WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Les enjeux de la stratégie Web dans la communication des Associations Humanitaires

( Télécharger le fichier original )
par Cyrille LE FLOCH et Joel MOLL
Université Lyon 2 Lumière - Bron - Licence Professionnelle en Communication Electronique des organisations et collectivités territoriales 2007
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Partie 2

Internet :

« Devenir Média »

Les enjeux de la stratégie Web dans la communication des Associations Humanitaires

Pour comprendre les enjeux et la fonction d'Internet, intéressons nous d'abord sur ce qu'est un média avec les différents médias existants, puis nous étudierons à «l'hypermédia» qu'est Internet.

I - Medium, media

A - le milieu

Medium, en latin, c'est le milieu, le centre.

C'est donc ce qui «est entre»... Ce qui est entre nous et vous. Tout être vivant vit dans un «milieu» qu'il organise en fonction de son système nerveux. Et nous-mêmes, nous sommes évidemment très loin de pouvoir nous représenter le centième ou même le millième ou le millionième des interactions qui définissent ce que nous appelons notre «milieu» et notre relation à ce milieu...

Mais laissons là la biosphère et l'écologie du vivant pour nous centrer sur l'idéosphère, sur la sphère de nos idées dont les médias, précisément, sont le milieu. Car les médias sont le milieu de nos idées. Les médias, ce sont le milieu dans lequel circulent nos idées, et ce sont aussi les moyens par lesquels elles circulent.

Pour exister pour autrui (et sans doute aussi pour nous-mêmes), nos idées ont besoin d'un médium, milieu et moyen. Nos idées ont d'abord besoin de la parole, intérieure ou extérieure (un aphasique a-t-il encore les idées qu'il ne peut exprimer?). Pour que ces idées demeurent, elles doivent être mémorisées : dans un premier temps ce seront les longs apprentissages oraux des sociétés «sans écriture», assortis des moyens mnémotechniques de la versification, du rythme, etc. Puis, l'écriture est découverte et permettra à l'homme de remplir cette fonction de stockage de l'information, qui libérera de la présence d'un interlocuteur, mais aussi de décontextualisation (permettre de couper l'énoncer de son énonciateur). D'après Sir John Goody, l'écriture entraîne un travail critique qui permet de distinguer, d'analyser, comme la vue par rapport à l'ouie, cela oblige l'homme à la réflexion théorique 1.

« Ecrire c'est (RE) construire un monde » 2.

B - Les 3 âges des média

Le premier âge des médias, Régis Debray 3 le nomme, logosphère: «L'Âge théologique». Et il explique cela par:

« L'écriture est de Dieu:

Dieu dicte, l'homme note et dicte à son tour. On lit avec les lèvres, et en groupe. Les grandes religions fixent par l'écrit une révélation orale. La Bible dit tout sur tout. Le Coran aussi. D'où la sainteté du Langage et la toute puissance théologique de la parole (...) L'esprit humain n'invente pas. Il transmet une vérité reçue » 3.

1

2

: Sir John Goody, «The domestication of the savage mind», Cambridge University Press, 1977, 192p.

: William Spano, maître de conférence à l'université Lyon 2 Lumière, France (69), responsable de la Licence Professionnelle Communication électronique.

3 : Régis Debray, «Cours de médiologie générale», Edition Gallimard, Paris, 1991, 395p.

Ensuite vient le deuxième âge, avec l'invention de l'imprimerie, la graphosphère:

« Subordination de l'image au texte, apparition de l'auteur (et de l'artiste) comme garant de la vérité, abondance des références écrites, liberté d'invention. On lit avec les yeux » 1.

Enfin l'électron « fait descendre le livre de son piédestal symbolique » 1 et c'est la vidéosphère : « Le visible y fait autorité, en contraste avec l'omnipotence antérieurement reconnue aux grands Invisibles (Dieu, l'Histoire ou la Raison) » 1.

Ces «trois états» se succèdent au cours de l'histoire des hommes, l'un (ou l'une) ne remplace jamais l'autre, ne détruit jamais l'autre: elles s'emboîtent.

« Il y avait 900 documents dans les archives de Charles V et il y en a à peu près 11.000.000 à la Bibliothèque Nationale. Ce n'est plus la même bibliothèque, mais les 900, ou leurs copies, sont toujours en stock. (...) Les écosystèmes s'emboîtent dans la culture comme ils le font dans la nature; et chaque médiasphère est elle-même l'emboîtement des sphères précédentes, imbriquées les unes dans les autres, avec des parties vivantes et des parties survivantes. (...) Les médiasphères ne se succèdent pas en se chassant l'une l'autre, et pourtant chacune a son unité propre, sa personnalité. (...) Le cinéma n'a pas tué le théâtre, l'avion n'a pas tué le train, ni la télé et le journal. Ni le fax à la carte postale de nos grand-mères. (...) Ajoutons que l'informatique ne nous a pas enlevé nos stylos, ni la bicyclette à nos coureurs à pied. Toute la question est de savoir si les propriétés de chaque mode de transmission, les pratiques et les rôles sociaux qu'ils supportent restent les mêmes, après chaque mutation. Notre-Dame est toujours au coeur de Paris (et sans doute plus visible, mieux dégagée qu'au 15ème siècle). Mais elle n'est plus dans le coeur des Parisiens » 1.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard