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L'analyse des déterminants de l'investissement direct au Cameroun

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par Martial NJOUM NGUENIN
Université de Douala - D.E.A 2006
  

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INTRODUCTION

L'influence des firmes multinationales sur la spécialisation et l'intégration dans l'économie mondiale n'est plus à démontrer : le développement de l'investissement direct étranger a imposé un abandon de la théorie classique et libérale de la spécialisation internationale fondée sur l'immobilité des facteurs de production (capital, travail, technologie), et a fait naître aujourd'hui un nouveau cours d'hypothèses assis sur le caractère désormais mondial de l'attractivité économique.

En conséquence, le cadre de l'économie internationale tend à être remis en cause pour adopter celui des théories de l'économie mondiale.

A côté des formes traditionnelles d'investissements directs d'intégration verticale internationale et de conquête des marchés étrangers, on trouve de plus en plus d'investissements relevant des schémas de la division internationale du travail : les firmes multinationales tendent davantage à organiser leur production à l'échelle mondiale par l'intégration des fabrications et des lignes de produits, laquelle s'accompagne non seulement de flux de marchandises, mais de plus en plus de transferts de technologies.

Après une analyse historique et détaillée des théories classiques du commerce, du capital et de la firme, explicatives de l'investissement direct étranger, l'internationalisation des entreprises ou de la production est intégrée à la théorie de l'organisation industrielle : celle-ci explicite dans quelles conditions, des marchés donnés sont approvisionnés par des filiales étrangères de production qui y sont établie, en se fondant sur l'interaction entre les structures de marché et les conduites ou stratégies des firmes , notamment le concept de « réaction oligopolistique » au plan international. Ainsi plusieurs champs économiques ont traité l'investissement direct étranger : de la théorie de la firme, du commerce international, de localisation ou encore de l'économie industrielle,

chacun cherche à expliquer ce phénomène de son propre angle de vision. Dans ce chapitre nous essayerons justement, de grouper, analyser et expliciter ces théories et d'en sortir les principaux déterminants des IDE dans le monde, ce qui nous permettra de mieux appréhender l'analyse empirique.

SECTION 1 : DEFINITIONS ET DETERMINANTS

THEORIQUES DES IDE

Le sujet des investissements directs étranger a été traité dans plusieurs disciplines économiques. Les diverses théories existantes s'accordent à donner leur définition propre, y joignant des éléments susceptibles de préciser le champ d'application d'une telle notion.

Ce champ s'applique aux déterminants de l'investissement, à ses modalités de financement, à ses critères d'efficience et des incitations offertes par le pays hôte aux investisseurs potentiels. En ce sens l'investissement international se comprend à travers deux points de vue : celui du pays hôte, pour lequel l'investissement direct offre des opportunités de développement et celui du pays investisseur, l'investissement direct permettant de délocaliser des activités devenues coûteuses dans le pays d'origine et d'obtenir d'autres avantages d'ordre législatif, fiscal et financier. Ainsi les trois principaux acteurs de l'investissement direct sont : les entreprises privés multinationales, les investisseurs nationaux et internationaux et les banques commerciales et financières.

Dans la section qui suit nous allons faire le tour des théories qui se sont intéressées aux IDE en mettant en évidence leurs évolutions dans le temps. Cette manière de traiter le sujet est le résultat de l'observation du fait que les IDE ont pris plusieurs formes depuis le début du siècle et que les théories relatives s'y sont adaptées.

A : Revue générales des théories sur les IDE

Plusieurs théories ont traité les IDE, les plus récentes sont celle de Dunning (1993) et de Caves (1996). Par ailleurs, on peut remarquer que les théories les plus importantes sont basées sur l'économie industrielle.

Dans sa thèse de Doctorat, Hymer (1960) a distingué entre l'investissement de portefeuille et l'investissement direct. Il montre que les hypothèses d'arbitrage sur le capital expliquant les mouvements internationaux de capital, sont en contradictions avec le comportement des multinationales et sont, ainsi, incapables d'expliquer les causes des IDE et ce pour trois raisons.

· Premièrement : une fois que le risque, l'incertitude, la volatilité des taux de change, et les coûts d'acquisitions des informations sont incorporés dans la théorie de l'arbitrage de portefeuille, plusieurs des prévisions économiques restent, tout de même, invalides. En fait, ceci est dû aux imperfections du marché qui affectent les performances des firmes, et en particulier leurs stratégies sur les marchés étrangers.

· Deuxièmement : les IDE permettent non seulement le transfert de ressources (capital), mais aussi de technologies, d'expériences managériales et de savoir- faire. D'où l'existence de rentes économiques importantes et d'effets d'externalité positifs, qui peuvent être aussi importants que les effets directs des déplacements de capitaux et des investissements étrangers.

· Troisièmement : les IDE n'ouvrent pas la possibilité de changement de possession (ownership), de ressources ou des droits.

Hymer explique la distribution des IDE entre les marchés, par les théories micro-économiques. En appliquant les théories d'économie industrielle, Hymer pense que les FMN sont identiques aux firmes locales. Le fait d'investir à l'étranger englobe certaines difficultés : communication, transport, barrières de langues...

Cependant les FMN doivent posséder des avantages spécifiques de localisation : technologie, économie d'échelle qui permet de dépasser les barrières locales et d'être compétitive face aux entreprises locales.

Des recherches ont été menées par Kindleberger (1958), Caves (1983) et Dunning afin d'identifier, les avantages de délocalisation tel que : la capacité technologique, l'expérience, la structure industrielle, la différenciation des produits, les connaissances du marché, et les compétences organisationnelles.

Dans l'approche de Vernon (1966), il explique les IDE selon le cycle de vie du produit. Au début le produit est conçu dans le pays d'origine avec des technologies innovatrices, et il est aussi produit pour le marché local. Après, arrivé à un autre stade du cycle de vie, une certaine croissance et connaissance du marché, de synergie, le produit est exporté vers d'autres pays ayant des caractéristiques similaires au pays d'origine. Lorsque le produit devient standard et mature, les coûts de travail deviennent très importants dans le processus de production, c'est à ce moment là que les firmes délocalisent à la recherche de coûts de production bas. Le cycle de vie du produit était, ainsi, la première interprétation dynamique des déterminants des IDE et de leurs relations avec le commerce international.

Dans les années soixante dix, quelques économistes, en particulier Buckley (1991) et Casson (1976), Lundgren (1977), et Swedenborg (1979), ont proposé l'application de la théorie d'internationalisation afin d'expliquer la croissance des FMN basées sur la théorie des coûts de transactions. En effet, le choix entre servir un marché extérieur par l'exportation ou par le franchisage et d'y investir, dépend de certains coûts, tel que les coûts d'opportunité, d'installation ou encore des coûts de maintenance... tant que ces coûts existent la FMN préfère s'installer elle-même à proximité du marché en question, ou bien elle peut opter pour le franchisage. Ce dernier semble être le cas de plusieurs multinationales, notamment `Coca-cola' qui a élaboré un système de franchise à l'échelle internationale lui permettant d'être présente sur tous les marchés.

En analysant cette théorie (approche d'internationalisation), on retrouve très clairement l'idée d'existence d'imperfections sur le marché, développé au début des années soixante par Hymer. Ainsi, afin de minimiser les coûts de transactions et d'améliorer l'efficience de la production, les FMN décident de délocaliser leurs productions. Il faut noter, néanmoins, que cette vision des IDE néglige les spécifications internes de localisation. Par spécifications internes de localisation on entend les données économiques, sociales et politiques du pays hôte et qui jouent un rôle prépondérant à la fois dans la décision de délocalisation et du choix du pays d'accueil.

De même, les travaux de Mayer et Mucchielli (1999) se sont intéressés à la localisation à l'étranger des firmes multinationales et en ont déduit quatre facteurs déterminants : la demande du marché des biens, le coût des facteurs de production, le nombre d'entreprises locales et étrangères déjà installées sur place et la synthèse des différentes politiques d'attraction menées par les autorités locales. En d'autres termes, les entreprises recherchent les lieux où la demande est importante et là où les coûts de production sont faibles.

Plus tard en 1998, Wilhelms et Witter ont créé le concept d'adaptation institutionnelle à l'IDE, publié dans l'ouvrage intitulé « Foreign Direct Investment and its Determinants in Developping Countries ». La théorie élaborée intègre des variables microéconomiques (concernant l'investisseur), macroéconomiques (couvrant les caractéristiques de l'économie réceptrice de l'IDE) et des variables méso économiques (représentant les institutions liant l'investisseur et le pays hôte tel que les agences du gouvernement qui publient les politiques concernant l'investissement direct). Un des points qui distinguent cette conception des autres est qu'elle accorde plus d'importance aux variables dites "méso". Le concept d'adaptation institutionnelle à l'IDE ainsi développé par ces auteurs, met en corrélation quatre concepts dans le modèle suivant :

IDE = á0 + á1 G + á2 M + á3 E + á4 S.

G : symbolisant le concept d'adaptation du gouvernement à l'IDE, M : celui du marché,

E : celui de l'éducation,

S : pour le concept d'adaptation de la réalité socioculturelle.

Ces quatre concepts constituent ce que les auteurs appellent le concept d'adaptation institutionnelle à l'IDE, et illustrent la capacité d'un pays d'attirer, d'absorber et de préserver les IDE.

Enfin, les travaux de Morisset et Neso (2002) ont montré quant à eux que les procédures administratives complexes, nécessaires à l'établissement et au fonctionnement des affaires, découragent l'entrée des flux d'IDE.

B. Définitions opérationnelles des Investissements Directs Etrangers

Selon Jacquemot (1990), l'investissement international (notion plus large que l'investissement direct) est formellement défini comme l'emploi des ressources financières qu'un pays fait à l'étranger. C'est ainsi qu'en termes de flux, l'investissement correspond à trois éléments essentiels de la balance des paiements :

· L'investissement à long terme du secteur non monétaire.

· Les transferts unilatéraux privés et publics.

· Le solde des revenus des capitaux à l'extérieur.

Les sorties de capitaux enregistrés dans les balances de paiements donnent une vision tronquée des investissements directs réalisés. Ces investissements peuvent croître sans sorties de capitaux, grâce aux réinvestissements des profits des filiales des FMN et grâce à leur appel aux marchés financiers non comptabilisés dans les balances de paiements. Ce qui biaise l'estimation des flux réels d'IDE.

En terme de patrimoine, l'investissement direct correspond à l'ensemble des avoirs en biens et créances que détiennent les investisseurs d'un pays et qu'ils ont accumulé à l'étranger dans des périodes passées.

Par opposition au prêt et à l'investissement de placement, l'investissement direct implique le fait de contrôler une entreprise localisée en dehors du pays d'origine. En tant que catégorie de flux financiers, il correspond au souci de tenir compte, dans la mesure du possible, de la stratégie de l'investisseur.

Selon l'OCDE, « un investissement direct est effectué en vue d'établir des liens économiques durables avec une entreprise, tel que notamment, les investissements qui donnent la possibilité d'exercer une influence sur la gestion de la dite entreprise au moyen :

- De la création ou de l'extension d'une entreprise ou d'une succursale appartenant exclusivement au bailleur de fonds.

- De l'acquisition intégrale d'une entreprise existante.

- D'une participation à une entreprise nouvelle ou existante.

- D'un prêt à long terme (5 ans et plus).

La notion de prise de contrôle est interprétée de la façon suivante : il y a présomption d'investissement direct au sens de l'OCDE s'il y a contrôle de 20% ou plus des actions ordinaires, « à moins qu'il puisse être établie que cela ne permet pas à l'investisseur d'avoir un pouvoir de décision effectif dans la gestion de l'entreprise » (W. Andreff).

Le manuel de la balance de paiement du Fonds Monétaire International (4ème édition 1977) donne une autre définition des investissements directs : « les investissements effectués dans une entreprise exerçant ses activités sur le territoire d'une économie autre que celle de l'investisseur, le but de ce dernier étant d'avoir un pouvoir de décision effectif dans la gestion de l'entreprise. Les entités ou les groupes d'entités associés non-résidentes qui effectuent les investissements sont appelés « investisseurs directs » et les entreprises, érigées ou non en société (respectivement filiales ou succursales) dans lesquelles ces investissements directs ont été effectués, sont distinguées par le terme `entreprises d'investissement direct' ».

Selon Hugonnier (1984), les pays de l'OCDE se divisent en deux catégories. La première est constituée de pays qui ont pensé que le moyen le plus sûr de déterminer si l'investissement étranger détenait un tel pouvoir sur l'entreprise était d'établir un certain seuil de propriété (actions ou actions assorties d'un pouvoir de vote). Ce seuil va de 10 à 100%. Il est par exemple de 10% pour de Danemark, les USA, la Turquie, de 20% pour la France, de 25% pour l'Allemagne et la Grande Bretagne, de 50% pour l'Autriche et de 100% pour les Pays-Bas.

La seconde catégorie est constitué de pays qui ne retiennent pas un seuil de propriété minimum pour définir un pouvoir de décision effectif et considère

simplement que dès lors qu'une participation étrangère est prise dans une entreprise nationale et que les liens économiques les unissent, l'entreprise locale devient une entreprise d'investissement direct (exp. Portugal).

En fait, c'est selon ces seuils de participation que chaque Etat contrôle les flux d'IDE et définie leurs propres caractère de participation. Ainsi, au Gabon le seuil minimal de prise de participation est de 70%, au Bénin de 80%, en Arabie Saoudite de 75%, en Indonésie, Malaisie, Chili, Irak, et en Libye de 49%. En Inde, aux philippines, au Nigeria de 40%, et au Cameroun il est de 51%.

On voit bien à travers, ce tour des définitions que les firmes multinationales jouent un rôle très important dans l'analyse du phénomène. Elles représentent le premier acteur majeur de la décision d'investissement. Ce qui nous mène à poser la question quant à la définition du terme « Firme Multinationale »

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille