WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Les enjeux de la coopération sino-africaine

( Télécharger le fichier original )
par Awuve Koffi Afetogbo AZILAN
Ecole Nationale d'Administration du Togo - Diplome de Cycle III de l'ENA, Option Diplomatie 2008
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Paragraphe II : L'accompagnement de l'Afrique par la Chine dans son processus de développement

La Chine a réussi son pari de sortir du sous-développement pour faire de son économie l'une des plus dynamiques du monde. Ayant fait cette expérience, elle pourrait valablement aider l'Afrique dans son processus de développement à travers le renforcement de son soutien à l'industrialisation du continent noir (A) et de sa coopération dans le domaine agricole (B).

A- Le renforcement du soutien de la Chine à l'industrialisation de l'Afrique

Le sommet sur la coopération sino-africaine des 4 et 5 novembre 2006 a débouché sur deux textes d'une importance capitale. D'abord, la Déclaration de Beijing et le Plan d'Action de Beijing101(*). Ce dernier définit avec précision les principaux domaines dans lesquels la coopération va se renforcer pour les trois ans à venir (2007-2009). Parmi ceux-ci, figure la coopération dans le domaine des sciences et technologies, ainsi que de l'informatique102(*). Les deux parties se sont engagées à développer leur coopération en matière d'application des acquis scientifiques et technologiques et de transfert du savoir. La Chine s'est particulièrement engagée à organiser, en faveur des pays africains, des stages de formations sur les techniques pratiques, à lancer des programmes de démonstration de technologies et surtout à aider les pays africains à augmenter leur potentiel industriel.

Pour éviter que les deux parties ne fassent litière de ses beaux engagements, des mécanismes de suivi103(*) ont été mis en oeuvre pour veiller à l'application de ces mesures. Avec cette volonté affirmée de part et d'autre, l'on peut raisonnablement avancer que la Chine entend accompagner l'Afrique sur la voie de l'industrialisation.

D'ores et déjà, on peut se féliciter de quelques expériences réussies : en 2007, la Chine a procédé au lancement d'un satellite de communication au profit du Nigeria. Certains investisseurs africains ont mis sur pied avec succès des industries en Chine104(*). Ayant réussi en Chine, ils vont ramener en Afrique les expériences acquises.

Par ailleurs, avec la hausse du prix du carburant et l'augmentation du coût des transports y consécutive, la Chine sera obligée, pour réduire les coûts de productions, de construire en Afrique les industries pour transformer sur place les matières premières. Les constructeurs chinois d'appareils électroménagers Shinco, Haier ou Hisense ont ainsi conçu de nouveaux plans de développement en Afrique, passant de la simple exportation de produits finis à l'établissement des usines de production sur le continent105(*).

Sur ce fleuron industriel naissant, viendront se greffer d'autres industries, vecteurs du développement et du renforcement du partenariat sino-africain dans le domaine agricole.

B- Le renforcement de la coopération sino-africaine dans le domaine agricole

Que ce soit dans le Plan d'Action d'Addis-Abeba106(*) ou dans le Plan d'Action de Beijing adopté lors du 3ème sommet du forum sur la coopération sino-africaine de novembre 2006, un accent particulier a toujours été mis sur le renforcement de la coopération agricole.

L'agriculture a une place très importante dans le développement économique et le progrès social de tous les pays. Les dirigeants africains et chinois semblent l'avoir compris, même si les initiatives des premiers en la matière ne sont pas encourageantes. Le point 3. 1 de la déclaration de Beijing est entièrement consacré à la coopération dans le domaine agricole. Les deux parties y ont souligné « le rôle important de l'agriculture dans leurs économies respectives », estimant que le renforcement de leur coopération agricole « contribue à l'élimination de la pauvreté...et à la garantie de la sécurité alimentaire ».

Il est à noter que dans le domaine agricole, la Chine a fait des avancées considérables dont l'Afrique peut s'inspirer : une réforme agraire réussie, la révolution verte, des avancées scientifiques et technologiques en matière de production céréalière, de l'élevage, de l'irrigation, de la pêche, de la mécanisation et de la transformation des produits. Cette avancée de la Chine contraste nettement avec la situation en Afrique où l'on utilise encore des outils aratoires qui n'ont connu aucune amélioration depuis des siècles, où l'autosuffisance alimentaire ne relève que de l'ordre du discours107(*) et où les politiques agricoles nationales laissent à désirer.

Consciente de cette situation, la Chine s'est engagée à envoyer en Afrique 100 experts agronomes de niveau supérieur et à y créer 10 centres pilotes caractéristiques des technologies agricoles, à encourager les entreprises chinoises à augmenter leurs investissements dans le secteur agricole en Afrique à travers la construction d'infrastructures agricoles, à renforcer la coopération avec les pays africains dans le cadre du programme spécial pour la sécurité alimentaire de la FAO108(*), etc.

Toutefois, il y a lieu de relever que cette offre chinoise ne saurait à elle seule suffire pour rattraper le grand retard accusé par l'Afrique en matière d'agriculture sans une réelle volonté politique des dirigeants africains de faire de ce secteur un véritable moteur du développement. Avec la conjoncture actuelle de hausse quasi exponentielle du prix des denrées alimentaires, l'adoption de politiques hardies en matière d'agriculture n'est plus une option, c'est une nécessité et tout laisse croire que les pays africains joueront à fond la carte chinoise pour mettre leur agriculture sur l'orbite de la modernisation.

En vérité, il ne s'agit là que d'une infime partie des grands défis que l'Afrique doit nécessairement relever afin de tirer un maximum d'avantages de sa coopération avec la Chine.

* 101 Voir le document intitulé Sommet de Beijing du forum sur la coopération sino-africaine : documents et discours, Ed. des Affaires mondiales, Pékin 2006, Volume III, p. 79-116.

* 102 Voir point 3.7 de la Déclaration de Beijing du Forum sur la coopération sino-africaine

* 103 Il faut citer entre autres, les conférences ministérielles, les réunions des hauts fonctionnaires, les commissions mixtes paritaires, etc.

* 104 Par exemple SABMILLER, une société sud-africaine qui a acheté la Resource Snow Breweries Ltd est le plus grand vendeur de bière en Chine, avec 15% du marché ; la Bateman Engineered Technologies qui s'occupe d'équipements spécialisés pour minéraux, ciment, charbon, fer et acier ainsi que de la machinerie industrielle lourde. Voir CHINAFRIQUE, n° 5, Vol.2, mai 2007, pp. 6 et 7.

* 105 La Jiangsu Shinco electronics group a commencé par fabriquer depuis 2007 des climatiseurs au Nigeria.

* 106 Ce plan a été adopté lors du 2ème sommet du forum sur la coopération sino- africaine, des 15 et 16 décembre 2003.

* 107 Alors que les conditions naturelles y sont très favorables à l'agriculture.

* 108 Voir le plan d'action de Beijing, point 3. 1. 3.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault