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Usages et publics des discothèques : la spécificité du réseau parisien

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par Alexis Plékan
Université du Havre - DUT Métiers du livre 2004
  

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Alexis PLEKAN Médiathèque musicale de Paris

DUT Information-Communication, 07 juin - 14 août 2004

Année spéciale

Métiers du livre

Usages et publics des discothèques : la spécificité du réseau parisien

Tuteur de stage à l'IUT : Maîtres de stage à la Médiathèque :

Mme Galinon Mélénec Gilles Pierret, Conservateur Général Yannick Demortière, Conservateur Adjoint

Alfred Caron, Bibliothécaire, Responsable des Archives sonores

ABSTRACT :

Cette étude définit les spécificités de la musique en bibliothèque, via la question des publics et dans le cadre particulier du réseau des bibliothèques municipales de la Ville de Paris. En partant de l'exemple de la Médiathèque musicale de Paris, établissement emblématique sur le plan du brassage des supports et des publics, ce mémoire propose une réflexion sur l'évolution des discothèques face aux pratiques d'un public multiforme qu'une enquête ci-jointe tente de définir.

INTRODUCTION 2

I. MUSIQUE ET LECTURE PUBLIQUE, UNE PERSPECTIVE 3

A. Historique 3

1. Evolution des pratiques culturelles 3

2. Et les bibliothèques dans tout ça ? 4

B. La Médiathèque musicale de Paris : définition et présentation 6

1. Définition 6

2. Présentation : départements, collections, personnel, budget et politique documentaire 7

C. Le réseau des bibliothèques municipales parisiennes : un réseau unique en son genre 10

1. Un peu d'histoire et quelques chiffres 10

2. Réseau mode d'emploi 11

3. La centralisation 13

II. LES PUBLICS DES BIBLIOTHÈQUES MUSICALES À PARIS 17

A. Quelle offre pour quels publics ? 17

1. De la question des usagers des discothèques. 17

2. Collections et publics 20

3. Les pôles musicaux 21

B. Le cas de la MMP 233

1. Un concept au service des publics 233

2. Enquête sur le public de la MMP 24

3. Résultats 27

III. QUEL AVENIR POUR LA MUSIQUE EN BIBLIOTHÈQUE ? 30

A. Les limites de la MMP 30

1. Saturation 30

2. Le concept de médiathèque musicale mis à mal 32

3. Le modèle allemand 32

B. Les enjeux de la musique en bibliothèque 33

1. La formation 33

2. La communication 35

3. La médiation 36

4. Les discothèques publiques et la musique sur internet. 37

CONCLUSION 39

INTRODUCTION 

A l'heure où fleurissent un peu partout en France et à Paris des projets de médiathèques publiques, nul n'aurait l'idée d'ouvrir un tel équipement sans y inclure une discothèque tant il est vrai que la musique semble aujourd'hui occuper une place naturelle dans les collections des bibliothèques.

Cela ne fut pourtant pas toujours le cas et si la médiathèque est aujourd'hui reconnue comme un lieu ressource pour la musique, c'est en grande partie grâce à l'action pionnière des bibliothèques de la Ville de Paris et plus particulièrement la Médiathèque musicale de Paris, établissement phare dont les cadres ne cessent depuis 20 ans d'alimenter la réflexion autour de la problématique de la musique en bibliothèque et ce, à l'échelon national. Lieu unique d'expérimentations, la MMP a révolutionné les pratiques dans le domaine de l'intégration des publics et des médias, allant plus loin que quiconque dans l'application du concept de médiathèque musicale : toute la musique sur tous les supports. Aussi cet établissement emblématique est-il le promontoire idéal pour saisir l'intégralité du réseau des bibliothèques de la Ville de Paris dans lequel il s'inscrit, un réseau lui aussi unique en France qui induit des usages spécifiques de la part de son public. Quels sont ces usages ? En quoi sont-ils particuliers à Paris ? Quelle attitude les discothèques adoptent-elles face à leurs publics ? Autant d'interrogations auxquelles nous nous efforcerons de répondre, d'abord en esquissant une perspective globalisante de la musique en bibliothèque, de la MMP et du réseau parisien ; il s'agit ici de révéler la cohérence invisible du réseau et de montrer comment la musique, au travers de la MMP tisse un lien supplémentaire entre les établissements. Nous examinerons ensuite la question des publics des discothèques et les stratégies mises en oeuvre, notamment par la MMP, pour s'adapter à ses demandes. Enfin, nous nous pencherons sur l'avenir des bibliothèques musicales, en dressant le bilan de la MMP et en abordant les nouveaux enjeux de la musique en bibliothèque.

I. Musique et lecture publique, une perspective

A. Historique

1. Evolution des pratiques culturelles

La musique est sans aucun doute l'une des formes artistiques les plus présentes dans notre environnement quotidien : radiodiffusion, télédiffusion, programmes de divertissements musicaux, chaînes télévisées spécialisées (MCM, RFM TV, M6 Music, MTV, Muzzik, Mezzo...), musique sur Internet, écoute personnelle de phonogrammes, pratique amateur, concerts, festivals, habillage sonore pour la publicité, le cinéma, sans oublier l'omniprésence de la musique dans les commerces, bars, hôtels, centres-villes etc.

Véritable phénomène de société, la musique occupe une place prépondérante dans l'univers culturel des français et ne cesse de s'accroître comme le montre le rythme de d'ouverture et de développement de conservatoires et d'écoles de musiques (il y plus de 2000 écoles de musique municipales en France). Les statistiques officielles font état de besoins croissants de la population dans ce domaine, la pléthore de festivals et d'académies musicales d'été destinées aux amateurs, la très forte demande en matière d'éducation musicale, l'augmentation des produits musicaux dans le secteur économique (vente d'instruments, de documents sonores et d'appareils d'écoute, de partition et de littérature spécialisée) le prouvent.

Cette (r)évolution est relativement récente puisqu'elle a débuté au cours de la seconde moitié du 20ème siècle, essentiellement portée par l'invention1(*) d'une part, et la multiplication d'autre part, des supports musicaux. Le phonogramme, en tant que médium tangible qui contient le son, qui fixe une interprétation d'une oeuvre, a permis d'élargir considérablement le public potentiel de la musique, s'adressant ainsi à l'ensemble des usagers disposant d'un appareil de lecture ou de radio. Cette démocratisation de la musique par le passage d'une musique `à lire' à une musique `à écouter' est cruciale dans notre optique car il reflète une dichotomie encore présente au sein du public des bibliothèques musicales entre ceux qui lisent la musique, le public `savant' et ceux qui l'écoutent, le public dit `populaire'. Nous verrons que la coexistence de ces deux types de public conduit à des politiques différentes selon les époques et les établissements.

Fait particulièrement notable depuis une vingtaine d'année : le spectaculaire essor de la pratique musicale amateur (plus de 5 millions de personnes en France2(*)) modifie profondément et durablement la donne dans le contexte de la bibliothèque musicale. En effet, l'intérêt de ce phénomène -et qui lui confère un gage de pérennité- est qu'il touche toutes les catégories de la population (age, CSP, habitat...).

La hausse remarquable de la fréquentation des conservatoires et des écoles de musique va de paire avec une pratique personnelle qui relève de l'auto formation et qui s'accompagne de besoins documentaires accrus notamment dans les domaines des méthodes d'apprentissages (imprimés, CD-Rom, vidéo, DVD), des partitions, des livres sur la musique, de la presse spécialisée... Autant de nouveaux éléments qu'il importe de prendre en considération dans les bibliothèques musicales.

2. Et les bibliothèques dans tout ça ?

Il convient tout d'abord de repréciser la place de la musique dans le contexte du réseau de lecture publique : d'une part les collections patrimoniales de musiques anciennes qui proviennent pour la plupart des saisies révolutionnaires dans diverses bibliothèques privées, théâtres et académies royales. Ces collections, conservées dans les grandes bibliothèques municipales intéressent avant tout un public de chercheurs. D'autre part, les discothèques de prêt -sections de bibliothèques publiques- par qui a été véritablement et systématiquement introduit la musique en bibliothèque et qui ont subi les mutations plus grandes ces vingt dernières années. Nous allons voir qu'en ce qui concerne ce dernier point, les choses ne se sont pas faites facilement.

Historiquement, les discothèques publiques se développent à partir de 1960, sous l'impulsion de la Discothèque de France3(*). Malgré les nombreuses réticences chez les professionnels à diversifier les fonctions de la bibliothèque, les bibliothèques municipales de Paris et de province se dotent progressivement de phonogrammes, d'abord des microsillons, puis des cassettes et ensuite des disques compacts. Pourtant, la musique est encore perçue par certains comme un secteur qui n'a pas véritablement sa place dans la bibliothèque, mais qui a cependant le mérite d'attirer le public vers le livre qui reste l'activité essentielle de la bibliothèque. Ce clivage entre bibliothécaires et discothécaires conduit ces derniers à affirmer leur spécificité au sein de la bibliothèque en ne privilégiant qu'un seul support, le disque, au détriment des autres supports musicaux, notamment les imprimés laissés au bon soin des `vrais' bibliothécaires dans les sections adulte. Les efforts vers une intégration des autres supports dans la discothèque sont également entravés par la limitation spatiale des locaux alloués à la section musique. Toutefois, l'engouement du public et ses exigences amènent dans les année 1980, certains établissements -et l'on notera au passage la position avant-gardiste de Paris dans ce domaine- à diversifier leurs collections et à évoluer vers une nouvelle tendance qui privilégie le sujet et non plus le support. Il se créé ainsi des espaces réservés à la musique sous toutes ses formes, qu'ils s'intitulent encore discothèque, ou bien département musique, bibliothèque musicale ou médiathèque musicale. Les observations de Gérard Herzhaft dans son rapport de 1986 témoignent de cette mutation : 

« Dans quelques cas, il y a une véritable `bibliothèque musicale' à la discothèque même, regroupant les livres, les périodiques sur la musique, voire les partitions ou les vidéos musicales. Cela existe dans les cas de certains grands établissements ou dans les bibliothèques à l'avant-garde dans ce domaine. Les responsables de ces bibliothèques avouent être persuadés que cette formule est celle de l'avenir. Ces sections musicales multimédia semblent lorsqu'elle existent, rencontrer un succès considérable. »4(*)

De fait, cette évolution majeure de la politique documentaire, motivée initialement par le succès qu'elle rencontrait auprès d'un public très demandeur de documents musicaux de toute nature devient un rapidement un précepte bibliothéconomique comme l'indique cette citation de Dominique Hausfater dans son mémoire de l'ENSSIB en 1991 :

« Les discothèques municipales étant en général des sections de bibliothèques, il serait souhaitable qu'y soient regroupés tous les documents de l'établissement ayant trait à la musique : livres, périodiques, et si possible vidéos ; nous avons vu en effet que cette solution, si elle choque encore la rigueur bibliothéconomique de nombreux professionnels attachés à la ségrégation des documents par support, correspond à une démarche logique et concrète du public. Le succès général de ces `sections musique' au sein des bibliothèques municipales le prouve. »5(*)

B. La Médiathèque musicale de Paris : définition et présentation

1. Définition

« Le seul établissement français de lecture publique conçu comme un espace musical digne de ce nom (toutes les musiques sur tous les supports), à la fois spécialisé et ouvert au plus large public, c'est la Médiathèque musicale de Paris. »6(*) Etablissement pionnier et phare dans le paysage des bibliothèques musicales françaises, la MMP symbolise à elle seule ce dont il est question dans le chapitre précédent : la transcendance de la logique de support (le document sonore) par celle du thème (la musique).

D'abord nommée Discothèque des Halles, la MMP7(*) voit le jour en 1986 en plein coeur de Paris, dans le Forum des Halles. Ce projet `entièrement dédié à la musique sous toutes ses formes' comme le voulait son créateur Michel Sineux, rencontre immédiatement un succès phénoménal. Son concept repose sur l'idée de rapprochement entre les supports et les publics comme le définit Gilles Pierret, son conservateur depuis 1995 :

« S'il est un enjeu capital pour l'avenir de la musique en bibliothèque, c'est bien celui du rapprochement -on a envie de dire de la réconciliation- des publics `savants' et de ce que l'on peut appeler le `grand public' même si (et parce que) la frontière n'est pas tout à fait aussi étanche entre les deux. C'est la prise en compte de ce défi qui est à la base de l'idée de médiathèque musicale publique, telle qu'elle a été définie par Michel Sineux et Dominique Hausfater, et appliquée à la Discothèque des Halles à partir de 1986. Pour la première fois, on sortait de la logique de support pour envisager une démarche thématique : toute la musique, quel que soit le support qui la véhicule, tel était le credo autour duquel se définissaient les missions, la politique documentaire d'un établissement bâti sur une idée apparemment simple mais qui révolutionnait toutes les pratiques ayant cours jusque-là. D'où les résistances qui expliquent que la MMP soit restée, quinze ans après sa création, la seule réelle tentative de mise en pratique de ce concept : malgré Michel Melot pour qui il constituait pourtant `un champ d'application privilégié d'une intégration réelle des publics et des médias'. »8(*)

Si, comme nous venons de le voir, la MMP est une (la seule) application parfaite du concept de médiathèque musicale, et en cela un lieu de stage idéal pour quiconque se destinant à la profession de bibliothécaire musical, cet établissement se distingue également par d'autres aspects. Premièrement, sa situation géographique, le Forum des Halles : lieu emblématique par son caractère central et son cosmopolitisme, la MMP a été conçue pour favoriser le brassage et la fusion des publics. Construite sur le noeud de communication le plus important de Paris `Châtelet-Les Halles', elle est très facilement accessible par les RER A, B et D et quatre lignes de métro, ce qui favorise la fréquentation par public parisien et francilien ainsi que la multifréquentation propre au réseau des bibliothèques parisiennes comme nous allons le voir par la suite. En outre, la MMP se situe au dessus de la Maison des Conservatoires et en face du Forum des Images (voir photo en annexe 1, page 40), ce qui l'inscrit dans la zone de chalandise de ces établissements culturels. Quartier très animé, les Halles devraient bientôt changer profondément de visage (voir plaquettes des projets en annexe) mais la MMP est garantie de demeurer dans son implantation actuelle et devrait même doubler sa surface, en annexant la Maison des Conservatoires au dessous d'elle.

Il convient à présent de présenter cet établissement sous des traits plus factuels, notamment en ce qui concerne son organisation spatiale, son fonctionnement, ses collections et ce afin de bien percevoir les particularités d'une telle institution.

2. Présentation : départements, collections, personnel, budget et politique documentaire

Première donnée et qui a son importance à Paris, la surface. La MMP s'étend sur 1450 m2, ce qui en fait l'une des plus grandes parmi les 56 bibliothèques municipales généralistes du réseau. Cet établissement `spécialisé' ou du moins entièrement dédié à un sujet est ainsi plus grand que la majorité des bibliothèques d'arrondissement. La raison à cela est que les locaux qui l'abritent ont été conçus spécialement pour accueillir la MMP et ont fait l'objet d'une étude architecturale spécifique de création, et non pas d'adaptation comme c'est généralement le cas à Paris. Cette particularité explique la vaste surface sur un seul niveau, fait très rare à Paris compte-tenu du prix du m2. (cf. la bibliothèque Picpus dans le 12ème arrondissement : 1800 m2 sur 5 niveaux...) L'aménagement intérieur de l'espace pose en revanche d'autres problèmes -notamment de visibilité- que nous aborderons ultérieurement.

Dans l'objectif de rapprochement des publics et des supports que lui avait fixé son fondateur, la MMP s'articule sur trois départements complémentaires :

C'est en premier lieu la Médiathèque de prêt : l'une des plus importantes collections de France avec 40 000 phonogrammes en prêt dans tous les genres musicaux, 8500 livres sur la musique, un fonds exceptionnel de musique imprimée (20 000 partitions et méthodes d'apprentissage), 2000 vidéos, 500 DVD (musiques, films musicaux), un fonds fiction à thématique musicale et un fonds danse qui rassemble des ouvrages indispensables ou introuvables, des revues spécialisées, des disques, des vidéos ainsi que des dossiers thématiques. Notons que, toujours dans la logique de sujets par opposition à celle de support, les phonogrammes pour enfants et les phonogrammes non-musicaux ne figurent pas parmi les collections.

Département spécialisé et à vocation patrimoniale, les Archives sonores ont pour mission principale la préservation des collections de microsillons (la MMP est l'un des rares établissements français à conserver les microsillons), mais également les disques compacts, des vidéos ainsi que des partitions. Les Archives sonores conservent en tout plus de 100 000 phonogrammes (80 000 microsillons, 30 000 CD, 5000 78tours), 3000 partitions et 800 vidéos consultables sur place sur 25 postes (voir photos en annexe).
C'est une collection très riche car les services de presse que la Discothèque de France recevait des éditeurs pour la rédaction de son Bulletin y sont intégrés, incluant nombre de raretés. En outre des acquisitions régulières, sélectionnées dans la production courante, ou occasionnelles -auprès des collectionneurs- permettent d'offrir un panorama de l'histoire de la musique enregistrée disponible en France depuis l'avènement du microsillon. Un important fonds de partitions correspondantes à consulter sur place complète cet ensemble.

Autre département spécialisé ayant une dimension patrimoniale, le Centre de documentation musicale. Indispensable complément des collections de documents sonores, il propose une vaste sélection d'ouvrages sur la musique (monographies sur les compositeurs, chorégraphes, interprètes, formes, instruments, partitions...) et tous les outils utiles au chercheur ou au simple amateur (histoires de la musique, dictionnaires et encyclopédies spécialisés, bibliographies, discographies, guides, annuaires etc.), qu'ils aient trait à la musique classique ou aux musiques populaires (chanson, rock, jazz). Un fonds de 8000 partitions en feuillets est également consultable sur place et photocopiable. Enfin, près de 180 abonnements à des périodiques musicaux français et étrangers permettent d'avoir accès à une information actualisée, et 500 titres de périodiques `morts' sont conservés et consultables. (du premier Salut les copains à Ecouter-Voir)

Sur le plan de l'organisation en terme de personnels, la MMP est également divisée en trois, selon ses départements. 11 personnes travaillent pour la Médiathèque de prêt sous la responsabilité de Martine Parmentier. 11 personnes travaillent à la Documentation Musicale sous la direction de Gilbert Morisson, et 9 personnes travaillent aux Archives sonores, sous la responsabilité d'Alfred Caron. La direction de l'établissement est assurée par le Conservateur Général Gilles Pierret et son adjointe Yannick Demortière. L'équipe se compose ainsi de 33 personnes, titulaires et vacataires de la Ville de Paris.

De même que pour l'équipe, le budget d'acquisition est séparé en trois. Pour simplifier9(*), le montant annuel de dépenses pour les phonogrammes, Archives et Prêt confondus est de 87 340 € au total, budget conséquent qui permet à la MMP d'acquérir presque tout ce qu'elle désire dans la production courante. La Médiathèque de prêt à elle seule dispose de 55 994 € pour l'achat de ses phonogrammes, ce qui représentait à titre d'exemple 3039 CD pour l'année 2003. En ce qui concerne les livres et les partitions, un budget conséquent de 44 551 € permet d'acheter l'ensemble de la faible production éditoriale française dans le domaine musicale (2% de l'édition) et donc surtout de s'approvisionner dans la production étrangère. Les dépenses en matière de vidéos et de DVD pour le prêt et les archives confondus se montent à 5018 €, soit 184 documents, ce qui peut paraître peu au regard de la production commerciale mais qui représente un volume intéressant compte tenu du faible nombre de documents disponibles et libres de droits de prêt ou de diffusion en bibliothèque.

La politique documentaire de la Médiathèque de prêt est caractérisée par son encyclopédisme mais également par une politique d'acquisition en fonction de la demande, non pas pour répondre aux attentes parfois consuméristes de certains usagers (demande massive des artistes les plus exposés dans les média), mais en fonction de critères précis déterminés par le Service scientifique des bibliothèques -dirigé par Yves Alix, un `ancien' de la MMP. En élaborant des outils d'analyse grâce aux statistiques issues du logiciel de gestion des prêts, l'on obtient par exemple des graphiques très pertinents qui mettent en parallèle le nombre de prêt par genre et la richesse des collections par genre également. L'étude de ces diagrammes permet de `rectifier le tir' notamment lorsqu'un genre est très emprunté et peu fourni ou bien le contraire. Nous renvoyons au graphique Fonds et prêts de phonogrammes par genre musical, à l'histogramme Répartition par genre musicaux ainsi qu'au graphique par secteurs Acquisitions 2003 Disques compacts, section prêt en annexes 3, 4 et 5 pour avoir une vue précise de la politique documentaire de la Médiathèque de prêt.

C. Le réseau des bibliothèques municipales parisiennes : un réseau unique en son genre

1. Un peu d'histoire et quelques chiffres

L'histoire des bibliothèques municipales parisiennes est marquée par quelques traits hérités du passé qui les différencient des autres réseaux de lecture publique, en France comme à l'étranger. Paris ne possède pas de bibliothèque centrale, bien qu'une telle institution ait existé à deux reprises autrefois, la première confisquée par l'Etat à la Révolution et la seconde détruite dans un incendie en 1871. A partir de 1878, le réseau parisien se développe par la création dans les quartiers de Paris de bibliothèques populaires conçues au profit des classes déshéritées, et logées dans les mairies ou les écoles.10(*) Les bibliothèques se dégagent ensuite graduellement de leur caractère initial d'institutions de bienveillance pour devenir des bibliothèques publiques : libre accès aux rayons, horaire d'ouvertures plus étendus etc. A partir de 1967, pour résorber le retard du réseau et répondre aux besoins de la population en matière de lecture, des efforts importants sont accomplis : modernisation des locaux et construction de bibliothèques nouvelles, création en 1971 du Service Technique Central des Bibliothèques de la Ville de Paris, développement des sections jeunesse et création des discothèques. Avec l'évolution du statut de Paris qui devient en 1977 une commune de plein exercice, doté d'un maire, la municipalité poursuit l'effort du développement à long terme du réseau en diversifiant les collections, introduisant des nouveaux supports et surtout en informatisant les bibliothèques de prêt, chantier débuté en 1989 et achevé en 1998, point d'orgue à l'aboutissement du réseau11(*).

Aujourd'hui, la Ville de Paris met à disposition du public un double réseau de bibliothèques : D'abord un réseau maillé de bibliothèques de proximité, le plus important de France avec 56 établissements. Ce réseau, complété par une réserve centrale, propose
3 500 000 documents sur tous supports12(*). Puis un ensemble de bibliothèques patrimoniales et/ou spécialisées, ouvertes à tous et au nombre de 9. La notion de réseau est clairement perceptible en jetant un regard sur une carte des bibliothèques parisiennes13(*), chaque quartier est ainsi desservi par une antenne -même si l'on ne peut pas véritablement parler d'antenne au sens propre puisqu'il n'existe pas de bibliothèque centrale.

En ce qui concerne la musique dans le réseau, 32 discothèques de prêt mettent à la disposition du public 672 000 disques compacts, soit la plus importante collection de phonogrammes de prêt de France. Le nombre de prêts de phonogrammes en 2002 était de
3 027 060, soit 142,4 prêts pour 100 habitants. La demande, comme l'utilisation de ces ressources est on le voit, très forte.

2. Réseau mode d'emploi

L'entreprise d'informatisation des bibliothèques de prêt achevée en 1998 apporte une nouvelle et fondamentale dimension au réseau de bibliothèque parisiennes, jusque là les maillons épars d'une chaîne d'établissements que rien sinon leur nature ne liait entre eux. L'informatisation va tout simplement tisser le lien indispensable entre les équipements et faire ainsi surgir le réseau dans toute son intérêt. Grâce à l'informatisation, les bibliothèques vont enfin se constituer une base commune et pouvoir fonctionner de manière complémentaire. Le Système Intégré de Gestion de Bibliothèque choisi est créé spécialement pour ce réseau dont la masse documentaire est considérable. C'est la société GEAC France qui met au point à la fin des années 1980 un logiciel sur mesure : LIBS100 PLUS, modélisé d'après le programme de gestion de la base de données de la Bibliothèque Nationale de Finlande. Ce nouvel outil va permettre aux bibliothécaires de cataloguer les documents selon une nomenclature informatique, le LEDMARC, format proche de l'US MARC qui optimise grandement les fonctionnalités de recherche par les usagers et qui permet surtout à ces derniers d'avoir accès à l'ensemble du catalogue informatisé de toutes les bibliothèques de la Ville de Paris, via des postes de consultation OPAC14(*) en libre accès situés dans les bibliothèques. Concrètement, de sa bibliothèque du 18ème arrondissement, un usager pourra par exemple interroger le catalogue collectif et avoir accès à toutes les notices des documents qui l'intéressent -où qu'ils soient dans le réseau- et savoir dans quelle bibliothèque le document qu'il recherche est en rayon, ou au contraire emprunté. Cette petite révolution altère profondément l'usage des ressources par le public qui découvre désormais l'étendue et la richesse du réseau ainsi que des établissement qui apparaissent sur l'OPAC mais dont il ignorait jusqu'alors l'existence. Qui plus est, LIBS100 PLUS gère aussi le fichier des adhérents, rendant possible l'emprunt dans toutes les bibliothèques à l'aide d'une carte unique d'inscription, véritable sésame d'un usage en réseau que la mobilité parisienne et l'offre en transports publics facilitent grandement.
Dès lors, beaucoup d'usagers déploient spontanément des stratégies d'utilisation : une bibliothèque près du lieu de travail, une autre dans la zone du domicile, une près de l'école de enfants, un détour sur une ligne de métro pour emprunter des disques ou des vidéos etc.

Seule l'informatisation pouvait rendre possible cette multifréquentation, spécificité et pierre angulaire du réseau parisien. Les conclusions de l'enquête sur les publics des bibliothèques parisiennes en 2003 vont d'ailleurs dans ce sens : « Paradoxe, le réseau parisien constitué comme un maillage d'équipements de quartiers est aujourd'hui plus volontiers perçu par les professionnels comme un ensemble centralisé dont l'unité repose sur l'existence d'une carte d'inscription unique et d'un catalogue commun. »15(*)

La prochaine étape de ce processus est bien évidemment la conversion en TCP/IP16(*) du catalogue afin de le mettre en ligne sur Internet, ce que les usagers réclament depuis longtemps. Au vu de la masse des fichiers concernés, la mise en ligne a nécessité le développement de stratégies techniques inédites et devrait aboutir en septembre 2004. On ignore encore si seul le catalogue sera en ligne ou si les usagers pourront également consulter leur compte, voire agir sur la base en direct (en réservant des documents par exemple).

Outre ces considérations d'ordre technique et bibliothéconomique qui sont du ressort des professionnels, il convient de décrire les conditions pratiques d'accès aux bibliothèques et à leurs ressources. Depuis leur création, l'accès libre et gratuit à toutes les bibliothèques du réseau est resté une constante. Le prêt d'imprimés (livres, revues, partitions...) est gratuit ainsi que tous les documents dans les bibliothèques et sections jeunesse. Seul le prêt des phonogrammes et des vidéogrammes fait l'objet d'un forfait annuel (30,50 € pour les disques et 61 € pour les disques et vidéos/DVD). On notera néanmoins que seuls les habitants de Paris et sa région peuvent s'inscrire et que le prêt de documents est limité à 40 au total dans tout le réseau.

Si la carte unique et le catalogue commun fondent l'unité de l'ensemble centralisé qu'est le réseau des bibliothécaires (cf. citation plus haut), ce ne sont pas les seuls éléments qui participent à la centralisation comme nous allons maintenant le voir.

3. La centralisation

Pourtant dépourvu d'un établissement central et constitué d'un maillage de petits équipements de proximité, le réseau des bibliothèques de Paris n'en étonne pas moins par son fort caractère centralisateur, et ce à plusieurs niveaux.

Instance supérieure du réseau, le Bureau des bibliothèques, de la lecture publique et du multimédia assure la mise en oeuvre de la politique municipale de lecture publique à Paris. Il est composé, à l'échelon central, d'un Service administratif, d'une Inspection des bibliothèques, d'un Service scientifique et d'un Service technique que nous allons maintenant passer en revue.

§ Le Service administratif  se compose principalement de la Section administrative et financière qui prépare et assure l'exécution du budget de fonctionnement (recrutement, création de postes, rémunération du personnel etc.) ainsi que le suivi des marchés publics. La Section des travaux et investissements gère les bâtiments, (mise aux normes, hygiène, sécurité etc.) elle recense les besoins mobiliers et immobiliers de chaque établissement. Elle participe étroitement à la programmation et au suivi de l'ensemble des travaux de construction, d'aménagement, de rénovation et d'entretien pour tout le réseau.

§ L'Inspection des bibliothèques assure le contrôle des établissements dans tous leurs aspects (gestion interne et fonctionnement, ressources humaines, mise en valeur des collections, accueil du public et services rendus) afin d'évaluer le niveau et la qualité de l'activité des bibliothèques. Elle a également un rôle de conseil auprès des responsables des bibliothèques.

§ Le Service scientifique des bibliothèques, comme nous l'avons évoqué précédemment, a pour mission d'effectuer des recherches et études destinées à éclairer, orienter et préparer l'action de la Direction des Affaires Culturelles sur les bibliothèques. Son expertise est sollicitée dans l'aide à la décision dans le domaine de la structuration du réseau des bibliothèques, afin d'assurer à tous les Parisiens, quel que soit leur quartier de résidence, un service de qualité (implantation de nouveaux équipements, extensions etc.). Le SSB contribue à la création ou à la mise au point d'instruments de travail communs et de groupes de travail articulé en 6 missions : Mission bibliothèques jeunesse, Mission communication, Mission évaluations et prospectives qui assure la collecte, le traitement, la synthèse et l'archivage des données statistiques des bibliothèques et fournit les statistiques de prêt, réservations et inscriptions dans un rapport annuel d'activité pour le réseau17(*), Mission patrimoine, Mission politique documentaire, qui suit l'évolution des acquisitions en portant un regard d'ensemble sur le catalogue collectif des établissements et aide ces derniers à formaliser leur politique documentaire, et enfin la Mission utilisateur informatique.

Il n'est finalement guère étonnant que Paris se soit doté de services centraux en ce qui concerne l'administration, l'inspection ou l'expertise scientifique pour son réseau de bibliothèques, transposant ainsi au niveau municipal ce qui existait déjà au niveau national au sein de la Direction du Livre et de la Lecture du Ministère de la Culture. Ce qui est plus original en revanche et n'existe dans aucune autre ville française18(*), c'est l'existence d'un service central à vocation de prestataire de services documentaires, logistiques et informatiques : le Service technique des bibliothèques.

Créé en 1971, le ST -comme il est communément dénommé par les professionnels du réseau- est situé dans le 11ème arrondissement, au 46 bis rue Saint-Maur. D'une surface de 6000 m2 et composé de 120 agents, cette impressionnante machine est la véritable plaque tournante du réseau. Aline Girard-Billon, Conservatrice en Chef au ST résume le rôle de ce service : « (il) assure la sélection, la commande, le catalogage et ensuite le traitement physique des documents achetés pour les bibliothèque de prêt, qu'il s'agisse des livres pour adultes et enfants, des ouvrages en langues étrangères, des disques compacts, des DVD et des cédéroms, des partitions ou encore des livres en gros caractères. »19(*)

Il convient de s'attarder sur ces différentes fonctions tant elle reflètent un mode de fonctionnement spécifique à la Ville de Paris. Même si le processus est le même pour tous les types de documents, nous focaliserons notre attention sur le traitement des phonogrammes et plus particulièrement sur la sélection de ces derniers grâce aux commissions d'écoutes, comités d'analyse composés d'agents des bibliothèques de la Ville de Paris, choisis quel que soit leur grade en fonction de l'intérêt qu'ils expriment dans tel ou tel genre musical. Les membres de ces commissions ont pour mission d'examiner la production musicale dans leur domaine, ce qu'ils font en `dépouillant' la presse spécialisée. A l'issue de réunions bimensuelles coordonnées dans les locaux du ST, chacun rédige pour les disques qu'il ou elle a sélectionné une note d'information qui sera ensuite communiquée à l'ensemble des responsables de bibliothèques du réseau sous forme de listes d'acquisitions20(*) au sein desquelles les établissements effectuent leurs choix en fonction du budget dont ils disposent et de leurs options documentaires. Ce système permet de grouper les achats garantissant les meilleurs délais de livraisons ainsi que des conditions tarifaires avantageuses. Par ailleurs, les disques commandés de cette façon sont ensuite équipés (antivol, code à barre, étiquette de cote...) par le ST, ce qui présente un gain de temps considérable pour les bibliothécaires. Enfin, c'est le ST qui assure le catalogage de ces disques, fournissant de la sorte les notices informatisées directement sur le catalogue collectif. Les disques achetés `sur listes' arrivent donc `clef en main' dans les bibliothèques qui n'ont plus qu'à les exemplariser et les mettre en rayon. Gain de temps évident qui permet de coller au plus près à l'actualité musicale.

Evidemment, les établissements sont également libres d'acheter directement auprès des fournisseurs (GAM, CDmail) pour leur réassort ou leurs spécialité thématiques, les listes étant un outil discographique en aucun obligatoire.

Il va de soi que les commissions d'écoute fonctionnent sur la base du volontariat et que le travail de dépouillement s'effectue sur les heures passées dans l'établissement d'origine, ce qui nécessite naturellement l'accord du conservateur puisque l'agent en question est détaché plusieurs heures par semaines pour ses recherches et hors de la bibliothèque pendant une journée complète toutes les deux semaines. Notons à cet égard que la MMP est de loin le premier fournisseur d'agents pour les commissions d'écoutes.

J'ai eu la chance participer à une de ces commissions (Jazz) et il m'est apparu évident que le travail collectif et réparti de dépouillement des revues spécialisées constituait l'unique moyen de réaliser une discographie générale, qui à contrario d'une bibliographie générale hebdomadaire comme Les Livres de la Semaine qui paraît dans Livres Hebdo, n'existe pas pour la production musicale. Cet outil précieux pour la sélection des nouveautés est difficilement réalisable par une ou deux personnes et j'ai été heureux d'apprendre qu'une diffusion des listes sur Internet était à l'étude pour l'année prochaine.

Mais le ST ne se contente pas d'approvisionner les bibliothèques, il peut aussi les décharger des documents qu'elles ne peuvent plus conserver, le plus souvent par manque de place. C'est le rôle de la Réserve centrale qui stocke 191 700 documents (dont 24 000 phonogrammes et plus de 3000 partitions), soit la plus importante collection des bibliothèques de prêt de Paris. Ces documents figurent dans le catalogue collectif et peuvent être empruntés par les usagers sur réservation depuis n'importe quelle bibliothèque d'arrondissement.

Enfin le ST assure les prestations logistiques (transport, reprographie, matériel d'animation et exposition itinérante) et informatiques, c'est en effet au ST qu'incombe la lourde tâche de gérer les aspects fonctionnels du logiciel LIBS 100 PLUS, d'installer le matériel bureautique et en assurer la maintenance.

Le réseau des bibliothèques municipales de Paris est donc unique, de par sa structure centralisée `invisible' : catalogue collectif, carte unique, services centraux et par son maillage satellitaire du territoire qui induit une utilisation particulière des ressources par les usagers. La musique est -comme on a pu le voir- complètement inscrite dans ce dispositif, notamment à la MMP, `tête de réseau' des discothèques de la Ville de Paris, en particulier pour la réflexion qu'elle conduit depuis 20 ans sur les publics.

I. II. Les publics des bibliothèques musicales à Paris

A. Quelle offre pour quels publics ? 21(*)

1. De la question des usagers des discothèques.

Force est de constater qu'à la question «qui sont les publics des discothèques ?» la réponse est on ne peut plus vague. De fait, il y a très peu de données sur les publics des bibliothèques musicales, leurs attentes, leurs modes de fréquentation etc. Des études au titre pourtant alléchant comme celle de Jeanette Casey et Kathryn Taylor : Music library users : Who are these people and what do they want from us ?22(*) se bornent à des enquêtes historiques, fournissant quelques esquisses du développement des bibliothèques musicales publiques et universitaires aux Etats-Unis. Dans son article dans le BBF de 2001, Susanne Peters déplore l'absence d'enquêtes dignes de ce nom et avance à cela une explication inspirée par une collègue bibliothécaire américaine :

« les enquêtes auprès des usagers sont habituellement menées par des stagiaires bibliothécaires au cours de leur travail pratique, ou par des bibliothécaires débutants. Comme les étudiants manquent souvent d'une connaissance des publics concernés et des outils de recherche à utiliser, les études qu'ils engagent sont rarement exploitables et, par conséquent, restent non publiées. »23(*)

La malédiction qui semble ainsi planer sur les enquêtes de publics des discothèques frappe hélas également celle de Suzanne Peters, elle aussi au titre évocateur (cf. note de bas de page) mais dont les conclusions ne contribuent guère plus à la réflexion en la matière. Dans ce contexte, définir une typologie des usagers des discothèques à Paris n'est pas chose facile. On peut néanmoins dans un premier temps cerner des grandes catégories d'utilisateurs en fonction de leur rapport direct à la musique.

On trouve d'abord les spécialistes de la musique : des chercheurs, historiens de la musique, musicologues, spécialistes de la facture instrumentale, des enseignants et élèves de conservatoires qui ont à leur disposition nombre de bibliothèques leur étant réservées : Départements de la Musique et de l'Audiovisuel à la BNF, Bibliothèque de l'Opéra, Médiathèque Hector Berlioz, Cité de la Musique, Bibliothèque Gustav Malher, CDMC24(*) sans oublier les bibliothèques d'UFR de musicologie. On pourrait dès lors penser que ce public de spécialistes, pour peu qu'il soit parisien, dispose de ressources considérables dans des établissements offrant une grande qualité et variété de services, tant et si bien qu'il n'a pas besoin de fréquenter les discothèques publiques. Or il n'en est rien et l'on observe nombre d'étudiants en musicologie ou du conservatoire dans les discothèques publiques. Plusieurs raisons à cela, premièrement la complémentarité des fonds, les bibliothèques de conservatoires ne possèdent pas tout et des départements hyper spécialisés comme celui de l'Audiovisuel à la BNF ont, malgré un fonds immense, des carences dans leurs collections, notamment dans les microsillons comme il l'a récemment été constaté lors d'un inventaire test sur 1000 disques 33 tours entre la BNF et la MMP. Dominique Hausfater parle de la `pression du public étudiant dans les discothèques publiques' et élucide ce phénomène par « la pauvreté des fonds en BU (qui explique) pourquoi les étudiants en musicologie se trouvent dans l'obligation de faire appel à des structures de substitution dont ils tentent d'infléchir la politique documentaire. »25(*) Ce dernier point soulève un problème majeur en matière de politique documentaire : Faut il -face à la demande et dans une politique de satisfaction de tous les publics- orienter les collections vers l'étude et la recherche ou bien coller à tout prix à la mission première de la bibliothèque à savoir la lecture publique? Question délicate qui semble trouver dans certain cas une solution dans l'alternance, stratégie qui a ses défenseurs :

« Une bibliothèque musicale fait un effort de démocratisation non seulement quand elle cherche à drainer par la variété des supports des publics de plus en plus diversifiés, mais aussi quand elle met à disposition de ceux qui en ont besoin des documents parfois spécialisés. »26(*)

Voilà en tout cas qui met un terme à la dichotomie très forte qui existait jusqu'alors entre les bibliothèques de conservatoire et les discothèques, leurs publics et leurs collections étant de moins en moins spécifiques et distincts. Les utilisateurs des bibliothèques de conservatoire ne peuvent faire sans les discothèques publiques, d'une part du fait de la fragilisation généralisée des bibliothèques de conservatoire, due à de grandes disparités budgétaires selon les territoires27(*), d'autre part du fait que les documents sonores et audio-visuels sont généralement exclus du prêt dans les conservatoires, laissant les bibliothèques publiques les uniques pourvoyeurs de ce type de document en prêt. D'un autre coté, la musique imprimée en bibliothèque publique est quasi inexistante, tant et si bien que seuls les conservatoires sont dépositaires de tels documents. Une situation qui paraîtrai presque complémentaire et équilibrée si ce n'était pour les nouveaux publics de la musique.

Les enquêtes périodiques du Ministère de la Culture sur les pratiques culturelles des Français le montrent : la musique fait partie des loisirs les plus pratiqués par les Français28(*) ; c'est vrai de l'écoute d'enregistrements, mais aussi de la fréquentation des festivals, de la pratique directe d'un instrument ou de la fréquentation des chorales, phénomène encore accru depuis la sortie cette année du film Les Choristes de Christophe Barratier.

Ces pratiques amateur par opposition aux spécialistes que l'on vient de voir, recouvrent des réalités extrêmement diverses, du mélomane simple emprunteur au `fan' d'un artiste ou style précis, en passant par l'instrumentiste amateur de quelque niveau technique qu'il soit (du guitariste débutant à la recherche d'une méthode au pianiste confirmé). Une variété nouvelle d'usages qui a fait exploser les traditionnelles catégories de publics, de fait de plus en plus difficiles à identifier, comme l'exprime Gilles Pierret : « le musicien n'était plus seulement issu d'un conservatoire, mais pouvait être un autodidacte d'un excellent niveau technique »29(*). Le discothécaire se trouve ainsi face au double défi de satisfaire non seulement un public croissant mais aussi de plus en plus diversifié, d'où la mise en place d'une réflexion aboutissant à un nouveau principe de logique thématique qui remplace l'ancienne logique des supports.

« La satisfaction de ces pratiques multiformes, qui s'exprime par l'intermédiaire des médias les plus divers (de l'imprimé au virtuel), implique en effet la mise en oeuvre d'une politique documentaire qui s'exerce plus seulement sur les contenus mais doit intégrer aussi une réflexion sur les supports. »30(*)

2. Collections et publics

On l'a dit, le public des discothèque est très diversifié et animé de motivations parfois très différentes, et ceci est d'autant plus amplifié par le fait que les 32 discothèques de Paris -toujours dans un souci de maillage du territoire- se trouvent chacune dans des lieux différents, drainant un public qui leur est propre. Afin de percevoir les spécificités des publics et des collections en fonction de l'implantation géographique des établissements, j'ai obtenu des rendez-vous avec plusieurs responsables de discothèques particulièrement représentatives : Picpus située à proximité de la porte de la Nation, dans l'est de Paris, zone résidentielle très bien desservie par le métro et le RER ; Beaugrenelle, au pied des tours du Front de Seine, dans le 15ème arrondissement, zone très résidentielle nettement moins bien desservie par les transports, et Hergé, dans le nord de Paris, métro Stalingrad, quartier très populaire. Il est apparu que ces discothèques ont des politiques documentaires qui diffèrent sensiblement.

Du fait de son implantation dans le quartier le plus densément peuplé de Paris31(*) Beaugrenelle est une bibliothèque de proximité qui joue pleinement son rôle de mise à disposition d'un public local de disques reflétant la production courante. La politique documentaire est en cela généraliste et l'important fonds (25 000 phonogrammes) ne reflète aucune spécificité par genre, ou thématique particulière.

Picpus en revanche joue un rôle plus spécialisé et complémentaire de la MMP. Située sur un axe de communication majeur, elle atteint un public parisien et francilien qui n'hésite pas à se déplacer pour aller chercher un document qu'il a repéré sur le catalogue collectif. Les collections demeurent néanmoins encyclopédiques et ne privilégient pas plus un genre qu'un autre.

Le cas de la discothèque Hergé est lui beaucoup plus singulier puisque cet établissement, implanté en plein coeur d'un quartier `difficile', très touché par le chômage, l'insalubrité et la consommation de stupéfiants (Stalingrad a longtemps été la plaque tournante du crack à Paris, le trafic s'effectuant quasiment aux portes de la bibliothèque)32(*), développe une politique documentaire en prise directe avec la réalité sociale de son environnement. Comme on peut aisément le constater sur le diagramme `Fonds et prêts de phonogrammes par genre musical' en annexe 7, les collections sont nettement plus développées en `traditions nationales'33(*) (reggae, Afrique, Maghreb), répondant ainsi à la forte demande du public local, a majorité issu de l'immigration. A contrario, on s'aperçoit que le classique est très peu emprunté alors que le fonds est relativement important, le `désherbage' dans ce genre s'impose. On observe aussi que la catégorie rock (qui comprend notamment le rap, le Rnb, la soul, le funk les musiques électroniques) est très sollicitée alors que le fonds dans ce domaine n'est pas assez fourni. Le discothécaire s'efforcera donc de combler les déficits dans ces genres. La comparaison de ce diagramme et celui de la MMP (en annexe 3,page 45) est très parlante et révèle combien les publics influent la constitution des collections -il montre également que les publics sont différents. L'examen du diagramme de la bibliothèque de la Goutte d'Or (annexe 8, page 50), également située dans un quartier populaire du 18ème arrondissement montre que les collections collent au plus près des demandes du public, des efforts constants ayant été entrepris dans ce sens depuis son ouverture en 1999.

3. Les pôles musicaux 

Dans un double objectif de répondre aux attentes d'un public de plus en plus nombreux et moins en moins spécialisé, et de coordonner l'offre musicale dans les bibliothèques du réseau, le Bureau des bibliothèques a décidé la création de pôles musicaux, ensemble de 5 établissements offrant des ressources particulièrement développées en musique sur tous les supports. Les bibliothèques ayant l'appellation `pôle musical' sont pour l'instant la MMP (1er), Picpus (12ème), Hergé (19ème), Beaugrenelle (15ème) et Buffon (5ème).

Le cahier des charges des pôles musicaux implique de ces établissements qu'ils mettent en oeuvre une politique de mise en valeur non seulement de leurs collections de phonogrammes mais également des autres supports et surtout des fonds de musique imprimée. Dotés de moyens financiers spécifiques, ces établissements ont la mission d'accroître de manière significative les fonds en partitions, méthodes d'apprentissage, revues musicales, livres sur la musique, vidéos et DVD pour permettre une visibilité maximale de ces supports au public.

La valorisation de ces collections passe notamment par une harmonisation de l'espace : décloisonnement des partitions du local exiguë qui leur était alloué, brassage des supports, attractivité des locaux. Le cas de la bibliothèque Hergé est particulier puisque que cet établissement récent (1995) abrite seulement une discothèque et une bibliothèque jeunesse ; ces considérations figuraient donc au coeur du projet architectural. De fait une ingénieuse mezzanine accueille les partitions en surplomb de la section dédiée aux phonogrammes. Modulable, cette mezzanine peut rapidement se transformer en salle d'animation musicale. Picpus devrait quant à elle bientôt réaménager son espace musique suite a l'annexion prochaine d'un étage supplémentaire dans l'immeuble qu'elle occupe. Beaugrenelle a déjà bénéficié de travaux d'embellissement de sa discothèque mais quelques problèmes subsistent, notamment pour les partitions qui restent très séparées des disques, et surtout en ce qui concerne les livres sur la musique, encore situés avec les documentaires dans la section adulte, ceci allant à l'encontre des principes élémentaires de la logique thématique, dont le bien-fondé est aujourd'hui admis de tous. Cette situation semble être le fait uniquement de la volonté de la conservatrice de l'établissement, espérons que la situation s'améliore rapidement et que ce pôle musical en devienne réellement un.

Avec ce réseau à l'intérieur du réseau, les discothèques associées peuvent mettre en commun leur expertise pour développer la complémentarité de leurs collections et la répartition d'une offre multimédia renforcée sur un territoire géographique élargi. Un tel système a également l'effet de `désengorger' la MMP en faisant connaître les autres établissements disposant d'importantes collections de phonogrammes et de partitions, et en encourageant la multifréquentation. Il s'agit là d'un réel enjeu de communication pour les pôles musicaux car une grande partie du public de la MMP se figure que cet établissement est le seul à offrir des collections multimédia sur la musique. L'on s'aperçoit de cette méconnaissance des pôles musicaux à la banque d'accueil de la MMP, lorsque l'on informe les usagers que l'établissement va être fermé pour 4 mois mais qu'ils peuvent se tourner vers ces autres discothèques. Cette fermeture pour travaux aura donc peut être le mérite d'avoir informé les usagers de l'existence d'autres lieux-ressources et ainsi de favoriser une utilisation optimale du réseau.

B. Le cas de la MMP

1. Un concept au service des publics 

Dans Musique en Bibliothèque, Gilles Pierret attribuait l'étanchéité des publics et des usages à la traditionnelle opposition triadique entre loisir-lecture publique / étude-bibliothèque spécialisée / pratique musicale-conservatoire. Or s'il existe un lieu où l'on tente depuis près de 20 ans de faire exploser ces barrières, c'est bien la MMP. Comme nous l'avons vu dans la partie consacré à sa définition, la MMP est un établissement-concept, un champ d'expérimentation unique qui ne démord pas de sa mission d'intégration des publics et des médias.

« La discothèque des Halles a volontairement été conçue pour favoriser une tentative de brassage et de fusion des publics. Loin d'un idéalisme qui aurait consisté à voir se côtoyer le rappeur et le musicologue, la démarche se voulait réfléchie (...) il s'agissait de prendre en compte l'émergence de nouveaux usages, liés à l'explosion de la pratique amateur et à la montée en puissance de l'écoute musicale qui bouleversait les hiérarchies habituelles entre les publics et leurs niveaux. »34(*)

Aussi la configuration de cet équipement visait-elle cet objectif, intégrant deux départements spécialisés et une section de prêt `grand public' dans un même établissement. Pourtant, vingt ans après sa création, le constat est mitigé, faisant dire à certains que le `miracle n'a pas opéré'. Bertrand Bonnieux avance un début d'explication :

« Cet établissement unique en son genre est brouillé dans son identité, tiraillé en permanence entre lecture publique et bibliothèque d'étude ; du coup les départements spécialisés, malgré leurs richesses documentaires, n'ont pas trouvé tout à fait leur public, tout particulièrement les fonds de livres ou de périodiques : l'établissement a une image `lecture publique' qui n'est -on peut le déplorer- pas toujours perçue comme un gage de qualité ou de sérieux documentaire par les spécialistes. Ce n'est pas le concept qui est en cause mais les difficultés croissantes (manque d'espace, superposition de missions toujours plus nombreuses) que rencontre son application sur le site de la MMP, lieu unique d'expérimentation ou se concentrent toutes les attentes, satisfaites sans doute pour une part mais déçue aussi maintenant en l'absence d'autres structures du même type vraiment efficaces. »35(*)

Un concept neuf resté à l'état de prototype titrait Livre Hebdo à propos de la MMP, une formule qui résume somme toute bien la situation d'un établissement qui, s'étant imposé la satisfaction de tous les publics comme principe de base se retrouve aujourd'hui face à un choix impossible entre deux logiques contradictoires : la satisfaction de masse et la spécialisation. Le concept qui a fait naître cet établissement semble être celui qui l'étouffe à présent, mais cet avis de professionnels rencontre-t-il une réalité sur le terrain ?

2. Enquête sur le public de la MMP 

C'est dans ce contexte quelque peu pessimiste que m'a été confiée la mission d'effectuer une enquête sur les publics des Archives sonores et du Centre de documentation musicale. Cette enquête avait pour objectif d'obtenir des informations concernant la composition des publics de ces services qu'aucune donnée existante ne mesurait, si ce n'est en terme de documents consultés, les fiches de communication des documents étant conservées pour être ensuite transcrites en statistiques. L'enquête, qui ne devait initialement porter que sur les publics des Archives sonores, ne visait pas tant à définir une typologie très précise des publics (qui aurait été faussée de toute façons du fait de la période de réalisation de l'enquête, en pleines vacances d'été), mais surtout de tenter de définir les usages transversaux des publics, à l'intérieur de la MMP et au niveau des autres établissements musicaux de Paris.

Compte tenu de la pluralité des problèmes soulevés par la mise au point de cette enquête, il ne paraît pas inutile de détailler la mise en oeuvre de cette entreprise point par point. Pour répondre à la question « qui sont les publics des Archives sonores et du Centre de documentation et quelles sont leurs pratiques ? », il importait au préalable de collecter un maximum d'information documentaire sur la MMP, ses départements et ses publics. Ici la bibliothèque professionnelle de la MMP (revues, ouvrages de référence, mémoires de l'ENSSIB, rapports de missions...) et les ouvrages personnels de Gilles Pierret m'ont donné une solide connaissance de la problématique de la musique en bibliothèque et de la question des publics. Les entretiens réalisés auprès d'Alfred Caron et de Gilbert Morrison, responsables respectifs des Archives sonores et du Centre de documentation ont apporté à ma réflexion une dimension plus pratique et plus actualisée. En outre, les discussions informelles avec les différents agents rattachés à ces deux services ont également été riches d'enseignements. La consultation des statistiques des Archives sonores m'a donné quelques indications chiffrées, encore difficilement exploitables à ce stade de l'enquête. Enfin, la synthèse d'une enquête de 1997 réalisée auprès du public de la Médiathèque de prêt m'a permis de m'immerger un peu plus dans cette problématique et de cerner des aspects à approfondir dans l'enquête que j'allais réaliser. Cette phase préliminaire a duré plusieurs semaines, le temps nécessaire pour m'intégrer dans l'établissement et en percevoir les subtilités.

L'élaboration matérielle de l'enquête a véritablement commencée avec une séance de travail avec Gilles Pierret, Conservateur Général durant laquelle nous avons formalisé ses desiderata en la matière. Plus qu'une investigation sur le profil des publics et sa composition sociologique (CSP, niveau d'étude, pratiques culturelles...) l'interrogation principale portait sur la fréquentation et/ou la multifréquentation des services au sein de la MMP et des autres établissements musicaux de Paris. Il s'agissait en fait de vérifier le constat pessimiste que Gilles Pierret effectuait en 2002 :

« spécialistes et `grand public' se sont ignorés, chacun restant dans son univers. Combien d'usagers de la médiathèque de prêt n'ont même jamais eu conscience qu'il pouvait exister, au même endroit, des archives sonores ou un centre de documentation musicale, pourtant tout aussi accessibles ? Inversement, bien rares sont les spécialistes fréquentant ces départements qui utilisent aussi les ressources des collections de prêt. »36(*)

Sur le plan de la méthodologie, l'option d'une étude quantitative sous forme de sondage a été préférée aux entretiens individuels et ce pour plusieurs raisons : premièrement du fait d'un manque de connaissances de ma part des techniques d'entretien guidés, lesquels sont risqués à entreprendre sans un minimum de pratique. Deuxièmement, en raison de la disponibilité et disposition d'esprit de ce public particulier, très concentré sur ses recherches et dont il est difficile de détourner l'attention sans le contrarier ou l'irriter. Enfin, l'objectif de quantification de la multifréquentation de nos publics que nous nous étions fixé seyait plus au mode opératoire du sondage.

Il a été relativement aisé de définir la population mère de notre enquête : toutes les personnes étant physiquement présentes aux Archives sonores et au Centre de documentation musicale. Aussi un échantillonnage n'a pas été nécessaire au vu de la faible fréquentation de ces services, et ce plus particulièrement en période d'été, traditionnel-
lement plus calme. L'enquête a donc été proposée au public de manière exhaustive.

Concernant le mode d'administration, l'option d'un questionnaire auto-administré d'une durée de 2 ou 3 minutes a été retenue pour les raisons invoquées plus haut. Afin d'obtenir un maximum de réponses, il convenait que le public soit le plus libre possible de répondre à l'enquête, quitte à l'emporter chez lui et la ramener plus tard. Par ailleurs, les questions ont été rédigées de telle manière qu'elles ne nécessitaient pas l'aide de l'enquêteur pour y répondre. Sur le plan de l'organisation de la diffusion du questionnaire, une réunion du personnel a été convoquée le 17 juillet 2004 au cours de laquelle j'ai pu exposer les objectifs et le modus operendi de l'enquête, sollicitant au passage l'indispensable collaboration des agents, dont la tâche consistait à inviter le public à remplir le questionnaire au moment de la communication des documents en salle d'Archives, et en le distribuant systématiquement aux personnes présentes en salle de lecture pour la partie Documentation. Ces consignes ont ensuite été intégrées dans le compte-rendu37(*) de la réunion et distribuées sur le bureau de chaque membre du personnel, y compris ceux n'ayant pas assisté à la réunion. Notons que cette communication interne s'est révélée indispensable à l'aboutissement de l'enquête, la circulation de l'information dans une structure de 33 personnes se faisant relativement mal.

Le questionnaire a été élaboré avec la participation de Gilles Pierret et d'Alfred Caron. Il leur importait premièrement de quantifier la perméabilité entre les départements spécialisés et la médiathèque de prêt, puis de savoir la proportion de leur public qui fréquentait les autres établissement offrant des ressources musicales, cela afin d'appréhender statistiquement les pratiques combinatoires des publics. Dans un souci d'évaluation de visibilité extérieure des départements spécialisés, il convenait également de savoir comment les personnes interrogées avaient connu les Archives sonores et le Centre de documentation. Ces questions liminaires constituaient le socle de l'enquête auquel allaient s'ajouter des questions de profil sur chaque service : type de documents consultés, fréquence et durée des visites, satisfaction en échelle de Lickert, et améliorations souhaitées. Deux questions sur la section Médiathèque de prêt permettent de vérifier si les publics des départements spécialisés utilisent ou non les ressources des collections de prêt, et si oui sur quel type de document. Enfin, des questions d'identification, volontairement peu nombreuses, visent à connaître la relation que les publics de ces départements spécialisés entretiennent avec la musique.

L'enquête a d'abord été testée, puis corrigée et ensuite entrée sur le logiciel Sphinx. Le choix de la mise en page s'est porté sur la simplicité et la clarté, optant pour un format A4 recto-verso, aisément photocopiable. Il a d'abord été tiré une cinquantaine de formulaires et cinquante de plus au cours de la phase d'administration qui s'est étendue sur 1 semaine et demi, du 17 au 29 juillet 2004. (Comprenant 2 samedi, journées où l'activité est la plus intense dans les deux services)

La période de réalisation de l'enquête constitue d'entrée un biais qu'il faut avoir à l'esprit dans l'analyse des résultats. Déjà faible pendant l'année scolaire / universitaire (18 personnes par jour sur 246 jours)38(*), le taux de fréquentation chute sensiblement pendant la période d'été, étudiants, enseignants et chercheurs étant alors en vacances. Même si -de l'avis des agents- des habitués viennent presque tous les jours toute l'année, on peut supposer que le public d'été n'est pas le même et par conséquent que la représentativité de l'échantillon interrogé est légèrement faussée. Ce phénomène est moins sensible au Centre de documentation où la fréquentation est plus massive et ne semble pas diminuer outre mesure pendant l'été.

De même, le nombre total de questionnaires remplis étant de 88 (57 à la Documentation et 31 aux Archives), le taux de représentativité demeure faible et les données obtenues doivent être considérées avec mesure.

3. Résultats

Nous présentons ici une synthèse sommaire des résultats dans l'ordre d'importance des interrogations de départ, qui suit approximativement l'ordre du questionnaire. Il va de soi que cette lecture doit impérativement être accompagnée de l'examen minutieux des tableaux, graphiques, tris et commentaires présentés en annexe 12, page 54.

Premier constat, le public des Archives sonores et du Centre de documentation fréquente effectivement la Médiathèque de prêt à 74%. (graphique 14), ce qui infirme l'hypothèse de départ selon laquelle rares sont les spécialistes qui fréquentent les ressources de prêt. Le type de document emprunté est majoritairement le CD (37%), suivi dans l'ordre par les livres et les partitions. Les emprunteurs de vidéos/DVD sont moins nombreux (9%), peut être du fait du coût de l'abonnement pour ces média (61 €) ou parce que la consultation gratuite de vidéos aux Archives les contente.

Deuxièmement, il apparaît que les personnes interrogées fréquentent en grande majorité (69 %) d'autres établissement offrant des ressources musicales (graphique 2), principalement les autres bibliothèques du réseau 47%, ce qui montre que la multifréquentation spécifique au réseau (rendue possible par la carte unique et le catalogue collectif informatisé) est une pratique courante. On ignore en revanche s'il s'agit des pôles musicaux ou des bibliothèques généralistes, cette double interrogation ayant été éliminée par souci de lisibilité. On suppose néanmoins que les pôles musicaux sont en bonne place parmi les 41 réponses données. La Cité de la Musique et ses équipements occupent la seconde place (19 %) suivi du Département de la musique à la BNF (16 %), alors que les autres établissements sont nettement plus loin (graphique 3) Pour connaître la fréquentation de ces établissement par type d'utilisateur (Archives/Documentation), on renverra aux tris croisés 19 et 20.

En ce qui concerne la découverte des Archives/Documentation, on constate que la communication par le personnel de la Médiathèque de prêt est efficace puisque cette raison arrive en tête à 24 %, devant le bouche à oreille et les plaquettes d'informations. L'on notera que seulement 2 % des interrogés déclarent avoir eu connaissance de ces services par le site Internet de la Mairie de Paris, tout reste donc à faire dans ce domaine. (graphique 4)

A propos du type de documents consultés aux archives, on observe que si le CD arrive en tête des réponses (31 %), le microsillon a ses adeptes (18%) et que ce chiffre pourrait facilement augmenter si l'autonomie des usagers était accrue, de nombreuses demandes allant dans ce sens.(voir les commentaires du graphique 10) Malgré tout, Seule une infime partie du public se déclare insatisfait de ce service (3 %), qu'il fréquente depuis plus de trois ans (42 %, graphique 8) ; un public d'hommes de 25 à 45 ans à 70 % (graphique 25) et composé essentiellement de musiciens, professionnels ou amateurs (graphique 24). Sur le plan des améliorations, 36 % d'entre eux souhaitent une plus grande richesse des collections, un résultat à prendre avec précaution compte tenu de la richesse déjà considérable du fonds et venant de spécialistes avides de toujours plus de documents, ne perdant pas une occasion (une enquête par exemple) pour réclamer un accroissement des collections. Par ailleurs, les commentaires font surtout ressortir les conditions de consultation (confort, matériel d'écoute...) comme première amélioration souhaitée.

Pour le Centre de documentation, un constat s'impose : les documents visibles sont les plus consultés ; c'est-à-dire les périodiques et usuels en salle de lecture (graphique 11). Les personnes interrogées réclament un accès plus direct aux documents (20 %), les livres et périodiques en magasin souffrant d'un manque évident de visibilité qui se fait sentir sur les chiffres de leur consultation (10 et 14 %). Le public demande à 39 % des collections plus riches mais il est clair que ce chiffre chuterai si les 500 titres de périodiques actuellement en magasin étaient plus visibles et surtout si le fonds extraordinaire de livres conservés en interne dans les bureaux était en libre service. L'accès indirect de ces documents bloque ainsi une grande partie du public, et seuls les publics motivés, essentiellement les musiciens professionnels, bénéficient de ces ressources. (graphique 22) Des commentaires (graphique 12) déplorent un dysfonctionnement au niveau du renouvellement de certaines revues, problème étant situé en amont de la MMP, et certains critiquent à juste titre l'insuffisance de l'équipement informatique, (1 seul poste ancien à modem au Centre de documentation). Le public est néanmoins globalement satisfait de ce service (graphique 13).

Sur les deux services, la tranche d'age la plus représentée et 25 à 45 ans à 66 % (graphique 17), ce qui correspond à l'age moyen du lecteur en bibliothèque à Paris : 37 ans39(*), en revanche, le public des Archives/Documentation est composé d'hommes à 65 % alors que la tendance est inverse en bibliothèque généraliste.

Au vu de ces éléments, on peut conclure que La MMP remplit toujours sa mission première d'intégration des publics même si elle fait face à des difficultés importantes, notamment au niveau de son infrastructure comme nous allons le voir à présent.

I. III. Quel avenir pour la musique en bibliothèque ?

A. Les limites de la MMP

1. Saturation 

Même si le public de la MMP est globalement satisfait des différents services qu'elle propose, aussi bien dans les départements spécialisés qu'à la Médiathèque de prêt, il n'empêche que l'établissement peine de plus en plus à assurer toutes les missions qu'il s'était attribué, et que son devenir est aujourd'hui en question. En cause paradoxalement, son succès. La demande du public déjà nombreux ne cesse en effet d'augmenter. On compte aujourd'hui 11 790 inscrits à la MMP auxquels il faut ajouter les autres inscrits du réseau parisien détenteurs de la carte unique, naturellement attirés par les immenses ressources de cet établissement et qui participent à sa saturation en terme d'accueil ; comme on peut le constater par exemple le samedi pendant l'année scolaire, où la densité atteint un seuil limite, queue ininterrompue à la banque de prêt, catalogues OPAC occupés en permanence, circulation pour le moins ardue entre les bacs. Ainsi, même si elle n'est est pas une, la MMP joue dans les fait le rôle d'un discothèque centrale sans en avoir les moyens:

« La marge de manoeuvre, en terme de politique documentaire s'en trouve extrêmement réduite : il faut acquérir toujours plus et dans tous les genres musicaux alors que la place manque ; parallèlement, toute politique d'élimination s'avère difficile : physiquement nécessaire pour libérer de l'espace, elle risque très vite d'aboutir à l'appauvrissement d'une offre déjà insuffisante : c'est la quadrature du cercle. » 40(*)

Le manque de surface est indéniablement le problème numéro un de la MMP. Flagrant au Centre de documentation (voir photos en annexe1, page 40), l'exiguïté du local ne permet qu'une exposition très limitée des ressources pourtant immenses, stockées dans les bureaux, à l'étage supérieur, celles-ci étant par conséquent largement sous exploitées.

Aux Archives, l'espace alloué aux postes d'écoutes est lui largement suffisant (voire trop grand comparativement à l'usage qui en est fait), ce sont les magasins qui craquent littéralement, malgré l'utilisation optimale de la hauteur grâce aux armoires rotatives à grande contenance (voir photos en annexe 1), il n'y a plus aucun espace disponible pour accueillir de nouvelles collections.

La Médiathèque de prêt qui bénéficie pourtant de la surface la plus importante (voir photos en annexe 1) est elle même saturée, ne laissant aucune place à des bacs supplémentaires qui débordent eux mêmes, les CD devant être rangés dans des boites en plastique auprès des meubles ou sur les chariots destinés au rangement provisoire des documents rendus le jour même.

Ce manque de place qui sévit à tous les niveaux est à mettre en adéquation avec l'aménagement intérieur de l'établissement, qui de l'avis de tous, laisse franchement à désirer. Le concept de la MMP est en effet desservi par l'architecture intérieure, qui en outre de répartir la surface de manière insatisfaisante, ne donne aucune visibilité aux départements spécialisés, qui de ce fait se retrouvent vraiment à part, et souvent ignorés de bonne foi par le public de la section de prêt. En témoigne l'accès on ne plus maladroit aux Archives sonores, via un couloir étroit -par ailleurs seul espace d'exposition du lieu- dont on ne sait s'il ne va déboucher sur un cul-de-sac (voir photos en annexe 1). On ne reviendra pas sur le déséquilibre entre la salle et les magasins des Archives ainsi que sur le peu de places disponibles en salle de documentation. Les bureaux du personnel ne sont pas épargnés par ce manque d'espace, contraignant certains employés à travailler dans des conditions parfois difficiles. (Pièce sans fenêtre par exemple)

Aussi, il est urgent que la MMP intègre de nouveaux locaux plus vastes, mieux organisés avec une meilleure visibilité de ses fonctions. Après des années de recherche d'un site central de taille importante, le projet de réhabilitation du Forum des Halles semble tomber à pic puisque la MMP devrait pouvoir rester sur ce site idéal tout en se déployant sur l'actuelle Maison des Conservatoires, un étage en dessous d'elle, multipliant ainsi sa surface par deux. Toutefois, le projet du nouveau quartier des Halles ne devrait pas voir le jour avant quelques années et l'on s'interroge sur le devenir immédiat de la MMP, dont les dirigeants sont allé même jusqu'à envisager la séparation en deux, d'un coté la discothèque de prêt, de l'autre une bibliothèque d'étude, niant ainsi la valeur d'exemple de cet établissement pionnier. Cette option serait évidemment vécue comme un échec.

2. Le concept de médiathèque musicale mis à mal

Le fait est que certains professionnels remettent en cause le concept même de la médiathèque musicale, sur le principe que rien ne justifie la définition d'une thématique spécifique à la musique plutôt que n'importe quel autre domaine de la connaissance, les arts, le cinéma, les loisirs, etc.

Ainsi voit-on fleurir aujourd'hui en de nombreux endroits des espaces multimédias dénommés son-vidéo, musique-cinéma, voire arts et loisirs, où l'on regroupe parfois sans beaucoup de réflexion tous les nouveaux supports, tous les `non-books', du disque compact à Internet. Fait particulièrement notable dans les nouveaux équipements des petites villes de province, cette attitude relève souvent de l'alibi permettant d'être `dans le coup' à bon compte, l'investissement que représente la constitution d'une collection de disques compacts n'ayant rien à voir avec le coût d'installation de quelques postes multimédias.

Par ailleurs, derrière ce modernisme annoncé se cache un retour avoué ou non à la vieille dichotomie livres/autres supports, l'un noble, ressortant à l'éducation et à la formation, les autres aux loisirs. Michel Sineux, fondateur de la MMP dénonce cette irrésistible attraction des responsables politiques pour les nouvelles technologies et les nouveaux supports. « coqueluche des élus : le CD-Rom, le DVD et Internet contribuent à moderniser l'image d'un établissement, pas les disques, et encore moins les partitions. »41(*)

Le modèle de médiathèque musical ne serait il ainsi qu'une vue de l'esprit, inapplicable dans les fait ? Un regard chez nos voisins européens montre que chez eux ça marche, pourquoi ?

3. Le modèle allemand

Outre Manche, les Music Public Libraries se portent à merveille malgré un réseau de bibliothèques publiques en décrépitude. En Allemagne, les Mubis (bibliothèques musicales) connaissent un succès retentissant, et ce depuis près d'un siècle ! En effet la première bibliothèque musicale publique européenne est allemande, elle fut créée à Munich, en 1902. Aujourd'hui, on dénombre pas moins de 90 Mubis sur tout le territoire, de tailles diverses mais qui déclinent toutes sans exception le concept de médiathèque musicale à la lettre (phonogrammes, partitions livres, vidéos, CDroms).

Le fait le plus marquant des 90 Mubis allemandes est assurément qu'elles « mettent toutes des collections de partitions à la disposition de leurs publics ; dans certain établissements les plus dotés, les partitions constituent parfois la pierre angulaire des collections et par conséquent, des pratiques »42(*) On voit tout de suite la différence avec nos bibliothèques municipales dont moins de 10 % possèdent un fonds de partitions et dont les collections se réduisent bien souvent à un seul support, le CD.

Autre différence notable, l'existence en Allemagne d'un document programmatique régulièrement mis à jour par une équipe de professionnels depuis 1974 et qui permet aux établissements de mieux concevoir leurs missions, leurs structures et leurs programmes de développement, incluant des préconisations touchant jusqu'aux superficies, aux heures d'ouverture et aux dotations en personnel. Nous n'étonnerons personne en révélant que ce type de document n'a jamais vu le jour en France.

En outre, les Mubis assurent un rôle majeur en matière d'animation culturelle et musicale, activité qui prend des formes multiples : conférences, tribunes de disques, concerts, expositions (avec édition de catalogues ou d'inventaires), animations pour les enfants etc. L'animation est un aspect qui fait cruellement défaut à nos discothèques françaises, ou en tout cas est toujours le fait d'actions individuelles de passionnés, ou de discothèques implantées dans des villes qui ont une longue tradition musicale en héritage et font naturellement vivre ce patrimoine dans leur réseau de lecture publique.

Enfin, on ne saurait passer sous silence une autre preuve de la vitalité des Mubis allemandes : la forte activité professionnelle associative et la formation de ces professionnels. Un manque manifeste en France qui devient un enjeu majeur de l'avenir de la musique en bibliothèque.

B. Les enjeux de la musique en bibliothèque

1. La formation 

« Lorsque nous ouvrons une nouvelle discothèque, nous avons beaucoup de mal à recruter du personnel spécialisé » confiait à Livre Hebdo en début d'année dernière Françoise Michellizza, directrice des bibliothèques de Nice. Ce constat met en lumière un problème crucial à propos des bibliothèques musicales : la formation, ou devrait-on dire, la non-formation. Il convient de comprendre en quoi la carence de formation des discothécaires en France pourrait bien être la cause du déclin à venir de la musique en bibliothèque et ce, pas seulement parce que les nouveaux équipements ne parviennent plus à trouver de personnel qualifié, mais commençons par le début...

Il existait jusqu'en 1998 un diplôme national, le CAFB43(*), exigé systématiquement pour le recrutement des personnels de bibliothèques. Plusieurs options obligatoires étaient proposées, dont la musique, qui garantissait à ceux ayant choisi cette voie des connais- sances de base sur la musique en général et sur la musique en bibliothèque en particulier. Cette formation assurée par les CFCB44(*) a disparu avec le diplôme en 1998 et a été remplacée par une formation généraliste post-concours où la musique ne figure plus.

Plusieurs conséquences à cela dont la difficulté de trouver du personnel qualifié mais également l'éclatement de la communauté professionnelle des discothécaires, le relais n'ayant pas été pris par d'autres organismes publics. Parallèlement, les filières privées de formation (INTD45(*)) ont amenuisé, voire supprimé la musique et la documentation musicale de leur cursus et les filières publiques universitaires (DEUST, DUT) ne proposent pas ou presque de modules sur la musique.46(*) Le partage de l'information professionnelle passe désormais par des associations d'action culturelle (OPERA47(*)), de documentalistes et de bibliothécaires (groupe français de l'AIBM48(*)) et par des clubs de discussion sur le Web comme la liste «discothécaires.fr » qui tentent de fédérer une profession qui se sent souvent oubliée des débats bibliothéconomiques.

Autre conséquence à l'absence de formation musicale au sein de l'ENSSIB49(*), l'ignorance complète des cadres de la documentation musicale qui ne fait qu'accentuer la marginalisation de la discothèque au sein d'établissements trinitaires rejetant les sections jeunesse et discothèque au dehors de la partie `noble' de la bibliothèque : la section adulte.

L'enjeu de la musique en bibliothèque se situe donc en amont, au niveau de la formation du discothécaire ainsi que le décrit Anne Le Lay, bibliothécaire du Conservatoire de Boulogne-Billancourt : « (c'est un) un passionné de musique, certes, mais un bibliothécaire avant tout : s'occuper de documents musicaux, cela ne revient pas à la gestion d'un fonds de bouts de plastiques. »

Aussi y a-t-il dans le domaine ce la formation des bibliothécaires musicaux une carte à jouer pour la MMP. Déjà dotée de grands acteurs de la réflexion bibliothéconomique sur la musique, (on pense notamment à Martine Parmentier pour le catalogage des documents musicaux et la formation des discothécaires à l'étranger, mais aussi Gilles Pierret, Alfred Caron...) et sollicitée en permanence pour former du personnel un peu partout ailleurs (des demandes de stage y arrivent chaque jour), l'idée d'une MMP abritant un centre de formation, doté d'effectifs et de moyens propres séduit forcément. Naturellement, ceci ne pourrait être mis en place que dans des locaux encore plus vastes, en bénéficiant de crédits de fonctionnement supplémentaires et à la condition que soient créés en région des structures comparables de manière à constituer un réseau, qui ne serait pas d'ailleurs sans rappeler celui des Mubis allemandes... Bref ce n'est pas pour demain.

2. La communication

Un des résultats les plus manifestes de l'enquête de 2003 sur les publics des bibliothèques à Paris est que si les parisiens ne fréquentent pas les bibliothèques autant qu'ils le pourraient, c'est qu'ils ne savent pas qu'elle existent, ou qu'ils ignorent ce qu'elles proposent. Ce manque de visibilité est en effet un trait particulier des bibliothèques -et par conséquent des discothèques- du réseau. Souvent discrets, certains établissements sont carrément invisibles et introuvables sans avoir l'adresse dans une main et un plan dans l'autre. Mal exposées, de taille réduite, enclavées dans des immeubles d'habitation ou d'autres institutions, presque jamais situées dans des artères principales, on se demande comment les bibliothèques trouvent leur public -et comment leur public les trouve. Si la pression foncière est de toute évidence la cause de ces implantations improbables, on observe néanmoins une insuffisance caractérisée de signalétique aux abords de certains établissements, notamment les pôles musicaux Hergé et Picpus. Pourtant la Mairie de Paris a entrepris de signaler tous les établissements par un panneau bleu50(*), déclinant la charte graphique des bibliothèques, installée en drapeau sur les murs extérieurs (un Kakemono dans le vocabulaire nippon communicant). Hélas, il semble que ce chantier pourtant simple prenne un temps considérable, comme me le confiait Frédéric Boudineau, directeur de Hergé, bibliothèque ouverte depuis 9 ans, dont l'itinéraire n'est pas fléché dès la sortie du métro, déjà loin de l'établissement, et qui attend toujours son calicot de signalisation...

Cette autre spécificité, cette fois négative, du réseau parisien et qui fait une différence notable avec les établissements de province se retrouve en l'absence de bibliothèques monumentales, dont l'aspect visuel est le premier élément qui motive l'entrée et la découverte des services proposées. Les bibliothèques parisiennes, à la pointe dans les années 1980, accusent aujourd'hui un retard considérable en terme d'infra- structure, les chantiers de deux médiathèques de nouvelle génération, l'une à Bagnolet dans le 20ème arrondissement et l'autre rue d'Alleray dans le 15ème vont tenter de combler ce retard.

Toutefois, selon certains -dont Frédéric Boudineau- il manque toujours à Paris une bibliothèque centrale, un établissement dans le centre de la capitale, (pourquoi pas dans l'ancienne bourse de commerce rue du Louvre, à proximité de la MMP, ce qui lui épargnerait de disposer d'une discothèque) comme il en existe à Londres, à Berlin... qui fédérerait les autres bibliothèques et leur donnerait la visibilité qu'elles méritent, grâce par exemple à une grande carte des bibliothèques située en évidence dans le hall ou d'autres dispositifs.

3. La médiation

Une autre conclusion de l'enquête citée plus haut est que les bibliothèques et discothèques sont perçues en premier lieu comme des points d'approvisionnement et non comme des centres de ressources offrant des services multiples, « les bibliothèques parisiennes sont des lieux d'usage à relation faible ».51(*) Ce constat est à mettre en corrélation avec celui dressé à l'issue de l'enquête de Susanne Peters sur les publics des bibliothèques musicales en 1999 selon lequel « le personnel ne donne qu'une satisfaction très limitée au niveau du conseil direct et n'a qu'un rôle de prescripteur très marginal par rapport aux médias ou aux relations personnelles et professionnelles. »52(*) Ces deux observations renvoient directement à la question du rôle du discothécaire en tant que médiateur de la lecture publique et plus généralement à la problématique du rapport conflictuel entre le qualitatif et le quantitatif tel que soulevé par Cyrille Fiérobe, directeur de la bibliothèque Picpus, lors d'un entretien qu'il m'a accordé le 20 juillet 2004. En effet, selon lui, outre le problème de la formation, l'état de fait que les usagers viennent `faire leurs courses de culture et s'en vont' est symptomatique d'un brouillage dans le rôle de la bibliothèque : est-elle un comptoir de prêt ou autre chose ? Le bibliothécaire est-il un médiateur entre le public et le document ou un simple enregistreur de prêt ? Questions fondamentales d'autant plus sensibles en discothèque où la journée d'un discothécaire s'apparente parfois plus à celle d'un caissier de supermarché. Selon Cyrille Fiérobe, l'utilisation massive de personnel qualifié pour les tâches d'enregistrement des prêts et des retours est une erreur qui nourrit le phénomène de discothèque publique = FNAC gratuite. Il recommande donc une automatisation des procédures de prêts et retours où une machine effectue cette tâche simple mais coûteuse en temps et en personnel ; (de tels équipements existent et sont déjà utilisés en Europe) la seule manière de rendre au discothécaire sa fonction initiale de médiateur et de conseiller et ainsi de changer le rapport du public aux discothèques, enjeu d'autant plus important avec l'arrivée d'un autre point d'approvisionnement gratuit : Internet

4. Les discothèques publiques et la musique sur internet.

Plus qu'un phénomène de mode, le téléchargement licite ou non de musique sur le Web est désormais ancré dans les pratiques des Français. L'accès massif à un Internet haut-débit, la banalisation des graveurs de CD-R et l'explosion des ventes de baladeurs MP3 depuis un an ont consacré ce nouveau mode de consommation de la musique.
Nul doute que les bibliothèques musicales sont déjà en concurrence avec Internet sur leurs missions de diffusion, n'importe quel internaute ayant accès sur la toile à un nombre d'informations supérieur à ce qu'il peut obtenir dans une bibliothèque. On peut dès lors s'interroger sur l'avenir de la bibliothèque musicale face à cette nouvelle façon d'écouter de la musique.

Premièrement, il est clair que les supports traditionnels ne vont pas disparaître du jour au lendemain, l'objet physique présentant des atouts que la musique en ligne n'a pas : pochettes (dont certaines très étudiées sur le plan esthétique), photos, textes etc.

Par ailleurs, l'apparition des formats DVD-Audio et SACD53(*) dont la qualité sonore est bien supérieure au CD classique -et donc largement au dessus du MP3- a suscité chez les mélomanes des exigences en matière de qualité d'écoute. Interrogé au sujet du téléchargement, Frédéric Boudineau déclarait qu'il avait constaté un déclin dans les emprunts des disques de production commerciale très médiatisée, comme les derniers albums d'artistes rap, ou de variété française et internationale ; les usagers préférant les télécharger sur Internet plutôt que d'attendre que le disque soit en rayon pour le graver ensuite. Il constatait en revanche une nette augmentation des prêts dans les genres introuvables sur Internet (musique de traditions nationales, rock indépendant...), car trop spécifiques. C'est là semble-t-il que la discothèque a une carte à jouer, en minimisant son rôle de mise à disposition des dernières productions courante pour développer des fonds plus spécialisés que seuls des professionnels de la documentation musicale peuvent constituer et faire vivre, proposant par là même une alternative à la production commerciale des Majors.

L'autre atout pour le futur des bibliothèques musicales se situe paradoxalement dans leurs collections patrimoniales. Thierry Pons, responsable de la discothèque de Radio France, deuxième plus grande discothèque du monde après New York (plus d'un million de phonogrammes) allait dans ce sens lors de l'entretien qu'il m'a accordé le 10 août dernier, m'expliquant combien une collection hiérarchisée et classée selon les règles définies par les professionnels du domaine, était plus riche que la somme vertigineuse de tous les documents épars et classés sur le même niveau sur Internet. Il insistait notamment sur les richesses des collections de 78 tours, dont une récente convention de pôles associés entre la BNF, la MMP et Radio France allait valoriser et mettre à disposition du public via leur numérisation.

Le futur de la bibliothèque musicale passe donc par la hiérarchisation de l'information musicale, le développement de partenariats pour mettre en valeurs ses fonds patrimoniaux uniques et une redéfinition de ses collections et rôles vis-à-vis des publics. Pour ce faire, la médiation doit être (re)placée au centre du métier de discothécaire dont la formation est bel et bien un enjeu primordial.

CONCLUSION

Nous nous interrogions en amont de cette étude sur la spécificité des usages des discothèques du réseau parisien et sommes arrivé à un certain nombre de conclusions. Nous avons notamment mis en lumière le caractère centralisé de ce réseau et les avancées que cette particularité apportait à la musique en bibliothèque : la réalisation d'une disco- graphie actualisée d'aide à la sélection des phonogrammes, une gestion scientifique de la politique documentaire, un partenariat inédit entre les discothèques etc. Ceci dans le but de répondre aux attentes d'un public dont le profil dépasse les catégories traditionnelles depuis l'explosion de la pratique musicale amateur.

La MMP, en tant qu'établissement pionnier était l'observatoire idéal pour appréhender les discothèques parisiennes et plus généralement la question de la musique en bibliothèque. Notre enquête fait apparaître qu'en dépit des inquiétudes à son sujet, l'établissement remplit toujours son rôle au niveau des usagers même si il est urgent qu'il se redéploie sur un nouvel espace. Autre enjeu pour la MMP et que l'on retrouve à tous les niveaux : le besoin d'une formation spécifique aux discothécaires, condition sine qua non au retour du discothécaire comme médiateur entre le public et les collections, des collections qu'il s'agit de mettre toujours plus en valeur face à la concurrence que représente Internet.

Ce stage a permis, outre l'examen du fonctionnent de cette institution, la réalisation d'un certain nombre d'entretiens avec différents responsables de discothèques de natures diverses. Particulièrement enrichissants sur le plan de ma connaissance des ressources musicales à Paris, ces entrevues m'ont également appris beaucoup du monde professionnel auquel je me destine. Le bilan de ce stage est donc extrêmement positif et me conforte dans la direction que je souhaite faire prendre à mon projet professionnel.

TABLE D'ANNEXES

Ø Page 40 : ANNEXE N° 1 : Photos

Ø Page 44 : ANNEXE N° 2 : Acquisitions MMP

Ø Page 45 : ANNEXE N° 3 : MMP : Fonds et prêts de phonogrammes par genre musical

Ø Page 46 : ANNEXE N° 4 : Répartition par genres musicaux, MMP.

Ø Page 47 : ANNEXE N° 5 : Graphique par secteurs : Acquisitions 2003, CD , section prêt.

Ø Page 48 : ANNEXE N° 6 : Plan de situation géographique des bibliothèques du réseau de la Ville de Paris.

Ø Page 49 : ANNEXE N° 7 : Hergé : Fonds et prêts de phonogrammes par genre musical

Ø Page 50 : ANNEXE N° 8 : Goutte d'Or : Fonds et prêts de phonogrammes par genre musical.

Ø Page 51 : ANNEXE N° 9 : Compte-rendu de la réunion du personnel du 17.07.04

Ø Page 52 : ANNEXE N° 10 : Plaquette de l'association OPERA

Ø Page 53 : ANNEXE N° 11 : Plaquettes des quatre projets de rénovation des Halles

Ø Page 54 : ANNEXE N° 12 : Questionnaire de l'enquête

Ø Page 55 : ANNEXE N° 13 : Résultats de l'enquête

Ø Page 78 : ANNEXE N° 14 : Liste des entretiens réalisés pendant le stage

Ø Page 79 : ANNEXE N° 15 : Attestation de stage

Ø Page 80 : ANNEXE N° 16 : BIBLIOGRAPHIE

ANNEXE N° 1 : PHOTOS

PHOTO 1 : Couloir d'accès à la MMP. A gauche, le Forum des Images

PHOTO 2 : Salle des Archives sonores, postes de consultation

PHOTO 3 : Salle de Documentation

PHOTO 4 : Armoires rotatives des magasins des Archives

PHOTO 6 : Médiathèque de prêt ; vue du Fonds Danse

PHOTO 5 : Médiathèque de prêt ; vue de la mezzanine

PHOTO 7 : Accès aux Archives sonores (au fond à droite, au niveau des armoires vitrées)

PHOTO 8 : Calicot de signalisation de la MMP dans la Place Carrée

ANNEXE N° 2

ANNEXE N° 3

ANNEXE N° 4

ANNEXE N° 5

ANNEXE N° 6

ANNEXE N° 7

ANNEXE N° 8

ANNEXE N° 12

ANNEXE N° 13

Enquête sur les publics des Archives sonores et du Centre de documentation musicale.

Médiathèque musicale de Paris 17-29 juillet 2004

RESULTATS

Logiciel utilisé : Sphinx plus 2

Durée en jours ouvrables de l'enquête : 9

Nombre de questionnaires remplis exploitables : 88 (Archives = 31 ; documentation = 57)

Nombre de questionnaires annulés : 5

1. A la Médiathèque musicale, quels services fréquentez-vous principalement ?

Le nombre de citations est supérieur au nombre d'observations du fait de réponses multiples (3 au maximum).

2. Fréquentez-vous d'autres établissements offrant des ressources musicales ?

3. Si oui, lesquels ?

DETAIL DES AUTRES ETABLISSEMENTS FREQUENTES

Nb. cit.

Fréq.

Autres bibliothèques du réseau de la Ville de Paris (Picpus, Beaugrenelle, Buffon...)

41

46,6%

Cité de la Musique (Médiathèque pédagogique, Centre de documentation du musée de la musique, Centre d'informations musicales)

17

19,3%

Département de la musique à la BNF

14

15,9%

Département de l'audiovisuel à la BNF

7

8,0%

Espace Son-Vidéo de la BPI

7

8,0%

Autres (précisez)

6

6,8%

Bibliothèque d'UFR de musicologie (Paris IV-Sorbonne / Paris VIII-St Denis)

5

5,7%

Médiathèque Hector Berlioz (Conservatoire National Supérieur de Musique de Danse de Paris)

4

4,5%

Bibliothèque Gustav Mahler

1

1,1%

CDMC (Centre de documentation de la musique contemporaine)

1

1,1%

TOTAL OBS.

88

 

Le nombre de citations est supérieur au nombre d'observations du fait de réponses multiples (10 au maximum).

Parmi `autres' sont notamment cités : Médiathèque de Palaiseau, Médiathèque d'Orsay, Bibliothèque d'Ivry sur Seine, Bibliothèque de Chelles, CIJ (centre d'information du jazz), Médiathèque d'Issy les Moulineaux, Médiathèque de Rueil-Malmaison.

4. Comment avez-vous connu les Archives sonores / Documentation ?

Le nombre de citations est supérieur au nombre d'observations du fait de réponses multiples (7 au maximum).

Parmi `autres' sont cités :

« par hasard, en passant par là »,

« par hasard » x 3

« en rentrant dans la médiathèque »,

« par un employé de la médiathèque de Palaiseau, lequel avait fait un stage ici »,

« par un bibliothécaire de la ville de Paris »,

« je ne connais pas encore les archives sonores »

« je travaille dans le quartier »

« j'ai découvert les archives sonores et la documentation lors de ma première venue à la médiathèque de Halles »

« par un ami qui y était inscrit »

« sur place »

ARCHIVES SONORES

5. Quel type de document consultez-vous aux Archives ?

TYPE DE DOC

Nb. cit.

Fréq.

CD

33

37,5%

Document imprimé (partition)

30

34,1%

Document vidéo

26

29,5%

Microsillon

19

21,6%

TOTAL OBS.

88

 

Le nombre de citations est supérieur au nombre d'observations du fait de réponses multiples (4 au maximum).

6. Suivant quelle fréquence venez-vous aux Archives ?

Moyenne = 2,00 Ecart-type = 1,04

La question est à réponse unique sur une échelle.

Les paramètres sont établis sur une notation de 1 (Quelques fois dans l'année) à 4 (Plusieurs fois par semaine).

Les calculs sont effectués sans tenir compte des non-réponses.

La somme des pourcentages est inférieure à 100% du fait des suppressions.

7. En moyenne, combien de temps restez-vous aux Archives ?

La somme des pourcentages est inférieure à 100% du fait des suppressions des non-réponses.

8. Depuis combien de temps fréquentez-vous les Archives ?

La somme des pourcentages est inférieure à 100% du fait des suppressions des non-réponses.

9. Etes-vous globalement satisfait des Archives sonores ?

La question est à réponse unique sur une échelle.

Les paramètres sont établis sur une notation de 1 (Insatisfait) à 3 (Très satisfait).

Les calculs sont effectués sans tenir compte des non-réponses.

La somme des pourcentages est inférieure à 100% du fait des suppressions.

10. Selon vous, sur quel aspect des améliorations seraient-elles nécessaires ?

La somme des pourcentages est inférieure à 100% du fait des suppressions des non-réponses.

Parmi `autres' sont notamment cités : « documentation chansons populaires anciennes (partitions ligne de chant et accompagnement piano) » « plus accessible- avec moins de sérieux et plus d'esprit », « l'éclairage », « plus de documents vidéos, plus de tourne-disques individuels » « une plus grande facilité d'accès aux documents », « casques propres ou possibilité d'avoir son propre casque » « certaines vidéos usagés ont un son défectueux », « des écrans télé vidéos dans des boxes plus confortables et plus isolés les uns des autres » « que l'abonnement soit moins cher » (par qqu qui n'emprunte que des livres) « la portion congrue des musique dites `du monde' », « aspect technique et nombre de postes », « informatisation complète (33t) et plus performante », « toilettes publiques » « aucun » « la lumière du plafond est trop directe dans les yeux ou trop forte », « matériel moderne de pointe », « qualité du matériel d'écoute et lecteur cd, platine tourne disque » « infrastructure : toilettes, eau et café à proximité », « plus de tourne disques en libre service »

CENTRE DE DOCUMENTATION

11. Quel type de document consultez-vous au Centre de documentation ?

Le nombre de citations est supérieur au nombre d'observations du fait de réponses multiples (6 au maximum).

12. Selon vous, sur quel aspect des améliorations seraient-elles nécessaires ?

La somme des pourcentages est inférieure à 100% du fait des suppressions des non-réponses

Parmi `autres' sont notamment cités :

« organisation plus précise aux partitions »

«  plus de présentoirs » « isoler les salles de lecture du bruit extérieur et de la musique de la salle de prêt. Prévoir des sanitaires » « accès aux `anciens' numéros des périodiques ou journaux »,

« prix des photocopies »

« équipement informatique », « plus de postes Internet », « postes internet plus nombreux et plus rapides (haut débit)

« pouvoir écouter sur place ce qui est en médiathèque de prêt quitte à le restituer si en demande de prêt, car le document serait signalé comme étant sur place en écoute et disponible en cas où »

« il y a beaucoup de magazines mensuels qui sont renouvelés très rarement : problème de gestion des abonnements »

« plus de magasines hard rock / métal »

« renouvellement de revues en attentes depuis plusieurs mois »,

13. Etes-vous satisfait du Centre de documentation ?

Moyenne = 2,34 Ecart-type = 0,51

La question est à réponse unique sur une échelle.

Les paramètres sont établis sur une notation de 1 (Insatisfait) à 3 (Très satisfait).

Les calculs sont effectués sans tenir compte des non-réponses.

La somme des pourcentages est inférieure à 100% du fait des suppressions.

MEDIATHEQUE DE PRET

14. Empruntez-vous des documents à la Médiathèque de prêt ?

La somme des pourcentages est inférieure à 100% du fait des suppressions des non-réponses.

15. Si oui, quel type de document empruntez-vous ?

Le nombre de citations est supérieur au nombre d'observations du fait de réponses multiples (4 au maximum).

IDENTIFICATION

16. Etes-vous...

17. Dans quelle tranche d'âge vous situez-vous ?

18. Etes-vous...

La somme des pourcentages est inférieure à 100% du fait des suppressions des non-réponses.

Parmi la catégorie `autres' sont cités :

« chercheur » x 2

« mélomane très éclairé »

« chef monteur »

« étudiant »

« journaliste » x 2

« informaticien »

« juriste fiscaliste »

« vendeur hifi »

« plasticienne »

« artiste multimédia, performance danse et installation sonore interactive »

« professionnel de la production musicale »

« agrégé sciences sociales doctorant en sociologie »

« scénariste »

« enseignant »

« chef projet marketing »

« auteur compositeur »

« chômeur »

« chanteuse »

« étudiante en danse contemporaine »

« animatrice en éveil musical dans les crèches de la région parisienne et centres culturels »

« danseuse » x 2

TRIS CROISES

Parmi les utilisateurs des archives, quel pourcentage fréquente le département de l'audiovisuel à la BNF.

Si oui, lesquels ?

LESQUELS

Nb. cit.

Fréq.

Autres bibliothèques du réseau de la Ville de Paris (Picpus, Beaugrenelle, Buffon...)

17

40,5%

Cité de la Musique (Médiathèque pédagogique, Centre de documentation du musée de la musique, Centre d'informations musicales)

10

23,8%

Département de la musique à la BNF

7

16,7%

Espace Son-Vidéo de la BPI

4

9,5%

Autres (précisez)

4

9,5%

Département de l'audiovisuel à la BNF

2

4,8%

Bibliothèque d'UFR de musicologie (Paris IV-Sorbonne / Paris VIII-St Denis)

2

4,8%

CDMC (Centre de documentation de la musique contemporaine)

1

2,4%

Bibliothèque Gustav Mahler

1

2,4%

Médiathèque Hector Berlioz (Conservatoire National Supérieur de Musique de Danse de Paris)

1

2,4%

TOTAL OBS.

42

 

Le nombre de citations est supérieur au nombre d'observations du fait de réponses multiples (10 au maximum).

Ce tableau est construit sur la strate de population 'Strate n° 3' contenant 42 observations et définie par le filtrage suivant :

SERVICES UTILISES = "Les Archives sonores"

TRI n°2 : Parmi les utilisateurs du centre de documentation musicale, quels sont ceux qui fréquentent le département musique de la BNF, L'UFR de Musicologie et la Médiathèque Hector Berlioz ?

LESQUELS

Nb. cit.

Fréq.

Autres bibliothèques du réseau de la Ville de Paris (Picpus, Beaugrenelle, Buffon...)

29

50,0%

Cité de la Musique (Médiathèque pédagogique, Centre de documentation du musée de la musique, Centre d'informations musicales)

15

25,9%

Département de la musique à la BNF

13

22,4%

Département de l'audiovisuel à la BNF

6

10,3%

Espace Son-Vidéo de la BPI

4

6,9%

Bibliothèque d'UFR de musicologie (Paris IV-Sorbonne / Paris VIII-St Denis)

4

6,9%

Autres (précisez)

4

6,9%

Médiathèque Hector Berlioz (Conservatoire National Supérieur de Musique de Danse de Paris)

3

5,2%

CDMC (Centre de documentation de la musique contemporaine)

1

1,7%

Bibliothèque Gustav Mahler

0

0,0%

TOTAL OBS.

58

 

Le nombre de citations est supérieur au nombre d'observations du fait de réponses multiples (10 au maximum).

Ce tableau est construit sur la strate de population 'Strate n° 4' contenant 58 observations et définie par le filtrage suivant :

SERVICES UTILISES = "Le Centre de documentation"

TRI n° 3 : Parmi les utilisateurs du prêt, quels sont ceux qui fréquentent l'espace son-vidéo de la BPI ? ?

Si oui, lesquels ?

LESQUELS

Nb. cit.

Fréq.

Autres bibliothèques du réseau de la Ville de Paris (Picpus, Beaugrenelle, Buffon...)

32

56,1%

Cité de la Musique (Médiathèque pédagogique, Centre de documentation du musée de la musique, Centre d'informations musicales)

8

14,0%

Département de la musique à la BNF

5

8,8%

Espace Son-Vidéo de la BPI

5

8,8%

Autres (précisez)

4

7,0%

Département de l'audiovisuel à la BNF

3

5,3%

Bibliothèque d'UFR de musicologie (Paris IV-Sorbonne / Paris VIII-St Denis)

3

5,3%

CDMC (Centre de documentation de la musique contemporaine)

1

1,8%

Médiathèque Hector Berlioz (Conservatoire National Supérieur de Musique de Danse de Paris)

1

1,8%

Bibliothèque Gustav Mahler

0

0,0%

TOTAL OBS.

57

 

Le nombre de citations est supérieur au nombre d'observations du fait de réponses multiples (10 au maximum).

Ce tableau est construit sur la strate de population 'Strate n° 5' contenant 57 observations et définie par le filtrage suivant :

SERVICES UTILISES = "La Médiathèque de prêt"

TRI n°4 Qui sont les personnes qui consultent des livres / revues en magasin au centre de documentation ?

Etes-vous ...

MUSICIEN

Nb. cit.

Fréq.

Musicien professionnel

8

27,6%

Musicien amateur

2

6,9%

Mélomane

5

17,2%

Etudiant ou professeur en musicologie

3

10,3%

Professionnel de l'audiovisuel

3

10,3%

Autre (précisez)

8

27,6%

TOTAL OBS.

29

100%

Ce tableau est construit sur la strate de population 'Strate n° 10' contenant 29 observations et définie par le filtrage suivant :

TYPE DOC = "Livres en magasin (sur demande)"

ou TYPE DOC = "Périodiques en magasin"

TRI n°5 : Quel type de document consultent les etudiants/enseignants en musicologie ?

Quel type de document consultez-vous au Centre de documentation ?

TYPE DOC

Nb. cit.

Fréq.

Ouvrages de référence en salle de lecture

6

85,7%

Périodiques en salle de lecture

5

71,4%

Partitions en feuillet (chanson française)

4

57,1%

Périodiques en magasin

3

42,9%

Livres en magasin (sur demande)

2

28,6%

Poste internet (dans un but de recherche documentaire uniquement)

2

28,6%

TOTAL OBS.

7

 

Le nombre de citations est supérieur au nombre d'observations du fait de réponses multiples (6 au maximum).

Ce tableau est construit sur la strate de population 'Strate n° 11' contenant 7 observations et définie par le filtrage suivant :

MUSICIEN = "Etudiant ou professeur en musicologie"

Notons que cette population fréquente d'autres établissements à 100 % et empruntent à 86 % des doc à la médiathèque de Prêt. Majoritairement féminine (57,1 %)

TRI N°6

Quel est le profil du public des archives sonores vis à vis de la musique ? (musicien professionnel, amateur, mélomane, prof audiovisuel ?)

Etes-vous ...

MUSICIEN

Nb. cit.

Fréq.

Musicien professionnel

10

23,8%

Musicien amateur

10

23,8%

Mélomane

6

14,3%

Etudiant ou professeur en musicologie

4

9,5%

Professionnel de l'audiovisuel

2

4,8%

Autre (précisez)

7

16,7%

TOTAL OBS.

42

 

Ce tableau est construit sur la strate de population 'Strate n° 12' contenant 42 observations et définie par le filtrage suivant :

SERVICES UTILISES = "Les Archives sonores"

Notons que cette population est composée à 61 , 9 % d'hommes et qu'ils empruntent à la discothèque à 70%

TRI N° 7

Quelle est la moyenne d'age des personnes fréquentant les archives sonores ?

Dans quelle tranche d'âge vous situez-vous ?

AGE

Nb. cit.

Fréq.

Moins de 25 ans

8

19,0%

De 25 à 45 ans

26

61,9%

De 46 à 60 ans

5

11,9%

Plus de 60 ans

3

7,1%

TOTAL OBS.

42

100%

Ce tableau est construit sur la strate de population 'Strate n° 13' contenant 42 observations et définie par le filtrage suivant :

SERVICES UTILISES = "Les Archives sonores"

Notons que les 61,9 % sont à mettre en corrélation avec les 100 % d'étudiants et enseignants en musico dans cette même tranche d'age.

TRI N° 7

Dans quelle tranche d'âge vous situez-vous ?

AGE

Nb. cit.

Fréq.

Moins de 25 ans

5

8,6%

De 25 à 45 ans

41

70,7%

De 46 à 60 ans

8

13,8%

Plus de 60 ans

4

6,9%

TOTAL OBS.

58

100%

Ce tableau est construit sur la strate de population 'Strate n° 14' contenant 58 observations et définie par le filtrage suivant :

SERVICES UTILISES = "Le Centre de documentation"

ENTRETIENS REALISES AU COURS DU STAGE

q Lundi 07 juin 2004 - Mardi 06 juillet : entretiens avec Gilles Pierret, conservateur, directeur de la Médiathèque musicale de Paris, 8 porte Saint-Eustache, 75001 Paris.

q Mercredi 16 juin 2004 : entretien avec Martine Parmentier, bibliothécaire, responsable du département de prêt à la Médiathèque musicale de Paris.

q Vendredi 18 juin 2004 : entretien avec Gilbert Morrison, responsable du Centre de documentation musicale à la Médiathèque musicale de Paris.

q Samedi 19 juin 2004 : entretien avec Alfred Caron, responsable du département des Archives sonores à la Médiathèque musicale de Paris.

q Mercredi 30 juin 2004 : Visite du Service Technique des Bibliothèques suivie d'un entretien avec Catherine Soubras, Bibliothécaire, Responsable du secteur Musique et Audiovisuel du Service Technique des Bibliothèques, 75011 Paris.

q Mardi 20 Juillet : Visite de la bibliothèque Picpus (pôle musical) suivie d'un entretien avec Cyrille Fierobe, conservateur, directeur de la bibliothèque Picpus, 75012 Paris.

q Jeudi 22 juillet : Visite de la bibliothèque Beaugrenelle (pôle musical) et entretien avec Jacques Boireau, conservateur responsable de la discothèque à la bibliothèque Beaugrenelle, 75015 Paris.

q Mardi 03 Août 2004 : Visite du service et entretien avec Michèle Barbara, responsable du département de la Documentation Musicale à Radio France, 116 avenue du président Kennedy, 75O16 Paris.

q Mardi 10 août 2004 : Visite du service et entretien avec Thierry Pons, responsable de la Discothèque centrale de Radio France. 75016 Paris.

ANNEXE N° 16

BIBLIOGRAPHIE

Ouvrages de référence :

Ø Musique en Bibliothèque. Sous la direction de Yves Alix et Gilles Pierret. Paris, Editions du Cercle de la Librairie, 2002.

Ø Les médiathèques musicales publiques : le modèle allemand. Marcel Marty. Villeurbanne : Editions de l'ENSSIB, 1997

Ø La médiathèque musicale publique : évolution d'un concept et perspectives d'avenir. Dominique Hausfater. Paris : AIBM, 1991.

Ø La place de la musique dans les bibliothèques publiques. Rapport : Mission d'étude confiée par la Direction des Bibliothèques, des Musées et de l'Information Scientifique et Technique et la Direction du livre. Gérard Herzhaft, 1986.

Ø Manuel du discothécaire. 2e éd. Revue et corrigée. Paris : Discothèque de France, 1978.

Ø Les pratiques culturelles des Français : enquête de 1997. Ministère de la Culture et de la Communication. Paris : la documentation française, 1998.

Annuaires et brochures :

Ø Annuaire 2004 des bibliothèques de la Ville de Paris. 8ème édition mars 2004. publication sous la direction de Jacques Van Dem Borghe. Mairie de Paris, Direction des affaires culturelles.

Ø Ressources documentaires à Paris : Musique, Paris, Observatoire permanent de la lecture publique à Paris, 2001.

Revues professionnelles :

Ø Bulletin des Bibliothèques de France, n° 2, 2004. Dossier Bibliothèques et proximité.

Article utilisé :

-Une familiarité distante : enquête sur le public des bibliothèques municipales parisienne spar Yves Alix et Stéphane Wahnich.

Ø Livre Hebdo, 23 janvier 2004. Article : Allez Alleray ! par Laurence Santanonios.

Ø Livre-Hebdo, 10 janvier 2003. Article : Le blues des bibliothécaires musicaux par Claire Nillu.

Ø Bulletin des Bibliothèques de France, n°2, 2002. Dossier Musiques.

Articles utilisés :

- Une cartographie des fonds musicaux en France par Dominique Hausfater.

- Avatars de la musique dans les bibliothèques : perspective historique par Michel Sineux.

- La place de la musique en bibliothèque publique par Christian Massault.

- La formation des bibliothécaires musicaux aujourd'hui par Alain Poirier.

- La Médiathèque musicale de Paris quinze ans après : expérience sans lendemain ou concept d'avenir par Gilles Pierret.

Ø Bulletin des Bibliothèques de France, n°2, 2001. Article intitulé : Les publics des bibliothèques musicales par Susanne Peters, Odile Riondet, Antonina Gutta, ...

Ø Ecouter Voir n°60 décembre 1996. Article Requiem pour la musique dans les bibliothèques par Clément Riot.

Presse:

Ø Le Parisien, mercredi 24 mars 2004. Article : Portrait-robot du lecteur de bibliothèque par Eric le Mitouard.

Ø Mission Capitale : Journal d'information et d'échanges des personnels de la ville de Paris. N°7 Juin 2004. Article `la bibliothèque des bibliothèques de la Ville'

* 1 Thomas Edison invente le cylindre en 1877 mais le microsillon apparaît en 1947.

* 2 Rapport annuel du Ministère de la Culture et de la communication pour l'année 2000.

* 3Association culturelle sans but lucratif créée en 1959 ayant pour but d'aider à la création et au fonctionnement du prêt public des disques dans les bibliothèques publiques, les comités d'entreprises, les maisons de la culture et autres associations.

* 4 La place de la musique dans les bibliothèques publiques. Rapport : Mission d'étude confiée par la Direction des Bibliothèques, des Musées et de l'Information Scientifique et Technique et la Direction du livre. Gérard Herzhaft, 1986.

* 5 La médiathèque musicale publique : évolution d'un concept et perspectives d'avenir. Dominique Hausfater. Paris : AIBM, 1991.

* 6 Claire Nillu, dans Livre-Hebdo, 10 janvier 2003. Article : Le blues des bibliothécaires musicaux.

* 7 Rebaptisée ainsi en 1996.

* 8 Gilles Pierret dans Musique en bibliothèque : Quelle offre pour quels publics ? in Musique en bibliothèque. Sous la direction de Yves Alix et Gilles Pierret. Paris, Editions du Cercle de la Librairie, 2002.

* 9 Pour le détail du budget de la MMP, on se réfèrera à l'annexe 2 Acquisitions, page 44.

* 10 De telles implantation perdurent comme en atteste la bibliothèque Louvre installée dans la mairie du 1er arrondissement, Château d'Eau dans la mairie du 10ème, Diderot dans une école dans le 12ème ou Isle Saint-Louis dans une ancienne salle de classe du 1er arrondissement.

* 11 Ce point sera largement développé dans le chapitre suivant Réseau : mode d'emploi.

* 12 Source : Annuaire 2004 des bibliothèques de la Ville de Paris, Mairie de paris, Direction des Affaires Culturelles.

* 13 Voir en annexe 6 le Plan de situation géographique des bibliothèques du réseau de la Ville de Paris, page 48.

* 14 OPAC = Online Public Access Catalog

* 15 Une familiarité distante : enquête sur le public des bibliothèques municipales parisiennes par Yves Alix et Stéphane Wahnich. In Bulletin des Bibliothèques de France, n° 2, 2004.

* 16 TCP/IP : Transport Control Protocol / Internet Protocol : protocole de communication permettant l'échange de données entre toutes les machines connectées à Internet.

* 17 Les annexes 2, 3, 4, 5, 7 et 8 sont issues du rapport annuel de la Mission évaluation et prospectives.

* 18 Selon Catherine Soubras, Responsable du secteur Musique et Audiovisuel du Service Technique des Bibliothèques, rencontrée pour un entretien le 30 juin 2004.

* 19 Aline Girard-Billon, in Mission Capitale : Journal d'information et d'échanges des personnels de la ville de Paris. N°7, Juin 2004. Article La bibliothèque des bibliothèques de la Ville.

* 20 Compte-tenu du volume qu'elles représentent, (150 pages) les listes ne figurent pas en annexe, elles peuvent néanmoins vous être communiquées sur demande.

* 21 Titre emprunté à Gilles Pierret

* 22 In Music Reference Services Quarterly, vol. 3, n° 3, 1995, p.3-14

* 23 Les publics des bibliothèques musicales par Susanne Peters, Odile Riondet, Antonina Gutta, in Bulletin des Bibliothèques de France, n°2, 2001

* 24 CDMC = Centre de Documentation de la Musique Contemporaine

* 25 La médiathèque musicale publique : évolution d'un concept et perspectives d'avenir. Dominique Hausfater. Paris : AIBM, 1991.

* 26 Les publics des bibliothèques musicales par Susanne Peters, Odile Riondet, Antonina Gutta in Bulletin des Bibliothèques de France, n°2, 2001.

* 27 Voir à ce sujet l'article de Clément Riot : Requiem pour la musique dans les bibliothèques in Ecouter Voir n°60 décembre 1996.

* 28 Olivier Donnat, Les pratiques culturelles de Français, Paris, La Documentation française, 1998.

* 29 In Bulletin des Bibliothèques de France, n°2, 2002

* 30 In Musique en bibliothèque. Sous la direction de Yves Alix et Gilles Pierret. Paris, Editions du Cercle de la Librairie, 2002.

* 31 Le 15ème arrondissement compte 225 500 habitants, soit 11 % de la population de Paris. (recensement de 1999)

* 32 La situation globale de cet arrondissement est en nette amélioration depuis ces deux dernières années.

* 33 Genre également appelé musiques du monde

* 34 Gilles Pierret in Bulletin des Bibliothèques de France, n°2, 2002

* 35 Les collections patrimoniales et les lieux ressources par Bertrand Bonnieux, Responsable du département de l'Audiovisuel de la BNF in Musique en Bibliothèque. Sous la direction de Yves Alix et Gilles Pierret. Paris, Editions du Cercle de la Librairie, 2002.

* 36 Gilles Pierret in La Médiathèque musicale de Paris quinze ans après : expérience sans lendemain ou concept d'avenir in Bulletin des Bibliothèques de France, n°2, 2002

* 37 Voir le compte-rendu en annexe 9, page 51.

* 38 Source : Archives Bilan 2003, document interne

* 39 In Portrait-robot du lecteur de bibliothèque, article dans Le Parisien du mercredi 24 mars 2004 par Eric le Mitouard.

* 40Gilles Pierret dans La Médiathèque musicale de Paris quinze ans après : expérience sans lendemain ou concept d'avenir in Bulletin des Bibliothèques de France, n°2, 2002

* 41 Cité dans Le blues des bibliothécaires musicaux par Claire Nillu in Livre-Hebdo du 10 janvier 2003.

* 42 Les Médiathèques musicales publiques : le modèle allemand. Marty, Marcel. Villeurbanne : Editions de l'ENSSIB, 1997.

* 43 CAFB = Certificat d'Aptitude aux Fonctions de Bibliothécaire

* 44 CFCB = Centre de Formation au Carrières des Bibliothèques

* 45 INTD = Institut National des Techniques Documentaires.

* 46 Une opportunité à saisir pour les IUT désireux d'ajouter un atout de taille à leur formation...

* 47 Association organisant des stages de culture musicale onéreux pour les professionnels de la musique, voir plaquette d'information en annexe 10, page 52.

* 48 AIBM = Association Internationale des Bibliothécaires Musicaux.

* 49 ENSSIB = Ecole Nationale Supérieur des Sciences de l'Information et des Bibliothèques

* 50 Voir la photo du calicot indiquant la MMP dans la Place Carrée du Forum des Halles en annexe 1, page 43.

* 51 Une familiarité distante : enquête sur le public des bibliothèque municipales parisiennes par Yves Alix et Stéphane Wahnich in Bulletin des Bibliothèques de France, n° 2, 2004.

* 52 Les publics des bibliothèques musicales in Bulletin des Bibliothèques de France, n°2, 2001 par Susanne Peters, Odile Riondet, Antonina Gutta, ...

* 53 Digital Versatile Disc et Super Audio CD, nouveaux formats développés par Sony et Philips en 2000.






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