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La difficile percée d'une modèle alternatif dans les rapports Nord-Sud: Le cas de Songha

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par Sophie Lavigne
Université du Québec à Montréal - Maîtrise 2005
  

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7.1.2 Les technologies comme apport important dans l'édification de la « troisième voie ».

USAID s'entend rapidement avec Songhaï sur le point du transfert de savoir-faire et des technologies afin de pérenniser le projet.

As Bernard Taillefer said: "The urgency for creating employment is not a new idea and even though it is often proposed by the theoreticians of development there is little or nothing to show for it." At the base of this problem there is a gap between knowing and doing or a "Knowing-Doing Gap". ln other words. the problem is not with knowing, but in the failure to translate this knowledge into action. The Songhai comprehensive program intends to cormont this paradox in the educational system in Benin today. We intend to develop processes by which knowledge can be tumed into action and consequently the creation of wealth. Therefore, Songhai envisions an expansion of its activities to accelerate the socio-economic changes necessary (Centre Songhaï-USAID, 2002).

Le transfert du savoir-faire et des technologies est un enjeu à ne pas négliger. En ce qui concerne les technologies, elles permettent de combler le retard, mais aussi de faciliter les télécommunications et les travaux liés à la transformation. Un grand débat se retrouve au coeur du transfert de technologie parce qu'on a créé une catégorie de « technologie appropriée » qui s'appuie sur la conclusion de l'incompatibilité fréquente des technologies vendues, aux besoins du pays demandeur. Cette alternative propose de tenir compte des capacités techniques du pays acheteur. Cette thèse a été critiquée par Arghiri Emmanuel7(*) qui soutient que cette « technologie appropriée » est une technologie appauvrie qui ne fait qu'accroître le retard et la dépendance des pays sous-développés. Le débat est lancé mais le transfert de cette technologie dite « appropriée », qu'elle soit simplement imitée ou qu'elle serve à innover, demeure important et sert à dynamiser les rapports Nord-Sud. 

Transférer: innover ou imiter ? Cette vision du transfert se trouve confirmée par l'évolution des politiques des multinationales. Alors que dans les années 60-80, les « transféreurs » laissaient peu d'opportunités aux acquéreurs pour redéfinir les modalités techniques et organisationnelles du transfert, « depuis quelques années, les firmes multinationales ont choisi de susciter l'initiative de leurs partenaires ». Les ingénieurs et techniciens locaux sont devenus des interlocuteurs valables, tant il est vrai que leur capacité de négociation a progressé ainsi que leur capacité technique. Lors des rencontres, de nombreux problèmes sont abordés et résolus conjointement, permettant ainsi une plus grande créativité et une meilleure intégration des réa1ités locales au sein du transfert. Nous retrouvons là aussi les concepts de base de l'innovation (L'Aigle de Songhaï, transfert, 2001, no 45).

Les pays du Sud, où des projets tels que Songhaï se développent, ont acquis des expertises en matière de technologie et deviennent alors des interlocuteurs viables. Ils innovent ou adaptent la technologie afin de répondre aux besoins dans la mesure des capacités, souvent financières ou techniques des personnes ou des communautés. Les technologies ont un impact direct sur le développement, même si elles sont « appropriées ». Elles sont le symbole du rapport entre le Nord et le Sud. Un Nord où les technologies abondent et sont de plus en plus sophistiquées et un Sud qui adapte les technologies à ses besoins, en les simplifiant ou en les transformant à sa mesure.

Le transfert de technologies ne signifie pas l'imitation. Il s'agit au contraire du développement d'une technologie originale et autochtone, en partant des particularités culturelles de chaque pays. Ces transferts sont alors accompagnés de formations intégrées portant sur ces technologies appropriées. Il est intéressant de constater que l'étude des échecs de certaines de ces formations n'est en fait que le reflet du manque d'intégration des bénéficiaires dans ce processus. Ainsi, parmi les principales causes décrites par le Bureau International du Travail (BIT), on peut relever : certaines technologies rurales considérées comme des technologies secondaires, l'inexistence de recherches scientifiques et technologiques de haut niveau qui partiraient de l'examen des technologies traditionnelles pour concevoir des technologies endogènes portant sur les produits, les procédés et les moyens de fabrication, la non-participation des populations dans la résolution de leurs problèmes le refus d'aborder les problèmes de technologie globalement en tenant compte de leur interdépendance, une méconnaissance des ressorts sociologiques originaux de chaque société rurale (L'Aigle de Songhaï, transfert, 2001, no 45).

Malgré ce qu'en dit Arghiri Emmanuel (2001) les technologies endogènes semblent répondre aux besoins des fermiers de Songhaï et redonner un essor à l'économie locale. De plus, cette technologie « adaptée » est abordable et permet aux organisations, comme Songhaï, d'être moins dépendantes face à ses bailleurs de fonds, donc face au Nord. Enfin, la vision du Nord sur les technologies autochtones illustre en quelque sorte un rapport de pouvoir en démontrant sa qualité supérieure et en disant que les technologies « adaptées » sont des technologies secondaires. Mais Songhaï, avec « sa troisième voie », a su tirer partie de la technologie « adaptée ». Quoi qu'en pensent les uns et les autres, le processus d'absorption sélective de Songhaï, envers les technologies du Nord, lui a donné une originalité certaine, puisqu'aujourd'hui Songhaï fabrique des outils et des machines agricoles dans ses locaux qui sont vendus via son site internet. L'avantage qu'en tire Songhaï est important. L'adaptation et la modélisation de la machine se font sur place ainsi que sa fabrication, ce qui a pour effet de lui donner une grande autonomie face aux technologies fabriquées au Nord. De plus, cela procure de l'emploi, dynamise l'économie locale et par le fait même contribue au développement au Sud. Le leitmotiv que nous entendons au Canada «fabriqué au Canada consommé au Canada », est écologique et encourage l'économie locale. Ce leitmotiv s'applique tout aussi bien dans le Sud : «fabriqué au Bénin, consommé au Bénin».

* 7L'Aigle de Songhaï, transfert, 2001, no 45

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