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Quels sont les obstacles à la professionnalisation d'un club de basket-ball amateur ?

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par Nicolas MATHIEU
Université Paris XII - Licence STAPS Management du Sport 2008
  

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3. Les obstacles à la professionnalisation d'un club de basket-ball amateur

La professionnalisation des associations sportives est un profond bouleversement des logiques traditionnelles du fonctionnement associatif sportif. Le mouvement sportif dans son ensemble tend à résister à ce processus et le secteur sportif plus qu'un autre doit tenir compte de l'organisation traditionnelle des clubs et de la place du bénévolat. Le club va également devoir contourner les traditions sociales liées à l'organisation sportive et l'économie souterraine que constitue l'amateurisme « marron ». Le rôle trop important que joue les collectivités territoriales dans les budgets des associations sportives est un autre obstacle se dressant face à la professionnalisation des associations sportives. Ces obstacles se rajoutent à tous ceux spécifiques à l'environnement propre d'une association, pour les clubs franciliens les difficultés sont nombreuses et nous les étudierons précisément dans cette partie.

3.1. L'éthique associative

3.1.1. Les vertus de Pierre de Coubertin

Le mouvement sportif français a longtemps été guidé par la vision olympique de l'amateurisme. Une vision française largement influencée par l'un des hommes fort des sports modernes, le Baron Pierre de Coubertin. Le Baron prônait une pratique des sports par les classes sociales les plus aisées, une pratique axée sur le loisir. Les années 1890-1990 ont amené un mouvement de sportivisation qui va à l'encontre du célèbre énoncé de Pierre de Coubertin, l'essentiel n'est plus seulement de participer aux compétitions sportives mais bel et bien de les gagner.

Ces propos sont confirmés par Gildas LOIRAND49(*) qui explique que « le sport s'affirme aujourd'hui de plus en plus comme sport. Pour reprendre l'expression de BOURDIEU, il se replie sur son propre «nomos», sur sa propre « loi fondamentale » qui n'est autre, en définitive, que la victoire en compétition. Et ceci au détriment d'autres types de fonctions. Même si c'est seulement pour assurer le maintien des subventions publiques, ces fonctions sociales et éducatives restent publiquement proclamées comme relevant de l'essence du sport et de l'activité des clubs. L'essence du sport ne serait donc plus la recherche de loisir mais la recherche de la performance.

Une recherche de la performance qui a poussé les institutions à reconnaître et a organisé le professionnalisme du football en 1932, du basket en 1985 et du rugby en 1995.50(*) Bien que ces pratiques soit organisées depuis longtemps, la vision du sport par Pierre de Coubertin continue de vivre dans l'esprit des « amoureux » du sport « pur ». Pour certains, professionnalisme signifie dopage, tricherie et malversations financières. Les défenseurs de l'amateurisme trouvaient dans le rugby un dernier renfort contre l'envahissement des pros et donc de l'argent dans le monde du sport. Mais, même pour les amoureux du rugby, tel Michel POUSSE51(*), amateurisme rime avec sélection sociale. Et malgré son plaidoyer pour le retour aux valeurs de l'amateurisme, il avoue qu' « il y a impossibilité pour tout sport amateur de devenir démocratique. »

Car l'amateurisme du sportif, comme celui de l'artiste, relève du passé. Relève d'un temps ou seuls les plus oisifs pouvaient se permettre une activité sans but lucratif. De cette période qui précéda la révolution industrielle, les plus riches ont pu se détacher de la masse des travailleurs. Michel POUSSE52(*) décrit le sport amateur comme « nécessitant l'aisance financière et c'est la son talon d'Achille. Le professionnalisme permet d'accéder à cette aisance financière mais en contre partie son idéal n'a plus rien à voir avec celui des amateurs.» Un idéal amateur qui est toujours présent dans l'esprit des dirigeants et amoureux du sport en France. Il représente donc un obstacle car l'idéal professionnel lui est opposé « le professionnel est soumis aux lois du marché. L'éthique sportive ne le concerne plus, il devient produit de consommation ».53(*)

Le danger viendrait donc d'un certain désamour de ses dirigeants, de ses bénévoles ou de ses supporters quant à une certaine renonciation des valeurs du sport français que représente parfaitement l'adage prêté à Pierre de Coubertin « L'important, c'est de participer ».

* 49 LOIRAND Gildas, Le bénévolat sportif : les ambiguïtés d'un engagement, Paris, L'Harmattan, 2000.

* 50 AUGUSTIN Jean-Pierre, Le sport et ses métiers : nouvelles pratiques et enjeux d'une professionnalisation, Paris, la Découverte, 2003.

* 51 POUSSE Michel, Rugby : Les enjeux de la métamorphose, p9, Paris, L'Harmattan, 2001.

* 52 Ibidem

* 53 Ibidem

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