce sont des formations de gestion de la biodiversité (Reboisement, création et entretien de pépinières), de technique culturale (technique de maraîchage, gestion des cultures irriguées) d'élevage de faune, de gestion de micro crédits.


1.1.3 Les Groupements de Promotion Féminine

Les G.P.F sont les organisations les plus nombreuses et existent dans quasiment tous les villages. Ils sont juridiquement reconnus par la Sous-préfecture de Rao. Le nombre de personnes composant les G.P.F varie de trente (30) à soixante dix (70) femmes, avec des âges allant de
quinze (15) à soixante (60) ans. Certaines d'entre elles sont instruites jusqu'au niveau du secondaire ; les autres, non instruites, ont suivi des cours d'alphabétisation. Les G.P.F sont des O.C.B très dynamiques et s'activent dans plusieurs secteurs d'activités. Les femmes font du commerce, du maraîchage, du reboisement, l'aviculture... Dans les gros villages ce sont les G.P.F qui gèrent les dépôts de bouteilles de gaz, les boutiques et des cabines téléphoniques. Des micros crédits, s'élevant entre cent cinquante mille (150.000) et deux cents quinze mile (215000) francs, leurs sont alloués par les O.N.G ou par les organismes. Ce sont généralement le F.E.M, Plan International, Wethlands et les mutuelles d'épargne et de crédit qui sont leurs principaux bailleurs de fond.

Ces organisations sont habituées à travailler avec les projets et O.N.G qui leurs assurent des formations. Celles-ci tournent autour d'A.G.R comme la teinture, la couture, la transformation de déchets plastiques en produits vendables (sacs, chapeaux...). D'autres formations leurs sont aussi assurées comme la conservation des fruits et légumes, la culture sur table, la fabrication de savon, création et l'entretien de pépinière. Les structures d'encadrement sont l'A.N.C.A.R, le Corps de la Paix, l'ASPRODEP, le CARITAS...

Ces O.C.B, bien qu'ayant beaucoup d'atouts présentent aussi des faiblesses qui empêchent leur bon épanouissement.

1.2 Les contraintes des O.C.B

Les contraintes que renferment les O.C.B sont surtout les manques d'organisation, l'irrégularité des réunions, les mauvaises gestions financières, la faiblesse des revenus et des financements, les contraintes sur les A.G.R et à l'inactivité de la plupart des adhérents...

1.2.1 Les associations de jeunes

Les associations de jeunes souffrent de beaucoup de contraintes. La première est liée à l'inactivité de la majeure partie de certains membres. La zone étant un point de départ pour l'émigration, beaucoup de jeunes ne font partie des ces organisations que de nom. Ils ne participent pas aux réunions encore moins aux activités. Les élèves et les étudiants, faisant aussi partie de ces associations, ne sont actifs que pendant l'hivernage période où ils prennent leurs vacances. Ceci a conduit à un manque d'organisation causée par l'irrégularité des réunions pour la planification des activités et pour désigner les membres des bureaux. Ce sont pratiquement les mêmes dirigeants qui président aux destinées de ces organisations et pendant plusieurs années. L'autre problème, dont souffrent les associations de jeunes, est relatif à des contraintes sur les A.G.R. Car les secteurs d'activités dans lesquels s'activent ces organisations, à savoir la culture de pastèque et la pêche, souffrent de beaucoup de contraintes. Il s'agit de la salinisation, l'exéguïté des terres ainsi que le manque de poisson. Leurs activités sont limitées à la saison des pluies pour la disponibilité des membres. Les revenus tirés de ces activités des ces organisations ne sont pas importants et sont quasiment financés dans la préparation des Nationales Populaires (Nawétanes) qui se déroulent au niveau de la communauté rurale (Gandon) et même à l'échelle de l'arrondissement (Rao).

Ces associations de jeunes ne disposent pas de revenus importants et n'ont pas des comptes bancaires. Les revenus tirés des activités sont gardés par les trésoriers ou confiés à des boutiquiers. Enfin ce sont des associations dépourvues de financement et d'encadrement. Les structures, intervenant dans la zone, ne ciblent pas les jeunes dans le cadre de leurs activités. Ce qui fait que les jeunes n'ont reçu aucune formation.

1.2.2 Les groupements d'intérêts économiques (G.I.E)

L'une des contraintes de ces O.C.B est leur faible représentativité. Dans les dix huit (18) villages qui composent la zone il n'y a que quatre (4) G.I.E. Les G.I.E souffrent de la faiblesse des revenus tirés de leurs activités. C'est pourquoi les comptes qu'ils disposent dans les banques et dans les mutuelles d'épargne et de crédit ne sont pas assez fournis. La plupart des demandes de crédits dans les structures financières, ne sont pas acceptées. Ceci conduit à un ralentissement de leurs activités dû à un manque de crédit de départ. D'autres G.I.E, par contre, n'ont jamais reçu de financements. Seuls le G.I.E de Ndiakher et ceux de la réserve ont travaillé avec des projets et O.N.G intervenant dans la zone. Ce qui n'est pas le cas pour les autres G.I.E qui n'ont jusqu'à présent compté que sur leurs propres ressources c'est à dire la cotisation des membres. En plus la majeure partie des membres de ces G.I.E (exceptés ceux de la réserve) n'ont jamais fait de formation que ce soit en gestion financière, en gestion des ressources naturelles ou d'en d'autres A.G.R.

1.2.3 Les groupements de promotion féminine (G.P.F)

Les G.P.F de la zone rencontrent de nombreux problèmes pour les A.G.R, bien qu'ils soient des structures très dynamiques. Ils reçoivent dés fois des crédits allant de cent cinquante mille (150.000) à deux cents mille (215000) francs, alors qu'ils sont composés de plus de cinquante (50) femmes parfois. Les financements aussi ne sont pas réguliers et les intervalles peuvent faire deux à trois ans. Le maraîchage qui était leur principale source de revenus est de plus en plus délaissé par manque de terres et d'eau potable pour l'arrosage. L'exiguïté des terres est due à l'érection de la R.S.F.G et à l'avancée de la salinisation. Actuellement leurs activités sont plus tournées vers la gestion de cabines téléphoniques ou de dépôt de gaz, tandis que dans les petits villages les femmes s'activent dans le petit commerce. Les multiples formations en teinture, couture, transformation et conservation des fruits et légumes ne peuvent pas être appliquées à cause du manque de financement de leurs activités. Les financements qu'ils reçoivent ne sont pas très importants et ne sont pas rapidement renouvelables. Les G.P.F ne disposent pas de comptes dans les mutuelles d'épargne et de crédit encore moins dans les banques.

Photo 6 et 7 ;G.P.F de Mbambara et G.I.E des éco gardes de la R.S.F.G Clichés I.THIAM mai 2004

II/ LA CAPACITE DES POPULATIONS A GERER LES ACTIVITES

Après la présentation, l'analyse des actions du P.G.I.E.S et la présentation des différentes O.C.B existantes dans la zone, il est maintenant possible de déterminer si les populations sont capables ou non de bien mener les activités. Il faut rappeler aussi que ce sont les populations organisées, à travers les O.C.B, qui doivent diriger les activités. Le P.G.I.E.S servira seulement de structure d'encadrement. Il va donc mener, dans les trois (3) années, toutes les six (6) orientations stratégiques en assurant la formation des populations, l'aménagement et l'équipement de la zone. Il revient ensuite aux populations d'assurer la continuité des activités initiées par le P.G.I.E.S, à travers les différentes formations reçues, après le départ du projet. Dans chaque sous thème il s'agira de déterminer, la compétence et la capacité des populations en ce qui concerne le suivi des activités. Nous déterminons, à chaque fois, s'il y a lieu ou non de les renforcer pour qu'elles soient à la hauteur. Nous nous baserons sur les activités qui vont être continuées par les populations.

2.1 L'augmentation de la biodiversité et la gestion

des ressources naturelles

Les populations qui ont suivi des formations différentes en matières d'augmentation de la biodiversité doivent être capables de bien mener ces activités après le projet. C'est à travers des O.C.B comme les G.I.E et G.P.F que des agents des structures comme le F.E.M leurs avaient fait des formations en technique de reboisement, de création et de gestion des pépinières. Mais il y a lieu de les appuyer pour qu'elles puissent disposer de semis et des sacs en plastique pour les opérations de réalisations des pépinières. Pour les techniques de reboisement, il n'est pas nécessaire de les renforcer car ce sont les populations qui, à chaque fois pratiquaient ces opérations au niveau de la R.S.F.G. et dans leurs T.V.

Concernant les activités de gestion des ressources naturelles, les populations ne sont pas capables de les gérer elles seules. Par exemple les techniques d'inventaire de la faune nécessitent des appareils pour pouvoir visualiser, à distance, les animaux afin de ne pas les effrayer. C'est aussi valable pour les techniques de défense et de restauration des sols qui demandent divers aménagements et de matériels pour leur réalisation et pérennisation. Les populations doivent donc être assistées, de manière constante, tant du point de vue financier que matériel.

2.2 L'extraction du sel

Les populations peuvent assurer la continuité des activités liées à l'extraction du sel. Cette activité était jadis pratiquait dans la zone au niveau de la réserve. Elles maîtrisent les techniques d'autant plus ; qu'elles ont encore fait les formations nécessaires dans ce domaine. Les ventes vont procurer des bénéfices et ces derniers serviront pour l'achat d'équipements comme les sacs, les pèles, les brouettes et l'iode pour mieux fiabiliser leurs produits.

2.3 La gestion des nouvelles zones de pêche et des équipements de transformation et conservation des produits halieutiques

Les nouvelles zones de pêche constituées par les bassins piscicoles sont difficiles à conserver par les populations. Ces aménagements nécessitent des moyens financiers pour l'entretien, le renouvellement des eaux, l'introduction de petites espèces ou des oeufs et l'alimentation des poissons. Les populations ne pourront pas, à chaque fois que nécessaire renouveler les eaux pour éviter leur pourrissement. Les espèces introduites doivent aussi être nourries avec une alimentation spéciale. Ceci nécessite des moyens financiers importants et du temps pour leur réalisation.

Les équipements installés par le P.G.I.E.S, pour la conservation et la transformation des produits de la pêche, doivent être gérés par les acteurs de ce secteur. Il s'agit d'assurer une bonne conservation au frais des surplus pour pouvoir les vendre ultérieurement. Les populations, d'après la formation reçue, doivent être capables de le faire. La gestion de ces équipements ne nécessite pas des techniques extraordinaires et les revenus tirés de la vente doivent servir, en partie, pour la réparation éventuelle des machines en panne.

Les équipements de transformation du poisson en produit séché fumé sont composés de fumoirs et d'étals essentiellement. Cela ne nécessite pas des moyens pour l'entretien. Les acteurs sont donc capables d'organiser ce secteur.

2-4 La politique de préservation et de gestion des conflits

La préservation des conflits est très difficile mais peut être assurée par les populations. La
zone étant correctement divisée en zone de pâture et de culture, il ne reste plus, pour les acteurs
concernés, que chacun se limite dans sa partie. Sauf que contenir des animaux dans un espace
restreint est un peu difficile, mais cela ne peut pas engendrer de conflits majeurs. Mais au cas où il y'aurait des conflits, les différentes techniques de communication, de concertation et de négociation pourront leur servir de moyen pour tempérer la situation.

2.5 Les structures de gestion des centrales d'achat d'intrants

agricoles et du campement touristique

Les populations de la zone sont habituées à gérer, à acheter des semences dans la coopération agricole de Ndiakher. C'est une coopérative qui date des indépendances et assure, à chaque fois, les distributions de semences. Gérer une structure de ce genre ne posera pas de problème d'autant plus que les populations assurent la gestion de beaucoup de secteurs du commerce dans la zone. Une fois les gérants désignés et les intrants disponibles, il ne reste plus qu'à conduire les opérations de vente et établir les finances une fois la période de commercialisation close.

En ce qui concerne la gestion du campement touristique, les éco gardes doivent être en mesure de la conduire. Au niveau de la R.S.F.G, ce sont les éco gardes qui conduisent les touristes et autres visiteurs à l'intérieur pour leur montrer les animaux. Ce sont également eux qui gèrent les finances que procurent les visites et la buvette installée à l'intérieur de la réserve. Les comptes sont bien établis et il n'y a pas de problèmes liés à la gestion. Il s'agit tout simplement d'organiser les éco gardes qui vont assurer la gestion en G.I.E.

La dynamique organisationnelle et les activités qui doivent être menées pendant et après le P.G.I.E.S, nous ont permis de dégager les capacités des populations à les gérer. Dans certains cas les populations sont bien capables, et en toute aisance dés fois , d'assurer la continuité des activités, dans d'autres cas, par contre, elles ne seront pas à la hauteur car les activités nécessitent des moyens financiers et matériels énormes qu'elles ne pourront pas fournir . Dans tous les cas, le P.G.I.E.S doit assurer de la bonne organisation des populations et désigner clairement les O.C.B qui seront chargées de la gestion des activités.

CONCLUSION GENERALE

La zone environnante de la R.S.F.G fait partie de la zone sahélienne mais elle constitue un milieu à part tant du point de vue relief, du climat et de l'hydrographie. Cependant sa végétation et ses ressources fauniques sont typiques du domaine sahélien. Cette zone de l'estuaire du Sénégal appartient à la zone des « Niayes » qui constituent l'écosystème qui couvre toute la grande côte du Sénégal de Saint- Louis à Dakar. Son climat est de type subcanarien et différent de celui du reste du pays.

Notre zone d'étude se localise autour de la R.S.F.G qui se situe à sept (7) kilomètres au sud de Saint -Louis sur la route qui mène à Gandiole. La R.S.F.G est une zone humide qui est inscrite au site Ramsar. Elle accueille chaque année des milliers d'oiseaux qui viennent d'Europe en plus des populations autochtones. Sa création remonte en 1983 et avait comme objectifs la reconstitution de la faune sahélienne menacée de disparition, la préservation de la végétation sahélienne et la protection de la cuvette de Gueumbeul. Des espèces qui avaient disparu de la zone ont été réintroduites à Gueumbeul, ce sont les oryx et les gazelles dama mhor. Son importance est capitale mais elle cause d'importants problèmes aux populations environnantes qui se servaient du milieu pour la pêche, l'agriculture, l'extraction du sel et des multiples ressources naturelles. Ces populations de la zone sont aujourd'hui confrontées à d'énormes contraintes liées à la réserve, au barrage de Diama et à la sécheresse qui ne cesse de perdurer. En plus de ces contraintes, les populations sont aussi confrontées au manque d'équipements et à la difficulté de générer beaucoup de revenus à travers leurs activités.

C'est dans le but de juguler ces contraintes que le gouvernement du Sénégal a été assisté par le F.E.M et le P.N.U.D pour appuyer ces populations défavorisées. C'est ainsi que le P.G.I.E.S a été élaboré et il dispense des formations dans différents domaines aux populations et procède à différents équipements et aménagements dans la zone. Dès lors le P.G.I.E.S peut être perçu comme un souffle nouveau pour la zone et pour les populations. Mais ce projet n'est pas éternel et doit disparaître au bout de quelques années. Il appartient aux populations de continuer les activités initiées et de gérer les équipements et aménagements réalisés. Elles doivent bien s'organiser dans des O.C.B pour réussir leur mission. Les formations qu'elles ont reçues du P.G.I.E.S et leur forme d'organisation nous ont permis de déceler leurs capacités et leurs compétences pour conduire les activités.

Mais le P.G.I.E.S ne constitue pas une panacée pour ces populations car ne pouvant pas résoudre toutes les contraintes posées. Certaines comme, l'ensablement des cuvettes, le manque d'équipements sanitaire et scolaire, l'inondation des terres sont autant de problèmes auxquels le P.G.I.E.S n'a pas apporté de solutions. En plus la réserve qui est dans un état de dégradation avancée due à la réduction de son budget de fonctionnement, à l'insuffisance du personnel, à sa non vocation scientifique auxquels s'ajoute le mauvais état clôture n'ont pas été pris en charge par le projet. Le P.G.I.E.S intervient en partie dans la zone, car bon nombre de contraintes n'ont pas été concernées par ses activités.

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Liste des tableaux

Tableau 1 : Vitesse moyenne en m/s et direction de vent dominant à Saint-Louis de

1982 à 2001 p.19

Tableau 2 : Fréquence et direction de vents dominants et les autres éléments du p.20

climat à Saint-Louis

Tableau 3 : Les espèces ligneuses des T.V p.27

Tableau 4 : Les espèces herbacées des T.V p.29

Tableau 5 : L'avifaune de la R.S.F.G p.31

Tableau 6 : Données démographiques des villages périphériques de la R.S.F.G p.35

Tableau 7 : Production en tonnes des spéculations de la C.R de Gandon p.38

Tableau 8 : Effectif du cheptel sur la période de 1995-2000 dans la C.R de Gandon p.38

Tableau 9 : Répartition de la production halieutique suivant les espèces dans la C.R

de Gandon p.39

Tableau 10 : Les équipements des villages périphériques de la R.S.F.G p.41


Tableau 11 : La formation et l'initiation technologique p.58

Tableau 12 : Les actions d'augmentation et de gestion de biodiversité p.59

Tableau 13 : Les actions liées à l'exploitation des produits halieutiques p.59

Tableau 14 : Les actions d'aménagement de l'espace et l'augmentation des ressources

en eau p.60

Tableau 15 : Les actions liées aux techniques d'élevage de faune et à l'écotourisme p.60

Tableau 16 : Les actions liées à l'équipement et à l'accès aux crédits et aux A.G.R p.60

Liste des cartes

Carte 1 : Région de Saint-Louis : Communauté Rurale de Gandon p.8

Carte 2: Site de suivi de la Réserve Spéciale de Faune de Gueumbeul p.44

Carte 3 : La R.N.C de Gandon p.61

Carte 4 : Réserve Spéciale de Faune de Gueumbeul p.62

Liste des Graphiques

Graphique 1 : Moyennes maximales, minimales, moyennes et amplitude

thermique à Saint_Louis de 1973 à 2002 en degré Celsius (c° ) p.22

Graphique 2 : Moyenne mensuelle de l'insolation en heures de 1980 à 1999 à

Saint-Louis p.23

Graphique 3 : Moyenne mensuelle de l'évaporation en mm de 1980 à 1999 à

Saint-Louis p.24

Graphique 4 : Moyennes maximales, minimales, et moyennes des humidités

Relatives en % de 1973 à 2002 à Saint-Louis p.24

Graphique 5 : Moyenne pluviométrique en mm à Saint-Louis de 1973 à 2002 p.26

Graphique 6 : Evolution de la pluviométrie à Saint-Louis de 1915 à 2002 p.51

Liste des photos

Photo 1 : Espèces en élevage dans la R.S.F.G p.33

Photo 2 : Ilot naturel de reproduction de la R.S.F.G p.45

Photo 3 : Pont Bount Baat p.45

Photo 4 : Tamarindus indica : espèce en voie de disparition p.53

Photo 5 : Dégradation du grillage de clôture interne de la R.S.F.G p.53

Photo 6 : G.P.F de Mbambara p.77

Photo 7 : G.I.E des éco gardes de la R.S.F.G p.77

ANNEXES

Guide d'entretien

I / L'ETAT DES RESSOURCES NATURELLES ET LEURS

CONTRAINTES LIEES A LA PROXIMITE DE LA

RESERVE SPECIALE DE FAUNE DE GUEUMBEUL.

1- La végétation

ü Quelles sont les espèces représentées ?

ü Quel est l'état de la végétation ? Reforestation ? Déforestation

ü S'il y a déforestation quelles sont les causes et les espèces menacées ?

ü Quelles sont les espèces disparues ?

ü Quelles stratégies de conservation pensez-vous la meilleure ?

ü Quelles sont les contraintes liées à la proximité de la R.S.F.G ?

ü Quelles solutions préconisez-vous ?

2- L'eau

ü Quel est l'état de la pluviométrie ?

ü Quelle est la profondeur de la nappe sur les dunes ? Au niveau des Niayes ?

ü Quels sont les moyens pour l'exploitation de ces eaux souterraines ? Puits ? Forages ? Autres ?

ü Quelle est la qualité de ces eaux ?

ü Excite-t-il des mares, marigots ? Leur nom ? Leur situation ?

ü Quelles sont les contraintes liées à ces eaux ?

ü Quelles solutions préconisez-vous ?

ü Quelles problèmes, liés à l'eau, vous pose la R.S.F.G ?

ü Quelles solutions préconisez-vous ?

3- Les Sols

ü Quelle est la disponibilité en terre ?

ü Quels sont les différents types de sols ?

ü Quels sont les rendements de ces sols ?

ü Quel est l'état de ces sols ?

ü S'il y a dégradation, quelles sont les causes ?

ü Quelles sont les solutions envisageables ?

ü Quelles contraintes vous causes la proximité de la R.S.F.G ?

ü Quelles solutions recommandez-vous ?

4- La Faune

ü Quel est l'état de la faune ? Abondance ? Raréfaction ?

ü Quelles sont les espèces ? Singe, phacochère, renard pâle, zorille, mangouste, écureuil, varan, serpent, lièvre, tortue d'eau douce

ü Où les trouves- t-on ?

ü S'il y a raréfaction, quelles sont les causes ?

ü Quelles sont les espèces menacées et les espèces disparues ? Hérisson

ü Quelles stratégies pour la faune ?

ü Quelles sont les contraintes de la faune liées à la proximité de R.S.F.G ?

ü

II/ ULTILISATION DE L'ESPECES ACTIVITES MENEES

1- Elevage

Ø Quels sont les types de bétails ? Ovins ? Caprins ? Bovins ? Volaille ?

Ø Quelles sont les potentialités du bétail ?

Ø Quel est l'état des affectifs ?

Ø Quelles contraintes la R.S.F.G cause au bétail ?

Ø Quelles sont les solutions envisageables ?

2- Agriculture

Ø Quelles sont les principales spéculations ?

Ø Quelles sont les spéculations dominantes ? Pourquoi ?

Ø Quels types d'engrais utilisez-vous pour fertilisez les sols ? Engrais organique ? Engrais chimique ? Lesquels ?

Ø Quelles sont les contraintes liées à chaque activité ? Pluviométrie

Ø Quelles solutions pensez-vous les meilleurs ?

Ø Quels types de contraintes vous pose la proximité de la R.S.F.G ?

Ø Quelles stratégies pensez-vous pour les solutionner ?

3- Pêche

Ø Quelles sont les espèces de pêches ?

Ø Quels sont les matériels que vous utilisez ?

Ø Quels types de pêche pratiquez-vous ?

Ø Quels genres de contraintes vous rencontrez ?

Ø Quelles sont les solutions à adopter ?

Ø Quelles contraintes vous cause la R.S.F.G ?

Ø Pensez-vous à des solutions ? Lesquelles ?

4- Commerce

Ø Quels sont les produits commercialisés ?

Ø Où se tiennent les marchés hebdomadaires ? Les jours de marché ?

Ø Quels sont les villages participants ?

Ø Quelles sont les contraintes souffre le commerce ?

Ø Quelles sont les solutions préconisées ?

III/ PERSONNES RESSOURCES ET DYNAMIQUE

ORGANISATIONNELLE

1- Conservateur de la R.S.F.G

a- végétation

v Quelles sont les espèces représentées ?

v Quel est l'état de la végétation ?

v S'il y a dégradation quelles sont les causes ?

v Quelles sont les espèces menacées ?

v Quelles stratégies préconisez-vous ?

b- Faune

v Quelles sont les espèces présentes ?

v Quel est l'état de la faune ? Abondance ? Raréfaction ?

v S'il y a raréfaction, quelles sont les causes ?

v Quelles sont les espèces menacées et les espèces disparues ? Quelles stratégies pour la faune ?

v Quelles solutions pensez-vous ?

c- Infrastructures

v Quelles sont les infrastructures dont dispose la R.S.F.G ?

v Quel est leur état ? Bon état ? Mauvais état ?

v S'il y a dégradation, quelles sont les infrastructures concernées ?

v Quelles sont les solutions ?

v Quelles autres infrastructures la R.S.F.G. a t- elle besoin ?

d- Entretien de la R.S.F.G

v Le budget de la R.S.F.G suffit -il pour l'entretien de celle -ci ?

v Nécessite-t-il une augmentation ? A quelle hauteur ?

v Combien de personnes disposes la réserve pour son entretien ?

v Si ce nombre est insuffisant, combien doit suffire ?

v Quel est l'état de la clôture ?

v Y- a- t-il des projets ou ONG qui interviennent dans la R.S.F.G ?

v Si oui lesquels et quelles sont leurs implications ? Et perspectives ?

e- Rapports de la R.S.F.G avec les populations environnantes

v Quels types de relations entretiennent la R.S.F.G et les populations ?

v Qu'est -ce que les populations veulent-elles tirer de la R.S.F.G ?

v La proximité de la R.S.F.G leur pose t-elle des contraintes ?

v Si oui lesquelles ?

v Qu'est -ce- que vous préconisez comme solutions ?

2- Conseil rural

v Quels sont les projets et ONG intervenant dans votre CR ?

v Quels sont les secteurs dans lesquels ils interviennent ?

v Ces projets et ONG ont-ils intervenus dans la R.S.F.G ? Et dans quel domaine ?

v Pensez-vous que la R..S.F.G pose des problèmes aux populations environnantes ?

v Si oui quelles sont les contraintes ?

v Quelles solutions, selon vous, sont appropriées ?

3- Chefs de village

v Quels sont les rapports des populations de votre village avec la R.S.F.G ?

v Qu'est-ce que ces populations veulent-elles tirer de la R.S.F.G ?

v Quelles contraintes leur pose la R.S.F.G ?

v Quelles sont les solutions que vous envisagez ?

4- Dynamique organisationnelle

a. Conseil rural

v Quelles sont les différentes formes d'organisations existant dans votre CR ?

v Quels sont les différents groupements existant dans votre CR ?

v Quels sont les secteurs d'activités dans lesquels ces organisations interviennent ?

v Quel est l'état de ces organisations ? Réussite ? Echec ? Lesquelles ?

v Ces organisations ont-elles eu à gérer des prêts importants ? Lesquelles ?

v Ces organisations sont-elles reconnues au niveau du CR ou de la sous préfecture ?

v Quelles sont leurs ressources financières ?

v Ces organisations ont-elles eu à travailler avec des projets ?

v Si oui lesquelles ?

v Quel est le niveau d'instruction de leurs dirigeants ?

v Ces organisations tiennent-elles des réunions périodiques ?

v Existe-il des relations entre ces organisations ? Et quels types de relation ?

b. Chef de village

v Quelles sont les différentes formes d'organisations existant dans votre village ?

v Quels sont leurs domaines d'activités ?

v Quel est l'état de ces organisations ? ? Réussite ? Echec ? Lesquelles ?

v Quelles sont les ressources financières ?

v Ces organisations ont-elles eu à travailler avec des projets,

v Si oui lesquelles ?

v Ces organisations comptent-elles un nombre important de membres ?

v Quelles sont les interrelations de ces organisations ? Et les types de relations ?

c- Les organisations

v Quelle est l'existence juridique de votre organisation ? Tribunal ? CR ? Sous -préfecture ?

v Combien de membres dispose votre organisation ?

v Quelle est la répartition des genres ? Des âges ?

v Quelles sont vos ressources financières ? Et d'où proviennent -elles ?

v Votre organisation dispose-t-elle d'un compte bancaire ?

v Avez-vous eu à gérer des prêts ? Si oui quelle a été la somme ?

v Quelles sont vos activités principales ?

v Votre organisation a t- elle eu à travailler avec un projet ? Dans quel domaine ?

v Votre organisation tient -elle des réunions périodiques ?

v Quel est le niveau d'instruction des dirigeants et membres ?

v Les moyens de votre organisation sont-ils suffisants ?

v Avez-vous besoins d'appui ? Et quels types ?

v Nécessitez-vous les formations ? Et dans quels domaines ?

Table des matières

Sommaire p.2

Avant-propos p.4

Méthodologie p.5

Introduction Générale p.9

Problématique de Recherche p.11

Première Partie : L'étude du milieu et de ses contraintes p.16

Chapitre I : Le cadre physique et les ressources naturelles p.17

I : Le cadre physique p.17

1.1 : Le relief p.17

1.2 : Les flux et les autres éléments du climat p.18

II : Les ressources naturelles des T.V et de la R.S.F.G p.26

2.1 : Les types de sols p.26

2.2 : La végétation p.27

2.3 : La faune p.29

2.4 : Les eaux de surface p.32

Chapitre II : Les ressources humaines, les activités économiques

et les infrastructures p.34

I : Les ressources humaines p.34

1.1 : Historique du peuplement des Niayes p.34

1.2 : La dynamique de la population p.35

1.3 : Les activités économiques p.36

1.4 : Les activités économiques p.37

II : Les infrastructures des T.V et de la R.S.F.G p.40

2.1 : Les infrastructures des T.V p.40

2.2 : Les infrastructures et aménagements

De la R.S.F.G p.41

2.2.1 : Les infrastructures p.41

2.2.2 : Les aménagements p.42

Chapitre III : Les contraintes des T.V et de la R.S.F.G p.46

I : Les contraintes des T.V p.46

1.1 : Les contraintes liées au barrage de Diama p.46

1.2 : Les contraintes liées à la R.S.F.G p.48

1.3 : Les contraintes liées à la sécheresse P.49

1.4 : Le matériel et les techniques de production p.50

II : Les contraintes de la R.S.F.G p.51

2.1 : Les contraintes administratives p.51

2.2 : Les contraintes techniques p.52

III : La philosophie du P.G.I.E.S p.54

Deuxième Partie : Intervention du P.G.I.E.S et dynamique

Organisationnelle p.56

Chapitre I : Présentation des activités du P.G.I.E.S p.57

I : Les actions à mener dans la R.S.F.G p.57

1.1 : La réfection des ouvrages hydrauliques p.57

1.2 : L'aménagement d'un îlot de reproduction p.58

1.3 : La mise en place d'un politique de

cogestion p.58

II : Les actions à mener dans la R.N.C p.58

2.1 : La formation et l'initiation technologique p.58

2.2 : Les actions d'augmentation de la

biodiversité et d'éducation environnementale p.59

2.3 : Les actions liées à l'exploitation des

produits halieutiques p.59




2.4 : Les actions d'aménagement de l'espace

et l'aug. des ressources en eaux p.60

2.5: Les actions d'initiation aux activités

d'élevage de faune et à l'écotourisme p.60

2.6 : Les actions liées à l'équipement et à

L'accès aux crédits et aux A.G.R p.60

Chapitre II : L'analyse des actions p.62

I : L'analyse des activités à mener dans la R.S.F.G p.62

II : L'analyse des actions à mener dans la R.N.C p.64

III : L'analyse des actions à mener dans les T.V p.65

Chapitre III : La dynamique organisationnelle et la capacité des populations à gérer les activités p.72

I : La typologie des O.C.B p.72

1.1 : Les atouts p 72

1.1.1 : Les associations de jeunes p.72

1.1.2 : Les G.I.E p.73

1.1.3 : Les G.P.F p.74

1.2 : Les contraintes p.74 1.2.1 : Les associations de jeunes p.74

1.2.2 : Les G.I.E p.75

1.2.3 : Les G.P.F p.76

II : La capacité des populations à gérer les activités p.78

2.1 : L'aug de la biodiversité et la

Gestion des ressources naturelles p.78

2.2 : L'extraction de sel p.79

2.3 : La gestion des nouvelles aires de pêche,

équipements de conservation et

transformation des prod halieu p.79

2.4 : la politique de gestion des conflits p.79



2.5 : Les structures de gestion des centrales

d'achat et du campement p.80

Conclusion Générale p.81

Bibliographie p.83

Liste des tableaux p.86

Liste des cartes p.87

Liste des graphiques p.87

Liste des photos p88

Annexes p.89

Table des matières p.96






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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille