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Organisation et efficacité des circuits de distribution du riz local au Togo: Cas de la vallée du Zio

( Télécharger le fichier original )
par Kodjo AGBEGNIDO
Université de Lomé - Ingénieur agronome 2005
  

Disponible en mode multipage

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    UNIVERSITE DE LOME N° d'ordre 08/06/AE

    ECOLE SUPERIEURE D'AGRONOMIE

    BP : 1515 Tel : (228) 225 41 97 Lomé-Togo

    MEMOIRE

    Présenté en vue de l'obtention du grade

    d'INGENIEUR AGRONOME

    (Option : Agroéconomie)

    Par

    AGBEGNIDO Kodjo

    Thème

    ORGANISATION ET EFFICACITE DES CIRCUITS DE DISTRIBUTION DU RIZ LOCAL AU TOGO : Cas de la vallée du Zio

    Soutenu publiquement à Lomé le 22/12/08 devant la commission d'examen ainsi composée

    Président du jury : Dr AZIADEKEY Mawuli (ESA/ UL)

    Membres du jury : Dr. SAMLABA Yaovi (ESA/ UL)

    Mr. ABITOR Komi (ETD)

    Dr. ABBEY Abbévi Georges (ESA/ UL)

    REMERCIEMENT

    Avant d'exposer le contenu de ce travail, qu'il me soit permis de remercier tous ceux qui ont contribué à l'achèvement complet de ce travail. Je remercie tout d'abord :

    L'ex Directeur de l'Ecole Supérieure d'Agronomie (ESA), Dr AGBEKO koffi pour tous les efforts consentis pour notre formation et le dynamisme qu'il a créé au sein du corps enseignant pour un bon encadrement des étudiants.

    Dr .ABBEY A. Georges, Directeur adjoint de l'ESA, qui a accepté diriger ce travail malgré ces préoccupations multiples. Nous lui sommes reconnaissants pour le soin particulier qu'il a accordé à ce travail et tout le matériel informatique qu'il a mis à notre disposition en vue de nous faciliter la recherche documentaire.

    Au Dr. AZIADEKEY Mawuli, Enseignant-chercheur et responsable des stages à l'ESA, qui a accepté présider le jury devant évaluer ce travail et au Dr. SAMLABA Yaovi, Enseignant-chercheur à l'ESA qui non seulement a accepté évaluer ce travail mais a été l'un des artisans incontournables dans notre formation.

    Ensuite, je tiens à remercier tout particulièrement M. ABITOR Komi, Directeur Exécutif de Entreprises Territoires et Développement (ETD), notre maître de stage pour avoir été tout près de moi à chaque étape de ma vie, depuis ma tendre enfance jusqu'à l'achèvement complet de ma formation. Il a investi moralement, financièrement et spirituellement dans tous les domaines de ma vie. Il a été pour moi plus qu'un père et m'a aimé d'un amour franc et sincère, des vertus qui sont rares de nos jours. Il a été l'initiateur de ce travail et a accepté nous diriger techniquement sur le terrain. Qu'il trouve ici toutes nos gratitudes, même si ces faibles mots ne les traduisent pas totalement.

    Je remercie aussi tout le personnel d'ETD et particulièrement M. TENU Yao Ingénieur agroéconomiste qui nous a suivis techniquement pendant tout le temps qu'a duré le travail. Leurs conseils et savoir faire ont été très utiles à la réalisation de ce travail.

    Nos marques de reconnaissance à tout le personnel de l'Institut de Conseil et d'Appui Technique(ICAT), de l'agence golfe qui nous ont mis en contact avec les producteurs pour nous faciliter la collecte des données.

    A tous mes amis de promotion, aux membres du Groupe Biblique Universitaire de Lomé (GBUL), à toutes mes connaissances à Lomé qui m'ont assisté pour que ce travail aboutisse, je vous suis reconnaissant à tous égards.

    Enfin, à ma famille à Lomé et à Notsé, je vous remercie du fond de mon coeur car vos efforts, vos prières et vos encouragements ont été le sel qui a assaisonné ma vie et la lumière qui a éclairé tout mon parcours. Que Dieu le tout puissant vous le rende au centuple.

    RESUME

    Les circuits de distribution du riz local au Togo notamment de la vallée du zio sont peu performants pour assurer en termes de prix et de qualité des produits répondant aux attentes des consommateurs ; ceci a entraîné des difficultés d'écoulement des produits et partant, des problèmes d'accès aux marchés pour les producteurs. Ainsi pour élaborer de nouvelles stratégies de commercialisation qui satisferont au mieux les consommateurs, il importe d'étudier le système actuel d'organisation de la commercialisation du riz. La présente étude, qui repose sur l'approche filière (approche verticale) et l'approche Structure Comportement et Performance (approche horizontale), aboutit aux résultats suivants :

    Ø L'organisation actuelle de la commercialisation du riz fait intervenir : les grossistes (les grossistes sur les zones de production et les grossistes sur les zones de consommation), les détaillants et les prestataires de services (décortiqueurs, transporteurs). Les grossistes et les détaillants sont organisés en un circuit intégré où chaque catégorie d'acteurs ne se limite pas à un rôle fixe dans l'acquisition et la cession du produit. Les taxes implicites vont de 9750F CFA à 18000F/t/mois sur les marchés ruraux et de 22750 à 42000F CFA/t/mois sur les marchés urbains ; le coût du transport est élevé à cause du mauvais état de la route. Tout ceci constitue des goulots d'étranglement qui amenuisent considérablement les marges des acteurs. Les marges brutes se situent entre 1000F et 2000F CFA/100kg pour respectivement les détaillantes les grossistes. Par contre, les marges nettes sont toutes négatives. Elles sont de -155f cfa à -1225f cfa /100kg respectivement pour les acteurs précités. Ainsi les détaillantes sont les plus perdantes.

    Ø Chaque catégorie de commerçant emploie une stratégie commerciale pour mieux rentabiliser son activité: par le préfinancement et le stockage, les grossistes gagnent entre 10000 à 12000F CFA /100Kg de riz blanc soit 100 à 120 F CFA/Kg de marge brute. L'usage de différentes unités de mesure permet aux détaillantes de gagner 50 à 100kg de riz blanc/tonne de produit vendu soit une marge nette de 19,5 F CFA/Kg.

    Ø L'activité est rentable pour les commerçantes par ces stratégies dans le court terme mais défavorable pour assurer la croissance de la production dans le long terme : les contrats sont signés sur des prix qui n'incitent pas le producteur

    Ø Pour une meilleure promotion du riz, les acteurs professionnels devront s'organiser en entreprise commerciale où les transactions doivent passer par un entrepreneur coordinateur qui, va se constituer en interface entre le marché et les producteurs. Il doit pouvoir définir une politique de prix à partir du profil du consommateur, générer de nouveaux revenus aux producteurs en insistant sur des primes pour le respect des normes de qualité.

    Mots clés : commercialisation, stratégies, professionnalisation, circuit intégré, préfinancement, stockage, unités de mesure multiple.

    ABSTRACT

    The distribution channels of the local rice in Togo, especially in the Zio valley, are not efficient enough to ensure a product of good quality and of good price that meets the expectations of the consumers; this makes the selling very difficult and the access to the market troublesome for the producers. It is therefore important to consider how the system of rice marketing is currently organized so as to develop new marketing strategies. This study encompasses the vertical approach (field based approach) and the horizontal approach (Structure, Behavior and Performance based approach) and has yielded the following results:

    Ø The current organization of the rice marketing involves the wholesalers (the wholesalers in the production zones and the wholesalers in the consumption zone), the retailers and the service providers (those who husk the rice and the transporters). Wholesalers and retailers are organized in an integrated circuit within which each category of actors go beyond a fixed role when purchasing and transferring products. Implicit taxes range from CFA F 9,750 to F 18,000/tone/month in the rural markets, they range from 22,750 to CFA F 42,000/tone/month in the urban markets and the transportation cost is high due to the poor state of the road. All these facts considerably reduce the margins of the actors. The gross margins are between CFA F 1,000 /100 kg and CFA F 2,000 /100 kg respectively for the retailers and the wholesalers. But the net margins are all negative. They range from CFA F -155/100kg to CFA F -1,225/100 kg for the above mentioned actors. So, the retailers are the big losers.

    Ø Each category of trader uses a commercial strategy for a better profitability of its activity: with bridging loan and storage, wholesalers make between CFA F 10,000/100Kg to CFA F 12,000/100Kg of white rice, that is a gross margin of CFA F 100/Kg to F CFA 120/Kg. The use of the various units of measurement helps the retailers to produce 50 to 100kg of white rice / tone of a sold product, that is a net margin of CFA F 19.5/Kg.

    Ø The activity is profitable for the traders through these strategies in a short term but it doesn't help ensure a production growth in the long term: the contracts are signed based on prices that don't motivate the producer.

    Ø For a better promotion of the rice, the professional stakeholders should be organized in commercial enterprises where transactions must go through an entrepreneur who is the coordinator and who will be the interface between the market and the producers. He should be able to draft a price policy from the consumer profile, generate new revenue for producers while laying an emphasis on the bonuses for the compliance with the quality standards.

    Key words: marketing, strategies, professionalization, integrated circuit, bridging loan, storage, various units of measurement.

    TABLES DES MATIERES

    REMERCIEMENT i

    RESUME iii

    ABSTRACT v

    TABLES DES MATIERES vii

    INTRODUCTION 1

    CHAPITRE I : Problématique, objectifs et hypothèse 2

    I - Problématique 2

    II - Objectif 3

    2.1. Objectif général 3

    2.2. Objectifs spécifiques 3

    III - Hypothèses de travail 3

    CHAPITRE II : Revue de littérature 4

    I. Définition des concepts 4

    1. La distribution 4

    2. Circuit de distribution 4

    3. Les types de chaînes de commercialisation ou de distribution 5

    4. Les différentes catégories d'acteurs de la distribution 6

    5. Les opérations physiques de distribution 7

    II - Notion d'organisation de marché 9

    2.1. Dimensions de l'organisation 10

    2. 2. Les formes d'organisations 11

    III. Aperçu sur la commercialisation de certains produits vivriers (maïs et riz) au Togo 12

    IV- Contraintes à la commercialisation des produits vivriers. 14

    VII. Prix, structure des coûts et marge sur les circuits de commercialisation 16

    7.1. Formation des prix 16

    7. 2. Structure des coûts de commercialisation 17

    7.3. Marge des acteurs 19

    VIII. Les stratégies commerciales 19

    8. 1. L'espace géographique 20

    8. 2. Les relations sociales 20

    8. 3. Les arrangements contractuels 20

    CHAPITRE III: Milieu d'étude, matériel végétal et méthode 22

    I. Milieu d'Etude 22

    1.1-cadre environnemental 22

    1.2. CADRE INSTITUTIONNEL 24

    II. Matériel Végétal 32

    III. Méthodologie du travail 35

    3.1. Approche méthodologique 35

    3. 2- les approches analytiques 37

    3.3. La méthode de collecte des données 40

    CHAPITRE IV: LA PRODUCTION 44

    I- Potentiel rizicole 44

    1-1-période de production 44

    1-2-Superficie emblavée par producteur 45

    1-3-Niveau de rendement 45

    1-4- Opérations Post Récolte 46

    1-5- Organisation des producteurs 47

    1- 6- Financement des activités. 48

    1-7-Estimation de la production de Paddy dans la vallée 48

    1-8-Evolution de la production du riz dans la vallée 49

    II- Déterminants de la production du riz dans la vallée de zio 50

    2-1-les contraintes a la production du riz 50

    2-2- les facteurs favorables à la production du riz dans la zone 51

    III- Rentabilité financière de la production 51

    3-1-Charges d'exploitation 51

    3-2- Coût de revient du kg de riz blanc 52

    3-4-Calcul des marges 53

    CHAPITRE V: LA COMMERCIALISATION 54

    I-. Caractéristiques socio économiques des commerçantes 54

    1-1. Age et sexe. 54

    1-2- Statut matrimonial 55

    1-3-Statut Juridique des commerçantes 55

    1-4- Provenance des commerçants. 56

    1-5- Niveau de scolarisation. 56

    1-10 - Stratégies. 60

    II-Contraintes a la commercialisation du riz 61

    -- 61

    III- Rentabilité de la commercialisation 61

    2-1.Coût de commercialisation 61

    2-2.Marge des acteurs 62

    CHAPITRE VI : ANALYSE DE LA COMMERCIALISATION 65

    I- Analyse structurelle du marché 65

    II-Analyse du comportement du marché 67

    III- Analyse de la performance du marché. 67

    Conclusion et Suggestions 69

    REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 72

    ANNEXES 75

    LISTE DES TABLEAUX

    Tableau 1: restructuration de la commercialisation du riz en Afrique de l'ouest 16

    Tableau 2 : Description de la variété IR 841 33

    Tableau 3 : Description de la variété TGR1 34

    Tableau 4 : Nombre d'exploitants par campagne 44

    Tableau 5 : Superficies (ha) cultivées pas exploitant 45

    Tableau 6 : Niveau de rendement (t /ha) des exploitants 46

    Tableau 7 : Coût des opérations post récolte 46

    Tableau 8 : Groupe de producteurs selon les objectifs 47

    Tableau 9: Coûts financiers moyens / hectare 48

    Tableau 10 : Production totale de paddy durant la grande campagne 2006 49

    Tableau 11:charges totales moyennes 52

    Tableau 12: Produit brut d'exploitation par hectare 53

    Tableau 13:calcul des marges brute et nette 53

    Tableau 14 : structure des âges des commerçantes 54

    Tableau 15 : Répartition des commerçantes selon leur statut matrimonial (%) 55

    Tableau 16 : Répartition des commerçants suivants leur statut juridique (%) 55

    Tableau 17 : Répartition des commerçants suivant leur niveau d'instruction (%) 57

    Tableau 18 : Répartition des commerçantes suivant l'ordre des activités complémentaires (%) 57

    Tableau 19 : Périodes d'activités des commerçantes(%) 58

    Tableau20 : durée d'exercice des activités commerciales (an) 59

    Tableau 21: volume mensuel commercialisé par période (tonne) 59

    Tableau 22 : Stratégies utilisées par les commerçantes. 60

    Tableau 23 : coût de commercialisation des grossistes en FCFA/kg 62

    Tableau 24: Coût moyen de commercialisation des détaillantes en F CFA / Kg. 62

    Tableau 25 : Marge de commercialisation des acteurs en F CFA / 100Kg 63

    Tableau 26:marge des grossistes sur la base des stratégies utilisées en F CFA /100kg 63

    Tableau 27:marge des détaillantes F CFA/ 100 kg 64

    LISTE DES GRAPHIQUES

    Figure2 : nombre d'exploitants par campagne 44

    Figure3:répartition des producteurs par groupe d'intérêts 47

    Figure4:Evolution de la production du riz dans la vallée de zio 49

    Figure 5:répartition d'âge des commerçantes 54

    Figure 6:Statut juridique des commerçantes 56

    Figure 7: Variation de l'intensité de l'activité des commerçantes 58

    Figure 8:volume mensuel commercialisé par période 60

    Figure 9 Circuit de commercialisation du riz local. 66

    Figure10  flux physique du riz de la vallée 82

    LISTE DES ABREVIATIONS

    C.I.D.R: Centre International de Développement et de Recherche

    C.M.C : Conventionnel Marketing Chanel

    COOP.E.C : Coopérative d'Epargne et de Crédit

    C.S.A: Commodity System Analysis

    ESA: Ecole Supérieure d'Agronomie

    D.E.S.A : Direction des Etudes et Statistiques Agricoles

    D.R.A: Direction Régionale de l'Agriculture

    D.S.I.D: Direction des Statistiques Agricoles, de l'Information, et de la Documentation

    E.S.O.P: Entreprises de Services et Organisation de Producteurs

    E.T.D : Entreprises Territoire et Développement

    F.A.O : Fonds des Nations Unies pour l'Agriculture et l'Alimentation

    F CFA : Franc de la Communauté Financière Africaine

    G.Z.C: Grossiste sur les Zones de Commercialisation

    G.Z.P: Grossiste sur les Zones de Production

    I.C.A.T : Institut de Conseil et d'Appui Technique

    I.F.P.R.I: International Food Policy Research Institute

    I.R.R.I: International Rice Research Institute

    O.P: Organisation de Producteurs

    O.S.A.T: Observatoire de la Sécurité Alimentaire au Togo

    P.A.D.I.V: Programme d'Appui au Développement Intégré de la Vallée du Zio

    S.A.M: Système d'Accès au Marché

    S.C.P: Structure Comportement et Performance

    SOFRECO: Société Française de Réalisation d'Etude et de Conseil

    INTRODUCTION

    L'Afrique a connu au cours de ces dernières décennies une crise alimentaire sans précèdent liée essentiellement à une forte croissance démographique car, de toutes les régions en voie de développement, l'Afrique est la seule où la production a moins augmenté que la population (Westphal et al, 1985)

    Bien que des efforts ont été consentis pour accroître quantitativement la production agricole, pour certains produits notamment le riz, nous sommes restés dépendants des importations pour satisfaire la demande locale (Adrao, 1989) .Ainsi, l'Afrique est devenue un des principaux pôles d'importation mondiales avec environ un quart des importations mondiales (Mendez-Del-Villal, 1989).

    Les causes évoquées pour expliquer la dépendance de l'Afrique vis-à-vis des importations sont multiples. Il s'agit essentiellement de la faible capacité des circuits locaux à satisfaire les consommateurs surtout en terme de prix et de qualité (Abiassi et al, 2006 ; CTA,2004) car l'approvisionnement individuel des acteurs se fait avec beaucoup de difficultés et laisse place à des spéculations qui rendent le produit local peu compétitif par rapport au riz importé (André, 2003).Le Togo n'échappe pas à cette réalité : les circuits de distribution font intervenir un grand nombre d'acteurs, ce qui renchérit le prix de cession du produit final aux consommateurs et rend le produit peu compétitif (Koffi-tessio et al,2002). Il s'est créé donc un grand écart ente la production et la consommation qui est de plus en plus tournée vers l'importation.

    Etant donné que la croissance démographique signifie aussi la concentration du pouvoir d'achat qui peut servir de courroie d'entraînement pour le développement agricole paysan et en même temps urbain (Ducommun et al, 2004), il serait judicieux de rapprocher la production de la consommation, en définissant de nouvelles stratégies de commercialisation des produits locaux notamment le riz en vue de réduire les importations.

    La présente étude se propose d'étudier l'organisation et l'efficacité des circuits de distribution du riz local au Togo : `' cas de la vallée de zio''

    Le mémoire est structuré en deux parties. La première partie expose le cadre général, géographique, institutionnel et méthodologique de l'étude. La deuxième partie présente et analyse les résultats

    CHAPITRE I : Problématique, objectifs et hypothèse

    I - PROBLÉMATIQUE

    L'agriculture togolaise contribue pour 41 % au Produit Intérieur Brut (PIB) et emploie plus de 60 % de la population active et reste le pilier de la croissance économique du Togo (Banque Mondiale, 2002). Malgré cette importante part de l'agriculture dans l'économie nationale, le Togo n'arrive pas à couvrir ses besoins alimentaires en ce qui concerne les céréales notamment le riz.

    Au Togo, les besoins globaux annuels de la population, estimée à 4,7millions d'habitants en 2001, (avec un taux élevé de croissance de l'ordre de 3,3 %) s'élève à 140000 tonnes en riz blanc en 2005/2006 alors que la production nette nationale avoisinait 47775 tonnes ce qui entraîne un déficit de -92225 tonnes (Direction de la statistique, 2007).Bien que des mesures ont été prises pour accroître quantitativement la production, le déficit est toujours maintenu (OADA, 2001 cité par Djélé,2006)

    Pour combler ce déficit, le Togo a recours aux importations. En effet entre 1994 et 2004, les importations ont cru de 209 % en termes de tonnage et de 263 % en termes de devises soit respectivement 21 % et 26 % annuellement (DSID, 2005).Et les facteurs qui expliquent le mieux l'accroissement des importations sont ceux liés à la qualité et au prix du riz car, la qualité moyenne du riz produit localement est trop faible(souvent 30 à 35 % de brisures) ; et est 10 à 20 % plus cher que le riz importé (Djélé,2006)

    Face à ces constats des interrogations se posent :

    -quelle forme d'organisation améliorerait au mieux la qualité et le prix du riz ?

    -quelles sont les forces et les opportunités dont dispose ce secteur pour devenir plus efficace ?

    La présente étude tente d'apporter des éléments de réponse en vue d'une meilleure organisation du secteur et par conséquent à la promotion du riz, étant donné que la culture du riz devient la plus rentable économiquement devant les autres céréales.

    Notre étude se limitera à la vallée du Zio avec plus de 90 % de la production locale de riz destinée à la commercialisation contre 10 % sur le plan national, et tous les acteurs impliqués dans les circuits de distribution manifestent un comportement purement économique et avec un approvisionnement régulier toute l'année, grâce à un système de riziculture irrigué.

    II - OBJECTIF

    2.1. Objectif général

    L'objectif général de l'étude est de comprendre le système d'organisation et de distribution du riz local en vue d'améliorer sa performance et son fonctionnement dans le cadre de la promotion du riz local au Togo plus précisément dans la vallée du zio.

    2.2. Objectifs spécifiques

    L'étude se propose concrètement :

    - d'identifier les acteurs de la commercialisation et de décrire leurs organisations dans le temps et dans l'espace ainsi que les rapports qu'ils entretiennent avec les autres acteurs.

    - de reconstituer la structure de coût et les marges prélevées par chacun des intermédiaires le long de la chaîne de commercialisation.

    - d'identifier les stratégies des acteurs commerciaux.

    III - HYPOTHÈSES DE TRAVAIL

    ü Les acteurs intervenant dans le circuit de distribution du riz sont très nombreux et dispersés.

    ü Le circuit de distribution du riz local est long et comporte au moins trois intermédiaires interposés entre le producteur et le dernier consommateur. Chaque acteur intervient dans le but de tirer une marge bénéficiaire, afin de récompenser ses efforts.

    ü Une meilleure stratégie d'organisation au niveau producteur et commerçant réduirait le prix du produit final.

    CHAPITRE II : Revue de littérature

    I. DÉFINITION DES CONCEPTS

    1. La distribution

    Cohen (2001) définit la distribution comme un ensemble d'activité qui, permet d'assurer la circulation physique des marchandises entre l'entreprise qui les produit et leur utilisateur final. Ces activités comprennent : la vente des produits et parfois le financement des transactions. Les notions de « marchandise » et « d'entreprise » utilisées dans cette définition sont loin des réalités agricoles dans nos milieux africains car l'agriculture africaine est encore dans son ensemble une agriculture traditionnelle.

    Badjaré (2004) définit la distribution comme un ensemble d'activités qui permettent la mise à la disposition des consommateurs ou d'autres utilisateurs des produits agricoles ou alimentaires créés par les agriculteurs ou les industries agro-alimentaires. Elle se traduit par des transferts de propriété achat vente qui sont autant de transaction ou d'échanges.

    Cette définition répond en partie à l'une de nos inquiétudes dans la définition de Cohen mais ne présente pas clairement les activités inhérentes.

    Samlaba (2005) propose une définition plus explicite selon laquelle, la distribution est l'ensemble des opérations visant à mettre les produits agricoles à la portée des consommateurs (consommateurs intermédiaires ou finaux). Ces opérations sont entre autres : le groupage du produit, le transport, le stockage, le triage ou calibrage, le conditionnement et l'emballage, l'information des utilisateurs et des producteurs.

    Cette définition sera retenue et utilisée le long de cette étude.

    2. Circuit de distribution

    Pour Viau (1969), une grande distance sépare le produit alimentaire tel qu'il sort des mains du cultivateur et tel qu'il parvient à la ménagère. Cette distance n'est pas seulement géographique, mais qualitative. De la ferme, partent des denrées brutes, sales, mesurées en quintaux ou en hectolitres, la ménagère les achète propres, triées, emballées, fractionnées en faibles quantités (transformation et conditionnement du produit). Ces opérations nécessaires pour rapprocher un produit au consommateur et pour l'adapter à ses besoins sont complexes, délicats, onéreuses, aléatoires, irremplaçables. Leur ensemble constitue ce qu'on appelle un circuit de distribution. D'une façon plus succincte, un circuit de distribution est l'ensemble des intermédiaires (canaux de distribution) par lequel passe le produit, du producteur au consommateur final. (Vernette, 2004).C'est aussi la route que suit le produit entre deux pôles bien définis,route constituée par une série d'acteurs et de relations spécifiques entre ces acteurs(Bourgeois et Herrera,1998)

    3. Les types de chaînes de commercialisation ou de distribution

    Dans la commercialisation des produits vivriers, on distingue deux types de chaînes de commercialisation :

    · Les chaînes de commercialisation conventionnelles on traditionnelles (conventionnel marketing charnels ou CMC) et

    · Les systèmes de commercialisation verticaux (verticaux marketing systèmes ou VMS).

    Dans les circuits conventionnels, les étapes successives de la collecte et de la distribution des denrées sont articulées autour d'un marché. La coordination ente les acteurs, s'effectue par le biais du marchandage et de la négociation, et les acteurs se préoccupent du volume, des coûts et des investissements à réaliser à chaque étape du processus de la commercialisation. Par contre, dans les VMS, il est question de contrôler les coûts et la qualité des fonctions exercées par les différents acteurs consécutifs de la chaîne de commercialisation. Dans ce type de circuit, les acteurs constituent plutôt un réseau d'unité commerciale, ou de firmes interconnectées, où les transactions passent par un entrepreneur coordinateur. Et la coordination entre les membres du réseau par l'application de plans et de programmes. Aussi les mécanismes de coordinations et de coopération sont-ils fondés sur le recours du pouvoir, aux récompenses à la coercition, à l'expertise à l'identification et à la légitimité.

    Les circuits de commercialisations traditionnels sont les plus dominants en Afrique pour la distribution des produits locaux (Coase, 1937 ; Stem et El-Ansary, 1992 cités par Koffi-Tessio et al, 2000).

    Il existe, pour la distribution dans produits vivriers et surtout du riz, quatre circuits en fonction du nombre d'intermédiaires ou d'opérations réalisées.

    · Le circuit direct ou ultra court : c'est un circuit qui ne comporte aucun intermédiaire entre le producteur et le consommateur « c'est la vente directe ».

    · Le circuit court ou semi intégré comprend un intermédiaire (transformation ou distributeur)

    · Le circuit intègré comprend deux intermédiaires qui sont les grossistes sur les lieux de production, les grossistes sur les lieux de consommation et les détaillants intégrés.

    · Le circuit long comporte au moins trois intermédiaires qui sont les grossistes sur les lieux de production les grossistes sur les lieux de consommation et les détaillants. (Lagrange, 1989, cité par Badjare, 2004 ; Vernette, 2004)

    4. Les différentes catégories d'acteurs de la distribution

    On distingue dans les circuits commerciaux deux grandes catégories d'acteurs : les acteurs actifs assurant les fonctions commerciales essentielles ou participants directement aux opérations de distribution et les acteurs semi actifs ou des services annexes qui, assurent les fonctions physiques ou de facilitation.

    4.1 Les acteurs actifs

    Ce sont ceux qui participent directement aux opérations de distribution :

    a) Les producteurs

    Ils constituent le premier maillon de la chaîne de commercialisation des produits vivriers. Leur rôle est de fournir une offre de produits alimentaires suffisante pour couvrir la demande commerciale, assurer le conditionnement et l'acheminement des produits sur les marchés ruraux.

    b) Les commissionnaires

    Ce sont des agents qui interviennent auprès des producteurs pour le compte de grossiste. Ils sont chargés des achats et de la manutention. Ils ont parfois appelé « intermédiaires »

    c) Les grossistes

    Ils assurent le transfert des produits, des marchés ruraux vers les marchés de consommation où ils vendent aux revendeurs détaillants et aux consommateurs. Les achats sont effectués au comptant ou non auprès des producteurs directement ou par l'intermédiaire des commissionnaires. Ils se chargent de tous les frais de transaction. Ils accordent parfois aussi des avances aux producteurs, en nature et / ou en espèce. Les grossistes interviennent plus sur les marchés ruraux en période de récolte ou les quantités de produits offerts par les paysans sont élevées (Koffi -tesio et al, 2000).

    d) Détaillantes

    Elles jouent un rôle de proximité et de dépannage auprès du consommateur. Ce sont elles qui fractionnent le produit en quantité désirée par le consommateur sur les marchés de consommation.

    e) Les transporteurs

    Ils assurent le transfert de produit d'un point à un autre. Il peut s'agir du producteur lui-même qui, utilise généralement la tête, le vélo ou la charrette comme moyen de transport et desservent ainsi les marchés d'approvisionnement ruraux ou des chauffeurs assurant le transit du produit des zones de production vers les centres urbains.

    f) Les transformateurs

    Il existe trois types de transformateurs : les transformateurs commerçants, les transformateurs prestataires de services, décortiqueuses artisanales et les étuveuses. Les deux derniers sont généralement organisés autour des zones de production pour l'obtention du riz marchand (Berthe, 2006)

    4. 2. Les acteurs semi actifs

    Contrairement aux premiers, ils interviennent pour encadrer, conseiller et financer les activités agricoles. Ils jouent également un rôle important tant au niveau de la commercialisation (recherche des débouchés et financement des activités commerciales)

    5. Les opérations physiques de distribution

    Distribuer c'est amener un produit  de son état de production à son état de consommation  c'est à dire de l'exploitation agricole à la cuisines de la ménagère. Voici schématiquement les principales opérations nécessaires à ce passage.

    5.1. Le transport

    C'est la première et souvent la seule opération qui vient à l'esprit lorsqu'on parle de distribution. Il importe de noter la très forte dégressivité du coût quand augmentent les quantités transportées.

    5. 2. L'allotissement

    Cette opération consiste à former des lots, c'est-à-dire des quantités homogènes plus ou moins importantes d'un produit selon les impératifs du transport ou du stockage ou selon la demande dont on dispose.

    5. 3. Regroupement

    Il s'agit ici de réunir des denrées produites en diverses régions ou pays, pour qu'elles puissent être achetées et consommées dans un même temps et en un même lieu. C'est une des raisons d'être du grossiste par rapport au détaillant et de celui-ci par rapport au consommateur.

    5. 4. Le conditionnement

    Cette opération répond au besoin de produit qui sera lavé, calibré, paré, empaqueté, étiqueté...

    5. 5. La transformation

    On s'est demandé si la transformation qui intéresse un tiers des produits agricoles est une fonction de distribution ou une activité industrielle. Sans nul doute, elle est un anneau de la chaîne qui va de la production à la consommation et les industriels ne sont pas seuls à l'assurer.

    5. 6. Le stockage

    Il s'impose dans la mesure où un intervalle de temps sépare la production de la consommation (Stockage de report) et également comme volant de sécurité pour l'approvisionnement alimentaire (Stockage de sécurité). Le financement souvent important qu'exige cette opération (capitaux immobilisés, amortissement des silos ou des chambres froides) et les risques qu'elle entraîne (spéculatifs ou de périssabilité) procurent à celui qui les assume un poids économique parfois déterminant.

    5. 7. La commercialisation proprement dite ou transaction

    Il s'agit des opérations nécessaires pour assurer la vente et donc pour trouver, informer décider les acheteurs à tous les niveaux (gros, détail, consommation) et pour effectuer l'opération. L'étude des marchés, la publicité, la promotion des ventes sont des activités qui prennent une importante croissante dans les économies dites  «  de consommation » (Viau, 1969, Samlaba, 2005).

    Selon les produits, selon les époques, selon les conditions géographiques, les opérations vont s'organiser en des circuits de distributions extrêmement divers tissant des réseaux parfois d'une grande complexité. Ces opérations se nouent généralement à deux niveaux : à celui du grossiste qui réalise l'allotissement, l'assortiment et le stockage pour une région ou une aire géographique déterminée, à celui du détaillent qui doit s'approvisionner au fur et à mesure des besoins de sa clientèle, selon une périodicité élevée qui peut devenir journalière pour les produits périssables. Pour les mêmes auteurs, chaque opération fait l'objet d'études attentives en vue d'une plus grande rationalité, c'est-à-dire qu'on cherche les combinaisons ou les instruments qui dégagent le maximum d'efficience pour le minimum de coût (on parle parfois de distributivité, par analogie avec la productivité)

    II - NOTION D'ORGANISATION DE MARCHÉ

    La nécessite de comprendre l'organisation des marchés est liée au fait que tous les types de chaînes de distribution qui existent s'articulent au tour d'un marché (Koffi-Tessio et al, 2000) et de plus, les circuits de distribution qui, se réalisent à travers des opérations techniques, sont aussi le lieu d'une rencontre entre les vendeurs et les acheteurs. Ils remplissent ainsi une fonction économique importante qu'exprime le mot de marché (Viau, 1969). Donc mieux comprendre le jeu du marché (son organisation), selon ces auteurs, permettra une meilleure connaissance du fonctionnement des circuits de distribution.

    Pour Badjaré (2004), l'organisation des marchés est la coordination des activités de production, de commerce, de consommation et de l'ensemble des services nécessaires à l'échange à savoir le transport, la transformation, le stockage le tri et le crédit. Elle concerne la coordination dans l'espace des zones de production, de collecte, de distribution et de consommation et la coordination socio-économique des décisions des différents acteurs dont les intérêts parfois contradictoires sont toujours interdépendants. Il faut tout de même reconnaître qu'il existe des relations entre l'organisation comme coordination et l'efficacité de l'échange.

    En effet, l'organisation comme coordination est nécessaire à la rencontre entre production vivrière et consommation de plus en plus localisée dans les centres urbains. De ce fait, une bonne organisation des marchés faciliterait les transactions. Par contre l'inorganisation est source de nombreuses conséquences que sont : la faible rétribution des producteurs, le coût élevé du produit pour les consommateurs et le manque de compétitivité de la production locale par rapport aux importations.

    Selon les analystes du secteur, seraient organisées, les transactions qui passeraient, par des entreprises avec un certain contrôle sur les prix par opposition à l'intervention d'intermédiaires nombreux dispersés et non officiels. L'inorganisation fait parfois référence au manque de centralisation des transactions. Ce défaut conduisait au manque d'économie d'échelle et de transparence qui sont deux imperfections génératrices de surcoût. Yamdjeu (2003) montrait que l'atomisation apparente dans l'espace et le temps des circuits commerciaux africains sont souvent dus à la dispersion des zones de production et aux difficultés de transport. Dans un tel contexte, la centralisation des points de vente peut engendrer des coûts de transport supplémentaires.

    L'organisation des marchés prend en compte deux éléments essentiels : Les dimensions de l'organisation, les formes de l'organisation

    2.1. Dimensions de l'organisation

    Il s'agit essentiellement de l'organisation spatiale, fonctionnelle et socio-économique

    å L'organisation spatiale

    Elle constitue la rencontre entre production et consommation et exige donc une circulation dans l'espace des produits (Fonctionnalité des infrastructures et moyens de transports)

    å L'organisation fonctionnelle

    Elle prend en compte toutes les fonctions nécessaires pour assurer la rencontre entre production et consommation. Ces fonctions ont trait au transport du produit dans l'espace, la forme et le temps. Il s'agit du commerce de gros, du commerce de détail, du transport, stockage bref toutes les opérations physiques des circuits de distribution. Aucune fonction n'est inutile ou parasitaire. Chacune d'entre elles exige un savoir faire spécialisé. C'est pourquoi, il faut se garder d'une condamnation systématique des intermédiaires.

    å Organisation socio-économique

    Les acteurs de la production et de l'intermédiation ont des comportements interdépendants, car tous poursuivent l'objectif d'acheminer le produit jusqu'aux consommateurs pour satisfaire la demande en terme de qualité, quantité et disponibilité régulière. Les opérateurs de l'échange sont liés par une finalité commune : obtenir un revenu monétaire à travers des opérations d'achat et revente. Leurs revenus dépendent étroitement des prix d'achat et la revente des produits pour une quantité donnée.

    Certes il y a contradiction entre les intérêts des agents aux différents maillons ; un prix élevé à la revente résultant en un coût d'achat supérieur pour le maillon suivant. Cependant aucun agent n'a intérêt à ce que l'activité de son fournisseur ou de son distributeur perde tout intérêt économique et que celui-ci se retire du secteur. Les interdépendances et contradictions entre les intérêts des différents acteurs rendent nécessaire la coordination ou confrontation des décisions des différents acteurs pour parvenir à leur comptabilité (Ménard, 1990 ; Badjaré, 2004)

    2. 2. Les formes d'organisations

    Il existe plusieurs formes d'organisation qui, assure, soit la coordination verticale, soit la coordination horizontale.

    å Les organisations assurant la coordination verticale sont :

    · L'organisation entre producteurs et commerçants

    · L'organisation entre producteurs et entrepris de transformation

    · L'organisation entre commerçants et entreprises de transformation

    · L'organisation entre commerçants de gros et commerçant de détail

    · L'organisation entre consommateurs et commerçant ou producteurs

    å Les organisations assurant la coordination horizontale sont :

    · L'organisation des producteurs

    · L'organisation des commerçants

    · L'organisation des consommations

    La coordination verticale peut créer certaines segmentations du marché qui rendent plus difficile ou moins nécessaire la coordination horizontale. Mais ces deux coordinations sont liées. Même si ces organisations sont vitales pour une meilleure performance, des circuits de distribution, Yamdjeu (2003) fait remarquer que dans les divers types d'organisations, les producteurs sont les plus lésés car les commerçants locaux sont souvent des spéculateurs. Ils achètent le riz local qu'ils stockent avant de revendre plus tard lorsque les prix montent. Ils pratiquent également l'usure ou accordant des crédits à des producteurs, crédits remboursés ensuite en nature par des sacs de paddy, parfois à perte pour les producteurs.

    Les commerçants soucieux de conserver leurs marges bénéficiaires tirées de produits importés ne jouent pas le jeu de la coopération. Koussou, O. et Duteurtre, G. (2000) soulignent que la coordination entre la production et la commercialisation se fait surtout par le marché et l'on est en présence d'un système de négoce dans lequel les producteurs supportent le plus gros risque.

    III. APERÇU SUR LA COMMERCIALISATION DE CERTAINS PRODUITS VIVRIERS (MAÏS ET RIZ) AU TOGO

    La commercialisation est une série de fonctions séquentielles accomplies, assurant le transfert d'un produit depuis la production jusqu'à la consommation. Elle joue un triple rôle dans le développement d'un pays : assurer une redistribution des biens alimentaires entre les régions excédentaires et les régions déficitaires, permettre une répartition du revenu entre les divers agents de la commercialisation, stimuler la production, la transformation et la commercialisation (DESA, 1991 cité par Koffi-tessio et al,2000). De ce fait, elle à besoin d'être organisée et le Togo n'a jamais cessé d'élaborer des stratégies pour une meilleure organisation de la commercialisation de la production vivrière.

    En effet en 1971, a été créée la société Togo grain avec pour objectif l'achat du maïs par l'Etat à des prix rémunérateurs aux producteurs tout en garantissant un prix social aux consommateurs, l'approvisionnement des marchés de produits vivriers à partir de son stock et toujours à un prix relativement bas pendant les années de mauvaise récolte. Pour constituer son stock, la société a adopter tour à tour trois (3) stratégies de collecte du produit qui, ont toutes échouées dans leurs applications .Ces stratégies sont : 1-Collecte directe du produit par les agents de Togo grain sur les marchés ruraux. Ces agents se sont très vite affrontés à la concurrence des commerçantes proposant des prix plus rémunérateurs aux producteurs ; 2-l'achat auprès des commerçantes ; 3-l'achat par l'intermédiaire des autorités traditionnelles locales. Face à ces échecs, des mesures ont été prises sous l'impulsion de la banque mondiale en vue de libéraliser le secteur agricole et d'ouvrir le canal d'exportation des céréales au secteur privé ce qui permettait d'élever les prix aux producteurs (Ministère du développement rural et al, 1984).

    Cette libéralisation a permis à certaines structures non étatiques d'intervenir dans la commercialisation. Leur politique d'intervention ne différait pas de trop de celle des structures étatiques et se résumait en deux points .Il s'agissait: 1- de garantir des prix rémunérateurs aux producteurs par un écoulement rationnel des produits agricoles afin d'élever le niveau de leur revenu monétaire, 2- Protéger le consommateur contre les hausses abusives des prix pendant la pénurie (KLUTSE, 1990).

    Le cas du riz est récent et a connu une organisation semblable à celle du maïs avec l'intervention des structures étatiques et non étatiques. Dans les mêmes optiques que Togograin, l'Etat togolais a mis sur pied l'OSAT (Observatoire de la Sécurité Alimentaire au Togo): structure de stockage et de régulation du prix des produits vivriers sur nos marchés et relevant du département en charge de l'agriculture. Afin de permettre aux riziculteurs Togolais de mieux valoriser leur production à des prix rémunérateurs, l' OSAT a initié l'opération joint- venture qui consiste à assurer aux producteurs des services financiers(octroi de crédit) en début de campagne pour s'approvisionner en intrants agricoles(semences, engrais, produits phytosanitaires...)et à leur racheter le riz après usinage .Cette stratégie n'est pas nouvelle car elle est celle pratiquée par les femmes "usurières «commerçantes intervenant dans la zone mais à la seule différence que le taux d'intérêt de l'OSAT est plus bas que celui des femmes. Cette opération a échoué parce qu'il n'y avait pas de suivi auprès des producteurs pour savoir si réellement les fonds ont été bien utilisés puisqu'il y avait beaucoup de producteurs qui utilisaient les fonds à autres choses ou n'investissait pas la totalité du crédit dans la production. Ceci a amené L'OSAT à suspendre son intervention dans le milieu.

    Elle a doté le milieu de décortiqueuses qui, assurent la transformation du riz et donc accroît la valeur ajoutée du produit ; ce qui est un acquis important pour la promotion du riz dans la zone (Djelé, 2006).

    D'autres structures telles que PADIV/COOPEC ont élaboré des stratégies calquées sur la méthode de l'OSAT en préfinançant les riziculteurs et en se faisant rembourser par du riz décortiqué sur un (1) prix fixe prédéfini. Ce qui a le plus joué a leur avantage est qu'elles ont pris conscience de l'importance du suivi.

    Toutes ces structures en bout de chaîne, livrent le produit aux femmes commerçantes grossistes intervenant dans la zone.

    En bref, pour les produits vivriers au Togo, l'organisation de la commercialisation est de plus en plus dominée par le secteur privé informel ou formel(ONG) suite à la démission des sociétés de l'Etat ou de l'inefficacité de sa politique d'intervention et d'organisation. Dans le secteur informel, les règles qui régissent les acteurs sont dès fois assez souples permettant aux acteurs de s'engager les uns vis-à-vis des autres. Tandis que dans le secteur privé formel, les structures apportent des services financiers (octroi de crédit à des taux très bas), techniques aux producteurs : Ils jouent dès fois des rôles importants dans l'accès au marché. Mais ces actions ne conduisent toujours pas à des résultats positifs et durables par manque d'acteurs professionnels dans la chaîne de commercialisation.

    IV- CONTRAINTES À LA COMMERCIALISATION DES PRODUITS VIVRIERS.

    En Afrique et au Togo en particulier, il existe plusieurs contraintes à la commercialisation des produits vivriers.

    · La pénurie de personnel qualifié.

    Dans les programmes de développement agricole, l'accent est généralement plus mis sur la production que sur la commercialisation, oubliant en fait que la production ne se dissocie pas de la commercialisation et qu'il faudrait nécessairement professionnaliser l'activité commerciale pour des résultats concrets et durables (Abbey, 2006). Ainsi, ce manque de personnel qualifié tente de réduire à néant les efforts consentis pour le développement de l'agriculture.

    Ce point de vue est largement partagé par la FAO (1992). Elle démontre en fait que le préalable à tout programme de développement de la commercialisation est la présence de personnes rompues à tous les aspects de la commercialisation des vivriers. Car, ce personnel bien formé aidera à mettre en oeuvre un service consultatif destiné à aider les agriculteurs et les organismes qui interviennent après la récolte, la gestion des installations d'entreposage et des établissements d'emballage et puis l'organisation des marchés.

    · Manque de compétitivité

    La compétitivité dans les filières ou sous filières agricoles est la capacité des acteurs à avoir une stratégie leur permettant de conquérir et de maintenir sur le long terme des parts de marché. Pour Duteurtre et al (2000), ceci n'est possible que lorsqu'on produit plus vite, plutôt, meilleure qualité, meilleur rapport qualité / prix, meilleure service, plus attrayants. Ces éléments sont généralement pris en compte dans les circuits formels par opposition au circuit informel qui, domine largement la commercialisation des produits agricoles en Afrique.

    Dans les circuits informels, les prix sont très élevés, les qualités ne répondent pas au goût du consommateur. Ce qui pénalise énormément le produit local et ouvre la voie aux importations massives (Koffio tessio et al, 2000 ; Fraval, P, 2000 cité par Djelé, 2006).

    En marge de toutes ces contraintes, quelques pistes existent pour une meilleure redynamisation du secteur commercial. Kayorgo (2005) propose le développement d'un réseau de distribution, la promotion de services financiers appropriés en vue de faciliter l'accès au crédit des groupements et coopératives agricoles. David - benz et al, (2004) propose des actions concertées entre acteurs de développement (OPs, Etat et Partenaire) pour une commercialisation plus rentable et viable. Ces actions sont résumées dans le tableau suivant

    Tableau 1: restructuration de la commercialisation du riz en Afrique de l'ouest

    Actions

    Acteurs

    Renforcement des capacités des organisations paysannes (OP) (formation, information) meilleur prix, réduction des taxes ; création d'opportunités de financement

    OP, Etat, Partenaire

    Faire émerger des acteurs pour la promotion du riz local

    OP interprofessionnelle

    Clarifier les normes de qualité du riz

    OP  interprofessionnelle

    Accorder des taux d'intérêt bonifié

    Etat, Partenaire

    Source : David - benz et al (2004)

    VII. PRIX, STRUCTURE DES COÛTS ET MARGE SUR LES CIRCUITS DE COMMERCIALISATION

    7.1. Formation des prix

    Pour un grand nombre de produit agricole, le prix résulte du mécanisme de l'offre et de la demande comme un marché concurrentiel. Ce n'est pas le prix qui détermine l'offre mais l'inverse. Ainsi tout opérateur qui se rend sur un marché pour des transactions ne connaît pas d'avance le prix du jour ; il ne peut le situer que par anticipation dans une fourchette donnée. Ce caractère libéral du marché du vivrier amène généralement les commerçants à s'appuyer le plus souvent sur le prix antérieur et sur le ni veau de l'offre du jour par l'affluence des producteurs sur le marché. Ainsi Minvielle et Hyéboua (1988) cités par Badjaré (2004) disaient que ce qui importe sur un marché, ce n'est pas la quantité de produits offerts, mais plutôt le nombre des opérateurs économiques de différentes catégories.

    Dans la formation des prix on dénote une suprématie des acheteurs sur les producteurs. Ceci dénote de la position de forces des acheteurs sur les petits exploitants. Toutefois, on peut décomposer le prix de détail d'un produit sur le marché intérieur en différents composants : le prix bord champ ; le coût de transport ; les frais de manutention (ce sont les coûts liés à l'ensachage, au chargement et au déchargement); les taxes diverses ; le profil ou la marge bénéficiaire du commerçant. Généralement sur les circuits traditionnels le coût de transport, les frais de manutentions, les taxes diverses et le marge bénéficière sont les plus considérés dans la formation du prix aux acteurs en amont et en aval de l'activité de distribution.

    7. 2. Structure des coûts de commercialisation

    La mesure de l'efficacité des chaînes de distribution est liée aux calculs des marges, déterminés par les coûts de commercialisation, des prix d'achat et de vente. (FAO, 2000 ; Scott G. et al, 1998). Selon Bassolet B. (2002), les coûts de commercialisation se réfèrent aux coûts de transaction et de transformation. Les coûts de transformations sont les coûts de stockage des céréales c'est-à-dire les coûts d'entreposage (frais de location de l'entrepôt, les coûts des sacs, des produits insecticides...) et les coûts financiers (coûts d'opportunité). Tandis que les coûts de transactions sont l'ensemble des coûts des services qui sont requis pour transférer les droits de propriété du produit d'une personne à une autre. Ces coûts font principalement référence aux coûts de la collecte des céréales, aux coûts de manutention, aux coûts liés à la profession de commerçant de céréales, à l'usage des infrastructures et aux éventuels cadeaux et autres dépenses pour l'acquisition du produit.

    7.2.1. Les coûts liés à la perte de produit 

    Les produits achetés ne sont généralement pas vendus tels quels quantitativement et qualitativement, à cause des mauvaises méthodes de récolte et de manutention à l'exploitation (produits écrasés ou exposé au soleil). Les denrées peuvent être déjà très abîmés avant même d'être vendus aux commerçants. Le poids des produits peut diminuer même si rien n'est jeté. La plupart des produits agricoles diminuent de poids en transport et pendant l'entreposage parce qu'ils perdent de l'humidité.

    Par exemple, les céréales supportent mieux l'entreposage si elles sont sèches. Mais cela signifie que, pour un (01) kilogramme de produit acheté ou récolté, 10 à 20 % seront perdus (FAO, 2000). Pour cette raison, essayez d'estimer les pertes, est certes difficiles mais très utile au mieux d'éviter certaines erreurs de calcul.

    La meilleure façon de calculer les pertes consiste à comparer la quantité de produits revendus avec la quantité achetée à l'agriculteur. C'est la méthode la plus exacte et les coûts d'emballage, de transport, de manutention et d'entreposage des produits perdus sont inclus. Pour le faire, il faut parvenir à suivre les livraisons sur toute la longueur de la chaîne de commercialisation. Ce qui est difficile pour nos circuits qui sont plus dans l'informel.

    La valeur de la FAO, généralement utilisée pour estimer les pertes est de 10% pour les produits périssables comme la tomate.

    Coûts liés aux pertes = Prix moyen* (Quantité revendue - Quantité achetée) où

    Prix moyen /kg = produit de la vente / Quantité totale

    Le prix moyen se calcule lors que tout le lot n'est pas revendu au même prix.

    7.2.2. Les coûts d'entreposage

    On entrepose les produits agricoles afin de prolonger la période pendant laquelle ils sont disponibles pour les consommateurs. Pour les produits vivriers de base, l'entreposage à long terme est évidement essentiel. Les coûts d'entreposage ne se justifient que lors que les produits peuvent être revendus à un prix supérieur à leu prix au moment de la mise en entrepôt. La différence devant couvrir la totalité des coûts d'entreposage et représenter un encouragement pour le commerçant à prendre un risque de perte (efficacité temporelle).Il est facile d'ignorer le fait que l'entreposage des produits représente un coût financier pour le commerçant. Mais si l'on n'en tient pas compte on a une impression totalement inexacte des coûts de commercialisation.

    7.2.3. Coûts de transformation

    Les coûts de transformation prennent en compte deux éléments. D'une part, la quantité effectivement vendue au consommateur lors qu'un kilogramme est acheté à l'agriculteur. D'autre part, la valeur du sous-produit obtenu après transformation et qui est souvent commercialisée.

    Les autres coûts entrant dans le calcul des coûts de commercialisation sont :

    · Coût de transport

    · Coût de l'emballage utilisé

    · Coût de chargement et du déchargement etc.

    Une fois tous ces coûts déterminés, il convient d'en faire la somme pour obtenir les coûts de commercialisations. (FAO, 2000)

    7.3. Marge des acteurs

    La marge est la différence entre le produit d'activité et les charges imputables à cette activité (Tournier, 1986).

    Marge = Produit d'activité - Charges imputables

    7-3-1. Marge des producteurs.

    C'est la différence entre le prix de vente et tous les coûts liés au transfert de la propriété du produit aux acteurs du maillon suivant.

    Marge = PV - CC

    Où PV = prix de vente

    CC = Charges correspondantes

    7-3-2. Marge des commerçants

    · Marge brute (MB)

    MB = prix de vente - Prix d'achat

    · Marge nette (MN)

    MN = Marge brute - coût de commercialisation

    VIII. LES STRATÉGIES COMMERCIALES

    L'analyse des stratégies permettrait de saisir les qualités du comportement des agents au-delà des hypothèses strictement économiques à la base des démarches dites traditionnelles. Pour Hugon (1985) cité par la FAO (2000), la stratégie des acteurs met en évidence, au-delà des relations marchandes vendeurs clients, des synergies, des effets externes, des relations de coopération et des noeuds stratégiques dont la maîtrise assure une domination. Selon plusieurs auteurs, au-delà des concepts néoclassiques, l'espace géographique et les relations sociales permettront de mieux comprendre la stratégie des acteurs.

    8. 1. L'espace géographique

    Lançon (1994), qui l'a développé pour mesurer l'efficacité du marché, a mis un accent particulier sur le processus d'intégration des marchés dont les commerçants sont les acteurs principaux « la compréhension de l'organisation des échanges doit donc reposer sur un cadre analytique qui, permet de comprendre la formation du marché ...... (où) l'abandon d'une conception de l'espace économique à une dimension permet, d'une part, d'introduire la dynamique en considérant les relations entre des espaces et, d'autre par, de concevoir, des relations asymétriques en hiérarchisant le découpage spatial. Ainsi (...) on conçoit le développement du marché des produits vivriers (...) comme un double processus de différenciation d'espaces hiérarchisés et de leurs mise en relation par un processus d'intégrations dont les commerçants sont les acteurs principaux (Lancon, 1994 ; Cité par la FAO, 2000). L'espace est avant tout, l'expression des potentialités physiques sans autres spécifications.

    8. 2. Les relations sociales

    Pour les chercheurs, il existe un lieu entre l'économique et le social. La démarche qui conduit à analyser les rapports sociaux et leur influence sur l'activité économique est bien étudiée par Leplaideur (1994) et décrite comme un processus s'articulant sur trois étapes : Calcul des marges et coûts sur les circuits, vision spatialisée des fonctions et des acteurs, analyse de rapports sociaux autour de l'appropriation et de l'utilisation des moyens de production et d'échange.

    L'analyse des relations sociales permet de situer les noeuds du pouvoir du capital et du travail, voire comment, les acteurs s'articulent autour de règles et d'institution pour se repartir les biens, gérer les conflits et les alliances (Leplaideur, 1994).

    8. 3. Les arrangements contractuels

    Les arrangements contractuels régissent les relations entre acteurs dans le commerce. Ils peuvent prendre plusieurs formes :

    · Le marché ponctuel assurant la coordination par les prix.

    · Accord mutuel réciproque qui concerne les relations informelles garanties par la confiance

    · Arrangement contractuel lié à la spécificité des produits où l'accord porte sur la nature, la qualité, l'espace, le temps concret de livraison (prix fixés avant ou au moment de l'échange)

    · L'accord contractuel portant sur l'approvisionnement en facteurs de production (fourniture en intrants, conseil ; crédit).

    · L'intégration verticale (coordination hiérarchique par l'amont).

    Les liens « marchands » en amont et en aval garantissent une flexibilité maximale sur les quantités vendues et sur les prix tandis que les liens à l'intérieur des réseaux permettent de réduire les risques liés au transport et au commerce (Koussou et Duteurtre, 2000).

    CHAPITRE III: Milieu d'étude, matériel végétal et méthode

    I. MILIEU D'ETUDE

    1.1-cadre environnemental

    a. Climat

    La vallée de zio a un climat équatorial de type guinéen de transition à 4 saisons. Le climat est caractérisé par des températures journalières variant de 17,7° c en Janvier à 27,9° c au mois de Mars et des températures maximales variant de 28,6° C au mois de Mars. De manière générale, les températures sont de faibles amplitudes en particulier en saison pluvieuse. Les plus grandes sont enregistrées en saison sèche et surtout pendant l'harmattan. La pluviométrie annuelle moyenne est 775mm, avec quatre saisons qui se répartissent comme suit:

    - mi Mars - mi Juillet : grande saison des pluies

    - mi juillet - mi septembre : petite saison sèche

    - mi septembre -novembre : petite saison des pluies

    - mi novembre - mi mars : grande saison sèche

    Durant les deux saisons des pluies, et particulièrement au cours de la petite saison des pluies, les précipitations sont très irrégulières prenant souvent un caractère aléatoire par rapport aux cultures, d'une année à l'autre. L'insolation moyenne journalière est d'environ 6 heures. L'insolation peut baisser jusqu'à 3,5 heures moyennes dans les mois pluvieux (OADA, 2001).

    La culture du riz se fait principalement par irrigation. L'eau est disponible en abondance au cours des saisons pluvieuses, où toutes les parcelles sont irriguées. En période sèche le niveau de l'eau baisse dans le fleuve, la disponibilité de l'eau est alors limitée sur les parcelles. Ce qui joue sur le niveau de la production. Lorsque la récolte n'est pas faite à temps, elle coïncide avec la saison pluvieuse. Il en résulte un mauvais séchage du riz paddy et par conséquent un riz blanc de mauvaise qualité.

    b. Hydrographies

    Le réseau hydrographique de la région maritime comprend d'une part le système lagunaire (le lac Togo et la lagune aménagée de Lomé), et d'autre part, les cours d'eaux qui sont le Mono, le Zio et le Haho. Les débits annuels des cours d'eau sont en moyenne de :

    - 106 m3/s pour le fleuve de Mono au niveau de la station de TETETOU

    - 607 m3/s pour le fleuve de Zio au niveau de la station de KPEDJI

    - 7 ,5 m3/s pour le fleuve de Haho au niveau de la station de GATI

    Dans la vallée du Zio, le réseau hydrographique est constitué uniquement du fleuve de Zio et ses affluents. Le périmètre est alimenté par le fleuve de Zio. La prise d'eau est située au barrage de Zio- Kpota. Les apports du marigot de Zio au droit du barrage de Zio- Kpota sont évalués à : 166 millions de mètres cubes par an, en année moyenne de mètres cubes par an, en année quinquennale sèche (OADA, 2001). Le fort débit que présente le fleuve Zio est favorable à la production rizicole irriguée, il permet une irrigation gravitaire.

    c. Géologie et sols

    Le périmètre fait partie des dépôts alluvionnaires des fonds de la vallée de Zio dont la chronologie est :

    - Quaternaire récent : dépôt argilo- sableux fluviaux

    - Tertiaire : conglomérats d'argiles marneuses et attapulgites

    Le domaine appartient à la zone de débordement de la rivière Zio, constitué d'un ensemble d'alluvions indifférenciées d'âge holocène formées essentiellement de sable et d'argile. Selon des études antérieures, les processus pédophiliques dominants sont caractérisés par la pénévolution et l'hydromorphie. Ces sols alluviaux se répartissent entre deux groupes : le groupe des sols peu évolués d'apport et le groupe des sols hydromorphes, moyennement humifères, à hydromorphie d'ensemble.L'évaluation des terres pour la riziculture irriguée classe à quatre vingt onze pour cent (91%), soit environ 309 hectares, dans la catégorie des sols aptes pour la production du riz irrigué et les 9% pour le maraîchage et culture d'arachide (OADA, 2001)

    d. Végétation

    On peut distinguer dans le zone du périmètre différents types de végétation : des forêts galerie en régression le long du cours d'eau, des forêts dégradées avec des palmiers couvrant les terrains en friche et de la prairie herbacée qui domine dans les plaines alluviales.

    1.2. CADRE INSTITUTIONNEL

    Ce travail a été réalisé grâce à l'appui technique et financier de l'association Entreprises Territoires et Développement (ETD).

    A- GENERALITES

    ETD est une association de droit togolais créée en 2003 par des cadres togolais et béninois et formalisée juridiquement en juin 2007 et disposant de différents organes (une assemblée Générale, un conseil d'administration et une direction exécutive).

    Sur le plan opérationnel, le directeur exécutif coordonne les activités d'équipes techniques dédiées à des programmes spécifiques mis en oeuvre au Togo et au Bénin.

    1. MISSION

    ETD Contribue de façon durable au développement social et économique des populations vivant en milieu rural en valorisant les ressources humaines et naturelles tout en préservant l'environnement.

    2. DOMAINES D'INTERVENTION ET OBJECTIFS STRATEGIQUES

    L'association intervient sur deux volets importants :

    · Agriculture familiale et accès au marché : ce volet consiste à promouvoir des entreprises interfaces entre les producteurs et le marché; à appuyer des acteurs de filières agroalimentaires pour qu'ils deviennent compétitifs et performants, et à créer de conditions favorables à la production agricole.

    · Développement local et dynamique des territoires : il s'agit d'accompagner les collectivités locales dans la définition et la mise en oeuvre d'actions qui contribuent au développement socio-économique de leur territoire.

    3. DOMAINES DE COMPETENCES

    ETD a mené plusieurs programmes dont :

    · Programme de promotion diffusion des ESOP au Togo et au Bénin (2002 - 2007)

    · Maître d'ouvrage : CIDR (Centre International de Développement et de Recherche)

    · Rôle d'ETD : maîtrise d'oeuvre déléguée

    · Financement : Ministère français des Affaires Etrangères, Union Européenne, EED

    · · Programme de promotion d'entreprises d'accès aux marchés urbains pour l'agriculture familiale au Togo et au Bénin (2007 - 2010)

    · Maître d'ouvrage : CIDR (Centre International de Développement et de Recherche)

    · Rôle d'ETD : maîtrise d'oeuvre

    · Financement : Ministère français des Affaires Etrangères, Union Européenne, EED

    · · Programme pilote d'appui au développement local et au processus de décentralisation dans les préfectures du Haho et du Moyen-Mono (Togo)

    · Rôle d'ETD : participation à l'étude d'opportunité et à la mission de formulation conduite par le CIDR (Centre Internationale de développement et de Recherche) - Mars 2008

    Ces expériences lui ont permis d'acquérir des compétences dans les domaines suivants :

    å Coopération entre acteurs de chaînes des valeurs

    å Etudes de milieu et analyse des systèmes de production agricole

    å Etudes de filières agricoles et accès des petits producteurs au marché

    å Formation des producteurs aux itinéraires techniques de production

    å Organisation des producteurs en groupes à vocation économique

    å Plan d'affaires d'entreprises agro-alimentaires

    å Appui conseil à des entreprises agroalimentaires (approvisionnement, marketing et commercialisation, process de transformation, gestion des ressources humaines, gestion administrative et financière, gouvernance, direction et pilotage stratégique)

    å Etude de marché

    å Etude d'impacts

    4. PRINCIPAUX PARTENAIRES

    · Partenaires institutionnels

    § CIDR (Centre International de Développement et de Recherche)

    § AIDR (Alliance Internationale de Développement et de Recherche)

    · Partenaires financiers

    § Ministère français des Affaires Etrangères, Union Européenne, EED (via le CIDR)

    § Ambassade de France au Togo

    § KYAT - Angleterre

    § FUCEC (Faîtière des Unités de Coopérative d'Epargne et de Crédit) - Togo

    § FNPEEJ (Fonds National pour la Promotion de l'Entreprise et de l'Emploi des Jeunes)

    § · Partenaires techniques

    § CCR-B (Conseil de Concertation des Riziculteurs du Bénin) - Bénin

    § URizOP (Union des Riziculteurs de l'Ouémé Plateaux) - Bénin

    § ITRA (Institut Togolais de Recherche Agronomique) - Togo

    § INRAB (Institut National de Recherche Agronomique du Bénin) - Bénin

    § AGIRNA (Action pour la Gestion Intégrée des Ressources Naturelles) - Togo

    § MAPTO (Mouvement Alliance Paysanne du Togo - Togo

    § Rhincani (Groupement de jeunes exploitants agricoles) - Togo

    § FNGPC (Fédération Nationale des Groupements de Producteurs de Coton) - Togo

    ETD est membre de l'AIDR (Alliance Internationale de Développement et de Recherche), réseau d'institutions de développement du Nord et du Sud.

    5. PERSPECTIVES

    Les perspectives de l'association sont entre autres :

    Ø Sur le plan opérationnel

    a. Intensifier des actions sur la thématique « Agriculture familiale et accès au marché »

    å Consolider les entreprises d'accès au marché déjà promues au Togo et au Bénin sur les filières riz et soja.

    å Promouvoir au Togo et au Bénin de nouvelles entreprises d'accès au marché sur les filières riz, soja et sur d'autres autres filières (végétales et animales).

    å Améliorer les capacités de production et d'organisation des producteurs agricoles en lien avec la demande du marché.

    å Contribuer à la mise en place d'un outil de financement adapté au développement des entreprises agro-alimentaires (partenariat avec notamment les Institutions de Micro Finance de la place : FUCEC).

    å Participer au dialogue public - privé pour l'accès au marché de l'agriculture familiale et contribuer au développement du partenariat public - privé dans ce domaine.

    b. Construire une expertise sur la thématique « Développement local et dynamique des territoires », notamment dans le cadre d'un partenariat avec le CIDR (Centre International de Développement et de Recherche).

    c. Développer la filière petit élevage.

    å Sur les plans institutionnel, technique et financier : développer de nouveaux partenariats surtout financiers.

    B- LES ESOP PROMUES PAR ETD

    · Présentation de la démarche ESOP

    Au cours de la période 1998 - 2002, les cadres de ETD ont participé à la mise au point par le CIDR (Centre International de Développement et de Recherche) d'une approche entrepreneuriale du développement agricole, basée sur la création d'Entreprises de Services et Organisations de Producteurs (ESOP), avec des partenaires du Sud dont ETD au Togo et au Bénin.

    Les programmes « Entreprises de Services et Organisations de Producteurs » ont pour objectif de développer l'agriculture familiale par la promotion de circuits agroalimentaires locaux compétitifs et rémunérateurs pour les petits producteurs.

    Le secteur agroalimentaire constitue un gisement d'emplois et de revenus importants en Afrique. Avec une croissance urbaine importante, le pouvoir d'achat agroalimentaire urbain représente le premier et principal moyen de financement de l'agriculture locale. Pour en bénéficier, les acteurs des filières agroalimentaires locales doivent adapter leur offre à la demande urbaine et être compétitifs face aux produits d'importation. L'agriculture familiale doit saisir cette opportunité pour se développer.

    Les ESOP sont formalisées juridiquement en SARL (Société A Responsabilité Limitée) dont le capital est partagé entre les salariés, les producteurs fournisseurs de matières premières et des investisseurs locaux et du Nord.

    · Promotion de l'agriculture familiale par l'accès au marché

    Les ESOP constituent un maillon clé du développement de filières (approche "value chain") agroalimentaires locales : en associant des producteurs organisés et des entreprises de transformation, elles donnent aux petits producteurs un accès durable aux marchés urbains.

    Chaque ESOP repose sur deux dynamiques complémentaires :

    · la dynamique de producteurs agricoles formés et organisés pour devenir des acteurs économiques fiables,

    · la dynamique d'une entreprise privée orientée « marché », offrant des services efficaces aux producteurs et des produits transformés compétitifs à ses clients ; la valeur ajoutée créée permet d'assurer la pérennité de l'entreprise et le développement de la production agricole.

    La viabilité du système ESOP repose sur la performance de chaque acteur de la chaîne dans son métier, sur des transactions contractualisées, régulières et équitables, et sur des modes adaptés de gouvernance participative.

    · Diffusion de la démarche et mise en réseau

    Les ESOP sont des entreprises qui conjuguent efficacité économique et finalité sociale. Agissant dans un environnement économique et commercial très concurrentiel, opportuniste et non régulé, elles ne peuvent pas émerger spontanément ni se développer selon la seule logique économique et à partir de financements commerciaux classiques.

    La diffusion et le développement des ESOP nécessitent des soutiens techniques, financiers et organisationnels spécifiques. A cet effet, un dispositif de diffusion et de développement des ESOP au Togo et au Bénin a été implanté ; ce dispositif conjugue investissement humain et investissement financier à travers :

    ETD qui est professionnalisée sur l'ensemble des savoir-faire d'accompagnement des ESOP,

    un mécanisme de financement des ESOP utilisant l'approche du "capital investissement" en phase de démarrage et impliquant des banques ou institutions de micro finance, des investisseurs du Nord et des investisseurs locaux (dont les salariés de l'ESOP et les producteurs fournisseurs).

    Les ESOP promues par ETD au Togo et au Bénin

    · Au Togo 

    å Deux ESOP travaillent sur la filière soja : Soja Nyo (Notsé - Préfecture du Haho)

    å ESOP Kouka (Guérin-Kouka - Préfecture de Dankpen)

    å Trois ESOP travaillent sur la filière riz : ESOP Sotouboua (Sotouboua - Préfecture de Sotouboua),ESOP Blitta (Blitta - Préfecture de Blitta) ,ESOP Adéta (Adéta - Préfecture du Kloto)

    · Au Bénin 

    å Une ESOP travaille sur la filière soja : ESOP Djakotomey (Commune de Djakotomey)

    å Trois ESOP travaillent sur la filière riz : ESOP Lalo (Commune de Lalo),ESOP Vallée de l'Ouémé (Commune de Dangbo), ESOP Savalou (Commune de Savalou), ESOP Tchetti (Commune de Tchetti)

    · Localisations prévues des nouvelles ESOP en 2008

    å Au Togo : Avétonou (Préfecture d'Agou), Kovié (Préfecture du Zio), Elavagnon (Préfecture de l'Est Mono), Amlamé (Préfecture d'Amou).

    å Au Bénin : Banté, Glazoué, Djidja.

    · Effets et impacts du système ESOP

    [Une étude de la performance, des effets et impacts du système ESOP sur les producteurs a été réalisée en 2007 au Togo. Les principales conclusions de cette étude sont présentées ci-après.]

    · La promotion d'ESOP contribue à la réduction de la pauvreté et de la vulnérabilité des populations rurales du Togo. Elle privilégie le développement de l'exploitation familiale qui demeure l'unité économique de base du secteur rural. Par l'augmentation des revenus monétaires, l'action permet le développement d'une agriculture familiale plus rémunératrice et permet un meilleur accès des populations aux services de base.

    · La promotion d'ESOP renforce les moyens d'existence durable des producteurs agricoles à quatre niveaux :

    å capacités économiques et financières : augmentation et sécurisation des revenus tirés des produits agricoles commercialisés ;

    å capacités techniques : mise en culture de nouvelles productions, apprentissage de nouvelles techniques et pratiques culturales plus respectueuses de l'environnement, permettant d'améliorer durablement la productivité et la valorisation du patrimoine foncier ;

    å capital social : la participation des ménages - hommes et femmes - au sein des organisations de producteurs renforce leur cohésion sociale interne, et leurs capacités de négociation et de contractualisation avec différents acteurs de leur environnement ;

    å capital physique : augmentation des capacités d'investissement dans des biens d'équipements de base et dans des biens de production ; possibilité accrue d'accéder à des services publics (éducation des enfants, eau, santé, etc.).

    · Une ESOP qui collabore avec 500 producteurs permet de consolider 200 équivalent emplois à plein temps (Les "équivalents emplois à plein temps" correspondent au nombre de personnes que pourrait rémunérer au SMIC, et sur toute l'année, le montant total des revenus distribués par les entreprises promues sur achats de produits agricoles, déduction faite des coûts d'intrants).

    II. MATÉRIEL VÉGÉTAL

    Le matériel végétal qui, fait l'objet des échanges au sein des circuits étudiés est le riz (Oryza spp.)

    Le riz est une plante herbacée annuelle plus ou moins pubescente à chaume dressée (sauf pour les variétés flottantes). Elle est disposée en touffe et portant des inflorescences en forme de panicule. L'une des caractéristiques les plus originales du riz est son aptitude à être cultivée dans des conditions de milieu très diverses ; de la culture pluviale alimentée uniquement par les eaux de pluies à la culture flottante dont une lame d'eau pouvait atteindre plusieurs mètres. Tous les intermédiaires sont possibles (Michel et al, 1983.)

    Le riz dans la vallée de Zio est cultivé en système irrigué. Dans la zone d'étude, plusieurs variétés sont cultivées (IR841 ; TGR1 ; Nerica..). Toutes ces variétés sont des variétés améliorées présentant de bons potentiels de rendement et un cycle végétatif court. Les deux premières sont très sensibles à différents stress notamment la sècheresse, les adventices, les maladies et ravageurs. La variété IR841 sélectionnée à l'IRRI (International Rice Research Institute) et introduite au Togo dans les années 70 est bien cultivée à travers le pays. Elle est une variété adaptée aussi bien en culture pluviale de bas-fonds qu'en culture irriguée et bien appréciée par les producteurs et les consommateurs pour l'arôme parfumée de son grain et pour son bon niveau de rendement. (Agbobli et al, 2007). Elle est la variété la plus répandue dans la zone d'étude et retrouvée auprès de nos enquêtés. Dans les tableaux suivants, nous présenterons les caractéristiques de deux variétés (IR 841 et TGR1)

    Tableau 2 : Description de la variété IR 841

    Caractéristiques

    IR841

    - obtenteur

    - Année d'introduction

    - Cycle semis maturité

    - Hauteur

    - Aptitude au dallage

    - Port 

    - Aristation du grain

    - Longueur du grain bêtu

    - Largueur du grain vêtu

    - Poids de 1000grains

    - Vocation culturale

    - Rendement moyen

    - Rendement maximum

    - Grain aromatique

    - Bonne résistance à la verse

    - Zones de culture

    IRRI

    1973

    120-130j

    100cm

    Bonne

    Erigé

    Barbu

    8.5mm

    2.2mm

    28g

    Irrigué et bas fonds

    3- 4 t/ ha

    6t/ ha

    Toutes les régions

    Source : Agbobli, C. Adomefa, K. et LABARE, K. ; 2007

    Tableau 3 : Description de la variété TGR1

    Caractéristiques

    TGR1

    -obtenteur

    - Cycle Semis-maturité

    - Hauteur

    - Aptitude au tallage

    - Port :

    - Aristation :

    -Longueur du grain vêtu

    - Largeur du grain vêtu

    - Poids de 1000grains

    - Vocation culturale

    - Rendement moyen

    - Rendement maximum

    - Grains Longs et pas collant

    - Bonne réponse à la fumeuse

    - Zones de culture :

    DRA

    120 j

    100cm

    Bonne

    Erigé

    mutique

    9,8 mm

    2,2mm

    28g

    Irriguée et bas fond

    5t / ha

    8t /ha

    maritime, Plateaux, Kara et centrale

    Source : Agbobli, C. Adoméfa, K et Labare, K., 2007

    III. MÉTHODOLOGIE DU TRAVAIL

    3.1. Approche méthodologique

    Deux méthodes sont généralement utilisées pour analyser le fonctionnement des marchés via les chaînes de commercialisation des produits agricoles :

    · l'approche filière « Commodity System Analysis (CSA)». (Diakité, 2002)

    · Le paradigme « Structure-Comportement-Performance » (SCP) développé par van Tilburg et Lutz (1995) cités par Koffi - tessio et al, (2000)

    3.1.1 l'approche filière

    C'est une approche pluridisciplinaire d'analyse de la performance, des contraintes, des opportunités de développement de la filière dans son ensemble ou de certaines activités ou maillons (Diakité, 2002). Les trois (03) dimensions ou entrées de l'analyse filière sont :

    a) La dimension technique :

    - quelles opérations ?

    - avec quels choix ?

    - quelles performances ? (Productivité des facteurs)

    - quelles contraintes pour mieux faire ?

    b) La dimension institutionnelle /fonctionnelle / organisationnelle

    - qui sont les intervenants ?

    - qu'elles sont les relations entre eux ?

    - quels sont leurs objectifs, individuelles / collectifs

    c) La dimension économique :

    - quels sont les coûts et bénéfices des opérations à chaque stade ?

    - et dans l'ensemble ? (Répartition du prix final parmi les acteurs, répartition de la valeur ajoutée, contribution de la filière à l'économie nationale).

    - points forts et points sensibles (en fonction de changements de prix, de coût...)

    D une manière générale,l'étude filière permet de connaître de façon approfondie les tenants et les aboutissants de tout l' environnement d'un produit .C'est une approche qui convient donc parfaitement a cette étude ,dans la mesure où elle permettra aussi de mettre en évidence les points forts et les points faibles du système et,a partir de la ,d'établir précisément les politiques et les actions à mener pour renforcer les aspects positifs et faire disparaître dans la mesure du possible les contraintes.

    Globalement, dans cette étude, il a été adopté une progression verticale .Cependant, a chaque étape, une analyse horizontale a été effectuée afin d'étudier l'environnement et le rôle de tous les intervenants directs et indirects.

    Afin de faciliter la présentation de même que l'analyse, l'approche Structure Comportement Performance (SCP) a été adoptée.

    3.1. 2. La méthode SCP

    Elle a été empruntée de l'économie industrielle pour évaluer l'efficacité de la commercialisation des produits vivriers. Le modèle distingue trois composantes : la structure du marché, le comportement du marché et la performance du marché.

    Clodins et Mueller (1961) cités par Koffi-tessio et al (2000), définissent les trois (3) composantes de la manière suivante :

    v La structure du marché est constituée par toutes les caractéristiques de l'organisation d'un marché que semblent influencer stratégiquement la nature de la concurrence et de la formation des prix à l'intérieur d'un marché.

    v Le comportement d'un marché représente les schémas de conduite à suivre par les entreprises, pour s'adapter ou s'ajuster aux données du marché où elles font leurs achats ou leurs ventes.

    En d'autres termes, il représente les stratégies des acteurs opérant sur le marché

    v La performance du marché se réfère aux résultats économiques qui émanent de l'industrie considérée comme un agrégat de firmes.

    Ce modèle postule l'existence d'une relation entre les trois composantes. Les critiques à l'endroit de ce modèle, portent sur sa nature qui, jugée trop déterministe pour permettre de comprendre le fonctionnement des marchés imparfaits et ne peut être considéré que sur des marchés de concurrence parfaite (or ces marchés n'existent pas en réalité) où le comportement des commerçants passerait comme le résultat de la structure du marché.

    3. 2- les approches analytiques

    Elles seront articulées en 3 points et basés sur celle du paradigme structure- comportement performance du marché, orientée vers les chaînes de commercialisation.

    · La structure du marché décrit l'environnement institutionnel dans lequel se déroulent des transactions, qui influence la concurrence et la formation des prix et est considéré comme étant stable dans le court terme pour les acteurs impliqués dans les circuits de commercialisation.

    Elle prend en compte les éléments suivants : Les types d'intermédiaires, les types de circuits commerciaux, les types de marchés, le nombre des acteurs, les instruments de mesure et les normes de qualité, l'infrastructure de la place du marché, les règles d'accès et les organisations existantes. Par rapport aux données à collecter, nous prendrons en compte les types de circuit commerciaux, le nombre des acteurs, les instruments de mesure, les règles d'accès et les organisations existantes.

    Au terme de cette analyse, une typologie des circuits commerciaux et du nombre des acteurs sera définie.

    · Le comportement du marché est axé sur la conduite des commerçantes par rapport aux différents aspects des stratégies commerciales. Il tient compte dans son analyse des comportements d'achat, de vente, ceux en rapport avec le transport, le stockage, l'information et le financement.

    · La performance du marché réfère aux résultats économiques du marché, c'est-à-dire aux analyses de la structure des coûts (coûts variables et fonds perdus) et de l'efficience (l'analyse des différences de prix entre les segments du marché et existence d'intégration des prix).

    L'analyse de la performance consistera à déterminer la progression des coûts et la rentabilité financière de chaque fonction dans la chaîne de commercialisation Il s'agira essentiellement de déterminer la marge des acteurs dans les chaînes de commercialisation. Elle permet de voir la progression des coûts, d'évaluer la marge nette de chacun des acteurs, d'étudier la répartition des marges nettes entre les acteurs (FAO, 2004)

    Outil d'analyse

    Le niveau de revenus des acteurs de chaque activité et la rentabilité sera cerné à travers une analyse de marges.

    § Marge des producteurs

    C'est la différence entre le produit d'activité (P.A.) et tous les coûts liés au transfert de la propriété du produit aux acteurs du maillon suivant (Tournier, 1986).

    Marge = PA- CC

    Où PA = Produit d'activité

    CC = Charges correspondantes (charges opérationnelles et charges de structure).

    Les charges opérationnelles sont les dépenses directement occasionnées par une production (achat d'intrant, acquisition de la main d'oeuvre salariale..)

    Les charges de structures sont les dépenses qui sont indépendantes de l'importance et de l'intensité des spéculations pratiquées sur l'exploitation, au cours d'une campagne agricole (entretien et amortissement du matériel spécifique..).

    Ainsi, nous distinguons deux types de marges :

    Marge brute= Produit d'activité - Charges opérationnelles

    Marge nette =Marge brute -Charge de structure

    § Marges des commerçants.

    Pour l'étude de la rentabilité des activités commerciales, il sera fait une analyse des marges des grossistes et des détaillants. On distingue trois types de marges : la marge brute ; la marge commerciale et la marge nette.

    La marge brute de commercialisation est la différence entre le prix de vente et le prix d'achat (Gilberto, 1998)

    Marge brute = Prix de vente () - Prix d'achat ()

    Avec = Prix de vente du riz par l'acteur i dans le circuit j sur l'itinéraire k

    = Prix d'achat du riz par l'acteur i dans le circuit j sur l'itinéraire k

    i désigne le grossiste ou le détaillant

    j désigne le type de circuit (circuit direct, circuit court , circuit intégré ou le circuit long)

    k désigne les différents itinéraires entre les village en zone de production et les différents points de vente des grossistes et détaillants.

    La marge nette (MN) ou marge bénéficière est la différence entre la marge brute et les coûts de transactions. Elle doit être positive et constitue en quelque sorte le coût d'opportunité de l'activité commerciale (Koffi - tessio et al, 2002).

    Marge nette () = Marge brute () - Coût de transaction ( )

    est la marge dégagée par l'acteur i dans le circuit j sur l'itinéraire k

    représente les coûts de transactions supportés par l'acteur i dans le circuit j sur l'itinéraire k.

    . coût de transport

    .coût de stockage

    .coût de chargement et de déchargement

    Coût de transaction .coût de transformation

    .taxe

    .coût d'emballage utilisé

    .coût de l'information (téléphone)

    .coût de repas et d'hébergement

    MC = Pd - Pb

    La marge commerciale (MC) est la différence entre le prix de détail (Pd) et le prix bord champs (Pb)

    Dans le cadre de cette étude, on ne tiendra pas compte de cette marge car le riz est usiné ou décortiqué avant d'être vendu aux grossistes.

     

    3.3. La méthode de collecte des données

    3.3.1- Les sources de données

    Elles proviennent essentiellement de deux sources :

    · Les données primaires

    · Les données secondaires

    a) Les données secondaires

    Son but est de fournir les informations de base sur la problématique du sujet et sur le milieu d'étude. Il s'agit donc de consulter la documentation existante sur les travaux antérieurs effectués sur la distribution des produits vivriers et en particulier du riz, les différentes formes d'organisation rentabilisant au mieux les activités agricoles.

    Les informations recueillies sont consignées dans la revue bibliographique.

    b) Les données primaires

    Elles proviennent essentiellement de l'enquête agro économique effectuée dans la préfecture du Zio.

    Son but est de compléter les données secondaires en vue d'atteindre les objectifs assignés à l'étude.

    b.1. Outil de collecte des données.

    · l'enquête

    Elle s'est fixé deux objectifs principaux :

    § Compléter et vérifier les données fournies par la bibliographie

    § Identifier tous les circuits de commercialisation fonctionnels dans le milieu et en élucider leur spécificité à travers :

    v Les différentes phases de leur fonctionnement

    v les agents commerciaux qui interviennent dans l'acheminement des produits

    v La détermination des coûts qu'engendre chaque niveau d'activité des circuits identifiés

    v La saisie de toutes les données génératrices de profit à l'intérieur de chaque circuit.

    v Les opinions et expériences des enquêtés sur les contraintes que soulève le dynamisme de distribution du riz local.

    Le questionnaire élaboré retrace le cheminement des produits depuis les activités post-récolte jusqu'à la vente au consommateur final. Les questions sont pour la plupart semi fermées, on note cependant quelques questions de type fermé ou ouvert. L'administration du questionnaire s'est faîte en milieu rural et en milieu urbain

    En milieu rural il a été administré aux acteurs impliqués dans la production et la commercialisation (producteurs et commerçants ruraux).En milieu urbain, tous les commerçants rencontrés sur les lieux de vente du produit seront questionnés.

    Base de sondage

    Les enquêtes sur le terrain ont été réalisées sur le périmètre rizicole de la vallée de Zio et sur les marchés d'approvisionnement situés essentiellement au niveau des zones de production et de consommation situés dans les centres urbains (Lomé et Tsevié)

    å Échantillonnage

    Les échantillonnages réalisés au niveau des producteurs et des commerçants sont des échantillonnages au hasard à deux niveaux.

    1 - Echantillonnage des Producteurs

    1er niveau : choix des villages

    Le périmètre rizicole est réparti entre quatre sites : le canton de Kovié (174ha), le canton de Mission - Tové (92ha), le village d'Assomé (67ha) et le village de Ziowounou (40ha). Deux de ces cites sont retenus. Il s'agit du canton de Kovie et celui de Mission Tové parce que représentant à eux deux plus de 72% du potentiel rizicole de la zone et surtout que le canton de Kovié représente un pôle de transit du riz de la vallée vers Tsévie et les autres centres de consommation (Djélé, 2006). Cette position stratégique, des deux sites retenus, nous permettra de mieux apprécier la fonctionnalité des circuits de distribution du riz.

    2eme niveau : Nombre et choix des producteurs

    Soixante (60) producteurs au total seront enquêtés dont 40 à Kovié et 20 à Mission -Tové à cause des raisons précédemment évoquées et surtout pour nos limites financières.

    2. Echantillonnage des commerçants

    1er niveau : choix des marchés

    Il existe pour nos produits vivriers, des marchés d'approvisionnement et des marchés de consommation. Les premiers sont plus situés au niveau des sites de production et les seconds dans des centres urbains. Mais la pré enquête nous a montre très clairement que cette démarcation n'est pas aussi nette pour le riz de la vallée de Zio. De ce fait, tous les marchés identifiés seront enquêtés

    Il s'agit du marché de Kovié, de Tsévie et d'Agoè- assiyeyé.

    2eme niveau : Nombre et choix des commerçants

    Une trentaine (30) de commerçants, toutes catégories confondues seront enquêtées. Il s'agit des grossistes, détaillants, commissionnaires rencontrés sur les lieux de vente ou autres.......

    · Entretien et Interview

    Ils se feront avec les acteurs non impliqués directement dans la distribution mais qui interviennent en milieu rural pour l'organisation et la promotion de l'agriculture. (ICAT, COOPEC....)

    3.4. Données à collecter

    Les producteurs auront à répondre aux questions relatives aux :

    - Coûts des opérations post - récolte

    - Périodes et les quantités de produits vendus.

    - Lieux et les prix de vente

    - Relations avec les autres acteurs

    - Contraintes de la mise en vente

    - Formes d'organisation de la commercialisation existantes

    - Les instruments de mesure

    Les commerçants (grossistes, demi grossiste, intermédiaire et détaillants) répondront aux questions relatives aux

    - Marchés d'approvisionnement et de vente

    - Fournisseurs et les clients

    - Prix d'achat prix de vente : leur formation, leur évolution dans le temps et dans l'espace ;

    - Types de relations qu'ils entretiennent avec les producteurs

    - Coûts de transaction

    - Autre coût relatif à la commercialisation

    - Les moyens de transport, de stockage

    - L'accès à l'information

    - Le financement

    CHAPITRE IV: LA PRODUCTION

    I- POTENTIEL RIZICOLE

    1-1-période de production

    La zone est réputée d'être une zone prioritairement rizicole. En effet, la zone connaît deux campagnes de production et une production de contre saison. La première campagne va de Mars à juin, la deuxième campagne s'étend de septembre à décembre et la culture de contre saison s'étend de décembre à février.

    Le tableau suivant montre la répartition des producteurs par campagne.

    Tableau 4 : Nombre d'exploitants par campagne

    Période

    Nombre de producteurs

    Pourcentage (%)

    Première campagne

    Mars - Juin

    Deuxième campagne

    Septembre- Décembre

    Contre- saison

    Décembre- Mars

    60

    49

    8

    100

    83

    13

    Source : Résultat de l'enquête

    Source : Résultat de l'enquête

    Figure2 : nombre d'exploitants par campagne

    Ce schéma révèle que la plus grande production est obtenue au cours de la première campagne eu égard au nombre de producteurs qui s'y engagent mais, il peut varier aussi considérablement en fonction de plusieurs facteurs dont les moyens financiers dont disposent les producteurs pour s'acquérir les facteurs de production.

    1-2-Superficie emblavée par producteur

    53 % des producteurs enquêtés sont de petits exploitants ayant des superficies de 0,5 à 1ha, 33 % sont de producteurs moyens avec des superficies comprises entre 1 à 2ha. Ceux qui disposent de plus de 2ha ne représentent que 13 %.

    Tableau 5 : Superficies (ha) cultivées pas exploitant 

    Superficie (ha)

    Effectif

    Pourcentage (%)

    total

    32

    20

    8

    60

    53

    33

    13

    100

    Source : Résultat de l'enquête

    Au regard de ce tableau, la zone est dominée par de petits exploitants qui sont pour la plupart des locataires terriens.

    1-3-Niveau de rendement

    Les rendements vont de 0,8 à 3 t / ha avec une moyenne de 2,08 t/ ha. 60 % des enquêtés ont des rendements se situant en dessous de 2t/ha ; 27 % ont des rendements entre 2 à 3 t/ ha.13 % par contre sont en dessous de 1t / ha.

    Tableau 6 : Niveau de rendement (t /ha) des exploitants

    Rendement (t/ha)

    Effectif

    Pourcentage (%)

    [0,8 ; 1[

    [2 ; 2,5[

    [2,5 ; 3[

    total

    8

    36

    16

    60

    13

    60

    27

    100

    Source : Résultat de l'enquête.

    La variété IR841, la plus cultivée dans la zone et identifiée auprès des enquêtés, a un rendement moyen de 2,5 t / ha. A la lecture de ce tableau, 60 % des exploitants ont un rendement en dessous de la moyenne théorique. Ce qui explique la pauvreté des sols et par conséquent l'utilisation d'importante quantité d'engrais par les producteurs.

    1-4- Opérations Post Récolte

    La quasi-totalité du riz de la zone est destinée à la commercialisation. Plusieurs activités post récolte sont effectuées pour accroître la valeur ajoutée du produit. Le tableau suivant présente l'essentiel de ces activités et les coûts inhérents.

    Tableau 7 : Coût des opérations post récolte

    Opérations Post Récolte Coût (FCFA /ha) Pourcentage (%)

    Battage 4 000 6 000 8 000 8,57

    Séchage 7 000 10 000 13 000 14,29

    Transport pour décorticage 12 000 14 000 16 000 20

    Décorticage 37 500 40 000 42 500 57,14

    Min moy. max

    Total 66 500 70 000 79 500 100

    Source : résultat de l'enquête

    En moyenne, le coût des opérations est de 70 000 Fcfa/ha. Le décorticage se révèle l'opération la plus coûteuse se situant entre 37 500 et 42 500 F CFA / ha et représente moyenne 57 % du coût total des activités post récolte.

    1-5- Organisation des producteurs

    Les producteurs sont organisés en groupements voire en union. Il existe dans la zone 57groupements divisés en 3 unions avec des objectifs très différents l'un de l'autre.

    Tableau 8 : Groupe de producteurs selon les objectifs

    Objectif des groupements

    Effectif

    Pourcentage (%)

    Accès au crédit

    Commercialisation du produit

    50

    10

    83 ,33

    17,67

    Source : Résultat de l'enquête

    Ce tableau montre que les besoins financiers constituent l'objectif prioritaire des exploitants pour lequel ils se constituent en groupements .17, 67 % des enquêtés ont des objectifs purement commerciaux.

    Figure3:répartition des producteurs par groupe d'intérêts

    Le diagramme ci-dessus montre bien que la plupart des producteurs se mettent ensemble pour bénéficier des appuis financiers des structures intervenantes que pour assurer la commercialisation de leur produit.

    1- 6- Financement des activités.

    Les producteurs n'assument pas eux-mêmes le financement de leur campagne mais, recourent toujours aux structures d'appui telles que P.A.D.I.V. (Programme d'Appui Pour le Développement intégral de la Vallée), OSAT (Observatoire de la Sécurité Alimentaire du Togo) et les commerçantes pour leurs besoins financiers. Il s'agit pour la plupart du préfinancement des campagnes et le coût financer varie selon la structure1(*).

    Tableau 9: Coûts financiers moyens / hectare

    Structures financières

    Nature

    du crédit

    Nature du remboursement

    Durée (mois)

    Taux d'intérêts (%)

    Montant (CFA/ha

    COOPEC

    OSAT

    Commerçantes

    Espèce

    Espèce

    Espèce

    Riz blanc

    Riz blanc

    Riz blanc

    6

    6

    6

    9

    25

    55

    350 000

    250 000

    20000

    Sources : Résultat de l'enquête.

    À la vue du tableau ci-dessus, COOPEC offre un taux plus intéressant que tous les autres acteurs financiers. Les commerçantes sont celles qui offrent le taux le plus élevé (55%).

    1-7-Estimation de la production de Paddy dans la vallée

    En se basant sur les moyennes de rendement par zone et en les multipliant par les surfaces exploitées par zone, on obtient la production de paddy de chaque zone. Ensuite la production totale de paddy dans le périmètre irrigué est obtenue en additionnant la production de paddy réalisée dans les différentes zones. Pour l'année 2006, cette production est consignée dans le tableau suivant.

    Tableau 10 : Production totale de paddy durant la grande campagne 2006

    Site

    Superficie (ha)

    Rendt moyen paddy (t)

    Production Paddy (t)

    Rendt moyen riz blanc (t/ha)

    Production riz blanc (tonne)

    Kovié

    126,67

    3,6

    456,1

    2 ,5

    316,68

    Mission Tové

    97,25

    3,9

    379,3

    2,7

    262,58

    Assomé

    36,5

    4

    146

    2,9

    105,85

    Ziowounou

    31,14

    3

    124,6

    2,08

    64,77

    TOTAL

    291,56

    3,63

    1058

    2,5

    728,9

    Source : Calcul à partir des résultats de l'ICAT et de l'enquête.

    Ainsi, au total une superficie de 291,56 ha a été mise en valeur au cours de la grande saison culturale en 2006 pour une production totale de1058 t de paddy soit 729 tonnes de riz blanc au cours de cette campagne.

    1-8-Evolution de la production du riz dans la vallée

    Des données manquantes sur l'évolution de la production de paddy dans le périmètre irrigué de Zio ne permettent pas de discuter de l'évolution de la production dans cette zone de manière approfondie. Cependant, en se basant sur les données des années 1995 à 2000 (OADA, 2001), on constate une baisse de la production de riz sur cette période. Comme le montre le graphique 1, la baisse de la production découle essentiellement d'une baisse des superficies exploitées.

    Figure4:Evolution de la production du riz dans la vallée de zio

    II- DÉTERMINANTS DE LA PRODUCTION DU RIZ DANS LA VALLÉE DE ZIO

    2-1-les contraintes a la production du riz

    Les déterminants de la production du riz dans la zone sont d'ordre technique, financier, social et commercial.

    -Les facteurs techniques : ils se rapportent au niveau de fertilité des sols et d'utilisation des engrais minéraux. En effet, les sols sont pour la plupart exploités depuis plus de 40 ans et donc sont très pauvres pour assumer un niveau de rendement élevé. Cela exige aujourd'hui des recherches pour accroître la fertilité des sols à moindre coût.

    -Les facteurs financiers : l'acquisition des semences améliorées, des engrais minéraux en quantité suffisante et la disponibilité d'une main d'oeuvre régulière sont autant d'éléments qui exigent un niveau d'investissement important dans la culture du riz. De ce fait les producteurs qui ne disposent pas de moyens financiers suffisants sont pénalisés par de faible niveau de rendement.

    -Les facteurs sociaux:

    · le niveau d'instruction : en effet, le riziculteur instruit perçoit mieux l'itinéraire technique ce qui facilite plus l'adoption des technologies.

    · le statut foncier du paysan : le statut foncier du paysan influence la production .Les locataires s'investissent dans la production plus que les propriétaires et obtiennent des rendements supérieurs2(*).

    · la gestion et l'entretien des ouvrages collectifs:la gestion et l'entretien des ouvrages sont rendus difficiles par des actions de piratage des eaux le long des canaux principaux. Ces actions consistent en des perforations et cassures de canaux et à la longue conduiront à la destruction de ces ouvrages.

    · Les facteurs commerciaux: ils sont liés au manque de débouchés certains qui doivent assurer un écoulement rapide du produit et faire gagner aux producteurs un prix plus rémunérateur. En effet, les commerçantes qui interviennent dans la zone ont une attitude de tricherie à l'égard des producteurs ; ce qui n encourage pas la production.

    2-2- les facteurs favorables à la production du riz dans la zone

    - bonne maîtrise des techniques culturales

    L'étude de MEERTENS (2001) révèle que les paysans ont une connaissance avancée dans la riziculture irriguée. Les pratiques culturales utilisées actuellement par les riziculteurs sont un mélange des méthodes apprises des taïwanais, des chinois, du projet USAID/CARE international, Sassakawa Global 2000, des conseils des homologues togolais et de ceux de l'ADRAO. Ils reçoivent régulièrement sur le terrain des enseignements sur les techniques rizicoles de la part de l'ICAT, l'ITRA, l'ADRAO, l'IFDC et des ONG. Toutefois, les études doivent être menées pour mettre à la disposition des producteurs des variétés plus productives et très peu exigeantes en engrais minéraux ce qui réduira considérablement le coût de production

    -Grande disponibilité en terre et en eau

    La zone dispose d'un système irrigué qui favorise une production continue tout au long de l'année. Cette maîtrise d'eau est un atout important de la zone par rapport à d'autres zones du Togo où le système rizicole est pluvial ou de bas fonds avec des plaines alluviales qui s'inondent seulement en temps de pluie. A part cet avantage hydrique, la zone dispose de plus de 660 ha de terre dont 260 sont actuellement exploitées. Ces superficies non exploitées peuvent servir à relancer la production.

    III- RENTABILITÉ FINANCIÈRE DE LA PRODUCTION

    La rentabilité financière au niveau de la production va se mesurer en termes de coûts et de marges : les premiers représentent l'ensemble des charges que supporte l'exploitation et les seconds constituent le revenu du producteur.

    3-1-Charges d'exploitation

    Les différentes charges sont:

    -Les charges opérationnelles (achat des intrants, services et fournitures, l'emploi de la main-d'oeuvre salariée, autres...)

    -Les charges de structure spécifique (entretien, amortissement du matériel spécifique)

    -Les charges de structure (ce sont les charges que supporte l'unité indépendamment du niveau de la production .Comme exemple salaire du personnel permanent)

    -Charges financières : elles varient d'une structure financière à une autre en fonction du montant du crédit et du taux d'intérêt appliqué.

    Ces différentes charges seront résumées dans le tableau suivant.

    Tableau 11:charges totales moyennes

    Charges montant (Fcfa/ha)

    Charges opérationnelles 584547

    Charges de structure 13 655

    Charges financières 54934

    Total 653136

     
     

    Source:résultat de l'enquête

    La charge totale moyenne s'élève à 653136 Fcfa/ha.

    3-2- Coût de revient du kg de riz blanc

    Le coût de revient moyen d'un kg de riz blanc est obtenu en divisant le total des charges d'exploitation moyennes par hectare par le rendement moyen (2500kg/ha).

    Coût de revient = Charge totale d'exploitation (FCFA/ha)/ Rendement (kg/ha)

    Coût de revient =653136/2500=261,25.

    Le coût de revient moyen du riz blanc dans la vallée est de 261,25F CFA/Kg

    3-3- Evaluation du produit brut à l'hectare.

    Le produit brut est calculé à partir de la production totale à l'hectare valorisée par les prix de vente des différents produits (riz décortiqué, son). Les différentes quantités de produits valorisés sont calculées à partir des pourcentages de transformation du riz paddy en riz blanc soit 65 % du paddy et en son. Le son représente 12 % du paddy dont le prix est en moyenne de 25 F CFA /le kg. On a par hectare 420 à 560 kg de son soit en moyenne 490 kg /ha.

    Tableau 12: Produit brut d'exploitation par hectare

    Produits Quantité (kg) Prix unitaire Prix tota

    Riz blanc 2500 270............................675000

    Son....................................490 25 12250

    Total 687250

    Source : résultat de l'enquête

    3-4-Calcul des marges

    Marge brute = Produit brut d'exploitation - Charges opérationnelles

    Marge nette = Marge brute - Charges de structure spécifique- Frais financiers

    Rente foncière = 25 000 F CFA/ha

    Tableau 13:calcul des marges brute et nette

    Montant (Fcfa/ha)

    Produit brut 687250

    Charges opérationnelles 584547

    Marge brute 102703

    Charge de structure 13 655

    Frais financiers 54934

    Marge nette 34114

    Source:résultat de l'enquête

    Le tableau suivant montre que le riziculteur gagne en moyenne 34114 Fcfa/ha. Ce qui démontre de la rentabilité de la production du riz.

    CHAPITRE V: LA COMMERCIALISATION

    I-. CARACTÉRISTIQUES SOCIO ÉCONOMIQUES DES COMMERÇANTES

    1-1. Age et sexe.

    Le commerce du riz local est exercé en majorité par des femmes que ce soit sur les zones de production ou de consommation. 33 % des enquêtés sont des grossistes sur les zones de production (GZP) 50 % sont des grossistes sur les zones de consommation (GZC) (Lomé et Tsévié) et 17 % sont des détaillantes. La moyenne d'âge des commerçantes toutes catégories confondues est de trente- cinq (35) ans. La moyenne d'âge est de 36 ans chez les grossistes des zones de production, 38 ans chez les grossistes des zones de consommation et 34 ans chez les détaillantes. Ce qui indique qu'il n'existe pas de différence d'âge significative entre les différents groupes de commerçants enquêtés.

    Tableau 14 : structure des âges des commerçantes en années

     

    Grossistes des

    Zones de production (GZP)

    Grossistes des zones

    De consommations (GZC)

    Détaillantes

    Moyenne

    Min

    Max

    36.00

    26

    55

    38

    20

    60

    34

    16

    49

    Source : Résultat de l'enquête.

    0

    20

    40

    60

    Années

    MOYENNE

    MIN

    MAX

    Répartition d'âge des commerçantes

    GZP

    GZC

    DET

    Figure 5:répartition d'âge des commerçantes

    1-2- Statut matrimonial

    La grande majorité des commerçantes interrogées (80 %) est mariée, les célibataires et les veuves viennent en deuxième position (15 %), les divorcés ne sont environ que 5 %. Le tableau suivant montre cette répartition.

    Tableau 15 : Répartition des commerçantes selon leur statut matrimonial (%)

     

    GZP GZC Détaillants moyenne

    Mariés

    Célibataires

    Divorcés

    Total

    85 80 75 80

    10 15 20 15

    5 5 5 5

    100 100 100 100

    Source : Résultat de l'enquête.

    1-3-Statut Juridique des commerçantes

    De manière générale, le commerce du riz est exercé à titre individuel par 95% des commerçantes.

    Les autres tendances sont résumées dans le tableau ci-dessous suivant les catégories des commerçantes.

    Tableau 16 : Répartition des commerçants suivants leur statut juridique (%)

     

    GZP GZC Détaillants Moyenne

    Individuel

    Familial

    Groupe ou association

    95 92 97 94,67

    5 8 3 5,33

    0 0 0 0

    Total

    100 100 100 100

    Source : résultat de l'enquête

    Pour le moment, il n'existe pas de groupe ou d'association de commerçants s'occupant de la commercialisation que ce soit sur les zones de production ou de consommation.

    Source : Résultat de l'enquête.

    Figure 6:Statut juridique des commerçantes

    1-4- Provenance des commerçants.

    Les commerçantes sont toutes togolaises. Les grossistes sur les zones de production sont toutes originaires de la zone. Parmi les grossistes sur les zones de consommation, 65 % viennent de Tsévie, ville urbaine proche de la zone de production, 35 % viennent de Lomé. Les détaillants sont aussi basés dans les zones d'exercice de leurs activités soit sur les marchés urbains ou ruraux.

    1-5- Niveau de scolarisation.

    Environ 32 % des commerçantes ont une fois été à l'école. De ces 32 % près de 45,67 % ont fait l'école primaire mais n'ont pas obtenu le CEPD (Certificat d'Etude du Premier Degré). L'analyse du tableau suivant montre que le niveau d'instruction des GZC est le plus élevé 75 % (50 +25) suivi des détaillants 74 % (49+25). Les commerçantes sur les zones de production ont le pourcentage le plus élevé d'illettrés 46 %.

    Tableau 17 : Répartition des commerçants suivant leur niveau d'instruction (%)

     

    GZP GZC Détaillants moyenne

    Primaire

    Secondaire

    Illettrés

    49 50 49 45.67

    5 25 25 18.33

    46 25 26 32.33

    Total

    100 100 100 96.33

    Source : Résultat de l'enquête.

    1-6- les occupations complémentaires des commerçantes

    Environ 67 % des commerçantes exercent d'autres activités en dehors du commerce du riz local. Il s'agit de l'agriculture (5 %), du commerce des produits alimentaires (46, 7 %). Parmi les GZP, 5 % sont des agricultrices et produisent essentiellement du riz dont elles assurent la vente. A part le commerce du riz local, les détaillants sont celles qui s'adonnent plus à la vente de produits alimentaires (85 %) suivies des GZC (65 %). Les résultats de l'enquête révèlent que l'ordre des activités exercées par les commerçants dépend du revenu qu'ils en tirent.

    Tableau 18 : Répartition des commerçantes suivant l'ordre des activités complémentaires

     

    GZP GZC Détaillants

    Produits alimentaires

    Agriculture

    Autres

    0 65 85

    5 0 0

    0 35 15

    Total

    5 100 100

    Source : Résultat de l'enquête.

    1-7-les périodes d'activité des commerçantes

    Les enquêtes ont révélé que les saisons d'abondance et de pénurie ont une très grande incidence sur l'exercice des activités des commerçants au riz local. L'activité commerciale est exercée en moyenne par près de 87,16% des commerçants durant toute l'année. Il faut remarquer que le commerce est intense en période d'abondance, coïncidant avec la fin des campagnes (juin ; décembre). Depuis fin juin, le régime est maintenu jusqu'à la fin de l'année surtout au niveau des GZC et des détaillants. Car ces périodes correspondent aux périodes de fête où la demande du riz est élevée.

    Tableau 19 : Périodes d'activités des commerçantes (%)

     

    Jan Fev Mar Avr Mai Jn Jt Août Sept Oct Nov Déc moy

    GZP

    GZC

    Dét.

    Moy.

    95 90 82 85 89 95 92 94 95 93 92 94 91,33

    89 87 60 60 63 89 95 93 92 90 94 95 83,91

    94 80 79 70 79 88 89 90 91 89 90 96 86,25

    93 85,67 73,67 71,67 73 91 92 92,33 93 91 92 95 87,1

    Source : Résultat de l'enquête

    Figure 7: Variation de l'intensité de l'activité des commerçantes

    1-8-l'expérience professionnelle des commerçantes

    Les commerçantes pour une très grande majorité n'ont reçu aucune formation avant d'exercer les activités de commerce du riz local. 85 % des commerçantes ont appris de manière informelle la pratique du commerce auprès des parents ou auprès d'autres commerçantes qu'elles ont assisté. De même que l'âge des commerçants, la durée d'exercice de l'activité commerciale n'a pas varié de manière significative et se situe au tour de 11 années avec maximum de 35ans de façon globale. Elle se situe entre 3 à 45 cas chez les GZP et entre 4 à 25 ans chez les GZC comme le montre le tableau suivant.

    Tableau20 : durée d'exercice des activités commerciales (an)

     

    GZP GZC Détaillants Total

    Moyenne

    Minimum

    Maximum

    13,29 10 12,20 11,83

    3 4 1 2,67

    45 25 35 35

    Source : Résultat de l'enquête.

    1-9- Le volume mensuel commercialisé par commerçante

    Le volume commercialisé dépend des périodes d'abondance et de pénurie. La période d'abondance correspond à la période de récolte correspondant au mois de juin pour la première campagne et de décembre pour la seconde campagne. Pendant les périodes d'abondance, la quantité commercialisée est de 9 t en moyenne pour les GZC et de 4,5 t pour les GZP, soit la moitié de celle des GZC. Elle est de 3t et 2t respectivement pour les GZC et les GZP pendant la période de pénurie.

    De toute façon, les GZC commercialisent des quantités importantes quelle que soit la période.

    Tableau 21: volume mensuel commercialisé par période (tonne)

     

    GZP GZC Détaillants

    Abondance

    Pénurie

    4.5 9 1

    2 3 0.5

    Total

    6.5 12 1.5

    Source : Résultat de l'enquête.

    Selon des études antérieures, 55% du riz produit dans la zone est commercialisée par les grossistes ce que confirme le tableau ci-dessus et montrant ainsi que la majeur partie du riz local se retrouve entre les mains des commerçantes: elles constituent donc la force de vente du riz loca

    Figure 8:volume mensuel commercialisé par période

    1-10 - Stratégies.

    Trois (3) stratégies sont habituellement développées par les commerçantes. Il s'agit du préfinancement des campagnes de production qui répond aux besoins financiers des producteurs, l'usage de différentes unités de mesure lors de l'achat et de la vente du produit et le stockage qui permet aux commerçantes de différer la vente du produit en vue de bénéficier des prix plus intéressants. D'une manière, générale, le préfinancement est la stratégie la plus utilisée (43,33 %) puis vient le stockage. 85 % de GZC préfinancement des campagnes de production, 45 % des GZP en font autant. 100% des détaillantes utilisent différentes unités de mesure  et 40 % des GZP stockent leur riz.

    Tableau 22 : Stratégies utilisées par les commerçantes.

     

    GZP

    GZC

    Détaillantes

    Moyenne

    Préfinancement

    Unité de mesure multiple

    Stockage

    Total

    45

    15

    40

    100

    85

    10

    5

    100

    -

    100

    -

    100

    43,33

    41,67

    15

    100

    Source : Résultat de l'enquête

    II-CONTRAINTES A LA COMMERCIALISATION DU RIZ

    Les problèmes de la commercialisation du riz sont multiples. Ces problèmes se manifestent à travers l'absence d'acheteurs surs et réguliers, des prix non rémunérateurs et le non-respect des termes de contrats par les acheteurs.

    -Absence d'acheteur et réguliers et prix non rémunérateurs : Ces deux éléments vont de paire. En effet, la commercialisation ne se fait pas à n'importe quel prix. Des acheteurs proposant des prix très bas sont généralement déclassés. Dans ces conditions, les producteurs se trouvent confrontés à un manque d'acheteurs. Mais les problèmes d'approvisionnement en intrants que connaissent les producteurs, les amènent des fois à accepter des compromis pour des prix conditionnés par la fourniture en intrant. Ces prix sont fixés avant la production, en équivalent paddy à livrer aux commerçants/acheteurs ou à la société de transformation et, de ce fait, ne tiennent pas compte des aléas de la campagne. Ainsi, en cas de mauvaises récoltes, il n'existe aucun mécanisme de régulation du prix et les producteurs sont obligés de livrer leur production à des prix parfois non rémunérateurs.

    - Non-respect des contrats par les acheteurs : Après livraison de leur production à des commerçants ou à des sociétés, les producteurs sont souvent exposés à de longues périodes d'attente avant d'être payés par les acheteurs. Cette situation qui aboutit souvent à des litiges peut être très préjudiciable, surtout aux producteurs des périmètres irrigués à double campagne (manque d'argent pour démarrer à temps la campagne suivante).

    -Manque du financement des activités commerciales

    Les commerçantes évoquent comme contrainte première à l'exercice de leur activité, l'absence de crédit devant leur permettre d'acheter de grandes quantités de riz afin de mieux alimenter les circuits et de pouvoir fidéliser leur client. Ainsi, celles qui disposent d'assise financière importante deviennent des partenaires privilégiés des producteurs et transforment le marché du riz en un marché oligopolistique.

    --

    III- RENTABILITÉ DE LA COMMERCIALISATION

    2-1.Coût de commercialisation

    Les coûts de commercialisation varient en fonction des acteurs et des activités réalisées par les agents. Pour les grossistes de Tsévié, les coûts varient entre 10,5 à 33,2 F avec une moyenne de 20,95 F pour 1 kg de produit acheté. Les grossistes de Lomé ont des coûts variant entre 12 à 29 F avec une moyenne de 18,45 F pour 1kg de produit acheté. Les activités réalisées sont résumées dans le tableau suivant.

    Tableau 23 : coût de commercialisation des grossistes en FCFA/kg

     

    Grossistes de Tsévié

    Grossiste de Lomé

    Emballage

    Chargement -déchargement

    Transport du sac

    Stockage

    Taxes

    Min max moy

    2 9 5,7

    2 10 4,75

    4,5 9 6,75

    1 4 2,5

    1 1,5 1,25

    Mun max moy

    2 9 5,7

    3 12 5

    5 5 5

    - - -

    2 3,5 2,7 5

    Total

    10,5 33,2 20,95

    12 29,5 18,45

    Source : Résultat de l'enquête.

    Au niveau des détaillantes, les coûts moyens estimés sont de 22,5 F CFA / kg.

    Tableau 24: Coût moyen de commercialisation des détaillantes en F CFA / Kg.

     

    Détaillantes

    Emballage

    Transport du sac

    Taxes

    5

    7,5

    10

    Total

    22,5

    Source : Résultat de l'enquête.

    Pour 100 Kg de produit vendu, les coûts moyens s'estiment à 2170 F et 2070 F respectivement pour les grossistes de Tsévié et de Lomé et 2250 F pour les détaillants.

    2-2.Marge des acteurs

    Pour 100 Kg de produit vendu, les grossistes de Lomé réalisent les marges brutes les plus élevées, estimées à 2000 F suivies des grossistes des zones de production et des détaillantes qui ont des marges brutes de 1000 F. Les marges nettes sont par contre négatives pour elles toutes. Elles sont de -1095 F, -155 F et -1225 F respectivement pour les grossistes sur les zones de production, de consommation et les détaillantes 

    Tableau 25 : Marge de commercialisation des acteurs en F CFA / 100Kg

     

    GZP

    GZC

    Détaillants

    Prix de vente 

    Prix d'achat

    Marge brute

    Coût de commercialisation

    Marge nette

    31 000

    30 000

    1000

    2095

    - 1095

    32 000

    30 000

    2 000

    1845

    -155

    32 000

    31 000

    1 000

    2 250

    -1225

    Source : Résultat de l'enquête 

    A la lecture de ce tableau, le commerce apparaît non rentable ce qui est loin des réalités du terrain. Car les commerçantes réalisent d'importante marge commerciale liée aux stratégies commerciales Ceci nous amène à calculer les marges des acteurs à partir des prix de contrats.

    Tableau 26:marge des grossistes sur la base des stratégies utilisées en F CFA /100kg

     

    GZC

    GZP

    Prix de vente

    32000

    32000

    Prix d'achat

    20000

    20000

    Marge brute

    12000

    12000

    Coût de commercialisation

    1845

    2095

    Marge nette

    Taux de marge brute(%)

    Taux de marge nette(%)

    10155

    0,38

    0,32

    9905

    0,38

    0,31

    Source: Résultat de l'enquête

    Pour les GZP et les GZC, le préfinancement leur permet de gagner respectivement 9905 et 10155F CFA de marge nette soit 99,05 à 101,55 F CFA/kg. Les détaillantes par l'usage des unités de mesure différentes entre achat et vente ,gagnent 0,05à 0,1Kg de riz blanc par Kg de riz vendu soit 50 à 100Kg /t de riz blanc vendu.

    Tableau 27:marge des détaillantes F CFA/ 100 kg

     

    Détaillantes

    Prix de vente

    35200

    Prix d'achat

    31000

    Marge brute

    4200

    Coût de commercialisation

    2250

    Marge nette

    Taux de marge brute (%)

    Taux de marge nette (%)

    1950

    0,12

    0,06

    Source:résultat de l'enquête

    A partir de ce calcul, les détaillantes obtiennent une marge brute de 4200F CFA et une marge nette de 1950F CFA soit 19,05F CFA/kg.

    CHAPITRE VI : ANALYSE DE LA COMMERCIALISATION

    I- ANALYSE STRUCTURELLE DU MARCHÉ

    L'organisation des échanges pour le transfert du produit fait intervenir :

    - Deux types d'intermédiaires actifs : les grossistes (toutes catégories) et les détaillantes dont les volumes mensuels moyens commercialisés sont respectivement de 9,25 tonnes et de 1,5 tonne. Les premiers jouent également le rôle de détaillant selon les besoins du consommateur. On assiste donc à une intégration des activités où les grossistes sur les lieux de production ou de consommation deviennent des grossistes intégrés : il s'agit donc d'une organisation des acteurs actifs en un circuit intégré ou chaque acteur peut réaliser l'activité de celui situé en amont ou en aval de son activité, faisant donc intervenir un nombre restreint d'acteurs transformant le marché du riz en un marché oligopolistique. A part ce circuit intégré le produit peut être directement vendu aux consommateurs par le producteur lui-même : c'est le circuit ultra - court.

    -Deux types d'intermédiaires semi - actifs : les décortiqueurs qui interviennent dans la transformation du produit et les transporteurs assurant le transport du produit des zones de production vers les zones de consommation notamment Lomé et Tsévié qui, débouche sur le Ghana. Ils sont tous des prestataires de service 

    -Des instruments de mesures qui sont différents d'une zone à une autre, généralement utilisés par les détaillantes.

    -Des règles d'accès rigides constituant ainsi des barrières à l'entrée et à la sortie du marché. En effet pour disposer du produit, 85 % des grossistes préfinancent la campagne ce qui leur permet d'avoir le produit à un prix très bas. Ceci est une barrière qui élimine automatiquement tous ceux qui n'ont pas une assise financière importante. Ce qui explique l'intervention d'autres structures financières telles que PADIV/COOPEC et OSAT par l'octroi de crédit de campagne aux producteurs dans la zone de production.

    -Sur les marchés, les taxes sont exorbitantes. Elles varient de 9 750 F CFA à 18000 F CFA / t / mois sur les marchés de Tsévié et de 22 750 F CFA à 42 000 F CFA / t / mois sur les marchés de Lomé. Ainsi toutes sorties du marché entraîne des pertes énormes pour les commerçantes. Ceci conduit à dire que le marché du riz est un marché non contestable.

    -Divers types d'organisation ou de relation : les relations sont de type vertical plus qu'horizontal. Entre producteurs, il n'y a pas de concertation dans la fixation du prix bien que les groupements existent pour faciliter cette concertation. Ceci permet aux acteurs en aval en occurrence les commerçantes d'être en position de force vis-à-vis des producteurs. Les prix sont fixés par les acheteurs (commerçantes) : le marché est alors acheteur.

    Producteurs

    G Z P

    1

    2

    G Z C

    Détaillantes

    Consommateurs

    Figure 9 Circuit de commercialisation du riz local.

    1

    Circuit ultra - court

    2

    Circuit intégré

    II-ANALYSE DU COMPORTEMENT DU MARCHÉ

    Cette analyse vise essentiellement les stratégies des commerçantes dans l'acquisition et la distribution du produit. La conduite des commerçants s'explique en trois (03) stratégies :

    - Le préfinancement : c'est la stratégie la plus utilisée. Il assure aux producteurs les moyens d'acquérir des intrants et aux commerçantes grossistes de disposer du produit à un prix fixe préalablement déterminé soit 20 000F / 100 kg Ce prix préfixé permet aux commerçantes de rentabiliser énormément leur investissement mais nuit plutôt aux producteurs car, ne rentabilisant pas leur production.

    - L'usage de différentes unités de mesure : L'usage multiple des unités de mesure est la coutume des détaillantes. Il leur permet de gagner entre 5 à 10 kg de riz sur 100 kg de produit vendu.

    - le stockage du produit : Les grossistes sur les zones de production emploient généralement cette méthode afin de bénéficier des prix plus rémunérateurs.

    En somme, chaque catégorie de commerçantes a une stratégie qui lui est propre même s'il n'existe pas de démarcation nette ente elles. Entre commerçantes, il existe asymétrie dans l'acquisition de l'information, ce qui en un moment donné transforme le marché en un monopole.

    III- ANALYSE DE LA PERFORMANCE DU MARCHÉ.

    Cette analyse permettra de voir l'efficacité économique de la distribution du riz par l'analyse des marges. Les commerçantes toutes catégories confondues ont des marges brutes positives. Elles sont de 2000F CFA pour les GZC, 1000F CFA pour les GZP et les détaillantes. Les coûts de commercialisation sont très élevés pour les GZP (2095F CFA). Ils sont suivis des détaillantes (2250F CFA) et enfin les GZC (1845F CFA). Pour les marges nettes, elles sont toutes négatives soit 1095 ; 155; 1225 F CFA respectivement pour les GZP, GZC et les détaillantes. Ainsi, les GZP sont les plus perdantes à cause des coûts d'emmagasinage et de transport très élevés. Les GZC perdent moins car les coûts de transport sont plus faibles et ne font pas d'emmagasinement3(*)t.

    Ces coûts de transport faibles sont liés aux importantes quantités transportées. Les détaillantes perdent à cause des taxes illicites et exorbitantes payées sur les marchés.

    En vue d'augmenter leur marge bénéficiaire, chaque catégorie d'acteur commercial mise sur sa stratégie. Le préfinancement permet aux grossistes d'acheter le produit à un prix fixe déterminé (20 000F / 100 kg) et de le revendre entre 30 000 - 32 000F. Ils réalisent un gain de 10 000 à 12 000 F/100kg de marge brute. Ce qui couvre non seulement largement le coût financier mais aussi les coûts de commercialisation. Pour les détaillantes, elles gagnent entre 50 - 100kg de riz / tonne de produit vendu, ce qui leur rapporte une marge nette de 1950F CFA. /100kg.

    En somme, chaque catégorie de commerçante rentabilise son activité indirectement ce que ne révèle pas le calcul classique de marges brute et nette. La chaîne est rentable pour les commerçantes avec des surprofits au niveau des grossistes. Mais économiquement, elle ne l'est pas car, des acteurs en amont tels que les producteurs sont perdants.

    Conclusion et Suggestions

    v Conclusion

    Cette étude a permis de mieux connaître l'organisation actuelle des acteurs de la commercialisation du riz local et leurs stratégies. Il existe trois (3) groupes de commerçantes : les grossistes sur les zones de production, les grossistes sur les zones de consommation et les détaillantes. A part les producteurs qui sont leurs acteurs privilégiés en amont, elles coopèrent avec les décortiqueurs qui jouent le rôle de transformateur (prestataires de service)  et des transporteurs qui leur assurent le transit du produit d'un point à un autre (zone de production vers les zones de consommations). Il existe deux types de circuit : un circuit ultra court qui lie directement le producteur aux consommateurs et un circuit intégré où les grossistes et détaillantes constituent les acteurs principaux entre producteur en amont et consommateur en aval. Chaque catégorie d'acteur a une stratégie qui lui est propre : les grossistes préfinancent et stockent leur produit ; les détaillantes font usage des différentes unités de mesure dans l'achat et la vente du produit. Des mêmes analyses, il ressort que les coûts de transport par sac, les taxes et le coût d'emmagasinage constituent des goulots d'étranglements sur les chaînes ce qui diminue considérablement les marges nettes qui deviennent négatives pour toutes les commerçantes. Grâce aux stratégies énumérées précédemment, certains acteurs amassent d'énormes profits

    v Suggestions

    L'étude a permis de faire deux constats :

    · Le préfinancement est une stratégie qui répond à un besoin financier mais nuit gravement aux producteurs et profite beaucoup à certains acteurs qui font du surprofit.

    · Les commerçantes qui constituent la force de vente du riz manque de professionnalisme car, la plupart ont appris de manière informelle l'activité et n'ont pas de politique de promotion du riz ce qui constitue un coup dur à la viabilité même de la production du riz local et démontre de la faiblesse des acteurs de la commercialisation du riz local face à l'importation

    Il convient donc pour une meilleure promotion du riz dans la zone, une intervention ciblée des acteurs de développement dans le sens :

    · De la réduction de l'effet néfaste du préfinancement

    · De la facilitation d'intervention des acteurs professionnels de la commercialisation du riz.

    Concrètement, il s'agira :

    o Pour l'Etat d'assurer l'approvisionnement continuel de la zone en intrants agricoles (semences de qualité, engrais, insecticides à des prix abordables). Il doit également améliorer l'état des routes et pistes qui desservent la zone de production ; mieux réglementer le paiement des taxes en vue de supprimer des taxes illicites et exorbitantes. Enfin, il doit oeuvrer au renforcement des capacités de ses agents de conseil et d'appui auprès des producteurs, pour une meilleure restructuration et un bon fonctionnement des groupements agricoles.

    o Pour les acteurs de commercialisation professionnels, ils doivent opter pour les systèmes de commercialisations verticaux (Verticale Marketing Systèmes ou VMS) où les acteurs doivent se constituer en un réseau d'unité commerciale dans laquelle les transactions passent par un entrepreneur coordinateur et la coordination entre les membres du réseau se fera par l'application de plan et programmes. Aussi les mécanismes de coordination et de coopération seront -ils fondés sur le recours du pouvoir, aux récompenses, à l'expertise, au respect des qualités et normes du produit.

    Ces derniers auront à orienter leur action en deux volets: en amont, organiser les producteurs sur la base d'intérêts communs commerciaux ce qui permettra de répondre aux cahiers de charge et de faciliter le respect des contrats. Il faut instituer des primes de qualité et de respect de normes en vue d'exciter les producteurs à un travail bien fait. Amener progressivement les groupements à se constituer en entreprise agricole à partir de leurs investissements propres. En aval, les acteurs professionnels doivent pouvoir définir des politiques de promotion du riz local en connaissant les besoins, les goûts, le pouvoir d'achat, les exigences du consommateur ; bref le profil du consommateur doit être intégré au processus de réflexion pour réduire les risques d'échec. La politique commerciale à définir prendra en compte les opérations de tri, de calibrage et d'emballage selon le goût des consommateurs pour un produit plus compétitif sur les marchés.

    Ce type d'organisation sera générateur de revenus nouveaux et permettra de transformer les acteurs en amont en interlocuteurs fiables comme le montre le schéma suivant.

    Nouvelle dynamique pour la promotion du riz local au Togo : acteurs et fonctions

    Acteurs

    ACHETEURS

    (Entreprises agro- alimentaires, exportateurs)

    ENTREPRISE DE SERVICES

    ORGANISATIONS

    DE PRODUCTEURS

    PETITS

    PRODUCTEURS

    Fonctions commerciales

    - Achats réguliers

    - - Prix adaptés à la qualité de l'offre

    -Prospection qualification et engagement des marchés

    -Transformation/commercialisation

    (conditionnement, convoyage,...)

    -Collecte secondaire (contrôle qualité, traçabilité, sélection sur performance,...)

    Services connexes nécessaires pour sécuriser l'offre des producteurs (approvisionnements, prestations techniques, mises en relation)

    -Négociation, engagement et respect des contrats

    - Collecte primaire (contrôle qualité, quantité, poids, délais, conditionnement,...)

    - Gestion des recettes

    -Traitement post-récolte

    (séchage, tri, conservation,...)

     

    - Production adaptée à la demande,

    ......

    ....

    et à coûts maîtrisés

    Source : ETD, 2004

    REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

    1-ABBEY, A.G., 2006;"Cours d'agrobusiness 5ieme année"ESA UL/Lomé-Togo

    2-ABIASSI et al, 2006 ; Etude sur les instruments de régulation des importations commerciale de riz au Bénin : Rapport final ; Bénin, pp 84

    3-AGBOBLI, C. A. et TETEVI, K., 2004 ; Politiques de sécurité alimentaire au Togo : cas de l'opération de joint - venture avec les riziculteurs pour la promotion de la production locale du riz compétitif.

    4-AGBOBLI, C.A.; ADOMEFA, K. et LABARE, K., 2007, Situation de référence sur les principales céréales cultivées au Togo, Lomé TOGO

    5-BADJARE, 2004 ; Contribution à l'organisation des circuits de commercialisation de la tomate ; Mémoire d'agronome, UL - Togo.

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    8-DAVID-BENZ,H.,DUGUE,M.,LIAGRE,L et, MINLA,J.,2004.,"Projet de renforcement de l'information des acteurs des filières rizicoles(PRIAF Riz),Atelier régional sur la compétitivité des filières riz en Afrique de l'Ouest,Bamako/Mali.

    9-DIAKITE, L. ; 2002 ; Analyse de l'évolution des prix, de la structure, des coûts de transaction et de l'intégration des marchés des produits alimentaires au Mali ; Pp 21 et suivantes.

    10-DJELE, D. ; 2006 ; Organisation et efficacité de la filière riz irrigué du Togo : cas de la vallée de Zio ; mémoire d'agronome, UL - Togo ; Pp93

    11-FAO, 1992, Gestion durable des ressources naturelles, disponible sur le Site w.w.w.fao.org

    12-FAO, 2005, Perspectives agricoles de l'OCDE et de la FAO, 2005 - 2014. Disponible sur le Site w.w.w.fao.org

    13-FAO, 2000 ; les Approches disciplinaires de l'analyse des SADA ; disponible sur le Site w.w.w.fao.org

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    15-KAYORGO, A., 2005; Commercialisation des céréales "le riz en boum" disponible sur le Site http//w.w.w .lefaso .net

    16-KLUTSE, A. ; 1990 ; l'Amélioration des circuits de commercialisation des produits vivriers comme facteur d'accroissement de la productivité (cas du maïs, du niébé, du riz et du piment dans la vallée du Zio). Mémoire d'agronome, ESA - UL Lomé.

    17-KOFFI - TESSIO et al ; 2000 ; Les marges de commercialisation et l'équité du commerce des produits alimentaires au Togo et entre le Togo et les pays de l'Afrique de l'Ouest, Centrale; Lomé Togo, Pp 45.

    18-KOFFI-TESSIO et al, 2002

    19-KOUSSOU O. et DUTEURTRE G. 2000 ; les facteurs de compétitivité de la filière porcine dans le bassin du logone. In, Les systèmes agroalimentaires localisés : produits, entreprises et dynamiques locales, Montpellier, France, 16 - 18 octobre 2002. [Cd-Rom]. Montpellier : CIRAD-TERA. Colloque International sur les Systèmes Agroalimentaires Localisés (SYAL), 2002-10-16/2002-10-18, Montpellier, France. Disponible sur le site http://publications.cirad.fr

    20-MEMENTO de l'agronome, 2002.

    21-MENARD, C.1990; L'économie des organisations; Ladecouverte, Repères, Paris. Disponible sur le site http://www.collectionreperes.com

    22-OADA, 2001 ; Etude de faisabilité technico - économique de projet d'aménagement et de réhabilitation des terres agricoles dans la région de Mission - Tové : Rapport principal : PP 132

    23-SAMLABA, Y. 2005 ; Note de cours sur la commercialisation des produits agricoles, ESA Lomé Togo

    24-SOUNOUM. O. NDIAYE / FRAMI, 2004; Filière riz : contexte et évolution de la réglementation, Sénégal ;Pp 39

    25-TOURNIER D ; 1986 ; les bases économiques et humaines de l'activité agricole. Edition technique et documentaire, Lavoisier, Paris PP 360

    26-VERNETTE, E., 2004 ; l'Essentiel du marketing : Marketing fondamental Edition d'organisations ; Paris ; Pp 382

    27-VIAU, P., 1969 ; l'Agriculture dans l'économie ; Initiation économique ; Editions ouvrières, Paris ; Pp 326

    28-WESTPHAL, E. et al, 1985 ; Culture vivrières tropicales avec référence spéciale au Cameroun ; Pudoc Wageningen, PP 154.

    29-YAMDJEU, W. A, 2003, Le marché national, Fiche N°1disponible sur le site www.faso.net

    ANNEXES

    ANNEXE

    Thème: organisation et efficacité des circuits de distribution di riz local au Togo : cas de la vallée de Zio

    Questionnaire destiné aux commerçantes

    Date de l'enquête:.................................................................................

    Numéro d'ordre:......................................................................................

    Section I:Identification

    I-1-identification du marché

    a= marché de vente [ ] b=marché d'approvisionnement [ ]

    I-2-Identification du commerçant

    1-nom et prénom........................................genre:f =[ ] m= [ ]

    2- Age..........

    3-situation matrimoniale:1=marié [ ] 2=célibataire [ ] 3=veuf [ ]

    4-niveau d'instruction : 1=non instruit [ ] 2=cours primaire [ ] 3=collège [ ] 4=lycée [ ] 5=étude supérieure [ ] 6=autres (préciser)

    Section II -Commercialisation

    1-depuis quand faîtes-vous ce commerce?.........................................................

    2-quels sont vos lieux d'approvisionnement?

    a=chez le producteur b= au marché du village c= au marché de la ville d=autres (à préciser)

    3- à qui vendez vous le riz?

    a- aux grossistes du village b- aux grossistes de la ville c- aux ménages

    4-Evolution du prix d'achat et de vente

    Prix d'achat

    Prix de vente

    période

    quantité

     
     
     
     

    5-Quelles sont vos unités de mesure?

    Unités de mesure

    Noms

    Poids (kg)

    Lieu d'achat

     
     

    Lieu de vente

     
     

    Différence de poids

     

    6-Quelles sont les diverses charges que vous supportez entre l'achat et la vente?

    Opérations de commercialisation

    coûts

    -collecte

    -Emballage

    -chargement

    -déchargement

    -taxes

    -Transformation

    -Repas et hébergement

    -Stockage

    -Transport

    -

     

    7-Quels sont les problèmes liés à la commercialisation................................................

    ...........................................................................................................................................................................................................................

    Section III: Relation commerçante -producteur /commerçante -consommateur

    1- Quelles relations entretenez-vous avec les producteurs ?

    a- parenté b- simple connaissance c- autres (à préciser)

    2-faîtes-vous des avances aux producteurs ?a= oui [ ] b=non [ ]

    Si a , sous quelles formes?

    a-1-en nature [ ] a -2 -en espèces [ ]

    Comment les recouvrez-vous? A-1a-en espèces [ ] a-1-b -en nature

    3-Quelles sont vos politiques de communications avec les consommateurs?

    4 connaissez-vous particulièrement certains consommateurs? a= oui b=non

    5-comment payent-ils

    a=au comptant b=à crédit

    Thème:Organisation et efficacité des circuits de distribution du riz local au Togo:cas de la vallée de Zio

    Questionnaire destiné aux producteurs

    Section 1:identification

    Date.............................

    Numéro d'ordre................................

    Nom et prénom................................................................................

    Lieu de l'enquête.............................................................................

    Section 2:Production et affectation

    1-taille de l'exploitation.....................................................

    2-quelles sont les différentes cultures que vous produisez?

    Cultures

    Superficie (ha)

     
     

    3-quelles sont vos périodes de production et de récolte?........................................................................................................................

    .......................................................................................................................

    4-Quelles quantités de riz récoltez vous...............................................................

    5-Quelle est la destination du riz récoltez................................................................

    6-quelles sont les opérations post récolte que vous réalisez?

    Opérations

    coûts

     
     

    7-a quelles périodes vendez-vous le riz ..........................................................

    .....................................................................................................

    8-sous quelles formes, quelle quantité et à quel prix?

    forme

    quantité

    prix

    -paddy

    -riz blanc

     
     

    Section III:Relation producteur- commerçante

    1-connaîssez vous particulièrement certaines commerçantes

    2-obtenez-vous des avances auprès des commerçantes? a=oui b=non

    Si oui, quand, combien et comment les recouvrent elles?....................................

    ......................................................................................................

    .....................................................................................................

    3-etes vous satisfaits de ces relations a=oui b=non

    Si a,en quoi....................................................................

    Si b, pourquoi et quelles sont vos solutions ?...................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

    ANNEXE 2

    Tableau 2 : Evolution du bilan alimentaire du riz usiné, niveau national, quantité en tonne

     

    1999/2000

    2000/2001

    2001/2002

    2002/2003

    2003/2004

    2004/2005

    Productions brutes

    52689

    40499

    41400

    45008

    40332

    44537

    Disponibilités nettes

    47420

    36449

    37260

    40507

    36299

    40083

    Besoins alimentaires

    57332

    58739

    60511

    62340

    64229

    66181

    Excédents/ Déficits

    -9912

    -22290

    -23251

    -21833

    -27930

    -26098

    Source ; DSID, 2005.

    ANNEXE 3

    Production de Kovie:507 t

    Production de Mission tové :389 t 

    Production de Assome :164 t

    Production de Ziwonou :156 t

    Production de paddy : 1216 t

    Semence: 6 t

    Décortiqueuses privées (65%)

    Autoconsommation : 15 t (1,9%)

    Son 143 t

    Grossistes de Lomé et Kovié

    Grossistes Tsévié

    Marché d'agoeassiyeye

    Grossiste de kovié, Villages environnants

    Détaillants (villes rurales, villages environnants)

    Grossistes ghanéennes

    Super marché

    Consommateurs

    Riz blanc des producteurs : 790 t

    OSAT:86t (11%)

    COOPEC

    34,73 t (4,4%)

    Marché de Tsévié

    USURIERES, 54,26 t (7%)

    Marché de Kovié

    Don : 8 t (1%)

    Vente : 434 t (55%)

    Flux physique du riz de la vallée

    Graphe 2 Estimation des flux physiques du riz dans la vallée de Zio : Production de la grande campagne de 2005

    Figure10  flux physique du riz de la vallée

    Source ; Djele, 2006

    ANNEXE 4 : Contraintes, impact et mesures préconisées pour un développement de la filière riz en Afrique

    d'ordre

    CONTRAINTES

    IMPACT

    MESURES PRECONISEES

    1

    Marché international incitateur

    L'allégement des procédures d'importations, l'absence de mesures de protection dissuasives, des coûts d'importations moindres par rapport aux coûts de production intérieurs sont autant de motifs qui limitent l'essor de la filière riz local.

    Utiliser au maximum les possibilités offertes par l'OMC et l'UEMOA en terme de sauvegarde de la production locale et tenter de faire face aux exigences de compétitivité imposées par l'ouverture des frontières suite à la mondialisation.

    2

    Demande de brisures de riz importées par les pays de la sous-région (en croissance exponentielle)

    Le Togo a tendance à devenir un pôle d'éclatement au niveau de la sous-région.

    Les pays limitrophes s'approvisionnent à partir du Sénégal, ce qui accroît d'autant les importations.

    Trouver le moyen d'inclure le segment de riz local dans l'offre vers l'extérieur. Auparavant, corriger l'extraversion de la demande nationale par des mesures nouvelles.

    3

    Evolution linéaire de la production locale de riz

    - Incapacité à satisfaire la demande intérieure qui, elle, croit sans cesse.

    - Ratio de l'offre sur la demande potentielle, de plus en plus négatif.

    Inciter à un aménagement hydro-agricole plus prononcé et une intensification plus affirmée. Le potentiel existe mais les aménagements et l'exploitation se font timidement.

    4

    Exigence de compétitivité du riz local par rapport au riz importé

    Une filière en léthargie et en perpétuelle remise en cause du fait de difficultés d'écoulement de la production locale.

    Assainir la filière dans sa globalité, remettre les producteurs en confiance et faire face à l'enjeu imposé par la globalisation du commerce.

    5

    Calendrier cultural souvent perturbé

    Décalage dans les campagnes de production, de commercialisation et de respect de l'échéancier de crédit.

    Trouver les moyens de relancer la filière par l'éponge ment ou le remboursement des crédits. Mise à disposition des intrants à temps et comportement d'agriculteurs de type nouveau à faire adopter.

    6

    Exigences de la demande souvent occultées

    Le consommateur se détourne le plus souvent du riz local au profit du riz importé plus adapté à ses exigences.

    Etudier les motivations de choix du consommateur et adapter l'offre locale.

    7

    Difficulté de commercialisation du riz local

    Marge de manoeuvre réduite pour le remboursement du crédit ; produit fini en dépréciation, fragilisation de la filière

    Plutôt que d'user de solutions conjoncturelles (intervention de l'Etat pour que le riz local s'écoule) initier des solutions structurelles pour une viabilité et une pérennisation de la filière.

    8

    Frilosité de la part des importateurs à s'intéresser au riz local

    Difficulté d'écoulement de la production locale et compétitivité fragilisée du fait d'importations.

    Renforcer l'interprofession en impliquant davantage les importateurs (s'il le faut à la production).

    9

    Mesures de protection de la production locale inexistantes

    Concurrence à armes inégales avec un produit importé sub-ventionné ou soutenu d'une manière voilée.

    Mettre en place des mécanismes de protection efficaces et incontournables sans enfreindre les règles de l'OMC et de l'UEMOA.

    10

    Semence non certifiée et inadaptée au produit fini escompté

    Produit fini de qualité basse et nettement en deçà des attentes du consommateur.

    Inciter au choix de semences produisant du riz de qualité supérieure (même si le taux de rendement à l'usinage est plus faible : 47%) plutôt que du riz de qualité inférieure (même si le taux de rendement à l'usinage est plus élevé : 67%).

    11

    Surcapacité des installations d'usinage par rapport au potentiel de production et obsolescence de certaines d'entre elles

    Rizeries en chômage technique, fermeture faute de matières premières et calibrage du produit fini inadapté aux exigences du consommateur.

    Réhabiliter les unités de transformation existantes, redimensionner la capacité d'usinage proportionnellement à l'évolution de la production.

    12

    Production et consommation de riz local cantonnée régionalement

    Le coût du transport vers les zones de consommation affecte la rentabilité de l'activité et décourage certains acteurs.

    Favoriser la production de riz dans toutes les régions qui s'y prêtent.

    13

    Absence de fonds de commercialisation

    Anticipation sur la commercialisation de la production locale (immature) en vue de disposer de liquidités pour les besoins de la soudure et des charges post-récoltes.

    Renforcer les capacités de financement des mutuelles et assouplir les critères d'éligi-bilité au crédit bancaire.

    Encourager également l'auto-financement.

    Encourager le micro-credit en faveur des femmes.

    Source : SOUNOUM. O. NDIAYE / FRAMI ,2000

    * 1 PADIV et OSAT n'interviennent plus dans la zone.

    * 2 Djelé, 2006

    * 3 Les coûts de transport sont évalués par tonne indivisible.






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