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Analyse de la rentabilité économique de la production du coton dans quelques systèmes d'exploitation du Bénin

( Télécharger le fichier original )
par Léon AGBA
Université d'Abomey-Calavi - Ingénieur des Travaux Statistiques 2002
  

Disponible en mode multipage

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REPUBLIQUE DU BENIN

====

MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

(MESRS)

============

UNIVERSITE D'ABOMEY CALAVI

(UAC)

======

ECOLE NATIONALE D'ECONOMIE APPLIQUEE ET DE MANAGEMENT (ENEAM)

==============

MEMOIRE DE FIN DE FORMATION DU PREMIER CYCLE

Option : Economie

Filière : Statistique

THEME

ANALYSE DE LA RENTABILITE ECONOMIQUE DE LA PRODUCTION DU COTON DANS QUELQUES SYSTEMES D'EXPLOITATION DU BENIN

Réalisé et soutenu par :

Léon AGBA & Alexis Adébayo ODOUN-IFA

MAÎTRE DE STAGE

Mr Tiburce KOUTON

Ingénieur Agro- socio- économiste

Chargé de programme à la FUPRO-Bénin

TUTEUR DE MEMOIRE

Dr Albert HONLONKOU

Ingénieur Agronome

Directeur de l'appui au secteur privé(MICPE)

Décembre 2002

L'ENEAM N'ENTEND DONNER AUCUNE APPROBATION NI IMPROBATION AUX OPINIONS EMISES DANS LES MEMOIRES. CES OPINIONS DOIVENT ETRE CONSIDEREES COMME PROPRES A LEURS AUTEURS

Moi, HONLONKOU N. Albert, superviseur du présent mémoire certifie que les résultats reportés dans le rapport résultent effectivement de la recherche effectuée par les deux étudiants

AGBA Léon & ODOUN-IFA A. Alexis

Je dédie cette oeuvre à ma chère grande mère Nan Eminon, paix à ton âme et soit réconfortée dans ta demeure éternelle.

Je dédie cette oeuvre à ma grande soeur défunte Jeannine ODOUN-IFA.

Celle qui a conduit mes pas sur le chemin de l'école.

Paix à ton âme.

La réalisation de ce mémoire n'a été chose faite, que grâce à la participation effective et soutenue de diverses personnes et institutions. Il est un devoir pour nous de leur présenter nos profonds sentiments de gratitude.

C'est ici, le moment de témoigner notre reconnaissance à tous nos professeurs qui ont été les artisans de notre formation.

Nous tenons à remercier de tout notre coeur Messieurs HONLONKOU N. Albert et KOUTON Tiburce qui, malgré leurs multiples occupations, ont accepté de nous suivre avec rigueur et détermination dans la réalisation de ce document.

Nos remerciements vont également à l'endroit :

- de Monsieur DJATON K . Sourou pour son soutien effectif pendant le traitement informatique des données;

- des membres du Conseil d'Administration de la FUPRO-BENIN en particulier Messieurs IBRAHIMA Issa et BONOU Jacques respectivement Président et Secrétaire Général pour l'accueil chaleureux qu'ils nous ont offert dans leur structure;

- de Monsieur NOUATIN Charles, coordonnateur national de la FUPRO-Bénin pour ses conseils journaliers et sa générosité; 

- de Madame ASSOGBA Aubierge épouse HOUEHOU et de Messieurs ADJAHOUINOU Prudence, GNONHOUE Franck et BOSSOU Georges tous membres du personnel de la FUPRO-BENIN pour leurs soutiens matériel et moral qui ne nous ont pas fait défaut au cours de notre stage ;

- de Monsieur OGOUWAHOUE Ezéchiel pour son soutien logistique.

Nous tenons à adresser nos profondes reconnaissances à tous les membres du jury pour avoir accepté d'apprécier ce travail.

Enfin, nous remercions tous ceux qui, de près ou de loin, d'une manière ou d'une autre ont contribué à la réalisation de ce mémoire.

Sigles

AIC : Association Interprofessionnelle du Coton

CAGIA-BENIN : Coopérative d'Approvisionnement et de Gestion des

Intrants Agricoles du Bénin

CARDER : Centre d'Actions Régionales pour le Développement

Rural

CFDT : Compagnie Française de Développement des Textiles

CLCAM : Caisse Locale de Crédit Agricole Mutuel

CSPR : Centrale de Sécurisation des Paiements et de

Recouvrement

CVEC : Caisse Villageoise d'Epargne et de Crédit

FUPRO-BENIN : Fédération des Unions de PROducteurs du Bénin

GPDIA : Groupement Professionnel des Distributeurs d'Intrants

Agricoles

GV : Groupement Villageois

LEC : Lutte Etagée Ciblée

MDR : Ministère du Développement Rural

ONS : Office National de Stabilisation des prix des produits

agricoles

OP : Organisation Paysanne

PADSA : Programme d'Appui au Développement du Secteur

Agricole

SATEC : Société d'Assistance Technique et de Coopération

SOBEMAG : Société Béninoise de Matériels Agricoles

SONAPRA : SOciété NAtionale pour la PRomotion Agricole

USPP : Union Sous-Préfectorale des Producteurs

LISTE DES TABLEAUX

Tableau n°1 : Répartition des exploitations dans les sous-préfectures d'enquête

Tableau n°2 : Coûts des opérations culturales pour un hectare C/2001-2002

Tableau n°3 : Coûts des intrants agricoles pour un hectare C/2001-2002

Tableau n°4 : Amortissement des matériels agricoles pour un hectare C/2001-2002

Tableau n°5 : Charges alimentaires et d'entretien de la main d'oeuvre salariée pour un hectare C/2001-2002

Tableau n°6 : Coûts de transport et autres charges pour un hectare C/2001-2002

Tableau n°7 : Récapitulatif des autres charges pour un hectare C/2001-2002

Tableau n°8.1 : Comptes d'exploitation pour un hectare C/2001-2002 selon la première option

Tableau n°8.2 : Comptes d'exploitation pour un hectare C/2001-2002 selon la deuxième option

Tableau n°8.3 : Comptes d'exploitation pour un hectare C/2001-2002 selon la troisième option LISTE DES GRAPHIQUES

Graphique n°1 : Evolution de la part des exportations du coton dans les exportations totales (1978-2000)

Graphique n°2 : Situation des revenus bruts de la campagne cotonnière 2001-2002

SOMMAIRE

Introduction

Chapitre 1 : Cadre théorique

1-1- Contexte de l'étude

1-1-1-  Présentation du secteur cotonnier au Bénin

1-1-2- Problèmes du secteur cotonnier

1-2-  Enoncé du problème de recherche

1-3- Objectifs et hypothèses

1-3-1- Objectifs

1-3-2- Hypothèses

1-4- Cadre conceptuel et revue de littérature

1-4-1- Clarification de quelques concepts

1-4-2- Revue de littérature

Chapitre 2 : Méthodologie de recherche

2-1- Variables et outils d'analyse

2-1-1- Variables

2-1-2- Outils d'analyse

2-2- Choix de l'échantillon et Présentation de la zone d'étude

2-2-1- Procédure d'enquête et choix de l'échantillon

2-2-2- Présentation de la zone d'enquête

Chapitre 3 : Présentation, analyse des résultats et suggestions

3-1- Evolution des superficies et des rendements

3-2- Caractéristiques des exploitations

3-3- Analyse de la rentabilité financière du coton

3-3-1- Coûts des opérations culturales

3-3-2- Coûts des intrants

3-3-3- Coûts des autres charges

3-3-4- Situation du revenu brut

3-3-5- De l'effectivité de la rentabilité

3-4- Impacts socio-économiques de la production du coton graine

3-4-1- Au niveau individuel

3-4-2- Au niveau de la communauté

3-4-3- Impacts sur l'environnement

3-5- Problèmes et difficultés rencontrés par les producteurs

3-6- Suggestions

Conclusion

Au Bénin, le secteur cotonnier reste et demeure le principal moteur de croissance tant en milieu rural que dans l'économie nationale. Ces dernières années, le Bénin a enregistré une très forte augmentation du volume de coton graine qui est passé de 353000 tonnes pour la campagne 1995-1996 à 415000 tonnes environ pour la campagne 2001-2002 le plaçant parmi les grands producteurs de coton de la sous-région ouest- africaine. Il est le sous secteur agricole le mieux structuré qui garantit aux producteurs un revenu groupé. Pourtant, cette performance n'a pas toujours réussi à éradiquer la pauvreté des populations qui s'y adonnent. Cette situation amène à se poser la question de savoir si la production du coton rentable pour l'Etat est vraiment bénéfique pour le producteur, principal animateur de la vie de la filière. Certes des études ont été réalisées dans le secteur du coton, beaucoup ne se sont pas intéressé à sa rentabilité au niveau du producteur en tenant compte de tous les éléments de la structure des coûts de production. C'est la particularité de la présente étude intitulée «Analyse de la rentabilité économique de la production du coton dans quelques systèmes d'exploitation du Bénin» dont l'objectif est d'analyser les avantages tant économiques que financiers que rapporte la production du coton pour le chef d'exploitation. Dans le présent mémoire qui est un essai à l'appréhension des avantages du secteur cotonnier au niveau primaire (producteur), une contribution à l'amélioration de la productivité interne ; nous aborderons successivement les points suivants :

- historique de la production cotonnière au Bénin, environnement économique dans lequel elle a évolué et problèmes du secteur ;

- intérêts de l'étude ;

- présentation et analyse des résultats ;

- et enfin problèmes et suggestions.

CHAPITRE 1 : CADRE THEORIQUE

1-1- CONTEXE DE L'ETUDE

L'agriculture est la principale activité de la population béninoise. Elle occupe 70% de la population active et représente 37% de son PIB (Rapport sur l'état de l'économie nationale décembre 1999, p35). En termes d'échanges extérieurs, la quasi totalité des recettes en devises est essentiellement procurée par le coton ( plus de 80%). Aujourd'hui, le coton occupe plus de 20% des superficies emblavées et représente entre 6,7% et 10% de la production totale des cultures agricoles (Annuaire statistique 1999-2000, service DPP MDR). Malgré cette importance relative, la filière coton reste confrontée à d'énormes difficultés qui ralentissent profondément son évolution si bien qu'en dépit des réformes en cours, elle n'est pas totalement sortie de l'ornière.

Dans cette partie seront abordés successivement trois grands points : les débuts et l'évolution de la filière coton, l'environnement économique dans lequel elle a évolué et les problèmes auxquels elle fait face.

1-1-1- PRESENTATION DU SECTEUR COTONNIER AU BENIN

1-1-1-1- DEBUTS DE LA FILIERE COTON

Avant les années 1930, le palmier à huile constituait la principale culture d'exportation au Bénin ; ce qui a favorisé l'installation de plusieurs industries de transformation. Mais son évolution a été entravée par des problèmes écologiques et climatiques, la mauvaise gestion des sociétés de transformation et le faible niveau de compétitivité sur le marché international du fait de l'introduction des produits de substitution et de l'émergence de nouveaux producteurs à plus grands avantages comparatifs. Dès lors ; la colonie du DAHOMEY(actuel Bénin) choisit de produire le coton qui, par rapport au palmier à huile, a l'avantage d'être une culture saisonnière et d'économie plus contrôlable. Au départ, il était produit par les indigènes et sa culture se faisait en association avec d'autres spéculations. Le coton s'utilisait pour l'éclairage et la confection de certains objets à usage domestique ; il servait aussi dans le lointain commerce caravanier à travers les tissus que confectionnait le corps de tisserands dont il avait donné naissance. Malgré l'existence de ces débouchés, la production nationale du coton était restée marginale. Ce n'est qu'à partir des années 1920 que les maisons de traite installées dans la colonie commencèrent à s'intéresser à sa commercialisation ; les populations de certaines régions saisirent donc cette opportunité pour surmonter les charges que sont les impôts et s'adonnèrent à la production du coton qui apparaît comme l'unique ressource de recours. Dès 1929, le DAHOMEY a enregistré sa première exportation de coton évaluée à environ 1132 tonnes de coton fibre (« Le temps de l'économie » n°13). On assiste à partir de ce moment à la répartition du territoire en différentes zones cotonnières .

1-1-1-2- EVOLUTION DE LA PRODUCTION ET DES PRIX

Avant les indépendances les données statistiques sur le coton étaient inexistantes ou parfois fragmentaires. De 1960 à 2002, la filière coton a évolué de façon irrégulière et ce sur tous les plans (surface emblavée, production, commercialisation). Cette évolution est liée au contexte de la production qui dépend des facteurs politiques, économiques et climatiques. Ainsi, de 1960 à 1972 sous l'impulsion de la CFDT et de la SATEC, la production du coton a enregistré une croissance régulière et a été multipliée par 17,17, passant ainsi de 2900 tonnes avec une superficie emblavée de 2.000 ha à 49795tonnes avec une superficie emblavée de 50.000ha (source : LARES octobre 1998); et ce grâce à la disponibilité des intrants et à l'amélioration de l'encadrement technique. A cette période, le prix d'achat du coton graine a varié entre 20 et 28FCFA le kilogramme. La production dont l'organisation était assurée par les GV, a été subventionnée à hauteur de 100 kg d'engrais par hectare.

A l'ère de la révolution et sous l'emprise de la nouvelle politique agricole du gouvernement axée sur le développement des cultures vivrières, la production cotonnière va régresser pour atteindre 16.116 tonnes en 1977. Cette chute n'est que la conséquence de la diminution des superficies emblavées qui sont passées de 56.000 ha à 21.000 ha, et d'une baisse du rendement qui n'était que d'environ 666 kg/ha contre 890 kg/ha les années précédentes bien que le prix d'achat au producteur ait été maintenu.

En 1979, la filière coton renoue avec un nouvel essor. La production du coton est remontée à 27.000 tonnes. Mais cet essor s'est vite estompé suite à l'utilisation d'un insecticide peu efficace. Ce n'est qu'en 1983, grâce à l'organisation de la filière via le démarrage des projets de développement du Borgou et du Zou, la mise en place de nouvelles règles de stabilisation et de soutien des prix et la clarification du rôle des CARDERs et de la SONAPRA que la filière s'est remise sur les rails avec une production de 133.000 tonnes. On assiste alors à l'amélioration du prix du kilogramme de coton graine (100 FCFA le kg en 1983, 110 FCFA en 1985), au changement de variété et à l'augmentation des superficies emblavées.

En 1987, de nouveau, suite à la baisse continuelle des cours mondiaux du coton, à la mauvaise pluviométrie observée, à la suppression des subventions sur les intrants et la gestion peu efficace de la filière, la production connût une autre chute de 47,4%. Dans le même temps, le prix d'achat au producteur a baissé pour atteindre 105 FCFA/kg en 1988 et 95 FCFA en 1989. Mais la relance de la production et sa progression se feront rapidement à partir de 1990 suite à l'application des mesures de restructuration entamées au sein de la filière dans un contexte de libéralisme économique et la remontée importante du prix d'achat du coton graine. En effet, la production sur le plan national est évaluée à 178.000 tonnes en 1991 avec un rendement moyen de 1.176 kg à l'hectare. De plus avec la réorientation de la politique de l'Etat suivie de l'ouverture de la filière aux privés en 1992 et de l'émergence des organisations paysannes, la production va passer de 162.000 tonnes à la campagne 1992-1993 à 384.000 tonnes à la campagne 1997-1998. Les superficies emblavées ont aussi connu une augmentation mais l'augmentation du rendement moyen a été légère, atteignant 1,7%. Le prix d'achat aux producteurs a pratiquement doublé et le coton a pris alors de l'importance aussi bien dans les assolements que dans les superficies qui lui sont consacrées. Mais cette croissance du prix n'est pas arrivée à compenser celle des intrants (engrais, pesticides) surtout amorcée à partir de 1994 (période de la dévaluation).

Enfin, au cours des cinq (05) dernières années la production du coton a stagné tournant autour de 350.000 tonnes en moyenne bien que les superficies emblavées aient augmenté.

1-1-1-3-ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE DU SECTEUR COTONNIER AU BENIN

L'agriculture béninoise est et demeure un secteur par négligeable (38% du PIB) pour l'économie nationale. La filière coton y est le principal moteur avec son importance aussi grande tant dans le secteur formel que dans le monde rural. En effet, la filière coton contribue à hauteur de 12% à la formation du PIB et constitue la principale ressource d'exportation du pays.

Dans le secteur primaire, la filière coton occupe un grand nombre d'actifs, contribue considérablement à la constitution du revenu monétaire du producteur et permet le développement de plusieurs organisations paysannes et l'installation de plusieurs projets agricoles. Grâce à la filière coton, le tissu industriel du Bénin a pu être développé : implantation des usines d'égrenage, des usines de textiles et des huileries utilisant les graines de coton comme matière première (50% du potentiel industriel, Anna Crole-Rees et Soulé Bio Goura, juin 2001).

La filière coton a aussi donné un coup de pousse au secteur tertiaire grâce à la naissance de plusieurs organisations telle que la GPDIA dont le but principal est la commercialisation des intrants agricoles (engrais, insecticides, herbicides...), l'organisation des transporteurs de coton qui offrent un service appréciable pendant la période de commercialisation à travers le développement efficient du transport routier. De plus, la production cotonnière permet à l'Etat béninois d'avoir des devises (en moyenne 80% des recettes d'exportation). Ainsi, avec l'apport du coton, les exportations totales du Bénin sont passées de 6.140 millions de francs cfa en 1978 à 94.200 millions de francs cfa en 1993 et à 134.145millions en 2000. Au cours de la même période, l'apport du coton dans ces exportations est passé de 1377 millions francs cfa à 65926 millions de francs cfa. Le graphique ci-dessous illustre bien l'évolution de la part du coton dans les exportations totales du Bénin.

Source : INSAE

1-1-2- PROBLEMES DU SECTEUR COTONNIER

En dépit de son importance, la filière coton au BENIN est confrontée à d'énormes difficultés liées essentiellement à son fonctionnement aussi bien au plan interne qu'externe.

1-1-2-1 AU PLAN INTERNE

Ces difficultés se notent à tous les niveaux de la filière aussi bien au niveau des producteurs, des transporteurs, des égreneurs que des organisations paysannes.

* Au niveau des producteurs on peut noter :

- évaluation théorique de la Marge Après Remboursement des Intrants (MARI) qui n'intègre pas tous les postes du coût total de production ;

- faible niveau de la MARI ( faible rentabilité) ;

- retard dans le paiement des  décades  ;

- insuffisance des infrastructures et équipements dans les GV (magasins, bascules ...) ;

- mauvaise utilisation des intrants agricoles (engrais, pesticides ) ;

- coûts élevés des intrants et de la main d'oeuvre depuis 1994 ;

- difficultés de prévision des besoins réels en intrants surtout ;

- baisse de la fertilité des sols et irrégularité des pluies ;

- mise en place tardive, insuffisance et mauvaise qualité des intrants ;

- manque d'encadrement technique et faible niveau de crédit pour la production ;

- atrophie du dispositif de recherche en matière de coton et non maîtrise de la filière par les producteurs.

*Au niveau des transporteurs, l'état défectueux des pistes fait qu'ils sont réticents et ne veulent pas s'engager sur des pistes non rechargées et dont le tarif n'est pas rémunérateur ; ce qui ralentit fortement le rythme d'évacuation du coton graine ;

*Au niveau des égreneurs, les problèmes sont surtout relatifs aux conditions de travail (qualité des produits, humidification, collage etc.....) et aux situations de fibre sur le marché international qui provoque le surendettement des égreneurs et empêche certains d'entre eux moins performants de participer aux campagnes. Aussi faut-il noter que les usines d'égrenage fonctionnent en dessous de leur capacité de production.

*Au niveau des organisations professionnelles, les structures mises en place dans le cadre de la restructuration sont encore très jeunes et n'ont pas la maîtrise totale de leur rôle. Entre certains égreneurs et les producteurs se pose toujours le problème du non règlement des factures à tant à la CSPR (Centrale de Sécurisation des Paiements et de Recouvrement).

1-1-2-2 AU PLAN EXTERNE

A ce niveau, les problèmes sont surtout liés à la baisse continuelle des cours mondiaux de la fibre qui crée sur le plan financier un écart difficilement gérable.

La production et l'égrenage du coton génèrent des problèmes environnementaux qu'il importe de signaler. Le premier est relatif à l'impact des intrants sur l'environnement notamment les pesticides et le second a rapport au fonctionnement des usines qui occasionne l'émission de substances nocives aussi bien aux humains qu'au milieu physique. Toujours sur le plan environnemental, la pratique de la culture extensive du coton provoque la déforestation et l'appauvrissement des sols.

1-2- ENONCE DU PROBLEME DE RECHERCHE

La production du coton au niveau primaire est assujettie à deux types de problèmes : problème d'ordre biotechnique et problème financier.

Les problèmes biotechniques se résument en la baisse continuelle du rendement, conséquence de la mauvaise utilisation des intrants agricoles par rapport aux recommandations de la RCF (Recherche Coton Fibre), de la baisse de la fertilité des sols, de la mauvaise qualité des intrants et des semences, des changements climatiques (irrégularité des pluies), du retard dans la livraison des intrants.... Cette baisse des rendements influence négativement le revenu issu de la vente du coton graine et n'incite pas les producteurs à un dynamisme plus poussé; ceci risque de les décourager à moyen et long termes.

A ces problèmes s'ajoutent ceux financiers dont la sous-estimation des coûts qui est un phénomène courant dans l'agriculture soit qu'elle résulte d'un optimisme naïf ou qu'elle vienne d'une estimation particulièrement médiocre ou nulle du coût de certains facteurs entrant dans le processus de production. Il en est de même des coûts élevés des intrants agricoles dont les engrais et les produits phytosanitaires. Dans le même ordre d'idée, le faible niveau des cours mondiaux est le fruit d'une crise de surproduction «structurelle» alimentée par les divers systèmes de subventions directes et indirectes de certains pays riches au profit de leurs agriculteurs et exportateurs. Les producteurs des pays pauvres ne pouvant bénéficier du soutien énorme de leurs pays ne peuvent faire face longtemps à cette concurrence déloyale des pays riches sans un niveau de productivité très élevé sur le plan agricole, ce qui constitue un grand défi. Le Bénin, pays en développement n'est pas en marge de cette situation alarmante dont les seules victimes demeurent les populations à la base. La dévaluation intervenue en 1994 a eu un impact négatif sur le pouvoir d'achat des producteurs. Le coût des intrants s'est accru de10% environ par année de façon plus forte que les revenus bruts des producteurs dont l'accroissement a été de 2,5% durant la période 1995-2000 (G. Raymond et Valérie BEAUVAL, juillet 1995). Depuis 1997, les subventions sur les intrants ont été totalement supprimées. En dehors des problèmes biotechniques et financiers se pose le problème d'insuffisance des matériels agricoles qui doivent favoriser les producteurs à emblaver de plus grandes superficies cotonnières. Au regard de toutes ces difficultés, un certain nombre de questions méritent d'être posées :

La méthode de valorisation actuelle du coût de production permet-elle d'affirmer la rentabilité du coton au stade primaire de sa production ?

Le niveau actuel des prix permet-il aux producteurs d'avoir une marge bénéficiaire nécessaire pour la croissance de la production et l'amélioration du niveau de vie ?

Faudrait-t-il améliorer les techniques culturales utilisées dans les différents systèmes d'exploitation ou augmenter la productivité des ressources physiques, financières ou du travail ?

Y a-t-il une différence remarquable entre le revenu financier des producteurs adoptant le mode de culture manuelle et ceux pratiquant l'attelage et exploitant de plus grands espaces ?

Les revenus issus de la production du coton sont-ils utilisés à bon escient au stade primaire de production ?

Ces différentes préoccupations seront abordées à travers le thème «Analyse de la rentabilité économique de la production du coton dans quelques systèmes d'exploitation du Bénin ».

1-3- OBJECTIFS ET HYPOTHESES

1-3-1- OBJECTIFS

L'objectif général de la recherche est d'appréhender la rentabilité de la production du coton au niveau du producteur.

Mais nous ne pouvons atteindre cet objectif qu'au moyen des objectifs spécifiques qui sont :

i) donner les caractéristiques générales des exploitations agricoles (taille, mode de culture et nature de la main d'oeuvre) ;

ii) évaluer la rentabilité financière de la production du coton au niveau du producteur selon les modes de culture  ;

iii) déterminer les impacts socio-économiques de la production du coton au niveau local ;

1-3-2- :HYPOTHESES

Les hypothèses de recherche sont les suivantes :

i) Les producteurs de coton au Nord et au Centre du Bénin n'adoptent pas les mêmes modes de culture et n'emblavent pas les mêmes superficies.

ii) La rentabilité financière du coton est meilleure en culture attelée ou motorisée plus qu'elle ne l'est en culture manuelle.

iii) Le coton contribue énormément au développement des localités qui s'y adonnent.

1-4- CADRE CONCEPTUEL ET REVUE DE LITTERATURE

1-4-1- CLARIFICATION DE QUELQUES CONCEPTS

Rentabilité financière et rentabilité économique

D'après le dictionnaire universel, le mot rentabilité désigne le caractère de ce qui est rentable, qui produit une rente, un bénéfice.

Le dictionnaire économique le définit comme la « capacité » d'un capital placé ou investi à procurer des revenus exprimés en termes financiers. On distingue cependant deux sortes de rentabilité : la rentabilité financière et la rentabilité économique.

La rentabilité financière exprime le revenu financier (profit, intérêt) d'un agent alors que la rentabilité économique exprime les avantages ou les gains pour la collectivité dans son ensemble ; en d'autres termes, la rentabilité financière est le rapport entre le profit net et l'actif ; la rentabilité économique est le rapport entre l'excédent brut d'exploitation et le capital fixe brut ou entre l'excédent net d'exploitation et l'ensemble des actifs non financiers. La rentabilité économique peut aussi s'intéresser aux externalités induites par l'activité menée (lexique économique 3ème édition).

Dans le cas de la production du coton, la rentabilité financière est obtenue par comparaison du revenu brut et du coût total de production.

Système de production ou système d'exploitation

On entend par système de production ou système d'exploitation, un ensemble de sous systèmes de culture, d'élevage et de ressources en terre, en moyens de production et en force de travail permettant la mise en oeuvre de ces sous systèmes (Lemeur, 1992). A travers cette définition, on comprend que l'analyse des systèmes d'exploitation implique nécessairement l'étude :

- des types de main d'oeuvre utilisé (familial, salarié ) ;

- des différents modes de culture ( manuel, attelé, motorisé ) ;

- des systèmes d'assolement, de la rotation des cultures et de l'itinéraire technique ;

- et enfin du matériel utilisé.

Exploitation agricole

L'exploitation agricole est une unité économique dans laquelle l'agriculteur pratique un système de production en vue d'augmenter son profit. Le système de production est la combinaison des produits et des facteurs de production (terres, travail, capital d'exploitation) dans l'exploitation agricole. Cette définition est rarement applicable au milieu africain. Ainsi dans le contexte africain l'exploitation agricole est définie comme l'ensemble des terres utilisées par un ménage pour la production agricole y compris les animaux qui s'y trouvent, sous la direction générale du chef de ménage qui est donc considéré comme le chef d'exploitation(Mémento de l'Agronome, 4ème édition)

Ménage agricole

C'est un groupe de personnes qui logent ensemble, prennent ensemble leur repas et disposent d'une exploitation sur laquelle travaillent la plupart de ses membres.

Compte d'exploitation

Le compte d'exploitation est un compte financier qui résume les recettes et les dépenses d'une entreprise au cours d'un exercice comptable. C'est donc un état qui rend compte des résultats de l'activité de l'entreprise pendant l'exercice. Le résultat net ou bénéfice est ce qui reste après que les dépenses de production ont été déduites de la vente des produits. En d'autre terme résultat ou bénéfice = recettes -dépenses (J. PRICE Gittinger). Les recettes dans la plupart des exploitations proviennent de la vente des produits cultivés ou des animaux. C'est le cas des revenus cotonniers issus de la vente du coton graine dans le cadre de notre étude. Le poste des dépenses d'exploitation en numéraire détaille toutes les dépenses en argent engagées pour la production. Ces dépenses sont constituées, dans la production du coton, de celles relatives aux opérations culturales ( nettoyage, labour, récolte etc.), aux intrants agricoles (engrais et pesticides) et autres charges telles que le transport des intrants et du coton graine, l'amortissement des matériels et les charges d'entretien de la main d'oeuvre.

1-4-2- REVUE DE LITTERATURE
Il existe une documentation très variée sur le coton, mais spécifiquement celle traitant de la rentabilité du coton au stade primaire de production est limitée car les études sur l'analyse de la rentabilité du coton demandent beaucoup de moyens aussi bien financiers, humains, matériels que temporels. Néanmoins les quelques documents que nous avons consultés sont enrichissants et instructifs.
Ainsi, le rapport de Anne Crole-Rees et Bio Goura Soulé de juin 2001 indique que les coûts fixes et variables de production intégrant le mécanisme actuel de fixation du prix d'achat du coton graine sont sous-estimés ou même omis ; ce qui aboutit à un prix d'achat du coton graine qui ne permet pas de couvrir les charges réelles d'exploitation. Aussi, les paysans ne considèrent pas la main d'oeuvre familiale, la traction animale, les autres équipements agricoles comme des dépenses car ils ne sont pas habitués à les comptabiliser financièrement, de sorte que les coûts de production du coton ne peuvent être calculés qu'à partir des estimations. Les résultats qui en découlent peuvent ne pas exprimer la situation économique réelle de la production, ni comment son évolution est perçue et vécue par les producteurs (Peter Ton, 2001). Cette idée a été soutenue par une étude réalisée par le LARES en novembre 1995 dans le but d'analyser les coûts de production du coton et d'en trouver des alternatives. De cette même étude, bien que certains coûts comme l'amortissement des matériels agricoles et les coûts de transport des intrants et du coton graine engagés par le producteur ne soient pas pris en compte dans l'évaluation des coûts de revient, la production du coton est déclarée non rentable (76% des producteurs enquêtés ont enregistré une perte financière). Elle a néanmoins révélé que les producteurs de Bembèrèkè combinant la culture attelée à la culture manuelle auraient pu réaliser un surplus de 2fcfa par kilogramme de coton graine grâce à un rendement moyen de 1615kg / ha soit 3230fcfa de bénéfice à l'hectare sur d'anciennes terres en friches qui ne nécessitent plus un coût élevé pour le défrichement.
De plus, le document sur les enjeux de la filière coton au bénin réalisé en juillet 1996 et une note sur la crise financière du secteur cotonnier (AIC, 2001) révèlent que les coûts d'entretien de la main d'oeuvre se sont accrus de 4%, la marge brute a augmenté de 1% parallèlement à un taux d'inflation de 3% ces six (06) dernières années ; ce qui conduit les producteurs à un sous-dosage dans l'utilisation des intrants ayant pour conséquence la baisse des rendements et de la rentabilité monétaire du coton (AIC, juillet 1996).
Aussi, selon une autre étude réalisée en 1998 par le LARES sur le marché des produits agricoles au Bénin, il ressort que la rentabilité du coton au niveau du producteur est limitée et que ce qui donne l'engouement aux producteurs pour la culture de cette spéculation est le couple prix stable débouché ; de plus, à travers cette étude, on remarque que la production du coton n'est rentable que par ses impacts sur la communauté (utilisation des ristournes pour maintes réalisations dans la localité).
Dans ce même ordre d'idée, Peter TON relate en 2001 que le coton joue un rôle important dans le développement des milieux ruraux cotonniers surtout en Afrique de l'ouest. En effet, selon lui, le coton est la principale source de revenus monétaires dans la plupart des zones de production en Afrique de l'Ouest. Il affirme qu'au Nord du Bénin en 1993, les revenus du coton représentent en moyenne 75% des revenus monétaires par ménage et ces revenus sont utilisés pour l'achat de biens de production et de consommation qui ne peuvent être produits sur l'exploitation. De même, les revenus cotonniers sont utilisés pour le remboursement des emprunts (20% de ces revenus ), les achats généraux ( 19%), les cérémonies ( 19%), l'achat de bétail ( 17%), les matériaux de construction (14%) les biens de luxe (7%), les facteurs de production (5%) et les impôts ( 1%). En général, affirme-t-il, les revenus du coton contribuent à l'amélioration des conditions de vie des communautés.
En bref, les travaux et documents de recherche que nous avons consultés révèlent que la culture du coton n'est pas monétairement rentable pour les producteurs et ceci de façon substantielle pour ceux qui adoptent le mode de culture manuel mais contribue énormément au développement et à l'épanouissement du monde rural.

Aussi, dans ces différents documents, l'analyse n'a pas tenu compte d'un certain nombre de paramètres tels que l'amortissement des matériels utilisés pour la culture du coton et la rémunération du travail familial.

En s'inspirant des expériences de ces auteurs, nous avons l'ambition d'affiner l'étude de rentabilité en intégrant dans le coût total de production certains éléments auparavant omis.

CHAPITRE 2 : METHODOLOGIE DE RECHERCHE

2-1- VARIABLES ET OUTILS D'ANALYSE

2-1-1- VARIABLES

Pour faire notre analyse, nous avons besoin des variables ci-après :

- les prix unitaires de chaque type d'intrants agricoles jusqu'au lieu de livraison;

- les coûts moyens de transport des intrants du lieu de livraison jusqu'au bord des champs ;

- les quantités moyennes d'intrants utilisées sur un hectare et par paysan ;

- les rendements moyens à l'hectare pour le coton ;

- les coûts moyens de la main d'oeuvre par paysan et par méthode de culture ;

- les quantités moyennes produites de coton graine par paysan ;

- les niveaux d'utilisation des revenus issus de la production du coton graine .

2-1-2- OUTILS

Les hypothèses de notre travail seront testées par :

- l'élaboration des comptes d'exploitation du producteur pour évaluer la rentabilité financière de la culture du coton,

- le calcul du taux de rentabilité du capital investi.

2-2- CHOIX DE L'ECHANTILLON ET PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE

2-2-1- PROCEDURE D'ENQUETE ET CHOIX DE L'ECHANTILLON

2-2-1-1- CHOIX DE LA ZONE D'ENQUETE

D'après les statistiques relatives à la culture du coton , il apparaît que les régions les plus productrices sont les deux départements du nord et celui du Zou (annexe n°12). Compte tenu de l'insuffisance des moyens disponibles pour l'enquête et de son délai de réalisation très court, il est raisonnable de choisir un échantillon et l'échantillon le plus représentatif ne saurait prendre en compte les trois grandes régions : Borgou, Atacora, Zou.

2-2-1-2- ECHANTILLONNAGE

Il s'agit d'un choix raisonné qui respecte la démarche suivante : dans un premier temps, nous avons retenu les sous-préfectures d'enquête. Au second degré, nous avons choisi les groupements villageois et enfin les exploitations agricoles de concert avec les responsables du développement rural.

- Unités de collecte : exploitations agricoles portant la culture du coton ;

- Taille de l'échantillon : 185 exploitations agricoles ;

- Secteurs concernés par l'enquête :

Borgou (zone 1) : Parakou, Bemberèkê, Banikoara ;

Atacora (zone 2) : Djougou, kouandé, Toukountouna ;

Zou (zone 3) : Savè ,Djidja, Zogbodomey. (Annexe14)

Pour les deux dernières campagnes cotonnières, en terme de volume de production, le département du Borgou occupe la première place, vient ensuite le département de l'Atacora et enfin le département du Zou pour les trois zones d'étude choisies. Aussi , les groupements villageois ont été choisis en tenant compte de leur population respective et de leur position géographique stratégique .Sur cette base, voici la répartition des 185 exploitations.

Tableau n°1 : Répartition des exploitations dans les sous-préfectures d'enquête

 

Sous-préfectures

Groupements villageois

Nombre d'exploitations

Zone 1

Parakou

Guinma

10

Worè

11

Bembèrèkè

Gbekou/A

10

Gbekou/B

10

Banikoara

Banikoara/A

12

Tokey

12

Zone 2

Djougou

Donga

10

Patargo

10

Kouandé

Mary

10

Orou-kayo

10

Toucoutouna

Wabou

10

Tchaklakou

10

Zone 3

Savè

Plateau

10

Diho

10

Djidja

Madjavi

10

Agblomè

10

Zogbodomey

Kotokpa

10

Koui

10

2-2-2- PRESENTATION DE LA ZONE D'ENQUETE

L'étude porte sur les deux (02) départements du Nord et le seul département du Centre.

2-2-2-1-PRESENTATION GEOGRAPHIQUE ET ADMINISTRATIVE

Le Nord et le Centre du Bénin sur le plan administratif et du découpage territorial, englobent trois (03) départements. Du sud au nord on traverse le département du Zou ; les départements du Borgou et de l'Atacora. La région du Nord et du Centre comporte actuellement trente six (36) sous-préfectures et six circonscriptions urbaines. Elle couvre une superficie de 101993 Km2 soit environ 90% du territoire national. Le Nord et le Centre du Bénin sont limités au nord par la République du Niger, au nord-ouest par la République du Burkina-Faso, au sud par les départements du Mono, de l'Atlantique, de l'Ouémé, à l'ouest par la République du Togo et à l'est par la République Fédérale du Nigeria.

2-2-2-2- MILIEU PHYSIQUE

Le relief de la région du Nord et du Centre du Bénin est globalement peu accidenté et est fait de plusieurs unités morphologiques que sont les plateaux du Zou de 200 à 300 mètres d'altitude, les collines granitiques, les plaines mollement ondulées de l'Atacora de 150 à 200 mètres d'altitude et la chaîne de l'Atacora etc.

Les caractéristiques spécifiques de ces unités morphologiques influencent fortement les sols de cette région. On y distingue des sols ferrugineux tropicaux , des sols minéraux bruts, des sols hydromorphes, des sols de la vallée du Niger, des sols indurés et des terres de barre. Ces différents types de sols sont liés aux types de climats que sont le climat tropical humide (subdivisé en climat soudano-guinéen et climat soudano-sahélien) et le climat sub-équatorial. Une grande partie de ces sols présente une bonne potentialité agricole surtout dans le Borgou et le Zou .

Le Nord de la région d'étude a un climat caractérisé par une alternance d'une saison pluvieuse allant du mois d'avril au mois d'octobre et d'une saison sèche (octobre-avril) marquée par l'harmattan. Le Sud de cette même région a un climat caractérisé par deux saisons pluvieuses et deux saisons sèches dont la petite tend à disparaître. Le Nord et le Centre du Bénin sont une région bien arrosée par des cours d'eau avec une pluviométrie annuelle moyenne se situant entre 900 à 1.300 mm .

2-2-2-3- MILIEU HUMAIN

Cette région concentre environ 40% de la population nationale selon les estimations des CARDERS de ces différents départements en 1997, avec une densité moyenne se situant entre 20 et 44 habitants par Km2. La plus grande partie de la population, environ 87%, s'investit dans le secteur primaire surtout dans l'agriculture avec 1.289.821 personnes comme effectif des actifs agricoles sur une population totale de 2.947.710 habitants. Ces actifs exploitent un grand nombre de parcelles sur lesquelles ils cultivent bien des produits vivriers que des produits de rente dont le principal est le coton avec une production de 382866 tonnes pour la campagne 2001-2002.Ceci explique l'existence d'un nombre important d'usines d'égrenage (environ 12 sur les 16 existantes sur le territoire national) dans les régions du Nord et du Centre. La production du coton procure aux producteurs un revenu assez important comparativement à la culture des autres spéculations. Les pratiques culturales sont encore traditionnelles dans cette région, mais une légère nuance apparaît car le département du Borgou s'en démarque en adoptant l'attelage, la mécanisation et la motorisation mais avec un faible niveau d'utilisation. L'agriculture n'est pas la seule activité des populations. On y rencontre aussi des commerçants, des éleveurs, des pêcheurs, des transporteurs et bien d'autres.

CHAPITRE 3 : PRESENTATION, ANALYSE DES RESULTATS ET SUGGESTIONS

3-1- EVOLUTION DES SUPERFICIES ET DES RENDEMENTS

Dans toute la zone d'enquête, les exploitations agricoles sont composées de trois types de cultures : cultures de rente (coton), cultures vivrières (mais, niébé, arachide, manioc ...) et cultures pérennes ( anacarde). Pour toutes les sous-préfectures, l'enquête a porté sur 1.253,83 hectares emblavés pour la campagne 2000-2001 pour toutes les cultures ; le coton occupe 580,52 hectares soit 46,30% du total. Pour la campagne 2001-2002, la superficie totale de l'ensemble des cultures est de 1.326,07 hectares et le coton occupe 624,50 hectares soit 47,13 % du total. Pour la campagne 2002-2003, ce pourcentage est de 39,06. On remarque alors que le coton perd progressivement sa place dans les emblavures pour la période 2000-2003 et que malgré ce désintéressement, il occupe la plus grande partie des superficies dans les exploitations agricoles des producteurs enquêtés.

Ainsi à Parakou, le coton est la culture la plus pratiquée sauf pendant la campagne 2002-2003 où le maïs vient en tête avec 3,85 hectares en moyenne par exploitation contre 2,35 hectares pour le coton. En général dans cette zone, pendant les trois dernières campagnes, les paysans se sont plus intéressés aux cultures vivrières en défaveur du coton avec l'augmentation croissante des superficies et ceci à cause des problèmes liés à sa production et à sa commercialisation. La même tendance demeure malgré l'évolution des rendements moyens à l'hectare pour la période 1998-2002 passant de 531kg/ha à 1292 kg/ha (annexe n°1).

Dans la sous-préfecture de Bembèrekè, pour les cinq années d'étude, le coton est la spéculation la plus cultivée dans les exploitations. Il a occupé 43,06% ; 48,78% ; 44,13% ; 49,09% et 38,64% de l'exploitation moyenne respectivement pour les campagnes 1998-1999 ; 1999-2000 ; 2000-2001 ; 2001-2002 et 2002-2003. De plus, le rendement à l'hectare a régulièrement évolué pendant la période 1999-2002 passant de 1166kg /ha à 1516kg/ha (annexe n°1).

A Banikoara, le coton occupe, pour toutes les campagnes, plus de la moitié des superficies totales de l'exploitation ; ce qui signifie que les populations se consacrent plus à la culture du coton qu'aux autres spéculations. Aussi, faudrait-il noter que les superficies cotonnières moyennes par exploitation agricole ont toujours augmenté passant de 5,38 ha pendant la campagne 1998-1999 à 6,71ha pour la campagne 2002-2003. Comme pour venir combler l'attente des populations, le rendement à l'hectare est en évolution remarquable allant de1281kg /ha pendant la campagne1998-1999 à 1506kg/ha pour la campagne 2001-2002 (annexe n°1).

La situation des exploitations de Djougou est remarquablement semblable à celle des exploitations de Bembèrekè. Seulement, dans cette localité, la proportion des superficies emblavées pour le compte du coton est moindre malgré son premier rang hormis la campagne 1998-1999 où les cultures autres que le maïs et le niébé (arachide, manioc, igname, piment ...etc.) ont occupé la première place dans l'exploitation (1,75ha contre 1,64ha pour le coton ).

Néanmoins ici, les rendements ont chuté pendant les quatre dernières campagnes écoulées de 1509kg /ha à 1223kg par hectare (annexe n°1).

Dans la sous-préfecture de Kouandé, le coton n'occupe environ que le tiers des superficies des exploitations (30% ; 38% et 31% respectivement pour les campagnes 2000-2001 ; 2001-2002 et 2002-2003) ce qui justifie le fait que dans cette aire géographique, le coton ne constitue pas la principale spéculation des populations paysannes. Aussi cette part a-t-elle baissé pendant la campagne 2002-2003 par rapport à son niveau de la campagne précédente. Quant au rendement, il a régulièrement évolué de la campagne 1998-1999 à la campagne 2000-2001 passant de1388 kg/ha à 1572 kg/ha et a connu une baisse vertigineuse en 2001-2002 (1322 kg/ha ) (annexe n°1).

A Toucountouna, la situation n'est guère encourageante en ce qui concerne l'évolution des superficies occupées par le coton dans l'exploitation. Il occupe environ le quart ou le tiers de la superficie totale de l'exploitation selon les années et cette part a graduellement baissé pendant la campagne 2001-2002 par rapport à son niveau de la campagne antérieure (25% pour la campagne 2002-2003 contre 33% pour la campagne 2001-2002). En général dans cette zone, il faut noter que les rendements n'ont pas évolué de manière régulière. Pendant la dernière campagne il a baissé par rapport à son niveau de la campagne précédente (campagne 2001-2002) qui avait enregistré une augmentation significative du rendement relativement à son niveau de la campagne 2000-2001. Il faut aussi remarquer qu'à Toucountouna, les exploitations agricoles ont une taille moyenne qui ne dépasse guère 1,5 hectares pour toutes les campagnes considérées (annexe n°1).

Dans la sous-préfecture de Savè, le coton occupe environ 35% des superficies totales de l'exploitation pour les trois campagnes (1998-1999 ; 1999-2000 ; 2000-2001) et 25% pour la campagne 2002-2003 ; les rendements ont régulièrement baissé au cours des cinq dernières campagnes passant de 1251 kg/ha pour la campagne 1998-1999 à 849 kg/ha pour la campagne 2001-2002. On comprend donc si les producteurs de cette zone s'intéressent de moins en moins à la culture du coton. Cette baisse des rendements pourrait aussi s'expliquer par la mauvaise utilisation des intrants agricoles ou l'insuffisance d'entretien des superficies cotonnières au fil des années. Il convient aussi de remarquer que les exploitations ont en moyenne une taille comprise entre 3,98 et 4,34 hectares (annexe n°1).

A Djidja, la part de la superficie emblavée en coton dans la superficie totale de l'exploitation s'est accrue pendant la période allant de la campagne 1998-1999 à la campagne 2001-2002 évoluant ainsi donc de 35,89% à 40 ,40% ; mais pendant la campagne 2002-2003 cette part a baissé jusqu'à 38,98%. Quant au rendement, il a fluctué entre 1190kg/ha et 1370kg/ha avec un écart favorable de 81kg/ha pendant la campagne 2001-2002 sur son niveau qui était de 1143kg/ha pour la campagne 2000-2001. Retenons qu'en général, en dehors de la campagne 2002-2003, les exploitants agricoles de Djidja se sont toujours intéressés de manière croissante à la culture du coton (annexe n°1) .

Enfin, dans la sous-préfecture de Zogbodomey pour les deux dernières campagnes, le poids de la superficie cotonnière dans la superficie totale de l'exploitation a baissé par rapport à son niveau des campagnes antérieures. Cette baisse s'est surtout accentuée pendant la campagne 2001-2002 où seulement 35% des emblavures sont en coton alors que pendant la campagne 2000-2001 ce pourcentage était de 37,37 et de 38,19 en 1999-2000. Quant au rendement, il a chuté de façon exponentielle pendant la campagne 2001-2002 (935kg/ha) relativement à son niveau de la campagne précédente (1164kg /ha) mettant le coton au second rang pendant la campagne suivante (2002-2003) après le maïs (4,02ha de coton pour une exploitation moyenne contre 4,28 ha de maïs) (annexe n°1).

En conclusion, nous pouvons noter que pour toute la zone d'enquête, le poids des superficies cotonnières dans les superficies totales emblavées par un exploitant moyen a baissé pour la campagne en cours (2002-2003) par rapport à son niveau de la campagne écoulée et que dans certaines zones comme Zogbodomey, Savè, Toucountouna, Kouandé, Djidja ... les rendements sont en baisse.

3-2- CARACTERISTIQUES DES EXPLOITATIONS AGRICOLES

Parmi les 185 exploitations enquêtées qui couvrent une superficie totale de 1.326,07ha (campagne 2001-2002), on en distingue de plusieurs tailles. En moyenne, la taille d'une exploitation s'évalue donc à 7,17 ha et la superficie en coton est de 3,38 ha.

Les exploitants agricoles ne pratiquent pas aussi les mêmes modes de culture (la culture attelée est plus développée au Nord ) et le niveau d'utilisation de la main d'oeuvre qu'elle soit familiale ou salariée sur les exploitations cotonnières est diversifié.

Ainsi à Parakou, la taille moyenne d'une exploitation est de 10,42ha et celle d'une exploitation cotonnière est de 4,02ha. Les producteurs de cette localité utilisent pour la culture du coton leur force physique (mode de culture manuel) de manière très importante et la culture attelée de façon moyenne (47% des enquêtés). Pour ce qui concerne le niveau d'utilisation de la main d'oeuvre sur le coton, plus de la moitié des enquêtés emploie beaucoup la main d'oeuvre familiale combinée à la main d'oeuvre salariée occasionnelle (annexe n°2 et 3). Peu d'exploitants agricoles embauchent aussi des ouvriers permanents pour la production cotonnière (4 exploitants seulement sur les 21) (annexe n°4).

Dans la sous-préfecture de Bembèrèkè, la taille moyenne d'une exploitation est de 7,72 ha et la superficie moyenne en coton est de 3,79 ha soit 49,10 % de l'exploitation totale. Certains paysans (65 %) utilisent moyennement la culture attelée pour produire le coton et 5 % en utilisent beaucoup (annexe n°6). Nous pouvons donc affirmer que la culture attelée est plus pratiquée à Bembèrèkè qu'à Parakou. Malgré cette importance relative de l'attelage, les producteurs de cette localité utilisent avec enthousiasme la culture manuelle car ils ne peuvent s'en passer (annexe n°5). Le niveau d'utilisation de la main d'oeuvre familiale y est très élevé ; s'agissant de la main d'oeuvre salariée permanente et de la main d'oeuvre salariée occasionnelle, le degré d'emploi est presque nul et moyen respectivement (annexe n°2 ; 3 et 4).

A Banikoara, les exploitations agricoles sont caractérisées par une taille moyenne de 11,17 ha et le coton y occupe une superficie de 6,48 ha soit plus de 60%, un niveau d'utilisation de la main d'oeuvre familiale très élevé sur le coton, une pratique moyenne de la culture attelée et une culture manuelle intensive (annexe n° 2, n° 5 et n° 6).

Quant aux exploitations de Djougou, elles sont par contre de tailles plus modestes et couvrent une superficie moyenne de 6,78 hectares dont presque la moitié pour le coton. Sur ces exploitations, les paysans utilisent la main d'oeuvre familiale et la main d'oeuvre salariée occasionnelle pour effectuer les différentes activités relatives au coton (annexe n° 2 et n° 3). La culture attelée couplée avec la culture manuelle y est développée par la majorité des producteurs enquêtés.

A Kouandé, la taille des exploitations moyennes est de 5,35ha et le coton y occupe 2,05ha soit moins de la moitié de l'exploitation. Près de 45% des producteurs de cette sous-préfecture utilisent la culture manuelle pour le coton combinée à la culture attelée (annexe n° 6), engageant la force physique des membres de la famille et un nombre peu important d'ouvriers salariés (annexe n° 2, n° 3 et n° 4).

Dans la sous-préfecture de Toucountouna, l'exploitation agricole moyenne occupe une superficie de 4,52 ha pour 1,5ha en coton. On y retrouve quelques producteurs qui utilisent l'attelage, le reste s'adonnant au mode de culture manuel avec un engouement naturel (annexe n° 5 et n° 6). Pour cela, ils emploient en plus des actifs agricoles familiaux des ouvriers occasionnels mais jamais d'ouvriers permanents (annexe n° 2 , n° 3 et n° 4).

A Savè où la taille moyenne des exploitations est de 10,04 ha, le coton occupe seulement 1,33 ha. Le niveau d'utilisation de la main d'oeuvre familiale est très important, les producteurs ne trouvent pas des ouvriers permanents et se contentent de quelques ouvriers occasionnels (annexe n° 2 et n° 3) qui se présentent à eux. De plus ils ne pratiquent pas la culture attelée (annexe n° 6).

Dans la localité de Djidja, on rencontre des exploitations caractérisées par une taille moyenne de 7,97 ha avec 3,22 ha pour le coton. Le type de main d'oeuvre utilisée de façon abondante est la main d'oeuvre salariée occasionnelle et la main d'oeuvre familiale (annexe n° 2 et n° 3) pour une culture essentiellement manuelle (annexe n° 5).

A Zogbodomey, c'est le même scénario qu'à Djidja pour une exploitation de taille moyenne de 10,95 ha avec une superficie cotonnière de 4,10 ha pour la campagne 2001-2002.

En résumé, dans la pratique agricole béninoise, on distingue trois modes de culture à savoir : culture manuelle où traditionnelle qui fait appel à la force physique de l'homme, culture attelée dont le principal est une paire de boeufs et une charrue et enfin culture motorisée. La culture motorisée n'est pas souvent connue des exploitants agricoles béninois qui du coup utilisent peu cet outil précieux de travail. Quant à la culture attelée, elle est surtout pratiquée dans les exploitations du Nord qui demeurent les plus grosses productrices du coton (annexe n° 1 et 6 ). Néanmoins les exploitations du centre au Nord n'ont pas les mêmes tailles. La taille moyenne d'une exploitation est d'environ 7,17 hectares dans laquelle le coton occupe environ 40 %, et prédomine, pour une famille moyenne de 8 actifs agricoles.

3- 3- LA RENTABILITE FINANCIERE

Elle constitue le principal enjeu de la production du coton. Elle intéresse bien à la fois l'Etat, les organisations paysannes et les producteurs qui engagent leur force physique et leurs moyens financiers dans la filière. Dans notre étude, il sera question de la rentabilité financière pour le chef d'exploitation.

La démarche, ici, consiste à confronter l'ensemble des frais engagés pour la production au revenu brut issu de la vente du produit coton et voir si la production dégage réellement des bénéfices. Dans notre étude la campagne de référence est celle de 2001-2002 ; campagne au cours de laquelle le Bénin a enregistré sa plus grande production d'environ 415.000 tonnes et très proche pendant laquelle les producteurs peuvent se rappeler les dépenses engagées et fournir des informations fiables. De plus, pour mesure de clarté, les coûts de production sont divisés en trois (03) grands groupes:

- les coûts des opérations culturales;

- les coûts des intrants agricoles;

- les autres charges.

3-3-1- LES COUTS DES OPERATIONS CULTURALES

La culture du coton exige cinq (05) principales opérations suivant les zones couvertes par l'enquête et qui ont fait l'objet de notre étude. Il s'agit du défrichage, du labour, du semis, du sarclage (3fois) et de la récolte. Le tableau ci-dessous récapitule les coûts de ces différentes opérations par sous préfecture de la zone d'enquête.

Tableau n°2 : Coûts des opérations culturales pour un hectare C/2001-2002

( en Fcfa )

Secteurs

Opérations

Parakou

Bembèrèkè

Banikoara

Djougou

Kouandé

Toucountouna

Savè

Djidja

Zogbodomey

cm

cm & ca

cm

cm & ca

cm

cm & ca

cm

cm & ca

cm

cm & ca

cm

cm & ca

cm

cm

cm

Défrichage

27750

27750

19220

19220

5480

5480

10400

10400

15410

15410

13945

13945

21970

14975

10020

Labour

28475

24475

24000

20000

21670

18670

22600

18600

24690

22670

22350

18050

30450

15630

16820

Semis

6180

6180

3085

3085

5880

5880

8705

8705

5800

5800

0

0

5990

4160

5280

Sarclage

28260

28260

24340

24340

45220

40200

18070

18070

33070

30000

34580

34000

23690

26450

25740

Récolte

29405

29405

23780

23780

29340

29340

27360

27360

26530

26530

19840

19840

33920

18220

23450

Total

120070

116070

94425

90425

107590

99570

87135

83135

105500

100410

90715

85835

116020

79435

81310

Source : enquête de terrain

Cm = culture manuelle

Ca = culture attelée

L'analyse de ce tableau montre que les opérations culturales coûtent plus chères aux producteurs de Parakou et de Savè qu'aux producteurs des sept (07) autres sous-préfectures en culture manuelle. En culture manuelle associée à la culture attelée, Parakou se trouve toujours en tête. De plus, les opérations culturales nécessitant beaucoup plus de moyens financiers sont le défrichage, le labour, le sarclage et la récolte dont la plus importante est la récolte en culture manuelle comme en culture mixte (manuelle et attelée associées) dans les sous-préfectures de Parakou, de Djougou et de Savè. Par contre c'est le sarclage qui est financièrement plus important dans les autres sous-préfectures toujours pour les deux modes de culture.

A Parakou, le coût total des opérations culturales par hectare est de 120.070 fcfa en culture manuelle et de 116.070 fcfa en culture manuelle associée à la culture attelée. Pour ces deux modes de culture, respectivement le défrichage représente 23% et 24%, le labour 24 % et 21 %, le sarclage 24 % et 24,3 % et la récolte 24,5 % et 25 % du coût total de ces opérations. La totalité des coûts des opérations culturales dans cette sous-préfecture est financée à hauteur de 53 % en culture manuelle et de 49 % en culture mixte du coût de revient total de production.

A Bembèrèkè, le coût total des opérations culturales est de 94.425 francs CFA pour un hectare emblavé de coton en culture manuelle et de 90.425 FCFA en culture mixte. Cette différence résulte du faible coût du labour en culture attelée (tableau n° 2). Dans ce coût total, les opérations les plus coûteuses sont le labour, le sarclage et la récolte avec des proportions respectives de 25,4 % ; 25,7 % et 25,2 % en culture manuelle. Le même scénario se reproduit presque pour les producteurs associant l'attelage à leur effort manuel. Toujours à Bembèrèkè le coût total des opérations culturales représente 45 % et 41 % du coût total de production respectivement en culture manuelle et en culture manuelle combinée à l'attelage.

Les producteurs de Banikoara quant à eux dépensent pour les opérations culturales 107.590 francs CFA/ha en culture manuelle et 99.570 francs CFA/ha en culture manuelle et attelée soit respectivement 50,10 % et 45,60 % du coût total de production pour un hectare. Dans cette sous-préfecture, les opérations qui coûtent plus aux producteurs sont le labour, le sarclage et la récolte. En effet en culture manuelle, le coût du sarclage représente environ la moitié du coût des opérations ; le labour et la récolte respectivement environ le quart (tableau n° 2).

A Djougou, la totalité des opérations culturales est financée par les producteurs à raison de 41 % du coût total de production qui est de 229.500 francs CFA/ha en culture manuelle et de 37 % en culture mixte qui est de 235.820 francs CFA/ha. Ces différentes opérations sont ainsi financièrement importantes à cause des coûts élevés du labour et de la récolte pour les deux modes de culture .

A Kouandé, de toutes les opérations culturales qui coûtent 105.500 francs CFA/ha en culture manuelle et 100.410 francs CFA en culture manuelle combinée à l'attelage ; le sarclage et la récolte occupent des proportions importantes car ils sont financés respectivement à hauteur de 31 % et 25 % de ce coût, et ceci en culture manuelle. Ces opérations ne sont pas non plus des moindres dans le processus de production du coton dans cette sous-préfecture. Elles représentent en culture manuelle 52 % du coût total de production et en culture mixte 42 %.

A Toucountouna, les principales opérations culturales coûtent au producteur en moyenne une somme de 90.715 francs CFA/ha en culture manuelle et 85.835 FCFA/ha en culture mixte bien que le semis soit effectué totalement par le chef d'exploitation et sa famille (ménage agricole). Dans cette localité l'opération la plus coûteuse est le sarclage bien qu'il représente en culture manuelle 28 % et en culture mixte 40 % du coût total de ces opérations.

A Savè, le labour est très coûteux comparativement aux coûts de cette opération dans les autres sous-préfectures de la zone d'enquête. Ceci, combiné au coût élevé de la récolte remonte le coût total des opérations à 116020 francs CFA/ha. Ce coût total occupe plus de la moitié (53 %) du coût de revient du coton. Ces deux opérations représentent à elles seules environ 56 %du coût total des opérations culturales.

A Djidja, les producteurs dépensent moins pour réaliser les opérations culturales sur les exploitations cotonnières. Pour eux, ces opérations s'évaluent à 79.435 francs CFA à l'hectare, soit 39 % du coût total de production dans cette zone.

A Zogbodomey, bien que le coût du défrichage à l'hectare soit moins coûteux comparativement aux autres localités enquêtées hormis Banikoara, le coût total des opérations culturales est de 81310 francs CFA/ha et représente 48,88 % du coût total de production. Dans cette sous-préfecture, les opérations nécessitant plus de fonds sont le sarclage et la récolte. Ils occupent environ 32 % et 29 % du coût total de ces opérations.

3-3-2- LES COUTS DES INTRANTS AGRICOLES

Par intrants agricoles, nous entendons les engrais (NPK, UREE), les insecticides et les herbicides. Les coûts de ces intrants constituent inévitablement des dettes que le producteur doit payer à la fin de la campagne.

L'évaluation du coût des intrants est quelque peu difficile en raison de l'existence du marché noir (achat des intrants dans les pays voisins : Togo, Nigeria et bradage des intrants par certains producteurs). Les quantités utilisées pour les calculs sont celles déclarées par les producteurs enquêtés ; ces quantités sont différentes des doses recommandées par la RCF qui est de 200 kg d'engrais, 8 litres d'insecticides et 4 litres d'herbicides pour un hectare de coton. Il faut remarquer que certains producteurs n'atteignent pas cette dose comme dans les sous-préfectures de Parakou, Bembèrèkè, Banikoara et Toucountouna pour les engrais d'une part et tous les producteurs de la zone d'enquête pour les insecticides d'autre part ; pendant que d'autres exploitants agricoles en utilisent plus (tableau ci-dessous). Les prix considérés ici sont les prix auxquels sont livrés les intrants à crédit aux producteurs quelle que soit la situation géographique de la localité.

Tableau n°3 : Coûts des intrants agricoles pour un hectare C/2001-2002

 

Secteurs

Parakou

Bembèrèkè

Banikoara

Djougou

Kouandé

Toucountouna

Savè

Djidja

Zogbodomey

Intrants

PU (FCFA)

Qté

valeur

Qté

valeur

Qté

valeur

Qté

valeur

Qté

Valeur

Qté

valeur

Qté

valeur

Qté

valeur

Qté

valeur

Engrais

205

185,92

38115

185,48

38025

198,71

40735

231,1

47375

225

46125

192,11

39385

239,92

49185

317,91

65170

209,45

42940

Insecticides

4500

6,52

29340

5,69

25605

7,29

32805

7,34

33030

4,63

20700

4,6

20700

6,05

27225

4,15

18675

4,87

21915

Herbicides

6000

0

0

0

0

1,91

11460

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

1,92

11520

Total

 
 

67455

 

63630

 

85000

 

80405

 

66825

 

60085

 

76410

 

83845

 

76375

Source :enquête de terrain

NB : Les quantités sont en kg pour les engrais et en litres pour les insecticides et les herbicides et les valeurs en f cfa.

De manière générale dans les sous-préfectures d'enquête, le coût total des intrants varie entre 63000 francs CFA et 90000 francs CFA à l'hectare alors que si on devait tenir compte des doses officielles, ce coût serait unique et de valeur 72500 FCFA à l'hectare. Ce qui ne correspond pas aux observations et donc fausse les comptes d'exploitation du producteur.

Dans toute la zone d'enquête, seuls certains producteurs des localités de Banikoara et de Zogbodomey utilisent de l'herbicide ; les doses utilisées semblent se confondre (1,92 l/ha à Banikoara et 1,91 l/ha à Zogbodomey en moyenne).

En général, le coût des engrais représente la plus grande proportion du coût total des intrants. Cette proportion varie entre 56 % et 78 % dans les sous-préfectures n'utilisant pas d'herbicides ; alors que dans les sous-préfectures où les producteurs utilisent l'herbicide, le coût des engrais ne représente environ que la moitié du coût total des intrants (tableau n° 3)

A Parakou, le coût des intrants agricoles occupe environ le tiers des coûts totaux de production pour un hectare et se classe donc deuxième après le coût des opérations culturales (52,32 % en culture manuelle, 49,22 % en culture mixte).

Dans la sous-préfecture de Bembèrèkè, les coûts des intrants représentent 30,13 % du coût de revient en culture manuelle et 20,31 % en culture manuelle associée à la culture attelée. Par contre à Djougou et à Toucountouna, en culture manuelle associée à la culture attelée le coût des intrants agricoles occupe le troisième rang après celui des opérations culturales et des autres charges liées à la production du coton.. Dans le même ordre d'idée, à Djidja le coût des intrants occupe une grande proportion dans le coût total de production (41,44 % contre 39,27 % pour les opérations culturales et 19,29 % pour les autres coûts).

3-3-3- LES AUTRES CHARGES

Les charges dont il s'agit ici regroupent les amortissements des matériels agricoles, le coût de transport des intrants et du coton, les charges alimentaires et d'entretien de la main d'oeuvre salariée qu'elle soit occasionnelle ou permanente.

De manière générale, ces autres charges sont plus élevées en culture manuelle associée à la culture attelée qu'en culture manuelle uniquement. Le montant le plus élevé est de 6.730 francs cfa/ha en culture manuelle tandis qu'en culture manuelle combinée à la culture attelée il est de 47.035 francs cfa/ha (Tableau n°7).

3-3-3-1- AMORTISSEMENT DES MATERIELS AGRICOLES

Comme toute activité agricole, la production du coton nécessite un certain nombre d'outils indispensables parmi lesquels nous pouvons citer la houe, la dada, la machette, la faucille, la hache, l'appareil de traitement.. pour la pratique de la culture manuelle ; en plus les animaux de trait, la charrue et la charrette... pour la culture manuelle associée à la culture attelée. Pour des raisons de conformité et de précision, nous avons pris en compte tous ces différents matériels utilisés par les producteurs enquêtés. Aussi faudrait-il amortir ces matériels. Le calcul de ces amortissements est fait sur la base des durées d'usage de chaque matériel. Pour les matériels d'attelage, l'hypothèse est que la durée maximale d'utilisation des animaux de trait est de 7ans, 10ans pour la charrue et 15ans pour la charrette. En ce qui concerne les autres matériels, nous nous sommes servis des déclarations des producteurs. De plus pour raison de commodité, tous les matériels considérés sont utilisés de manière équitable sur toutes les superficies emblavées dans l'exploitation quelle que soit la spéculation. En particulier, la part revenant à la culture du coton dans cet amortissement est obtenue en faisant le rapport entre le coût total de l'amortissement et la superficie totale emblavée pour toutes les spéculations. Ainsi l'amortissement pour la culture manuelle varie entre 340francs CFA et 6.730 francs CFA à l'hectare. Le montant le plus faible se rapporte à la sous-préfecture de Banikoara et le plus élevé à la sous-préfecture de Toucountouna. En culture manuelle associée à la culture attelée, l'amortissement varie entre 11.120 francs CFA (à Bembèrèkè) et 47.055 francs CFA/ha (à Toucountouna). En culture manuelle le coût des matériels représente une part infime des autres charges; sauf à Zogbodomey où cette part est de 23,6 %. Par exemple à Banikoara, il représente 1,54 % et à Kouandé 17,92 %. Par contre en culture manuelle associée à la culture attelée, le pourcentage le plus faible est 17,64 (à Bembèrèkè) et le plus élevé est 62,17 (à Kouandé). Cela justifie le poids important des matériels d'attelage.

De ces analyses, il ressort qu'en général les populations qui dépensent plus pour les matériels agricoles sont celles des sous-préfectures de Kouandé et de Toucountouna et moins celles demeurant à Banikoara et à Bembèrèkè en culture manuelle d'une part et d'autre part à Bembèrèkè en culture mixte(Tableau n°4).

 

Parakou

Bembèrèkè

Banikoara

Djougou

Kouandé

Toucountouna

Savè

Djidja

Zogbodomey

cm

cm & ca

Cm

cm & ca

cm

cm & ca

cm

cm & ca

cm

cm & ca

cm

cm & ca

cm

cm

cm

Amortissement des Matériels

4520

14840

1195

11120

340

12020

3230

22760

5985

45065

6730

47055

4435

5205

2045

Tableau n°4 : Amortissements des matériels agricoles

3-3-3-2- LES CHARGES EN ALIMENTATION ET D'ENTRETIEN DE LA MAIN D'OEUVRE SALARIEE

C'est la composante des coûts de production du coton graine qui est souvent négligée par les producteurs alors qu'elle en constitue un élément important. On s'aperçoit, lorsqu'on fait une investigation, de la difficulté d'évaluation de ces coûts par les producteurs ; mais néanmoins nous travaillons sur la base des déclarations des enquêtés qui paraissent vraisemblables. Le calcul est fait suivant le coût moyen journalier de l'alimentation et de l'entretien d'un ouvrier et le nombre moyen de journées de travail.

D'après ces différentes considérations, le constat général, dans les zones d'enquête, est que la main d'oeuvre occasionnelle est plus utilisée que la main d'oeuvre salariée permanente et le coût des charges alimentaires et d'entretien pour cette dernière est plus élevé que celui de la main d'oeuvre salariée occasionnelle, sauf dans les localités de Kouandé et de Toucountouna. Cela se justifie, parce qu'un exploitant agricole qui engage la main d'oeuvre salariée permanente est obligé de le restaurer toutes les fois (matin, midi et soir) et parfois même dans certaines sous-préfectures il prend en charge toute la famille de l'ouvrier.

Partout dans la zone d'enquête, dans les coûts considérés comme autres charges, ce sont les charges alimentaires et frais d'entretien qui occupent la plus grande proportion. Ainsi, dans les sous-préfectures de Parakou, Bembèrèkè et Djougou, ces coûts représentent plus de la moitié du total des autres charges en culture manuelle comme en culture mixte et en culture manuelle uniquement dans la sous-préfecture de Kouandé. Dans les autres sous-préfectures, ces coûts ne sont pas aussi négligeables car ils dépassent le quart du total des charges considérées.

Dans la sous-préfecture de Parakou sur les 21 producteurs enquêtés, 18 (soit 85,7 %) ont répondu que la main d'oeuvre salariée occasionnelle leur engendre des coûts supplémentaires qui s'évaluent en moyenne à 6.235 francs CFA pour un hectare de coton emblavé et 4 seulement ont répondu qu'ils dépensent pour l'alimentation et l'entretien de la main d'oeuvre salariée permanente et ceci leur coûte en moyenne et par hectare une somme de 21.125 francs CFA.

A Bembèrèkè, 75 % des enquêtés affirment que les ouvriers salariés occasionnels sont pris en charge par eux et que les coûts engendrés s'élèvent à environ 2055 francs CFA à l'hectare et 15 % seulement des enquêtés répondent que la main d'oeuvre salariée permanente engendre des frais supplémentaires en alimentation qui s'élèvent en moyenne à 38.460 francs CFA. Dans cette localité, les charges alimentaires de la main d'oeuvre salariée permanente représentent 94,93 % des charges alimentaires totales, mais cette main d'oeuvre est rarement utilisée sur le coton de manière importante (10 % seulement des enquêtés affirment qu'ils l'utilisent beaucoup sur le coton et 5 % l'utilisent peu).

A Banikoara où les charges totales en alimentation représentent moins de la moitié des autres coûts, les charges alimentaires de la main d'oeuvre salariée permanente représentent 95,55 % des charges alimentaires totales qui ne représentent à leur tour que 4 % environ du coût de revient du coton graine.

Dans les sous-préfectures de l'Atacora, les pourcentages des charges alimentaires dans les coûts totaux sont respectivement de 17,12 et 12 en culture manuelle et 16,10 et 10 en culture mixte alors que dans les sous-préfectures du Zou (Savè, Djidja, Zogbodomey )où n'est pratiquée que la culture manuelle, ces pourcentages sont respectivement de 3,9 ; 7,7 et 1,9. On conclut donc que dans le Zou, les coûts de l'alimentation de la main d'oeuvre salariée représentent une moindre charge comparativement aux départements du Nord.

Tableau n°5: Charges alimentaires et d'entretien de la main d'oeuvre salariée

Secteurs

Charges

Parakou

Bembèrèkè

Banikoara

Djougou

Kouandé

Toucountouna

Savè

Djidja

Zogbodomey

Charges Alimentaires MSO

6235

2055

400

10345

15610

13710

8635

6265

1775

Charges Alimentaires MSP

21125

38460

8580

26595

8900

9735

0

9315

2440

Total

27360

34515

8980

36940

24510

23445

8635

15580

4215

3-3-3-3- LES COUTS DE TRANSPORT ET AUTRES CHARGES

Ils comprennent le coût de transport des intrants du siège des GV jusqu'au bord des champs, le coût de transport du coton du champ jusqu'au lieu de vente (marché), et les autres charges (achat de piles pour le fonctionnement de l'appareil de traitement, achat de lait pour apurer l'organisme après le traitement...) (tableau n°4).

De tous ces coûts seul le coût de transport du coton est plus onéreux surtout à Banikoara. Ces coûts de transport et autres occupent une proportion importante dans les autres charges bien qu'ils soient minimes comparativement au coût total de production. Ces mêmes coûts représentent respectivement dans les sous-préfectures de Savè, Banikoara et Djidja plus de la moitié des charges que nécessite la production du coton en dehors de ceux des intrants et des opérations culturales; mais ceci seulement en culture manuelle. En culture mixte, ce coût est minime comparativement aux charges totales sauf à Banikoara (38 %) et à Toucountouna (20 %).

Tableau n°6 : Les coûts de transport et autres charges

Secteurs

Charges

Parakou

Bembèrèkè

Banikoara

Djougou

Kouandé

Toucountouna

Savè

Djidja

Zogbodomey

Transport Intrants

1255

1170

1670

215

490

1580

2015

1735

660

Transport Coton

5955

7335

7365

1520

610

935

4870

2730

1065

Autres charges

2885

2895

3750

2975

1815

14860

7460

13775

675

Total

10095

11400

12785

4710

2915

17315

14345

18240

2400

Source :enquête de terrain

NB :les valeurs sont en FCFA

Tableau n°7 : Récapitulatif des autres charges sur un hectare de coton graine C/2001-2002

Secteurs

Charges

Parakou

Bembèrèkè

Banikoara

Djougou

Kouandé

Toucountouna

Savè

Djidja

Zogbodomey

cm

cm & ca

Cm

cm & ca

cm

cm & ca

cm

cm & ca

cm

cm & ca

cm

cm & ca

cm

cm

cm

Total

41975

52295

53110

63035

22105

33785

44880

64410

33410

72490

47550

87875

27415

39025

8660

Source :enquête de terrain

NB :les valeurs sont en f c fa

3-3-4- SITUATION DES REVENUS BRUTS

Le revenu brut à l'hectare, tiré par les producteurs de la vente du coton, n'est pas uniforme pour toutes les sous-préfectures enquêtées ; ceci, par suite du rendement moyen fluctuant obtenu par les différents producteurs pour la campagne (campagne 2001-2002). Il est calculé en faisant le produit du rendement moyen par le prix d'achat du coton graine qui est de 200 Fcfa pour la campagne de référence (campagne 2001-2002) (annexe n°8). Ce revenu varie entre 169.800 francs CFA (à Savè) et 303.200 francs cfa (à Bembèrèkè). Le graphique ci-dessous illustre la situation.

Source : enquête de terrain

3-3-5- DE L'EFFECTIVITE DE LA RENTABILITE DU COTON

A ce niveau, les coûts de production sont comparés aux revenus bruts générés par la vente du produit afin de dégager une marge nette ou un revenu pour le chef d'exploitation. Les tableaux ci-dessous illustrent bien les résultats selon les trois options suivantes :

1er cas : le chef d'exploitation utilise aussi bien la main d'oeuvre extérieure (main d'oeuvre salariée) que la main d'oeuvre familiale pour faire ses travaux et n'emprunte pas auprès des institutions de crédit (tableau n° 5.1) ;

2ème cas : l'exploitant agricole réalise les travaux à l'aide de la main d'oeuvre extérieure et la main d'oeuvre familiale et emprunte auprès des instituions de crédit (CLCAM, CVEC) à un taux moyen fixe de 2 % par mois soit 24 % pour toute la campagne (tableau n° 5.2) et enfin ;

3ème cas : l'exploitant agricole, bien que n'empruntant pas auprès des institutions de crédit, utilise uniquement la main d'oeuvre familiale pour réaliser les opérations culturales ( tableau n°5.3) inhérentes à la culture du coton.

Pour toutes les options, l'hypothèse faite est que le coût de la terre est nulle car au Bénin particulièrement au nord et au centre l'acquisition de la terre n'est sujette à aucun coût.

Tableau n°8.1 : Comptes d'exploitation pour un hectare C/2001-2002 selon l'option 1

Secteurs

Intitulés

Parakou

Bembèrèkè

Banikoara

Djougou

Kouandé

Toucountouna

Savè

Djidja

Zogbodomey

cm

Cm & ca

cm

cm & ca

cm

cm & ca

cm

cm & ca

cm

cm & ca

cm

cm & ca

cm

cm

cm

Total produit (Revenu Brut) (1)

236800

236800

303200

303200

301400

301400

244600

244600

264400

264400

249200

249200

169800

220400

187000

Coûts des Opérations Culturales (2)

120070

116070

94425

90425

107590

99570

87765

83765

105500

100410

90715

85835

116020

79435

81310

Coûts des Intrants (3)

67455

67455

63630

63630

85000

85000

80405

80405

66825

66825

60085

60085

76410

83845

76375

Autres Charges(4)

41975

52295

53110

63035

22105

33785

44880

64410

33410

72490

47550

87875

27415

39025

8660

Total charges (5)=(2)+(3)+(4)

229500

235820

211165

217090

214695

218355

213050

228580

205735

239725

198350

233795

219845

202305

166345

Marge Nette (6)=(1)-(5)

7300

980

92035

86110

86705

83045

31550

16020

58665

24675

50850

15405

-50045

18095

20655

Taux de Rentabilité (en%)(7)=(6) / (5)

3,20

0,40

43,60

39,70

40,40

38,00

14,80

7,00

28,50

10,30

25,60

6,60

-22,80

8,90

12,40

Source : enquête de terrain

Tableau n°8.2 : Comptes d'exploitation pour un hectare C/2001-2002 selon l'option 2

Secteurs

Intitulés

Parakou

Bembèrèkè

Banikoara

Djougou

Kouandé

Toucountouna

Savè

Djidja

Zogbodomey

cm

Cm & ca

cm

cm & ca

cm

cm & ca

cm

cm & ca

cm

cm & ca

cm

cm & ca

cm

cm

cm

Total produit (Revenu Brut) (1)

236800

236800

303200

303200

301400

301400

244600

244600

264400

264400

249200

249200

169800

220400

187000

Coûts des Opérations Culturales(2)

120070

116070

94425

90425

107590

99570

87765

83765

105500

100410

90715

85835

116020

79435

81310

Coûts des Intrants(3)

67455

67455

63630

63630

85000

85000

80405

80405

66825

66825

60085

60085

76410

83845

76375

Autres Charges (4)

41975

52295

53110

63035

22105

33785

44880

64410

33410

72490

47550

87875

27415

39025

8660

Sous-total charges (5)

229500

235820

211165

217090

214695

218355

213050

228580

205735

239725

198350

233795

219845

202305

166345

Intérêts des emprunts (6)=(5)*0,24

55080

56600

50680

52100

51525

52405

51130

54860

49375

57730

47600

56110

52760

48550

39920

Total charges (7)=(5)+(6)

284580

292420

261845

269190

266220

270760

264180

283440

255110

297255

236950

289905

272605

250855

206265

Marge Nette(8)=(1)-(7)

-47780

-55620

+40355

+34010

+35180

+30640

-19580

-38840

+9290

-32855

+12250

-40705

-102805

-30455

-19265

Taux de rentabilité( en %) (9)=(8) /(7)

-16,78

-19,02

+15,41

+12,63

+13,21

+11,32

-7,41

-13,70

+3,64

-11,05

+5,17

-14,04

-37,71

-12,14

-9,34

Source :enquêtedeterrain Tableau n°8.3 : Comptes d'exploitation pour un hectare C/2001-2002 selon l'option 3

Secteurs

Intitulés

Parakou

Bembèrèkè

Banikoara

Djougou

Kouandé

Toucountouna

Savè

Djidja

Zogbodomey

cm

Cm & ca

cm

cm & ca

cm

cm & ca

cm

cm & ca

cm

cm & ca

cm

cm & ca

cm

cm

cm

Total produit (Revenu Brut) (1)

236800

236800

303200

303200

301400

301400

244600

244600

264400

264400

249200

249200

169800

220400

187000

Coûts des Intrants (2)

67455

67455

63630

63630

85000

85000

80405

80405

66825

66825

60085

60085

76410

83845

76375

Autres Charges (3)

41975

52295

53110

63035

22105

33785

44880

64410

33410

72490

47550

87875

27415

39025

8660

Total charges (4)=(2)+(3)

109430

119750

116740

126665

107105

118785

125285

1448145

100235

139315

107635

147960

103825

122870

85035

Revenu du chef d'exploitation(marge nette) (5)=(1)-(4)

127370

117050

186460

176535

194295

182615

119315

99785

164165

125085

141565

101240

65975

97530

101965

Source : enquête de terrain

De l'analyse du tableau n° 8.1, il ressort que :

A Parakou, le coût total moyen de production s'évalue à 229.500 francs cfa par hectare en culture manuelle pour une production moyenne de 1.184 kg/ha. Le revenu brut est alors de 236.800 francs cfa et il se dégage une marge nette positive de 7300 francs cfa soit 3,2 % du capital investi par le producteur moyen. En culture mixte (manuelle associée à attelée), le coût total de production est de 235.820 francs cfa pour un hectare. Comparé au revenu brut qui s'élève à 236.800 francs cfa pour la même superficie emblavée, les producteurs de cette sous-préfecture adoptant ce mode de culture tirent un gain très insignifiant de 980 francs cfa à l'hectare soit 0,4 % du capital investi. Nous pouvons alors conclure que la production du coton est faiblement rentable financièrement car les taux de rentabilité sont très faibles aussi bien en culture manuelle qu'en culture mixte.

A Bembèrekè, les producteurs peuvent se réjouir : pour un rendement de 1.516 kg/ha, ils investissent 211.165 francs cfa comme coût total de production en culture manuelle uniquement et en mode de culture manuel associé à la culture attelée, le coût total de production à l'hectare est de 217.090 francs cfa. Ils bénéficient alors en moyenne, à l'hectare, en culture manuelle, d'une somme de 92.035 francs cfa soit un taux de rentabilité financière de 43,6 % et 86.110 francs cfa en culture mixte qui représente 39,7 % du capital investi. On peut donc affirmer la rentabilité du coton à Bembérekê quel que soit le mode de culture .

A Banikoara, la marge nette est une marge bénéficiaire et s'élève à 86.705 francs cfa à l'hectare en culture manuelle et 83.045 francs cfa en culture mixte pour des coûts totaux de production qui sont respectivement de 214.695 francs cfa et de 218.355 francs cfa à l'hectare . Ainsi, dans cet ordre les taux de rentabilité sont de 40,4 % et 38,0 %.

Retenons jusque là que dans le département du Borgou , pour les deux modes de culture, les producteurs de Bembèrèkè gagnent financièrement plus que leurs homologues des deux autres sous- préfectures.

A Djougou, les producteurs qui adoptent le mode de culture manuel engagent comme capital total de production une somme de 213.050 francs cfa pour un hectare emblavé. Ce capital leur procure un bénéfice de 31.550 francs cfa soit un taux de rentabilité financière de 14,8 %. L'analyse du compte d'exploitation du producteur moyen adoptant le mode de culture mixte dans cette localité révèle que ce dernier perçoit à la fin de la campagne un montant de 244.600 francs cfa pour un hectare de coton emblavé contre un coût total de 228.580 francs cfa. Il gagne alors à l'hectare une somme de 16.020 francs cfa qui représente 7% des dépenses engagées. 

A Kouandé, la production d'un hectare de coton coûte moyennement au producteur 205.735 francs cfa en culture manuelle et 239.725 francs cfa en culture manuelle associée à la culture attelée. En engageant cette dépense, le producteur réalise un bénéfice de 58.665 francs cfa à l'hectare en culture manuelle soit un taux de rentabilité financière de 28,5 % et en culture mixte un bénéfice de 24.675 francs cfa par hectare soit un taux de rentabilité financière de 10,3 % et ceci suite à un rendement moyen de 1.322 kg/ha pour les deux modes de culture.

Les producteurs de Toucountouna, bien qu'effectuant moins de dépenses que leurs homologues des autres sous-préfectures du Nord à l'exception de ceux de Parakou, ne réalisent pas un grand profit. La marge nette que le producteur moyen tire d'un hectare de coton est de 50.405 francs cfa soit un taux de rentabilité de 25,6 % . S'il adopte le mode de culture mixte, la production du coton lui procure 15.405 francs cfa, donc un taux de rentabilité financière de 5,59 % après avoir engagé un coût total de production de 233.795 francs cfa .

A Savè, le coût moyen de production est de 219.845francs cfa/ha. Dans cette localité le rendement moyen est de 849kg par hectare, donc un revenu brut de 169.800francs cfa . Il s'ensuit alors une marge nette négative de 50.045 francs cfa soit un taux de rentabilité financière négatif de 22,76 %. Cette situation fait de Savè la zone où le coton se cultive dans des conditions onéreuses et où le rendement est aussi mauvais dans l'ensemble de la zone cotonnière.

A Djidja, pour emblaver un hectare de coton, le producteur engage en moyenne 202.305francs cfa sans son effort personnel. En se tenant à ce coût, il réalise un bénéfice de 18.095 francs cfa, soit un taux de rentabilité de 8,0 % du capital investi et ceci grâce à un rendement moyen de 1.102 kg à l'hectare .

Enfin dans la sous-préfecture de Zogbodomey, la production de 935 kg de coton par hectare (rendement moyen) nécessite 166.345 francs cfa. Cette dépense engagée par le producteur produit une marge bénéficiaire (profit financier) de 20.655 francs cfa, soit un taux de rentabilité de 12,4 %.

Retenons au passage que dans les sous-préfectures du Zou appartenant à la zone d'enquête, la production du coton engendre pour certains producteurs des pertes (producteurs de Savè) et pour d'autres des gain (ceux des deux autres sous-préfectures). Mais il faut souligner que ces gains sont faibles pour être considéré comme le revenu annuel à l'hectare du producteur bien que ces producteurs ne dépassent pas en moyenne 3 hectares comme superficie emblavée pour le coton par campagne.

En somme, pour la première option dans toute la zone d'enquête en dehors de la sous-préfecture de Savè, la production du coton est financièrement rentable bien que cette rentabilité soit faible par endroits (Parakou ).

Avec l'option que tous les travaux relatifs à la production du coton sont financés à l'aide de crédits consentis auprès des institutions de crédits (généralement CLCAM, CVEC) avec un taux fixe de 24 % par an, le coût total de production pour la majorité des producteurs enquêtés (hormis ceux des sous-préfectures de Bembèrèkè, Banikoara, Kouandé et Toucountouna) est supérieur au revenu brut ; ce qui entraîne une marge nette négative. Donc, avec cette option dite capitalistique, les producteurs de coton de cinq (05) sous-préfectures sur les neuf (09) enquêtées (55,55 %) ont enregistré une perte financière en mode de culture manuel de même que ceux de quatre (04) sous-préfectures sur les six (06) adoptant la culture attelée (66,67%) (tableau n°8.2). Par contre selon cette option et quel que soit le mode de culture, les producteurs de Bembèrèkè et de Banikoara bénéficient financièrement de la culture du coton avec environ 38.000 et 32.000 francs cfa comme montant de bénéfice pour un hectare emblavé respectivement pour le mode de culture manuel et le mode de culture mixte.

En outre, d'après l'option selon laquelle l'exploitant agricole n'utilise uniquement que la main d'oeuvre familiale pour réaliser les opérations culturales, la production du coton peut être déclarée rentable financièrement dans toutes les sous-préfectures d'enquête car il en résulte un revenu positif pour le chef d'exploitation (tableau n° 8.3). On peut donc conclure que les opérations culturales occupent une part très importante dans les coûts totaux de production. Notons au passage que cette option concerne surtout les petits producteurs du coton ou les producteurs à progéniture nombreuse qui n'ont pas besoin d'une main d'oeuvre extérieure.

De tout ce qui précède, il transparaît que la production du coton est financièrement plus rentable en culture manuelle qu'en culture manuelle combinée à la culture attelée dans les sous-préfectures du nord appartenant à la zone d'enquête; ce qui se justifie par le poids élevé de l'amortissement du matériel d'attelage dans le coût total de production. De plus quels que soient l'option et le mode de culture choisis, les producteurs de Banikoara et de Bembèrèkè gagnent toujours. Ceci peut se justifier par l'état de leur sol qui leur permet d'avoir un bon rendement et par ricochet un important revenu brut. Par contre, en temps cette tendance est renversée (annexe n°9). Ainsi donc, le producteur adoptant le mode culture mixte emblavera de plus grandes superficies et par ricochet gagnera énormément à la fin de la campagne.

3-4- LES IMPACTS SOCIO-ECONOMIQUES DE LA PRODUCTION DU COTON

L'appréciation de la rentabilité de la culture du coton pose deux sortes de problèmes : l'absence d'un compte d'exploitation réel établi par le producteur permettant d'avoir une idée exacte des gains financiers qui n'ont qu'une pertinence limitée sur le plan socio-économique puis l'interférence de plusieurs sources de financement des investissements réalisés à partir des revenus tirés du produit.

Dans cette section, nous aborderons successivement les impacts au niveau du producteur (chef d'exploitation, ménage agricole), au niveau de la communauté (sous-préfecture) et sur l'environnement.

3-4-1- AU NIVEAU INDIVIDUEL

D'après les résultats des enquêtes, 68,6 % des exploitants agricoles ont déclaré que le coton est rentable et surtout dans les localités du Nord.

De manière globale, le revenu agricole moyen du ménage est prioritairement constitué des ressources financières issues de la production du coton, hormis les sous-préfectures de Parakou, Djidja et Zogbodomey (annexe n°10).

A Parakou par exemple, le coton participe à près de 40 % du revenu agricole total du ménage. Dans la sous-préfecture de Bembèrèkè, ce pourcentage est de 61 suivis par les revenus du maïs dont la part est de 24,7 %. Les exploitants agricoles des sous-préfectures de Banikoara et de Kouandé aussi tirent leur revenu essentiellement de la production du coton (respectivement 72,9 % et 80,8 % du revenu agricole total). Dans la sous-préfecture de Toucountouna, on peut affirmer sans risque de se tromper que les producteurs vivent essentiellement des revenus du coton car ces revenus représentent 83,4% des revenus agricoles totaux du ménage agricole moyen.

A Savè, le producteur du coton tire 53,5 % de ses ressources financières de la vente de ce produit bien que cette spéculation ne soit pas rentable pour lui. Enfin dans les sous-préfectures de Djidja et de Zogbodomey, les parts de la production du coton dans les revenus agricoles du producteur sont respectivement de 33,5 % et de 34,5 %. Dans tous les cas, les producteurs déclarent que le revenu du coton se perçoit en une seule tranche c'est-à-dire en gros et leur permet de faire un certain nombre de réalisations qui contribuent à leur épanouissement et celui de leur voisinage. Ainsi, à Parakou 80,9 % des enquêtés déclarent pouvoir subvenir à leur besoin vestimentaire grâce au revenu cotonnier et ceci de façon moyenne. Dans cette sous-préfecture 66,7 % des enquêtés puisent dans leur revenu net du coton pour satisfaire les besoins en alimentation. De même, les proportions de ceux qui épargnent l'argent du coton ou l'utilisent pour les cérémonies ne sont pas moindres (respectivement 61,9 % et 61,9 %). A Bembèrèkè, les plus grandes utilisations du revenu tiré de la culture du coton concernent l'habillement et les cérémonies (mariage, baptême...) comme l'affirment 95 % des enquêtés. En outre les producteurs déclarent utiliser les recettes du coton pour s'ériger des habitations et pour satisfaire leur besoin en déplacement, mais ceci de façon moyenne.

Sur les 24 producteurs du coton enquêtés à Banikoara, 21 ont déclaré que les revenus cotonniers leur servent à faire face aux besoins en habillement, 17 utilisent ces revenus pour accroître leur cheptel (bovins, ovins et caprins) et 14 s'en servent pour financer une partie des dépenses de cérémonies. Quant aux producteurs de Djougou, ils épargnent une part importante de leur revenu cotonnier (80 % des enquêtés) ; à cet usage s'ajoutent le financement des cérémonies confirmé par plus de la moitié des enquêtés.

A Kouandé les plus grandes utilisations du revenu cotonnier des producteurs concernent l'habillement (17 enquêtés sur 20) et l'épargne.

A Toucountuouna, les besoins en habillement consomment une grande partie du revenu cotonnier du producteur, ensuite viennent la construction des habitations et les cérémonies.

A Djidja comme à Savè, les exploitants agricoles utilisent les revenus tirés de la vente du coton pour s'habiller (75 et 70 % des déclarations) ; mais les emplois de ces revenus les plus fréquents sont les dépenses de cérémonies (funérailles...) à Djidja et la consommation alimentaire à Savè. Quant aux producteurs de Zogbodomey, plutôt que de financer l'habillement et les cérémonies avec leurs revenus cotonniers, ils préfèrent les dépenser pour la scolarisation de leurs enfants, la consommation alimentaire du ménage et la provision pour la campagne suivante.

En somme, les ressources issues de la production du coton sont investies dans l'habillement, les cérémonies, l'épargne, la construction, l'achat de biens de luxe....

Les revenus du coton permettent aussi aux producteurs de rembourser les dettes déjà engagées, de soigner leur famille et de payer les frais d'écolage de leurs enfants. D'un autre point de vue, la culture du coton contribue à la réduction du chômage en milieu rural. En effet, plusieurs chefs de ménage utilisent la main d'oeuvre salariée dans leurs exploitations(annexe n° 4 et n° 5), ce qui permet aux jeunes de trouver un emploi saisonnier surtout pendant la campagne cotonnière. La culture du coton facilite aux producteurs l'accès aux crédits auprès des CLCAM et des CVEC. Ces crédits peuvent servir pour la production du coton ou pour la culture d'autres spéculations ou servir comme fonds de commerce pour les producteurs qui exercent d'autres activités, surtout le commerce de bétail dans le Nord.

Les atouts économiques de la culture du coton pour le producteur ne se limitent pas à ceux dessus cités. Il y a aussi les arrières effets des engrais sur les autres spéculations et le bénéfice de ces mêmes engrais pour la fumure des champs en monoculture de maïs, du riz, du sorgho du piment, ...etc. et des insecticides pour le traitement du niébé contre les parasites.

3-4-2- AU NIVEAU COMMUNAUTAIRE

Les recettes du coton contribuent à la construction des bâtiments socio-communautaires comme c'est le cas à Banikoara (magasin de stockage des intrants agricoles, infrastructures sanitaires pour les premiers soins) et dans certaines autres sous-préfectures de l'enquête. De plus, les ressources issues de la vente du coton (ristournes) que verse la CSPR aux USPP ont permis à ces dernières de s'acheter des véhicules de transport (titan, camions ...) qui servent pendant la campagne cotonnière et de construire des logements qu'elles mettent en location afin de se constituer des fonds de roulement et de contribuer au développement du milieu ;l'installation de la radio communautaire de Djougou, un outil important de communication que les producteurs utilisent avec fierté (annonce de réunion par les secrétaires des GV, USPP) constitue un témoignage expressif. Toujours à ce stade, la production du coton a permis la naissance de plusieurs organisations paysannes bien structurées et fonctionnelles ; c'est le cas des GV, GF et USPP et même de la FUPRO/BENIN qui est la structure faîtière de ces organisations.

3-4-3- L'IMPACT ENVIRONNEMENTAL

Il n'y a cependant pas que les impacts financiers et socio-économiques de la production du coton à appréhender: il est important d'aborder aussi les impacts de la culture du coton sur les ressources naturelles et l'environnement.

Les pesticides utilisés pour la production du coton, en particulier les insecticides EC ont d'impacts sur le corps humain comme sur le milieu physique. Ces insecticides surtout l'endosulfan intoxiquent l'organisme et les cultures vivrières (niébé, etc..). Dans la zone d'enquête, aussi longtemps qu'il y a de terres disponibles les producteurs préfèrent encore aujourd'hui défricher et mettre en valeur de nouvelles terres pour la culture du coton plutôt que d'adopter des itinéraires techniques favorables. Ce comportement conduit à la dégradation de l'environnement, à la déforestation, à la perte de la biodiversité et à une destruction de la chaîne alimentaire (morts d'animaux, d'oiseaux, de vers, de termites) ont déclaré plusieurs producteurs.

3-5-PROBLEMES ET DIFFICULTES RENCONTRES PAR LES PRODUCTEURS

Les producteurs de coton sont confrontés à une multitude de problèmes. Loin d'en faire ici un chapelet, abordons les plus pertinents.

Dans la zone d'enquête, 61,6% des enquêtés affirment que le premier problème majeur qu'ils rencontrent est le retard dans le paiement des décades (revenus cotonniers). Ce problème a de lourdes conséquences.

En effet, le retard de paiement des revenus cotonniers rend la population miséreuse et la famine s'installe dans les ménages agricoles ayant consacré la saison à ne produire essentiellement que du coton. Il s'ensuit alors une insécurité alimentaire.

Ce problème entraîne la vente du stock des céréales à contre -temps et à vil prix, le bradage des intrants agricoles et le bouleversement des programmes préétablis par les producteurs.

De plus le retard dans les paiements entraînent presque chez tous les producteurs enquêtés des impayés au niveau des institutions de crédit (CLCAM, CVEC....) et par conséquent une augmentation du taux d'intérêt et introduit dans leur rang le découragement .

Le second problème soulevé par les producteurs est celui relatif au coût élevé des intrants en inadéquation avec le prix d'achat du coton graine. La conséquence directe de ce problème est le faible niveau de la Marge Après Remboursement Intrants (MARI) et par ricochet le faible niveau du revenu net du producteur.

Il existe d'autres difficultés qui affectent la rentabilité de la filière : l'irrégularité des pluies (sécheresse et inondation), le manque et l'insuffisance des moyens matériels, humains et financiers nécessaires, le retard dans l'évacuation du coton, le problème foncier (manque de terres cultivables dans le ZOU), la mise en place tardive des intrants. Tous ces problèmes contraignent les paysans à limiter leur production

3-6- SUGGESTIONS

Aujourd'hui, la question de la bonne santé de la filière coton préoccupe plus d'un acteur. Ainsi, des actions concrètes doivent être menées et des propositions doivent être faites par n'importe qui est intéressé par la filière coton. Les suggestions que nous proposons concernent aussi bien les autorités publiques (gouvernement) que les responsables à divers niveaux de la filière.

Envers les autorités publiques.

- De commun accord avec les organismes de stabilisation existants (ONS) et surtout dans la perpective croissante de privatisation de la SONAPRA, le gouvernement doit rechercher des mécanismes alternatifs de stabilisation permettant de réduire les risques encourus par les producteurs dus aux fluctuations des cours sur le marché international de coton.

- De même, il faudrait susciter et développer d'autres marchés intéressants dans une approche de diversification des cultures de rente, génératrices de devises.

- Aussi, le gouvernement devrait utiliser des parts du revenu issu de l'exportation du coton pour mettre en place des infrastructures appropriées pour la recherche-développement interdisciplinaire basée sur la participation paysanne afin de trouver des alternatives durables et efficientes aux modes actuels de production qui réduisent les coûts de production du coton pour le producteur.

- Pour pallier au problème de manque de moyens financiers et la difficulté d'accès aux outils mécaniques les plus appropriés pour la production du coton, des actions suivantes devront être menées :

* développement et renforcement du système de crédit dans les milieux de production cotonnière avec des taux d'intérêt spéciaux pouvant permettre à tous surtout aux agriculteurs d'y accéder.

* création des postes de vente de matériels agricoles (charrues, charrettes, animaux de trait, motoculteurs ...) a défaut de la mise en place des sociétés comme la SOBEMAG à PARAKOU, partout où le besoin se fait sentir.

- Si l'on tient à pérenniser et à maintenir la filière coton au Bénin, les préoccupations suivantes relatives aux doléances des producteurs lors de notre enquête doivent être prises en considération. Il s'agit :

* du paiement des décades dans les délais raisonnables qui profitent aux producteurs ;

* de l'équilibre entre le coût des intrants et le prix d'achat du coton graine pour limiter la course à l'extensification, au défrichement et à l'exploitation massive et appauvrissante des sols. A cette fin, nous proposons que les plus-values et les surplus soient utilisés pour réduire les coûts des intrants aux producteurs.

Envers les responsables de la filière

- Les organisations des producteurs en l'occurrence la FUPRO/Bénin et ses structures décentralisées doivent rechercher des projets visant l'amélioration de la fertilité des sols afin de pouvoir relever le niveau actuel de rendement. A cet effet, des recherches doivent être entreprises pour l'identification d'autres techniques de fertilisation des sols plus pratiques et moins nocives.

Ainsi,l'utilisation et la généralisation de la jachère Mucuna proposée par Albert HONLONKOU N. doivent devenir opérationnelles.

- En ce qui concerne le problème du coût élevé des intrants et celui de l'intoxication à travers l'utilisation des pesticides et leurs impacts sur l'environnement, nous proposons la pratique et la généralisation de la Lutte Etagée Ciblée ( LEC) qui est une méthode de lutte assurant une protection de fond de la culture avec des doses réduites d'insecticides appliquées de façon calendaire auxquels sont associées des interventions complémentaires décidées en fonction des seuils atteints par les ravageurs. En effet, cette méthode permet de diminuer le coût élevé des intrants agricoles et celui de la protection insecticide en réduisant la quantité de matières nocives épandue et en respectant mieux l'environnement.

- L'absence de matières organiques dans les sols réduit l'efficacité des engrais chimiques. Pour cela, l'encadrement technique doit être plus axé sur l'utilisation efficace et efficiente des matières organiques disponibles ( y compris les tiges de cotonniers )pour réduire les risques d'érosion dus à des déficits en matières organiques qui détériorent la structure des sols et diminuent leur capacité d'absorption en eau.

- Pour finir, dans le cadre du développement global du monde rural et de la réduction des risques pour les producteurs, des stratégies telles que la prévoyance agricole ( à travers le système d'assurance ) doivent être mises en place.

La culture du coton a toujours contribué à l'augmentation des revenus aussi bien de l'Etat que des populations rurales et continue d'avoir une importance capitale dans la vie des exploitants agricoles.

A travers cette étude, nous pouvons conclure que les producteurs du Nord (Atacora, Borgou) adoptent deux modes de culture (culture manuelle et culture mixte) et que ceux du centre (Zou) ne pratiquent que le mode de culture manuel sur les emblavures cotonnières. Avec ces différents choix de mode de culture le coton perd progressivement sa place dans la taille des exploitations bien qu'il soit la principale spéculation dans la majorité des zones d'enquête.

De plus, nous pouvons aussi conclure, sauf exception faite à Savè, qu'avec la prise en compte de tous les éléments de la structure des coûts, la production du coton est globalement rentable car dégageant un résultat net positif même si ce profit est insignifiant par endroits. Néanmoins, cette rentabilité financière ne peut arriver à compenser l'effort personnel et le risque encouru par le producteur si ce ne sont les arrières effets des intrants agricoles (engrais) sur les autres cultures, l'utilisation des matériels adaptés pour la culture du coton à d'autres fins, la construction des infrastructures sociales grâce aux surplus du coton, bref les avantages socio-économiques de la production du coton.

Aussi, nous proposons que de plus grandes études soient faites (tenant compte d'un plus vaste échantillon) pour percevoir plus les réalités paysannes dans les zones cotonnières afin de chercher des solutions efficaces aux problèmes à la base de la filière coton.

OUVRAGES

1- ACCLASSATO Houensou Dénis, 1999; Efficacité économique des paysans et performance des coopératives agricoles de coton et du riz dans le département du Borgou au Bénin ( thèse de doctorat )

2- ADJINACOU G. Cyriaque et BACHABI A.  Abdoul'Ganyi ; Rapport de base pour une gestion décentralisée des stocks tampon d'intrants coton par les organisations professionnelles agricoles.

3-AIC, octobre 2001 ; Note sur la crise financière du coton et approches de solutions

4- AIC, décembre 2001 ; Etude sur la crise financière cotonnière.

5 - AGRITERRA ET FUPRO-BENIN, octobre 1998 ; Etude sur le mouvement paysan au bénin

6-ALLAYE Athanase, DOGBAN E. Didier, YERIMA N'Gobi Roger, 2000-2001 (maîtrise Histoire UV417); La filière coton au Bénin :bilan et perspectives

7-BNETD-HORUS Entreprises, novembre1999 ( Côte d'Ivoire); Etude pour la détermination d'un mécanisme du prix d'achat du coton graine.

8- CROLE-REES Anna et BIO GOURA Soulé, juin 2001 ; Secteur cotonnier du bénin : mécanisme de formation des prix cotonniers et des intrants.

9- DEVEZE Jean-Claude, avril 1994 ; Les zones cotonnières entre développement, ajustement et dévaluation : Réflexions sur le rôle du coton en Afrique francophone de l'ouest et du centre.

10- FAURE Guy, décembre 1994, Pratiques paysannes et utilisation des intrants en culture cotonnière au BENIN.

11- G. Raymond et BEAUVAL Valérie , juillet 1995 ; Le coton au Bénin en 1995, Situation actuelle et projection à l'horizon 2000 de la production du coton graine .

12-HONLONKOU N'lédji Albert, 1999 ; Impact économique des techniques de fertilisation des sols : cas de la jachère Mucuna au Sud du Bénin (thèse de doctorat )

13- LARES et APEIF , novembre 1995 ;Coûts de production et alternatives à la culture du coton dans le Zou et le Sud - Borgou

14- LARES , octobre 1998 ; Analyse descriptive du marché des produits agricoles au Bénin.

15- MACRAE John, 2001 ; Etude comparative sur l'impact de la libéralisation du secteur cotonnier en Afrique subsaharienne.

16-MDR, juillet 1996 ; Les enjeux de la filière coton au Bénin

MDR ; Aperçu sur la filière coton au BENIN.

17- TON Peter, 2001, Production cotonnière et conditions de vie en milieu rural en Afrique de l'Ouest.

18- SONAPRA, février 2002 ; Diagnostic des difficultés et l'identification des potentialités de la filière coton au BENIN.

19-Jean Paul Déguidé TOIHEN et Eustache WANKPO, novembre-décembre 2001 ;suivi de la mise en oeuvre du programme d'information et de communication de la Fédération des Unions des Producteurs du Bénin

20-TOMETY Simon Narcisse et SEMONDJI Maxime, Août 2001 ; Contributions des organisations paysannes et producteurs agricoles à la définition de la politique agricole de l'UEMOA.

REVUES

-« AGRICULTURE » n°37 Avril 2002

-« AGRICULTURE » n°38 Avril 2002

L'ECHOS DES COTONNIERS » n°5 Mai 1999

L'ECHOS DES COTONNIERS » n°8 Septembre 2000

ANNEXES

Annexe n°1 : Evolution des superficies et des rendements moyens pour les cinq dernières campagnes

ZONE 1

Secteurs

PARAKOU

BEMBEREKE

BANIKOARA

années

1999

2000

2001

2002

2003

1999

2000

2001

2002

2003

1999

2000

2001

2002

2003

Superficie totale moyenne (ha)

9,70

8,44

9,59

10,43

9,73

6,13

7,00

7,50

7,72

8,39

9,87

10,12

10,18

11,17

11,75

Superficie moyenne en coton (ha)

4,36

3,61

4,08

4,02

2,35

2,64

3,41

3,31

3,78

3,01

5,38

5,91

5,9 0

6,48

6,71

Rendement(kg/ha)

-

1144

1292

1184

-

1360

1165

1251

1516

-

1229

1317

1399

1507

-

ZONE 2

secteurs

DJOUGOU

KOUANDE

TOUCOUNTOUNA

années

1999

2000

2001

2002

2003

1999

2000

2001

2002

2003

1999

2000

2001

2002

2003

Superficie totale moyenne (ha)

4,58

5,22

6,07

6,78

6,75

4,21

4,28

5,87

5,35

5,90

4,35

4,63

4,63

5,52

4,31

Superficie moyenne en coton (ha)

1,64

2,13

2,68

3,4

2,4

1,45

1,57

1,76

2,05

1,89

1,12

1,25

1,5

1,5

1,09

Rendement(kg/ha)

1505

1364

1411

1223

-

1481

1919

1569

1322

-

1295

923

1351

1246

-

ZONE 3

secteurs

SAVE

DJIDJA

ZOGBODOMEY

années

1999

2000

2001

2002

2003

1999

2000

2001

2002

2003

1999

2000

2001

2002

2003

Sup totale moyenne (ha)

3,98

4,34

4,34

4,26

4,10

6,39

6,65

7,68

7,65

8,00

10,58

11,31

11,17

10,96

11,49

Superficie moyenne en coton (ha)

1,32

1,70

1,65

1,33

1,09

2,29

2,43

2,96

3,22

3,13

3,54

4,08

4,27

4,10

4,02

Rendement(kg/ha)

1027

898

723

849

-

1127

1231

1031

1102

-

983

1158

1165

935

-

Annexe n°2 : Niveau d'utilisation de la main d'oeuvre familiale sur les emblavures du coton.

Secteurs

 

Non déclarés

Pas du

Tout

Un peu

Moyen

Beaucoup

Total

Parakou

Effectif

0

1

2

6

12

21

Pourcentage

 

4,8

9,5

28,6

57,1

100,0

Bembèrèkè

Effectif

0

0

1

2

17

20

Pourcentage

 
 

5,0

10,0

85,0

100,0

Banikoara

Effectif

0

0

1

4

19

24

Pourcentage

 
 

4,1

16,7

79,2

100,0

Djougou

Effectif

0

0

7

4

9

20

Pourcentage

 
 

35,0

20,0

45,0

100,0

Kouandé

Effectif

1

0

1

7

11

20

Pourcentage

5,0

 

5,0

35,0

55,0

100,0

Toucountouna

Effectif

1

0

0

0

19

20

Pourcentage

5,0

 
 
 

95,0

100,0

Savè

Effectif

1

5

2

9

3

20

Pourcentage

5,0

25,0

10,0

45,0

15,0

100,0

Djidja

Effectif

1

 

4

6

9

20

Pourcentage

5,0

 

20,0

30,0

45,0

100,0

Zogbodomey

Effectif

0

4

1

7

8

20

Pourcentage

 

20,0

5,0

35,0

40,0

100,0

Total

Effectif

4

10

19

45

107

185

Pourcentage

2,2

5,4

10,3

24,3

57,8

100,0

Source : enquête de terrain

Annexe n°3 : Niveau d'utilisation de la main d'oeuvre salariée occasionnelle sur les emblavures du coton.

Secteurs

 

Non déclarés

Pas du

tout

Un peu

Moyen

Beaucoup

Total

Parakou

Effectif

0

0

3

7

11

21

Pourcentage

 
 

14,3

33,3

52,4

100,0

Bembèrèkè

Effectif

0

5

5

8

2

20

Pourcentage

 

25,0

25,0

40,0

10,0

100,0

Banikoara

Effectif

1

10

4

4

5

24

Pourcentage

4,2

41,7

16,7

16,7

20,8

100,0

Djougou

Effectif

0

4

4

3

9

20

Pourcentage

 

20,0

20,0

15,0

45,0

100,0

Kouandé

Effectif

1

8

9

1

1

20

Pourcentage

5,0

40,0

45,0

5,0

5,0

100,0

Toucountouna

Effectif

1

10

5

4

0

20

Pourcentage

5,0

50,0

25,0

20,0

 

100,0

Savè

Effectif

1

1

0

5

13

20

Pourcentage

5,0

5,0

 

25,0

65,0

100,0

Djidja

Effectif

1

1

1

7

10

20

Pourcentage

5,0

5,0

5,0

35,0

50,0

100,0

Zogbodomey

Effectif

0

0

0

2

18

20

Pourcentage

 
 
 

10,0

90,0

100,0

Total

Effectif

5

39

31

41

69

185

Pourcentage

2,7

21,1

16,8

22,2

37,3

100,0

Source : enquête de terrain

Annexe n° 4: Niveau d'utilisation de la main d'oeuvre salariée permanente sur les emblavures du coton.

Secteurs

 

Non déclarés

Pas du

Tout

Un peu

Moyen

Beaucoup

Total

Parakou

Effectif

1

17

 

0

3

21

Pourcentage

4,8

81,0

 
 

14,3

100,0

Bembèrèkè

Effectif

4

13

1

0

2

20

Pourcentage

20,0

65,0

5,0

 

10,0

100,0

Banikoara

Effectif

2

19

0

2

1

24

Pourcentage

8,3

79,2

 

8,3

4,2

100,0

Djougou

Effectif

0

16

1

3

0

20,0

Pourcentage

 

80,0

5,0

15,0

 

100,0

Kouandé

Effectif

3

12

2

1

2

20

Pourcentage

15,0

60,0

10,0

5,0

10,0

100,0

Toucountouna

Effectif

2

18

0

0

0

20

Pourcentage

10,0

90,0

 
 
 

100,0

Savè

Effectif

5

13

0

1

1

20

Pourcentage

25,0

65,0

 

5,0

5,0

100,0

Djidja

Effectif

2

14

0

2

2

20

Pourcentage

10,0

70,0

 

10,0

10,0

100,0

Zogbodomey

Effectif

4

15

0

1

0

20

Pourcentage

20,0

75,0

 

5,0

 

100,0

Total

Effectif

23

137

4

10

11

20

Pourcentage

38,4

74,1

2,2

5,4

5,9

100,0

Source : enquête de terrain

Annexe n° 5: Niveau d'utilisation du mode de culture manuelle sur les emblavures du coton.

Secteurs

 

Non déclarés

Pas du

Tout

Un peu

Moyen

Beaucoup

Total

Parakou

Effectif

0

0

0

0

21

21

Pourcentage

 
 
 
 

100,0

100,0

Bembèrèkè

Effectif

0

0

1

1

18

20

Pourcentage

 
 

5,0

5,0

90,0

100,0

Banikoara

Effectif

0

0

0

4

20

24

Pourcentage

 
 
 

16,7

83,3

100,0

Djougou

Effectif

0

0

9

1

10

20

Pourcentage

 
 

45,0

5,0

50,0

100,0

Kouandé

Effectif

2

0

2

6

10

20

Pourcentage

10,0

 

10,0

30,0

50,0

100,0

Toucountouna

Effectif

1

0

1

1

17

20

Pourcentage

5,0

 

5,0

5,0

85,0

100,0

Savè

Effectif

1

0

0

0

19

20

Pourcentage

5,0

 
 
 

95,0

100,0

Djidja

Effectif

1

0

0

2

17

20

Pourcentage

5,0

 
 

10,0

85,0

100,0

Zogbodomey

Effectif

0

0

0

0

20

20

Pourcentage

 
 
 
 

100,0

100,0

Total

Effectif

5

 

13

15

152

185

Pourcentage

2,7

 

7,0

8,1

82,2

100,0

Source : enquête de terrain

Annexe n°6 : Niveau d'utilisation du mode de culture attelée sur les emblavures du coton.

Secteurs

 

Non déclarés

Pas du

Tout

Un peu

Moyen

Beaucoup

Total

Parakou

Effectif

0

8

3

6

4

21

Pourcentage

 

38,1

14,3

28,6

19,0

100,0

Bembèrèkè

Effectif

0

4

2

13

1

20

Pourcentage

 

20,0

10,0

65,0

5,0

100,0

Banikoara

Effectif

0

0

3

13

8

24

Pourcentage

 
 

12,5

54,2

33,3

100,0

Djougou

Effectif

0

8

2

0

10

20

Pourcentage

 

40,0

10,0

 

50,0

100,0

Kouandé

Effectif

5

7

2

1

5

20

Pourcentage

25,0

35,0

10,0

5,0

25,0

100,0

Toucountouna

Effectif

1

14

3

1

1

20

Pourcentage

5,0

70,0

15,0

5,0

5,0

100,0

Savè

Effectif

6

13

0

0

1

20

Pourcentage

30,0

65,0

 
 

5,0

100,0

Djidja

Effectif

4

16

0

0

0

20

Pourcentage

20,0

80,0

 
 
 

100,0

Zogbodomey

Effectif

2

18

0

0

0

20

Pourcentage

10,0

90,0

 
 
 

100,0

Total

Effectif

18

88

15

34

30

185

Pourcentage

9,7

47,6

8,1

18,4

16,2

100,0

Source : enquête de terrain

Annexe n°7 : Niveau d'utilisation du mode de culture motorisée sur les emblavures du coton.

Secteurs

 

Non déclarés

Pas du

Tout

Un peu

Moyen

Beaucoup

Total

Parakou

Effectif

0

3

13

5

0

21

Pourcentage

 

14,3

61,9

23,8

 

100,0

Bembèrèkè

Effectif

0

19

1

0

0

20

Pourcentage

 

95,0

5,0

 
 

100,0

Banikoara

Effectif

1

21

0

1

1

24

Pourcentage

4,2

87,5

 

4,2

4,2

100,0

Djougou

Effectif

0

20

0

0

0

20

Pourcentage

 

100,0

 
 
 

100,0

Kouandé

Effectif

6

14

0

0

0

20

Pourcentage

30,0

70,0

 
 
 

100,0

Toucountouna

Effectif

2

18

0

0

0

20

Pourcentage

10,0

90,0

 
 
 

100,0

Savè

Effectif

6

14

0

0

0

20

Pourcentage

30,0

70,0

 
 
 

100,0

Djidja

Effectif

4

16

0

0

0

20

Pourcentage

20,0

80,0

 
 
 

100,0

Zogbodomey

Effectif

2

18

0

0

0

20

Pourcentage

10,0

90,0

 
 
 

100,0

Total

Effectif

21

143

14

6

1

185

Pourcentage

11,4

77,3

7,6

3,2

0,5

100,0

Source : enquête de terrain

Annexe n°8 :Tableau des revenus bruts

Secteurs

Parakou

Bembèrèkè

Banikoara

Djougou

Kouandé

Toucountouna

Savè

Djidja

Zogbodomey

Rendement Moyen RM (en kg/ha)

1184

1516

1507

1223

1322

1246

849

1102

935

Revenu brut (RM*200f/kg)

236800

303200

301400

244600

264400

249200

169800

220400

187000

Source : enquête de terrain

Annexe n°9 : Nombre total de journées de travail sur un hectare emblavé de coton

Secteurs

Parakou

Bembèrèkè

Banikoara

Djougou

Kouandé

Toucountouna

Savè

Djidja

Zogbodomey

cm

ca

cm

ca

cm

ca

cm

ca

cm

ca

cm

ca

cm

cm

Cm

Nombre de journées

123

104

70

65

60

53

104

102

84

83

45

40

63

62

84

Source : enquête de terrain

Annexe n°10 : Part (en dixième) de chaque spéculation dans la formation du revenu agricole du producteur pour la campagne 2001-2002

Secteurs

Spéculations

Parakou

Bembèrèkè

Banikoara

Djougou

Kouandé

Toucountouna

Savè

Djidja

Zogbodomey

Coton

4

6,1

7,29

7,19

8,08

8,34

5,35

3,35

3,45

Maïs

1,9

2,47

1,08

0,92

1,24

1,05

2,5

1,87

3,39

Niébé

0,81

0,21

0,08

0,09

0,26

0,05

1,05

1,39

1,47

Autres

3,01

1,26

1,54

1,73

0,24

0,81

1,1

3,2

1,53

Source : enquête de terrain

Annexe n°11 : PRESENTATION DE LA FUPRO-BENIN

PARAGRAPHE 1 :Aperçu général

La Fédération des Unions des Producteurs du Bénin (FUPRO/Bénin) est la structure faîtière nationale du réseau des organisations paysannes(OP) du niveau village jusqu'au niveau national en passant par les communes (UCP), les sous -préfectures (USPP) ,et des départements (UDP) .

Elle est une association à caractère coopératif et privé créée le 30 septembre 1994 en pleine période de la restructuration des services agricoles dont l'un des enjeux est de développer une plus grande responsabilité des producteurs à travers leurs organisations professionnelles . Elle est régie par les dispositions de l'ordonnance 59/PR/MDRCdu 28 Décembre 1996 ainsi que son décret d' application n°516 .Dans sa structuration actuelle la FUPRO/Bénin est une organisation suffisamment décentralisée qui regroupe six (6) Unions départementales de Producteurs reposant sur soixante dix sept (77) Unions sous-préfectorales dont dépendent les groupements villageois par l'intermédiaire des Unions communales des producteurs.

Très tôt , elle est aperçue comme la «  pièce maîtresse » de la défense des droits et devoirs découlant du transfert de compétences aux organisations paysannes liées aux missions non exclusives des services .

Aujourd'hui, avec le désengagement de l'Etat en faveur du libéralisme économique, la FUPRO/Bénin vit dans un environnement associatif et très diversifié qui s'est traduit par le développement d'autres réseaux d'organisations paysannes . Ainsi donc elle doit faire face à de nombreux défis.

PARAGRAPHE 2 : Organisation

Sous sa forme actuelle , la FUPRO-BENIN obéit à une structuration verticale à quatre (04) niveaux :

* au niveau des communes , on retrouve les Unions Communales de Producteurs (UCP)qui coordonnent les activités des GV de la commune . Les UCP sont de façon générale peu fonctionnelles et n'existent même pas dans toutes les communes ;

* au niveau des sous-préfectures ; les Unions sous-préfectorales des Producteurs (USPP) , au nombre de 77 regroupent les GV relevant de la même sous-préfecture . Elles constituent le niveau d'union la dynamique de par les relations d'affaires qu'elles mènent avec les groupements membres ;

* au niveau des départements , les Unions Départementales des Producteurs (UDP) au nombre de six (06) constituent l'émanation des USPP d'un même département . Elles ont pour fonctions de représenter les producteurs auprès des pouvoirs publics et des autres partenaires au développement , de défendre les intérêts économiques et sociaux des producteurs et d'apporter une caution aux USPP .

Au total , on peut affirmer que les organisations paysannes (OP) sont , aujourd'hui , organisées de façon pyramidale en se dotant d'un réseau allant du village (GV) jusqu'au niveau national (FUPRO) passant par la sous-préfecture et le département . La FUPRO-BENIN dispose aussi des organes de décision , de gestion et de contrôle .

PARAGRAPHE 3 : Objectifs et moyens d'actions

Les objectifs visés par la FUPRO-BENIN sont multiples et variés dont l `essentiel peut se résumer dans l'amélioration des conditions de vie et de travail des producteurs du Bénin .

En effet , elle se charge d'organiser de coordonner d'orienter et de programmer des actions pour un développement harmonieux et durable .Elle facilite aussi les échanges entre les producteurs nationaux et étrangers , favorise les activités économiques , sociales et culturelles , encourage la recherche-action paysanne , informe et forme . La FUPRO/Bénin permet aussi d'assurer une coopérative entre les membres engagés dans les programmes de développement pour une meilleure harmonisation et représente les organisations paysannes à tous les niveaux . Elle apporte à ses membres , sur leur demande , aides et appuis dans les domaines techniques, financier , et matériel ; organise enfin une base de données sur le secteur rural. Pour atteindre ces objectifs , la FUPRO/Bénin dispose des moyens et stratégies dont les plus essentiels sont :

· les séances de sensibilisation , d'information et de communication ;

· un réseau d'échange entre producteurs nationaux et étrangers ;

· la mise à la disposition des producteurs des informations relatives aux cours mondiaux des produits agricoles ;

· l'organisation des voyages d'études et d'échanges d'expériences pour une recherche-action paysanne réelle ;

· des capitalisations des acquis et expériences sur différents supports ;

· et enfin les rencontres de concertation et lobbying .

PARAGRAPHE 4 : Ressources, réalisations et perspectives

Les ressources de la FUPRO-Bénin sont constituées par les droits d'adhésion des membres , les parts sociales souscrites , les cotisations et souscriptions des membres , les dons et legs , les subventions , les emprunts , des prestations de services etc ...... 

Depuis son avènement à ce jour , la FUPRO s'est faite remarquer grâce aux diverses activités qu'elle a réalisées . Loin de les présenter ici de façon exhaustive en voici quelques unes : participation à la Table Ronde sur le développement rural , validation et adoption du document final de PADSA , sessions de formation des membres , lobbying pour le transfert aux organisations des producteurs de la gestion intégrale du sous-secteur des intrants et donc de la création de la CAGIA-Bénin , étude sur le mouvement des paysans qui servira de base à l'élaboration du plan stratégique des organisations paysannes et bien d'autres .

Enfin , la FUPRO/Bénin envisage , entre autres le renforcement du personnel technique ; la recherche et la négociation de débouchés , surtout internationaux , pour les produits agricoles ; la participation à la définition de la politique agricole au niveau national , la recherche de financement pour la promotion des filières....

Annexe n°13 : QUESTIONNAIRE

Dans le cadre d'une étude sur l'analyse de la rentabilité de la production des différentes spéculations, en particulier le coton, et pour bien appréhender les coûts de production, nous vous prions de consacrer une partie de votre précieux temps pour nous donner les informations ci-après. Nous vous remercions d'avance.

Nom et prénoms de l'agent enquêteur :

1-SITUATION DE L'EXPLOITANT

Nom :

Prénoms :

Département :

Sous-préfecture :

Groupement villageois :

2-DONNEES SUR L'EXPLOITATION

2.1 Les emblavures des cultures

cultures

maïs

coton

niébé

autres

Superficies

En ha par

campagne

2002-2003

 
 
 
 

2001-2002

 
 
 
 

2000-2001

 
 
 
 

1999-2000

 
 
 
 

1998-1999

 
 
 
 

2-2 Disponibilité interne en main d'oeuvre

Catégorie

Hommes

Femmes

Enfants

Nombre

 
 
 

Hommes valides : 15à 60ans

Femmes  : 15à 60 ans

Enfants : 7à 14ans

( filles et garçons )

2-3 Disponibilité en matériel

matériels

daba

Machette

charrette

Appareil de traitement

charrue

Animaux de trait

Autres (à préciser)

Nombre

 
 
 
 
 
 
 

Prix unitaire

 
 
 
 
 
 
 

Durée d'usage

 
 
 
 
 
 
 

3-DONNEES SUR LES ENGRAIS POUR LA CAMPAGNE 2001-2002

Nature

Entrée

Utilisation

Qté Reçue

duGV

Achat direct

Quantité Reçue

d'ailleurs

Vente

Quantité utilisée pour :

don

Qté

Montant

payé

Qté

montant

reçu

maïs

coton

niébé

autres

Engrais

NPK

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Engrais

UREE

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Autres (à préciser)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

4-DONNEES SUR LES PRODUITS PHYTOSANITAIRES POUR LA CAMPAGNE 2001-2002

Nature

Entrée

Utilisations

Qté reçue

Du GV

Achat direct

Quantité reçue

D'ailleurs

vente

Qté utilisée pour :

dons

Qté

montant

payé

Qté

montant

reçu

coton

niébé

autres

 

Insecticides

EC

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Insecticides

UL

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Herbicide

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Autres (à préciser)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

5- Est-ce que le transport des intrants du magasin GV à la maison et de la maison vers le champ entraîne pour vous des frais supplémentaires ?

OUI NON

 
 
 

Si oui, expliquez comment et donnez le montant des frais engendrés ....................................................................................... ............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

6-DONNEES SUR LA MAIN D'OEUVRE

6.1 Types de main d'oeuvre et niveau d'utilisation sur les différentes cultures

Cultures Type de

Main d'oeuvre

maïs

coton

niébé

autres

Main d'oeuvre familiale

 
 
 
 

Main d'oeuvre sala- riée occasionnelle

 
 
 
 

Main d'oeuvre salariée permanente

 
 
 
 

Mettre le code correspondant dans les cases vides

0 : pas du tout

1 : un peu

2 : moyen

3 : beaucoup

6-2 Renseignement sur les coûts des travaux

Opérations

défrichage

labour

semis

Sarclage (3fois)

récolte

Montant par unité de mesure (*)

 
 
 
 
 

(*) :unité de mesure à préciser ( ..............................................)

6-3 Pour la main d'oeuvre salariée occasionnelle, y a- t- il des coûts supplémentaires ?

OUI NON

 
 
 

Si oui, donnez le montant par unité de travail ou par jour (à préciser) ...............................................................................

6-4 Pour la main d'oeuvre salariée permanente précisez les modalités d'emploi ................................................................. ...............................................................................................................................................................................................

(dire comment il est payé : par mois ou à la fin de l'année ou à la fin de la campagne)

6-5 Pour la main d'oeuvre salariée permanente, y a-t-il des coûts supplémentaires ?

OUI NON

 
 
 

Si oui, donnez le montant par jour ou par période ( à préciser)............. .......................................................................................

7- MODE DE CULTURE

Cultures

maïs

coton

niébé

autres

Mode de culture

Manuel

 
 
 
 

Attelé

 
 
 
 

Motorisé

 
 
 
 

Mettre le code correspondant 

0 : pas du tout

1 : un peu

2 : moyen

3 : beaucoup

8- TEMPS DES TRAVAUX

Opérations ou travaux

Défri- chage

Labour

Semis

Sarclage

Epan- dage

Traite-ment

Récolte

Temps (en heures ou en jours) pour chaque mode

Manuel

 
 
 
 
 
 
 

Attelé

 
 
 
 
 
 
 

Motorisé

 
 
 
 
 
 
 

9-Le transport du coton de votre champ ou de votre maison vers le lieu de vente vous a coûté combien pour la campagne 2001-2002 ? .............................. ............................................

10-Quelle est la part de chaque culture dans la contribution de vos revenus (en dixième ) ?

Coton......Maïs......Niébé......Anarcade .... Autres ( à préciser)......

11-PRODUCTION COTONNIERE

Campagne

2001-2002

2000-2001

1999-2000

1998-1999

1997-1998

Quantité produite(en tonnes )

 
 
 
 
 

12-A quoi ont servi les revenus issus de la vente du coton pour la campagne passée (2001-2002) :

RUBRIQUE

POSTE CONCERNE*

MONTANT

Habillement

 
 

Cérémonies

 
 

Construction

 
 

Achat de biens de luxe

 
 

Consommation alimentaire

 
 

Remboursement de dettes

 
 

Achat de bétail

 
 

Provisions pour la campagne en cours

 
 

Epargne

 
 

Réparations

 
 

Autres

 
 

Mettre le code correspondant 

0 : pas du tout

1 : un peu

2  : moyen

3  : beaucoup

(*) : Cocher le poste concerné

13-Faites-vous d'autres dépenses pour la culture du coton ?

OUI NON

 
 
 

Si oui, à combien à peu près les évaluez-vous ?........................

14-Exercez-vous d'autres activités autres que celles des champs ?

OUI NON

 
 
 

Si oui, combien vous y gagnez par jour ou par mois ?..................

15--Pensez-vous que la production du coton est rentable pour vous ?

OUI NON

 
 
 

15-1 Si oui, comment ? ........................................................................................................................................................................................................................

15-2 Si Non, quelle(s) culture(s) vous est (sont) rentable(s)  ? .................................................................................................. ..........................................................................................

(enregistrez par ordre de rentabilité décroissante )

16-Avez-vous d'autres problèmes pour la culture du coton ?

OUI NON

Si oui, citez-les ................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

Merci pour votre franche collaboration

FIN.

TABLE DES MATIERES

Pages

Approbation

Certification

Dédicaces

Remerciements

Sigles

Liste des tableaux

Liste des graphiques

Sommaire

Introduction ..........................................................................................................1

Chapitre 1 : Cadre théorique ............................................................................ 3

1-1- Contexte de l'étude ..............................................................................3

1-1-1-  Présentation du secteur cotonnier au Bénin ............................ 3

1-1-1-1- Débuts de la filière coton ............................................... .3

1-1-1-2- Evolution de la production et des prix ........................... ..4

1-1-1-3- Environnement économique du secteur cotonnier ........... 6

1-1-2- Problèmes du secteur cotonnier .................................................7

1-1-2-1- Au plan interne ................................................................ 7

1-1-2-2- Au plan externe ............................................................... 8

1-2-  Enoncé du problème de recherche ....................................................... 9

1-3- Objectifs et hypothèses .........................................................................10

1-3-1- Objectifs .....................................................................................10

1-3-2- Hypothèses..................................................................................11

1-4- Cadre conceptuel et revue de littérature ..............................................11

1-4-1- Clarification de quelques concepts ............................................11

1-4-2- Revue de littérature ....................................................................14

Chapitre 2 : Méthodologie de recherche ...........................................................16

2-1- Variables et outils d'analyse ...............................................................16

2-1-1- Variables ....................................................................................16

2-1-2- Outils d'analyse ...........................................................................16

2-2- Choix de l'échantillon et Présentation de la zone d'étude ...................16

2-2-1- Procédure d'enquête et choix de l'échantillon .........................16

2-2-1-1- Choix de la zone d'enquête ........................................... 16

2-2-1-2- Echantillonnage ............................................................. 17

2-2-2- Présentation de la zone d'enquête ............................................ 18

2-2-2-1- Présentation géographique et administrative ................. 18

2-2-2-2- Milieu physique ............................................................ 18

2-2-2-3- Milieu humain .............................................................. 19

Chapitre 3 : Présentation , analyse des résultats et suggestions ..........................20

3-1- Evolution des superficies et des rendements .....................................20

3-2- Caractéristiques des exploitations agricoles..................................... 23

3-3- Analyse de la rentabilité financière du coton ..................................... 25

3-3-1- Coûts des opérations culturales ................................................26

3-3-2- Coûts des intrants .....................................................................30

3-3-3- Les autres charges ....................................................................32

3-3-3-1- Amortissement des matériels ........................................33

3-3-3-2- Charges alimentaires et d'entretien de la main d'oeuvre salariée . ... 35

3-3-3-3- Les coûts de transport et autres charges ........................38

3-3-4- Situation du revenu brut ........................................................ 41

3-3-5- De l'effectivité de la rentabilité ............................................ .41

3-4- Impacts socio-économiques de la production du coton graine ........49

3-4-1- Au niveau individuel ...............................................................49

3-4-2- Au niveau de la communauté ..................................................51

3-4-3- Impact sur l'environnement..................................................52

3-5- Problèmes et difficultés rencontrés par les producteurs....................52

3-6- Suggestions ......................................................................................53

Conclusion.........................................................................................................56

Bibliographie

Annexes

Table des matières






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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote