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Régime et croissance du petit martin-pêcheur hupé, alcedo cristata de la région de kinshasa

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par Robert Kisasa Kafutshi
Université de Liège - Diplôme d' étude approfondie en sciences/ Biologie des organismes et écologie 2005
  

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4.1.2. Le Martin chasseur du Sénégal

4.1.2.1 Composition des pelotes de régurgitation

Le régime alimentaire de deux nichées différentes, chacune de 3 jeunes trouvées dans un même nid d'un même couple bagué, a été étudié respectivement d'Avril à Mai et en Octobre 2004. Neuf catégories de proies au total ont été identifiées en proportions différentes pour ces deux nichées (Tableau-10). Il s'agit de: Taupins, Hannetons, Tilapias, Batraciens (grenouilles), Charançons, Sauterelles, Coccinelles, petits chiroptères et libellules.

Tableau-10. Régime alimentaire de Halcyon senegalensis dans la périphérie de la région de Kinshasa.

Proies

1ère Nichée : Avril à Mai

2ème Nichée : Octobre

Abondance

Ab rel.(%)

Abondance

Ab rel.(%)

Mammifères (Chiroptères)

0

0

1

3

Batraciens

4

17

1

3

Poissons (Tilapias)

6

27

9

26

Coléoptères (Elaterides:Taupins)

2

9

3

9

Coléoptères (Scarabéidé; Hannetons)

4

17

14

39

Coléoptères (Coccinelle)

1

4

0

0

Coléoptères (Charançons)

1

4

0

0

Odonates

0

0

4

11

Orthoptères (Sauterelle)

3

13

3

9

Insectes non identifiés

2

9

0

0

Comme l'indique le tableau ci-dessus pour les deux nidifications, les insectes ont représenté 63,8 % des proies contre 25,7 % pour les poissons de taille variant de 6,5 à 11,5cm. Les 10,3% restant sont essentiellement constitués par une chauve-souris et des batraciens. Dans l'ensemble, les échantillons ont livré des résultats semblables.

La distribution de fréquence des proies n'a pas varié significativement d'une nichée à l'autre (G4ddl = 5,16 NS).

4.2. DISCUSSION

Au monastère comme aux Symphonies naturelles, les petits Martins pêcheurs huppés creusent leur terrier en des endroits facilement repérables. Les terriers sont concentrés sur un talus ou dans un ravin d'environ 50m de large avec plus de 20 terriers espacés l'un de l'autre d'environ 2m. Cette particularité qui peut faire penser à une colonie n'est pas observée chez Alcedo atthis chez qui la plupart des terriers étudiés sont généralement situés dans des sites différents (Libois, 1994 ; 2001). En revanche, la nidification en colonies est un trait comportemental courant chez Ceryle rudis (Lippens et Wille, 1976 ; Reyer, 1990)

Le Martin-chasseur par contre, établit son nid généralement dans des cavités d'arbre. Tel est le cas du nid qui a fait objet de notre étude. Ce nid est difficilement repérable et parfois se situe à des endroits difficilement accessibles par l'observateur.

Chez Alcedo cristata, la période de ponte est très étalée. À Kinshasa, elle couvre au moins cinq mois (Janvier, Mars, Avril, Septembre, mi-Octobre). Au sud Katanga en République Démocratique du Congo, Lippens et Wille (1976) ont observé la ponte chez Alcedo cristata en saison sèche comme en saison pluvieuse (déjà à partir de Janvier). Chez Halcyon senegalensis, elle a été observée en Avril et en Octobre. L'étalement de la période de ponte semble être une caractéristique chez les Alcedinidae. La disponibilité de la nourriture serait un facteur déterminant leurs activités reproductrices. C'est probablement lorsque les disponibilités alimentaires sont les plus importantes que les oiseaux se reproduisent. En fait, à chaque saison sèche, les feux de brousse sont mis dans les savanes herbeuses entourant nos deux sites pour préparer le sol à l'agriculture sur brûlis et les étangs sont vidangés (une des techniques les plus utilisées habituellement pendant la saison sèche pour capturer les poissons et nettoyer les étangs). Ces pratiques contribueraient à la diminution des ressources, tant en insectes qu'en poissons exploités par nos deux Alcedinidae et justifieraient l'absence de pontes pendant cette saison à Kinshasa. Chez Alcedo atthis, la période de ponte est aussi très étalée. En Belgique, Libois (1994) a pu montrer que le début des pontes était d'autant plus précoce que le mois de mars était chaud mais qu'il était aussi influencé par la stabilité hydrologique du milieu, les oiseaux ne s'installant pas aussi vite sur les rivières sujettes à d'éventuelles crues printanières que sur les cours d'eau à régime régularisé. La reproduction de petits Martins-pêcheurs huppés est fortement influencée par la qualité de son environnement.

Le régime observé aux deux sites présente une différence énorme. L'hétérogénéité porte sur toutes les catégories de proies à l'exception des « autres insectes ». Nous ne disposons pas de données sur la disponibilité et la répartition des proies dans les deux sites étudiés. Ce pendant les études faites par Davies(1977) sur la sélection des proies chez A. cristata et par Jan & Keeps(1994) sur l'impact de l'introduction de la perche du Nil sur le régime alimentaire de C. rudis montrent que ces Alcedinidae ajustent leur comportement alimentaire en fonction du site et de la disponibilité de ressource. L'adaptation du régime alimentaire des oiseaux aux ressources du milieu a été aussi signale chez les rapaces (Saint Girons, 1973)

La proportion de proies a varié significativement avec l'âge des oisillons dans les terriers prospectés. Dans le terrier F50405, il y a eu augmentation de batraciens et diminution des poissons. Dans le terrier F50406 (7), la proportion des poissons a augmenté par rapport aux autres proies, odonates notamment. Enfin, dans le terrier F50429, aucune différence significative n'est observée. Seuls les résultats relatifs au terrier F50406 corroborent ceux de Hallet-Libois (1985) pour Alcedo atthis, de Laudelout & Libois (2003) pour Ceryle rudis et de Libois & Laudelout (2004) pour A. cristata qui montrent que des proies plus grandes sont apportées aux jeunes dès qu'ils atteignent un certain stade de développement correspondant pratiquement à l'acquisition d'une  « homéothermie de groupe ». Cependant, les résultats relatifs aux deux autres terriers ne les contredisent pas. En effet, pour le terrier F50429, les effectifs de proies récoltées avant que les jeunes n'atteignent l'âge de 8 jours sont très faibles et justifient probablement l'absence de significativité du test. Enfin , pour le nid F50405, la modification du régime est flagrante mais nous ne disposons pas d'informations nous permettant de conclure que les batraciens prélevés dans la seconde période de l'élevage étaient des proies énergétiquement plus avantageuses que les poissons apportés au nid pendant la première période.

En ce qui concerne l'estimation quantitative de la consommation par les nichées, 163 proies ont été dénombrées dans le terrier F50406-7 (4 jeunes), 77 proies dans F50405 (3 jeunes) et 74 proies dans F50429 (3jeunes). Ce nombre paraît très faible en regard de ce que l'on pourrait attendre en comparaison avec Alcedo atthis (Hallet-Libois, 1985). Nous pouvons imputer ce fait à deux raisons non exclusives l'une de l'autre :

a. lors de la récolte de nos échantillons, l'ensemble des restes présents au terrier n'a pas été complètement prélevé ;

b. certaines proies ont pu ne laisser aucun reste, ce serait p. ex. le cas de têtards d'amphibiens ou d'oligochètes (Alcedo atthis a été vu mangeant des lombrics : Thonnérieux, 1982).

La taille des poissons capturés présente aussi une hétérogénéité significative. En fait, ce sont les jours 12 et 14 qui introduisent cette hétérogénéité. Avant le 8ième jour, les différentes pelotes pourraient être un mélange des proies consommées par les parents et les jeunes ou uniquement constituées de proies des jeunes. On peut s'étonner qu'au 2ème jour, il y ait des poissons de 6 cm de longueur. Cette observation rejoint celles faites chez A. atthis, en Belgique ou A. cristata et C.rudis dans le lac Nokoué (Hallet-Libois, 1985 ; Laudelout & Libois, 2003 ; Libois & Laudelout, 2004). En effet, les pulli de martins-pêcheurs peuvent ingurgiter des proies bien plus longues qu'eux : une fois tué, le poisson est engouffré dans le bec du jeune, tête en avant. La tête atteint l'estomac, commence à être digérée alors que le corps dépasse le bec. Le poisson avance dans le tube digestif au fur et à mesure de sa « dissolution » dans l'estomac. En revanche, un adulte ne peut pas se permettre ce genre d'exercice : il ne volera pas la bouche pleine sauf s'il transporte une proie pour ses jeunes. Les adultes ont donc tendance à consommer de petites proies alors que, sans doute pour des raisons d'efficience énergétique, ils apportent des proies plus grosses à leurs jeunes. Lorsque les jeunes grandissent, cela a été vu chez A. atthis, C. rudis et aussi A. cristata (Bénin), les proies apportées au nid ont tendance à être plus grosses (Hallet-Libois, 1985, Laudelout & Libois, 2003 ; Libois & Laudelout, 2004).

Le poids de poussins de Alcedo cristata est croissant du 4ème au 14ème jour puis, il décroît jusqu'à l'envol (16 à 17 jours après l'éclosion) concomitamment avec la quantité de proies dans le terrier. Cette diminution de poids est aussi observée chez A. atthis. Selon Hallet-Libois (1985), elle serait liée à la réduction de fréquence de nourrissage des poussins. Elle est caractérisée par la perte d'eau dans les tissus et au niveau des fourreaux alaires, structures fortement irriguées mais qui disparaissent progressivement au fur et à mesure qu`émergent les plumes.

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