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Les enjeux de la coopération sino-africaine

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par Awuve Koffi Afetogbo AZILAN
Ecole Nationale d'Administration du Togo - Diplome de Cycle III de l'ENA, Option Diplomatie 2008
  

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Paragraphe II- Une coopération en constante évolution

La présence croissante de la Chine en Afrique ne passe plus inaperçue : des articles manufacturés à bas prix aux marchés de travaux publics raflés par les entreprises chinoises sans oublier l'effectif croissant de Chinois vivant en Afrique, tout est là, pour indiquer que les relations sino-africaines sont rentrées dans une nouvelle phase très dynamique. Cette constante évolution se constate dans plusieurs domaines dont entre autres les domaines politique et diplomatique d'une part (A), et commercial d'autre part (B).

A- Sur le plan politique et diplomatique

Les relations sino-africaines sont passées du bilatéralisme au multilatéralisme. A ses origines, la coopération sino-africaine était caractérisée par des liens que la Chine entretenait avec chacun des pays africains. A l'aube du 21e siècle, ces relations ont pris une nouvelle nature. En effet, depuis le premier sommet de la coopération sino-africaine, la politique africaine de la Chine s'inscrit désormais dans une logique multilatérale, étant entendue qu'elle se définit par rapport au continent africain dans l'ensemble et non plus par rapport aux Etats pris individuellement. Les trois sommets du Forum pour la coopération sino-africaine29(*) traduisent ce multilatéralisme car ils constituent des occasions pour les deux partenaires de définir de nouvelles priorités pour leur coopération, de convenir des nouveaux objectifs à atteindre et d'arrêter de nouvelles orientations.

Comme le souligne si bien Adama Gaye, « en créant en concertation avec les pays africains le Forum sur la Coopération Sino-africaine, la Chine a ainsi voulu prendre en compte les mutations qui, dans son analyse, invitaient à aller au-delà des mécanismes classiques d'une coopération longtemps articulée autour du bilatéral ».

L'évolution de la coopération sino-africaine se manifeste également par les visites de haut niveau. C'est à partir de 1995 que le ballet des visites chinoises a pris son véritable envol avec le voyage en Afrique du Premier ministre Li Pong, du Président du comité de l'Assemblée Nationale Qiao Shi, des trois vice-Premiers ministres Zhu Ronggi, Qian Qichen et Li Lanquin. En 1996 le Président de RPC se rend en visite officielle dans 6 pays d 'Afrique.

Par ailleurs, il est d'usage, depuis dix-sept ans, que le chef de la diplomatie chinoise effectue une tournée en Afrique au début de chaque année.

Pour sa part, le Président Hu, depuis son accession au pouvoir en 2003, multiplie les voyages en direction du continent. Après sa visite africaine en janvier 2004(Egypte, Algérie), il a séjourné en avril au Maroc, au Nigeria et au Kenya. En janvier 2005, il a fait une tournée dans 10 pays africains. Ce ballet diplomatique s'est poursuivi au même rythme en 2006 et 2007.

Il faut dire que pendant ce temps, de nombreux dirigeants africains se sont également rendus en Chine.

Ce dynamisme des relations diplomatiques a eu pour résultat un accroissement considérable du volume des échanges commerciaux entre l'Afrique et son partenaire.

B- Sur le plan commercial

Depuis une décennie, la Chine et l'Afrique ont resserré leurs liens politiques et ont développé rapidement leurs rapports économiques et commerciaux. Elles entretiennent désormais une coopération fructueuse. Ce réchauffement de la coopération entre la Chine et l'Afrique se mesure à l'aune des données chiffrées relatives aux échanges commerciaux entre les deux partenaires. La Chine et l'Afrique ont connu une courbe ascendante en termes de densité et de qualité des échanges économiques.

En effet, ne dépassant pas 10 milliards de dollars US en 2000, ils atteignaient 40 milliards de dollars en 2005 puis 55 milliards en 2006 et l'objectif de 100 milliards de dollars en 2010 pourrait être atteint, selon Wen Jiabao, Premier ministre chinois30(*). Certes, l'Afrique ne représente que 2,3 % des exportations de la Chine et 2 % de ses importations mais la réalité est que ces chiffres sont en constante évolution. Le nombre croissant de Chinois vivant en Afrique et le foisonnement des produits chinois sur les marchés africains ne sont que la partie visible d'un changement qui s'opère en profondeur dans la coopération sino-africaine.

L'Afrique pour la Chine est un marché immense (environ 900 millions de consommateurs potentiels), ouvert sans contraintes aux produits chinois de grande consommation dont la piètre qualité est compensée par un coût adapté au pouvoir d'achat des populations africaines, contrairement aux produits manufacturés en occident qui, s'ils répondent aux normes internationales en vigueur en matière de production, sont souvent largement au dessus de la bourse de l'Africain moyen.

Pour l'Afrique, la Chine constitue une nouvelle destination pour les matières premières dont la hausse des coûts est liée à la forte demande de l'économie chinoise. Aujourd'hui, la Chine figure parmi les premiers partenaires commerciaux de nombreux pays africains31(*).

Par ailleurs, depuis le 1er juillet 2007, 450 catégories de produits en provenance de 26 pays africains bénéficient du tarif douanier zéro pour leur entrée en Chine.

Puisant son principal fondement dans l'histoire, mue par une solidarité tiers mondiste, la coopération sino-africaine connaît de nos jours une évolution fulgurante qui la place au coeur d'importants enjeux stratégiques. Chacun des partenaires de cette coopération a ses motivations propres et met en oeuvre des moyens variés pour la rendre rentable.

* 29 Le premier à lieu du 10 au 12 Octobre 2000, le second du 25 au 26 novembre 2003 et le dernier s'est tenu du 4 au 5 novembre 2006.

* 30 Jeune Afrique l'Intelligent n° 2392 du 12 au 18 novembre 2006, p. 47.

* 31 Voir annexe n° 4: tableaux des principaux partenaires de la Chine en Afrique.

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