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Rentabilité financière et économique des systèmes de production maraà®chers au Sud-Bénin: une application de la Matrice d'Analyse des Politiques

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par Landry FANOU
Université Abomey-Calavi - Ingénieur-Agroéconomiste 2008
  

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CHAPITRE 2 : Zone d'étude et méthodologie

2.1. Présentation de la zone d'étude

2.1.1. Localisation

La présente étude s'est déroulée dans la partie Sud du Bénin, comprise entre 6°10 et 6°45 de latitude Nord, et 1°34 et 2°48 de longitude Est. Selon le zonage agro-climatique du Bénin réalisé par le MAEP, la zone d'étude couvre la zone des terres de barre (zone VI), et la zone des pêcheries (zone VIII). Les enquêtes ont été menées à Porto Novo (département de l'Ouémé), dans la sixième zone agro-climatique et dans les communes d'Adjohoun (vallée de l'Ouémé), de Sèmè-Kpodji (département de l'Ouémé), de Grand Popo (département du Mono), et de Cotonou (département du Littoral), toutes situées dans la huitième zone agro-climatique. La figure N°1 présente les détails de la zone d'étude.

Figure N°1: Carte de la zone d'étude

Source : Assogba (2007)

2.1.2. Caractéristiques physiques

2.1.2.1. Caractéristiques générales de la zone des terres de barre

Elle couvre l'ensemble de la zone géologique des "terres de barre" et regroupe les sept (7) plateaux du sud-Bénin (Bopa, Allada, Aplahoué, Zagnanado, Abomey, Sakété et Kétou). Elle a une superficie de 6.391 km² et connaît un climat soudano-guinéen à quatre saisons ; deux saisons pluvieuses (la principale de mi-Mars à mi-Juillet et la mineure mi-septembre à mi-novembre) et deux saisons sèches (la mineure de mi-juillet à mi-septembre et la principale de mi-novembre à mi-mars) ; MEPN (2008).

La pluviométrie annuelle varie de 1.000 à 1.400 mm. La période de croissance végétale est d'environ 240 jours/an. La forêt dense semi-décidue a laissé place à une végétation anthropique de palmiers et de graminées. Les principales cultures sont le palmier à huile, le maïs, le manioc et l'arachide. Les sols sont ferralitiques (appelés « terre de barre ») et représentent 7 % de la superficie totale du pays, mais concentrent le tiers de la population totale. La densité de population rurale par km² de terre cultivable est la plus élevée, 185 habitants/km² et indique une très forte pression démographique sur les terres, raison primordiale de leur dégradation. La ville de Porto Novo qui a servi de cadre pour cette étude, se retrouve dans cette zone ; Assogba (2007).

Elle est située à 30 km de Cotonou, et est localisée entre 6°30 de latitude nord et 3°30 de longitude Est. Elle couvre une superficie de 52 km² soit 0,05% du territoire national. La municipalité de Porto-Novo a un relief très peu accidenté. D'une altitude de moins de 60m, le relief présente par endroit des entailles ; ce sont de petites et moyennes dépressions aux pentes très peu marquées. Elle dispose de trois (03) types de sols : les sols des plateaux (sols ferralitiques, de couleur rouge et à texture sablo-argileuse), les sols de bas de pente (sols de coloration brune claire, à texture sableuse, se situant en bordures des bas-fonds marécageux, soit dans des dépressions fermées) et les sols des bas-fonds (sols hydromorphes argileux, riches en matières organiques, situés dans les zones inondables). Les cultures maraîchères couvrent d'après les statistiques du CeRPA environ 24% des superficies cultivées dans cette municipalité, et se pratiquent surtout sur les sols de bas de pente et de bas-fonds ; Gandonou (2006).

2.1.2.2. Caractéristiques générales de la zone des pêcheries.

Elle couvre 3.280 km² et regroupe la bande sableuse côtière et les alluvions fluviales et lacustres du Mono, de l'Ouémé et de l'Atlantique. Elle jouit d'un climat de type subéquatorial. La pluviométrie annuelle (1.400 mm à l'Est et 900 mm à l'Ouest) et sa répartition autorise une période de croissance des végétaux de 240 j/an. Les températures varient peu (25 à 30 °C). Le relief est uniforme et peu marqué, la bande sableuse est une plaine alors que les vallées se présentent sous forme de dépressions ouvertes ou encaissées. On y retrouve des sols d'origine alluviale ou colluviale. Les sols hydromorphes sont fertiles mais inondables par les crues des fleuves, tandis que les sols sableux sont peu fertiles et favorables aux plantations de cocotiers et de filao. Les principales formations végétales sont : la savane herbeuse, le fourré arbustif et les prairies. Les principales cultures sont : le maïs, le niébé, le manioc, le palmier à huile et le cocotier. La densité de population rurale par km² de superficie cultivable est de 174 habitants/km². Les communes de Sèmé-Kpodji, Adjohoun, Grand Popo et la ville de Cotonou qui ont servi de cadre pour cette étude se retrouvent dans cette zone ; Assogba (2007)

La commune de Sèmé-Kpodji est située au Sud-est de la République du Bénin, entre les parallèles 6°22' et 6°28' de latitude Nord et les méridiens 2°28' et 2°43 de longitude Est. Elle s'étend sur une superficie de 250 Km² ; elle est une plaine côtière encastrée dans un complexe de plans d'eau (océan Atlantique, lagune de Porto-novo et lac Nokoué). Le relief est très bas et varie par endroit entre 0 et 6m d'altitude. Elle est majoritairement composée de marécages, de sables fins inaptes aux activités agricoles et de plans d'eau. La superficie cultivable est de 39,5%. Les sols sont pour la plupart hydromorphes et peu évolués. On distingue plusieurs types de sols : des sols argileux, des sables jaunes, des sables marins, des sables noirs, des tourbes et des marécages Les principales spéculations agricoles de la commune sont les cultures vivrières (manioc, maïs, patate douce, riz, niébé et arachide), les cultures maraîchères (tomate, piment, gombo, légume) et les cultures de rente (canne à sucre, cocotiers) ; Kora (2006).

La commune d'Adjohoun quant à elle, est située au centre du Département de l'Ouémé, dans la vallée et à 32 km au Nord de Porto-Novo. Sa superficie totale est d'environ 308 km2. Il existe deux types de sols à Adjohoun: les sols de bas-fonds (environ le tiers de la superficie totale de la Commune), riches et propices pour la culture du riz et de certaines cultures de contre saisons (maïs, niébé, manioc et produits maraîchers) et les sols ferralitiques (terres de barre) très pauvres et à faible rendement. Les cultures maraîchères (tomate et piment) occupent 18 % des superficies emblavées (Tchegnon, 2006).

La Commune de Grand Popo est située au Sud-Ouest du département du Mono et s'étend sur une superficie de 289 km². Le relief de la commune de Grand-Popo se compose de trois (03) ensembles à savoir : la côte qui est un cordon littoral sablonneux (fluvio-marin) dont l'altitude ne dépasse pas 5m au-dessus du niveau de la mer ; les zones de bas-fonds et les zones inondables qui couvrent la plus grande partie des terres et enfin le plateau continental terminal qui recouvre des formations fines, sableuses ou sablo-argileuses souvent ferrugineuses. Les cultures maraîchères sont surtout pratiquées sur le cordon littoral qui fait 3,5% de la superficie de Grand-Popo et dans les plaines inondables (culture de décrue) qui font 61% de la superficie de la municipalité. En 2005, d'après Capo-chichi (2006) elles occupent près de 50% des superficies emblavées en cultures vivrières, soit 1185 ha ; Capo-Chichi (2006).

La commune de Cotonou est située sur le cordon littoral qui s'étend entre le lac Nokoué et l'Océan Atlantique Elle couvre une superficie de 79 km2, dont 70% sont situés à l'Ouest du chenal. Le relief de la commune est peu accidenté avec des marécages. La commune de Cotonou qui se situe dans la plaine côtière, possède des sols sableux qui sont généralement pauvres en matière organique avec une faible capacité d'échange et un faible pouvoir de rétention en eau. D'après Akomagni (2006) les superficies agricoles dans la commune de Cotonou sont surtout réduites au maraîchage ; Akomagny (2006).

2.1.3.  Caractéristiques socio-démographiques et économiques.

La population de la commune d'Adjohoun est estimée en 2002, à environ 60.955 habitants, avec une densité globale de 189,9 habitants/km² (RGPH3). Elle est composée de 48% d'hommes et 52% de femmes. La population est très jeune, avec plus de 80 % de personnes âgées de moins de 40 ans. Les quatre (04) ethnies essentielles sont par ordre d'importance : les Wémés, les Fons, les Yorubas et les Adjas. Les religions importantes pratiquées sont : l'animisme et le christianisme. On observe cependant le développement de l'Islam dans la Commune et un foisonnement d'églises. L'homogénéité linguistique constitue un fait remarquable et devrait constituer un levain pour le fonctionnement de la solidarité (Assogba op cit).

Au plan économique, l'agriculture est la principale activité qui occupe environ 80 % de la population. Les principales cultures sont : le maïs, le manioc, l'arachide, le palmier à huile, les cultures maraîchères et le niébé. D'autres activités telles que le commerce, les transformations agro-alimentaires, les petits métiers, la pisciculture, le petit élevage, l'élevage de porcs, la production de plantes ornementales et l'artisanat constituent après l'agriculture, les occupations des populations (Tchégnon op cit).

Par ailleurs, les résultats du RGPH3 indiquent que la ville de Porto-Novo compte environ 223.552 habitants répartis sur 52,5 km², contre 179.138 habitants en 1992. La population de Porto-Novo est très jeune. Les jeunes (0 à 49 ans) représentent 90, 46% alors que les vieux (Plus de 50 ans) ne représentent que 9, 54%. (INSAE, 2002). Les groupes socioculturels dominants sont  les Goun (46 %) et les Yoruba (33 %). La religion chrétienne est la plus pratiquée (45,70%). Elle est suivie par la religion traditionnelle (29,20%) et l'Islam (25,10%) ; Vodouhè (2007).

Le commerce représente la principale activité de la population de la ville de Porto-Novo. Il porte sur les produits agricoles et les produits manufacturés pour la plupart importés du Nigeria. L'industrie est peu développée. En ce qui concerne le secteur primaire, en dehors de la pêche qui est pratiquée sur la lagune de Porto-Novo, il se développe sur les sols marécageux bordant la lagune, une agriculture urbaine qui offre aux populations, une diversité de produits maraîchers (Gandonou op cit).

En ce qui concerne la commune de Sèmé-Kpodji, la population est estimée en 2002 à environ 115.238 habitants contre 65.016 habitants en 1992 (INSAE, 2003). Cette population est aussi caractérisée par la forte dominance de la population jeune (63% de la population a moins de 25ans alors que celle âgée de plus de 55ans ne représente que 5,16 %). La diversité socio-culturelle à Sèmé-Kpodji est assez remarquable. Plusieurs ethnies habitent aujourd'hui la commune de Sèmé-Kpodji, mais les plus dominantes sont : les Xwla, les Goun, les Tori, les Yoruba et les Fons. Trois principales religions cohabitent dans presque tous les arrondissements de la commune. L'animisme ou la religion traditionnelle fut la toute première religion pratiquée par les populations. Cette religion est de plus en plus délaissée au profit des religions importées que sont : le christianisme et l'islam. Parmi celles-ci, le Christianisme est la religion la plus répandue à travers ses différentes congrégations (Catholique, Protestante, Céleste, etc.), L'Islam est par contre minoritaire et surtout pratiqué par les immigrants (Kora op cit).

L'économie de la commune de Sèmé-Kpodji est assez diversifiée avec cependant, une prédominance remarquable des secteurs primaire et tertiaire. Le secteur primaire occupe environ 30 % des actifs dans l'agriculture, la pêche et l'élevage. Quant au secteur tertiaire, il occupe environ 53 % des actifs. Les activités commerciales et celles de transit sont les deux pôles essentiels de ce secteur. Il est peu développé et surtout informel (Vodouhè 2007).

Cotonou représente la première ville béninoise, en termes d'importance démographique. Sa population est estimée à 665.100 habitants (RGPH3, 2003). On dénombre dans cette population 94,5 hommes pour 100 femmes. Son poids démographique est de 9,82 % de la population du pays avec une densité de 8.419 habitants au km². Les groupes socio-culturels majoritaires sont: les Fon (32,9 %), les Goun (15,2 %). On trouve également les Mina et les Yoruba pour respectivement 5,9 % et 5,5 %. La population de Cotonou est également jeune avec une forte proportion de la population de 15-59 ans (62,7 %). A Cotonou, le christianisme est la religion la plus pratiquée avec 57.8% de Catholiques, 5.7% de Protestants, 4.4% de Célestes et 7.8% d'autres chrétiens. L'Islam vient en seconde position avec 14.2% suivi du Vodoun avec 2.3%.

Les activités économiques pratiquées à Cotonou sont multiples et tournent autour de quelques industries manufacturières, de la pêche, de l'élevage, du maraîchage et surtout du commerce. Dans le domaine de l'industrie, Cotonou concentre le plus grand nombre d'usines au plan national. Les activités artisanales sont assez diversifiées et le secteur moderne est plus développé. Sur le plan commercial, Cotonou abrite des marchés d'envergure locale, nationale et internationale. Plus de 90 % des échanges commerciaux du Bénin avec l'extérieur se font à partir de Cotonou. Le port, poumon de l'économie nationale, offre une ouverture sur la mer aux pays de l'hinterland (Niger, Burkina-Faso, Mali).

Le secteur primaire est représenté par la pêche et l'élevage. La pêche est relativement développée et mobilise beaucoup de personnes, des nationaux comme des étrangers, dans les nombreux plans d'eau (lacs et lagunes). L'agriculture se résume essentiellement à la production maraîchère qui se développe dans les marécages et sur le littoral. Environ 40 hectares de terres, répartis en plusieurs sites, sont exploités par les maraîchers. C'est une ville à grande consommation de produits maraîchers (Akomagni op cit).

La population de la Commune de Grand-Popo a été évaluée en 2002 à 40.335 habitants, soit une densité moyenne de 140 habitants/km². Elle compte environ 9.633 ménages avec une taille moyenne de 4,2 individus. La répartition spatiale de la population est peu homogène, avec près de 45% de la population concentrée dans les deux arrondissements urbains de la Commune (Grand Popo et Agoué). En 2002, le rapport de masculinité était de 100 femmes pour 92,7 hommes. La répartition par âge indique que plus de 50% de la population appartiennent à la tranche d'âge de 0 à 9 ans. Suivant le RGPH2, la religion traditionnelle mobilisait 62,9 % de la population de Grand Popo en 1992, suivie de la religion catholique (24,6 %), suivie de loin par les religions protestante (2,1 %), musulmane (2, 0 %) et des autres (8,3 %).Le peuplement de Grand Popo s'est construit autour des groupes socio-culturels majoritaires que sont : les Xwla, les Xwéda et les Mina, tous dérivant du grand groupe socio-culturel Adja (Vodouhè, op cit).

Les principales activités économiques pratiquées à Grand Popo sont : l'agriculture, la pêche, l'élevage, la transformation des produits agricoles, l'artisanat et le commerce. On y pratique aussi du petit élevage, une intense activité de commercialisation des produits agricoles, des activités artisanales de transformation des produits agricoles.Le secteur agricole occupe plus de 40 % des ménages. Le domaine de production concerne les céréales (maïs, riz), les cultures maraîchères (oignon, tomate, carotte, piment, légumes feuilles), les légumineuses (niébé, arachide) les tubercules (manioc) et les cultures industrielles (canne à sucre, palmier à huile, etc.). L'essentiel de la production maraîchère est exportée vers Cotonou (Capo-chichi op cit).

2.2.  Cadre méthodologique

2.2.1. Phases de l'étude

L'étude s'est déroulée en trois phases séquentielles à savoir : la phase de la revue documentaire, la phase exploratoire et la phase de l'enquête proprement dite.

2.2.1.1. Revue documentaire 

La revue documentaire constitue la base de toute étude scientifique. Elle s'est déroulée tout au long de l'étude ; de la phase d'élaboration du protocole de recherche à celle de la rédaction complète de la thèse. Elle a consisté en la consultation d'ouvrages, d'articles publiés, d'études de cas. Les résultats de cette phase ont permis de faire le point des études antérieures sur le maraîchage en zones périurbaines et urbaines au Bénin en général et au Sud-Bénin en particulier. Elle a permis d'identifier les différentes zones de production maraîchère, les différents types de systèmes de production maraîchère existants au Sud-Bénin, les différentes innovations de production appliquées (mode de protection phytosanitaire et mode d'irrigation), les produits maraîchers faisant l'objet de transaction commerciale dans la sous région ouest-africaine, etc. Elle a permis aussi de mieux appréhender notre sujet de recherche, de fixer les objectifs et d'en cerner les différents contours. Elle a été enfin d'une grande utilité dans l'analyse et l'interprétation des résultats. Pour ce faire, nous avons collecté les informations dans les bibliothèques et centres de documentation des institutions présentes au Bénin. Au nombre de ceux ci nous pouvons citer : les bibliothèques de la Faculté des Sciences Agronomiques (FSA), de l'Institut International d'Agriculture Tropicale (IITA), du Ministère de l'Agriculture, de l'Elevage et de la Pêche (MAEP), du Ministère de l'Environnement et de la Protection de la Nature (MEPN), de l'Institut National pour la Recherche Agricole au Bénin (INRAB) ; les centres de documentation des Centres Communaux pour la Promotion Agricole (CeCPA), de l'Institut National de la Statistique et de l'Analyse Economique (INSAE), de l'Institut des Sciences Biomédicales Appliquées (ISBA) ; de l'Association Interprofessionnelle du Coton (AIC), de l'Office National de Soutien des revenus agricoles (ONS), et de Office National d'Appui à la Sécurité Alimentaire (O.N.A.S.A.).

2.2.1.2. Phase exploratoire 

Elle a duré quinze (15) jours. Au cours de cette phase, les principaux sites de production maraîchère du Sud-Bénin ont été visités. Des entretiens de groupe ont été organisés avec les maraîchers des différents villages et sites visités, afin de recueillir des informations générales sur les sites de production (superficie totale du site, nombre d'exploitants, principales spéculations, les contraintes, les modes d'irrigation, les différentes méthodes de lutte utilisées contre les ravageurs et maladies des légumes, etc). Elle a également permis d'identifier les producteurs de tomate et de chou issus de la base de donnée ayant servi à des études antérieurs sur l'adoption des extraits botaniques Vodouhè (2007) et le dimensionnement des exploitations maraîchères Assogba (2007) au Sud du Bénin. Au total 90 producteurs de tomate et de chou ont été identifiés sur le terrain. Les critères qui ont conduit au choix des sites, des producteurs et des spéculations sont décrites au point 4.2 de ce chapitre. Des entretiens individuels avec les maraîchers ont permis de tester le pré-questionnaire afin de mieux l'affiner pour la phase d'enquête fine. Les structures d'encadrement (CeRPA, CeCPA, ONG etc.) ont été, elles aussi, sillonnées pendant cette phase.

2.2.1.3. Enquête approfondie sur le terrain

Elle s'est déroulée du 24 juillet au 04 septembre. L'objectif est de collecter les données au niveau des unités d'enquête des villages et sites de production du Sud Bénin retenus. Il s'agit ici d'informations qualitatives et quantitatives, collectées auprès des maraîchers individuels.

Les méthodes utilisées regroupent les entretiens structurés avec comme outil principal le questionnaire; les entretiens semi-structurés et enfin, les observations participantes lors de la mesure des superficies.

Les principales informations recueillies ont été relatives :

- Aux caractéristiques socioéconomiques et culturelles des producteurs (sexe, âge, ethnie, origine, nombre de personnes par ménage, nombre d'actifs agricoles, niveau d'instruction, nombre d'années d'expérience) ;

- Aux caractéristiques des différentes exploitations (techniques culturales) ;

- A l'estimation des coûts des intrants agricoles (semences ; engrais minéraux: urée, NPK ; engrais organiques : bouse de vache, fientes de volaille; pesticides). La quantité de chaque intrant est spécifiée par système de production et par unité de surface, les prix relatifs aux intrants ont également été collectés ;

- A l'estimation de la quantité et du type de main d'oeuvre utilisée dans le champ par activité (défrichement, préparation des planches, semis ou repiquage, sarclage/binage, traitement phytosanitaire, fertilisation, irrigation, récolte et vente) La quantité de travail effectuée a été évaluée en nombre de jours utilisés pour l'ensemble des activités considérées puis convertie en homme-jour ;

- A l'estimation du capital (coût et mode d'acquisition de la terre, coût d'achat de tout le matériel utilisé au champ et la durée de vie de ce matériel pour le calcul des amortissements) ;

- A l'estimation des recettes brutes issues de la vente des produits maraîchers ;

- Aux contraintes liées à la production de tomate et de chou.

Il faut noter que l'estimation des superficies exploitées par culture a été faite à l'aide d'un métrage et des unités de mesure locale. Cette phase a abouti au traitement des données collectées, puis à l'analyse des résultats obtenus utilisés pour la rédaction de ce rapport.

2.2.2. Echantillonnage, choix des spéculations et des unités à enquêter.

2.2.2.1. Choix des villages et sites d'études

Le choix des villages et sites d'études au Sud-Bénin a été raisonné. Les études antérieures sur le maraîchage au Sud-Bénin (PADAP, 2003 ; Assogba-Komlan et al, 2007 ; Assogba 2007 ; Vodouhè 2007), distinguent globalement trois grandes zones de production maraîchère en se basant sur des critères tels que le site agro-écologique, les caractéristiques socio-économiques du milieu et les principales spéculations développées, etc. Ces zones constitueront le point de départ de notre échantillonnage. Nous avons :

- la zone de bas-fonds (ZB) : elle regroupe la Vallée de l'Ouémé qui rassemble les communes de Dangbo et d'Adjohoun (Département de l'Ouémé) et la partie rurale de la commune de Grand-Popo (Département du Mono). Singbo et al., (2004), précisent que les systèmes de production de la Vallée de l'Ouémé sont basés sur des activités saisonnières. La culture maraîchère repose presque exclusivement sur les légumes locaux (piment, tomate, Gboma et Gombo). Ces cultures se pratiquent une seule fois dans l'année au cours de la période de décrue qui correspond au mois de novembre à juillet (période de basses eaux).

- la zone côtière (ZC): située dans la première zone agro-écologique, elle regroupe les communes de Sèmé-Kpodji et la partie sableuse de Grand-Popo. L'oignon, le piment, la tomate, et la carotte sont au coeur des différents systèmes de production dans cette zone. La carotte et le chou constituent les cultures secondaires.

- La zone intra-urbaine (ZIU): elle regroupe la ville de Cotonou dans la première zone agro-écologique et celle de Porto-Novo dans la troisième zone agro-écologique. Cette zone charnière entre les deux premières a été retenue pour ses spécificités (urbanisation et poids démographique de ces villes qui sont respectivement capitale économique et capitale politico-administrative du Bénin). Cette zone est caractérisée par une diversité de légumes locaux et exotiques. La production est réalisée sur de petites surfaces qui sont occupées toute l'année.

Ensuite, le choix des sites et villages s'est basé sur les études de recherche effectuée par l'IITA en collaboration avec la FSA en 2007, dont les objectifs principaux étaient d'analyser d'une part, les perceptions des maraîchers sur l'utilisation des biopesticides, et d'autre part, les facteurs déterminant le choix et le dimensionnement des spéculations sur les exploitations maraîchères au Sud-Bénin. Trois principaux critères ont régi nos choix :

- la zone de production : ce critère répond à la nécessité de représentation des catégories retenues à l'issue du découpage. Il offre une garantie suffisante de fiabilité et de validité des résultats.

- l'importance relative du maraîchage au niveau des villages ou des sites : cette importance est appréciée à partir de la combinaison de deux paramètres à savoir les superficies exploitées et le nombre d'exploitations maraîchères.

- la distance et l'accessibilité du village ou du site pendant la période d'étude : ce critère qui se veut réaliste, permet d'éviter les pertes de temps, de ressources et les risques inutiles.

Ainsi, les communes d'Adjohoun, de Sèmé-Kpodji, de Grand Popo, la ville de Cotonou et de Porto-Novo ont servi de cadre pour cette étude. Au total, dix (10) sites ou villages ont été retenus (Voir Tableau N°2).

2.2.2.2. Choix des exploitations maraîchères

Le choix des exploitations maraîchères a également été raisonné. L'échantillon d'exploitations maraîchères a été tiré de la base de données de 136 producteurs constituée dans le cadre des études de recherches préliminaires. Ces études ont porté sur le choix et le dimensionnement des spéculations maraîchères d'une part, et sur la perception et l'adoption des biopesticides par les maraîchers en zones urbaine et péri-urbaine du Sud-bénin. Seuls les producteurs de chou et de tomate ont été sélectionnés dans le cadre de la présente étude. La tomate et le chou sont classés parmi les principales spéculations pratiquées sur leur exploitation ou rapportant plus de revenus. Au total, 95 producteurs dont 60 producteurs de tomate et 35 producteurs de chou ont été identifiés. Cet échantillon a servi à l'enquête approfondie liée à la description générale de la production de tomate et de chou au Sud-Bénin. A l'issue de la phase d'enquête, au total 89 producteurs dont 59 producteurs de tomate et 30 producteurs de chou ont été enquêtés dans les trois zones de production sus-indiquées. Le tableau N°2 ci-dessous présente la répartition de l'échantillon suivant les localités retenues.

Tableau N°2: Répartition des unités de recherche par zone et par village ou site

Zones de production

Communes

Villages ou sites

Nombre réalisé

Zone de bas-fonds

Grand Popo

Gnito

8

Adjohoun

Agonlin-Lowé

6

Dannou

7

Sous-total dans la zone de bas-fonds

21

Zone côtière

Sèmé Kpodji

VIMAS

23

Grand Popo

(littorale)

Grand Popo

18

Agoué

4

Sous-total dans la zone côtière

45

zone intra-urbaine

Cotonou

Houéyiho

13

Akogbato

6

Porto-Novo

Akron

2

Sokomey

2

Sous-total zone intra-urbaine

23

Total

89

Source : Données de l'enquête, juillet- septembre 2008

Echantillonnage des producteurs de tomate par systèmes de production.

Dans un premier temps, il a été réalisé une typologie des 59 producteurs de tomate suivant les critères : localisation de l'exploitation (L), superficie cultivée en tomate (S), et taille de la main d'oeuvre disponible (T). Les différentes modalités sont codées comme suit :

Tableau N°3a: Types de variables et modalités

Variables

Types

Modalités 

Localisation (L) 

Nominale

- L1 = Adjohoun

- L2 = Sèmé-Kpodji

- L3 = Grand-Popo Littoral

- L4 = Grand-Popo rural.

Superficie cultivée en tomate (S) 

Ordinale

- S1 = Grande superficie (S > 0.4 ha)

- S2 = Superficie Moyenne (0,3 ha = S =0,4 ha)

- S3 = Petite superficie (S < 0, 3 ha).

Taille de la main d'oeuvre disponible (T)

Ordinale

- T1 = Grande taille (T>5)

- T2 = Taille moyenne (3=T=5)

- T3 = Petite taille (T<3)

Source : Données de l'enquête, juillet- septembre 2008

Cette typologie a permis d'obtenir les différentes catégories possibles de producteurs. Au total, 27 types de producteurs sont identifiés (33). Mais en réalité, tous ces types de producteurs n'existent pas dans la zone d'étude. Les types les plus représentatifs sont retenus et ensuite, sont subdivisés selon les systèmes de production. Ceci a permis de présenter des budgets moyens par système de production tenant compte des différentes catégories de producteurs.

Dans un second temps, la liste des différents types de systèmes de production de tomate a été constituée. Les technologies combinées sont les variétés améliorées, les variétés locales, les pesticides chimiques non recommandés (Insecticide Coton), les pesticides chimiques recommandés (Insecticides pour les cultures maraîchères), les extraits botaniques (Extrait aqueux de neem), l'irrigation motorisée (Motopompe + tuyauterie flexible + pomme d'arrosoir), l'irrigation semi-motorisée (Motopompe + Bassin + arrosoir), l'irrigation manuelle (arrosoir), l'absence d'irrigation (Agriculture pluviale).

Nous avons ensuite classé les unités de production par système de production correspondant. Il a été remarqué l'existence des systèmes de production fictifs qui ont été simplement supprimés. Au total, 12 systèmes de production sont identifiés dans la base de l'échantillon pour lesquels nous avons pu obtenir les données nécessaires à l'application de la MAP. Un nombre de producteurs (1 à 9) a été retenu par système, en tenant compte de l'effectif de producteurs présents dans chaque système identifié. Enfin la taille de l'échantillon est de 38 producteurs de tomate (Cf. Tableau N°3). Un tel échantillon a été retenu, parce que les éléments de coût varient très peu d'un paysan à l'autre au sein d'une même zone agro écologique. Ainsi, avec un échantillon représentatif de petite taille, bien déterminé, nous pouvons obtenir les informations nécessaires à l'étude.

Systèmes de production

Effectifs

(N =38)

Numéros

Technologie appliquée

1

V.A. + Chimique Rec + Motopompe & Tuyau flexible

9

2

V.A. + Chimique non Rec + Motopompe & Tuyau flexible

8

3

V.A. + ext.aq. de neem + Motopompe & Tuyau flexible

1

4

V.A. + Chimique Rec + motopompe& bassin & arrosoir

1

5

V.A. + Chimique non Rec + motopompe& bassin & arrosoir

1

6

V.A. + ext.aq. de neem + motopompe& bassin & arrosoir

1

7

V.A. + Chimique Rec + arrosoir

1

8

V.A. + Chimique non Rec + arrosoir

1

9

V.A. + ext.aq. de neem + arrosoir

1

10

V.L. + Chimique non Rec + pluvial

6

11

V.L. + ext.aq. de neem + pluvial

5

12

V.L. + aucun traitement + pluvial

3

Tableau N°3b : Répartition de l'échantillon par système de production de tomate

Source : Données de l'enquête, juillet- septembre 2008

Echantillonnage des producteurs de chou par système de production.

La même méthode d'échantillonnage présentée ci-dessus pour les producteurs de tomate a été suivie pour les producteurs de chou. Toutefois, notons que les modalités des variables ayant servi à la typologie des producteurs de chou sont différentes, puisque ces producteurs se retrouvent essentiellement en zone intra-urbaine. Les variables et modalités utilisées dans ce cas sont présentées dans le tableau n°4a suivant :

Tableau N°4a: Types de variables et modalités

Variables

Types

Modalités 

Localisation (L) 

Nominale

- L1 = VIMAS

- L2 = Houéyiho

- L3 = Akogbato

- L4 = Porto-Novo

Superficie cultivée en tomate (S) 

Ordinale

- S1 = Grande superficie (S > 0.04 ha)

- S2 = Superficie Moyenne (0,03 ha = S =0,04 ha)

- S3 = Petite superficie (S < 0, 03 ha).

Taille de la main d'oeuvre disponible (T)

Ordinale

- T1 = Grande taille (T>4)

- T2 = Taille moyenne (2=T=4)

- T3 = Petite taille (T<2)

Source : Données de l'enquête, juillet- septembre 2008

Le même mode de classification des unités de production par système de production correspondant a été suivi. Au total, cinq (5) systèmes de production sont identifiés pour l'application de la MAP. Un nombre de producteurs (2 à 10) par système a été ensuite retenu en tenant compte de l'effectif et des catégories de producteurs présents dans chaque système ; la taille de l'échantillon est de 28 producteurs de chou (Cf. Tableau N°4b)

Systèmes de production

Effectifs

(N =28)

Numéros

Technologie appliquée

1

V.A. + Chimique non Rec + Motopompe & Tuyau flexible

2

2

V.A. + Chimique Rec + Motopompe & Tuyau flexible

5

3

V.A. + ext.aq. de neem + Motopompe & Tuyau flexible

4

4

V.A. + Chimique non Rec + arrosoir

10

5

V.A. + Chimique Rec + arrosoir

7

Tableau N°4b : Répartition de l'échantillon par système de production de chou Source : Données de l'enquête, juillet- septembre 2008

2.2.2.3. Choix des spéculations.

Singbo et al (2004), en caractérisant les principales zones de productions maraîchères au Sud-Bénin, ont identifié en même temps les spéculations qui sont les plus représentatives de ces zones. Ainsi la tomate, le piment et les légumes feuilles locales font partie des principales spéculations enregistrées dans ces zones.

Une analyse comparative des statistiques du CeRPA 2005-2006 montre la prédominance en superficie emblavée de la tomate (44%) du piment (40%) et de l'oignon (8%) au Sud-Bénin. Voir figure N°2 ci-dessous.

Figure N°2 : Superficie emblavée par les spéculations dans la zone d'étude.

Source : Nos calculs à partir des données DPP/ MAEP (2005-2006)

De plus, la tomate fait l'objet de commerce transfrontalier. Il s'agit là, d'un critère très important dans le choix des spéculations à prendre en compte, dans la mesure où cette étude se déroule dans le cadre d'un programme d'intégration sous régionale. Selon le LARES (2004), le Bénin exporte et importe de la tomate avec le Togo, le Ghana, le Nigéria, le Niger et le Burkina-Faso pour combler le déficit saisonnier observé au niveau de l'offre ou pour écouler le surplus en période d'abondance.

Pour des raisons liées au programme dans le cadre duquel s'inscrit cette étude, le choix est porté également sur le chou comme deuxième spéculation à étudier. En effet, elle fait partie des premières spéculations maraîchères sur lesquelles les biopesticides ont été testés au Bénin par l'IITA. Mieux, le chou est le produit maraîcher rapportant plus de revenus aux producteurs et fait objet d'échange entre les pays de la sous région. Il est également un produit facilement conservable (Adorghloh-hessou, 2006).

2.2.3. Nature et méthode de collecte des données

2.2.3.1. Nature des données

Ce sont essentiellement des données primaires. Elles concernent les quantités et les prix des intrants (inputs) et produits maraîchers (outputs) de la campagne 2007-2008. (Septembre 2007 à Juin 2008). Les données comme l'âge, le genre, la nationalité, l'expérience, et le statut social des maraîchers, les modes de faire-valoir ont été collectées par producteur et par champ en vue de faciliter leur analyse. Quelques données secondaires telles que les caractéristiques de la zone d'étude, les coûts de transport des inputs et outputs, les tarifs douaniers, et les subventions étatiques ont été également collectées. Elles ont été obtenues à partir de la documentation existante, du service des douanes, des CeRPA, le secteur privé (entreprises de commercialisation de divers intrants) et d'autres institutions.

2.2.3.2. Méthode d'estimation des quantités physiques et des prix des intrants 

Les coûts de production ont été obtenus à partir des quantités physiques des différents inputs et de leurs prix. Les différents éléments entrant en ligne de compte pour l'estimation du coût de production sont : la main d'oeuvre, la terre, les semences, les engrais minéraux et organiques, les produits phytosanitaires, le carburant, les équipements et petits matériels, le capital financier.

Les quantités physiques

L'attention sera portée à ce niveau sur l'évaluation de la quantité de main d'oeuvre, et de la superficie emblavée. Les quantités physiques des autres intrants considérés pour les calculs sont celles directement obtenues auprès des producteurs suivant l'itinéraire technique, extrapolées à l'hectare.

Estimation de la quantité de main d'oeuvre :

Quatre types de main d'oeuvre sont utilisés: la main d'oeuvre familiale, la main d'oeuvre salariée temporaire, la main d'oeuvre salariée permanente et la main d'oeuvre d'entraide et d'aide. De façon générale, le travail a été quantifié en heures, puis converti en homme-jour à partir de la méthode de conversion élaborée par Norman (1973 cité par Kinkingninhoun 2003).

Pour chaque opération culturale, les quantités de main d'oeuvre ont été estimées grâce au questionnaire. La fiche d'enquête utilisée à cet effet, a permis d'avoir le nombre de personnes et la durée de travail par opération culturale. Pour la détermination de la durée de travail réalisée, l'effectif total des travailleurs a été calculé pour chaque type de main d'oeuvre. L'effectif total (ET) des travailleurs en équivalent-homme est donné par la formule suivante:

ET = (nombre d'hommes) + 0,75*(nombre de femmes) + 0,5*(nombre d'enfants de 6 à 12 ans).

Pour la conversion en homme-jour (hj), l'effectif total (ET) a été multiplié par la durée totale (DT) de l'opération culturale estimée en heure divisée par huit (8). Dans le contexte de l'étude, l'unité de travail équivalent à un homme-jour, est le travail qu'aurait accompli pendant une journée de (08 heures) un homme adulte. La formule peut s'écrire:

La main d'oeuvre totale (MOT) pour une opération culturale est donc égale à la somme de la main d'oeuvre familiale (MOF), de la main d'oeuvre salariale (MOS) et de l'entraide. Pour la production d'une spéculation, la main d'oeuvre totale est la somme de la main d'oeuvre des différentes opérations culturales effectuées durant le cycle de production.

Estimation des superficies emblavées :

La production maraîchère se réalise sur des planches ou sur des billons. Pour connaître la superficie emblavée par spéculation et par an, il a été collecté auprès de chaque producteur, le nombre de cycles culturaux effectués au cours de la campagne, le nombre de planche par cycle cultural, et la dimension des planches. Dans le cas où la culture se pratique sur des billons il a fallut partir de l'unité de mesure locale, que l'on a convertie en unité internationale (ha).

Prix des inputs

La main d'oeuvre : En ce qui concerne l'estimation du coût de la main d'oeuvre, les donnés ont été collectées sur la rémunération de la main d'oeuvre salariée utilisée par opération dans chaque cycle de production et/ou sur la rémunération de la main d'oeuvre salariée permanent. Le coût de la préparation des extraits aqueux et de la pulvérisation a été estimé à partir du temps mis pour effectuer ces opérations et du coût d'opportunité de la main d'oeuvre familiale. Le coût d'opportunité de la main d'oeuvre familiale est égal à son prix de marché. Cette question donne lieu à de nombreuses discussions entre économistes. Selon Fabre (1994), le choix du prix de marché a pour avantages : la clarté, la faisabilité surtout en l'absence de solutions pratiques universellement admises.

Les intrants :

- coût financier: Le prix financier des intrants utilisés dans la production maraîchère est le prix courant, c'est à dire le prix sur le marché. Il a été directement considéré pour l'évaluation du budget financier.

- coût économique: d'après Diarra (2003), le prix économique ou prix de parité à l'importation des intrants échangeables (matériels et équipements, produits phytosanitaires et engrais importés) est déterminé à partir du prix-frontière CAF (Coût, Assurance, Fret) de ceux-ci, auquel nous ajoutons toutes les dépenses (hors taxes et subventions) de mise à disposition, de transformation éventuelle et de commercialisation intervenant entre le point d'entrée dans le pays et le lieu de consommation :

Prix de parité import = Coût CAF + Coûts d'approche (HTS)

Le Coûts d'approche = coûts des opérations portuaires, stockage, transport, transformation ou conditionnement et commercialisation.

Matériels et équipements agricoles:

Les matériels et équipements utilisés pour les activités agricoles ont été identifiés. Leur amortissement a été comptabilisé. La méthode de calcul utilisée est celle de l'amortissement constant. Pour chaque équipement, il a été estimé le nombre, la durée de vie, et le prix unitaire. L'annuité par type d'équipement a été calculée à partir de la formule suivante :

Avec :

Ami : l'annuité de l'équipement considéré chez l'individu i,

Ni : le nombre de cet équipement qu'il possède,

Pui : le prix unitaire et

Di : la durée de vie du même équipement chez l'individu i,

Le prix (financier) des outils utilisés, de même que leur durée d'utilisation ont été directement obtenus auprès des producteurs. Le montant total de l'amortissement (Ami) a été ensuite divisé par le nombre de spéculations pour lesquelles les mêmes matériels et équipements ont été utilisés. La part des charges à mettre au compte de la spéculation étudiée est ainsi obtenue.

La terre 

Le prix de la terre introduit dans le budget financier est le coût annuel de location, ou la rente foncière que le producteur cède au propriétaire.

Le prix économique de la terre sera le coût d'opportunité de la terre. Selon Gittinger (op cit.), c'est la valeur nette de la production abandonnée au profit de la culture maraîchère. D'après Vercueil et al., cités par Diarra (2003), `' en pratique, on sait fort mal évaluer la productivité marginale des facteurs de production, faute de savoir à quoi ils seraient employés alternativement, faute de savoir estimer leur contribution marginale à la production, etc., sans recourir à des modèles détaillés (les modèles grossiers se sont avérés inutiles dans ce domaine). On accepte donc, faute de mieux, de considérer que la productivité marginale des facteurs est égale à leur prix de marché''.

Prix des Outputs

Le prix financier est le prix que le maraîcher a effectivement encaissé. La période de vente étant pratiquement la même pour tous les producteurs dans une même zone agro écologique, et la quantité produite variant d'un producteur à l'autre, le prix du produit considéré (Tomate ou Chou) sera le prix moyen pondéré. Il a été calculé à partir du prix enregistré au niveau de chaque exploitation. Il a été également considéré comme le prix économique bord champ du produit. Généralement, la cession des produits maraîchers par les producteurs s'effectue sur l'exploitation.

2.2.4. Méthode et outils d'analyse des données

Les données collectées sont qualitatives et quantitatives. La méthode quantitative a été utilisée pour la statistique descriptive telle que le calcul des fréquences, les paramètres de position et de dispersion. Elle est également utilisée à travers les tableaux de fréquences destinés à caractériser les variables relatives aux producteurs et à leurs exploitations. Enfin elle a permis l'estimation de la production et du revenu de chaque unité de production. La méthode qualitative nous a permis de mieux comprendre les constats observés au niveau des analyses.

Les données ont été traitées avec le logiciel SPSS 16. La Matrice d'Analyse des Politiques et tous les indicateurs qui y sont liés ont été calculés sous le tableur Excel 2007.

L'analyse financière et économique a été faite sous plusieurs scénarii, conçus-en fonction des changements de politiques économiques et agricoles, et des caractéristiques de la zone d'étude. Plusieurs cas de figure d'organisation de l'activité de production de la tomate et du chou ont été observés. A partir des situations réelles, nous avons fait quelques simulations afin de faire ressortir, par exemple, l'effet de la subvention des principaux intrants importés (engrais, insecticides chimiques), l'effet du coût d'opportunité du capital et l'effet du prix de cession du produit sur la rentabilité des technologies améliorées. Le présent document ne montre que quatre (4) scénarii pour la tomate et trois (3) scénarii pour le chou. Ils se définissent de la manière suivante :

Scénario (1): L'engrais et les insecticides coton ne sont pas subventionnés

Il s'agit sous ce scénario de voir si les subventions de l'état ont un effet sur la rentabilité des systèmes de production. Autrement dit les exploitations maraîchères sont elles rentables sans aucune actions incitatives de la part de l'Etat ?

Scénario (2) : l'engrais et les insecticides coton ne sont pas subventionnés, et le coût d'opportunité du capital est de 50%

En effet 11% des producteurs enquêtés ont recours au secteur financier informel où les taux d'intérêt relevés varient de 5% à 20% le mois. Le cycle de production s'étendant au maximum sur quatre mois (105 jours pour le chou et 120 jours pour la tomate), le taux d'intérêt moyen de 50% pour la campagne a été choisi. Il s'agit d'évaluer à quel point les systèmes de production peuvent être rentable s'ils devraient emprunter de l'argent pour mener leurs activités.

Scénario (3): l'engrais et les insecticides coton ne sont pas subventionnés, le coût d'opportunité du capital est de 50%, et bas prix aux producteurs.

Nous réalisons ici une analyse de sensibilité des prix en présentant la rentabilité des systèmes de productions étudiés si les maraîchers devraient vendre la production au prix le plus bas rencontré au cours de notre enquête. Nous voulons montrer à travers ce scénario l'impact que peut avoir la mauvaise organisation de la filière (garantissant des prix aux producteurs élevés) sur l'adoption des technologies innovantes de production.

Scénario (4) : l'engrais et les insecticides coton ne sont pas subventionnés, le coût d'opportunité du capital est de 50%, et augmentation du prix de la tomate traitée aux extraits aqueux de neem de 25%.

Ce scénario a été effectué seulement au niveau de la tomate. Face à la mauvaise performance des systèmes de production de tomate saine, une prime de 25% a été accordée sur le prix de cession moyen de cette qualité de tomate. Ceci a permis de mesurer l'effet d'une amélioration du prix au producteur sur la rentabilité de ce système de production de tomate.

Il est à noter que, avant de passer aux simulations sous les quatre scénarii sus décrits, les résultats de l'application de la MAP sur les systèmes de production de tomate et de chou dans la situation actuelle ont été présentés. Les résultats issus de ces budgets ont permis d'apprécier de façon réelle la rentabilité des systèmes de production sous les différentes technologies qui les caractérisent. Cette situation s'identifie sous le vocable de `'Scénario (0) `'afin de faciliter l'analyse.

2.2.5. Limites de la recherche

Les difficultés rencontrées lors de ce travail sont de plusieurs ordres. Au niveau des données collectées, la contrainte majeure a été celle liée à la nature des données. Elles sont essentiellement quantitatives et demandent de la mémoire pour se souvenir des prix et des différents niveaux d'intrants utilisés lors de la campagne agricole précédente (2007-2008). Cet effort de mémoire de la part des maraîchers pourrait affecter la fiabilité des données. Afin de réduire cette marge d'erreur, les interviews ont été reprises au niveau de certains paysans chez qui les données semblent être douteuses.

Au niveau du modèle théorique d'analyse: la Matrice d'Analyse des Politiques (MAP), nous permet de faire des analyses statiques. Elle ne nous permet pas de généraliser les résultats dans le temps. Elle exige aussi des données précises qui ne sont pas faciles à obtenir dans notre contexte et surtout par rapport aux spéculations choisies. Néanmoins, elle demeure un outil puissant en termes de conseil de gestion et d'analyse des politiques étatiques.

Chapitre 3 : Production de la Tomate et du Chou au Sud-Bénin

3.1. Caractéristiques démographiques et socio-économiques des exploitants maraîchers

3.1.1. Caractéristiques démographiques des exploitants maraîchers

Les maraîchers des différentes zones visitées sont essentiellement des hommes, soit 79% de l'échantillon pour 21% de femmes. Cette situation n'est pas limitée au seul cas de l'activité maraîchère, mais s'observe dans l'agriculture en général. Les femmes exerçant ces activités se retrouvent pour la plupart en zone du cordon littoral (10%) et en zone de bas-fonds (8%).

La plupart des chefs d'exploitation maraîchers (93%) rencontrés sont natifs de la zone où ils exercent leurs activités. Les allochtones (7%) sont rencontrés beaucoup plus au niveau de la zone du cordon littoral et dans une moindre mesure au niveau de la zone des bas-fonds. Ceci est certainement le fait de la migration des maraîchers de Cotonou vers le site de Sèmé-Kpodji (VIMAS) et de celle des Togolais et Ghanéens à Grand-Popo. C'est ainsi que nous notons une grande diversification des groupes socioculturels rencontrés (Voir tableau ci-dessous)

Tableau N°5 : Répartition des chefs d'exploitation selon le groupe socio-culturel

Zones de production

Fon

Goun

Mina

Xwla

Wémé

Kotafon

Autre

Total (%)

ZB

1

7

1

0

8

7

0

24

ZIU

18

6

1

0

0

0

1

26

ZC

11

10

7

9

1

0

12

51

Total (%)

30

22

9

9

9

7

13

100

Source : Données de l'enquête, juillet- septembre 2008

NB : ZB= Zone de Bas-fonds ; ZIU= Zone Intra Urbaine ; ZC= Zone Côtière

Le groupe socio-culturel dominant est celui des Fon (30%), suivie des Goun (22%). Les autres groupes socioculturels sont les Ewé, Yoruba, Aïzo, Mahi et Sahoué représentés en très faible proportion (0 à 2%).

Les chefs d'exploitation enquêtés appartiennent aux tranches d'âges considérées dans la présente étude. Ceci se justifie par le tableau N°6 qui suit:

Tableau N°6: Répartition de l'âge des chefs d'exploitation

 

 

Adolescents

25

 

Jeunes

25-50 ans

 

Agés

50

Zone de bas-fonds

0

15

6

Zone intra urbaine

3

14

6

Zone côtière

2

37

6

Total (%)

5,6

74,2

20,2

Source : Données de l'enquête, juillet- septembre 2008

La majorité des chefs d'exploitation sont relativement jeunes, car 74,2% de l'échantillon appartient à la tranche d'âge de 25 à 50 ans. Cette forte proportion de jeunes impliqués dans le maraîchage s'expliquerait en partie par les crises de chômage que traverse le pays ces dernières années. Ces observations confirment également les résultats de Hounkpotodé et de Tossou (2001) qui indiquaient que la production maraîchère est principalement l'occupation des jeunes sans emplois et autres fonctionnaires à bas salaires, pour qui l'activité constitue un appoint non négligeable pour le revenu et l'alimentation Néanmoins, une proportion non négligeable des personnes âgées (20,2%) est constituée essentiellement de vieux agriculteurs et de fonctionnaires retraités. Les adolescents rencontrés (5,6%) sont pour la plupart des collégiens et des ouvriers agricoles.

Quant aux groupes socioculturels il a été constaté en zone de bas-fonds, la prédominance des Goun, Wémè et Kotafon. Ceci est normal d'autant plus que ces groupes sont les plus importants des localités visités (Agonlin-lowé, Dannou, et Gnito). Ce fait reste inchangé dans les autres zones de production, surtout qu'il a été noté plus haut que la majorité des producteurs sont natifs de leur zone. Ainsi, en zone côtière, ce sont plutôt les Goun et les Fon à Sèmé Kpodji ; les Mina et les Xwla à Grand-Popo. Enfin, en zone intra-urbaine les Fon et les Goun dominent les exploitations.

3.1.2. Caractéristiques socio-économiques des exploitants maraîchers

Les statistiques relatives aux caractéristiques socio-économiques des exploitants maraîchers sont résumées dans le tableau N°7 suivant.

Tableau N°7: Caractéristiques socio-économiques des chefs d'exploitation

Caractéristiques

Hommes

Femmes

Total

Effectif

70

19

89

Pourcentage (%)

79

21

100

Situation matrimoniale (%)

Marié (e)

72

21

93

Célibataire

7

0

7

Veuf (ve)

0

0

0

Total (%)

79

21

100

Niveau d'instruction (%)

Non instruit

11

15

26

Faible < CEP

29

4

34

Moyen < BAC

27

2

29

Elevé > BAC

11

0

11

Total (%)

79

21

100

Nombre d'années d'expérience (ans)

10

29

12

42

>10

49

9

58

Total (%)

79

21

100

Activités secondaires

Agriculture

8

0

8

Elevage

3

0

3

Commerce

1

15

11

Pêche

7

0

7

Transformation

2

2

4

Fonctionnaire

0

0

0

Autres

20

0

20

Aucune

37

4

31

Total (%)

79

21

100

Source : Données de l'enquête, juillet- septembre 2008

Malgré la jeunesse des chefs d'exploitation rencontrés, la majorité (34%) a un faible niveau d'éducation. Très peu de femmes (6%) sont instruites, contre 67 % pour les hommes. Il ressort également de ce tableau que la majorité des chefs d'exploitation (93%) est mariée contre 7 % de célibataires. 89% des exploitants maraîchers sont chrétiens. Seulement 10% sont animistes et 1% musulmans. L'ancienneté des chefs d'exploitation rencontrés est moyenne ; 58% de l'échantillon ont plus de 10 années d'expérience dans le maraîchage. Le maraîchage ne constitue pas la seule source de revenus pour la majorité des exploitants maraîchers. 69% de l'échantillon ont une activité secondaire. L'agriculture céréalière, l'élevage et la pêche sont celles pratiquées par la majorité des hommes tandis que le commerce et la transformation sont effectués par les femmes. Quelques maraîchers sont aussi, surtout en zone intra-urbaine : fleuristes, menuisiers, gardiens et conducteurs de taxi-moto. Ils sont regroupés au sein de la catégorie `'autres activités secondaire'' du tableau N°5 ci-dessus.

3.2. Typologie des systèmes de production de la tomate et du chou au Sud-Bénin

3.2.1. Facteurs de production

3.2.1.1. La terre

La terre constitue le facteur primordial en agriculture. La production maraîchère se développe au Sud-Bénin sur divers types de sols. Il a été distingué :

- Le maraîchage dans la zone de bas-fonds qui se pratique sur les sols alluviaux à caractère vertique et à texture argileuse ou sablo-argileuse, et les sols hydromorphes à texture limono-argileuse

- Le maraîchage sur sable qui se développe sur le cordon littoral.

Les superficies exploitées sont très variables. Voir le tableau N°8 ci-dessous.

Tableau N°8 : Superficies exploitées suivant les zones de production maraîchère

Zones

Superficie minimum (en ha)

Superficie moyenne (en ha)

Superficie maximum (en ha)

Bas-fonds

0,04

0,98 #177; 0,80

3

Zone Côtière

0 ,06

0,84 #177; 0,44

3 ,5

Zone intra- urbaine

0,02

0,10 #177; 0,05

0,42

Source : Données de l'enquête, juillet- septembre 2008

Il faut remarquer que, les exploitations en zone côtière et surtout urbaine sont plus petites que celles en zones de bas-fonds. Ceci peut se justifier par la figure N° 3, qui présente la répartition des exploitations suivant les modes de faire-valoir.

Figure n°3: Répartition des exploitations suivant le mode de faire-valoir

Source : Données de l'enquête, Juillet - Septembre 2008

En zone urbaine, où les superficies sont très réduites, le mode de faire-valoir prédominant est l'emprunt suivi de la location. Les exploitants sont en situation d'insécurité foncière quasi-permanente. Ceci est la conséquence de la politique de développement des zones urbanisées qui privilégie le foncier bâti au détriment des espaces verts à vocation économique et de l'augmentation des actifs maraîchers qui considèrent ce secteur comme une porte de sortie du chômage et de la paupérisation. Ce climat d'insécurité maintient une psychose qui ne rassure pas les financiers et n'encourage pas les producteurs à investir dans l'acquisition d'outils et de matériels d'irrigation modernes et durables, ce qui explique en partie les difficultés de maîtrise de l'eau (Déguénon, 2005 ; Tokanou et al., 2007).

En zone côtière, la location constitue la base des transactions foncières pour le maraîchage. Les terres appartiennent à des collectivités ou des individus qui les louent à des exploitants sans document formel. A Grand Popo, nous avons observé le développement de la spéculation foncière qui aboutit à convertir des terrains agricoles en des terrains à bâtir. Actuellement, les surfaces exploitées par le maraîchage sont morcelées et vendues à des citadins pour des constructions. De plus, les autorités communales privilégient le développement du tourisme sur le front de mer au détriment de la promotion du maraîchage. Mais la majorité des maraîchers, en dépit du fait qu'ils ont une situation d'insécurité foncière, réalisent des investissements productifs. Selon les maraîchers, seuls les bassins ne sont plus réalisés sur des sites non sécurisés, car impossible à déplacer en cas de délocalisation.

A VIMAS, le principal mode de faire-valoir qui régie les transactions foncières est l'occupation sur autorisation officielle de l'Etat. Cependant, ce site a vu sa superficie passer de 400 ha en 2003 à 47 ha en 2007, soit moins du 1/8ème de la superficie initiale. Selon Tokanou et al., (2007), les raisons de cette réduction drastique sont multiples : faible occupation de l'espace par les maraîchers, octroi de la même zone aux sinistrés de Cotonou et morcellement de 350 ha en parcelles d'habitation, délimitation de 3 ha pour le marché de Bétail de Cotonou et certaines religions chrétiennes à qui on a attribué des sites de pèlerinage. Seuls les maraîchers, membres du VIMAS, peuvent prétendre à un lopin de terre dans la bande des 47 ha contre une redevance annuelle de 2.500 FCFA pour le quart d'ha octroyé.

En zone de bas-fonds, les maraîchers ne se sentent pas encore en insécurité foncière. Les modes de faire-valoir directs (Achat et Héritage) sont prédominants. Accessoirement la location et le don sont pratiqués.

Quant à la place de la tomate et du chou dans l'assolement, 49% des superficies des exploitants sont consacrées à la production de tomate en zone côtière contre 16 % en zone de bas-fonds. (cf. Tableau N°9a). Le chou occupe 53 % des superficies des unités enquêtées en zone urbaine contre 8 % en zone côtière. (cf. Tableau N° 9b)

Tableau N°9a : Superficie de la tomate dans l'assolement.

 

Zone côtière

zone de bas-fonds

superficie de tomate en (ha)

16,03

(49%)

3,33

(16%)

superficie des autres spéculations (ha)

16,53

(51%)

17,3

(84%)

Totale (ha)

32,56

(100%)

20,63

(100%)

Source : Données de l'enquête, Juillet - Septembre 2008

Tableau N°9b : Superficie du chou dans l'assolement

 

Zone côtière

zone intra-urbaine

superficie de chou en (ha)

0,37

(8%)

1,23

(53%)

superficie des autres spéculations (ha)

4,38

(92%)

1,1

(47%)

Totale (ha)

4,75

(100%)

2,33

(100%)

Source : Données de l'enquête, Juillet - Septembre 2008

3.2.1.2. Le travail

La main d'oeuvre familiale, la main d'oeuvre salariale permanente et la main d'oeuvre salariale occasionnelle sont les trois types de main d'oeuvre utilisés sur les exploitations enquêtées.

En zone de bas-fonds, la main d'oeuvre familiale (100%) et la main d'oeuvre salariale occasionnelle (86%) sont les types les plus exploités pour la production maraîchère.

Par contre, en zone côtière, les trois types de main d'oeuvre ont été observés. La main d'oeuvre salariale occasionnelle (9%) est surtout utilisée pour les travaux pénibles, en l'occurrence le labour et le défrichage. La main d'oeuvre familiale est utilisée par 38 % des maraîchers contre 87% pour la main d'oeuvre salariale permanente.

En zone intra-urbaine, deux types de main d'oeuvre sont utilisés par les exploitants, la main d'oeuvre salariale permanente (78 %) et la main d'oeuvre occasionnelle (30%).

3.2.1.3. Equipements de production

La production de tomate et de chou se fait au Sud-Bénin avec une diversité de matériels qui part du petit outillage de champ à des équipements d'irrigation et de traitement phytosanitaire très performants.

Le petit outillage (houe, coupe-coupe) commun à tout producteur agricole est recensé dans toutes les exploitations visitées. Un autre lot de petit outillage spécifique au maraîchage (binettes, râteaux, arrosoirs) a été également rencontré.

Mais, il faut remarquer une évolution du niveau d'équipement de bon nombre de systèmes de production, et notamment en zone côtière et dans une moindre mesure en zone intra-urbaine. Il s'agit bien évidemment des avancées dans le système d'irrigation et de traitement phytosanitaire. 85 % des maraîchers de la zone côtière enquêtés possèdent au moins un pulvérisateur et 68 % disposent d'une motopompe thermique (Photo N°1) et 7% de pompe électrique (Photo N°2). Ce matériel d'exhaure est souvent accompagné d'un système de canalisation qui permet l'arrosage sur tout le champ grâce à la tuyauterie flexible où quelquefois combiné avec des bassins pour un arrosage manuel.

En zone de bas-fonds, les exploitations maraîchères disposent pour tout équipement, du petit outillage manuel utilisé sur les exploitations agricoles traditionnelles. Notons que le mode d'irrigation a été un critère utilisé pour la typologie des systèmes de production de tomate et de chou étudiés.

Photo N°1 : Motopompe thermique Photo N°2 : Motopompe électrique

Source : Données de l'enquête, Juillet - Septembre 2008

3.2.1.4. Capital financier

Les maraîchers ont un accès très limité au crédit agricole pour l'extension et l'amélioration du rendement de leur exploitation. Au sein de l'échantillon, seulement 18% des producteurs de tomate et de chou ont déclaré avoir obtenu du crédit auprès des structures de micro-finance formelles (CLCAM, PADME, PAPME etc.) et d'une banque (BRS) pour le financement des activités ; 11% ont recours aux secteurs financiers informels (Usuriers, Commerçants) et 40 % pratiquent la tontine qui constitue une sorte d'épargne traditionnelle qui aide beaucoup les maraîchers surtout dans les moments où ils ont des problèmes financiers. Plusieurs raisons évoquées par les producteurs expliquent ces contraintes liées aux crédits. Il s'agit : du taux d'intérêt élevé (13% à 22% l'an), de la garantie personnelle trop contraignante (convention d'achat de carrés, montant de la garantie supérieure au moins à trois fois le montant du crédit), du faible crédit octroyé (généralement 50.000 francs CFA en moyenne) et du délai court de remboursement du crédit (deux mois à un an).

Assogba (2007) notifiait que le taux d'intérêt est le paramètre le plus contraignant de l'accès au crédit agricole en production maraîchère. Pourtant, beaucoup d'expériences d'octroi de crédits à taux réduits ont été identifiées au cours de cette étude. Une des plus importantes et remarquée aussi par Tokanou et al., (2007) est l'ouverture auprès de certaines IMF (UNACREP, ID.PECHE) d'une ligne de crédit d'un montant global de 4 milliards par les projets PADMOC et PADRO couvrant toutes leurs zones d'intervention (Mono-Couffo et Ouémé-Plateau). Pour accéder à ces crédits, le producteur formule un projet qu'il soumet aux IMF en partenariat avec les projets. Après analyse et validation, ces IMF envoient le projet au Cadre Général de Gestion des lignes de Crédits (CGGC) du MMFEJF. En effet, le CGGC est une structure mise en place pour gérer les fonds des projets de la BAD (PADMOC, PADRO,) qui impose deux conditions aux IMF en partenariat : un taux d'intérêt de 10 % pour les crédits à court terme (crédits de campagne) et 8,5 % pour les crédits moyen et long terme (crédits d'investissement, de création ou extension de ferme agricole) ; l'allègement des garanties physiques (titre foncier) exigées par les structures partenaires aux producteurs par l'acceptation de la possession d'Etat du promoteur de projet.

Cependant, au vu des statistiques, le taux de consommation de ces lignes de crédit ouvertes reste faible. Ceci s'expliquerait surtout par l'incapacité des maraîchers à monter des dossiers de faisabilité recevables. Mais, certaines autres garanties exigées par ces IMF demeurent contraignantes. Notamment, la maîtrise technique à travers la tenue des exploitations qui inspirent confiance, la maîtrise des comptes d'exploitations (Capacité de solvabilité) et la couverture de risques.

C'est ainsi que malgré ces multiples efforts de la part de l'Etat, des ONG et des partenaires au développement, les producteurs (11% de l'échantillon enquêté) ont recours au secteur financier informel où les conditions d'accès sont moins contraignantes et où d'après Rouighi (2007) les taux d'intérêt sont prohibitifs. Les taux d'intérêt révélés par les producteurs varient généralement de 5% à 20% le mois et confirment donc les propos de l'auteur. En définitive, les principaux problèmes de crédits auxquels sont confrontés les maraîchers peuvent se résumer comme suit :

- Taux d'intérêt élevés ;

- Délais de remboursement insuffisants ;

- Dossiers de demande mal montés ;

- Conditions d'accès (garantie physique) trop rigides (titre foncier par exemple) ;

- Modalités de remboursement (périodicité, différé) non adaptées au maraîchage.

A ce titre, les actions du programme Millenium Challenge Account (MCA/Bénin), notamment dans le domaine de l'accès au foncier et de l'accès au crédit sont à encourager.

3.2.2. Techniques culturales

3.2.2.1. Mode de préparation du sol

Outre le défrichement de la parcelle qui reste commun à toutes les exploitations au Sud-Bénin, diverses pratiques sont utilisées pour préparer le sol par les producteurs. Ainsi si en zone de bas-fonds, les producteurs de tomate ont recours au labour à plat, en zone côtière et intra urbaine la tomate et le chou sont essentiellement produits sur des planches.

Les planches sont de dimensions variables. En zone intra-urbaine (Cotonou et Porto Novo) où la pression foncière est très forte du fait de l'urbanisation et du poids démographique, et où les exploitations présentent les plus faibles superficies (superficie moyenne inférieure à 1000 m²), les planches sont de superficie très petite (3,5 et 7,2 m²). Elles sont largement plus grandes sur la côte 9,6 à 45 m², où la pression foncière est relativement moindre, et où les exploitations sont plus grandes en termes de superficie exploitée.

3.2.2.2. Mode d'irrigation des cultures.

L'irrigation représente un facteur important d'intensification de la production maraîchère. Si en zone de bas-fonds la pratique de l'irrigation est rare, divers modes sont par contre utilisés sur les exploitations maraîchères côtières et urbaines. Ces modes impliquent des niveaux d'équipement de plus en plus élevés. En combinant les différents types de techniques d'exhaure avec les techniques d'irrigation pratiquées, on a pu inférer quatre principaux modes d'irrigation :

- Mode 1 : c'est le mode le plus archaïque. La technique d'exhaure est manuelle (Utilisation de bassine). La technique d'irrigation l'est aussi (Bassine plus boîte trouée). Il est le plus pratiqué en zone de bas-fonds, et se limite généralement à la pépinière de tomate. 21% des enquêtés y ont recours. Les cultures sont donc considérées comme pluviales en zone de bas-fonds.

- Mode 2 : la technique d'exhaure est manuelle (utilisation d'arrosoirs ou de seaux plus corde) et la technique d'irrigation est aussi manuelle (utilisation d'arrosoirs). C'est le système le plus répandu en zone intra-urbaine. Il est pratiqué par 23% des maraîchers enquêtés.

- Mode 3 : La technique d'exhaure est motorisée (utilisation de motopompe) et la technique d'irrigation est manuelle (utilisation d'arrosoirs).En général, l'eau est stockée dans un bassin. Ce système est pratiqué par 3 % des maraîchers enquêtés. Il a été surtout observé en zone côtière pour la production de la tomate.

- Mode 4 : la technique d'exhaure est motorisée (motopompe ou pompe électrique) et la technique d'irrigation est `modernisée' (utilisation de tuyauterie flexible plus pomme d'arrosage). Ce mode est pratiqué par 43% des enquêtés et se rencontre surtout en zone côtière et quelque peu en zone intra-urbaine.

La figure N°4, présente la répartition des exploitations maraîchères suivant les modes d'irrigation, dans les différentes zones de production.

Figure N°4: Répartition des exploitations suivant les modes d'irrigation

Source : Données de l'enquête, Juillet - Septembre 2008

D'après Atidégla (2006) le système d'irrigation basé sur la mécanisation est une bonne pratique en APU car elle économe en temps et en énergie. Le mode 4 (Photo N°3) est donc considéré comme le plus efficient rencontré au sein des exploitations.

Photo N°3 : Irrigation motorisée à Grand-Popo

Source : Données de l'enquête, Juillet - Septembre 2008

Son faible niveau d'adoption en zone intra-urbaine semble confirmer les résultats de Gandonou et al (2007). En effet, ce dernier a rapporté qu'une minorité de maraîchers en zone urbaine et intra-urbaine, utilisent l'irrigation mécanisée, qui constitue pourtant un important moyen pour protéger les ressources en eau. Il a démontré que c'est probablement parce que l'effet sur les revenus des paysans ou la rentabilité financière de cette pratique est faible. Nous sommes alors quelque peu surpris de la généralisation de cette pratique en zone côtière.

La faiblesse des investissements dans les systèmes d'irrigation plus performants sur les périmètres d'irrigation de la zone urbaine est liée à deux raisons fondamentales qui sont étroitement corrélées :

- La taille réduite des superficies cultivées : il est difficile, voire impossible d'amortir un système avec motopompe et accessoires sur des surfaces d'à peine 1/10 ha ;

- La précarité du foncier : les maraîchers, bien qu'exploitant des surfaces publiques pour la plupart n'ont pas le sentiment d'être en sécurité foncière et ne peuvent donc investir dans des équipements durables sur des parcelles qu'ils seront condamnés à abandonner à plus ou moins court terme ;

A Sèmé-Kpodji, ce système est généralisé. En effet, le statut foncier de la terre sécurise les producteurs, et la superficie par actif maraîcher permet de rentabiliser les investissements d'irrigation (il faut 600.000 FCFA pour installer un tel système sur 0,5 ha). C'est également le cas à Grand-Popo en dépit du statut des terres (essentiellement exploitées en location) et de l'avenir incertain du maraîchage dans la zone bordant la route Inter-Etat Cotonou (Bénin) - Lomé (Togo). Les maraîchers ont confié qu'ils ne pouvaient faire autrement, vu la taille de leurs exploitations. Selon eux, seuls les bassins ne sont plus réalisés sur des sites non sécurisés car impossible à déplacer en cas de délocalisation. Il devient alors très important de faire une étude, permettant de trancher effectivement sur les déterminants des Bonnes Pratiques d'Irrigation dans le maraîchage au Sud-Bénin.

3.2.2.3. Gestion de la fertilité des sols

Si en zone de bas-fonds, les producteurs n'ont pas recours à la fumure (fertilité naturelle des sols), ce n'est pas le cas pour la conduite de leurs cultures en zone côtière et urbaine. Les fumures utilisées par les maraîchers sont de deux types : la fumure organique et la fumure minérale.

Les fientes de volaille (Photos N°4 et N°5) seraient la forme d'engrais organique la plus utilisée par les maraîchers de la zone urbaine (100%) et ceux de la zone côtière (56%). Elle est généralement appliquée en fumure d'entretien. Cette préférence pour les fientes de volaille s'expliquerait par le fort degré de minéralisation de la fiente, produisant ainsi sur les cultures, un « coup de fouet » rapide notamment pour le chou et la tomate (Tokanou et Quenum, 2007). Cependant, les multiples arrosages favorisent le lessivage accéléré des éléments minéraux en profondeur. L'apport en fientes de volaille est en moyenne de 16,91 t/ha (#177; 8,06 t/ha) pour la tomate en zone côtière et de 32, 39 t/ha (#177; 15,35 t/ha) en moyenne pour le chou. Le prix du sac de 50 kg de fientes de volaille varie de 1000 FCFA à 1200 FCFA.

L'apport de bouse de vache (matière organique à décomposition plus lente) en fumure de fond a certes une action plus tardive, mais a un effet plus durable. Elle se pratique uniquement à Grand-Popo (44% des maraîchers de la zone côtière). La dose est de 12,94 t/ha (#177;5,07 t/ha) pour les exploitations de tomates enquêtées. Elle coûte moins chère (500 FCFA le sac de 50 kg) et permet d'apporter des éléments minéraux progressivement assimilables par la plante, d'améliorer la structure du sol et d'augmenter la capacité de rétention en eau du sol, réduisant ainsi les pertes par infiltration et évaporation. Toutefois, les maraîchers lui reprochent d'être une source d'adventices (du fait des graines consommées par les bovins) et d'attirer certains insectes ravageurs de cultures (PADAP, 2003).

Photo N°4 : Fiente de volaille en vrac Photo N°5 : Fiente de volaille en sac de 50 kg

Source : Données de l'enquête, Juillet - Septembre 2008

La disponibilité de ces produits constitue une contrainte majeure. Cette contrainte se pose en terme d'accessibilité de ces produits (fermes situées à plusieurs dizaines de km) et de transport, ce qui augmente le coût de revient du produit. De plus, le prix étant régi par la loi de l'offre et la demande, les fermes pratiquent fréquemment de la surenchère face à la demande de plus en plus croissante des maraîchers. Certaines stratégies comme des commandes groupées ou l'achat par camion (ou un autre véhicule) sont utilisées par les maraîchers pour réduire le coût d'acquisition de ces engrais organiques.

La fumure minérale quant à elle, est uniquement pratiquée en zone côtière et urbaine. Deux formules sont essentiellement utilisées : l'Urée et le NPK de formulation variable (10 - 20 - 20 ou 15 - 15 - 15 ou 14 - 23 - 14). Ces formulations, plus utilisées par les maraîchers sont en fait destinées à la culture du coton. Parfois, les maraîchers utilisent des engrais dont ils ne maîtrisent pas la formulation. Il est fréquent que les sacs d'engrais ne portent aucune indication sur le type d'engrais minéral et la composition en éléments minéraux.

Les doses moyennes apportées sont de 0,84 t/ha (#177; 0,53 t/ha) pour le NPK, 0,29 t/ha (#177;0,24 t/ha) pour l'urée et de 0,12 t/ha (#177; 0,06 t/ha) pour la potasse en culture de tomate. Elles sont par contre en moyenne de 0,53 t/ha (#177; 0,25 t/ha) de NPK et 0,65 t/ha (#177; 0,39 t/ha) d'urée en culture de chou.

Par ailleurs, il n'existerait pas d'engrais spécifiques maraîchers disponibles sur le marché. Une investigation auprès de la société SDI montre une volonté de mettre au point une formulation spécifique aux cultures maraîchères. Il s'agit de l'engrais NPK maraîcher 12N + 11P + 18K + 20 SO3 + 2,7 MgO + 0,015 B + 0,02 Zn + 0,2 Fe + 0,02 Mn conditionné en sac de 25 kg et vendu à 8.500 F CFA/sac. Cependant, l'absence de demande (contrat de commandes) des maraîchers en ce produit limite sa disponibilité sur le marché.

D'autre part, nous avons constaté que l'approvisionnement en engrais varie d'une zone à l'autre et même d'une commune à l'autre.

A Sèmé Kpodji, les producteurs s'approvisionnent souvent dans les magasins de Cotonou, ou de la société SDI, qui vend de l'engrais non exonéré de droits et taxes à 17 500 FCFA le sac de 50 kg de NPK et 16 000 FCFA le sac de 50 kg d'Urée. Le coût de revient bord champ est généralement prohibitif variant de 15000 à 21000 FCFA le sac. En effet, quelques maraîchers arrivent à avoir à travers le circuit informel de l'engrais destiné au coton dont le prix de cession aux producteurs de coton était fixé pour cette campagne à 11 500 FCFA le sac de 50kg.

A Grand-Popo, l'achat se fait généralement individuellement au Togo voisin et parfois au CeCPA et à l'UCP. La préférence pour le marché togolais s'expliquerait par la disponibilité en tout temps des intrants, même si le produit revient plus cher (entre 13.500 et 15.000 F CFA/sac de 50 kg).

A Cotonou et Porto-Novo, l'approvisionnement se fait essentiellement auprès des vendeurs ambulants, de façon individuelle et souvent en détail au prix de 350 F CFA par kg. Si les maraîchers arrivent à faire la distinction entre l'urée et le NPK conditionné en sachet de 1 kg, ils ne peuvent pas connaître la composition des engrais acquis. Toutefois, certaines coopératives maraîchères de Cotonou s'approvisionnent auprès des distributeurs d'intrants et les revendent à leurs membres afin de faciliter l'accès des membres de leur association à des engrais plus sûrs.

Les maraîchers s'approvisionnent donc là où ils peuvent sans trop s'attacher à la spécificité des produits qu'ils acquièrent. Il n'existe aucun circuit formel d'approvisionnement en engrais maraîchers. Ceci pose le problème de la qualité des intrants utilisés sur les cultures maraîchères et de l'impact de leur utilisation sur les sols et l'eau.

Par ailleurs, la plupart des maraîchers applique mal les engrais. Cette utilisation non raisonnée des engrais n'est pas seulement due au manque de connaissances de nombreux maraîchers sur les besoins des cultures pratiquées, mais également au manque de moyens financiers et aux fréquentes ruptures de stocks d'engrais auprès des sources d'approvisionnement. Cette non maîtrise de la qualité des engrais acquis essentiellement auprès des sources informelles conjuguée à une utilisation mal raisonnée des engrais minéraux (surdoses des apports) peut causer une dégradation des sols (acidification, salinisation, déstabilisation structurale), une pollution de la nappe phréatique, une intoxication des plantes et une perte de qualité des productions. Toutefois, les initiatives d'approvisionnement en engrais des UCP (Grand-Popo, Cotonou, Sèmé Kpodji) et des associations de maraîchers (UMALGA à Grand-Popo, UCOMAC à Cotonou) en collaboration avec les CeCPA des différentes communes sont encourageantes et sans aucun doute, à consolider. Elles pourraient faire davantage si leur autonomie financière était renforcée.

3.2.2.4. Protection phytosanitaire des cultures

La lutte chimique est la méthode de lutte la plus pratiquée (82% des maraîchers enquêtés). Il s'agit d'une utilisation exclusive des produits chimiques de synthèse (surtout les insecticides et dans une moindre mesure les fongicides et les nématicides).

Photo N°6 : Insecticide recommandé Photo N°7 : Insecticide non recommandé

Source : Données de l'enquête, Juillet - Septembre 2008

Face aux nombreuses pertes occasionnées par les dégâts des parasites et maladies, les maraîchers n'hésitent pas à utiliser n'importe quel type de pesticides chimiques. Ils ne se limitent plus aux pesticides recommandés en maraîchage (Photo N°6), ni aux doses recommandées. C'est ainsi que 47% des maraîchers font recours aux pesticides chimiques non recommandés (insecticides coton ; Photo N°7) tandis que 35% appliquent ceux recommandés pour le maraîchage.

Une autre méthode présentant moins de risques et cependant moins utilisée par les maraîchers, est l'utilisation des extraits aqueux des végétaux (de fabrication artisanale, suivant un processus souvent jugé très harassant). Environ 13 % des enquêtés y ont recours. Si cette méthode est pratiquée par des maraîchers convaincus de son efficacité en zone urbaine et côtière, elle se fait à défaut de rien en zone de bas fonds (Gnito). Les producteurs de tomate de ce site ont confié que c'est dû à l'indisponibilité des pesticides chimiques qu'ils se rabattent sur l'utilisation des extraits de neem. De plus, c'est dans ce même village qu'il a été rencontré des producteurs, déclarant n'avoir utilisé aucun produit pour le traitement phytosanitaire. La figure N°5 présente l'intensité d'utilisation des différentes méthodes de protection phytosanitaire, en production maraîchère au Sud-Bénin.

Figure N°5: Intensité d'utilisation des techniques de protection phytosanitaire

Source : Données de l'enquête, Juillet - Septembre 2008

NB : Biopest= Biopesticide ; Pesch= Pesticides chimiques non recommandés ; Pesch R= Pesticides chimiques recommandés

A travers cette figure, les pesticides chimiques non recommandés sont nettement plus utilisés en zone de bas-fonds et en zone urbaine que les pesticides chimiques recommandés, beaucoup plus utilisés en zone côtière. L'utilisation des extraits aqueux des végétaux est beaucoup plus remarquée en zone de bas fonds. Ce recours anarchique à la lutte chimique pourrait s'expliquer par une valorisation inexistante ou du moins insuffisante de ces produits, leur efficacité et surtout la disponibilité aléatoire des produits recommandés (biopesticides synthétiques et extraits aqueux botaniques).

Ce fait pose le problème de la qualité sanitaire des produits (tomate et chou) au Sud-Bénin. En effet, les maraîchers devraient adopter les techniques de protection phytosanitaire saines pour assurer une compétitivité à ces cultures sur les marchés sous régionaux voire internationaux. L'accent doit être mis sur la promotion de ces méthodes respectueuses de l'environnement.

Il est présenté en annexe N°7 et N°8, la liste des pesticides utilisés dans la production maraîchère de même que la liste des pesticides recommandés pour le maraîchage au Sud-Bénin.

3.3. Commercialisation de la tomate et du chou

La commercialisation de ces deux spéculations maraîchères passe par plusieurs voies. En général, les producteurs livrent leurs produits à des commerçantes qui les convoient vers les marchés urbains. Mais, selon la zone de production, la tomate et le chou sont, soit vendus aux commerçants et parfois aux consommateurs directement sur les exploitations (zones intra-urbaines et côtières), soit vendus dans les marchés régionaux (zones de bas-fonds). Les marchés d'Azowlissè dans la vallée de l'Ouémé, de Comè dans le Mono et de Dantokpa à Cotonou constituent les plus importants reconnus par les producteurs rencontrés. L'évolution du prix de la tomate de janvier 2007 à juillet 2008 sur le marché de Comè et d'Azowlissè se présente comme suit. L'évolution du prix de la tomate à Dantokpa n'a pas pu être obtenue, puisqu'il n'est pas suivi par l'ONASA, au cours de cette période.

Figure n°6 : Evolution du prix de la tomate sur le marché de Comè et d'Azowlissè

Source : Rapports LISA-SAR/ONASA 2007 à 2008

Au niveau du producteur, diverses unités de mesure sont utilisées pour la vente des produits maraîchers. La tomate se commercialise généralement au Sud-Bénin en panier de contenance variable (20 à 30 kg). Le chou se vend par planche ou par unité. La récolte est généralement à la charge de la commerçante qui sollicite alors les services de quelques ouvriers pour la cueillette de la tomate et l'arrachage du chou.

Si le mode de commercialisation du chou en zone urbaine se fait avec les petites commerçantes de Cotonou et de Porto-Novo, celui de la tomate se fait à l'intérieur d'un réseau beaucoup plus étendu. La tomate achetée par les grossistes aux abords des champs est transportée par les voitures bâchées ou camions et certaines fois par les taxis motos au lieu de ventes en gros. Le coût de transport varie généralement entre 300 Fcfa et 500 Fcfa le panier de tomate. Le commerçant paye également au niveau du poste de péage d'Ahozon ou d'Epkè 1000 Fcfa de frais de reconditionnement. Les transporteurs rencontrés sur les lieux de collecte ont révélé qu'ils se sont spécialisés dans le transport des produits maraîchers.

Le prix de vente de la tomate et du chou par les producteurs fait l'objet de négociations, suivant l'aspect extérieur des tomates et des pommes, les prix sur les marchés locaux qui ne sont connus en général que des commerçantes et aussi les prix pratiqués par les maraîchers de Lomé. Il faut remarquer que les commerçantes ont en général une bonne connaissance des calendriers de production des spéculations et des volumes d'offre des principales zones de production, tant à l'échelle nationale qu'à l'échelle des localités frontalières des pays voisins. En revanche, on peut noter la relative absence de stratégies d'écoulement de leurs productions chez la majorité des producteurs, particulièrement les petits maraîchers.

L'offre intérieure en produits de grande consommation (tomate) est fortement concurrencée par les productions des pays voisins. La quantité de la production locale très moyenne dans la période de décembre à mai en est la principale cause. Des entretiens avec les commerçantes de tomate révèlent que le marché de Cotonou apparaît comme le plus dépendant du marché régional, puisque les tomates d'origine étrangère (nigérianes et ghanéennes) sont présentes tout au long de l'année. Celles originaires du Togo ne sont commercialisées à Cotonou que pendant cinq mois (mai à septembre). C'est donc durant toute l'année que les tomates béninoises se trouvent en compétition avec les tomates ghanéennes et nigérianes sur le marché de Cotonou. Une analyse plus approfondie du système de commercialisation de la tomate entre le Ghana, le Togo, le Bénin, le Burkina Faso et le Nigéria permettra de maîtriser les flux de tomates entre ces différents pays. Cet aspect de l'étude n'a pas pu se réaliser, faute de moyens et de temps.

En dehors de la quantité, il y a la qualité des productions qui est peu valorisée. Ceci pourrait être lié au fait de l'absence d'une culture d'organisation par les petits producteurs maraîchers et du comportement des consommateurs. Les périodes d'abondance de la tomate au Sud-Bénin correspondent généralement à la période de juillet à novembre ; celle du chou pommée à la période d'août à décembre.

3.4. L'organisation du maraîchage au Sud Bénin

Nous parlons essentiellement des organisations de producteurs et de leur relation avec les structures d'intervention.

3.4.1. Organisations de producteurs

Contrairement aux maraîchers des zones intra-urbaines et côtières, les maraîchers des zones de bas-fonds pour qui la production de légumes reste généralement une activité secondaire, sont rarement constitués en groupements. Dans les centres urbains et périurbains et même ruraux de maraîchage visités, il y a l'existence de petits groupements de maraîchers. Dans ces groupements, il y a souvent huit (8) à vingt (20) maraîchers qui travaillent sur un même site. Chacun a sa parcelle et chacun achète son petit matériel de culture et le lien qui les relie souvent, c'est l'entente, l'échange d'idées des problèmes fonciers et la recherche du crédit si l'occasion le permet pour l'approvisionnement de certains intrants et semences. Ils sont en groupements, mais en service libre. Il arrive que ces groupements aient leur bureau exécutif interne sans législation ou non, mais en groupes d'amis faisant la même activité. La plupart de ces groupements ont été créés sous l'incitation des CeRPA, afin de faciliter aux maraîchers, l'accès au crédit agricole. Ils sont rapidement montés et installés de toutes pièces afin de bénéficier de divers avantages liés au démarrage de projets d'agriculture urbaine. Mieux, elles disparaissent purement et simplement dès que leurs objectifs sont atteints ou lorsque lesdits projets arrivent à terme.

En dehors des groupements de maraîchers à la base, il existe des structures faîtières, à l'image de l'UCOMAC à Cotonou et l'UCMG à Grand Popo. L'Union Communale des Maraîchers de Cotonou (UCOMAC) créée depuis Février 2006 regroupe 21 groupements de base et près de 700 maraîchers répartis sur les 16 sites de la ville. L'Union Communale des Maraîchers de Grand Popo (UCMG), regroupant les maraîchers de la commune sert d'intermédiaire entre les maraîchers et les structures d'intervention.

3.4.2. Encadrement technique des producteurs

Diverses structures assurent l'encadrement des maraîchers au Sud-Bénin. Au nombre de ces structures, figurent les Centres Régionaux de Promotion Agricoles (CeRPA). Ce sont les principales structures chargées d'assurer l'encadrement technique des exploitants agricoles au Bénin ; 85,4 % des producteurs enquêtés ont déclaré avoir eu un contact avec les agents de ces centres. Les visites mensuelles et occasionnelles sont les plus pratiquées au sein du groupe de producteurs enquêté. En dehors du CeRPA, les structures telles que l'lITA, l'INRAB, le SPV et plusieurs ONG (Oxfam Quebec, Ecosanté etc.), interviennent dans l'encadrement technique des exploitations maraîchères au Sud-Bénin.

Cependant, le degré d'encadrement varie d'une zone à une autre. La figure N°7 ci dessous, montre par zone de production, la répartition des exploitations maraîchères selon le degré d'encadrement.

Figure N°7 : Répartition des exploitations maraîchères selon le degré d'encadrement

Source : Données de l'enquête, Juillet - Septembre 2008

De l'analyse de ce graphe, il ressort qu'en zone de bas-fonds, l'encadrement des maraîchers est globalement faible. La majorité des exploitants reçoit la visite des agents de façon occasionnelle. On y note également une forte proportion d'exploitations ne bénéficiant pas des services du CeRPA.

En zone côtière, et intra urbaine par contre, le degré d'encadrement des maraîchers est nettement meilleur par rapport aux exploitations des zones de bas-fonds. Les exploitations reçoivent pour la plupart, la visite des agents du CeRPA suivant une périodicité mensuelle. Cependant, une proportion non négligeable reçoit de façon hebdomadaire la visite des agents.

Le niveau d'encadrement est donc insatisfaisant en général. Il doit être renforcé, surtout en zone de bas-fond, afin d'assurer un appui technique réel aux producteurs.

3.5. Contraintes et opportunités liées à la production de tomate et de chou au Sud-Bénin.

La production de tomate et de chou au Sud-Bénin est confrontée à plusieurs contraintes. Elles sont à la fois communes au secteur du maraîchage et spécifiques aux cultures faisant l'objet de notre étude. Parmi ces contraintes, on peut citer :

- les problèmes liés aux domaines exploités (pénurie et insécurité foncière) ;

- les difficultés d'approvisionnement en intrants, surtout les intrants spécifiques au maraîchage (produits phytosanitaires, fertilisants, semences) ;

- la forte pression parasitaire liée en partie aux conditions agro-climatiques ;

- le faible niveau d'équipement des exploitations, et le problème de maîtrise de l'eau ;

- la faible organisation des maraîchers,  et de la filière en générale ;

- les difficultés de commercialisation ;

- les difficultés d'accès au crédit agricole.

A côté de ces contraintes, il existe au Sud-Bénin, des opportunités à la production de tomate et de chou. Au nombre de ces opportunités, on peut citer :

- le maraîchage retenu par l'Etat béninois, comme filière prioritaire à promouvoir ;

- l'existence de zones favorables au développement du maraîchage (bas-fonds, sable côtier) ;

- la proximité de la demande provenant surtout des centres urbains ;

- la possibilité d'approvisionnement en intrants agricoles dans les pays voisins (Togo, Ghana, Nigéria) ;

- la possibilité d'écouler la tomate et le chou à l'extérieur (Togo, Ghana, Burkina Faso, Nigéria) ;

- l'existence de structures d'encadrements et de formations techniques, et de projets d'appui aux maraîchers ;

- l'existence de produits biologiques développés par la recherche (biopesticides et extraits aqueux botaniques) pour le contrôle des ravageurs des cultures ;

- l'existence d'un marché sous-régional dans le cadre de l'intégration économique sous-régionale (UEMOA).

Chapitre 4 : Analyse de la rentabilité financière et économique

4.1. Rentabilité financière des systèmes de production de tomate et de chou.

Les résultats de l'évaluation financière des systèmes de production de tomate et de chou à partir de l'application de la MAP sont abordés.

4.1.1. Résultats de l'analyse financière des systèmes de production de tomate.

Dans cette section le tableau N°10 récapitulatif de l'analyse financière est présenté. Il montre à la fois les budgets financiers des systèmes de production de tomate et les résultats obtenus sous les scénarii étudiés. Dans le but de faciliter l'analyse, il sera présenté au sein de chaque groupe suivant les modes d'irrigation, les deux systèmes les plus rentables ; les valeurs sont exprimées en FCFA/m2. Le principal indicateur qui permet de juger de la rentabilité financière des systèmes de production est le Profit Financier Net (PFN).

Scénario (0) : Situation au moment de l'enquête

L'analyse financière montre que tous les systèmes de production de tomate, tant en zone côtière qu'en zone de bas-fonds, sont financièrement rentables (PFN>0 ; Voir tableau N°10). Les systèmes de production N°11(Variété locale + Insecticide non recommandé + Pluvial), N°1(Variété améliorée + insecticide non recommandé + motopompe & tuyau flexible), et N°12 (Variété locale + extraits aqueux de neem + pluvial) sont les plus rentables. Ce résultat montre que les systèmes de production de tomate utilisant les pesticides chimiques non recommandés sont les plus rentables. Il n'est pas différent des résultats de Vodouhè (2007) qui, à travers la réalisation d'un budget partiel, a montré que les systèmes de production utilisant les pesticides chimiques sont plus rentables que ceux utilisant les biopesticides. De plus, l'IITA (2002b) a montré qu'au Bénin, la tomate produite dans un système utilisant les pesticides chimiques et les engrais, est la plus rentable.

Tableau N°10 : Résultats de l'analyse financière des systèmes de production de tomate au Sud-Bénin.

 
 

BUDGETS FINANCIERS

 

Systèmes de Productions

Scénario (0)

Scénario (1)

Scénario(2)

Scénario (3)

N° 

Technologies

Rev

CFE

CFL

PFN

CFE

CFL

PFN

CFE

CFL

PFN

Rev

CFE

CFL

PFN

1

Variété améliorée + Chimique non Rec + Motopompe & Tuyau flexible

436

105

46

285

112

46

278

168

70

199

235

168

70

-3

3

Variété améliorés + ext.aq. de neem + Motopompe & Tuyau flexible

367

92

49

226

98

49

221

146

73

148

202

167

69

-35

4

Variété améliorée+ Chimique non Rec + motopompe& bassin & arrosoir

365

79

52

234

84

52

229

126

78

160

197

146

73

-22

6

Variété améliorée + ext.aq. de neem + motopompe& bassin & arrosoir

315

72

53

191

78

53

185

117

79

119

170

117

79

- 27

7

Variété améliorée + Chimique non Rec + arrosoir

331

54

55

222

60

55

216

90

82

159

178

90

82

6

8

Variété améliorée+ Chimique Rec + arrosoir

301

54

55

192

60

55

186

90

83

128

162

90

83

- 11

11

Variété locale+ Chimique non Rec + pluvial

428

16

27

385

17

27

384

25

40

362

90

25

40

25

12

Variété locale + ext.aq. de neem + pluvial

286

-

27

259

-

27

259

-

41

245

60

-

41

19

Source : Données enquêtes Juillet - Septembre 2008.

NB : Rev = Revenu ; CFE= Coût des Facteurs Echangeables ; CFL = Coût des Facteurs Locaux ; PFN = Profit Financier Net.

Suivant la zone de production, le PFN en zone de bas-fonds (217 FCFA/m2) est en moyenne supérieure au PFN en zone côtière (206 FCFA/m2). Ceci est dû au fait que les producteurs de la zone de bas-fonds supportent des coûts de production1(*) relativement moins élevés que ceux de la zone côtière. De plus, ils ont des rendements qui sont en moyenne beaucoup plus élevés. Les exploitations les plus performantes de la zone de bas-fonds font un rendement de 22,5 t/ha contre 15,13 t/ha pour les meilleures exploitations de la zone côtière. En effet, les systèmes de la zone de bas-fonds, sont épargnés des problèmes d'irrigation et jouissent en plus d'une fertilité naturelle des sols. Ceci réduit considérablement le coût de production. La seule contrainte technique pour avoir un bon rendement est donc la protection phytosanitaire.

Quant à l'influence du type de semence sur la rentabilité financière, il faut remarquer que les systèmes de production utilisant les variétés locales sont plus rentables que ceux utilisant les variétés améliorées. Ce résultat est inattendu ; en effet, les variétés améliorées de tomates (288 Fcfa/Kg) sont vendues beaucoup plus chèrement que les variétés locales de tomate (190 Fcfa/Kg). En effet la plupart des variétés locales produisent des petits fruits ou des fruits moyens issus des semences qui ne sont souvent pas renouvelées. Les semences sont donc très dégénérées. On obtient alors des fruits remplis d'eau, contenant beaucoup de graines, de saveur acide et pourrissant très vite. Ce sont des caractéristiques qui ne plaisent pas souvent aux commerçant(e)s. Il faut également noter que ces productions locales sont achetées par les commerçantes lorsque les variétés améliorées ne sont pas disponibles en quantités suffisantes. Ils préfèrent généralement des tomates à fruits moyens et gros, pas acides et qui mûrs, peuvent se conserver trois semaines sans pourrir ; caractéristiques qu'offrent les variétés améliorées (Mongal, Petromech) de tomate. L'efficacité financière des systèmes à variétés locales n'est donc pas liée au prix de cession de celles-ci. Cependant, il faut remarquer que dans le cadre de l'étude, les systèmes de production utilisant les variétés locales sont conduits en zone de bas-fonds, tandis que ceux utilisant les variétés améliorées sont conduits en zone côtière. Les rendements élevés en zone de bas-fonds associés aux coûts de production faibles font que financièrement ces systèmes de production à variétés locales sont plus rentables que ceux à variétés améliorées ; le revenu le plus élevé étant obtenu au sein du système de production N°1 (Variété améliorée + Pesticide chimique non recommandé + motopompe et tuyau flexible). De plus, il faut noter un déficit probable dans l'application des itinéraires techniques nécessaires pour donner aux variétés améliorées, la capacité d'exprimer leurs potentialités en zone côtière. En effet, ces variétés améliorées sont adaptées aux saisons chaudes et humides, résistantes au flétrissement bactérien et peuvent atteindre des rendements moyens de 30 T/ha (Caburet et al., 2002).

En fixant le mode d'irrigation, les systèmes de production qui ont recours au mode d'irrigation motorisée (N°1, 2, 3) sont les plus rentables. Ils sont suivis des exploitations ayant un mode d'irrigation semi-motorisée (N°4, 5, 6) et enfin ceux du mode d'irrigation manuelle (N°7, 8,9) voir tableau N°10. Ces résultats ne sont pas totalement conformes à ceux obtenus par Gandonou et al., (2007) dans l'étude de la durabilité environnementale et économique des pratiques d'irrigation en agriculture périurbaine et urbaine (APU) à Cotonou et sa périphérie. En effet, s'ils ont montré à travers une analyse bivariée que le système de production à irrigation motorisée est le plus rentable, contrairement à nos résultats, ce sont les systèmes à irrigation manuelle qui se positionnent en deuxième position. Ceux à irrigation semi-motorisée sont les moins rentables. Mais cette étude à l'aide de l'analyse de régression multivariée a montré que la corrélation entre l'irrigation motorisée et la performance économique n'est pas significative sur les périmètres maraîchers enquêtés. Ceci ne permet pas, même si les résultats empiriques le montrent, d'affirmer de façon générale, qu'il existe une corrélation positive entre la performance économique des systèmes de production et le mode d'irrigation. Des efforts de recherche devront donc être faits à ce niveau. Néanmoins Verolet et al., (2001) précisent que l'alimentation en eau est primordiale ; les irrigations mal conduites provoquent la nécrose apicale. Le manque d'eau régulier diminue le calibre des fruits. Ils recommandent donc des irrigations légères et fréquentes.

Enfin, dans chaque groupe de producteurs utilisant les mêmes modes d'irrigation, les systèmes utilisant les insecticides coton sont les plus rentables. Ce constat est dû au fait que les rendements dans ces systèmes sont les plus élevés de leur groupe. Les systèmes utilisant les extraits aqueux de neem viennent en seconde position sauf au niveau du groupe des exploitations à irrigation manuelle où elles sont en troisième position (Voir tableau N°10 ci-dessus).Cette performance économique des systèmes utilisant les extraits de neem n'est pas liée aux revenus donc au rendement, elle est liée plutôt au coût de production qui est relativement moins élevé par rapport à ceux utilisant les pesticides chimiques recommandés. Ces résultats peuvent s'expliquer. En effet, Vodouhè (2007) a montré que les maraîchers soutiennent unanimement que les extraits aqueux botaniques ont un large spectre d'actions sur les ravageurs des plantes. Mais ils ont, selon la perception des producteurs, une action relativement plus lente que celle des pesticides chimiques de synthèse, puisque l'efficacité de ces produits naturels sur les ravageurs n'est constatée que 72 heures après le traitement, alors que celle de leurs concurrents chimiques est quasi immédiate, c'est-à-dire beaucoup plus rapide. Ces faits peuvent expliquer les rendements moins élevés au niveau de ces systèmes, surtout que les maraîchers ne pratiquent pas la lutte préventive.

Une dernière remarque dans ce volet, est que le système de production n'utilisant aucun mode de protection phytosanitaire, présente le plus petit PFN des systèmes de production étudiés. Ceci est normal et montre l'importance de la protection phytosanitaire dans la production agricole. Ces exploitants ont avancé pour raisons, l'inaccessibilité aux insecticides et la méconnaissance de l'utilisation des extraits botaniques.

Scénario (1) : l'engrais et l'insecticide coton ne sont pas subventionnés.

Sous le scénario (1) où les subventions de l'Etat ont été supprimé, les systèmes de productions de tomate demeurent tous rentables (Tableau N°10). Mais le PFN a baissé pour tous les systèmes de production côtiers (Système N°1 à 9). Ceci montre que, même si elles ne tiennent qu'à un fil, les subventions de l'Etat ont un impact sur la rentabilité des systèmes de production de tomate en zone côtière. Cependant, cet effet n'est pas assez large pour justifier de l'efficacité de cette politique sur la rentabilité des systèmes de production. En effet, les producteurs maraîchers ne profitent pas effectivement des subventions de l'Etat. Même si la loi de finance subventionne l'engrais et les insecticides destinés à la production agricole en général, seuls les producteurs de coton bénéficient effectivement de cette subvention. Ces mêmes engrais et insecticides sont revendus aux maraîchers beaucoup plus chers. Ainsi le litre d'insecticide coton vendu officiellement à 4100 Fcfa bord champ est acquis par le maraîcher à 5000 FCFA en moyenne. L'engrais qui doit être cédé à 235 Fcfa/kg est revendu au maraîcher à 310 Fcfa/kg en moyenne.

Scénario (2) & (3): (Respectivement) sans subvention de l'engrais et l'insecticide coton et coût d'opportunité du capital 50% (Tableau n° annexe), sans subvention de l'engrais et l'insecticide de coton, coût d'opportunité du capital 50% et bas prix aux producteurs .

En appliquant un coût d'opportunité de 50% au capital, tous les systèmes présentent un PFN positif sauf le système N°10 (Tableau N°10). Les systèmes de production de tomate de contre saison et de décrue peuvent donc supporter des prêts à un taux d'intérêt 50%. Les actions à mener en vue de faciliter l'accès au crédit formel est alors d'une grande importance. Mais à cela, doit être associé l'encadrement technique; il faut noter, les mauvaises performances des systèmes ne pratiquant pas la protection phytosanitaire.

Lorsque l'on applique aux systèmes enquêtés, les prix les plus faibles rencontrés au cours de la campagne (155 FCFA/kg en zone côtière et 40 FCFA/kg en zone de bas-fonds) seulement trois systèmes de production ont un PFN positif (Tableau N°10). Par ordre de rentabilité décroissante, nous avons le système N°11 (Variété locale, + chimique non recommandé + pluvial), le système N°12 (Variété locale + extrait aqueux de neem +pluvial), le système N°7 (Variété améliorée + chimique non recommandé + arrosoir).

Plusieurs remarques méritent d'être faites. Les cultures de décrue sont celles qui supportent le mieux ce scénario. En effet, elles sont moins coûteuses en intrants. Elles se révèlent être dans le cadre de notre étude, une activité hautement profitable. Les systèmes de production utilisant les extraits aqueux de neem ne sont pas financièrement plus efficaces que ceux utilisant les insecticides coton suivant les zones de production étudiées. En se basant sur le mode d'irrigation, les pertes les moins considérables sont enregistrées au niveau des systèmes utilisant l'arrosoir (Tableau N°10). Les systèmes de production à irrigation motorisée et semi-motorisée sont donc défavorisés. En effet, ils supportent des coûts de production très élevés. L'adoption des Bonnes Pratiques d'Irrigation devra donc être accompagnée de l'organisation de la filière, tant en amont qu'en aval, afin d'offrir aux producteurs, des prix élevés et équitables.

Cependant cette mauvaise performance des systèmes de production utilisant les extraits aqueux de neem nous amène à faire une autre étude de sensibilité des prix. Une prime de 25% est accordée sur le prix de cession moyen de la tomate traitée aux extraits botaniques. En effet, Adegbola et al., (2006) montrent que les consommateurs de légumes de Cotonou et Porto-Novo sont disposés à accorder une prime moyenne égale à 111, 218, 372 et 1024 FCFA2(*) respectivement pour éviter les malaises, l'intoxication, les maladies chroniques et la mort à terme due à l'utilisation des insecticides coton dans la production maraîchère. Remarquez que, rien que pour éviter les malaises, les consommateurs sont prêts à accorder une prime de plus de 50% sur le prix de référence. Aïtchédji (2001) a quant à lui, appliqué une augmentation de 20% et 25% sur le prix de cession, en restant dans la fourchette annuelle de l'évolution des prix du niébé. Dans le contexte de l'étude, les prix moyens obtenus sont déjà élevés, car relevés au cours de la période de contre saison. Une prime de 50% rendrait le prix de cession de la tomate saine inaccessible aux consommateurs. Une prime de 25% à partir du scénario (2) est appliquée sur le prix de la tomate traitée avec les extraits aqueux de neem. Ce scénario est désigné sous le vocable de scénario (4). Les résultats (Tableau N°11) se présentent comme suit :

Tableau N°11: Budget financier des systèmes de production de tomate sous le scénario (4)

 

Systèmes de productions

Budget Financier

Technologies

Rev

CFE

CFL

PFN

1

Variété améliorée + Chimique non Rec + Motopompe & Tuyau flexible

436

168

70

199

3

Variété améliorée + ext.aq. de neem + Motopompe & Tuyau flexible

459

146

73

240

4

Variété améliorée + Chimique non Rec + motopompe& bassin & arrosoir

365

126

78

160

6

Variété améliorée + ext.aq. de neem + motopompe& bassin & arrosoir

394

117

79

198

7

Variété améliorée + Chimique non Rec + arrosoir

331

90

82

159

9

Variété améliorée + ext.aq. de neem + arrosoir

304

83

84

137

11

Variété locale + Chimique non Rec + pluvial

428

25

40

362

12

Variété locale + ext.aq. de neem + pluvial

358

-

41

317

Source : Données enquêtes Juillet - Septembre 2008

L'augmentation de 25% du prix de cession de la tomate traitée aux extraits botaniques, entraîne une modification dans la structure du tableau. Dans un premier temps, les systèmes de production de tomates saines sont en tête dans le groupe des systèmes à irrigation motorisée et semi-motorisée. En second lieu, le départ du système N°8 (Variété améliorée + chimique recommandé + arrosoir) et l'arrivée du système N°9 (Variété améliorée + extrait aqueux de neem + arrosoir) a été remarqué. Cependant, les systèmes utilisant les insecticides coton demeurent en tête au sein du groupe à irrigation manuelle et du groupe des systèmes de production de la zone de bas-fonds.

Deux conclusions s'imposent. Un premium de 25% sur la tomate saine entraîne une efficacité des systèmes à irrigation motorisée et semi-motorisée : la segmentation du marché et la promotion des produits maraîchers sains pourraient faciliter à la fois l'adoption des Bonnes Pratiques d'Irrigation et des techniques de protection phytosanitaire respectueuses de l'environnement. Cependant, ce fait n'est pas observé en zone de bas-fonds. Il a été montré dans le chapitre 5 que l'encadrement technique en zone de bas-fonds est insatisfaisant. Ce fait pourrait expliquer le grand écart au niveau du rendement entre le système N°11(Variété locale+ chimique non recommandé + pluvial) et le système N°12 (Variété locale + extraits aqueux de neem + pluvial). L'encadrement technique doit donc accompagner de façon effective, l'introduction d'innovations technologiques afin de faciliter l'adoption au niveau des producteurs.

4.1.2. Résultats de l'analyse financière des systèmes de production de chou.

Dans cette section, le tableau récapitulatif de l'analyse financière est montré. Le tableau N°12 présente les budgets financiers des systèmes de production de chou sous les différents scénarii étudiés. Les données de ces colonnes sont estimées en FCFA/ m2 dans le but de faciliter l'analyse.

Sous le scénario (0), tous les systèmes de production de chou sont financièrement rentables. Le système de production le plus rentable est le système N°3 utilisant la motopompe et le tuyau flexible comme mode d'irrigation et les extraits de neem comme mode de traitement phytosanitaire. Ces résultats sont conformes à ceux de l'IITA (2002b). Il avait obtenu en utilisant la MAP, que le système de production de chou le plus rentable au Bénin est celui qui utilise la motopompe pour l'irrigation et assure les traitements phytosanitaires par un biopesticide (Dipel ou biotit). Mais il faut noter que les producteurs utilisant les extraits de neem, l'associent généralement avec deux fongicides (Manèbe et Topsin.M).

Suivant le mode d'irrigation, les systèmes de production N°1 (Variété améliorée + Pesticides chimiques non recommandés +Motopompe et tuyau flexible) ; N°2(Variété améliorée + Pesticides chimiques recommandés + Motopompe et tuyau flexible) et N°3(Variété améliorée + extrait aqueux de neem + Motopompe et tuyau flexible), sont financièrement plus rentables que les systèmes N°4(Variété améliorée + Pesticides chimiques non recommandés +Arrosoir)  et N°5(Variété améliorée + Pesticides chimiques recommandés +Arrosoir ), qui font recours à l'irrigation manuelle. En effet, les pertes de récolte sont plus élevées au sein des systèmes de production utilisant l'arrosoir (23% en moyenne). Au niveau de ceux utilisant la motopompe, 9% de la récolte est perdue en moyenne. En effet le stade le plus critique au cours du cycle de culture du chou est le stade de pommaison, où l'alimentation en eau et le suivi phytosanitaire sont les plus importants. Apparemment, les producteurs utilisant l'arrosoir, n'arrivent pas à concilier ces deux exigences mieux que ceux qui utilisent le mode d'irrigation motorisée. D'après le Mémento de l'Agronome (2002), les besoins en eau doivent être essentiellement satisfaits au cours de cette période. Nous pourrions supposer que ces pertes en cultures sont liées en partie à la non maîtrise de l'irrigation au sein des systèmes N°4 et N°5.

Tableau N°12: Résultat de l'analyse financière des systèmes de production de chou au Sud-Bénin

 
 

BUDGETS FINANCIERS

 

Systèmes de Production

Scénario (0)

Scénario (1)

Scénario (2)

Scénario (3)

N° 

Technologies

Rev

CFE

CFD

PFN

CFE

CFD

PFN

CFE

CFD

PFN

Rev

CFE

CFD

PFN

1

Variété améliorée + Chimique non rec + Motopompe & Tuyau flexible

852

164

143

545

169

143

539

254

215

383

374

254

215

-95

2

Variété améliorée + Chimique rec + Motopompe & Tuyau flexible

850

168

143

540

172

142

535

258

213

378

372

258

213

-100

3

Variété améliorée + Extrait de neem + Motopompe & Tuyau flexible

849

150

146

555

155

142

551

232

213

402

371

232

213

-75

4

Variété améliorée + Chimique non rec + Arrosoir

722

64

185

472

69

186

466

104

280

338

361

104

280

-23

5

Variété améliorée + Chimique rec + Arrosoir

720

68

186

466

77

186

457

115

279

326

315

115

279

-79

Source : Données de l'enquête, juillet- septembre 2008

NB : Chimique rec = pesticides chimiques recommandés, Chimique non rec = pesticides chimiques non recommandés (Insecticides coton), CFE = Coût des Facteurs Echangeables, CFD = Coût des Facteurs Domestiques, PFN = Profitabilité Privée Nette.En passant du mode d'irrigation au mode de traitement phytosanitaire, les systèmes de production utilisant les extraits de neem sont plus rentables que ceux utilisant les pesticides chimiques. Cette efficacité financière du système de production N°3(Variété améliorée + extrait aqueux de neem + Motopompe et tuyau flexible) est essentiellement liée à son coût de production relativement faible. En effet, en analysant la colonne des revenus du scénario (0) on constate au sein du groupe des systèmes de production à irrigation motorisée (N°1, N°2, N°3), que le système N°3 dégage le plus petit revenu.

D'autre part, les systèmes de production utilisant les pesticides chimiques recommandés (système N°2 et N°5) sont financièrement moins rentables que ceux qui utilisent les insecticides coton (système N°1 et N°4). De l'analyse des budgets financiers, deux raisons expliquent ce résultat. La première se remarque au niveau des coûts de production. En effet, le traitement phytosanitaire à l'insecticide coton est relativement moins couteux. La seconde se remarque au niveau des revenus. Les systèmes utilisant les insecticides recommandés ont des revenus inférieurs par rapport à ceux utilisant les insecticides coton. Les rendements seraient donc meilleurs au sein des exploitations utilisant les insecticides coton. Notifions que Adorgloh (2006) a remarqué l'inexistence des pesticides chimiques recommandés efficaces de lutte contre les ravageurs surtout pour le chou dont la production a constamment baissé. Ce fait a été constaté au cours de nos enquêtes et constitue une véritable contrainte de production.

Sous le scénario (1) où les subventions ont été supprimées sur l'engrais et les pesticides chimiques, il a été constaté une baisse relative du Profit Financier Net au niveau de tous les systèmes de culture. Mais cela n'a eu aucune influence sur l'ordre de rentabilité financière constaté au niveau du scénario (1). Tous les systèmes sont aussi financièrement rentables.

L'analyse financière sous le scénario (2), montre que tous les systèmes de production sont financièrement rentables (PFN>0). Cela suppose qu'en prenant en compte le coût d'opportunité du capital (Augmentation du coût de production de 50%), la production du chou reste rentable en zones urbaine et intra urbaine. Même si le PFN s'est réduite (ce qui est normal), le système de production N°3 demeure dans ce contexte le plus rentable.

Sous le scénario (3) où un bas prix au producteur a été appliqué (3500 FCFA a été le prix le plus bas de la planche enregistré au cours de notre enquête), aucun système n'est financièrement rentable (PFN<0). En effet, le coût de production du chou en zone urbaine et péri-urbaine est élevé. Le producteur ne doit donc pas vendre à ce prix. L'information sur les marchés, l'assistance technique aux producteurs et l'accessibilité au crédit sont donc importants pour améliorer le revenu des producteurs. Néanmoins, le système de production qui enregistre le moins de perte dans le contexte du scénario (3) est celui utilisant les insecticides coton et l'arrosoir comme mode d'irrigation. En effet, il présente le plus petit coût de production. L'adoption des innovations technologiques, surtout au niveau du mode d'irrigation est conditionné par un prix au producteur élevé et stable.

4.2. Rentabilité économique des systèmes de production de tomate et de chou.

Ce volet traite des résultats de l'évaluation économique des systèmes de production de tomate et de chou au Sud-Bénin.

4.2.1. Présentation de l'évaluation économique des systèmes de production de tomate.

Le tableau N°13 qui suit, présente les résultats récapitulatifs de l'analyse économique des systèmes de production de tomate, de même que ceux obtenus sous les trois scénarii décrits plus haut.

Scénarii (0) & (1):

Suivant les valeurs calculées du CRL (Tableau N°13), le système de production N°11(Variété locale + insecticide non recommandé + pluvial) présente le meilleur avantage comparatif (CRL=0,06). Il est suivi du système N°12 (Variété locale +insecticide non recommandé + pluvial ; CRL=0,10) et en troisième position du système N°1 (Variété améliorée + insecticide non recommandé+ motopompe et tuyau flexible ; CRL=0,14). Ces trois systèmes sont en effet les plus compétitifs de la zone d'étude.

Les valeurs du Ratio Coût/Bénéfice (RCB) sont également toutes inférieures à l'unité (1). L'activité de production de tomate de décrue et de contre-saison est donc économiquement rentable sous les scénarii (0) et(1). En examinant les valeurs prises par le RCB au sein des systèmes de production côtiers, les systèmes utilisant l'irrigation manuelle (Systèmes N°7 et 8) sont économiquement les plus rentables. Ils sont suivis des systèmes utilisant le mode d'irrigation semi-motorisée (Système N°4 et 6) puis, enfin de ceux utilisant un mode d'irrigation motorisée (système N°1 et 3). C'est ainsi que, au sein des exploitations côtières, le système de production N°7 (Variété améliorée + pesticide chimique non recommandé + arrosoir) est suivant le RCB le plus efficace (RCB = 0,31). Mais suivant les valeurs prises par le PEN et le CRL, c'est plutôt le système de production N°1 (Variété améliorée + pesticide chimique non recommandé + motopompe et tuyau flexible) qui présente le meilleur avantage comparatif (Voir tableau N°13).

Tableau N° 13: Les indicateurs de l'avantage comparatif des systèmes de production de tomate au Sud-Bénin

 

Systèmes de Productions

Scénarii (0) & (1)

Scénario (2)

Scénario (3)

N° 

Technologies

PEN

CRL

RCB

PEN

CRL

RCB

PEN

CRL

RCB

1

Variété améliorée + Chimique non Rec + Motopompe & Tuyau flexible

274

0,14

0,37

192

0,27

0,56

- 9

1,16

1,04

3

Variété améliorée + ext.aq. de neem + Motopompe & Tuyau flexible

216

0,18

0,41

140

0,34

0,62

-30

1,70

1,15

4

Variété améliorée + Chimique non Rec + motopompe& bassin & arrosoir

246

0,17

0,33

187

0,29

0,49

18

0,81

0,91

6

Variété améliorée + ext.aq. de neem + motopompe& bassin & arrosoir

201

0,21

0,36

144

0,36

0,54

- 2

1,03

1,01

7

Variété améliorée+ Chimique non Rec + arrosoir

230

0,19

0,31

179

0,31

0,46

26

0,76

0,86

8

Variété améliorée + Chimique Rec + arrosoir

200

0,22

0,34

150

0,36

0,50

10

0,89

0,94

11

Variété locale + Chimique non Rec + pluvial

387

0,06

0,10

366

0,10

0,14

29

0,58

0,68

12

Variété locale + ext.aq. de neem + pluvial

259

0,10

0,10

245

0,14

0,14

19

0,68

0,68


Source : Données enquêtes Juillet - Septembre 2008

Ces résultats montrent que, même s'ils dégagent les meilleurs profits économiques, les exploitations de la zone côtière pratiquant l'irrigation motorisée, supportent les coûts de production les plus élevés. Ceux à irrigation manuelle rentabilisent mieux une unité monétaire (FCFA) investie que les systèmes à irrigation motorisée et semi-motorisée. Cependant, il a été notifié, au niveau du chapitre 5 que le mode d'irrigation motorisée est celui le plus pratiqué par les producteurs. En effet, la pénibilité de l'irrigation manuelle (Superficies cultivées plus grandes) et la précarité du foncier (les bassins sont difficilement déplaçables en cas de déguerpissement) seraient les facteurs qui déterminent beaucoup plus l'adoption de cette pratique en zone côtière.

En considérant uniquement le critère du mode d'irrigation, les systèmes utilisant les insecticides coton présentent le meilleur avantage comparatif. Ils sont en général suivis de ceux utilisant les extraits botaniques. En effet, nous constatons que les valeurs prises par le CRL et le RCB des systèmes utilisant l'extrait de neem, sont supérieures à celles prises par les mêmes indicateurs pour les systèmes utilisant les insecticides réservés au coton.

Notez ici que l'efficacité économique des systèmes de production utilisant les pesticides chimiques non recommandés, ne saurait justifier la pratique. Ils ont en réalité un coût économique très élevé, qui pourrait si on en tenait compte, les rendre économiquement pas rentables ; les effets ne sont pas perçus immédiatement par les producteurs. Vodouhè (2007) montre que les dépenses liées aux conséquences des pesticides chimiques de synthèse sur la santé sont les coûts directs tels que l'achat des médicaments et les soins faits dans les hôpitaux suite aux intoxications alimentaires et corporelles; et les coûts indirects tels que l'hospitalisation, l'immobilisation, le temps perdu et l'assistance (garde malade). En plus de ces coûts liés à la santé des producteurs, il y a également des coûts liés à la destruction d'autres composantes de l'environnement. Au nombre de celles-ci, il faut citer la contamination de la nappe phréatique, Amoussougbo cité par Singbo (2002), la destruction de la faune et de la flore et la destruction de la fertilité naturelle des sols herock et krall cité par Aïtchédji(2001). Il s'agit là, de problèmes écologiques et de santé publique qui ne sauraient être minimisés.

Scénarii (2) et (3):

Sous le scénario (2), seul le système n'utilisant pas de pesticides (Système de production N°10) n'est pas économiquement rentable. La valeur prise par le CRL et le RCB est supérieure à l'unité. De façon globale et relativement aux scénarii précédents, l'avantage comparatif des systèmes a baissé. Mais tous les autres systèmes demeurent économiquement rentables.

Sous le scénario (3), en zone côtière tous les systèmes à irrigation motorisée (systèmes N°1, 2, et 3) ne sont pas rentables (RCB>1). Seul le système N°4 à irrigation semi-motorisée et les systèmes N°7 et N°8 à irrigation manuelle sont économiquement rentables (RCB<1). Le mauvais résultat observé au niveau des systèmes à irrigation motorisée est dû aux coûts de production assez élevés supportés par ces systèmes. les conclusions au niveau des scénarii (0) et (1) sont donc confirmées.

Scénario (4) :

Les résultats de l'évaluation économique sous le scénario (4) où un premium de 25% sur le prix de la tomate traitée aux extraits de neem est appliqué, ne sont pas différents de ceux de l'évaluation financière (voir Tableau N°14 qui suit). On abouti donc aux mêmes conclusions.

Tableau N°14 : Budget économique des systèmes de production de tomate sous le scénario (4)

 

Systèmes de production

Budget Financier

Technologies

Rev

CFE

CFL

PFN

1

Variété améliorée + Chimique non Rec + Motopompe & Tuyau flexible

436

174

70

192

3

Variété améliorée + ext.aq. de neem + Motopompe & Tuyau flexible

459

155

73

231

4

Variété améliorée + Chimique non Rec + motopompe& bassin & arrosoir

365

100

78

187

6

Variété améliorée + ext.aq. de neem + motopompe& bassin & arrosoir

394

92

79

222

7

Variété améliorée + Chimique non Rec + arrosoir

331

70

82

179

9

Variété améliorée + ext.aq. de neem + arrosoir

304

67

84

154

11

Variété locale + Chimique non Rec + pluvial

428

21

40

366

12

Variété locale + ext.aq. de neem + pluvial

358

-

41

317

Source : Données enquêtes Juillet - Septembre 2008.

4.2.2 Présentation de l'évaluation économique des systèmes de production de chou.

Le tableau N°15 qui suit, présente la synthèse des résultats de l'analyse économique faite des trois scénarii et de la situation au moment de l'enquête.

Tableau N°15: Analyse de l'Avantage Comparatif : Coût des Ressources Locales (CRL) et Ratio Coût/Bénéfice (RCB)

Systèmes de Production

Scénario (0) & (1)

Scénario (2)

Scénario (3)

 N°

 Technologies

PEN

RCB

PEN

RCB

PEN

RCB

1

Variété améliorée + Chimique non rec + Motopompe & Tuyau flexible

505

0,407

331

0,611

-146

1,221

2

Variété améliorée + Chimique rec + Motopompe & Tuyau flexible

506

0,405

334

0,607

-144

1,388

3

Variété améliorée + Extrait de neem + Motopompe & Tuyau flexible

516

0,392

349

0,589

-128

1,346

4

Variété améliorée + Chimique non rec + Arrosoir

491

0,319

376

0,478

16

0,957

5

Variété améliorée + Chimique rec + Arrosoir

492

0,317

378

0,475

-27

1,086

Source : Données de l'enquête, et juillet- septembre 2008.

Sous les scénarii (0) et (1), l'analyse de la rentabilité économique de la production de chou montre que tous les systèmes sont économiquement rentables. Leur Profit Economique Net est positive (PEN>0). Dans l'ordre de meilleure rentabilité économique, on a : le système N°3 (Variété améliorée + Extraits aqueux de neem + motopompe et tuyau flexible), le système N°2 (Variété améliorée + pesticide chimique recommandé + motopompe et tuyau flexible), le système N°1 (Variété améliorée + pesticide chimique non recommandé + motopompe et tuyau flexible) le Système N°5 (Variété améliorée + pesticide chimique recommandé + Arrosoir) et enfin le système N°4 (Variété améliorée + pesticide chimique non recommandé + Arrosoir). Deux importantes remarques sont à faire :

La première remarque est que le système utilisant les extraits aqueux de neem et la motopompe + tuyau flexible comme système d'irrigation est économiquement le plus rentable de tous les systèmes de production étudiés.

La deuxième remarque est que en fixant le mode d'irrigation, les systèmes de production utilisant les pesticides chimiques recommandés sont dans ce cas, économiquement plus rentables que ceux utilisant les insecticides coton.

Les valeurs du Ratio Coût/Bénéfice (RCB) sont tous inférieures à l'unité (1). Ceci confirme les résultats présentés ci-dessus. Tous les systèmes de production de chou sont économiquement rentables sous les scénarii (0) et (1). Mais remarquons qu'à travers les valeurs du RCB, le système de production N°5 est en tête (RCB=0,317), puis suivent les systèmes de production N°4 (RCB =0,319), N°3 (RCB=0,392), N°2 (RCB=0,405) et N°1 (RCB=0,407). En effet, le RCB mesure le rapport entre le coût de production et le revenu évalué au prix économique. Les valeurs prises donc par le RCB montrent qu'une unité monétaire (franc CFA) investie dans les systèmes de production à irrigation manuelle rapporte plus que dans les systèmes à irrigation motorisée. Autrement dit, les systèmes à irrigation manuelle ont un meilleur taux marginal de rentabilité.

Il est important de noter que l'efficacité économique des systèmes de production N°1 (Variété améliorée + Chimique non recommandé + Motopompe et tuyau flexible) et N° 4 (Variété améliorée + Chimique non recommandé + Arrosoir), ne constitue pas un élément stimulateur à l'utilisation des insecticides coton dans la production de chou. Il suffirait d'incorporer les coûts environnementaux et sanitaires liés à l'utilisation de ces produits prohibés, pour voir une augmentation du coût de production et donc une augmentation du RCB. Le bénéfice économique se réduit et rend donc ces systèmes moins compétitifs.

Adegbola (2006), dans une étude sur l'évaluation des perceptions des consommateurs sur les biopesticides à Cotonou et Porto-Novo, a montré que la majorité des consommateurs enquêtés attache une grande importance à la disponibilité du légume et se préoccupe des résidus de pesticides dans les légumes qui peuvent affecter leur santé.

L'utilisation des insecticides coton dans la production de chou est prohibée et ne doit être encouragée de quelque manière que ce soit. Selon Herock et Krall, cités par Aïtchédji (2001) les coûts économiques de la lutte chimique (non directement évaluables en terme monétaire) sont : dommages à l'environnement (destruction de la flore et de la faune), destruction de la fertilité naturelle des sols et risques ou danger pour la santé publique.

Sous le scénario (2), tous les systèmes de production de chou sont également économiquement rentables. Sauf qu'ils sont moins rentables que les systèmes de production sous les scénarii (0) et (1). Ceci est normal, puisque l'augmentation du coût de production de 50%, réduit le PEN. Il ressort de cette analyse, que la rentabilité économique des systèmes de production de chou est sensible au coût d'opportunité du capital investi. Plus les coûts sont élevés, moins les systèmes sont rentables. La stabilité de la rentabilité économique des systèmes de production est donc mise en exergue. Une autre remarque non moins importante, est que les systèmes de production utilisant l'arrosoir comme mode d'irrigation, sont économiquement plus rentables que ceux utilisant la motopompe et les tuyaux flexibles. L'augmentation du coût d'opportunité du capital favoriserait donc une technologie beaucoup plus archaïque (l'arrosoir). Nous retrouvons ici, une confirmation des résultats liés aux valeurs prises par le RCB au sein des scénarii (0) et (1).

Le scénario (3) vient conforter les résultats présentés ci-dessus, car en appliquant un bas prix au producteur, seul le système N°4 utilisant l'arrosoir reste économiquement rentable. Il va de ce fait, que les nouvelles techniques d'irrigation seraient comparativement moins avantageuses, si le niveau des prix sur le marché baisse et si le producteur fait recours à un capital dont le coût d'opportunité est de 50%. Ce résultat peut expliquer un temps soit peu, le faible niveau d'adoption de ce système d'irrigation beaucoup plus innovant en zone intra et périurbaine. D'après Gandonou et al., (2007), pour adopter une innovation technique, les producteurs, surtout les moins nantis, se basent en premier lieu sur son impact sur l'augmentation de la production ; il faut que l'innovation technique induise, par exemple, avec certitude un revenu supérieur à celui obtenu habituellement à partir des technologies conventionnelles. Ce résultat vient soulever donc, un autre aspect de la problématique, lié à l'adoption des Bonnes Pratiques d'Irrigation en zones urbaine et intra urbaine.

Chapitre 5 : Analyse des effets des politiques agricoles.

5.1. La production de tomate.

Le tableau N°16 qui suit, présente le Coefficient de Protection Effective (CPE) des douze (12) systèmes de production de tomate sous les scénarii étudiés. Le Coefficient de Protection Nominal (CPN) n'a pas été présenté, parce qu'il est égale à l'unité (1) pour tous les systèmes sous tous les scénarii. En effet, au niveau de tous les scénarii, les transferts de revenus sont nuls (prix économique de la tomate égal au prix financier reçu par le producteur). Généralement, la cession de la tomate par les producteurs s'effectue sur l'exploitation et la commercialisation de la tomate vers les grands centres urbains n'est pas taxée.

Tableau N°16 : Coefficient de Protection Effective des systèmes de production de tomate.

 

Systèmes de Production

Coefficient de Protection Effective

Technologies

Scénario

(0)

Scénario

(1)

Scénario

(2)

Scénario

(3)

1

Variété améliorée + Chimique non Recommandé + Motopompe & Tuyau flexible

1,03

1,01

1,02

1,11

2

Variété améliorée + Chimique Rec + Motopompe & Tuyau flexible

1,03

1,01

1,02

1,20

3

Variété améliorée + ext.aq. de neem + Motopompe & Tuyau flexible

1,04

1,02

1,03

1,19

4

Variété améliorée. + Chimique non Rec + motopompe& bassin & arrosoir

0,95

0,94

0,90

0,72

5

Variété améliorée. + Chimique Rec + motopompe& bassin & arrosoir

0,93

0,90

0,83

0,38

6

Variété améliorée. + ext.aq. de neem + motopompe& bassin & arrosoir

0,95

0,93

0,89

0,68

7

Variété améliorée. + Chimique non Rec + arrosoir

0,97

0,95

0,92

0,81

8

Variété améliorée + Chimique Rec + arrosoir

0,96

0,94

0,90

0,77

9

Variété améliorée. + extrait .aqueux. de neem + arrosoir

0,97

0,94

0,90

0,74

10

Variété locale. + aucun traitement + pluvial

1,00

1,00

1,00

1,00

11

Variété locale. + Chimique non Rec + pluvial

0,99

0,99

0,99

0,94

12

Variété locale+ ext.aq. de neem + pluvial

1,00

1,00

1,00

1,00

Source : Données enquêtes Juillet - Septembre 2008

Le CPE est supérieur à l'unité (1) pour tous les systèmes de production à irrigation motorisée. Ceci montre que les effets nets sont largement positifs pour les producteurs appartenant à ces systèmes. Ces producteurs sont donc subventionnés de façon globale. Ce résultat est contraire aux attentes, puisque ces producteurs font recours à l'utilisation d'engrais, de pesticides et de matériels d'irrigation importés qui sont fortement taxés au Bénin. Mais une analyse détaillée des coûts de production montre que le carburant qui, dans ces systèmes, devient un intrant d'une importance capitale a un coût financier inférieur au coût économique. Ceci est dû à la contrebande de l'essence frelatée depuis le Nigéria pays voisin. Ce fait subventionne en effet le producteur ; le prix financier est alors inférieur au prix économique du produit, si le producteur devrait l'importer par le marché international.

Il est par contre égal à l'unité (1) pour les systèmes N°10 et N°12 sous les quatre scénarii étudiés. Les producteurs de ces systèmes ne sont donc, ni favorisés ni défavorisés. Deux raisons expliquent ce résultat : les producteurs utilisant les extraits de neem (système de production N°12) et n'appliquant aucun traitement phytosanitaire (système de production N°10) en zone de bas-fonds n'ont pas recours à des intrants importés pour réaliser leurs productions ; et les prix financiers et économiques des intrants locaux sont égaux dans le cadre de notre étude.

Les systèmes de production de tomate à irrigations semi-motorisée et manuelle en zone côtière et le système de production utilisant les insecticides coton en zone de bas-fonds ont un CPE inférieur à l'unité (1) sous les quatre scénarii étudiés. Ils sont donc taxés. Même si l'engrais et les pesticides sont subventionnés par l'état béninois, elle n'est pas ressentie au niveau des systèmes de production maraîchers. Ceci est dû au fait que le dispositif fiscal béninois exonère de droit et taxe l'engrais et certains pesticides destinés uniquement à la culture de coton. Les intrants destinés aux maraîchers sont taxés, ou s'ils viennent de la filière coton, beaucoup plus chers.

Supposons un instant, que les producteurs utilisant la motopompe et les tuyaux flexibles s'approvisionnent en carburant et huile à moteur auprès des structures agréées par l'Etat béninois. Dans le budget financier, le prix moyen de l'essence frelatée qui était de 405 FCFA/L est remplacé par le prix moyen officiel à la pompe qui est de 476 FCFA/L, subvention de l'Etat comprise. Le prix moyen de l'huile à moteur qui est de 800 FCFA/L est également remplacé par celui pratiqué par les stations qui est de 1200 FCFA le litre. Le Coefficient de Protection Effective des systèmes utilisant l'essence comme intrant sous le premier scénario se présente dans le Tableau N°17.

Tableau N°17 : Indicateurs des effets de politiques agricoles pour le scénario (0).

 

Systèmes de production

CPE

Technologies

Scénario (0)

1

Variété améliorée. + Chimique non Recommandé + Motopompe & Tuyau flexible

0,996

2

Variété améliorée. + Chimique Recommandé + Motopompe & Tuyau flexible

0,993

3

Variété améliorée. + extrait. aqueux. de neem + Motopompe & Tuyau flexible

0,999

4

Variété améliorée + Chimique non Recommandé + motopompe& bassin & arrosoir

0,934

5

Variété améliorée. + Chimique Recommandé + motopompe& bassin & arrosoir

0,895

6

Variété améliorée. + extrait. aqueux de neem + motopompe& bassin & arrosoir

0,927

Source : Données enquêtes Juillet - Septembre 2008

Il ressort de ce tableau que tous les trois systèmes qui étaient subventionnés au départ, sous ce scénario, présentent un CPE <1. Les subventions et exonérations de droit et taxe que l'Etat béninois applique sur l'engrais, les pesticides et l'essence ordinaire ne se répercutent donc effectivement pas sur la rentabilité des systèmes de production de tomate. Autrement dit l'effet global des taxes appliquées sur certains facteurs de production (les semences, les pesticides spécifiques au maraîchage, le matériel d'irrigation et l'huile à moteur) l'emporte sur l'effet global des subventions de l'état. Les producteurs des systèmes N°1, 2, et 3 bénéficient en réalité d'une subvention qui n'est pas due à la politique de l'Etat. Elle est plutôt liée au marché informel des produits pétroliers due à la proximité du Nigéria et à la perméabilité de nos frontières.

En résumé, les producteurs exerçant l'activité de production de tomate en zone de bas-fonds et en zone côtière du Sud-Bénin sont taxés. Les subventions observées au niveau des systèmes de production utilisant la motopompe et les tuyaux flexibles comme mode d'irrigation ne sont pas dues à la politique de l'Etat béninois. Elles résident plutôt à l'approvisionnement des maraîchers sur le marché noir en produit pétrolier. Ceci est donc une subvention conjoncturelle qui pourrait disparaître dès que la contrebande d'essence frelatée s'arrêtera au Bénin. Le producteur de tomate ne bénéficie donc d'aucune protection de la part de l'Etat sur le marché des intrants commercialisables tant en zone côtière qu'en zone de bas-fonds. Il est globalement taxé.

5.2. La production de chou

Le tableau ci-dessous présente le CPE des cinq systèmes de production de chou sous les scénarii étudiés. Le CPN n'a pas été présenté parcequ'il est égal à l'unité (revenu financier égale à revenu économique) pour tous les systèmes, sous tous les scénarii. En effet, les producteurs des zones urbaine et intra-urbaine produisent le chou sur de petites superficies. Les quantités produites sont vendues à de petites commerçantes, qui généralement transportent le chou par taxi-moto du périmètre au marché. Elles sont également vendues directement aux consommateurs. Beaucoup de producteurs ont confié avoir un contrat avec les maquis, les restaurants et les hôtels. Entre le champ et le marché ou le maquis, le produit ne subit aucune taxation étatique. C'est la raison pour laquelle, il a été supposé dans ce travail, que le prix financier bord champ obtenu par le producteur est le même que le prix économique. Il ressort donc de cette analyse que le revenu financier au niveau de chaque système de production et chaque scénario est égal au revenu économique. Les transferts de revenus sont donc nuls.

Tableau N°18: Coefficient de Protection Effective des systèmes de production de chou.

 

Systèmes de Production

Coefficient de Protection Effective

Technologies

Scénario

(0)

Scénario

(1)

Scénario

(2)

Scénario

(3)

1

Variété améliorée + Chimique non recommandé + Motopompe & Tuyau flexible

1,06

1,053

1,095

1,428

2

Variété améliorée + Chimique recommandé + Motopompe & Tuyau flexible

1,05

1,045

1,081

1,639

3

Variété améliorée + Extrait de neem + Motopompe & Tuyau flexible

1,06

1,054

1,095

1,631

4

Variété améliorée + Chimique non recommandé + Arrosoir

0,97

0,963

0,942

0,871

5

Variété améliorée + Chimique recommandé + Arrosoir

0,96

0,949

0,921

0,794

Source : Données enquête, juillet- septembre 2008

Le CPE est supérieur à l'unité (1) pour les systèmes de production N°1, N°2 et N°3 qui font recours à l'irrigation motorisée. Ces producteurs sont donc subventionnés de façon globale. Il est par contre inférieur à l'unité (1) pour les systèmes de production N°4 et N°5 sous les scénarii étudiés. Les producteurs de ces systèmes qui font recours à l'irrigation manuelle sont globalement taxés. (Voir tableau N° 19 ci-dessus).

Supposons, que les producteurs utilisant la motopompe et les tuyaux flexibles s'approvisionnent en carburant et huile à moteur auprès des structures agréées par l'Etat béninois. Il a été remplacé dans le budget financier, le prix moyen de l'essence frelatée qui était de 325 FCFA/L par le prix moyen officiel à la pompe 476 FCFA/L, subvention de l'Etat comprise ; et le prix moyen de l'huile à moteur qui est de 800 FCFA/L par celui pratiqué par les stations qui est de 1200 FCFA/L. Le CPE des systèmes faisant recours à l'essence sous le scénario (0) se présente de la manière suivante:

Tableau N°19 : Indicateurs des effets de politiques agricoles pour le scénario (0)

 

Systèmes de production

Coefficient de Protection Effective

Technologies

Scénario (0)

1

Variété améliorée + Chimique non recommandé + Motopompe & Tuyau flexible

0,994

2

Variété améliorée + Chimique recommandé + Motopompe & Tuyau flexible

0,985

3

Variété améliorée + Extrait de neem + Motopompe & Tuyau flexible

0,994


Source : Données enquête, juillet- septembre 2008

Tous les systèmes de production sous ce scénario présentent un CPE <1. La contrebande des produits frelatés qui est aujourd'hui un fait de société que l'Etat béninois désire formaliser favoriserait donc les exploitations utilisant la technique d'irrigation la plus innovante. Une fois que l'approvisionnement en produit pétrolier sera régularisé, les producteurs appartenant aux systèmes N°1, N°2 et N°3 seront taxés.

Les subventions et exonérations de droits et taxes, que l'Etat béninois appliquent sur l'engrais, les pesticides et l'essence ordinaire ne se répercutent donc pas de façon globale sur la rentabilité des systèmes de production de chou. Si l'Etat béninois malgré ses multiples efforts à travers les lois de finances allant de 2005 à 2008 exonère de droit et taxe les intrants et matériels destinés à l'agriculture, force est de constater que ces mesures n'ont aucun effet sur la production. Adégbidi et al., (2002) notifiaient que la plupart des techniciens du Ministère des Finances ne sont pas favorables au régime des exonérations parce qu'ils créeraient beaucoup de distorsions sur le marché et en plus, c'est un régime très difficile à gérer qui donne lieu à des malversations, surtout dans le contexte institutionnel complètement délabré du Bénin. Les partisans des exonérations l'exigent au nom de l'équité sociale, mais les opposants estiment que les exonérations ne profitent presque jamais aux couches ciblées. Ce propos trouve donc sa justification à travers nos résultats.

En résumé, les producteurs exerçant l'activité de production de chou en zones urbaine et péri-urbaine du Sud-Bénin à l'instar des producteurs de tomate sont également taxés. Les subventions observées au niveau des systèmes de production utilisant la motopompe et les tuyaux flexibles comme mode d'irrigation ne sont pas dues à la politique de subvention de l'Etat béninois. Elles sont plutôt dues à l'approvisionnement des maraîchers sur le marché informel en produits pétroliers. C'est donc une subvention conjoncturelle qui disparaîtra dès que la contrebande d'essence frelatée s'arrêtera au Bénin. Le producteur de chou ne bénéficie donc d'aucune protection de la part de l'Etat sur le marché des intrants commercialisables.

Conclusion Générale

Validation des hypothèses

Première hypothèse :

La première hypothèse du présent travail suppose que les systèmes de production de tomate et de chou utilisant les technologies améliorées de production, sont financièrement rentables.

L'analyse financière à partir du modèle MAP, a permis de constater que tous les systèmes de production de tomate et de chou utilisant les technologies améliorées sont financièrement rentables. Elle est donc vérifiée.

Cependant, en considérant le type de variété utilisé au sein des systèmes de production de tomate, les résultats montrent que les systèmes à variétés locales sont financièrement plus rentables que celles à variétés améliorées.

Par rapport à la culture de tomate en zone de bas-fonds il a été constaté que les systèmes utilisant les technologies améliorées de production (extraits de neem) ont une PFN inférieur à ceux utilisant les technologies traditionnelles (insecticides coton) de production sous tous les scénarii.

Par contre lorsqu'il s'agit de la production de tomate de contre saison en zone côtière, l'étude montre que d'une part, les systèmes ayant adopté une technique d'irrigation motorisée sont financièrement plus rentables que ceux optant pour une irrigation semi-motorisée et manuelle. D'autre part, les systèmes utilisant les extraits de neem ne sont pas financièrement plus rentables que ceux utilisant les insecticides coton.

S'agissant de la culture de chou en zones urbaine et périurbaine, nous avons constaté que le système utilisant un mode d'irrigation motorisée et les extraits aqueux est financièrement le plus rentable.

Les systèmes de production de tomate et de chou utilisant les technologies améliorées ne sont pas tous financièrement plus efficaces que les systèmes sans technologies améliorées.

Deuxième hypothèse :

La deuxième hypothèse suppose que les systèmes de production de chou et de tomate utilisant les technologies améliorées sont économiquement rentables. Tous les systèmes de production de chou et de tomate utilisant les technologies améliorées sont économiquement rentables l'hypothèse 2 est donc vérifiée.

Les systèmes de production de tomate utilisant les variétés améliorées d'une part et les extraits botaniques d'autre part, ne sont pas économiquement plus rentables que ceux utilisant les variétés locales et les insecticides coton. En zone côtière par contre, les systèmes faisant recours à l'irrigation motorisée sont économiquement plus rentables que ceux utilisant l'arrosoir ; mais leur productivité reste faible par rapport au mode d'irrigation manuelle.

Les systèmes de production de chou utilisant les extraits botaniques et l'irrigation motorisée ont un avantage comparatif supérieur aux systèmes utilisant le mode d'irrigation manuelle et les insecticides chimiques de synthèse.

Les systèmes de production de tomate et de chou utilisant les technologies améliorés n'ont pas tous un avantage comparatif sur ceux utilisant les technologies traditionnelles.

Troisième hypothèse :

La troisième hypothèse suppose que les subventions des principaux intrants affectent positivement la rentabilité des systèmes de production de tomate et de chou. L'analyse des coefficients de protection (CPN et CPE), a montré que les maraîchers producteurs de tomate et de chou sont taxés, malgré les subventions qu'ils reçoivent indirectement sur l'engrais et l'insecticide. Seuls les systèmes utilisant le mode d'irrigation motorisé sont subventionnés. Mais cette subvention n'est pas liée à la politique de l'Etat, elle est due à l'achat de produit pétrolier à prix bas sur le marché noir. La troisième hypothèse n'est donc pas vérifiée pour les deux cultures au Sud-Bénin.

Principales conclusions

Les systèmes de production de tomate et de chou avec les technologies améliorées sont financièrement et économiquement rentables. Ces technologies sont essentiellement les variétés améliorées de tomate, la technique d'irrigation motorisée, les extraits aqueux de neem. Cependant, leur efficacité en termes de compétitivité financière et d'avantages comparatifs pose problème. En effet, si nous avons constaté que les systèmes de production utilisant la technique d'irrigation motorisée sont financièrement et économiquement plus rentables que ceux utilisant la technique d'irrigation semi-motorisée et manuelle, ce résultat n'est pas uniforme pour le mode de traitement phytosanitaire. De plus, à travers les simulations, la productivité des systèmes ayant adopté la technique d'irrigation motorisée est plus faible que ceux utilisant les techniques d'irrigation manuelle et semi-motorisée. Enfin les systèmes de production utilisant les semences locales de tomate sont plus efficaces que ceux utilisant les variétés améliorés importés.

Ces résultats justifient le recul observé dans l'adoption de ces technologies améliorées au sein des exploitations sur le terrain. Les technologies améliorées sont nécessaires afin d'aider les producteurs à s'adapter aux circonstances changeantes, et augmenter leur productivité et leurs revenus en termes réels (Masters, 1996). Adégbidi (1992) a rapporté que toute innovation ou technologie doit pouvoir lever les contraintes réelles du milieu pour lequel elle est destinée. Mais qu'elle a été le constat : l'adoption des variétés améliorés n'a pas amélioré le rendement au niveau de la tomate par rapport aux variétés locales ; l'adoption de l'irrigation motorisée quoique améliorant le rendement, ne gagne pas en productivité ; l'adoption des extraits botaniques n'améliore pas le revenu des producteurs.

S'agissant des types de semences, il faut reconnaître que, si elles ont été adoptées à 100% au sein des systèmes de production de contre-saison de la zone côtière, c'est parcequ' elles sont plus aptes à s'adapter à des températures élevées et qu'elles résistent mieux au flétrissement bactérien. Leur taille, leur forme et la fermeté de leur épicarpe sont également des caractères qui leur donnent de la valeur. Cependant, nous devons émettre une réserve à ce résultat. En effet, nous n'avons pas pu observer comment les variétés locales se comportent en contre saison en zone côtière. Des études futures pourront combler cette insuffisance.

S'agissant du mode d'irrigation, bon nombre de producteurs rêvent d'utiliser la motopompe et le tuyau flexible, mais faute de moyens, ils n'y arrivent pas. En effet, ils reconnaissent que l'irrigation à l'arrosoir est très pénible et revient plus chère en terme de main d'oeuvre. La précarité du foncier et l'accès difficile au crédit agricole n'encouragent également pas l'adoption de cette technique d'irrigation au sein des exploitations.

S'agissant enfin des extraits botaniques, ces producteurs reconnaissent l'importance de produire sain. Mais, à ce niveau en plus des pertes de rendements liées à l'adoption de ces technologies, les producteurs ont confié que les consommateurs ne font pas une différence entre les produits traités aux extraits botaniques et ceux traités aux insecticides de synthèse. Ce fait ne les encourage donc pas. En plus de cela, la pénibilité de préparation des extraits botaniques, l'indisponibilité à proximité des exploitations des plants n'encouragent guère ces producteurs à adopter cette technologie. L'encadrement technique devrait être également renforcé. Ceci permettra d'améliorer les rendements au sein de ces systèmes de production. Cependant la performance positive des systèmes qui ont recours aux insecticides coton ne saurait encourager en aucune manière la pratique. Si nous devons prendre en compte les coûts implicites des dommages causés à l'environnement (Flore et faune) et la santé des populations ces systèmes ne sauraient être les plus rentables.

Actuellement, la production de tomate et de chou ne bénéficie d'aucune protection de la part des politiques gouvernementales sur le marché des intrants commercialisables. Il faut, cependant, remarquer que ces produits ne sont pas taxés du champ au marché de gros.

Recommandations en termes de politiques agricoles

L'agriculture urbaine et périurbaine est une activité d'une importance économique capitale à deux titres : elle contribue de façon efficace à réduire la pauvreté à travers sa forte valeur ajoutée et à assurer en partie, l'autosuffisance alimentaire en zone urbaine. Cependant, elle doit être suivie pour être mieux mise au service du développement. Pour ce faire, les actions concrètes de tous les intervenants dans la filière (Etat, ONG, Commerçants, Organismes Internationaux, Chercheurs, bailleurs de fonds...) sont nécessaires. En vue d'améliorer les stratégies pour une meilleure diffusion des technologies améliorées, quelques recommandations fondées sur les résultats issus de cette étude sont formulées à la suite de cette section. 

Il a été montré que les systèmes de production de tomate utilisant les pesticides botaniques ne sont pas plus efficaces que ceux utilisant les insecticides coton. De plus les résultats montrent que la majorité des producteurs ont plus recours à ces pesticides chimiques dans la production. De ce fait, l'état et les ONG doivent sensibiliser les paysans sur les risques sanitaire et environnementaux liés à l'utilisation des insecticides coton sur les cultures vivrières, notamment les cultures maraîchères, et sur les avantages des technologies améliorées de lutte phytosanitaire (extraits aqueux de neem et de papayer).

Les producteurs ont soulevé comme raison liée à l'utilisation des pesticides chimiques prohibés, la non disponibilité et la pénibilité de préparation des extrait botaniques. La promotion des biopesticides à travers la transformation semi industrielle des extraits aqueux de neem et de papayer est donc nécessaire. Cette activité doit être portée par le secteur privée mais soutenu par l'Etat.

S'agissant de l'adoption des Bonnes Pratiques d' Irrigation, il a été montré que l'insécurité foncière, et l'inaccessibilité au crédit sont les facteurs clés qui freinent l'intégration de l'irrigation motorisée au sein des systèmes de production. L'Etat devra régulariser le foncier et faciliter l'accès au crédit afin de permettre l'adoption des bonnes pratiques d'irrigations. Les bailleurs de fond peuvent également accompagner l'état dans ce domaine. A ce titre il faut encourager les efforts du programme Millenium Challenge Account (MCA) au Bénin à travers ses projets « Accès au foncier » et « Accès au crédit ».

Le prémium de prix accordé sur la tomate saine, a entraîné l'efficacité financière et économique des systèmes de production adoptant les Bonnes Pratiques d'Irrigation et l'extrait botanique. Développer la promotion des produits maraîchers sains auprès des consommateurs à travers des sensibilisations sur l'importance de la qualité sanitaire des produits pour leur santé de même que l'amélioration de l'encadrement technique réelle des producteurs qui décident de s'engager dans ce type de production faciliterait l'intégration de ces technologies améliorées au sein des exploitations maraîchères. Cette activité doit être réalisée par l'état en collaboration avec les ONG à la base ; éventuellement avec le soutien financier d'organisations internationales comme l'OMS.

Les situations de baisse des prix aux producteurs suscitent l'intervention de l'état. Il doit élaborer des politiques relatives au bon fonctionnement des marchés. A cet effet, il devra améliorer les systèmes d'information des marchés vivriers, faciliter la transparence du marché à travers l'harmonisation des unités de mesure. Les actions de l'ONASA sont à ce titre à encourager et à renforcer.

Les valeurs prises par le CPE ont montré que les producteurs sont globalement taxés.

Il faudra faciliter l'accès des paysans aux marchés d'intrants et de matériels agricoles en réduisant les taxes douanières liées à l'importation des semences, des pesticides chimiques recommandés et du matériel d'irrigation. Il faudra également faciliter l'accès des paysans aux crédits intrants vivriers susceptibles de réduire les coûts d'opportunités liés à l'adoption de ces nouvelles technologies.

Implications futures pour la recherche

Cette étude sur la rentabilité financière et économique des systèmes de production maraîchère au Sud-Bénin nous a permis de constater que les technologies améliorées de production ne sont pas encore bien assimilées au sein des systèmes dans lesquels elles sont intégrées. Cependant, une limite non moins importante de cette étude, réside dans le fait que les coûts environnementaux liés aux mauvaises pratiques d'irrigation et de protection phytosanitaire n'ont pas pu être évalués en termes monétaires. Ceci est dû à la nature des éléments à considérer (pollution et dégradation de la biodiversité, disparation de certaines espèces animales et végétales rares, réduction de la fertilité naturelle des sols, maladies et pertes en vie humaine). Ces aspects non encore explorés par la présente étude offrent, alors des perspectives pour les recherches futures. Il conviendrait par exemple de faire la lumière sur :

- Les coûts environnementaux de l'utilisation des extraits botaniques d'une part, et des insecticides de synthèse d'autre part.

- Les marchés potentiels de produits maraîchers (Tomate et Chou) au Bénin et dans la sous région dans le contexte de l'UEMOA.

- L'impact socio-économique d'une intégration totale des technologies améliorées dans les systèmes de production des exploitations agricoles urbaines et périurbaines.

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Systèmes de productions

 Activités

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

11

12

Défrichement

36

36

36

36

36

36

36

36

36

42

42

42

Pépinière

6

6

6

6

6

6

6

6

6

6

6

6

Prépa Planche

54

54

54

54

54

54

54

54

54

65

65

65

Repiquage

12

12

12

12

12

12

12

12

12

10

10

10

Arrosage

65

65

65

140

140

140

195

195

195

-

-

-

Sarclo-Binage

60

60

60

60

60

60

60

60

60

30

30

30

Fertilisation

46

46

46

46

46

46

46

46

46

-

-

-

Traitement Phytosanitaire

45

45

45

45

45

45

45

45

45

-

45

45

Préparation extrait botaniques

-

-

15

-

-

15

-

-

15

-

-

15

Récolte

-

-

-

-

-

-

-

-

-

100

100

100

TOTAL

324

324

339

399

399

414

454

454

469

253

298

313

Annexe N°1 : Quantités physiques, prix financiers et prix économiques des facteurs de production de la tomate.

Tableau N°1 : Temps des travaux en homme-jour/ ha pour la production de tomate

Source : Données enquête, juillet- septembre 2008

Tableau N°2 : Budget des quantités physiques (Unités /ha)

Source : Données enquête, juillet- septembre 2008

Tableau N ° 3: Budget des prix financiers des divers facteurs de production et de la tomate au Sud -Bénin (FCFA/Unité)

Source : Données enquête, juillet- septembre 2008

Tableau N°4: Budget des prix économiques des divers facteurs de production et de la tomate au Sud-Bénin

Source : Données enquête, juillet- septembre 2008

Annexe N°2 : Matrice D'analyse des politiques des systèmes de production de tomate

Tableau N°1 : Matrice d'analyse des politiques des systèmes de production de tomate sous le scénario (0)

Système de

production

Budget Financier

Budget Economique

Divergences

Revenus

CFE

CFL

PFN

Revenus

CFE

CFL

PEN

(I)

(J)

(K)

(L)

1

4 364 405

1 049 226

463 710

2 851 469

4 364 405

1 162 787

463 710

2 737 908

-

- 113 561

-

113 561

2

3 755 605

1 064 604

462 810

2 228 192

3 755 605

1 154 768

462 810

2 138 027

-

- 90 165

-

90 165

3

3 674 016

924 150

485 010

2 264 856

3 674 016

1 030 667

485 010

2 158 338

-

- 106 517

-

106 517

4

3 648 284

788 035

519 610

2 340 639

3 648 284

667 237

519 610

2 461 437

-

120 798

-

- 120 798

5

2 742 554

808 835

519 610

1 414 109

2 742 554

663 896

519 610

1 559 048

-

144 939

-

- 144 939

6

3 154 624

718 735

529 510

1 906 379

3 154 624

615 317

529 510

2 009 797

-

103 418

-

- 103 418

7

3 312 081

539 940

547 910

2 224 231

3 312 081

467 386

547 910

2 296 784

-

72 554

-

- 72 554

8

3 014 978

543 390

550 460

1 921 128

3 014 978

462 296

550 460

2 002 222

-

81 094

-

- 81 094

9

2 438 080

501 190

560 360

1 376 530

2 438 080

444 592

560 360

1 433 129

-

56 598

-

- 56 598

10

316 252

-

224 625

91 627

316 252

-

224 625

91 627

-

-

-

-

11

4 275 344

163 875

267 164

3 844 305

4 275 344

141 869

267 164

3 866 311

-

22 006

-

- 22 006

12

2 863 802

-

274 888

2 588 914

2 863 802

-

274 888

2 588 914

-

-

-

-

Source : Données enquête, juillet- septembre 2008

Tableau N°2 : Matrice d'analyse des politiques des systèmes de production de tomate sous le scénario (1)

Système de production

Budget Financier

Budget Economique

Divergences

Revenus

CFE

CFL

PFN

Revenus

CFE

CFL

PEN

(I)

(J)

(K)

(L)

1

4 364 405

1 117 228

463 710

2 783 467

4 364 405

1 162 787

463 710

2 737 908

-

- 45 559

-

45 559

2

3 755 605

1 115 454

462 810

2 177 342

3 755 605

1 154 768

462 810

2 138 027

-

- 39 315

-

39 315

3

3 674 016

975 000

485 010

2 214 006

3 674 016

1 030 667

485 010

2 158 338

-

-55 667

-

55 667

4

3 648 284

842 745

519 610

2 285 929

3 648 284

667 237

519 610

2 461 437

-

175 508

-

- 175 508

5

2 742 554

859 685

519 610

1 363 259

2 742 554

663 896

519 610

1 559 048

-

195 789

-

- 195 789

6

3 154 624

778 285

529 510

1 846 829

3 154 624

615 317

529 510

2 009 797

-

162 968

-

- 162 968

7

3 312 081

601 034

547 910

2 163 137

3 312 081

467 386

547 910

2 296 784

-

133 648

-

- 133 648

8

3 014 978

602 940

550 460

1 861 578

3 014 978

462 296

550 460

2 002 222

-

140 644

-

- 140 644

9

2 438 080

552 040

560 360

1 325 680

2 438 080

444 592

560 360

1 433 129

-

107 448

-

-107 448

10

316 252

-

224 625

91 627

316 252

-

224 625

91 627

-

-

-

-

11

4 275 344

167 349

267 164

3 840 831

4 275 344

141 869

267 164

3 866 311

-

25 480

-

- 25 480

12

2 863 802

-

274 888

2 588 914

2 863 802

-

274 888

2 588 914

-

-

-

-

Source : Données enquête, juillet- septembre 2008

Tableau N°3 : Matrice d'analyse des politiques des systèmes de production de tomate sous le scénario (2)

Système de production

Budget Financier

Budget Economique

Divergences

Revenus

CFE

CFL

PFN

Revenus

CFE

CFL

PEN

(I)

(J)

(K)

(L)

1

4 364 405

1 675 842

695 565

1 992 998

4 364 405

1 744 180

695 565

1 924 659

-

- 68 338

-

68 338

2

3 755 605

1 673 180

694 215

1 388 210

3 755 605

1 732 152

694 215

1 329 238

-

- 58 972

-

58 972

3

3 674 016

1 462 500

727 515

1 484 001

3 674 016

1 546 001

727 515

1 400 500

-

- 83 501

-

83 501

4

3 648 284

1 264 118

779 415

1 604 751

3 648 284

1 000 856

779 415

1 868 013

-

263 262

-

- 263 262

5

2 742 554

1 289 528

779 415

673 612

2 742 554

995 844

779 415

967 295

-

293 683

-

- 293 683

6

3 154 624

1 167 428

794 265

1 192 932

3 154 624

922 976

794 265

1 437 383

-

244 452

-

- 244 452

7

3 312 081

901 551

821 865

1 588 665

3 312 081

701 079

821 865

1 789 136

-

200 472

-

- 200 472

8

3 014 978

904 410

825 690

1 284 878

3 014 978

693 444

825 690

1 495 844

-

210 966

-

- 210 966

9

2 438 080

828 060

840 540

769 480

2 438 080

666 888

840 540

930 653

-

161 172

-

- 161 172

10

316 252

-

336 938

- 20 686

316 252

-

336 938

- 20 686

-

-

-

-

11

4 275 344

251 024

400 746

3 623 574

4 275 344

212 804

400 746

3 661 794

-

38 220

-

- 38 220

12

2 863 802

-

412 332

2 451 470

2 863 802

-

412 332

2 451 470

-

-

-

-

Source : Données enquête, juillet- septembre 2008

Tableau N° 4: Matrice d'analyse des politiques des systèmes de production de tomate sous le scénario (3)

Système de production

Budget Financier

Budget Economique

Divergences

Revenus

CFE

CFL

PFN

Revenus

CFE

CFL

PEN

(I)

(J)

(K)

(L)

1

2 345 243

1 675 842

695 565

- 26 165

2 345 243

1 744 180

695 565

- 94 503

-

- 68 338

-

68 338

2

2 018 100

1 673 180

694 215

- 349 295

2 018 100

1 732 152

694 215

- 408 267

-

- 58 972

-

58 972

3

1 974 257

1 462 500

727 515

- 215 758

1 974 257

1 546 001

727 515

-299 259

-

- 83 501

-

83 501

4

1 960 430

1 264 118

779 415

- 83 102

1 960 430

1 000 856

779 415

180 159

-

263 262

-

- 263262

5

1 473 730

1 289 528

779 415

- 595 212

1 473 730

995 844

779 415

-301 529

-

293 683

-

-293 683

6

1 695 159

1 167 428

794 265

- 266 534

1 695 159

922 976

794 265

- 22 082

-

244 452

-

-244 452

7

1 779 769

901 551

821 865

56 353

1 779 769

701 079

821 865

256 825

-

200 472

-

- 200472

8

1 620 119

904 410

825 690

- 109 981

1 620 119

693 444

825 690

100 985

-

210 966

-

- 210966

9

1 310 119

828 060

840 540

- 358 481

1 310 119

666 888

840 540

- 197 309

-

161 172

-

-161 172

10

66 574

-

336 938

- 270 364

66 574

-

336 938

-270 364

-

-

-

-

11

900 000

251 024

400 746

248 230

900 000

212 804

400 746

286 450

-

38 220

-

- 38 220

12

602 857

-

412 332

190 525

602 857

-

412 332

190 525

-

-

-

-

Source : Données enquête, juillet- septembre 2008

Annexe N°3 : Indicateurs de l'avantage comparatif

Système de production

Scénario (0)&(1)

Scénario

(2)

Scénario

(3)

CRL

RCB

CRL

RCB

CRL

RCB

1

0,14

0,37

0,27

0,56

1,16

1,04

2

0,18

0,43

0,34

0,65

2,43

1,20

3

0,18

0,41

0,34

0,62

1,70

1,15

4

0,17

0,33

0,29

0,49

0,81

0,91

5

0,25

0,43

0,45

0,65

1,63

1,20

6

0,21

0,36

0,36

0,54

1,03

1,01

7

0,19

0,31

0,31

0,46

0,76

0,86

8

0,22

0,34

0,36

0,50

0,89

0,94

9

0,28

0,41

0,47

0,62

1,31

1,15

10

0,71

0,71

1,07

1,07

5,06

5,06

11

0,06

0,10

0,10

0,14

0,58

0,68

12

0,10

0,10

0,14

0,14

0,68

0,68

Source : Données enquête, juillet-septembre 2008

Annexe N°4 : Quantités physiques, prix financiers et prix économiques des facteurs de production de la tomate.

Tableau N°1 : Temps de travaux (Homme-Jour/120 Planches)

 

Systèmes de cultures    

Activités

1

2

3

4

5

Défrichement

2

2

2

2

2

Pépinière

2

2

2

2

2

Préparation Planche

8

8

8

8

8

Repiquage

3

3

3

3

3

Arrosage

50

50

50

125

125

Sarclo-Binage

2

2

2

2

2

Fertilisation

3

3

3

3

3

Traitement Phytosanitaire

45

45

45

45

45

Préparation extrait botanique

0

0

2

0

0

TOTAL

115

115

117

190

190

Homme-jour/ha

1 121

1 121

1 141

1 853

1 853

Source : Données enquête, juillet- septembre 2008

Tableau N°2 : Quantités physiques par hectare

 

Systèmes de Production

Intrants (unités/ha)

1

2

3

4

5

Semence (Sachets)

10

10

10

10

10

NPK (Kg)

415

418

384

449

459

Urée (Kg)

509

514

533

555

521

Topsin M (Sachet)

-

-

2

2,0

1,0

Manèbe (L)

-

-

2

-

0,5

Laser 480 SC (Sachet)

-

48,0

-

-

24,0

TALSTAR (L)

-

-

-

-

12,0

Cypercal (L)

-

-

-

28,0

-

Super Homaï (L)

29,0

-

-

-

-

Carburant (L)

2 800,0

2 800,0

2 800,0

-

-

Huile à moteur (L)

35

35

35

0

0

Fiente de Volaille (sacs)

695

685

670

710

704

Neem (Kg)

0

0

115

0

0

Main d'oeuvre (hoe-jour)

1 121

1 121

1 141

1 853

1 853

Source : Données enquête, juillet- septembre 2008

Tableau N°3 : Prix financier des intrants utilisés dans la production de chou

 

Systèmes de culture

Intrants (FCFA/Unités)

1

2

3

4

5

Semence (Sachets)

2 700

2 700

2 700

2 700

2 700

NPK (Kg)

350

364

373

324

322

Urée (Kg)

650

644

645

566

591

Topsin M (Sachet)

2 550

2 550

2 550

2 550

2 550

Manèbe (L)

4 550

4 550

4 550

4 550

4 550

Laser 480 SC (Sachet)

3 750

3 750

3 750

3 750

3 750

TALSTAR (L)

8 000

8 000

8 000

8 000

8 000

Cypercal (L)

5 000

5 000

5 000

5 000

5 000

Super Homaï (L)

5 000

5 000

5 000

5 000

5 000

Carburant (L)

325

325

325

325

325

Huile à moteur (L)

800

800

800

800

800

Fiente de Volaille (sacs)

1 100

1 100

1 100

1 100

1 100

Neem (Kg)

-

-

-

-

-

Main d'oeuvre (hoe-jour)

580

580

580

580

580

Source : Données enquête, juillet- septembre 2008

Tableau N°4 : Prix économique des intrants utilisés dans la production de chou

 

Systèmes de culture

Intrants (FCFA/Unités)

1

2

3

4

5

Semence (Sachets)

1 670

1 670

1 670

1 670

1 670

NPK (Kg)

289

289

289

289

289

Urée (Kg)

289

289

289

289

289

Topsin M (Sachet)

1 690

1 690

1 690

1 690

1 690

Manèbe (L)

2 850

2 850

2 850

2 850

2 850

Laser 480 SC (Sachet)

2 245

2 245

2 245

2 245

2 245

TALSTAR (L)

5 175

5 175

5 175

5 175

5 175

Cypercal (L)

4 446

4 446

4 446

4 446

4 446

Super Homaï (L)

4 446

4 446

4 446

4 446

4 446

Carburant (L)

555

555

555

555

555

Huile à moteur (L)

890

890

890

890

890

Fiente de Volaille (sacs )

1 100

1 100

1 100

1 100

1 100

Neem (Kg)

-

-

-

-

-

Main d'oeuvre (hoe-jour)

580

580

580

580

580

Source : Données enquête, juillet- septembre 2008

Annexe N°5 : Matrice D'analyse des politiques des systèmes de production de chou

Tableau N°1 : Matrice d'analyse des politiques des systèmes de production de chou sous le scénario (0)

Système de production

 Budget Financier

 Budget Economique

 Divergence

Revenus

CFE

CFL

PFN

Revenus

CFE

CFL

PEN

(I)

(J)

(K)

(L)

1

8517600

1 638 461

1 433 595

5 445 544

8517600

2 036 173

1 433 595

5 047 832

-

- 397712

-

397 712

2

8498880

1 680 899

1 422 595

5 395 386

8498880

2 017 505

1 422 595

5 058 780

-

- 336 606

-

336 606

3

8489520

1 518 614

1 417 405

5 553 501

8489520

1 914 411

1 417 405

5 157 704

-

- 395 798

-

395 798

4

7216560

635 167

1 864 870

4 716 523

7216560

437 086

1 864 870

4 914 604

-

198 081

-

- 198081

5

7197840

676 422

1 858 270

4 663 148

7197840

421 190

1 858 270

4 918 380

-

255 233

-

- 255 233

Source : Données enquête, juillet- septembre 2008

Tableau N°2 : Matrice d'analyse des politiques des systèmes de production de chou sous le scénario (1)

Système de Production

Budget Financier

Budget Economique

Divergence

Revenus

CFE

CFL

PFN

Revenus

CFE

CFL

PEN

(I)

(J)

(K)

(L)

1

8 517 600

1 691 215

1 433 595

5 392 790

8517600

2 036 173

1 433 595

5 047 832

-

- 344 958

-

344 958

2

8 498 880

1 722 850

1 422 595

5 353 435

8498880

2 017 505

1 422 595

5 058 780

-

- 294 655

-

294 655

3

8 489 520

1 560 068

1 417 405

5 512 047

8489520

1 914 411

1 417 405

5 157 704

-

- 354 343

-

354 343

4

7 216 560

691 149

1 864 870

4 660 541

7216560

437 086

1 864 870

4 914 604

-

254 063

-

-254063

5

7 197 840

766 506

1 858 270

4 573 064

7197840

421 190

1 858 270

4 918 380

-

345 317

-

- 345 317

Source : Données enquête, juillet- septembre 2008

Tableau N°3 : Matrice d'analyse des politiques des systèmes de production de chou sous le scénario (2)

Système de production 

Budget Financier  

Budget Economique 

Divergences 

Revenus

CFE

CFL

PFN

Revenus

CFE

CFL

PEN

(I)

(J)

(K)

(L)

1

8 517 600

2 536 823

2 150 393

3 830 385

8 517600

3 054 260

2 150 393

3 312 948

-

- 517 437

-

517 437

2

8 498 880

2 584 275

2 133 893

3 780 713

8 498880

3 026 258

2 133 893

3 338 730

-

- 441 983

-

441 983

3

8 489 520

2 340 102

2 126 108

4 023 310

8 489520

2 871 617

2 126 108

3 491 795

-

- 531 515

-

531 515

4

7 216 560

1 036 724

2 797 305

3 382 531

7 216560

655 630

2 797 305

3 763 625

-

381 094

-

- 381 094

5

7 197 840

1 149 759

2 787 405

3 260 676

7 197840

631 784

2 787 405

3 778 651

-

517 975

-

- 517 975

Source : Données enquête, juillet- septembre 2008

Tableau N°4 : Matrice d'analyse des politiques des systèmes de production de chou sous le scénario (3)

Système de production

Budget Financier

Budget Economique

Divergences

Revenus

CFE

CFL

PFN

Revenus

CFE

CFL

PEN

(I)

(J)

(K)

(L)

1

3 738 735

2 536 823

2 150 393

- 948 480

3 738735

3 054 260

2 150 393

- 1 465 917

-

- 517 437

-

517 437

2

3 718 260

2 584 275

2 133 893

-999 907

3 718260

3 026 258

2 133 893

- 1 441 890

-

- 441 983

-

441 983

3

3 714 165

2 340 102

2 126 108

-752 045

3 714165

2 871 617

2 126 108

- 1 283 560

-

- 531 515

-

531 515

4

3 608 280

1 036 724

2 797 305

-225 749

3 608280

655 630

2 797 305

155 345

-

381 094

-

- 381 094

5

3 149 055

1 149 759

2 787 405

- 788 109

3 149055

631 784

2 787 405

- 270 134

-

517 975

-

- 517 975

Source : Données enquête, juillet- septembre 2008

Annexe N°6 : Indicateurs de l'avantage comparatif et de l'effet des politiques agricoles

Système de production

Scénario (0) & (1)

Scénario (2)

Scénario (3)

CRL

RCB

CRL

RCB

CRL

RCB

1

0,22

0,41

0,39

0,61

3,14

1,39

2

0,22

0,40

0,39

0,61

3,08

1,39

3

0,22

0,39

0,38

0,59

2,52

1,35

4

0,28

0,32

0,43

0,48

0,95

0,96

5

0,27

0,32

0,42

0,48

1,11

1,09

Source : Données enquête, juillet- septembre 2008

Annexe N°7 : Produits chimiques utilisés par les maraîchers au Bénin

Nom Commercial

Matière active

Nature du pesticide

Triazophos

Hostalthion

-

Décis

Deltaméthrine

Insecticide coton

Cypercal

Cyperméthrine Isoxathion

Insecticide coton

Malathion

Malathion

Insecticide

Manate

Manèbe

Fongicide

Dipel

Bacillus thuringensis

Biopesticide

Fastac

-

-

Diphonate

Fononfos

-

Califère

-

-

Topsin-M

Thiphonate - méthyl

Fongicide

Talstar

Bifenthrine

-

Orthène

Acéphate

Biopesticide

Biobite

-

-

Bionex

-

-

Oncol

Benfurancarbe

-

Furadan

Carbofuran

-

Karaté

Lambdacyhalothrine

-

Mancozèbe

Mancozèbe

Fongicide

Coccide

Lindane

-

Dursban

Clorpyrifos

Insecticide coton

Ditane

-

-

Kini-Kini

Cyfluthrine + Malathion

Insecticide

Deltaphos

-

-

Conquest plus

Acétamiprid + cyperméthrinne + Triazophos

Insecticide coton

Calathion

-

-

Phaser

Endoisulfan

Insecticide coton

Coltam

Lambdacyhalothrine

Insecticide coton

Ditane

-

-

Rugbis

-

-

Alphacol

Alpha - cypaerméthrine 18 g/l, profénofos 200 g/l

Insecticide coton

Coathrine

-

-

Diodan

-

-

Cotalm

Lambdacyhalothrine

Insecticide

Décis Dan 510

Deltaméthrine 10 g/l Endosulfan 500 g/l

Insecticide coton

Sherdiphos-280 EC OU CYDIM

Cypaerméthrine + Diméthoate

Insecticide coton

Deltaphos

-

-

Calliope

-

-

Super-Homaï

Thiphonate-méthyl + Thirame + Diazinion

Insecticide coton

Prophénophos

Prophénophos

Insecticide

Endoulfan

Endosulfan

-

Sumicidine 6% EC

Fenvalérate

-

Akito

-

Insecticide nématicide

Clorpyrifos

-

-

Carbofuran

-

-

Proporsur

-

-

Diafuran

-

-

Sherphos-280EC

-

-

Melchemie Holland

-

-

Melsert

-

-

Codrive

-

-

Source : Zossou, 2004

Annexe N°8 : Pesticides recommandés sur le maraîchage

Matière active

Nom commercial (formulation)

% m.a.

Mode d'action

Utiliser pour lutter contre :

Dose (pour 10 L)

Persistance d'action rémanence

Insecticides

Acéphate

Orthène (P.M.)

50

S+E, Co, Ig

Chenilles, vers des fruits, thrips, jassides, pucerons, mouches blanches, coléoptères

15g

12 jours

Bacillus thuringiensis

Bactospeine (P.M.)

Dipel (P.M.)

Thuricide (P.M.)

 

Ig, insecticide biologique

Chenille

15g

 

Bromophos

Nexion (C.L.)

25

E, Eo, Ig

Thrips, jassides

20 ml

15 jours

Carbaryl

Sevin (P.M.)

85

E, Co, Ig

Chenilles, jassides appâtes

18g

14-21 jours

Carbofuran

Furadan (M.G.) (voir nématicides)

10

5

3

S+E, Co, Ig, Ih

Mouches, insectes du sol, pucerons, chenilles, nématodes

2,5 à 4g/m2 ou 25g pour 10 m sur la ligne 5 à 8 g/m2 8 à 12 g/m2

50 jours

Carbosulfan

Marshal (M.G.)

(C.L.)

5

25

S+E, Co, Ig,

Insectes du sol, pucerons, mineuse, chenilles, insectes du sol

2-6 g/m2 30 ml

50 jours

Clorpyriphos- éthyl

Dursban 5 G (M.G.)

5

E, Co, Ig, Ih

Insectes du sol

8g/m2

90 jours

Cyfluthrine

Baythroïd (C.L.)

5

E, Co, Ig

Chenilles, vers des fruits

Thrips, coléoptères

5ml

Longue rémanence

Cyperméthrine

Cymbush (C.L.)

Arrivo (C.L.)

10

1,5

E, Co, Ig

Chenilles, vers des fruits

Thrips, coléoptères

10ml

30ml

14-21 jours

Deltamétrhine

Décis (C.L.)

K-Othrine (C.L.)

1,25

2,5

0,5

1,25

2,5

0,5

E, Co, Ig

Chenilles, vers des fruits

Thrips, coléoptères

10ml

5ml

25ml

14-24 jours

Diazinon

Basudine (M.G.) (C.L.)

10

60

E, Co, Ig

Insectes du sol, acariens, thrips, croquets

10g/m2

10 ml

8-21 jours

Diméthoate

Asthoate (C.L.)

Daphène fort (C.L.)

Perfektion (C.L.)

Systoate (C.L.)

Caludium

40

S+E, Co, Ig,

Jassides, thrips, pucerons

Cochenilles, mouches, coléoptères, acariens

10g/m2

10 ml

14-21 jours

Endosulfan

Thimul 35 (C.L.)

Thiodan 35 (C.L.)

35

35

E, Co, Ig,

Chenilles, jassides, coléoptères, pucerons, acariens

30 ml

7 jours

Fenthion

Lebaycid (C.L.)

50

E, Co, Ig, Ih

Pucerons, mouches des fruits

10 ml

20 jours

Fenvalérate

Sumicidine (C.L.)

7,5

E, Co, Ig,

Chenilles, coléoptères

10 ml

21-28 jours

Fonos

Dyphonate (M.G.)

5

E, Co, Ig,

Insectes du sol

8g/m2

60-90 jours

Isophénphos

Oftanol (M.G.)

10

E+S, Co, Ig

Insectes du sol

2,4 m2

Longue rémanence

Malathion

Cérathion (C.L.)

Zithiol (C.L.)

50

E, Co, Ig, Ih

Mouches, thrips, pucerons, mouches des cucurbitaceae, acariens

20 ml

8 jours

Méthamidophos

Tamaron (C.L.)

60

E+S, Co, Ig

Chenilles, pucerons, ouches blanches, thrips, acariens

15-20 ml

14-21 jours

Méthidathion

Ultracide (P.M.)

(C.L.)

60

E+S, Co, Ig

Cochenilles, pucerons

20 g

20 ml

14-21 jours

Ométhoate

Folimate (C.L.)

80

E+S, Co, Ig

Jassides, pucerons, mouches blanches, thrips, cochenille, acariens, coléoptères

12 ml

Longue rémanence

Pyrimicarbe

Pirimor (P.M.)

50

E, Co, Ih Sélectif pour de nombreux prédateurs

Pucerons

5g

15 jours

Propoxur

Undène (P.P.)

2

E, Co, Ig

Pucerons, chenilles, mouches, thrips, criquets, appâtes

250g pour 100 m2 de culture, en appât 3,5 kg pour 100 g

3 jours

Trichlorfon

Dipterex (P.M.)

80

E+S, Co, Ig

Mouches des fruits mouches, chenilles, appâts

10-15 g

10-15 jours

Fongicides

 
 
 
 
 
 

Benimyl

Benlate (P.M.)

50

S (prev. + cur)

Cercospriose, anthracnose, septoriose

8g

Longue

Captafol

Difolatan (P.M.)

80

Co (prev. +cur )

Alternariose, mildiou stemphyliose, rhizoctoniose, pythium

25g

10 jours

Chinométhionate

Morestan (C.L.)

(P.M.)

30

50

Co (prev.)

Blan, acariens

2,5 ml

3-5 g

14-21 jours

Carbendazine

Bavistine (P.M.)

Delvesne (P.M.)

50

75

8 (prev? + cur)

Cercosporiose, rhizoctoniose (trempace des semences de pomme de terre)

20 g

13 g

14-21 jours

Chlorothalonil

Daconil (P.M.)

75

Co (prev )

Alternarios, mildion, septoriose, cladosporiose, (stemphyliose), galle bactérienne

20g

5-10 jours

Cuivre

Cuprosan (P.M.)

Callimix (P.M.)

30

37

Co (prev)

Galle bactérienne

50 g

 

Fenarimol

Rubigan (C.L.)

4

S (prev. + cur)

Blanc

6 ml

 

Iprodione

Rovral (P.M.)

50

Co (prev.)

Alternariose, Stemphyliose, rhizoctoniose

15 g

 

Mancozèbe

Dithane (P.M.)

80

Co (prev)

Alternariose, cercosporiose, cladosporiose, mildiou, rouille, septoriose, stemphyliose,

20-25 g

 

Manèbe

Mancosant (P.M.)

Manesan (P.M.)

70

80

Co (prev.)

Alternariose, cercosporiose, cladosporiose, mildiou, rouille, septoriose, stemphyliose,

25g

 

Métane-sodium

Vapam (C.L.)

Maposol (C.L.)

48

48

Co (F) (cur.)

Maladies du sol, (Fusarium, Pythium), nématodes, insecte du sol

100 ml/m2

60 jours

Métalaxyl

Ridomil (P.M.)

25

S (prev + cur)

Mildiou, Pythium

10 g

 

Métriame zine

Polyram (P.M.)

80

Co (prev)

Alternariose, mildiou

25 g

 

Pencycuron

Monceren (P.M.)

(P.P.)

25

12,5

Co (prev)

Rhizoctoniose (traitement des tubercules de pomme de terre)

32-60 / 100 m2 20g/100 kg tubercules

Longue rémanence

Phosethyl-Al

Aliette (P.M.)

80

S (prev. + cur)

Mildou

20 g

 

Propinebe

Antracol (P.M.)

70

Co (prev)

Mildou alternariose

25 g

Longue rémanence

Pyrazophos

Afugan (C.L.)

30

S, Co (prev. + cur)

Blanc

5 ml

 

Soufre

Cosan (P.M.)

Sufril (P.M.)

Soufre microlux (P.M.)

90

Co (prev)

Blanc, acariens

50g

 

Thiabendazole

Tebuzate (C.L.)

60

S (prev. + cur)

Rhizoctoniose (trempage des semences de pomme de terre)

20 ml

 

Thiophanate-méthyl

Pelt 44 (P.M.)

70

S (prev. + cur)

Blanc, cercosporiose, rhizoctoniose

10g

 

Thiarame

Thirasan (P.M.)

80

Co (prev)

Traitement des semences

2g/kg de semences

 

Triadimefon

Bayleton (P.M.)

(C.L.)

25

25

S (prev. + cur)

Blanc

12,5 g

2,5 ml

 

Triforine

Saprol (C.L.)

19

S (prev. + cur)

Co (prev)

Blanc

15 ml

 

Zinèbe

Zinozar (P.M.)

80

Co (prev)

Mildiou, alternariose, cladosporiose, Septoriose

25 g

 

Nématicides

 
 
 
 
 
 

Carbofuran

Furadan (M.G.)

10

S + E, Co, Ig

Nématodes, mouches, insects du sol

2,5-4 kg/m2 ou 25g/10m sur ligne

 

Dazomet

Basamid (M.G.)

98

Co, F

Nématodes, champignons, insectes du sol

8 - 12/m2 50 g/m2

 

Dichloropropane

DD (C.L.)

100

Co, F

Nématodes du sold

300 ml/10 m2

 

Dichloropropène

Telone (C.L.)

100

Co, F

Nématodes

 
 

Ethoprophos

Mocap (M.G.)

10

Co

Nématodes

200 ml/10 m2

 

Métam-sodium

Vapam (C.L.)

Maposol (C.L.)

48

48

Co, F

Nématodes, insectes du sol

10-12 g/m2 100 ml/m2

 

Phénamiphos

Némacurt (M.G.)

10

S

Nématode du sol, insectes du sol

3-6g/m2

60 jours

Divers

 
 
 
 
 
 

Mouillant

Adhesol (C.L.)

Etaldyne (C.L.)

-

-

-

4ml

 

Azocyclotin

Peropal (C.L.)

20

E, Co, Ig

Acariens

6-10 g

Action résiduelle assez longue

Bensoximate

 

20

E, Co, Ig

Acariens

20 ml

Action résiduelle assez longue

Bromopropylate

Néoron (C.L)

20

E, Co, Ov

Acariens

10 ml

Action progressive

Chinométhionate

Morestan (C.L.)

(voir fongicides) (P.M.)

50

25

E, Co, Ov

Blanc, Acariens

2,5 ml

3-5 g

14-21 jours

Cyhexatin

Pictran (P.M.)

(C.L.)

80

60

E, Co

Acariens

3g

5ml

60 jours

Diazinon

Basudine (C.L.)

60

E, Co, Ig

Acariens, thrips, criquets

10 ml

8-21 jours

Diméthoate

Systoate (C.L.) (voir insecticides)

40

E + S, Co, Ig

Jassides, thrips, pucerons, coxhenilles, mouches, coléoptères, acariens

10 ml

14-21 jours

Malathion

Zithiol (C.I.)

(voir insecticides)

50

E, Co, Ih, Ig

Mouches, thrips, pucerons, mouches des cururbitacées, acariens

20 ml

8 jours

Fenbutatin oxyde

Torque (P.M.)

50

E, Co, Ig

Acariens

5g

Action progressive

Ométhoate

Folimate (C.L.) (voir insecticides)

80

E + C, Co, Ig

Jassides, pucerons, thrips, mouches blanches, cochenilles, coléoptères, acariens

12 ml

Longue rémanence

Source : Zossou, 2004

 

Prix financier

Prix économique

 Engrais

AS

SS

 

PRIX CAF MOYEN AJUSTE

189,17

189,17

189,17

Frais intermédiaires

41,58

41,58

41,58

FRAIS DE TRANSIT

7,00

7,00

7,00

FRAIS DE TRANSPORT

29,87

29,87

29,87

MANUTENTION & MAGASIN

2,00

2,00

2,00

TAXES, SURTAXES & SURESTAXES

-

-

-

FRAIS D'ANALYSE

0,31

0,31

0,31

FRAIS D'EXPERTISE MARITIME

0,40

0,40

0,40

FRAIS DU PERSONNEL & AUTRES FRAIS GENERAUX

2,00

2,00

2,00

REDEVANCE STATISTIQUE

-

-

-

Coût de revient licite

230,75

230,75

230,75

MARGE BENEFICIAIRE (3%)

6,92

6,92

6,92

FRAIS BANCAIRES D'IMPORTATION

9,36

9,36

9,36

FRAIS BANCAIRES DE MISE PLACE

2,70

2,70

2,70

COMMISSION CSPR

-

-

-

COMMISSION USPP

2,50

2,50

2,50

DROIT D'ENREGISTREMENT

-

-

-

PRIX CESSION COMMANDE

252,23

252,23

252,23

MANUTENTION & MAGASIN

2,00

2,00

2,00

COUT FINANC STOCK

24,32

24,32

24,32

VAL. ACTUELLE. STOCK

278,55

278,55

278,55

SUBVENTION (15,63%)

43,55

-

-

FRAIS DE TRANSPORT

10,00

10,00

10,00

Prix financier calcule

245,00

288,55

288,55

Annexe N°9 : Structure du prix de l'engrais

Source : Association Interprofessionnel du Coton et nos calculs

Annexe N°10 : Structure du prix de l'insecticide Coton

 

Prix financier

Prix économique

 

AS

SS

 

PRIX CAF MOYEN AJUSTE

3850

3850

3850

Frais intermédiaires

505,69

505,69

505,69

FRAIS DE TRANSIT

72,34

72,34

72,34

FRAIS DE TRANSPORT

20,13

20,13

20,13

MANUTENTION & MAGASIN

1,52

1,52

1,52

TAXES, SURTAXES, & SURESTAXE

0

0

0

FRAIS D'ANALYSE

0,35

0,35

0,35

FRAIS D'EXPERTISE MARITIME

0,4

0,4

0,4

FRAIS DU PERSONNEL & AUTRES FRAIS GENERAUX

40

40

40

PERTE SUR INTRANT

0

0

0

FRAIS BANCAIRES D'IMPORTATION

278,63

278,63

278,63

FRAIS BANCAIRES DE MISE PLACE

24,32

24,32

24,32

COMMISSION SONAPRA

22

22

22

COMMISSION USPP

5

5

5

FRAIS CAUTION SONAPRA

41

41

41

CREANCE IRRECOUVR.

0

0

0

Cout de revient

4355,69

4355,69

4355,69

MARGE BENEFICIAIRE (3%)

130,6707

130,6707

130,6707

DROIT D'ENREGISTREMENT (5/1000)

0

0

0

Prix de cession calcule

4486,3607

4486,3607

4486,3607

SUBVENTION (8,61%)

-386,3607

0

0

FRAIS DE TRANSPORT

10

10

10

Prix financier calculé

4110

4496,3607

4496,3607

Source : Association Interprofessionnel du Coton et nos calculs

NB : AS = Avec Subvention, SS = Sans Subvention

Intrants

Prix de revient

DD

PHT

MT

PE

Topsin M

2 100

914

1 187

550

1 737

Manèbe

3 800

1 653

2 147

750

2 897

Kinikini

4 900

2 107

2 793

1 100

3 893

Carbofuran

1 500

-

1 500

300

1 800

Némacurt

3 800

1 634

2 166

700

2 866

Cydim

4 300

1 849

2 451

700

3 151

Cyperdicote

7 800

3 354

4 446

1 200

5 646

Phénitrocim

6 200

2 666

3 534

800

4 334

Cotalazine

4 900

2 107

2 793

1 100

3 893

Ométhoate

3 800

1 634

2 166

300

2 466

Faucaud

4 700

2 021

2 679

800

3 479

Tectapez

3 800

1 634

2 166

700

2 866

Topsin M

2 100

903

1 197

490

1 687

Manèbe

4 000

1 720

2 280

570

2 850

Laser 480 SC

3 500

1 505

1 995

250

2 245

TALSTAR

6 500

2 795

3 705

1 470

5 175

Semence tomate

4 800

1 584

3 216

1 720

4 936

Semence chou

2 370

1 031

1 339

340

1 670

Annexe N°11 : Prix économique des Pesticides et Semences importés

Sources : Structures de commercialisation (Accueil paysans, SOGICOM, TROPICASEM) et nos calculs

NB :

DD = Droit de douane

DD = 43% pour les pesticides

DD = 33 % pour les semences

PHT = Prix Hors Taxe

MT = Marge de Commercialisation et de transport Moyen

Annexe N°12: Evolution du prix CAF et du Prix à la Pompe de l'essence ordinaire.

DATE

Prix CAF (FCFA/L)

Prix à la Pompe (FCFA/L)

16/07/2008

382,57

650

01/07/2008

382,57

500

01/06/2008

357,20

475

01/05/2008

317,44

560

01/04/2008

301,68

475

01/03/2008

301,68

475

01/02/2008

301,68

475

01/12/2007

301,68

475

01/11/2008

263,94

475

01/10/2007

263,94

475

01/09/2007

263,94

475

01/08/2007

285,24

480

01/07/2007

301,60

480

01/06/2007

301,60

480

01/05/2007

276,88

445

01/04/2007

249,01

415

01/03/2007

223,37

415

01/02/2007

210,93

400

01/01/2007

221,62

415

MOYENNE

289,92

476

Source : Service Consommateurs de la SONACOP SA.

Annexe N°13 : Prix économique de l'essence ordinaire au Bénin

 

RUBRIQUE

Coût (FCFA/unités)

1 -

COEFFICIENT DE CORRECTION

99,00

2 -

DENSITE

0,86

3 -

CAF FOURNISSEUR (HL)

48 992,00

4 -

CAF FOURNISSEUR (L)

489,92

5 -

BASE D'EVALUATION FISCALE ET DOUANIERE

490

6 -

VOLUME REEL POUR 01 TM (L)

1 151,16

7 -

VOLUME REEL POUR 01 TM (HL)

11,51

8 -

TAXE DE PORT PAR TM

400,00

9 -

TAXE DE PORT PAR HL

34,75

10 -

TAXE PASSAGE PORT PAR TM

1 900,00

11 -

TAXE PASSAGE PORT PAR HL

165,05

12 -

TVA PORTS =0%(7+9)

0,00

13 -

CAF NON DEDOUANE (HL)

49 191,80

14 -

CAF NON DEDOUANE (L)

491,92

FRAIS PAYES CORDON DOUANIER

 

 

15 -

DROIT FISCAL = 10% x (5)

0,00

16 -

PCS(0%), PC(0,5%),RED(1%) = 1,5% x (5)

0,00

17 -

TVA CORDON DOUANIER = 18%[(5)+(15)+(16)]

0,00

18 -

CREDIT D'ENLEVEMENT = 0,3%[(15)+(16)+(17)]

0,00

CHARGES LIEES AU PASSAGE

 

 

19 -

FRAIS DE PASSAGE = 8 FCFA

8,00

20 -

TVA/FRAIS DE PASSAGE =1,44

0,00

MARGE

 

 

21 -

MARGE PETROLIER = 27 FCFA

27,00

22 -

REMISE

 

AUTRES

 

 

23 -

DIFFERENTIEL TRANSPORT = 9 F

11,00

24 -

TOTAL HT SUR ASSIETTE DOUANIERE ET FISCALE

537,92

25 -

TOTAL HORS TAXES

537,92

26 -

TAXES SPECIFIQUES = 0,5%

0,00

27 -

TVA PRIX DE CESSION = 18%[(25)+(26)]

0,00

28 -

SOUTIEN AU PETROLE ET GPL

0,00

29 -

AJUSTEMENT ET ASSAINISSEMENT = 1F

1,00

30 -

STOCK DE SECURITE = 2 F

2,00

32 -

PRIX CESSION REVENDEUR

540,92

33 -

MARGE DETAILLANTS = 12 FCFA

12,00

34 -

PRIX TTC UNITAIRE ESSENCE A LA POMPE

552,92

Source : Service Consommateur SONACOP SA et nos Calculs

Annexe N°14 : Prix financier et prix économique le l'huile à moteur

PRODUIT

EXTRA HD 40 

POIDS (Kg)

185

 

 

 

VOLUME (L)

231,25

 

 

 

 

PRIX HT

TVA

PRIX TTC

PRIX ECONOMIQUE

PRIX CAF

151 246

 
 
 

FRAIS DE TRANSIT (15,20F/Kg)

2 812

503

 
 

Autres frais d'importation (21,21F/Kg)

3 924

72

 
 

TAXE VOIRIE (0,15%)

227

 
 
 

Montant sous douane

158 209

575

 

158 209

DOUANE (10%)

15 125

 
 
 

Autres frais de douanes (RS:1%;PC:0,5%; PCS:1%)

3 781

30 627

 
 

Coût d'acquisition (a)

177 114

31 202

 

158 209

Marge coût de revient consommateur (30%) (b)

53 134

 
 

47 463

TSH 2%(a+b)

4 605

 
 

-

MONTANT HT

234 854

 
 

205 671

TVA (18%)

 

42 274

 
 

Prix de vente consommateur

234 854

 

277 127

205 671

Prix de vente consommateur (FCFA/L)

1 016

 

1 198

889

Source : Service aux Consommateurs SONACOP SA et nos calculs

Annexe N°15: Prix financier et économique des pulvérisateurs

Pulvérisateurs

 Prix financier

 Prix économique

Prix Hors taxe

19 250

19 250

Droit de douane (21%)

4 043

-

Transport

1 182

1 182

Prix de Revient

24 475

20 432

marge bénéficiaire

3 025

3 025

PRIX FINANCIER

27 500

23 457

TVA (18%)

4 950

-

TRANSPORT

500

500

Total

32 950

23 957

Source : Entreprises privés (CTPS, PMB, PISAD) et nos calculs

Annexe N°16 : Prix financier, prix économiques de la plomberie

Plomberie

Tuyau de 75

Tuyau de 50

Coude de 50

T de 75

Tuyau Pression de 25

Tuyau Pression de 32

Prix financier

2300

1700

400

1200

1900

2850

Prix de revient TTC

2025

1500

250

1000

1400

2650

TSS (TVA +PC +REND = 19,5%)

394,9

292,5

48,8

195,0

273,0

516,8

Prix HT

1630,1

1207,5

201,3

805,0

1127,0

2133,3

Prix économique

1905

1408

351

1005

1627

2333

Source : Entreprises privés (CTPS, PMB PISAD) et nos calculs

Annexe N°17 : Prix financier, prix économique de la tuyauterie flexible et des motopompes

Matériel

Raccord flexible

Motopompe

Prix financier

32 300

148750

Prix de revient TTC

28747

132387,5

DD (21%)

6036,87

27801,375

Prix HT

22710,13

104586,125

Prix économique

26263

120949

Source : Entreprises privés (CTPS, PMB PISAD) et nos calculs

* 1Les producteurs de la zone de bas-fond pratique des cultures de décrue, et n'utilisent pas les engrais minéraux et organiques.

* 2 Ces primes moyennes correspondent à la différence entre le prix moyen consenti à payer pour cette caractéristique et le prix de base ou de référence ici égale à 200FCFA (exemple : 111=311-200)

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