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Les problèmes de la paix dans la corne de l'afrique

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par Sagefils Katumba N'senga
Université de Lubumbashi - Licence 2008
  

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III.3.3. La menace d'embrasement dans la Corne de l'Afrique

Le gouvernement somalien de transition, dirigé par Ali Mohamed Dedi, est de plus affaibli. Depuis juin 2006, les islamistes ne cessent d'étendre leur influence dans le pays, en guerre civile depuis dix-sept ans. ILs contrôlent environ un tiers de ses dix-huit régions, notamment Bananir qui englobe la capitale Mogadiscio. Incapable de maintenir l'ordre, les institutions politiques sont soutenues par le régime Ethiopien dont l'éventuelle ingérence risque d'embraser toute la Corne113(*).

IL y a trop de similitudes entre les interventions américaines en IraK, et Ethiopienne en Somalie. Le mode opératoire, la fulgurance et la victoire, les fondements idéologico-religieux, l'impuissance des organisations telle l'Union Africaine. Bref, tout, de la guerre que livre l'Ethiopie aux Tribunaux Islamiques somalien, rappelle, à quelques exceptions près, la triomphale entrée américaine dans Bagdad en 2003.

A quelques détails près, car dans cette Somalie sous la férule des seigneurs de guerre depuis plus de quinze ans, il ne s'agit pas de chasser un dictateur sanguinaire ou de dénicher les armes de destruction massive. Ici, la situation est rendue encore plus complexe par des considérations à la fois bilatérales, régionales et internationales114(*).

A travers la Somalie, c'est une guerre indirecte que l'Ethiopie fait à sa vieille ennemie, l'Erythrée qu'elle accuse du reste, de soutenir des tribunaux islamiques. Addis-abeba et Asmara se vouent une haine qui, de temps en temps, prend l'allure de bruit de bottes aux frontières. Depuis leur guerre de 1998 et 2000, les deux pays n'ont jamais fumé le calumet de la paix. Et la Somalie, maillon faible et ventre mou de la région, est utilisé pour se déstabiliser mutuellement. C'est à cette bataille à distance que l'on assiste actuellement, par la Somalie interposée.

Une Ethiopie « chrétienne » et une Somalie « musulmane », telle est la conclusion à laquelle certains sont parvenus. Exactement comme en Irak où, de la croisade lancée par Bush, a répliqué une coalition des forces à la fois patriotiques et confessionnelles. Tout devient compliqué dès lors qu'un groupe armé ou un pays est attaqué sur la base de sa croyance religieuse. Le cas irakien nous renseigne que même la plus puissante armée ne peut rien contre un peuple qui estime que l'on veut le coloniser en lui imposant certaines valeurs. Ce fut aussi le cas pour d'autres puissances, à travers le temps.

L'Ethiopie va-elle échapper au scénario irakien alors que toutes les conditions d'un tel syndrome sont réunies ?

Les miliciens des Tribunaux Islamiques disent en effet s'être repliés pour livrer une guerre d'usure contre l'armée Ethiopienne considérée à tort ou à raison comme armée d'occupation. ILs ont, en outre, appelé tous les commandements islamistes du monde à se rallier à leur lutte. L'implication des Etats-Unis est un motif suffisant pour les « Djihadistes » de tout acabit d'accourir en Somalie pour livrer bataille.

Le plus surprenant est donc le peu, voire l'absence de résistance de ces milices islamistes prétendument surarmées et surentraînées. D'autant que le dernier rapport de l'ONU relatif aux violations de l'embargo sur les ventes d'armes à la Somalie, publié début Novembre et largement repris par la presse internationale, insistait sur l'envoi aux islamistes d'armes toujours plus sophistiquées. Pas moins de sept Etats y sont accusés d'avoir fourni des armes à l'Union des Tribunaux Islamiques (Djibouti, Egypte, Erythrée, Iran, Libye, Syrie, Arabie Saoudite)115(*).

La Syrie et l'Iran auraient livré des armes aux islamistes somaliens pour les remercier d'avoir envoyé plusieurs centaines de leurs combattants au Sud Liban, pour aider le Hezbollah à repousser la dernière offensive israélienne. D'autre part, le rapport souligne la présence de deux ressortissants iraniens dans la région de Dhusamareeb. Téhéran aurait obtenu, en échange de la fourniture d'armes, l'autorisation de mener des opérations de prospection visant à vérifier la présence d'uranium dans le sous-sol.

L'internationalisation du conflit dans la Corne de l'Afrique, même si elle est encore contenue, est d'ores et déjà une réalité : l'Ethiopie est engagée, l'Erythrée aussi, si on en croit un rapport de l'ONU, les pays du golfe aident les Tribunaux Islamiques.

* 113 TALBOT, A., « Les États-Unis soutiennent l'invasion de la somalie par l'Ethiopie », in Diplomate

Magazine du 29 Décembre 2006, p.22.

* 114 TALBOT, A., Art.cit., p.24.

* 115 http://lenouvelles.org/10magazine/13chroTerro/014.html.

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