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Les problèmes de la paix dans la corne de l'afrique

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par Sagefils Katumba N'senga
Université de Lubumbashi - Licence 2008
  

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III.1.2. Les causes immédiates

L'Erythrée a accédé à la souveraineté internationale en 1993. Elle doit s'assumer politiquement sur la scène internationale et dans le concert des nations. En Juin 1993, lors de son indépendance, les rapports sont fraternels et amicaux entre elle et l'Ethiopie. Cependant, cette indépendance a laissé des sérieux clivages occultés par la culture commune, les amitiés des décennies de combats et les moules idéologique.

L'indépendance de l'Erythree était rapidement suivie de la conclusion avec l'Ethiopie, en Juillet 1993, d'un Accord d'amitié et de coopération, d'un Accord de défense et de protocole établissant une garantie de libre accès de l'Ethiopie au port d'Assab et de Massawa90(*).

Pour les dirigeants d'Asmara, le rêve était d'édifier un Etat sur le modèle de Singapour « version africaine », basé sur un libéralisme et des gros investissements pour favoriser l'exportation.

Sans mettre un terme aux relations de bon voisinage avec l'Ethiopie, l'Erythrée n'en continuait pas moins de cultiver une volonté d'émancipation de plus en plus affichée. C'est dans ce cadre que s'inscrivait la décision d'Asmara de changer de devise en Novembre 1997, le Nafka succédant au Birr jusqu'ici monnaie commune avec l'Ethiopie. Le nouveau nom choisi pour la nouvelle monnaie ne semblait pas innocent, car il symbolisait à la fois ce haut lieu de la résistance érythréenne jamais tombé entre les mains des troupes de Mengistu, mais aussi l'opposition aux Amhara

Face à la remise en cause du projet de libre-échange entre les deux pays, et surtout la perte de la suprématie monétaire, l'Ethiopie répliqua en décidant que désormais toutes les transactions bilatérales s'effectueraient en dollars américains. Ce à quoi Asmara répondait encore une fois en imposant des taxes de passage supplémentaires, irritant l'Ethiopie déjà privée de débouché maritimes depuis l'indépendance de l'Erythrée.

Cette dernière situation sera mise à profit par Djibouti dont le port a doublé son importance dans la mesure où, selon les estimations, de 20% du commerce maritime Ethiopien qui transitaient par ce port, on est passé à 100% après l'éclatement du conflit.

Une autre conséquence de cette tension économico-financière, fut l'instauration d'une « frontière » entre l'Ethiopie et la région du Tigré au Nord de l'Ethiopie, la plus riche du pays et dans laquelle populations et marchandises circulaient librement91(*).

La flambée des prix et la tension dans cette zone habitée par les mêmes ethnies ramèneront au premier plan le différend entre leaders animés par des aspirations fondamentalement contradictoires.

D'un coté Melez Zenawi qui rêvait d'une grande Ethiopie s'étendant des confins de la mer Rouge aux rives de l'océan Indien reprenant ainsi l'aspiration inachevée de Ménélik, Hailé Sellassié et Mengistu. De l'autre, Issaias Afeworki, semble-t-il, nourrissait la même ambition pour l'Erythrée. Se fondant sur une carte qui datait de 1937, il édifia son voisin Ethiopien en occupant une partie de son territoire au Nord, remettant ainsi en cause la frontière coloniale.

Or, cette dernière est l'une des plus anciennes d'Afrique datant des Accords d'Addis-Abeba (1896), confirmés par les traités signés entre l'Ethiopie, l'Italie et la Grande-Bretagne en 1900, 1902 et 1908 et enfin par la Société des Nations. Plus tard, après la seconde Guerre Mondiale et dès le mandat britannique sur l'Erythrée, les Nations Unies allaient rétablir l'Ethiopie dans ces frontières internationalement reconnues, celles de 1896. Vouloir les modifier, serait un acte autodestructeur pour l'Erythrée puisque le jeune Etat tire sa légitimité du principe d'intangibilité des frontières coloniales92(*).

Pour autant subsistaient toujours des « zones contestées », théâtres d'escarmouches régulières entre les forces de deux pays, et la création d'un comité chargé d'aplanir les tensions ne donnera pas des résultats probants, se contentant de maintenir un certain statu quo. Celui-ci prévaudra jusqu'à l'incident dit de Badmé, dans la zone portant le nom d'une plaine traversée par la frontière et d'ailleurs là aussi théâtre jadis d'affrontement en 1976 et 1981 entre le FLE et le FPLT.

Cette zone que les tigréens considéraient comme leur, mais jusqu'ici provisoirement laissée de coté car figée par l'OUA et l'ONU comme tracé « colonial » des frontières, refait surface. C'est donc de ce lieu que débuta le conflit à l'initiative de l'Erythrée le 6 Mai 1998, et dura deux ans.

Les causes lointaines et immédiates du conflit Erythréo-Ethiopien étant dégagées, il est ainsi opportun de traiter les, conséquences y afférentes.

* 90 PENINOU, J.L., Art.cit., p.12.

* 91 BAPUWA, M., Art.cit., p.15.

* 92 BAPUWA, M., Art.cit., pp.15-16.

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway