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La difficile percée d'une modèle alternatif dans les rapports Nord-Sud: Le cas de Songha

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par Sophie Lavigne
Université du Québec à Montréal - Maîtrise 2005
  

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6.2 Les enjeux des partenariats

Depuis les années 50, il existe du développement par programmes et plus encore durant les années 80 avec les programmes d'ajustements structurels. Tous ces plans de développement sont pensés par le Nord ou par les bailleurs de fonds internationaux. Le rapport de pouvoir qui s'est établi alors, ne permettait pas la négociation ou la discussion sur les besoins réels des populations. Jusqu'à aujourd'hui, la Réserve fédérale américaine, le FMI et la Banque Mondiale favorisent des politiques de commerce et d'investissement orientées vers l'extérieur avec une inflation basse, des budgets équilibrés, des taux de change bas, la privatisation, la déréglementation et une protection accrue de la propriété privée (Sogge, 2003). De telles politiques ne favorisent pas l'essor des communautés locales, mais plutôt celle d'une économie mondialisée. Les modèles alternatifs de développement comme Songhaï n'approuvent pas cette façon de faire, car ils ne sont pas impliqués dans l'élaboration de ces plans de développement.

On donne aux Africains des programmes fabriqués à Ottawa, fabriqués à Washington, à Paris. On dit voilà, c'est la politique du gouvernement français pendant cinq ans. C'est comme un docteur qui reste chez vous et prescrit des médicaments et il te dit « Toi tu es malade, c'est cela ta maladie et il faut prendre les médicaments ». Mais il faut qu'il fasse le diagnostic, qu'il te pose des questions, qu'il observe et qu'il dise si c'est vraiment cela :  «Je pense que c'est une maladie, est-ce vraiment cela ? ». Alors, oui, on donne notre accord et on peut commencer les traitements. Je ne veux pas qu'on dise ça marche, ça ne marche pas (Entrevue Nzamujo, 2004).

Il faut repenser les façons de faire, il faut que la discussion soit au coeur des accords et qu'elle favorise une ouverture, mais surtout un partage des risques. Il faut que les partenariats soient évalués de part et d'autre, que les résultats soient attendus chez le bailleur de fonds autant que chez le bénéficiaire de fonds.

D'abord, ça vient de loin. Les gens ne sont pas encore convertis que ce soit chez les Africains, les Américains, les Européens il y en a toujours qui font le développement sans comprendre, sans que ce soit en multipartenariats. Donc, il faut qu'on change ça et qu'on discute. Les gens ne commencent pas à crier : « Voilà si vous êtes dans la coopération canadienne, les projets ne marchent pas et est ce que le risque sera partagé ?Au lieu de faire encore de la promotion pour les Africains, est-ce que la Banque Mondiale partagera le risque ? L'Afrique depuis des années ne se développe pas, ça ne marche pas, comment peut-on faire pour que cela commence à marcher, pour que les Africains et les partenaires américains, européens et canadiens disent: « Moi, je suis chef de projet canadien, et ça n'a pas marché et mon salaire va être coupé ». Que cela marche ou non, ce chef est tout de même promu... Donc nous à Songhaï c'est pour continuer ce genre de travail avec nos partenaires, dans un partenariat mûr (Entrevue Nzamujo, 2004).

Le dialogue entre les partenaires doit s'affranchir du jeu de pouvoir et se donner des garanties de réussite en partageant les risques. Un partenariat mûr partage les mêmes préoccupations face au développement et mobilise les ressources de chacun pour y arriver.

6.2.1 Les enjeux des multipartenariats

Songhaï a diversifié ses partenaires par souci d'ouverture sur le monde, mais aussi pour maximiser ses expertises. D'ailleurs, certains partenaires de Songhaï sont payés par le Centre pour leurs connaissances.

D'abord, par souci d'avoir des idées différentes. Des multipartenariats ce n'est pas financier. Beaucoup de nos partenaires sont des partenaires techniques qui viennent porter un coup de main. La semaine passée il y avait des électriciens du monde. Un électricien de France est venu ici et on a fait un partenariat. Il va nous aider à monter notre capacité d'électricité et en échange on paie les billets d'avion, on paie la consultation, on paie ça (Entrevue Nzamujo, 2004).

Ce qui compte dans les partenariats de toutes sortes c'est de s'adjoindre des forces et des connaissances afin de mener à terme un projet qui portera fruit à la communauté, aux localités et au pays.

Il faut donc que les visions du développement des uns et des autres puissent s'accorder sur certains points centraux et que la confiance s'établisse à l'intérieur de cadres qui ont été choisis par les partenaires. Les résultats et leurs analyses sont le produit du partenariat et permettent d'en mesurer la santé. L'investissement en temps, en argent, en idées se fait de part et d'autre avec le partage du risque. Et c'est peut-être ce dernier élément dont on peut présumer le déficit dans les partenariats à l'heure actuelle. Les fonctionnaires des organisations sont-ils sanctionnés lorsque qu'ils bâclent leur travail? Les programmes sectoriels du Nord ont-ils été revus et corrigés par le Sud ? Quelles sortes de liens sont entretenus entre le Nord et le Sud ? Voilà certainement des questions essentielles auxquelles les organisations du Nord devront répondre afin de développer un partenariat fructueux entre le Nord et le Sud.

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