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La contribution du mouvement olympique dans la lutte contre la discrimination en sport

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par Alain Clotaire FEZE
Universite de Dschang - DESS en droits de l'Homme 2006
  

Disponible en mode multipage

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SOMMAIRE

DEDICACE I

REMERCIEMENTS II

SIGLES ET ABREVIATIONS III

INTRODUCTION 1

PREMIÈRE PARTIE : LE MOUVEMENT OLYMPIQUE, STRUCTURE DE PROTECTION DES DROITS DE L'HOMME 8

Chapitre I : PRÉSENTATION DU MOUVEMENT OLYMPIQUE 9

SECTION I : SON ORGANISATION 9

SECTION II : LES SYMBOLES ET LES OBJECTIFS DU MOUVEMENT OLYMPIQUE 13

Chapitre II : PRÉSENTATION DE LA STRUCTURE D'ACCUEIL ET DÉROULEMENT DU STAGE 18

SECTION I : LE COMITÉ NATIONAL OLYMPIQUE ET SPORTIF CAMEROUNAIS (CNOSC) 18

SECTION II : DÉROULEMENT DU STAGE 23

DEUXIÈME PARTIE : LA MARQUE CONCRETE DU MOUVEMENT OLYMPIQUE DANS LA LUTTE CONTRE LA DISCRIMINATION 27

Chapitre III : STRATEGIES DU MOUVEMENT OLYMPIQUE POUR LUTTER CONTRE LA DISCRIMINATION 28

SECTION I : L'ACTION DU COMITÉ INTERNATIONAL OLYMPIQUE 28

SECTION II : L'ACTION DES AUTRES COMPOSANTES DU MOUVEMENT OLYMPIQUE 37

Chapitre IV : ACTIONS A ENTREPRENDRE POUR AMELIORER LE COMPORTEMENT DU MOUVEMENT OLYMPIQUE DANS SA LUTTE CONTRE LA DISCRIMINATION 43

SECTION I : LES LIMITES DE LA LUTTE CONTRE LA DISCRIMINATION PAR LE MOUVEMENT OLYMPIQUE 43

SECTION II : PROPOSITIONS POUR UNE AMELIORATION DE L'ACTION DU MOUVEMENT OLYMPIQUE DANS LA LUTTE CONTRE LA DISCRIMINATION 48

CONCLUSION 55

BIBLIOGRAPHIE 56

ANNEXES 58

TABLE DES MATIERES 59

DEDICACE

Je dédie ce travail à :

v Ma grand-mère MANGOUA Marie

v Mes parents FEZE Justin et FEZE Odette

v Mon épouse FEZE Harlette née GOUANGWO

v Mes grands frères FESSI Serge, DZALI Alfred,
NGOMPE Raoul et toutes leurs familles.

v Mes petits frères NGANDJOUONG Cyrille, TCHOUANTCHOM Ludovic et
NYOUBI Douglas.

REMERCIEMENTS

Que ceux qui ont contribué de près ou de loin à la réalisation de ce travail trouvent ici l'expression de notre profonde gratitude. Nous pensons notamment :

Ø Aux Pr. ANOUKAHA et Pr. LE GUYADER pour avoir instauré le DESS en Droit de l'Homme à l'Université de Dschang.

Ø Au Dr MIENDJIEM Isidore Léopold qui, malgré ses obligations, a accepté de diriger ce travail. Il nous a marqué par son sens de rigueur et du travail bien fait.

Ø A tout le personnel enseignant à la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques de l'Université de Dschang.

Ø Au Colonel KALKABAR MALBOUM, Président du CNO et à toute son administration pour avoir répondu favorablement à notre demande de stage. Nous leur sommes infiniment reconnaissant.

Ø A Me ABOLO BIWOLE pour le soutien qu'il nous a toujours apporté.

Ø A M. MAMAT BOUKAR ALIPHA dont les encouragements et les corrections apportées à ce document nous ont été d'un grand secours.

Ø A Mme MBOLO Alicia et Mlle KHADIDJA respectivement Directrice adjointe du Musée olympique et Assistante de direction au Cabinet du Président du CNOSC pour leur disponibilité.

Ø A tout le personnel en service à la Division des Affaires Sportives et Associatives de l'Université de Dschang.

Ø A M. NDE Philippe pour toute l'assistance qu'il nous a apportée pendant notre formation.

Ø A Mlle MBANG Célia, documentaliste et étudiante à l'ESSTIC, pour l'aide qu'elle nous a apportée au sein de la bibliothèque du CNOSC.

Ø A la promotion DESS Droit de l'Homme 2004-2005.

Ø Aux judokas de l'Université de Dschang.

Ø A M. Armand MEULA pour la disponibilité dont il a fait preuve pendant la rédaction de ce travail.

SIGLES ET ABREVIATIONS

ACNO : Association des Comités Nationaux Olympiques.

ACNOA : Association des Comités Nationaux Olympiques d'Afrique.

APS : Activités Sportives et Associatives.

CIO : Comité International Olympique.

CNO : Comités Nationaux Olympiques.

CNOSC : Comité National Olympique et Sportif Camerounais.

COC : Comité Olympique Camerounais.

COJO : Comité d'Organisation des Jeux Olympiques.

ESSTIC : Ecole Supérieure des Sciences et Techniques de l'Information et de la Communication.

FAO : Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation.

FIFA : Fédération internationale du Football Association.

HCR : Haut Commissariat aux Réfugiés.

JO : Jeux Olympiques.

MINSEP : Ministère des Sports et de l'Education Physique.

NU : Nations Unies.

ONG : Organisation Non Gouvernementale.

PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement.

UE : Union Européenne.

UNESCO : Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture.

UNICEF : Fonds des Nations Unies pour l'Enfance

INTRODUCTION

I- JUSTIFICATION DU CHOIX DU SUJET

La société subit, au jour le jour, de nombreuses mutations dont certaines se sont produites de manière fulgurante. Il en va de même du sport.

Le sport est pratiqué par des millions de personnes. Il constitue donc une force importante qui ne manque pas d'influencer tous les niveaux de la société. Au cours de ces dernières années, les disciplines sportives ont subi des changements majeurs. L'amateurisme a disparu, cédant la place au sport professionnel. Le sens de la victoire a, du même coup, pris une autre dimension. De simple symbole, elle s'est transformée en enjeu financier, commercial et politique. Le sport, « bien qu'en apparence futile et dérisoire », est une composante moyenne de la société internationale. De nos jours, on peut le considérer comme une « futilité » magnifique liant les peuples du monde entier. Il apparaît comme « un modèle d'égalitarisme et représente, de ce fait, un moyen pratique d'enseigner aux individus des droits et des devoirs. »1(*) Il n'est le domaine réservé de personne.

Malgré son universalité, l'on constate que, de nos jours, le problème de discrimination est de plus en plus présent dans le sport, alors que la Charte Olympique stipule que « toute forme de discrimination (...) est incompatible avec l'appartenance au Mouvement Olympique »2(*).Plusieurs éléments nous permette de défendre cette affirmation. Lors des jeux de Munich en 1936 par exemple le président Hitler refusa le vainqueur noir des 100 m Jesse OWENS à cause de sa couleur peau. Cette permanence de la discrimination3(*) sur toutes ses formes dans le monde en général, et dans le milieu du sport en particulier, est la principale justification du choix de notre sujet. Avant d'atteindre notre problématique, nous procèderons d'abord à un essai définitionnel des principaux termes de note sujet.

II- DEFINITION DES CONCEPTS

Mouvement Olympique : C'est un ensemble de structures, organes et acteurs, individus, qui concourent au développement et à la promotion de l'idéal olympique.

Idéal olympique : ensemble de convictions et de principes à dimension universelle contenus dans les règlements, la politique et les missions du Mouvement Olympique International.

Olympisme : C'est « une philosophie de la vie, exaltant et combinant en un ensemble équilibré les qualités du corps, de la volonté et de l'esprit. Alliant le sport à la culture et à l'éducation, l'olympisme se veut créateur d'un style de vie fondé sur la joie dans l'effort, la valeur éducative du bon exemple et le respect des principes éthiques fondamentaux universels. »4(*)

De COUBERTIN dit, en 1918, que « c'est la religion de l'énergie, le culte de la volonté intensive développé par la pratique des sports virils s'appuyant sur l'hygiène et le civisme et s'entourant d'art de pensée. »5(*)

Sport : C'est un ensemble d'exercices physiques pouvant s'organiser en jeux individuels ou collectifs obéissant à des règles spécifiques.

Discrimination : C'est le fait de réduire « une personne à une position dans laquelle la totalité de son potentiel et de sa différence est fortement mise en danger. »6(*)

C'est la dénégation des droits fondamentaux et universellement acceptés de tous les êtres humains à des personnes qui sont exclus.

III- PROBLEMATIQUE

La Charte olympique énonce parmi ses principes fondamentaux que : « la pratique sportive est un droit de l'homme. Tout individu doit avoir la possibilité de pratiquer le sport selon ses besoins. » Le sport et les droits de l'homme sont universels. La pratique sportive permet de niveler les individus de générations, cultures et origines socioéconomiques différentes. Le sport et les droits de l'homme sont donc deux domaines qui représentent et prônent la probité et l'équité. Le sport constitue un modèle d'égalité et représente de ce fait un moyen pratique et efficace permettant d'enseigner aux individus la notion de droits et de devoirs.

Le sport, réduit par le passé à un « rôle modeste et médiocre »7(*) dans lequel il constituait un moyen de recréation et de passe-temps, est aujourd'hui une activité enseignée qui attire les foules, suscite des convoitises et génère d'énorme quantité d'argent.

Si l'on tient compte des fortes connotations émotionnelles du sport et des énormes investissements monétaires réalisés dans ce domaine, on ne trouvera rien de surprenant à ce qu'il développe aussi certains maux telle la discrimination. Dans sa vision lointaine, le Baron Pierre De COUBERTIN avait déjà érigé en principe la non discrimination. En effet, la Charte Olympique énonce que :

Toute forme de discrimination à l'égard d'un pays ou d'une personne, qu'elle soit pour des raisons raciales, religieuses, politiques, de sexe ou autres, est incompatible avec l'appartenant au Mouvement olympique. 

Le Mouvement Olympique fait donc de la lutte contre la discrimination un de ses principaux chevaux de bataille. Diverses formes de discrimination sont présentes dans le monde sportif et parfois même, « elle détermine la base sur laquelle sont prises de nombreuses décisions à caractère sportif »8(*). En vertu du pouvoir dont ils disposent, certains groupes peuvent décider des traditions, des règles et des rituels importants, ainsi que de ceux qui doivent être marginalisés. Cette situation entraîne un certain nombre de questions. Peut-être sommes-nous tous égaux sur la ligne de départ, mais les moyens politiques, économiques et culturels dont disposent les individus et les obstacles qu'ils doivent franchir pour y parvenir sont fondamentalement inégaux. N'y a-t-il pas, depuis quelques années, un problème important avec le développement des groupes plus ou moins racistes dans le sillage du monde sportif ? Ces dernières années, se sont développées des ONG telles que « Never again » en Pologne, « My friend is a foreigner » en Allemagne ou encore « Show racism the red card » en Norvège. A ces associations de lutte contre la discrimination raciale en sport s'ajoutent les groupes de lutte contre toute discrimination faite aux femmes et aux enfants.

Le Mouvement Olympique, conscient de cette menace, a fait sienne la lutte contre la discrimination. Fort de tout ceci, nous nous trouvons en droit de nous poser la question qui suit, et qui constituera le point focal de notre recherche.

IV- QUESTION DE RECHERCHE

Quelles sont les actions conduites ou entreprises par le MO pour lutter efficacement contre toute forme de discrimination dans le monde du sport ?

V- HYPOTHESE DE RECHERCHE

Pour répondre à cette question, nous sommes parti d'une idée principale (hypothèse principale) à laquelle se sont greffées des idées secondaires (hypothèses secondaires).

V-1- Hypothèse principale

Les actions du Mouvement Olympique sont portées vers la promotion de l'égalité et la protection des couches pouvant être sujettes à discrimination.

V-2- Hypothèses secondaires

- La Charte olympique fait de la non discrimination un de ses principes fondamentaux.

- La pratique du sport est un Droit de l'Homme.

- Le Mouvement Olympique a plusieurs commissions spécialisées pour renforcer la lutte contre toute forme de discrimination.

VI- INTERET DE L'ETUDE

Nous ferons ressortir ici à la fois l'intérêt scientifique et l'intérêt pratique.

VI-1- Au plan scientifique

L'étude que nous avons menée est une contribution à la vision du Mouvement Olympique, comme structure de défense des droits de l'Homme.

Nous voulons montrer que les textes du Mouvement Olympique et les valeurs qu'il défend sont des normes propres dont la promotion, la diffusion et l'application protègent le sportif de toute discrimination.

VI-2- Au plan pratique

Sur un plan plus pratique, la contribution que nous apportons ici peut situer les uns et les autres sur le fait que le Mouvement olympique est aussi une structure de défense des droits de l'Homme.

Tout sportif peut saisir les commissions spécialisées du Mouvement Olympique pour toute forme de discrimination dont il a été victime.

VII- OBJECTIFS DE L'ETUDE

Les objectifs que nous poursuivons ici peuvent se situer à plusieurs niveaux :

- Faire ressortir ce que le Mouvement Olympique fait pour éradiquer la pratique discriminatoire en milieu sportif ;

- Intégrer le Mouvement Olympique dans le monde des droits de l'Homme ;

- Rappeler que la pratique du sport est un droit de l'Homme ;

- Montrer aussi, le cas échéant, les limites pouvant freiner l'action du Mouvement Olympique et, par la suite, faire des propositions pour améliorer cette situation.

VIII- DELIMITATION DU SUJET

Mener une étude sur l'action du Mouvement olympique dans la lutte contre la discrimination en sport est une entreprise bien difficile et longue. C'est pourquoi une recherche qui se veut précise doit être circonscrite et compréhensible. Ainsi, compte tenu du fait que la notion de discrimination renvoie à plusieurs formes d'atteintes, nous allons concentrer nos efforts sur la discrimination raciale et la discrimination envers les femmes.

IX- METHODOLOGIE GENERALE

Pour notre étude, l'utilisation d'une méthode de travail est importante car, sa finalité est d'aider à comprendre au sens large non seulement les résultats de la recherche, mais le processus de la recherche lui-même. De plus, la méthode éclaire les hypothèses et détermine les conclusions.

IX-1- Population cible

Nous avons fait une étude de type qualitative. Notre population cible a été constituée essentiellement par les membres du bureau exécutif du CNO ; avec qui nous avons eu des entretiens.

IX-2- Outils de collecte des données

L'entretien et la collecte documentaire nous ont aidé tout au long de notre recherche.

- La collecte documentaire, qui s'est effectuée au sein de la bibliothèque du CNOSC, de l'ACNOA et du CSSA, nous a permis de mieux situer notre étude en ayant des informations complémentaires et une diversification d'éclairage.

- L'entretien a donné à notre recherche une extension plus grande. Il nous a permis de vérifier jusqu'à quel point sont généralisables les informations et les hypothèses préalablement constituées.

Les entretiens associés aux extraits documentaires nous ont permis de vérifier nos hypothèses de recherches. Nous avons eu des entretiens uniquement avec les membres du bureau exécutif. Nous nous sommes rendus compte après nos différentes investigations que les hypothèses formulées au départ se sont vérifiées par la suite.

IX-3- Méthodes de traitement des données

Pour traiter nos informations, nous avons eu recours à la méthode analytique et à la méthode systémique.

La méthode analytique est une méthode qui permet de discerner les diverses parties d'un tout. Elle consiste à dégager, selon les normes scientifiques, le sens d'un texte.

La recherche systémique a pour but, comme le dit Madeleine GRAWITZ, de construire un modèle ou un cadre théorique adapté à l'analyse du système socioculturel.9(*)

Elle nous a permis, dans un premier temps, de dégager les relations entre la pratique sportive et les droits de l'Homme ; dans un second temps, elle nous a permis d'avoir une technique pour étudier la structure d'accueil en ce qui concerne ses buts, ses missions, son organisation et son fonctionnement.

X- PRESENTATION DU PLAN

Pour faire le tour de la question qui nous interpelle, nous dirons, dans un premier temps, que le Mouvement Olympique est une structure de défense des droits de l'Homme (première partie) ; dans un second temps, nous montrerons que sa présence est effective dans le champ de la lutte contre la discrimination en sport (deuxième partie).

Première Partie :

LE MOUVEMENT OLYMPIQUE, STRUCTURE DE PROTECTION DES DROITS DE L'HOMME

Le sujet que nous abordons ici va sûrement susciter beaucoup d'interrogations. En effet, l'on se demandera sûrement ce que vient faire le Mouvement Olympique dans la sphère des droits de l'Homme. Mais, si de telles interrogations peuvent être légitimes, voire pertinentes, il est aussi évident qu'elles sont, dans le fond, largement tributaires de la vision que l'on a du Mouvement Olympique. Fort de ce qui précède, nous allons, dans un premier temps faire une présentation du Mouvement olympique (chapitre I) et dans un second, nous ferons une présentation de notre structure d'accueil et du déroulement du stage (chapitre II).

Chapitre I :

PRÉSENTATION DU MOUVEMENT OLYMPIQUE

Nous verrons tour à tour son organisation (section I), ses symboles et ses buts (section II).

Section I : SON ORGANISATION

Avant d'aborder l'organisation du Mouvement olympique (paragraphe I), nous ferons d'abord un bref rappel de son historique (paragraphe II)

§ I : BREF RAPPEL HISTORIQUE DU MOUVEMENT OLYMPIQUE

Nous partirons ici des Jeux olympiques de l'Antiquité (A) aux jeux olympiques de l'ère moderne impulsée par le Baron de Pierre De COUBERTIN (B).

A- Les Jeux antiques

Pendant les Jeux de l'Antiquité, les délégations officielles venaient de tous les coins du monde grec pour prouver leur influence et leur prestige. Le site antique des jeux à Olympie se trouvait dans un sanctuaire religieux. Pour les historiens, le sanctuaire le plus ancien était probablement un autel dédié à Rhéa, la Déesse Mère. Pour les jeunes garçons de la première course aux flambeaux, la compétition consistait à arriver avant les autres pour allumer la flamme sacrée.10(*)

D'autres épreuves se greffèrent ensuite à cette fête religieuse qui était organisée tous les quatre ans. Les Jeux antiques duraient 5 jours. En l'an 600 avant Jésus Christ, les Jeux comprenaient des courses de chevaux, des sports de combat (boxe, lutte et pancrace), des courses à pied et le pentathlon (saut en longueur, lancer du javelot et du disque, course à pied et lutte).

L'ancien stade d'Olympie, qui pouvait accueillir plus de 40 000 personnes, attirait des spectateurs et des participants de toutes les villes et de toutes les colonies grecques du bassin méditerranéen. Les femmes, à l'exception de la prêtresse de Déméter, ne pouvaient ni participer, ni assister aux Jeux, car certains généraux grecs pensaient qu'elles pouvaient jeter des sorts aux athlètes.

Les vainqueurs des Jeux olympiques recevaient une couronne de branches d'olivier et étaient reçus comme des héros dans leur ville natale.

C'est sous le règne d'Alexandre Le Grand et au cours de l'empire romain que le côté sensationnel, le mercantilisme et l'exigence par les athlètes de récompenses de plus en plus importantes, érodèrent le système de valeurs et la signification religieuse des premiers Jeux.

En 393, les Jeux furent interdits sur ordre de Théodose 1er. En 426, Théodose II fit détruire les bâtiments du stade d'Olympie. Les ruines, qui avaient aussi été secouées par des tremblements de terre, ne furent remises à jour qu'au XIXe siècle. Les Jeux antiques ont donné naissance aux Jeux olympiques modernes, sous l'impulsion d'un homme : le Baron Pierre De COUBERTIN.

B- Le Baron Pierre De COUBERTIN

Pierre De COUBERTIN naquit à Paris en 1863 d'une famille noble et riche. L'idée de créer une grande rencontre sportive internationale vint de plusieurs horizons :

- La léthargie et le manque de condition physique de ses contemporains l'ennuyaient profondément.

- Il fut impressionné par les programmes d'athlétisme des écoles pour garçons en Angleterre.

- La passion qu'il avait pour la philosophie et le mode de vie de l'Antiquité grecque.

Il se mit à réfléchir et, en 1894 à un congrès sur « le principe de l'amateurisme », il proposa que l'on mette à l'ordre du jour « la possibilité de rétablir les Jeux olympiques ». Cette idée fascina les participants (79 délégués venus de 15 pays) et les Jeux olympiques modernes eurent lieu à Athènes en 1896.

Il créa la Charte olympique, le serment olympique et le symbole olympique. Il assura la direction du CIO jusqu'en 1925. Il mourut en 1937 à Genève. Son coeur est inhumé à Olympie où un petit monument a été érigé pour commémorer son engagement à l'esprit et à l'idéal olympiques.

La dynamique qu'il imprégna à l'olympisme donne au Mouvement olympique une constitution particulière.

§ II : LA CONSTITUTION DU MOUVEMENT OLYMPIQUE

Le Mouvement olympique est constitué du Comité International Olympique qui est son organe suprême (A) et de plusieurs autres structures qui désirent promouvoir les Jeux et l'idéal olympiques (B).

A- Le Comité International Olympique

Le Comité International Olympique est crée par le congrès de Paris le 2 juin 1894. C'est l'autorité suprême du Mouvement olympique. Il détient les droits concernant le symbole, le drapeau, la devise, l'hymne et les Jeux olympiques. Son siège est à Lausanne en Suisse. Nous nous intéresserons particulièrement à ses misions (1), ses sessions (2) et son administration (3).

1- Les missions du CIO

On les retrouve dans le paragraphe II du Chapitre 1 de la Charte Olympique.

Le CIO participe aux actions en faveur de la paix, agit en faveur de la protection des droits des membres du Mouvement olympique.

Il agit contre toute forme de discrimination. Il veille, par tous les moyens appropriés, à la promotion de la femme dans le sport à tous les niveaux, dans toutes les structures, notamment au niveau exécutif des organisations sportives nationales et internationales en vue de l'application stricte du principe de l'égalité des sexes.

Il soutient et encourage la promotion de l'éthique sportive.

Il consacre ses efforts à veiller à ce que l'esprit de Fair-play règne dans les sports et à ce que la violence soit bannie.

Il dirige la lutte contre le dopage dans le sport et participe à la lutte internationale contre la drogue.

2- Ses sessions

La session est l'assemblée générale. Elle se réunit au moins une fois par an. Une session extraordinaire peut être convoquée à l'initiative du Président ou à la demande écrite d'au moins 1/3 de membres.

Elle adopte, modifie et interprète la « Charte olympique ». Ses décisions sont définitives. Sur propositions de la Commission Exécutive du Comité International Olympique, elle élit les membres du CIO. Elle peut déléguer des pouvoirs à la Commission Exécutive qui s'occupe de l'administration.

3- Son administration

L'administration du CIO est placée sous la responsabilité d'un Directeur Général qui, sous l'autorité d'un Président, en assure la direction avec l'assistance du Secrétaire Général et des Directeurs.

Ses missions sont, entre autres, la proposition, l'exécution et le suivi de tous les travaux de toutes les commissions. Elle est en liaison permanente avec les Fédérations Internationales, les Comités Nationaux Olympiques (CNO), les Comités d'Organisation des Jeux Olympiques (COJO), qui sont toutes des structures du Mouvement olympique.

B- Les autres composantes du Mouvement olympique

En dehors du Comité International Olympique, le Mouvement olympique comprend les Fédérations Internationales, les Comités Nationaux Olympiques (CNO), Les Associations des Comités Nationaux Olympiques (ACNO), les Fédérations Nationales (FN), les clubs et les athlètes.

Nous nous intéresserons ici aux Fédérations Internationales (1) et aux Comités Nationaux Olympique (2).

1- Les Fédérations Internationales

Ce sont des organisations internationales non gouvernementales qui administrent un ou plusieurs sports sur le plan mondial. Elles regroupent des organisations nationales administrant les mêmes sports et qui sont reconnues par le CIO.

Tout en conservant son indépendance et son autonomie dans l'administration de son sport, chaque Fédération Internationale sportive doit, pour être reconnue, avoir des statuts, des pratiques et des activités conformes à la « Charte olympique ».

Les Fédérations Internationales assurent la responsabilité du contrôle et de la direction technique de leur sport aux Jeux olympiques. Elles fournissent une assistance technique pour la mise en oeuvre pratique des programmes de la solidarité olympique. Elles sont composées par une association de plusieurs Fédérations Nationales. Ces Fédérations doivent être affiliées à un Comité National Olympique pour être reconnues par le CIO.

2- Les Comités Nationaux Olympiques (CNO)

Ils propagent les principes fondamentaux de l'olympisme. Nous verrons plus tard un cas précis avec le Comité National Olympique et Sportif (CNOSC) qui nous a accueilli pendant notre stage.

Il faut retenir que toutes les structures sus citées doivent fonctionner en respectant les principes, les symboles et les buts du Mouvement olympique.

Section II : LES SYMBOLES ET LES OBJECTIFS DU MOUVEMENT OLYMPIQUE

Nous verrons tour à tour les symboles (paragraphe 1) et les objectifs du Mouvement olympique (paragraphe II).

§ I : SYMBOLES DU MOUVEMENT OLYMPIQUE

L'étude des symboles (B) passe, au préalable, par l'étude des principes qui régissent dans le monde l'olympisme (A).

A- Les principes de l'olympisme

L'olympisme est le culte de la volonté intensive développée par la pratique des sports virils s'appuyant sur l'hygiène et le civisme.

A cet égard, De COUBERTIN va affirmer :

 L'important dans la vie, ce n'est point le triomphe, mais le combat ; l'essentiel n'est pas d'avoir vaincu, mais de s'être battu11(*).

L'olympisme, comme une idéologie, appelle à une intégration des principes humanistes. « Il est au-dessus de tout type d'absolutisme dogmatique à l'encontre des autres croyances et conditions sociales »12(*).

Le Mouvement olympique cherche à créer un monde où règne la joie de l'effort et le respect mutuel. Son indépendance a été affirmé par De COUBERTIN lui-même lorsqu'il dit de l'olympisme qu'

 il n'est point un système, c'est un état d'esprit. Les formules les plus diverses peuvent s'en pénétrer et il n'appartient ni à une race ni à une époque de s'en attribuer le monopole exclusif13(*).

L'égalité, pour Pierre De COUBERTIN, signifie que les personnes et les disciplines participants aux Jeux doivent avoir le même rang. Il affirme, à cet effet, que :

rien n'autorise qui que ce soit à opérer une distinction discriminatoire entre les concours qui composent l'olympiade. Ils sont tous sur le même rang et l'on ne voit pas pour quel motif la gymnastique, les sports nautiques et l'escrime devraient baisser le pavillon devant la course à pied et être considéré comme des exercices d'un ordre inférieur.

Le Mouvement olympique prône la solidarité. Les nations nanties doivent venir en aide aux moins nanties. A cet effet a été créé au sein du CIO un fonds de solidarité olympique. Il soutient les CNO reconnus par le CIO, en particulier ceux qui en ont le plus besoin. Cette aide prend la forme de programme élaboré en commun par le CIO et le CNO, avec l'assistance technique, si nécessaire, des Fédérations Internationales. Administrée par la Commission pour la Solidarité Olympique, elle contribue à la promotion des principes fondamentaux du Mouvement, au développement de certaines techniques sportives des athlètes et des entraîneurs, à l'amélioration du niveau technique de ces derniers grâces à des bourses.

La pratique sportive est un droit de l'Homme et toute personne a le droit de pratiquer le sport de son choix.

A la suite de ces principes, le Mouvement a défini ses symboles et ses buts.

B- Le symbole et les emblèmes

Le symbole du Mouvement olympique est représenté par cinq anneaux. Les cinq anneaux font ressortir l'union des cinq continents et la rencontre, à l'occasion des Jeux olympiques, d'athlètes venus du monde entier pour mesurer leurs talents sportifs selon l'idéal défini par l'idéal olympique.

Les couleurs bleu, noir, jaune, vert et rouge sur fond blanc ne représente pas les continents mais on en retrouve au moins une sur le drapeau de chaque pays du monde.

A côté de ce symbole, plusieurs emblèmes existent à savoir :

- La devise : « Citius, Altius, Fortius » (plus vite, plus haut, plus fort). Elle fut énoncée par le Père Henri DIDON, ami de P. DE COUBERTIN.

- Le drapeau : long de 3 x 2 mètres, il apparut officiellement en 1914 et fut hissé pour la première fois aux Jeux d'Anvers en 1920.

- L'hymne olympique : il a été approuvé par le CIO à sa 55e session en 1958 et la partition est déposée au siège du CIO.

- La charte olympique : elle est la codification des principes fondamentaux, des règles et des textes adoptés par le CIO.

- Le flamme olympique qui est rallumée à Olympie en Grèce et transférée jusqu'au site des Jeux à l'aide du flambeau olympique.

- Les médailles olympiques symbolisent l'excellence des athlètes.

Le symbole et les emblèmes sont la propriété du Mouvement olympique dont les objectifs méritent d'être précisés.

§ II : LES OBJECTIFS DU MOUVEMENT OLYMPIQUE

Ils sont regroupés dans les principes fondamentaux de la Charte Olympique.

Principe fondamental 3 de la Charte Olympique : le Mouvement olympique s'est donné une mission éducative et morale qui dépasse de beaucoup les épreuves quadriennales des Jeux olympiques.

Principe fondamental 4 de la Charte Olympique : il contribue à bâtir un monde pacifique et meilleur en éduquant la jeunesse par le moyen du sport pratiqué sans discrimination d'aucune sorte et dans l'esprit olympique qui exige la compréhension mutuelle, l'esprit d'amitié, la solidarité et le Fair-play.)

Principe fondamental 2 de la Charte olympique :le Mouvement olympique doit mettre partout le sport au service du développement harmonieux de l'homme, en vue d'encourager l'établissement d'une société pacifique, soucieux de préserver la dignité humaine.

Principe fondamental 5 de la Charte olympique : Il veille à la santé des athlètes et encourage la promotion de l'éthique sportive, toute forme de discrimination à l'égard d'un pays ou d'une personne fondée sur des considérations de race, de religion, de politique, de sexe ou autres est incompatible avec l'appartenance au Mouvement Olympique

Le Mouvement olympique obéit donc à une politique précise et bien définie. Mais que serait le Mouvement si on lui amputait ses éléments de coopération tels les Comités Nationaux Olympiques (CNO) par exemple ?

Chapitre II :

PRÉSENTATION DE LA STRUCTURE D'ACCUEIL
ET DÉROULEMENT DU STAGE

Les Comités Nationaux Olympiques (CNO) sont alliés au Mouvement olympique et sont régis selon des principes constitutionnels formulés par le CIO. Le Comité National Olympique et Sportif Camerounais (CNOSC) qui nous a accueilli pendant notre stage ne fait pas exception à ce principe. Après avoir fait une présentation du CNOSC (section I), nous présenterons le déroulement de notre stage (section II).

Section I : LE COMITÉ NATIONAL OLYMPIQUE ET SPORTIF CAMEROUNAIS (CNOSC)

Nous porterons notre attention ici sur sa situation géographique et historique (paragraphe I) puis nous verrons comment il fonctionne (paragraphe II).

§ I : SITUATION GÉOGRAPHIQUE ET HISTORIQUE DU CNOSC

L'étude de la situation géographique de notre structure d'accueil (A) va précéder son historique (B).

A- Situation géographique du CNOSC

Le CNOSC est situé à Yaoundé, dans le quartier Nkoleton. Il a pour principal voisin le bâtiment abritant les services de l'Organisation International du Travail (OIT), avec qui il partage la même enceinte. D'accès facile, on y arrive en passant soit par le marché de Nkoleton, soit en longeant la barrière du Lycée de Nkoleton.

Le CNOSC comme le CIO a aussi une histoire.

B- Historique du CNOSC

L'histoire du CNOSC commence avant l'indépendance du Cameroun. Bien que non reconnu, le Cameroun sollicite et participe aux Jeux olympiques de Rome de 1960. Mais le 8 septembre 1959, le CIO s'oppose à la participation des athlètes camerounais aux 17e Jeux olympiques en application de l'article 24 des statuts du CIO qui stipule que seul les CNO reconnus par lui ont compétence pour participer aux JO14(*).

En 1962, le CIO envoie, sous la demande du Haut Commissaire de la Jeunesse aux Sports et à l'Éducation Populaire, les modalités de création du CNO. C'est ainsi que, le 25 mai 1963, est créé au Cameroun le Comité Olympique Camerounais (COC) dirigé par Ernest WAMKO.

En 1972, le COC a son deuxième président en la personne de Réné ESSOMBA.

En juillet 1972, le COC devient CNOC (Comité National Olympique Camerounais).

Le 23 juin 2000, sous l'impulsion de son nouveau Président le Colonel KALKABAR MALBOUM, le CNOC devient CNOSC.

Ce dernier changement de dénomination a été fait pour répondre aux missions assignées par la Loi n°96/09 du 5 août 1996 fixant la Charte des APS au Cameroun. Ses statuts, élaborés conformément aux prescriptions du CIO, précise son organisation et son fonctionnement.

§ II : ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT DU CNOSC

On verra son organisation (A) et son fonctionnement (B)

A- L'organisation du CNOSC

Nous nous intéresserons d'abord à son cadre juridique (1), puis nous verrons sa mission et ses buts (2).

1- Le cadre juridique du CNOSC

Le CNOSC est une association apolitique, à but non lucratif et dotée de la personnalité juridique. Il a une durée illimitée et son siège est fixé à Yaoundé.

Le CNOSC est, bien évidemment, régi par la Charte Olympique et par les lois et règlements en vigueur au Cameroun. Il fonctionne en respectant ses principaux textes constitutifs qui datent du 23 juin 2000. Ces textes sont : le statut et le règlement intérieur.

Le statut fait ressortir l'ossature de la structure, tandis que le règlement intérieur fait état de son organisation, notamment ses buts et sa mission.

2- La mission et les buts du CNOSC

Sa mission est de développer et protéger le Mouvement olympique conformément à la Charte olympique.

Pour remplir cette mission, il coopère avec les organismes gouvernementaux ou non gouvernementaux. Il ne peut cependant s'associer à une activité quelconque qui va en contradiction avec la Charte olympique.

Il fait sien les principes fondamentaux de l'olympisme. A cet effet :

- il regroupe tous les organes de caractère national régissant les activités physiques ou sportives régulièrement déclarés et régis par la Charte des APS ;

- il fait directement ou indirectement tout ce qui sera nécessaire au développement de la pratique sportive ;

- il agit contre toute forme de discrimination raciale, religieuse, politique, de sexe ou autre et de violence dans le sport ;

- il lutte contre l'usage des substances et des procédés interdits par le CIO et les Fédérations Internationales ;

- il contribue à la diffusion de l'olympisme dans le pays ;

- il représente le mouvement sportif camerounais pour toutes questions d'intérêt général auprès des pouvoirs publics et organismes officiels tant au Cameroun qu'à l'étranger ;

- il aide à la préparation des cadres sportifs.

L'organisation du CNOSC sus évoquée influence son fonctionnement.

B- Le fonctionnement du CNOSC

L'administration du CNOSC (1) que nous allons aborder ici de même que ses ressources (2) sont précisées par le règlement intérieur.

1- Son administration

Le CNOSC est administré par plusieurs catégories de membre (a) que l'on retrouve dans les organes qui le constituent (b).

a- Les membres du CNOSC

Le CNOSC est constitué :

- des membres du CIO de nationalité camerounaise ;

- de toutes les fédérations affiliées aux Fédérations Internationales reconnues par le CIO ;

- des organisations à vocation sportive reconnues par le CNOSC ;

- des fédérations scolaires et universitaires ;

- des fédérations multisports reconnues par la législation en vigueur ;

- des membres associés ;

- des personnalités de nationalité camerounaise des Fédérations Internationales.

b- Les organes du CNOSC (voir annexe)

Le CNOSC est constitué par une Assemblée générale, un Conseil d'administration, des Comités régionaux olympiques et sportifs, des Commissions permanentes, de la Chambre de conciliation et d'arbitrage.

- L'Assemblée générale

C'est l'organe suprême du CNOSC. Elle définit l'orientation politique du CNOSC. Elle délibère et adopte toutes les résolutions conformément à l'esprit et aux buts du CNOSC et de la Charte olympique. A ce niveau, nous avons :

· L'assemblée générale ordinaire qui se réunit une fois par an au cours du premier trimestre de l'année civile pour entendre le rapport d'activité présenté par le Conseil d'administration.

· L'assemblée générale extraordinaire qui peut être convoquée par le Président sur son initiative personnelle, à la demande écrite des 2/3 des membres de l'Assemblée et à la demande des 2/3 des membres du Conseil.

· L'assemblée générale quadriennale se réunit tous les 4 ans en session ordinaire dans le trimestre qui suit la clôture des JO. Au cours de cette assemblée, sont élus le Président, le Secrétaire général et les membres du Conseil d'administration.

- Le Conseil d'administration

C'est l'organe de direction du CNOSC. Il est élu au scrutin de liste pour une durée de 4 ans renouvelable. Il est composé de 30 membres dont un représentant par fédération sportive régissant les sports inscrits aux JO.

Il met en oeuvre les décisions prises par l'Assemblée générale.

- Le Bureau Exécutif

C'est l'organe de gestion avec un Président, un Trésorier général, un Secrétaire général, un Trésorier général adjoint et un Secrétaire général adjoint.

Il met en application les décisions du Conseil d'administration et gère les affaires courantes par délégation du Conseil d'administration.

- Les Comités régionaux olympiques et sportifs

Ce sont des instances locales qui permettent de couvrir une ou plusieurs circonscriptions administratives.

- Les Commissions permanents et ad hoc

Elles sont constituées par le Président chaque fois que cela s'avère nécessaire. Il fixe les missions et en désigne les membres.

Le CNOSC, bien qu'étant à but non lucratif, a besoin de ressources pour fonctionner.

2- Les ressources du CNOSC

Le CNOSC fonctionne essentiellement avec :

- les subventions du CIO ;

- les cotisations et souscriptions de ses membres ;

- le produit de l'ensemble des droits relatifs à la commercialisation pour un usage déterminé et sous contrôle de l'emblème du CIO ;

- des droits réservés à l'occasion de la retransmission des manifestations sportives de toutes natures par les sociétés de radiodiffusion et de télévision ;

- des revenus de biens mobiliers et immobiliers ;

- du produit de toute opération promotionnelle liée à l'organisation des Jeux olympiques, internationaux, continentaux ou nationaux ;

- du produit de toute autre opération de marketing et de sponsoring.

Le Président du CNOSC est l'ordonnateur du budget. A cet effet, il assure sous son autorité, le recouvrement des ressources et l'ordonnancement des dépenses qu'il engage dans les limites du budget.

Après cette présentation de notre structure d'accueil, nous allons passer au déroulement de notre stage.

Section II : DÉROULEMENT DU STAGE

Dans le souci de faire une présentation globale du déroulement de notre stage, nous parlerons dans un premier temps de la prise de contact (paragraphe I) et, dans un second temps, de la tâche qui était la nôtre dans la structure d'accueil (paragraphe II).

§ I : LA PRISE DE CONTACT

Nous évoquerons ici la rencontre avec les dirigeants du CNOSC (A) et la visite du lieu de stage (B).

A- La rencontre avec les autorités du CNOSC

Dès notre arrivée au CNOSC, nous avons rencontré le Directeur Technique. Ce dernier nous a immédiatement conduit chez le Secrétaire Général.

Nous avons chaleureusement été accueilli par M. HONGA SIEGFRIED, S.G. du CNOSC. Il n'a pas hésité à manifester son intérêt pour la recherche que nous effectuions. Tout au long de cette entrevue, il nous a signalé que les chercheurs sur l'olympisme auront toujours le soutien du Mouvement olympique. Il nous a fait comprendre que M. KALKABAR MALBOUM, Président du CNOSC absent pour des raisons de service sera rentré de son voyage en Finlande le 20 août 2005.

A la fin de l'entrevue, il nous a confié à M. MAMAT BOUKAR, Directeur Exécutif, afin que ce dernier nous fasse une présentation des lieux et coordonne notre action pendant la durée de notre stage.

B- Entrevue avec le Directeur Exécutif et visite des lieux

Nous parlerons tour à tour de notre entretien avec le Directeur Exécutif (1) et de la visite des lieux du stage (2).

1- L'entrevue avec le Directeur Exécutif

La première question qu'il nous a posée était celle de savoir ce qu'étaient nos attentes par rapport à leur structure. Après notre réponse, il nous a fait comprendre que le CNOSC nous offrait un stage pour notre étude et nos recherches. De plus, il a précisé que conformément aux sollicitations de notre université, le stage aura une durée d'un mois, et ira du 1er au 31 août 2005. M. MAMAT BOUKAR nous a rappelé que compte tenu de notre statut de chercheurs, nous ne serons pas obligé de respecter à la lettre les heures de travail. Au CNOSC, les heures de travail vont de 8h à 13h et de 13h30 à 16h. Une pause de 30 minutes est prévue entre 13h et 13h30. Après cette entrevue, nous sommes passé à la visite des lieux.

2- La visite des lieux

Sitôt l'entrevue terminée, M. MAMAT BOUKAR a pris soin de nous faire faire le tour de l'établissement. Nous avons visité les bureaux du Secrétaire Général, du Trésorier, le Secrétariat, la grande salle de conférence et la bibliothèque. Au cours de la journée, nous avons eu le plaisir de faire la connaissance d'une bonne partie du personnel en service au Comité National Olympique et Sportif Camerounais. Dès la fin de la visite, nous avons pris congé afin de revenir le lendemain pour un début effectif de notre stage.

§ II : Notre action dans la structure d'accueil

Au cours de notre stage, nous n'avons pas eu une tâche précise à faire. Nous avons essentiellement passé notre temps à la bibliothèque. Nous avons été très heureux de nous rendre compte du fait que cette dernière contient plusieurs documents qui ont des ramifications avec notre sujet d'étude. Lors de notre recherche documentaire, notre tâche a été facilitée par Mlle Célia MBANG, stagiaire et étudiante en 3e année Documentation à l'ESSTIC de Yaoundé.

Nous avons ensuite eu le plaisir d'assister à deux séances de travail de la commission « femmes et sport ». Les femmes de ladite commission, après avoir apprécié notre recherche, nous ont parlé de leurs problèmes dans le sport au Cameroun. Elles ont demandé que de notre travail naissent plusieurs propositions pratiques afin que le sport féminin au Cameroun suscite le même engouement que le sport masculin.

Nous avons eu une série d'entretiens avec les dirigeants du CNOSC. Ces derniers nous ont aidé dans la compréhension de notre sujet et surtout dans la réponse à apporter à notre question de recherche. Nous avons apprécié l'apport de Me ABOLO BIWOLE, Directeur Technique, pour toutes les connaissances qu'il a du Mouvement olympique et qu'il a mises à notre disposition. En allant dans le même sens, nous avons apprécié l'apport de M. MAMAT BOUKAR Alipha, Directeur Exécutif, qui a fortement contribué à l'évolution de notre recherche. Inquiet de ne pouvoir rencontré le Président du CNOSC toujours à Helsinki en Finlande, nous avons été très heureux que le Colonel KALKABAR MALBOUM rentre de son voyage quelques jours avant la fin de notre stage. Dès que nous lui avons été présenté, il a nous encouragé, mais a, par la suite, exprimé sa désolation puisqu'il devait de nouveau partir pour l'étranger.

Notre stage s'est achevé le 31 août 2005. Bien que réduit dans le temps, il nous a permis d'approfondir nos connaissances dans un premier temps ; dans un second temps, il nous a permis de comprendre que le Mouvement olympique, structure de défense des droits de l'Homme, a déjà entrepris plusieurs actions concrètes pour lutter contre la discrimination dans le monde du sport.

Deuxième Partie :

LA MARQUE CONCRETE DU MOUVEMENT OLYMPIQUE DANS LA LUTTE CONTRE LA DISCRIMINATION

Le but du Mouvement olympique est de bâtir un monde pacifique et meilleur en éduquant la jeunesse par le moyen du sport pratiqué sans discrimination d'aucune sorte. Toutes ses précisions sur la lutte pour la préservation des droits de l'Homme figure dans sa structure. Dans les lignes qui vont suivre, nous ferons ressortir les stratégies mises sur pied par le Mouvement olympique pour contrecarrer la discrimination (chapitre III). Conscient du fait que la lutte pour le respect des droits de l'Homme est un combat de tous les jours, nous essayerons d'apporter notre contribution afin d'améliorer l'action du Mouvement olympique (chapitre IV).

Chapitre III :

STRATEGIES DU MOUVEMENT OLYMPIQUE POUR LUTTER CONTRE LA DISCRIMINATION

Toutes les composantes du Mouvement olympique participent à la lutte contre la discrimination en sport. Nous aborderons ici le cas du CIO (section I) et le cas des autres composantes du Mouvement olympique (section II).

Section I : L'ACTION DU COMITÉ INTERNATIONAL OLYMPIQUE

En tant qu'autorité suprême du Mouvement olympique dont le premier objectif est de promouvoir l'olympisme et de développer le sport à travers le monde, le CIO a posé plusieurs actions en faveur de la lutte contre toute forme de discrimination. Nous montrerons d'abord ce qu'il a fait sur le plan de la pratique sportive (paragraphe I) et ensuite sur le plan administratif (paragraphe II).

§ I : SUR LE PLAN DE LA PRATIQUE SPORTIVE

Tout au long de son histoire, le CIO s'est toujours battu pour organiser des JO de plus en plus justes pour la femme (A) tout en luttant aussi contre la discrimination raciale (B).

A- L'organisation des JO de plus en plus justes pour la femme

Afin de faciliter la compréhension de notre argumentation, il serait judicieux de faire d'abord un bref historique de l'évolution de la femme dans le milieu olympique (1) avant de présenter la situation actuelle (2).

1- Historique des athlètes féminins dans les Jeux olympiques

Dans la Grèce antique, les femmes étaient considérées comme porteuses de malheur. Elles ne participaient pas aux JO. En 1896, deux femmes revendiquent leur droit de mettre les pas dans ceux de PHEIDIPPIDE, le mythique messager du marathon. En février 1896, MELPOMENE défie les hommes en faisant, elle aussi, son marathon. Elle sera suivie deux mois plus tard par une autre, STAMTHIA ROVITMI.

L'ascension des femmes dans le Mouvement olympique n'a pas été facile, et Pierre De COUBERTIN s'y est toujours opposé. Il déclare à cet effet que :

Je n'approuve pas personnellement la participation des femmes au concours publics, ce qui ne signifie pas qu'elles doivent s'abstenir de pratiquer un grand nombre de sports, mais sans se donner en spectacle. Aux Jeux olympiques, leur rôle devrait être surtout comme aux anciens tournois, de couronner les vainqueurs15(*).

Durant toute sa vie, il resta l'opposant inconditionnel de la participation des femmes aux programmes des Jeux. De COUBERTIN était, à l'évidence, si enthousiasmé par les rites des Jeux antiques qui interdisaient l'accès au stade pour les femmes même comme spectatrices, qu'il dût les vivre jusqu'au bout.

Cette situation exaspéra les femmes et, en 1912, sous l'impulsion d'une femme, Alice MILLIAT, une association dénommée « Femina sport » vit le jour. Alice MILLIAT, soutenue par son organisation, organisa, en 1921 à Monaco, l'olympiade féminine à laquelle participèrent cinq nations. La même année, elle provoqua la création de la Fédération Sportive Féminine Internationale (FSFI). Cette organisation avait pour objectif principal vaincre la réticence du Baron Pierre De COUBERTIN sur la participation des femmes aux JO.

Face à cette pression de plus en plus grandissante, le CIO accepte la participation des femmes à quelques disciplines aux JO en 1908 à Londres. Ce n'est qu'en 1928 que, officiellement, les femmes entrent dans les Jeux avec cinq disciplines : le 400 m, le 800 m, le saut en hauteur, le lancer du disque et le 4x100 m. Malgré cela, De COUBERTIN resta cantonné sur sa position et fera la déclaration suivante sur l'admission des femmes : « Quant à la participation des femmes aux Jeux, je demeure hostile. C'est contre mon gré qu'elles ont été admises à un nombre grandissant d'épreuves »16(*).

De COUBERTIN disait du sport au féminin qu'il était inintéressant, inesthétique et inconvenant. L'on est en droit de se demander ce qu'il penserait s'il savait que 90145 personnes ont payé pour voir l'équipe américaine de football remporter la coupe du monde en 199917(*).

Malgré cette intégration, plusieurs problèmes se faisaient encore sentir. Les tribunaux ont même eu à rendre des décisions sur la question. C'est ainsi qu'en 1984, dans l'affaire MARTIN c/ CIO, deux organisations de coureurs féminins et 82 femmes de 27 pays assignaient le CIO (et une demi-douzaine d'autres défendeurs dont le CNO des USA, le COJO de Los Angeles) devant une Cour fédérale à Los Angeles, l'accusant de discrimination contre les femmes à cause de l'absence des courses de 5 000 et 10 000 m comme chez les hommes. Elles soutenaient que cette omission constituait une violation des lois californiennes et fédérales ainsi que des dispositions de la constitution américaine et du droit international, et demandaient à la cour d'ordonner que le CIO et ses membres organisent ces courses. Leur cause fut entendue par l'American Civil Liberties Union. Le Tribunal de Première Instance jugea que les demandeurs n'avaient pas établi la preuve d'une quelconque discrimination délibérée. La Cour d'Appel Fédérale pour le Neuvième Circuit, juridiction hautement respectée, confirma cette décision et refusa de modifier la décision du premier Tribunal selon laquelle le CIO s'était conformé à la Charte Olympique et n'avait pas violé le droit américain. (Ar. Martin c/ CIO, Message Olympique, 11 sept. 1989)

Heureusement, aujourd'hui, les choses ont bien changé.

2- Situation actuelle sur la question

Le CIO, sous l'impulsion d'un de ses anciens Présidents à savoir Juan Antonio SAMARANCH, s'est efforcé à promouvoir la participation des femmes aux JO et dans la pratique sportive. Le programme féminin aux JO a été élargi en coopération avec les Fédérations Internationales. Le CIO a exigé de tous les sports qui souhaitent être inclus au programme olympique qu'ils prévoient obligatoirement des épreuves féminines.

On note une prise de conscience sur la contribution de la pratique sportive au bien être de la femme. Durant ces dernières années, on a assisté à la création des clubs, organisations et structures sportives féminines. Au niveau des JO, nous remarquons une évolution constante car de plus en plus, les femmes sont admises à des disciplines autrefois réservées uniquement aux hommes. C'est le cas du judo en 1992, du football en 1996, du soft-ball en 1996. A Atlanta en 1996, les femmes ont pu concourir dans 40% de l'ensemble des épreuves de la XXVIe olympiade, jeux du centenaire. Elles représentaient alors environ 34% du total des athlètes participant aux jeux. Aux jeux de la XXVIIe olympiade à Sydney, les femmes ont été admises à 4 nouveaux sports, soit 24 nouvelles épreuves. Elles ont pris part à 25 sports et à 132 épreuves, soit environ 44% de l'ensemble des épreuves. En 2000 à Athènes, la lutte féminine a été introduite aux jeux olympiques. La boxe est le seul sport où les femmes ne sont pas encore admises18(*).

B- Une lutte acharnée contre la discrimination raciale

L'une des plus grandes actions du CIO contre la discrimination raciale a été remarquée dans la lutte contre la politique d'apartheid en Afrique du Sud. L'apartheid était une politique de séparation légalisée de races, qui s'est traduit par la domination des noirs majoritaires par les blancs minoritaires.

Les premières actions du CIO contre l'apartheid apparaissent en 195519(*). En 1960, le CIO condamne le gouvernement sud-africain pour avoir refusé que l'équipe néo-zélandaise de rugby qui jouait en Afrique du Sud évolue avec ses joueurs Maoris (non blancs). Les sportifs sud-africains se voient alors totalement interdire de participer aux rassemblements sportifs organisés ou reconnus par le CIO. Le 21 juin 1988, lors des états généraux de Lausanne contre l'apartheid, la « Commission Olympique et Apartheid » est créée. Cette Commission, avec en son sein M. KEBA MBAYE, tint plusieurs réunions avec les autorités sud-africaines pour un éventuel retour de leur pays sur la scène olympique. Mais plusieurs membres de la Commission étaient inflexibles. M. GANGA, alors Président de l'ACNOA, déclara :

Le sport ne peut être un havre d'harmonie, de paix et d'amitié dans un océan de discrimination raciale (...) Nous ne cèderons pas (à l'insertion de l'Afrique du Sud) tant que les dirigeants sud-africains n'auront pas accepté le fait qu'en sport, les êtres sont égaux quelle que soit la couleur de leur peau.20(*)

Il faut attendre le début des années 1990 pour que l'Afrique du Sud, après avoir modifié ses lois et ses pratiques se voit autorisée à retourner sur les stades. En 1992, elle est de nouveau admise dans le Mouvement olympique. Le Mouvement olympique est parmi les premières organisations sociales à mettre en pratique le principe de l'égalité des chances. NELSON MANDELA va déclarer, à cet effet dans un témoignage :

Pendant toutes les années que j'étais en détention, je suivais de près toutes les campagnes menées à travers le monde contre l'ignoble politique d'apartheid (...). Le plus entreprenant de ces mouvements, et qui a contribué pour une part essentielle à l'abolition de l'apartheid, est sans doute le Mouvement olympique21(*).

L'action du CIO s'étend aussi sur le plan administratif.

§ II : Action sur le plan administratif

L'action du CIO s'est opérée ici à plusieurs niveaux : une alliance avec plusieurs organisations internationales de défense des droits de l'Homme (A), une modification du contenu de la Charte olympique (B), une sensibilisation et une promotion à une participation accrue des femmes dans le monde olympique (C).

A- Une alliance avec plusieurs organisations de protection des droits de l'Homme

La lutte contre toute forme de discrimination s'est réalisée dans un contexte social, culturel et politique pas toujours favorable. Des textes de référence tels que la convention sur l'élimination de toute forme de discrimination envers les femmes, la Déclaration de Pékin et sa plateforme d'action, la Charte européenne du sport, la Déclaration de Brighton ont particulièrement contribué à une prise de conscience en la matière et en l'adoption des mesures à travers le monde.

Le CIO a noué des accords avec certaines organisations internationales. En 1965, l'ONU approuve avec le CIO la Déclaration concernant la promotion parmi les jeunes des idéaux de paix. De plus, 1985 a été proclamée par l'ONU année internationale de la jeunesse. En 1998, le forum jeunesse de Nagano (Japon) qui précédait le XXIIIe JO s'adresse dans sa déclaration à la communauté mondiale par le truchement des CNO et de l'ONU et vise à créer une société plus juste sans distinction de nationalité, de culture, de langue, de sexe ou de croyance religieuse.

En 1994, l'Assemblée Générale proclame l'année internationale du sport et de l'idéal olympique. En outre, l'ONU adopte avec le CIO une résolution visant à bâtir un monde pacifique et meilleur au moyen du sport. Il faut noter que c'est sur le Président JUAN ANTONIO SAMARANCH que cette coopération a atteint son niveau élevé avec de nombreux accords de coopération signés entre les NU et le CIO. Des accords ont été passés avec le PNUD, le FAO, l'OIT, le PNUCID, l'UNESCO, l'UNICEF, le HCR, l'OMS, Amnesty Internatonal, concernant la pauvreté, la paix, la lutte contre le racisme, la discrimination liée au sexe etc.22(*)

Plusieurs conférences et séminaires de formation ont été organisés par le CIO et l'ONU dans le monde pour lutter contre la discrimination. C'est le cas du Congrès du centenaire olympique : « Congrès de l'unité », qui s'est déroulé à Paris en 1994 avec pour thème principal « Le rôle des femmes dans le Mouvement olympique ». Il y a eu aussi la conférence sur « La femme et le sport » en 1994 à Brighton (Grande Bretagne) où la Déclaration de Brighton fut adoptée (voir annexe).

C'est pour reconnaître le travail effectué par le Mouvement olympique que l'Assemblée Générale de l'ONU va déclarer 1994 « Année internationale du sport et de l'idéal olympique ». En novembre 1999, pour la première fois de l'histoire, l'ONU a consacré un jour et demi à l'idéal olympique. BOUTROS BOUTROS GHALI dira à cet effet que :

L'idéal olympique est un hymne à la tolérance et à la compréhension entre les peuples et les cultures. Il invite à la compétition, mais à la compétition dans le respect d'autrui. A sa manière l'olympisme est une école de démocratie. C'est-à-dire qu'il existe un lien naturel entre l'éthique des Jeux olympiques et les principes fondamentaux de l'ONU23(*).

Pour apporter plus de poids à son action, le CIO n'a pas hésité à modifier sa Charte.

B- Une modification du contenu de la Charte olympique

Le CIO pour rendre effectif son action contre toute discrimination n'a pas hésité à apporter des modifications à son texte fondamental. C'est ainsi qu'après le Congrès de Paris en 1994 dit « Congrès Olympique du Centenaire - Congrès de l'unité », la session a adopté, en 1996 à Atlanta, la disposition suivante : « la pratique du sport est un droit de l'Homme. Tout individu doit avoir la possibilité de pratiquer le sport selon ses besoins »24(*).

A l'issue de ce Congrès du Centenaire Olympique de Paris, la Charte olympique a été modifiée pour inclure un des propos visant la promotion de la femme. L'article 2 du paragraphe 5 stipule que :

(...) le CIO veille, par tous moyens appropriés, à la promotion des femmes dans le sport à tous les niveaux et dans toutes les structures et notamment dans les organes exécutifs des organisations sportives nationales internationales en vue de l'application stricte du principe de l'égalité des sexes.

Toutes ces modifications ont été complétées par l'augmentation du nombre de femmes dans le Mouvement olympique.

C- Une augmentation du nombre de femmes au sein du Mouvement olympique

Les actions du CIO ne portent cependant pas uniquement sur la pratique sportive par les femmes. Le CIO est également très soucieux de l'engagement des femmes dans les structures décisionnelles des organisations sportives. C'est ainsi qu'en 1996, le CIO a adopté une décision selon laquelle tous les CNO et les Fédérations internationales devront d'ici la fin de l'an 2000 réservés au moins 10% des postes dans leurs structures décisionnelle à des femmes. Ce pourcentage devrait passer à au moins 20% avant 2005. En 2004 la Commission « femmes et sport » fêtait 10 ans, et pour ANITA DE FRANTZ (vice-Présidente du CIO) les objectifs par rapport à la participation des femmes aux JO est presque atteint. En effet, seule la boxe n'est encore permise qu'aux hommes. De nombreux progrès ont été faits dans l'administration (exemple : pour la première fois, on a eu une femme vice-présidente du CIO ; à Athènes en 2004, le COJO était dirigé par une femme à savoir Mme ANGELOPOULOS KASKALAKI).

Plusieurs autres actions ont été posées :

- Depuis 2000, le CIO décerne un prix « femme et sport » (un continental et un mondial) à une femme, un homme ou une institution en témoignage de reconnaissance pour sa contribution remarquable au développement et au renforcement de la participation des femmes dans le sport et dans toute structure administrative du monde. En 2004, Mme KASKALAKI a été élu par le CIO « Femme de l'année 2004 ».

- Une section de la promotion de la femme dans le sport a également été créée au sein du département de la coopération internationale du CIO.

- Le CIO a en outre établi depuis 1996 un programme de séminaires régionaux d'information destinés aux femmes dirigeantes, journalistes, entraîneurs du mouvement sportif national et international pour :

* encourager l'identification et la mise en oeuvre d'un plan d'action prioritaire pour chaque CNO

* fournir aux femmes des informations actualisées sur leur droit à travers des documents adoptés au niveau régional et international (loi, décret, décisions).

- Le CIO organise également tous les quatre ans une conférence mondiale sur la femme et le sport dans le but d'évaluer les progrès effectués en la matière. Ce travail permet d'identifier les priorités nécessaires pour améliorer la situation.

La promotion de la femme au sein du Mouvement olympique ne se fait pas seulement au CIO. Son action est complétée par les autres organes du Mouvement.

Section II : L'ACTION DES AUTRES COMPOSANTES DU MOUVEMENT OLYMPIQUE

Comme nous l'avons évoqué plus haut, le Mouvement olympique, en plus du CIO a plusieurs autres structures. Nous évoquerons ici le cas des CNO (paragraphe II) et le cas des athlètes (paragraphe III).

§ I : Les Comités nationaux olympiques. Exemple : le CNOSC

Les CNO fonctionnement comme le CIO dont ils font leur les principes. Ils se doivent d'agir contre toute forme de discrimination dans le sport. A cet effet, pour répondre aux attentes du Mouvement olympique qui exigeait que les CNO réservent 10% de postes dans leur structure aux femmes avant 2000 et 20% avant 2005, le CNOSC a fait un grand pas même si beaucoup restent à faire.

Dans les postes électifs par exemple, la trésorière adjointe est assurée par une femme. Dans les postes nominatifs, nous noterons que les postes de Directeur adjoint du Musée olympique et d'adjointe au Chargé de la communication sont tenus par des femmes. Il s'agit respectivement de Mme MBOLO Alicia et de Mlle KHADIDJA

Une commission « femme et sport » a été mise sur pied. Elle est dirigée par les femmes. Elle s'intéresse à la promotion, à l'action des femmes dans le sport. Dans les CNO des pays en voie de développement comme le Cameroun, elle a pour mission d'amener le maximum de femmes à pratiquer le sport. Elle se doit de mettre sur pied toutes les stratégies pour lutter contre la discrimination dont peut être victime la femme sportive dans la sphère du sport. La commission « femme et sport », sous la houlette de sa présidente actuelle, Mme Ruth EBONGUE est composée de professionnelles de la chose sportive, des enseignantes, des juristes, des médecins, etc.

Ces femmes tiennent régulièrement leurs réunions les après-midi dans la salle de conférence du CNOSC. Plusieurs fois, elles ont organisé des conférences sur la femme et le sport, sur les avantages de la pratique du sport chez la jeune fille. Elles ont participé à la création des clubs olympiques dans les établissements scolaires et universitaires avec en leur sein des commissions « filles et sport ».

Elle lutte pour la reconnaissance des droits de la femme dans le sport. Elle utilise les championnes comme modèles pour les jeunes filles. De plus en plus, de champions olympiques et de grands sportifs de renommée mondiale, du fait de leur célébrité et de leur audience, sont investis par les organisations étatiques internationales ou régionales comme ambassadeurs de bonne volonté. Nous pouvons citer à ce propos le cas de la championne olympique du Triple saut Françoise MBANGO ETONE qui a été faite Ambassadrice des Synergies Africaines contre le SIDA et les souffrances.

Mais beaucoup reste à faire car le CNOSC est encore loin de l'opération 20% de femmes dans les postes décisionnels du CNOSC. Pour Me ABOLE (Directeur Technique du CNOSC), on ne peut contraindre les femmes à s'intéresser au sport. Le souhait du CNOSC est d'arriver à attirer le maximum de femmes, mais il faut que ces dernières aient de l'engouement pour la chose sportive. Pour ce dernier, il sera difficile d'aller chercher des femmes pour leur confier des postes si elles-mêmes ne manifestent pas une certaine envie. Pour appuyer son propos, il mentionnera qu'aucune fédération sportive au Cameroun n'est dirigée par une femme. Mme MOUKOURI Yvette qui a dirigé la Fédération Camerounaise de Gymnastique de 2000 à 2004 a été battues aux élections en 2004.

Le CNOSC a participé à toutes les commissions menées par l'ACNOA pour lutter contre la discrimination raciale en Afrique du Sud. Il a participé au vote sanction qui écartait l'Afrique du Sud des Jeux olympiques. De nos jours, chaque fois qu'elle en a l'occasion, elle apporte sa contribution à la lutte contre la discrimination raciale dans le sport. Elle collabore avec les fédérations internationales de sport.

§ II : Les fédérations internationales. Exemple : la FIFA

Depuis la résurgence du fascisme, du nationalisme agressif, de l'ethnocentrisme, de l'extrémisme et du terrorisme sur toutes ses formes, les stades de football sont devenus les lieux de prédilection de jeunes racistes. La FIFA a adopté un certain nombre de textes pour lutter contre ce fléau (A). Sur un autre plan, la lutte pour la promotion des droits de la femme s'est assez bien développée dans le domaine du football (B).

A- La FIFA et la lutte contre la discrimination raciale

Le racisme se manifeste sous de nombreuses formes mais surtout sur la base de la couleur de la peau. Le problème s'est aggravé avec la grande mobilité que connaissent les joueurs aujourd'hui.

A la conférence contre le racisme qui s'est tenue à Buenos Aires le 7 juillet 2001, elle a, pour la première fois de son histoire, pris clairement position pour lutter contre ce problème. Elle a exhorté les peuples et les structures du monde à partager leur expérience afin de trouver des solutions efficaces. Elle a fait des alliances avec des ONG telle « Kick it out » en Grande Bretagne, « Never again » en Pologne, « Buendnis Aktiver Fussball Fans » en Allemagne, « Fair play » en Autriche, « Progetto ultra » en Italie qui luttent toutes contre la discrimination raciale en sport. Elle s'est rapprochée de plusieurs organisations internationales telles l'ONU, l'UE, l'Observatoire Européen des Phénomènes Racistes et Xénophobes dans le sport.

Après la conférence de Buenos Aires les exigences suivantes ont été faites :

- Que les entraîneurs et les officiels des clubs imposent des sanctions effectives aux joueurs nourrissant ou tolérant toute forme de comportement racial dans le terrain, dans la vie privée ou publique.

- Que les arbitres soient de plus en plus vigilants en ce qui concerne les gestes ou les offenses verbales de nature raciste entre joueurs, arbitres et supporters.

- Que les instances du Football à tous les niveaux assurent une équité raciale dans l'engagement ou la sélection des individus dans les secteurs d'activité liés au football.

- Que les gouvernements collaborent avec les organisateurs et les autorités du football et leur apporte un soutien sans faille dans leur effort.

- Que les supports du football soutiennent les organisateurs et les autorités civiles dans leurs efforts d'identification et d'éradication d'éléments raciaux infiltrés dans le football.

Protection des valeurs humaines, la FIFA a aussi agit dans le sens de la protection des droits de la femme.

B- La FIFA et la lutte contre la discrimination envers les femmes

La FIFA soutient le développement du football féminin. Il s'est officiellement engagé pour la première fois en 1986. Les objectifs de la FIFA sont multiples. Nous citerons entre autres :

- la promotion active des investissements dans le développement du football féminin au sein des associations membres de la FIFA ;

- la promotion et l'accroissement des possibilités de participation des femmes à des postes techniques et de direction dans le domaine du football, notamment dans l'arbitrage, l'entraînement et l'administration ;

- l'analyse et le contrôle du développement technique du jeu féminin ;

- l'accroissement de la participation des femmes et des filles au niveau des débutants, des amateurs, à l'école et dans le football d'élite.

Ayant pris conscience que le football féminin a été négligé pendant longtemps, la FIFA a lancé le championnat du monde féminin. Lors du 3e symposium de la FIFA sur le football féminin tenu à Long Beach aux Etats-Unis les 9 et 10 octobre 2001 (Annexe), la FIFA décida de débattre des questions liées à la promotion du football féminin. Lors dudit symposium, la FIFA décida de porter à 10% le pourcentage de l'aide financière accordée au football féminin.

§ III : L'action des sportifs

Les sportifs, organe du Mouvement olympique, ne sont pas restés inactifs. Lors des Jeux de Munich en 1936, l'Américain noir Jesse OWENS et l'Allemand LUZ LONG étaient ex-aequo dans l'épreuve de saut en longueur avec un bond de 7,87 mètres. LUZ LONG donna à Jesse, son adversaire, quelques conseils à propos de sa course d'élan, ce qui permit à ce dernier de remporter le concours avec un saut à 8,06 mètres. Les deux restèrent amis jusqu'à ce que la deuxième guerre mondiale les séparât, mais ne détruisit point leur amitié25(*).

Que Jesse soit noir n'a en soi qu'une importance relative. Mais que son triomphe se situe à Berlin devant le maître d'une Allemagne bercée par les théories de la suprématie allemande et des races inférieures constitue le plus étonnant symbole que l'on puisse opposer aux spéculations du nazisme.

Au cours de ces mêmes jeux, OWENS gagna quatre titres. HITLER, malgré l'opposition du protocole olympique, avait pour habitude de saluer les champions. Le jour où OWENS triompha, le Reich quitta précipitamment la tribune d'honneur. Les historiens olympiques pensent que c'était pour ne pas avoir à saluer le champion américain noir26(*).

En 1968 aux JO de Mexico, les athlètes noirs américains arrivent derniers au village olympique. Ils portent sur le revers de leur veston ou sur leur chapeau un macaron portant l'inscription « Projet olympique pour les droits humains ». Il s'agissait là d'une protestation pacifique contre le racisme. En 2000 aux JO de Sydney en Australie, Kathy FREEMANN, championne olympique du 400m profite de cette occasion pour revendiquer la reconnaissance des droits des aborigènes, tribu dont elle fait partie.

Plusieurs footballeurs se sont aussi engagés dans cette lutte. C'est le cas du joueur de l'équipe de France Thierry Henri qui a été fait ambassadeur UNICEF pour la paix, de Basile BOLI, ancien joueur de l'équipe de France, du footballeur mythique Pelé et de bien d'autres encore. Pour EDSON ARANTES DO NACSIMENTO (dit Pélé), « il n'existe aucun motif valable justifiant le racisme. Il ne s'agit en fait que l'ignorance, de préjugé, de peur de la différence. Le racisme est un acte de lâcheté et la lâcheté naît de la peur »27(*).

Dans la même Revue, Lilian THURAM (joueur de l'équipe de France et de la Juventus de Turin en Italie) dit :

Je suis persuadé que le mot race doit disparaître de nos vocabulaires car je pense que nous sommes de communauté différente mais sûrement pas de race différente car nous faisons tous partie de la race humaine.

Toutes le stratégies entreprises par le Mouvement olympique ont contribué à la lutte contre la discrimination en sport. Néanmoins, nous pensons que des améliorations doivent être faites pour donner une meilleure orientation à ce combat.

Chapitre IV :

ACTIONS A ENTREPRENDRE POUR AMELIORER LE COMPORTEMENT DU MOUVEMENT OLYMPIQUE DANS SA LUTTE CONTRE LA DISCRIMINATION

Avant de faire des propositions concrètes sur la manière par laquelle le Mouvement olympique peut améliorer sa politique (section I), nous présenterons les limites à la lutte contre la discrimination (section II).

Section I : LES LIMITES DE LA LUTTE CONTRE LA DISCRIMINATION PAR LE MOUVEMENT OLYMPIQUE

Comme nous l'avons vu plus haut, les efforts effectués par le Mouvement olympique contre la politique discriminatoire que l'on rencontre en sport sont énormes. Mais cette politique connaît des limites. Certaines sont liées au Mouvement olympique et d'autres à la société toute entière. Nos recherches nous ont permis de nous rendre compte qu'on pouvait les ranger en deux grandes catégories : celles ayant un caractère socioculturel (paragraphe I), et celles liées à l'instrumentalisation du sport (paragraphe II).

§ I : LIMITES A CARACTERE SOCIOCULTUREL

Nous aborderons tour à tour celles liées à la culture et aux traditions (A) et celles liées à la femme elle-même (B).

A- La culture et les traditions comme freins à la lutte contre la discrimination en sport

Cet obstacle se rencontre surtout dans la discrimination faite aux femmes. Le sport n'est pas toujours une évidence pour toutes les femmes. Dans des conditions précaires, il n'est guère aisé pour une jeune fille de 13-17 ans d'abandonner ses effets après les cours pour aller s'entraîner. La pression sociale, les interdits et les contraintes sont nombreux. Ils proviennent d'une société où la jeune fille n'est pas celle-là qui doit faire de la pratique sportive un exercice quotidien. Pour plusieurs sociétés, la jeune fille sportive n'est pas en phase avec les normes de la société. Ceci n'est pas une situation à vivre pour ce dernier car les réflexions et les comportements sont injustes et intolérables.

Pour beaucoup, les disciplines sportives féminines ne sont pas aussi importantes que les disciplines sportives masculines. Cet état des choses encore ancré dans les mentalités des pays sous-développés et même développés est un facteur de complication additionnelle pour la pratique sportive féminine. Les parents auront plus de facilité à financer l'admission de leur garçon dans une école de formation pour footballeur. La jeune fille aura difficilement droit à cet avantage.

Le problème paraît plus grave encore avec la religion. Alors que le nombre de femmes pratiquant le sport ne cesse de croître dans les pays développés, les femmes des pays arabes et du Proche-Orient continuent de s'opposer à la participation des femmes dans le mouvement sportif. Dans certains pays comme l'Iran, l'Arabie Saoudite et bien d'autres, la femme n'a pas accès à la pratique sportive. Dans ces pays en effet, les femmes n'ont pas le droit de porter des pantalons ou des shorts. Le moment où l'on verra une femme sans son voile et son « Tchador » paraît encore bien loin. La pression sociale et religieuse paraît si forte que les femmes désireuses de faire du sport abandonnent très vite cette idée.

La société fait donc peser un poids énorme sur la femme mais celle-ci par moment contribue ou alors donne aux autres des arguments qui militent contre elle.

B- La femme comme un frein à la lutte contre la discrimination en sport

Les femmes ont souvent une vision péjorative de la chose sportive. Beaucoup d'entre elles ne s'y intéressent pas ou alors préfèrent l'observer de

loin. Le mythe selon lequel le sport reste l'affaire des hommes existe encore de nos jours.

Les femmes qui s'intéressent à l'administration du sport sont peu nombreuses. La conséquence de ceci est que plusieurs CNO utilisent cet argument pour justifier l'absence des femmes au sein de leur structure décisionnelle. Ainsi, l'opération 20% de femme en 2005 dans le CIO et les CNO sera difficilement atteinte.

On remarquera aussi que les femmes ont développé plusieurs pensées négatives qui ne sont pas justifiées. En effet, beaucoup de femmes pensent que :

- la participation à une activité physique peut avoir des répercussions négatives sur la procréation ;

- les organes de reproduction ou les seins de la femme risquent d'être endommagés lors de la pratique d'une activité sportive ;

- la structure osseuse de la femme est plus fragile que celle de l'homme. Par conséquent, le risque de blessure est plus élevé chez la femme ;

- les muscles des sportives deviennent bombés, ce qui leur donne un aspect peu attractif ;

- les femmes qui pratiquent une activité sportive intense présentent des troubles menstruels ;

- les femmes qui pratiquement un sport de contact A (judo, karaté, etc.) nécessitant une certaine agressivité perdent leur féminité.

Tous ces préjugés développés par la femme et par quelques scientifiques peu avertis sur les vertus du sport et de l'activité physique freinent l'intervention de celle-ci dans les milieux sportifs.

§ II : LIMITES LIEES A L'INSTRUMENTALISATION DU SPORT

Lorsqu'on jette un regard sur les éléments qui constituent le Mouvement olympique, on constate que s'y trouvent le CIO qui organise les JO, les fédérations internationales telles la FIFA qui organise la coupe du monde de football. L'organisation de compétitions sportives internationales demande de gros moyens financiers. L'importance de plus en plus grandissante de l'argent dans le sport limite l'action du Mouvement olympique (A). De plus par son caractère international la transformation du champ sportif en instrument d'expression politique contribue à un ralentissement de l'action du Mouvement (B).

A- L'importance prise par les intérêts financiers sur le sport

Il est désormais difficile de séparer le sport et le monde des affaires. Le nombre de spectateurs et de téléspectateurs regardant les JO augmente de plus en plus. Pour organiser les compétitions, les organisations telles le CIO, la FIFA et bien d'autres fonctionnent essentiellement avec des fonds provenant des pays membres, des sponsors, des droits de retransmission télévisuelle des compétitions. Le CIO par exemple a des revenus qui proviennent à 51% des droits de transmission télé et 36% venant des commandites (sponsors)28(*). Quand on voit les sommes qui sont injectés dans toutes ces manifestations (1,331 milliards de dollar par la chaîne NBC pour la diffusion des jeux d'été à Sydney en l'an 2000 et plus de 600 millions par les sponsors en 2004)29(*), on s'interroge sur l'existence d'une protection des droits de l'Homme. A titre d'exemple, une grande polémique est née avec l'attribution des JO de 2008 à Pékin (Chine). Sur la scène internationale, la Chine apparaît comme un pays non démocratique où les droits de l'Homme ne sont pas respectés. Comment peut-on attribuer l'organisation des JO à un pays qui a des pratiques allant à l'encontre des idéaux olympiques ? Cela peut paraître absurde. Mais n'oublions pas que la Chine est un géant économique, que c'est plus d'un milliard de personnes. Le CIO n'a-t-il pas cédé face à la pression de ceux qui le financent ? Le monde des affaires est rarement animé par un esprit social. Tout ce qui l'intéresse, ce sont les revenus qu'ils peuvent avoir. La pression de plus en plus grandissante de l'argent lie parfois les mains des organisations internationales. A ceci vient s'ajouter la politisation du domaine sportif.

B- La transformation du domaine sportif en instrument d'expression politique

Les lieux de compétition, les stades, les gymnases, etc. sont devenus, après la rue, des lieux où les jeunes ou les partis politiques viennent s'exprimer. Le déplacement des hooligans mobilise à présent des centaines de policiers. Les supporteurs de tendance raciste, qui répandent des idées reposant sur la haine raciale sont de plus en plus présents dans les stades. Ils sont en général sympathisants des partis politiques d'extrême droite qui s'attaquent aux joueurs noirs. Les joueurs des grands clubs, qu'ils soient champions de monde, qu'ils soient les vedettes de grands clubs (ETO'O Fils en Espagne) ou qu'ils aient la nationalité qu'il faut avoir (LILIAN Thuram à l'équipe de France) sont aujourd'hui victimes de racisme à cause de la couleur de leur peau.

Dans un tout autre plan, les hommes politiques aiment bien se servir des sportifs pour vanter le succès de leur administration. Le constat qui se dégage ici est que chaque fois qu'une équipe rentre d'une compétition internationale avec des médailles, les autorités des pays concernés organisent une grande réception après avoir fait un tapage médiatique énorme. Cette récupération du sport faite par la politique ne facilite pas l'action du Mouvement olympique.

En chine, le sport est d'autant une affaire d'idéologie et de propagande que de physiologie et d'exercice. Les aspirants athlètes sont sélectionnés dès leur plus jeune âge et enrôlés dans une des 3000 écoles réservées aux talents. Chaque fois qu'un athlète gagne une médaille à une compétition internationale pour la Chine c'est un point marqué par le communisme sur le capitalisme.

Malgré tout ceci, nous pensons que beaucoup de choses peuvent être faites pour améliorer la lutte du Mouvement olympique contre la discrimination.

Section II : PROPOSITIONS POUR UNE AMELIORATION DE L'ACTION DU MOUVEMENT OLYMPIQUE DANS LA LUTTE CONTRE LA DISCRIMINATION

Le Mouvement olympique est une structure qui lutte pour la promotion et la sauvegarde des droits de l'Homme. Les propositions que nous ferons auront un caractère d'abord général (paragraphe I) ensuite spécifique (paragraphe II).

§ I : Propositions pour une protection contre toute forme de discrimination

Nous pensons que, pour mieux lutter contre toute forme de discrimination dans le monde du sport, le Mouvement olympique gagnerait à se doter d'une unité spéciale pour les droits de l'Homme (A). Elle doit ensuite améliorer ou alors donner une autre orientation à certains de ses organes (B).

A- Création d'une unité spéciale pour les droits de l'Homme

De plus en plus, l'on observe des violations des droits de l'Homme que l'on ignore volontairement ou qui passe inaperçue pour des raisons de priorité ou par manque d'accords spécifiques. Nous avons constaté que bien que le CIO dispose de commissions spéciales pour le développement et la protection de l'action des femmes, pour le droit, pour l'environnement, il n'a pas une commission pour les droits de l'Homme. C'est pourquoi nous pensons que le CIO, organe suprême du Mouvement olympique, gagnerait à créer au sein de la Commission droit ou alors comme structure autonome une unité spéciale pour les droits de l'Homme. Cette unité aura pour rôle d'évaluer tous les aspects de violation des droits de l'Homme dans le sport. Elle pourra aussi vérifier le degré d'évolution et d'intégration de la notion de droits de l'Homme au sein du CIO, dans les CNO, les fédérations internationales et dans toutes les autres composantes du Mouvement olympique.

Cette structure pourra être placée sous la direction d'un Rapporteur spécial. Ce dernier, élu ou nommé par le Président du CIO, devra être impartial, juste et objectif dans son appréciation. Pour promouvoir, renforcer son efficacité et maximiser sa reconnaissance, il pourrait se voir conférer un statut supérieur au CIO. Il devrat, pour mieux asseoir sa politique, recevoir mensuellement, trimestriellement ou annuellement un rapport des unités spéciales installées dans les CNO.

A la suite de la création de cette unité spéciale, le Mouvement olympique devra améliorer l'action de certains organes qui la composent.

B- Une amélioration de l'action de certains organes du Mouvement olympique

La discrimination est un phénomène ancien et bien ancrée dans la mentalité des hommes. Dans notre exposé sur les limites de la lutte contre le phénomène de discrimination, nous avons évoqué les limites culturelles et traditionnelles. Fort de tout ceci, nous pensons que le Mouvement olympique doit renforcer le rôle de la solidarité olympique. En effet, parmi les objectifs de la solidarité olympique se trouve celui de la promotion des principes fondamentaux du Mouvement olympique.

La solidarité olympique de concert avec l'Académie International Olympique et les CNO ont mis sur pied une politique réelle d'information des masses. Il faudra alors attaquer le problème à la base en créant depuis les écoles primaires des clubs olympiques. Cette action aura aussi pour but d'amener les citoyens à prendre conscience que la lutte contre la discrimination nécessite la contribution de tout le monde.

L'éducation et l'information sont extrêmement importantes. Plus on persuadera les jeunes en particulier de l'importance de respecter les droits et la dignité des autres, plus nous parviendrons à combattre les préjugés. Ces structures doivent concentrer leurs efforts sur l'éducation tant au niveau national qu'international.

Le CNOSC est déjà bien avancé dans ce sens puisque des clubs olympiques ont été créés dans les lycées et dans les universités. Afin d'éviter que ces clubs ne meurent ou qu'ils ne remplissent pleinement leur rôle, le CNOSC devra faire l'effort d'assister ces derniers. Cette assistance pourra être faite sous forme de supports documentaire, d'affiches, de photos, de séminaires ; elle pourra être aussi financière. De plus, il faudra que le Tribunal Arbitral du Sport (TAS) sanctionne sévèrement toutes les atteintes aux droits de l'Homme qui lui sont soumises.

Ces améliorations applicables à la protection des droits de l'Homme en général n'empêchent pas que l'on s'intéresse aussi aux améliorations sur un plan spécifique.

§ II : PROPOSITIONS A CARACTERE SPECIFIQUE

Pour ralentir l'avancée de la discrimination ou alors pour l'anéantir complètement, le Mouvement olympique devra mettre sur pied une politique plus sévère contre la discrimination raciale (A) et être plus précis dans sa lutte contre la discrimination envers les femmes (B).

A- Une politique plus sévère contre la discrimination raciale

Les peuples victimes de la discrimination raciale ont parfois l'impression que le Mouvement n'est pas équitable dans la sanction en ce qui concerne la discrimination raciale. Comme nous l'avons vu plus haut, on constate par moment une certaine indifférence envers les grandes puissances (gros pourvoyeurs de moyens financiers). Le Mouvement se doit de réorienter sa politique en étant plus juste et plus sévère contre les fautifs.

L'intervention du Mouvement olympique peut se faire à trois niveaux : au niveau législatif (1), au niveau des stades (2) et au niveau international (3).

1- Au niveau législatif

Plusieurs actions peuvent être entreprises :

- Bien qu'il existe des dispositions constitutionnelles et des lois interdisant toutes sortes de discrimination, nous pensons que des mesures législatives particulières qui traitent du racisme dans le sport doivent être prises.

- Le Mouvement olympique peut amener les gouvernements à insérer une loi spécifique au sport dans l'arsenal législatif existant (le code pénal).

- La législation devrait prévoir des peines sévères dans le cas d'un acte raciste commis dans une enceinte sportive. En outre, d'autres sanctions administratives telles que l'exclusion et l'interdiction des stades devraient être prévues.

- Il faut procéder à une révision des dispositions et des lois de certains sports qui favorisent une situation discriminatoire. Dans certains pays européens, des quotas d'étranger sont imposés au sein des clubs de football ; ceci empêche aux jeunes issus de l'immigration de jouer dans les équipes sportives évoluant dans la ligue officielle du pays.

2- Au niveau des enceintes sportives

Il est question d'inciter les organisations sportives et les clubs à adopter un certain nombre d'attitudes à savoir :

- Prendre des mesures efficaces pour inculquer aux joueurs, athlètes, entraîneurs, etc. une morale d'esprit sportif ;

- Prendre des mesures pratiques à l'intérieur et aux alentours des stades tels que faire des annonces publicitaires pendant le jeu ; interdire et empêcher la vente ou la distribution des tracts, affiches, autocollants racistes ; enlever immédiatement les graffitis racistes ;

- Indiquer clairement, dans leurs règlements et dans ceux des stades, l'interdiction des slogans, symboles, gestes et chants racistes dans et aux alentours de stades ainsi que les sanctions prévues contre les spectateurs (exclusion des stades, annulation d'éventuels abonnements et interdiction d'accès à l'avenir, suspension de stades et événements à huis clos). Il conviendrait de prévoir également la possibilité de suspendre les rencontres sportives au cours desquelles les supporters exhibent des pancartes proclamant des propos racistes.

3- Au niveau international

Les actions à entreprendre ici concernent les gouvernements, les organisations internationales et toutes les associations internationales. Il est question :

- d'amener les organisations sportives à réviser leurs règlements et supprimer les dispositions qui créent et favorisent une situation discriminatoire entre les différents groupes nationaux ethniques ;

- de mettre sur pied une politique d'égalité des chances, y compris une formation et une sensibilisation sur la diversité culturelle et ethnique dans les clubs, associations, etc. ;

- de soutenir et d'accorder des subventions aux organisations non gouvernementales et aux associations luttant contre le raciste ;

- de sanctionner les média qui publient des images, des interviews ou des propos pouvant choquer ou inciter les autres à la révolte ;

- de créer un observatoire contre le racisme dans le monde du sport. Cet observatoire devra faire preuve d'une extrême vigilance. Il devra relever puis sanctionner sportivement toute attitude ou tout comportement, individuel ou collectif, emprunt au racisme, quel qu'en soit l'auteur (ou les auteurs) et ceci en conformité avec l'esprit de la Charte olympique.

Toutes ces mesures, si elles sont prises, peuvent améliorer la lutte contre la discrimination ; mais en ce qui concerne la discrimination envers la femme, il faut une technique d'approche plus précise.

B- Une politique plus précise dans la lutte contre la discrimination envers la femme

De plus en plus, les femmes s'imposent dans le milieu olympique. Néanmoins, beaucoup restent encore à faire et passe par une revalorisation de la femme (1), par un recul des barrières culturelles (2) et par les médias (3).

1- La revalorisation de la femme

La revalorisation du rôle de la femme passe par un encouragement des jeunes filles et de jeunes femmes à pratiquer du sport. On pourra aussi les aider par des moyens ou programmes appropriés au sin des CNO et des fédérations internationales. L'aide des gouvernements ici demeure incontournable. Il est fondamental que les institutions inter et non gouvernementales chargées du sport et de l'activité physique renforcent leur coopération et encouragent une participation active et une reconnaissance des femmes dans le sport. Il pourrait par exemple s'inspirer du modèle américain de 1972 intitulé « Title IX ».

Ce système interdisait toute action de discrimination sexuelle dans les établissements scolaires sous peine de privation des subventions fédérales. Suite à cette loi, on a constaté 25 ans après que le nombre de filles pratiquant des sports de haut niveau est passé de 1 sur 27 à 1 sur 3 dans le secondaire, et de 16% à 38% dans les universités30(*). De plus, les budgets sportifs destinés aux jeunes filles et aux femmes ont connu une croissance spectaculaire. Aujourd'hui, plus de 55 millions de femmes pratiquent régulièrement un sport ou une activité physique. 31 millions de jeunes filles pratiquent un sport d'équipe. Elles représentent 55% de l'ensemble des volleyeurs, 43% de l'ensemble des coureurs à pied et 41% de l'ensemble des footballeurs31(*). L'on comprend alors pourquoi les américaines sont les premières dans les disciplines d'athlétisme, et dans les jeux sportifs collectifs (football, basket-ball, beach volley, soft-ball, etc.).

L'autre aspect qui peut être développé vient des primes à attribuer aux athlètes. En effet, l'on doit penser à récompenser nos championnes afin de les encourager. Elles doivent être citées en exemple afin de susciter chez les autres filles un intérêt pour la chose. Au Cameroun par exemple, la championne du monde Françoise MBANGO, après avoir reçu plusieurs cadeaux, a été faite Ambassadrice des Synergies Africaines contre le SIDA et les Souffrances.

Mais ces actions doivent s'accompagner des idées en vue de faire reculer les barrières culturelles.

2- Le recul des barrières culturelles

Cette action passe par l'accentuation de la politique d'information et de sensibilisation de la masse féminine sur les préjugés qu'elle développe. Par exemple, pour celles qui pensent que sport de haut niveau rime avec impossibilité de procréer, on peut prendre des exemples pour prouver le contraire. On citera par exemple le cas de SARAH ETONGUE qui a gagné la course du Mont Cameroun et qui est mère de 7 enfants ; ou le cas de la française Christine AARON qui a fait de la compétition puis a mis au monde un enfant tout en continuant la compétition.

En ce qui concerne les croyances religieuses, cela peut paraître bête, mais puisqu'elles paraissent encore bien ancrées dans les mentalités et que le jour où l'on verra une iranienne en short sur un stade est encore loin, on pourrait penser à la création des jeux musulmans. On pourrait commencer par là et peut être que par la suite, les opinions pourront changer. Mais il faudra que les médias apportent leur contribution.

3- Les médias

Le plus grand reproche fait aux médias à ce niveau est que la couverture médiatique du sport féminin est moins importante que celle du sport masculin. En effet, lorsque les médias parlent des femmes sportives, elles ont tendance à minimiser leurs performances et à renforcer les préjugés sur les rôles typiquement féminins et masculins. Ces inégalités ont pour effet de retarder le développement du sport féminin et contribuent à maintenir la domination masculine. Nous appelons donc à une prise de conscience par les médias et les annonceurs publicitaires que le sport féminin a un public et qu'il fait vendre.

CONCLUSION

Au terme de notre étude, il paraît judicieux de faire un rappel de son objet. Tout au long de notre travail il a été question de montrer quelles sont les actions entreprises par le mouvement olympique pour lutter contre la discrimination en sport. Compte tenu du fait que la discrimination renvoie à plusieurs formes d'atteinte nous avons limité notre étude à la discrimination envers les Femmes et à la discrimination raciale.

Pour cerner les contours de notre question nous avons effectué un stage académique au Comité National Olympique et Sportif Camerounais. Conformément aux prescriptions du cycle DESS des droits de l'Homme - Droit pénal international et Droit international humanitaire notre stage a duré un mois du 1er Août 2005 au 30 Août 2005.

Nous avons fait appel à la méthode analytique et à la méthode systémique. Nous avons associé à ces méthodes la technique de l'entretien. L'objectif de notre guide d'entretien était de faire ressortir tout ce qui a été déjà fait par le mouvement olympique pour lutter contre la discrimination en sport.

A l'issue de notre stage et de nos recherches nous avons constaté que comme énoncé dans notre hypothèse principale, les actions du mouvement olympique sont portées vers la promotion de l'égalité et la protection des couches pouvant être sujettes de discrimination.

Ce constat découle de deux aspects principaux, d'une part que le mouvement olympique est une structure de protection des droits de l'Homme, d'autre part que ce soit au niveau du Comité International Olympique ou des autres composantes du mouvement olympique (CNO, FI etc....) une multitude de stratégies ont été élaborées pour mettre fin à la discrimination en sport.

Cependant nous avons remarqué que les stratégies élaborées par le mouvement olympique contenaient des limites. Ces limites sont liées au milieu socioculturel où la pratique sportive se déroule et à « l'instrumentalisation » que connaît le sport aujourd'hui.

Face à ces limites nous avons pensé que l'amélioration de l'action du mouvement olympique passerait par une politique plus sévère contre la discrimination raciale et par une politique plus précise contre la discrimination envers les Femmes. De manière générale la lutte contre toute forme de discrimination pourrait passer par la création d'une unité spéciale pour les droits de l'Homme et par l'amélioration de l'action de certaines de ses organes (solidarité olympique, CNO).

Le  mouvement olympique gagnerait à faire en sorte que le caractère de droit de l'Homme reconnu à la pratique sportive ne soit pas seulement un énoncé mais plutôt un droit reconnu et respecté par tous.

BIBLIOGRAPHIE

OUVRAGES

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ARTICLES ET REVUES

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- KEBA MBAYE, « L'idéal olympique, le code de l'éthique et les droits de l'Homme » in COUBERTIN et l'olympisme, question pour l'avenir : le Havre 1897-1997, CIO, 1997, pp. 21-26.

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- Déclaration de Brighton, 1944.

- Déclaration des principes de coopération culturelle, UNESCO, 4 novembre 1966.

- Déclaration Universelle des Droits de l'Homme et du Citoyen, 19/12/1948.

- Loi n° 96/09 du 5 août 1996 fixant la Charte des activités physiques et sportives.

- Statuts et règlement intérieur du CNOSC du 23/6/2003.

- Convention sur l'élimination et la répression du crime d'apartheid du 30 novembre 1973.

- Convention sur l'élimination de toute sorte de discrimination à l'égard des femmes du 18 décembre 1979.

ANNEXES

TABLE DES MATIERES

SOMMAIRE I

DEDICACE II

REMERCIEMENTS III

SIGLES ET ABREVIATIONS IV

INTRODUCTION 1

I- JUSTIFICATION DU CHOIX DU SUJET 1

II- DEFINITION DES CONCEPTS 2

III- PROBLEMATIQUE 3

IV- QUESTION DE RECHERCHE 4

V- HYPOTHESE DE RECHERCHE 4

V-1- Hypothèse principale 4

V-2- Hypothèses secondaires 5

VI- INTERET DE L'ETUDE 5

VI-1- Au plan scientifique 5

VI-2- Au plan pratique 5

VII- OBJECTIFS DE L'ETUDE 5

VIII- DELIMITATION DU SUJET 6

IX- METHODOLOGIE GENERALE 6

IX-1- Population cible 6

IX-2- Outils de collecte des données 6

IX-3- Méthodes de traitement des données 7

X- PRESENTATION DU PLAN 7

PREMIÈRE PARTIE : LE MOUVEMENT OLYMPIQUE, STRUCTURE DE PROTECTION DES DROITS DE L'HOMME 8

Chapitre I : PRÉSENTATION DU MOUVEMENT OLYMPIQUE 9

SECTION I : SON ORGANISATION 9

§ I : BREF RAPPEL HISTORIQUE DU MOUVEMENT OLYMPIQUE 9

A- Les Jeux antiques 9

B- Le Baron Pierre De COUBERTIN 10

§ II : LA CONSTITUTION DU MOUVEMENT OLYMPIQUE 11

A- Le Comité International Olympique 11

1- Les missions du CIO 11

2- Ses sessions 12

3- Son administration 12

B- Les autres composantes du Mouvement olympique 12

1- Les Fédérations Internationales 13

2- Les Comités Nationaux Olympiques (CNO) 13

SECTION II : LES SYMBOLES ET LES OBJECTIFS DU MOUVEMENT OLYMPIQUE 13

§ I : SYMBOLES DU MOUVEMENT OLYMPIQUE 14

A- Les principes de l'olympisme 14

B- Le symbole et les emblèmes 15

§ II : LES OBJECTIFS DU MOUVEMENT OLYMPIQUE 16

Chapitre II : PRÉSENTATION DE LA STRUCTURE D'ACCUEIL ET DÉROULEMENT DU STAGE 18

SECTION I : LE COMITÉ NATIONAL OLYMPIQUE ET SPORTIF CAMEROUNAIS (CNOSC) 18

§ I : SITUATION GÉOGRAPHIQUE ET HISTORIQUE DU CNOSC 18

A- Situation géographique du CNOSC 18

B- Historique du CNOSC 19

§ II : ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT DU CNOSC 19

A- L'organisation du CNOSC 19

1- Le cadre juridique du CNOSC 20

2- La mission et les buts du CNOSC 20

B- Le fonctionnement du CNOSC 21

1- Son administration 21

a- Les membres du CNOSC 21

b- Les organes du CNOSC 21

2- Les ressources du CNOSC 23

SECTION II : DÉROULEMENT DU STAGE 23

§ I : LA PRISE DE CONTACT 23

A- La rencontre avec les autorités du CNOSC 24

B- Entrevue avec le Directeur Exécutif et visite des lieux 24

1- L'entrevue avec le Directeur Exécutif 24

2- La visite des lieux 25

§ II : Notre action dans la structure d'accueil 25

DEUXIÈME PARTIE : LA MARQUE CONCRETE DU MOUVEMENT OLYMPIQUE DANS LA LUTTE CONTRE LA DISCRIMINATION 27

Chapitre III : STRATEGIES DU MOUVEMENT OLYMPIQUE POUR LUTTER CONTRE LA DISCRIMINATION 28

SECTION I : L'ACTION DU COMITÉ INTERNATIONAL OLYMPIQUE 28

§ I : SUR LE PLAN DE LA PRATIQUE SPORTIVE 28

A- L'organisation des JO de plus en plus justes pour la femme 28

1- Historique des athlètes féminins dans les Jeux olympiques 28

2- Situation actuelle sur la question 31

B- Une lutte acharnée contre la discrimination raciale 31

§ II : Action sur le plan administratif 33

A- Une alliance avec plusieurs organisations de protection des droits de l'Homme 33

B- Une modification du contenu de la Charte olympique 35

C- Une augmentation du nombre de femmes au sein du Mouvement olympique 35

SECTION II : L'ACTION DES AUTRES COMPOSANTES DU MOUVEMENT OLYMPIQUE 37

§ I : Les Comités nationaux olympiques. Exemple : le CNOSC 37

§ II : Les fédérations internationales. Exemple : la FIFA 39

A- La FIFA et la lutte contre la discrimination raciale 39

B- La FIFA et la lutte contre la discrimination envers les femmes 40

§ III : L'action des sportifs 41

Chapitre IV : ACTIONS A ENTREPRENDRE POUR AMELIORER LE COMPORTEMENT DU MOUVEMENT OLYMPIQUE DANS SA LUTTE CONTRE LA DISCRIMINATION 43

SECTION I : LES LIMITES DE LA LUTTE CONTRE LA DISCRIMINATION PAR LE MOUVEMENT OLYMPIQUE 43

§ I : LIMITES A CARACTERE SOCIOCULTUREL 43

A- La culture et les traditions comme freins à la lutte contre la discrimination en sport 43

B- La femme comme un frein à la lutte contre la discrimination en sport 43

§ II : LIMITES LIEES A L'INSTRUMENTALISATION DU SPORT 44

A- L'importance prise par les intérêts financiers sur le sport 45

B- La transformation du domaine sportif en instrument d'expression politique 46

SECTION II : PROPOSITIONS POUR UNE AMELIORATION DE L'ACTION DU MOUVEMENT OLYMPIQUE DANS LA LUTTE CONTRE LA DISCRIMINATION 47

§ I : Propositions pour une protection contre toute forme de discrimination 48

A- Création d'une unité spéciale pour les droits de l'Homme 48

B- Une amélioration de l'action de certains organes du Mouvement olympique 49

§ II : PROPOSITIONS A CARACTERE SPECIFIQUE 50

A- Une politique plus sévère contre la discrimination raciale 50

1- Au niveau législatif 50

2- Au niveau des enceintes sportives 50

3- Au niveau international 51

B- Une politique plus précise dans la lutte contre la discrimination envers la femme 52

1- La revalorisation de la femme 52

2- Le recul des barrières culturelles 53

3- Les médias 54

CONCLUSION 55

BIBLIOGRAPHIE 56

ANNEXES 58

TABLE DES MATIERES 59

* 1 BHUVANENDRA (T.A.), « Les droits de l'homme dans le sport », in Revue olympique, n° 2, XXVI-24, déc. 98-Janv. 99, p. 16.

* 2 Charte Olympique, Chap. 1-3-2, 2004.

* 3 BHUVANENDRA (T.A.), op. cit.

* 4 Charte olympique, Préambule, 2004.

* 5 CIO, Pierre De COUBERTIN, Textes choisis, T. II, Olympisme, sous la direction du Pr. Norbert Muller, Zurich, 1986, p. 16.

* 6 BHUVANENDRA (T.A.), op. cit, p. 23.

* 7 BHUVANENDRA (TA), op. cit, p. 16.

* 8 ISSA HAYATOU, « Le racisme dans le sport, pas de complicité » in Revue Olympique, oct.-nov. 01, p. 27.

* 9 GRAWITZ (M.), Les méthodes en sciences sociales, Paris, Dalloz, 2000, p. 440.

* 10 Sources : CIO, Le Mouvement Olympique, 1993.

* 11 CIO, De COUBERTIN (P.), Textes choisis, Tome II, S,O, Zurich, 1986, p. 76.

* 12 MAMAT BOUKAR (A.), « La contribution du Cameroun au développement du Mouvement olympique international », Mémoire de DESS en Relations Internationales, IRIC, UY II, 2003-2004, p. 31.

* 13 CIO, Le Mouvement olympique, Olympisme, 1993, p. 8.

* 14 MAMAT BOUKAR (A.), op. cit., p. 46.

* 15 De COUBERTIN par BOULONGNE (P.Y.), « Les femmes et le Mouvement olympique » in Revue olympique n°XXVI-3, fév.-mars 2001, p. 24.

* 16 De COUBERTIN, Bull. CIO, 3e année, 1928, p. 11.

* 17 WOLF LYBERG, La participation des femmes aux Jeux olympiques, Revue olympique n°XXVI-31, fév.-mars 2000, p. 48.

* 18 ANITA DE FRANTZ, « La femme et le sport moderne » in Revue olympique n°XXVII-30, janv.-fév. 2005.

* 19 KEBA MBAYE, Le Comité International Olympique et l'Afrique du Sud. Analyse et illustration d'une politique sportive humaniste, CIO, Lausanne, 1995, p. 121.

* 20 GANGA par KEBA MBAYE, op. cit., p. 25.

* 21 NELSON MANDELA par KEBA MBAYE, op. cit. p. 11.

* 22 BHUVANENDRA (T.A.), op. cit., p. 34.

* 23 BOUTROS BOUTROS GHALI, l'ONU et le CIO, discours à l'occasion du 50e anniversaire de l'ONU et du centenaire du CIO, New York, 1994 in Revue olympique n° XXV-5, oct.-nov., 1996, p. 23.

* 24 CIO, Charte olympique, principes fondamentaux 8.

* 25 CIO, « Manuel d'administration sportive », Lausanne, S-O, 2001, p. 12

* 26 PARIENTE ® et LAGORGE (G), La fabuleuse histoire des JO, Nathan, Paris, 1982, p. 166.

* 27 EDSON ARANTES DO NACSIMENTO (Pélé), « Un acte de lâcheté in Revue olympique » n° XXVI-31, Fév.-mars 2001, p. 4.

* 28 CIO, Manuel d'administration sportive, op. cit., p. 247.

* 29 CIO, Manuel d'administration sportive, op. cit., p. 249.

* 30 LOPIANO (DA), « Les femmes et le sport moderne », in Revue olympique n°XXVII-30, janv.-fév. 2005, p. 54.

* 31 LOPIANO (DA), Ibid., p. 55.






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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe