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Etude de l'aide publique au développement de la france au mali: cas de l'éducation

( Télécharger le fichier original )
par Aboubacar Keita
Université de Bamako - Maitrise 2009
  

Disponible en mode multipage

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Ministère de l'enseignement République du Mali

Supérieur et de la Un peuple- Un but- Une foi

Recherche scientifique. **********************

*Université de Bamako*

Faculté des Sciences Economiques

et de Gestion (FSEG)

*****************************

MEMOIRE DE FIN DE CYCLE

THEME

ETUDE DE L'AIDE PUBLIQUE AU DEVELOPPEMENT DE LA FRANCE AU MALI : CAS DE L'EDUCATION

Pour l'Obtention du Diplôme de Maîtrise

en Sciences Economiques

Option : Gestion

Préparé et présenté par Aboubacar Djimé Keita

Membres du jury : Dirigé par :

Dr Issa Sacko

Promotion 2003- 2007

DEDICACE

Je dédie ce mémoire :

A mes très chers parents qui ont toujours été un soutien moral et un modèle de labeur et de persévérance ;

- Ma mère : Nous sommes fiers de t'avoir comme maman et d'avoir reçu de toi une éducation de qualité. Tu n'as ménagé aucun effort pour nous prouver ton amour maternel et celui du prochain, ces caractères font de toi une maman exemplaire, adorable et aimable.

- Mon père : Ta sagesse et franchise font de toi un père aimable.

Que Dieu vous garde le plus longtemps possible et j'espère que vous trouverez dans ce travail toute ma reconnaissance et tout mon amour.

- A mes chers frères et soeurs : Lamine Keita, Adama, Malamine, Adiaratou, Hawa, Bafodé, Salim, Ousmane, pour leur patience et leur soutien qui n'ont cessé d'apporter au cours de ma formation.

- A ma soeur Fatoumata dite Ténin Keita : Qui nous a prématurément quitté dont je garde l'image. Pour toi, Soeur ce travail, t'es dédié car c'est toi qui ma confessé dès l'enfance. Que le mal et le bien en soit compensé. Que serait le mal sans le bien et le bien sans le mal. Je sais que t'as fais beaucoup plus de bien que de mal. Qu'Allah t'accorde toute sa grâce et son pardon. Amen

- A mes nièces et neveux : Mamadou Lamine Keita, Adama S Keita et Adama O

- A mes grands- parents :

- A mes tantes et oncles : Salif Keita, Boubacar Samaké, Fanta, Assa,

- A mes cousins et cousines : Boua Samaké, Sankoun Keita,

- A mes meilleurs amis : Moussa Kanouté, Demba Diallo, Habib Diallo, Ousmane Sissoko, Amadou Yaressi,

REMERCIEMENTS

Gloire et louange à lui divine grandeur dans la plus parfaite des convenances qui plait et satisfait sa divine grandeur que son salut soit sur notre prophète, sur l'ensemble des messagers et prophètes ainsi que celui des cieux et de la terre qui le glorifie gloire et louange à lui sans fin ni limite. Pour m'avoir donner les ressources nécessaires à la réalisation de ce mémoire de fin de cycle.

Respectueuses salutations et remerciements à l'ensemble de mes semblables :

. A tous nos parents, nos frères et soeurs pour leur soutien moral et financier ;

. A mon frère Lamine Keita et toute la famille pour sa qualité d'hébergement, le fait de me considérer comme son fils, son complice et son ami ;

. A mon frère Salim Keita et toute sa famille pour m'avoir accordé une entière indépendance dans mes recherches et prodigué tant de bons conseils et de recommandations ;

. A la Direction et au corps professoral de la FSEG, pour la qualité de l'encadrement reçu en général ;

. A tous les chercheurs du GEMDEV, et les membres du programme « Regards- Croisés » France -Mali en général en particulier Mr Elmouloud Yattara pour son soutien moral ;

. A tous mes camarades de promotion de la faculté, du Club « Regards- Croisés », mes amis et connaissances ;

. Tout ceux qui nous ont livré leur souvenir, c'est grâce à ceux que le présent travail a été mis au point.

Trouver ici, l'expression de toute notre reconnaissance.

HOMMAGES

Au Directeur de mémoire : Mr Issa Sacko

Docteur en Economie Industrielle

Maître de conférence à la FSEG

Chef de DER à la FSEG

Je me rappelle encore vos cours admirables que vous dispensiez à la FSEG. Votre qualité pédagogique et votre maîtrise du métier font de vous un enseignant sympathique et amant ses étudiants. La performance actuelle de votre Département est un témoin de votre courage et de votre savoir faire. Je vous remercie pour avoir accepté de diriger ce mémoire et d'orienter mon travail, au cours duquel vous n'avez ménagé aucun effort, pour vous mettre à ma disposition. C'est un réel plaisir et une fierté pour moi d'être parmi vos disciples. Soyez rassuré de mon profond attachement et de ma sincère reconnaissance pour votre personne.

Au Codirecteur de mémoire : Mr Jean Jacques Gabas

Professeur en Economie de Développement

Maître de Conférence à l'IUT d'Orsay (Paris Sud)

Président d'honneur du GEMDEV

Les mots me manquent pour exprimer les sentiments qui m'animent au cours de ces deux mois passés à vos cotés. Professeur, votre rigueur, votre courage et votre sens social si élevé sont peu communs. Passionné du travail bien fait, soucieux de notre formation et de notre réussite, vous êtes pour moi un modèle de courtoisie et de simplicité. Je vous prie d'accepter mon pardon pour les comportements quelque fois incommodes pendant mon séjour dans votre service. Qu'Allah le tout puissant vous garde dans sa sainte protection et qu'il vous soutienne dans vos futurs projets.

Aux Membres du Jury :

Vos présences ici témoignent l'intérêt que vous portez à ce travail et à l'avenir des étudiants de la FSEG. Vos maîtrises du métier, vos sens élevés du travail bien fait et vos sens de responsabilité méritent une admiration. Nous vous remercions sincèrement.

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

ABS: Appui Budgétaire Sectoriel,

AE: Academie d'Enseignement,

AFD: Agence Française de Développement,

APD: Aide Publique au Développement,

APE: Association des Parents d'Elèves,

ASS: Afrique Sub-Saharienne,

AT: Assistance Technique,

BAD: Banque Africaine de Développement,

BDF: Bailleur de Fonds,

BID: Banque Internationale pour le Développement,

BM: Banque Mondiale,

BT: Brevet des Techniciens,

CAD: Comité d'Aide au Développement,

CAF: Centre d'Alphabétisation Fonctionnelle,

CAP: Centre d'Animation Pédagogique,

CCF: Centre Culturel Français,

CE: Commission Européenne,

CED: Centre d'Education pour le Développement,

CEDEAO: Comité Economique pour le Développement des Etats d'Afrique de l'Ouest,

CFE: Composante Formation des Enseignants,

CICID: Commission Interministériel pour la Coopération Internationale et le Développement,

CPSE: Composante Pilotage du Système Educatif,

CSCRP: Cadre Stratégique pour la Croissance et la Réduction de la Pauvreté,

CSLP: Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté,

DGDP : Direction Générale de la Dette Publique,

DCP : Document Cadre de Partenariat,

DGCID: Direction Générale de la Coopération Internationale et du Développement,

DUT : Diplôme Universitaire Technique,

EF: Enseignement Fondamental,

ENI: Ecole Nationale d'Ingénieurs,

FAC: Fond d'Aide de Coopération,

FAST: Faculté des Sciences Techniques,

FCFA: Franc pour la Communauté Française d'Afrique,

FED: Fond Européen pour le Développement,

FLASH: Faculté des Lettres, Langues, Arts et Sciences Humaines,

FSP : Fonds de Solidarité Prioritaire,

IAMA: Institut Africain des Métiers de l'Aérien,

IDH: Indice de Développement Humain,

IFM: Institut de Formation des Maîtres,

IFP: Institut de Formation Professionnelle,

IUG: Institut Universitaire de Gestion,

IUT: Institut Universitaire de Technologie,

LMD: Licence, Master, Doctorat,

MAE: Ministère des Affaires Etrangères,

MEN: Ministère de l'Education Nationale,

OCDE: Organisation de Coopération et de Développement Economique,

ODM: Objectifs du Millénaire,

OMD: Objectifs du Millénaire pour le Développement,

ONG: Organisation Non Gouvernementale,

PAEF: Projet d'Appui à l'Enseignement Fondamental,

PAOEFM: Projet d'Amélioration de l'Offre de l'Enseignement Fondamental au Mali,

PED: Pays en Développement,

PIB: Produit Intérieur Brut,

PISE: Programme d'Investissement Sectoriel pour l'Education,

PNUD: Programme des Nations Unies pour le Développement,

PPEB: Projet de Promotion de l'Education de Base,

PPTE: Pays Pauvres Très Endettés

PRODEC: Programme Décennal pour le Développement de l'Education,

PTF : Partenaire Technique et Financier,

PVD : Pays en Voie de Développement,

RNB : Revenu National Brut

SCAC : Service de Coopération et d'Action Culturelle,

TOKTEN : Transfer Of Knowldege Through Expatriate Nationals (Transfert des Connaissances à Travers des Nationaux Expatriés),

UA : Union Africaine,

UE : Union Européenne,

UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest Africaine,

UNESCO : Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture,

UNICEF: Fond des Nations Unies pour l'Enfance,

USAID: United States Agency for International Development,

USD: United States Dollar,

VIH/SIDA: Virus Immunodéficience Humaine/ Syndrome Immunodéficience acquis,

ZSP: Zone de Solidarité Prioritaire,

TABLE DES MATIERES

Introduction  :.............................................................................11

PREMIERE PARTIE : Analyse des flux de financement dans l'éducation.......................................................................................16

CHAPITRE I : Etat des lieux du secteur éducatif.......................................18

I°) Structure :.....................................................................................18

II°) Contextes et politiques de développement :.............................................19

CHAPITRE II : Les flux de financement au Mali:....................................22

SECTION I : L'aide publique au Mali...................................................22

I°) L'apport de la France au Mali :............................................................22

II°) L'aide des autres BDF présent au Mali :................................................24

SECTION II : L'aide publique dans le secteur de l'éducation :.....................30

I°) L'intervention de la France dans le secteur :.............................................31

II°) L'intervention de quelques BDF dans le secteur au Mali :............................37

III°) Les ressources du Mali pour le secteur :................................................40

DEUXIEME PARTIE : Analyse de l'efficacité de l'aide des projets éducatifs au Mali par la France :............................................................................45

CHAPITRE I : L'efficacité de l'aide dans l'éducation au Mali.......................47

SECTION I : Projets financés par la France au Mali..................................47

SECTION II : Les critères d'évaluation de l'efficacité de l'aide......................48

I°) Les critères d'évaluation de l'aide en générale.................. ...................... 48 II°) Analyse récente de l'efficacité de l'aide par l'AFD sur l'éducation au Mali.......48

CHAPITRE II : Analyse des différents projets éducatifs financés par la France au Mali.................................................................................................51

I°) Pourquoi la question d'aide au développement ?........................................51

II°) L'intervention de la France dans quelques projets éducatifs au Mali..................52

III°) Quelques projets aidés par la France....................................................54

IV°) A quelles conditions l'aide est efficace ?................................................................58

Conclusion :.....................................................................62

BIBLIOGRAPHIE :.............................................................67

ANNEXES.........................................................................70

Introduction :

I°) Introduction générale :

Situé au coeur de l'Afrique de l'Ouest, sans accès à la mer, le pays s'étend sur une superficie de 1241238km2. Il compte aujourd'hui une population d'environ 13.9 millions d'habitants. Membre de la CEDEAO, de l'UA, et de l'UEMOA, il est doté d'institutions démocratiques. Malgré ces atouts et potentialités économiques, politiques et culturelles, le pays fait face à des handicaps endogènes et exogènes sérieux au niveau du système éducatif.

Depuis 1962, avec les reformes de l'Etat sur l'éducation, le pays visait à développer un système éducatif efficace qui permettait de donner à tous les élèves une bonne éducation de base adoptée aux besoins du pays. Les programmes scolaires étaient fondés sur des principes universels de la démocratie et de l'égalité.

Il était fait l'usage de la langue maternelle pendant les six premières années de scolarité. L'éducation passe à travers aujourd'hui au Mali, on remarque des explosions démographiques. Ces explosions datent depuis des années où les effectifs de diverses catégories de population scolaire se sont multipliés en 10 ans (de 1990 à 2000) et qui progressent chaque année. A l'époque, sur 11700 villages que le pays comptait, 7640 villages n'avaient aucune structure scolaire et 3619 étaient dans le besoin absolu d'un établissement.

Le gouvernement malien conscient du problème a initié en 1998 un programme décennal de l'éducation pour palier à la mauvaise passe du système. Le programme a été créé pour relancer le système éducatif et cela ne pouvait se faire sans l'appui des bailleurs de fonds.

Parmi ces bailleurs qui aujourd'hui prennent le problème comme le leur, on s'intéressera au cas de la France.

Pays colonisateur et aujourd'hui le plus généreux donateur parmi tous les grands pays industrialisés au Mali1(*). Elle compte d'ailleurs augmenter de 0,5°/° de son PIB pour l'aide publique au développement (APD)2(*) à 0,7°/° d'ici 2015. Ce pays entretient des relations étroites et confiantes avec le Mali tant pour des raisons historiques et culturelles (partage de langue française) notamment que communautaire (compte ténu de l'importance de la diaspora malienne en France, avec plus de 120.000 compatriotes présents).

Deux pays complètement différents sur le plan économique, d'un coté la France qui est la cinquième puissance au monde en terme de PIB avec une réalisation en 2006 de 1792milliards d'euros, et d'autre part le Mali, qui vaut deux fois la surface de la France, il y a le niveau de développement qui est parmi les plus bas du monde avec un PIB en 2003 de 9milliards de dollars. Selon l'indice de développement humain (IDH) qui est établi par le PNUD, il est classé 174ème sur 177 pays et les 2/3 de sa population vivent au dessous du seuil de la pauvreté, et plus de 80% des adultes sont analphabètes, et le taux de scolarisation n'atteint que 71%.

Le pays connaît aujourd'hui une situation contrastée en matière d'éducation : il a réussi à accroître substantiellement le nombre d'enfants accédant à l'école mais de la peine à transformer cette fréquentation en un acquis scolaire et voit les élèves quitter prématurément l'école, et cela tout au long du cycle scolaire. Dans ces conditions, il est peu probable que le Mali atteigne les objectifs du millénaire (ODM)3(*) visant la scolarisation primaire universelle et la réduction par deux du taux d'analphabétisation d'ici 2015.

Avec ce problème le secteur est devenu une priorité pour le gouvernement qui y consacre plus de 30% de son budget national. Ce budget pour le secteur semble insuffisant au regard des défis. Face à ces défis le concours des partenaires financiers (PTF) est sollicité chaque année.

Autrefois largement exécutée par la coopération française, l'aide internationale s'est diversifiée, reléguant la France au sein d'un groupe de partenaires très impliqués au Mali. La France est historiquement le partenaire de développement du Mali si l'on regarde empiriquement les montants de l'aide publique au développement de la France au Mali par rapport aux autres coopérations. Les raisons profondes se cherchent dans l'histoire de la décolonisation « à la française » qui a montré une continuité dans la relation entre les deux pays.

Par ailleurs l'Afrique est le premier bénéficiaire avec 65% de l'aide bilatérale de la France, tout instrument confondu et plus particulièrement l'Afrique sub-saharienne avec 54%. Elle contribue à hauteur de 18% de l'APD apportée par l'Union européenne et elle est devenue aujourd'hui le premier partenaire bilatéral du Mali. Cette relation confiante et étroite fait bénéficier le pays d'une aide annuelle d'environ 100 millions d'Euros.

Cette remarque sera l'un des fils conducteur de ce travail puisque, sans cesse, nous reviendrons sur ce lien pour tenter de comprendre la spécificité de la coopération française au Mali. Celle-ci ne se résume d'ailleurs pas seulement à celle d'Etat à Etat. Au contraire, la diversité des acteurs (partenariat entre ville et région, entre institutions, entre milieux associatifs ou même entre personnes) est grande et constitue un vaste tissu humain d'échanges et de solidarité.

Se limitant uniquement à la coopération institutionnelle bilatérale française, j'ai néanmoins décidé d'analyser le cadre général de l'aide extérieure au Mali estimant que les institutions du Mali aient largement réfléchi sur la réforme de l'aide au développement dans le souci de rendre plus efficace ces apports extérieurs globaux d'APD.

Cette APD sera donc analysée, décortiquée afin de faire ressortir la stratégie de la coopération française au Mali et ainsi nous interroger sur l'analyse préalable effectuée, les motivations profondes de cette coopération et son degré de partenariat avec le Mali.

II°) Problématique :

Aujourd'hui le système éducatif malien est confronté à de nombreux défis et difficultés (manque de salles de classe, insuffisance d'enseignants en quantité et en qualité, revendications catégorielles du corps enseignant). C'est pourquoi il importe d'analyser dans quelle mesure l'aide publique au développement, à l'éducation peut être utilisé de façon optimale afin d'améliorer la situation et de consolider les acquis dans le secteur de l'éducation.

Le rapport qui suit a le grand mérite d'aborder, sans complaisance mais dans une démarche résolument constructive et volontariste, les grandes questions concernant l'aide au développement :

Pourquoi l'aide publique au développement ?

La France donne t-elle plus au Mali que les autres partenaires ?

Les flux d'aide de la France ont-ils un impact sur la qualité du système éducatif malien ?

A quelles conditions l'aide est-elle efficace ?

III°) Les objectifs :

a°) L'objectif général :

Etudier l'APD de la France dans l'éducation au Mali.

b°) Les objectifs spécifiques :

- Cerner les différents projets éducatifs financés par la France,

- Préciser l'évolution du financement de ces projets par la France,

- Connaître l'impact de l'aide française dans le secteur au Mali,

- Enfin préciser l'évolution de l'aide publique de la France au Mali.

IV°) Les hypothèses : Une politique d'Aide de la France dans le secteur éducatif au Mali, peut être fondée dans les hypothèses suivantes :

- L'APD de la France destinée à l'éducation permet l'atteinte d'une scolarisation de masse ;

- Elle permet la création des projets dans le secteur ;

- Elle n'améliore pas pour autant la qualité de l'enseignement ;

- Elle doit se justifier par le volume des dépenses qu'elle doit couvrir lorsque les ressources originaires et fiscales sont insuffisantes.

V°) Méthodologie : La méthodologie utilisée a été caractérisée par les phases suivantes :

1. La recherche documentaire, et la collecte des données chiffrées auprès des services techniques en charge de la coopération bilatérale au Mali (DGDP, AFD, Ministère des finances et le SCAC). Des entretiens avec quelques personnes de la Dette publique et du Ministère de l'enseignement supérieur, des professeurs et des étudiants maliens.

2. Un stage de deux mois à Paris (France) au siège de l'IUT d'Orsay au cours duquel la recherche documentaire a été privilégiée. Parallèlement des entretiens ont été menés avec des responsables de la Coopération française (Coordination Sud, MAEE, AFD) travaillant ou ayant travaillé sur le Mali, des universitaires et des migrants.

VI°) Limites :

Les apports au développement du Mali de la coopération décentralisée, des associations, des ONG et du secteur privé (notamment des transferts monétaires des migrants), pourtant considérables n'ont pas été pris en considération par l'étude.

VII°) Corps du raisonnement : Ce mémoire sera traité en deux parties :

- une première partie porte sur l'analyse des flux de financement dans le secteur ;

- et une seconde partie est consacrée à l'analyse de l'efficacité des projets éducatifs au Mali.

Ière Partie : Analyse des flux de financement dans l'éducation

Notre volonté est de dresser un panorama global de l'aide extérieure arrivant au Mali. Il s'agira de lister les principaux bailleurs de fonds travaillant au Mali et d'analyser leurs différents cadres d'intervention en fonction de leurs approches à la fois politique mais aussi de terrain. En ce sens, l'idée est de dresser une liste des modes d'allocation de l'aide et principalement le rapport qu'a chaque bailleur par rapport à la tendance actuelle, l'aide budgétaire. Cela dans une dimension historique et opérationnelle.

Dans un premier chapitre, nous montrons l'état des lieux du secteur éducatif au Mali, en donnant une vue de la structure, du contexte dans la quelle le secteur se trouve et la politique que le pays a pour le développement du secteur. Le deuxième chapitre une analyse fondamentale des ressources extérieures pour le Mali et en particulier dans le secteur éducatif de la France et des autres bailleurs.

Chapitre 1 : Etat des lieux du secteur éducatif au Mali

I°) La structure du secteur :

Le développement du secteur éducatif malien s'inscrit dans la mise en oeuvre du Programme décennal du développement du secteur de l'éducation, décliné en un programme d'investissement sectoriel de l'éducation dont la deuxième était en cours sur la période (2006- 2008). Le programme est piloté par le Ministère de l'Education Nationale et ses services déconcentrés (Académies d'enseignement, Centres d'animation pédagogique CAP) ; une part croissante de la gestion des établissements est déléguée aux collectivités territoriales dans le cadre de la décentralisation.

Le système éducatif comporte six niveaux au Mali :

a°) l'enseignement préscolaire ;

b°) l'enseignement fondamental, qui se divise en deux cycles :

1°) le premier cycle de l'enseignement fondamental (EF1) d'une durée de six ans dont l'âge théorique de fréquentation est 6-12 ans (effectifs en 2005, 1505059 élèves);

2°) le second cycle de l'enseignement fondamental (EF2) d'une durée de trois années dont l'âge théorique de fréquentation est 13-15 ans (317009 élèves, en 2005) ;

c°) L'enseignement secondaire général d'une durée de trois ans (70000 élèves, en 2005) ;

d°) l'enseignement technique et professionnel où sont dispensés les cours des formations de niveau secondaire (39669 élèves, en2005) ;

e°) l'enseignement normal, destiné largement à la formation des maîtres (9428 élèves-maîtres, en 2005) ;

f°) l'enseignement supérieur (facultés, grandes écoles) (32600 étudiants, en 2004) ;

g°) l'éducation non formelle, qui concerne principalement les Centres d'Alphabétisation Fonctionnelle (CAF) et les Centres d'Education pour le Développement (CED) (207020 apprenants, en 2003) (source : RESEN) .

Tableau 1 : Système scolaire primaire et secondaire au Mali et dans d'autres pays africains ou francophones

Age

3

4

5

6

7

8

9

10

11

12

13

14

15

16

17

18

 

 

 

 

Enseignement fondamental

 
 
 
 
 

Enseignement fondamental

 

 

 

 

Mali

Jardin d'enfants

Premier cycle

 
 
 
 

Second cycle

 

Lycée

 

RDC

 

 

 

Ecole primaire

 
 
 
 

Ecole secondaire

 

 

 

France

Maternelle

 

Ecole élémentaire

 
 
 

Collège

 
 

Lycée

 

 

Québec

Pré-mat.

Mat.

Ecole primaire

 
 
 
 

Secondaire 1 à 5

 

 

 

Source : Annuaire statistique du Mali, 2000, DNSI, cité par le site des Nations Unies au Mali

II°) Le contexte et politique de développement du secteur au Mali :

1°) Les contextes :

a°) Contexte de l'étude :

Ce mémoire a été rédigé dans le cadre d'un programme interuniversitaire entre la France et le Mali. Le siège se trouve à la FLASH et qui a nécessité un stage de formation de 2 mois en France du 24 octobre au 24 décembre à Paris à l'IUT (institut universitaire de technologie)4(*). Le programme nommé « Regards Croisés » donne la chance chaque année à deux étudiants maliens dans le cadre d'une bourse d'aller faire un stage de formation en France.

b°) Contexte général :

En 2005, un diagnostic a été élaboré par le pole de Dakar faisant largement recours à l'expertise française. Il a décrit la situation du secteur éducatif malien et les enjeux auxquels celui-ci est confronté. Le pays, bien qu'ayant réalisé des progrès en matière de taux brut de scolarisation (de 56°/° à 71°/° entre 1999 et 2005), l'expertise montre que le pays éprouve comme d'ailleurs d'autres pays de la sous- région des difficultés à gérer et développer son système éducatif. Ces difficultés sont quantitatives : (rapport élèves/maîtres, forte augmentation des effectifs à partir du collège, écarts des résultats scolaires selon le genre, l'origine urbaine ou rurale et entre riche et pauvre, faiblesse du pilotage stratégique et de la gestion des ressources) et qualitatives : (seulement 51°/° des adultes sont durablement alphabétisés après les six premières années de scolarité, difficultés de mise en application de la reforme curriculaire et son impact incertain sur la qualité des apprentissages). La forte dégradation et l'utilisation du français comme langue vivante par les formateurs et les apprenants, est un des points névralgiques de l'enseignement. Ceci se répercute de manière systématique sur l'ensemble des apprentissages à tous les niveaux de la formation scolaire du fondamental à l'université. Face à cette situation scolaire dégradante, le pays a adopté des politiques de développement pour améliorer le système.

2°) Politiques de développement :

a°) Politique de développement national :

Le cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP)5(*) adopté par le pays en 2002 est la stratégie de développement national. Cette politique qui s'appelle de nos jours le cadre stratégique pour la croissance et la réduction de la pauvreté (CSCRP) est appuyée par les partenaires dans sa mise en oeuvre. L'élaboration et la mise en oeuvre des politiques de coopération internationale reposent sur trois axes prioritaires :

- le développement humain et le renforcement de l'accès aux services sociaux de base, en particulier la santé, l'éducation et l'alphabétisation, mais aussi l'amélioration du niveau sanitaire des populations (nutrition, accès à l'eau potable et assainissement, salubrité de l'habitat...) ;

- le développement institutionnel et l'amélioration de la gouvernance : consolidation du processus de décentralisation, renforcement de l'Etat de droit, amélioration du système judiciaire, reforme de l'Etat... ;

- le développement des infrastructures et l'appui aux secteurs productifs : amélioration de l'environnement productif pour un emploi optimal des facteurs de production afin de renforcer la croissance économique et d'assurer la sécurité alimentaire.

b°) Politique de développement du secteur :

Pour le secteur concerné, depuis 1998, le gouvernement a mis en place un programme décennal de développement de l'éducation (PRODEC). Ce programme est opérationnalisé par un autre programme d'investissement sectoriel de l'éducation (PISE). Ce PISE est reparti en trois phases dont le PISE (I) qui fonctionnait sur la période (2001-2005) a été évalué conduisant à la deuxième phase qui a été signé en Avril 2006. Le pays a fait de l'enseignement fondamental et de l'enseignement technique et professionnel les deux priorités de ce deuxième programme d'investissement.

Le PRODEC à trois objectifs généraux :

- améliorer la qualité de l'éducation par une politique de formation et de développement des curricula,

- améliorer ou augmenter le taux de scolarisation,

- et enfin déconcentrer et décentraliser le système éducatif

Chapitre 2 : Les flux de financement dans l'éducation

Depuis dans les années 90 les pays donneurs augmentent leur financement des projets de développement en Afrique, mais jusque là les résultats sont nettement inférieurs aux attentes. Toute chose qui a conduit à une révision du système de financement. Pour le secteur de l'éducation l'OCDE6(*), en 2005 dans la Déclaration de Paris a tenu à tous les Etats membres de revoir le type d'intervention dans les pays en voie de développement plus particulièrement d'Afrique. Pour s'y prendre dans ce deuxième chapitre de la partie du sujet, on essayera de faire comprendre d'abord le type de financement du secteur.

Section 1 : L'aide publique au Mali

L'aide publique au développement représente un enjeu financier, économique, social et géopolitique majeur non seulement pour les pays qui en bénéficient, mais aussi pour ceux qui la fournissent et pour l'équilibre de la mondialisation.

A ce titre le pays colonisateur, à travers les acteurs de sa coopération intervient au Mali chaque année.

I°) L'apport de la France au Mali :

1°) Les différents acteurs de la coopération française et leurs rôles au Mali :

La reforme du dispositif d'aide française se traduit sur le terrain par l'octroi du rôle de coordination du dispositif français à l'ambassade et par une nouvelle répartition des compétences à l'opérationnel entre le Service de Coopération et d'Action Culturelle (SCAC) de l'ambassade et l'Agence Française de Développement (AFD)7(*). Désormais, le SCAC conserve la mise en oeuvre de l'aide dans les secteurs régaliens et vient en appui à l'ambassade sur le pilotage de l'aide. L'AFD est, quant à elle, confirmée comme l'opérateur pivot et chargée de la mise en oeuvre de l'aide dans les secteurs devenus prioritaires de l'aide française. L'adaptation de l'Agence à ses nouvelles missions et responsabilités, en termes de fonctionnement et de ressources humaines, n'est cependant pas achevée.

2°) Le budget de la France pour le Mali :

Avec la fin de la guerre froide, les années ont été marquées par un retour sur le devant de la scène des objectifs de développement. L'adoption aux Nations Unies des OMD (objectifs du millénaire pour le développement) illustre bien ce nouveau consensus international. La réduction de la pauvreté dans les pays en développement est dorénavant affichée comme un objectif commun et prioritaire pour la communauté internationale.

Pour autant, les fondements de l'aide restent un savant mélangé d'altruisme et de réalisme politique. Ainsi, les études récentes sur le sujet soulignent encore l'importance des liens commerciaux, politiques et culturels entre les pays donateurs et les pays receveurs. Alesina et Dollar (2000) montrent par exemple aussi que les votes aux Nations Unies demeurent un déterminant essentiel d'allocation d'aide, tout comme les liens avec les anciennes colonies. C'est sur ces liens que les pays développés interviennent chaque année dans le développement des PED. La contribution de ces pays appelés partenaires, au Mali s'élevait en 2005 à plus de 500millions d'euros. Tous les secteurs ont bénéficié de ce concours. Ces aides se font par les ambassades présentes au pays, soient par les agences de développement ou soient par leurs ministères des affaires étrangères. Pour sa part l'aide de la France pour le Mali avoisine les 100.000.000 d'euros par an d'après l'ambassadeur Nicolas Normand en 2005 lors d'une conférence de presse à l'approche du sommet France Afrique.

3°) L'évolution de l'aide française au Mali :

En 2005, les pays membres de la zone franc se sont accordés 16,5% du total de l'APD nette versée par la France au PED et 31% de l'aide française à l'Afrique sub-saharienne. Cette aide bilatérale aux pays de la zone franc s'est élevée en 2006 à 1,3milliards de dollars dont 18% étaient constitués d'annulations de dettes liées à la mise en oeuvre de l'initiative PPTE.

Tableau 2: APD bilatérale nette française en faveur du Mali

(En millions de dollars US, aux prix et taux de change courants)8(*)

Année

2002

2003

2004

2005

2006

Aide

64

70

82

90

82

Source : Base de données CAD9(*) 2007

Le tableau suivant est la répartition de la part de la France dans l'aide publique au développement allouée à la nation. Mais on constate une progression lente des flux de 2002 à 2005 et une réduction de ses efforts à partir de 2005. La représentation des données du tableau sur un graphique nous ouvrira d'avantage le champ d'explication de l'aide française dans le pays.

Graphique1 :

Source : Rapport CAD 2007

La contribution de la France n'a que faiblement augmenté dans le pays de 2002 à 2005. Avec la crise économique du monde, les aides seront encore plus faibles car tous les pays donneurs ressentent aujourd'hui un déficit budgétaire. Pour la France, nous pouvons dire qu'elle a commencé depuis 2005, avec les problèmes de migration choisie et concertée proposée à l'époque par le ministre de l'intérieur français Nicolas Sarkozy et aujourd'hui, Président de la République. Le graphique nous illustre bien ce propos à partir de 2006 une diminution de ses efforts de financement pour le Mali.

II°) L'aide des autres BDF au Mali :

1°) Apports des BDF aux PED et aux organismes internationaux :

Depuis 2002, l'aide publique au développement consentie par les membres de l'OCDE au pays en développement (PED) s'est inscrite dans une tendance régulière à la hausse : les flux d'APD ont quasiment doublé pour atteindre 104,4milliards de dollars américains en 2006, malgré le léger repli intervenu en 2006 (-2,5% par rapport à 2005). Cette forte augmentation s'explique, en partie, par la progression des alignements de dettes, qui ont représenté 17,8% des flux d'APD en 2006 (soit 18,6milliards USD) et 15,2% en moyenne sur la période. Concernant les pays membres du CAD, les versements nets d'APD rapportés à leur revenu national brut (RNB) qui avaient régulièrement augmenté entre 2002 et 2005, passant de 0,23% en 2002 à 0,33% en 2005, se sont légèrement repliés en 2006 (0,31%). Les pays du comité d'aide au développement augmentent chaque année leur concours pour les pays moins avancés. Le tableau suivant nous montre les apports financiers que les pays en développement et les organismes multilatéraux ont bénéficié de 2002 à 2006.

Tableau 3: Apports financiers aux PED et aux organismes multilatéraux

(En millions USD, aux prix et taux de change courants)10(*)

Rubriques

2002

2003

2004

2005

2006

APD (bilatérale et multilatérale)

58297

69065

79432

107099

104421

Dont annulation de dettes

4538

8317

7134

24999

18600

APD (en % du RNB)

0,23

0,25

0,26

0,33

0,31

Autres apports publics

-45

-348

-5601

1430

9774

Apports du secteur privé aux conditions de marché

5621

46573

75262

179559

194779

Dons nets des ONG

8768

10239

11320

14712

14648

Total des apports

72640

125529

160412

302800

304074

Source : rapport CAD 2007

Graphique 2 :

Source : Nous même à partir des données dans le rapport CAD 2007

On voit bien l'évolution de l'aide dans le monde sur le tableau précédent mais la France demeure l'un des principaux contributeurs de l'aide internationale parmi les membres du G8.

2°) Versements nets d'APD aux PED et organismes internationaux :

En termes de ratio d'APD par rapport au RNB, en2006, la contribution française a été de 0,47% et était 1,5 fois plus élevée que celle de la moyenne des pays du CAD. La contribution des pays du G7 s'échelonnant entre 0,18% et 0,51%. La France s'est engagée à porter son effort en matière d'APD à 0,51 de son RNB d'ici à 2010, puis à 0,70% à l'horizon en 2015.

En 2006, les versements nets d'APD de la France ont augmenté de 2,9% par rapport à 2005, pour s'établir à 10,6milliards USD. Plus des 2/3 de l'aide française sont consacrés au continent africain. L'aide française s'appuit sur des stratégies sectorielles visant à renforcer sa contribution à la réalisation des objectifs du millénaire pour le développement. Près du tiers des dons destinés aux pays pauvres concernent l'éducation et la santé.

Tableau 4: Versements nets d'APD aux PED et organismes multilatérales

(En millions USD, aux prix et taux de change courants)

Pays

2002

2003

2004

2005

2006

Etats-Unis

13290

16320

19705

27935

23532

% du RNB

0,13

0,15

0,17

0,23

0,18

Royaume-Uni

4929

6262

7905

10772

12459

% du RNB

0,31

0,34

0,36

0,47

0,51

Japon

9283

8880

8922

13147

11187

% du RNB

0,23

0,20

0,19

0,28

0,25

France

5486

7253

8473

10026

10601

% du RNB

0,37

0,40

0,41

0,47

0,47

Allemagne

5324

6784

7534

10082

10435

% du RNB

0,27

0,28

0,28

0,36

0,36

Source : Rapport CAD 2007

Graphique 3 :

Source : Nous mêmes à partir des données dans le rapport CAD 2007

Les pays d'Afrique Sub-saharienne (ASS) bénéficient de plus de la moitié de l'aide publique française. En 2006, 52,5% des versements nets de la France en matière d'aide publique au développement bilatérale ont été destinés à l'ASS, soit un niveau proche de celui observé en 2005 (54%). L'aide française a représenté près de 11% du total des flux d'APD reçus par ces pays en 2006.

3°) Apport total au Mali :

D'après les chiffres du Comité d'Aide au Développement (CAD), 2004, le Mali a reçu 567millions de dollars d'aide publique au développement. Cette aide ne cesse d'augmenter depuis 2001. Elle a presque doublé entre 2001 et 2005. Les efforts des donateurs sont remarquables mais il faut que le pays lui-même ne se conforme pas aux conditions des accords pour le développement de la nation et l'amélioration de l'éducation. Les aides consenties pour le pays sont multilatérales et bilatérales.

- Les aides multilatérales : C'est l'ensemble des efforts consentis par les organismes internationaux pour le développement du pays. Parmi ces organismes de coopération internationale qui interviennent au Mali, il y a la Commission Européenne (CE), la Banque Mondiale (BM) et le Fond Monétaire International (FMI).

- Les aides bilatérales : c'est l'ensemble des efforts consentis par les pays qui nouent des partenariats avec le Mali entre autres, on peut citer les Etats-Unis, le Japon, la France, l'Allemagne, le Canada, les Pays-Bas, et la Suède...

4°) Evolution de l'apport total au Mali :

Au total, les pays de la zone franc ont bénéficié, en 2006, de recettes nettes d'APD représentant 6,1milliards, en hausse de 9,2% par rapport à 2005. Ces recettes ont représenté 15,4% de l'APD perçue par les pays d'Afrique sub-saharienne en 2006. Pour sa part le Mali a reçu des milliards de dollars US en 5ans qui sont repartis comme suit dans le tableau :

Tableau 5: Recettes totales nettes d'APD du Mali

(En millions de dollars US aux prix et taux de change de 2005)11(*)

Année

2002

2003

2004

2005

2006

Aide totale

466

543

568

699

825

Source : Rapport CAD 2007

Graphique 4 :

Les aides apportées dans le pays ont presque doublé en cinq ans et représentent une part considérable du budget national.

5°) Les acteurs intervenant au Mali :

Depuis le lendemain de l'indépendance le Mali bénéficiait du concours des pays à commencer par la France, le pays colonisateur. Aujourd'hui le Mali est un pays de la zone de la solidarité prioritaire (ZSP), ce qui lui fait encore plus bénéficié de l'aide des pays puissants en nouant des relations de partenariat. Les principaux acteurs qui interviennent dans le pays sont : la Commission Européenne, la Banque Mondiale, les Etats-Unis, le Canada, la France, les Pays-Bas, l'Allemagne. Ils contribuent à plus de 60% de l'aide totale que le pays reçoit par an.

6°) la part de la France dans l'aide totale au Mali :

A partir des sous titres précédents nous pouvons nous faire une idée de la place de l'aide de la France par rapport au total que le pays reçoit chaque année. Le tableau suivant montre la part en pourcentage de la France au Mali.

Tableau 6: Part de la France dans l'APD totale au Mali

Période

2002

2003

2004

2005

2006

Aide totale au Mali

466

543

568

699

825

Aide de la France au Mali

64

70

82

90

82

Part de la France (en %) dans l'aide totale au Mali

14

13

14

13

10

Source : à partir des données du CAD en 2007

La représentation dans un repère, du tableau nous montre plus clairement la part de la France dans l'APD totale du pays avec son taux d'aide dans le total.

Graphique 5 :

Le graphique 5, comme on l'a énoncé avant nous, donne la photo de l'aide publique extérieure que le Mali a reçue de (2002 à 2006). Il nous montre la croissance de l'aide totale que le Mali a reçue, de celle de la France et de la part de la France dans l'aide globale.

Section 2 : L'aide publique dans le secteur de l'éducation :

Le pays a toujours noué des relations avec le notre depuis les indépendances. La coopération française intervient partout dans le monde et ses objectifs au Mali sont pertinents. Pour le secteur elle s'est fixée des objectifs.

I°) L'intervention de la France dans le secteur au Mali :

1°) Type de financement pour l'école en Afrique :

Malgré des efforts importants depuis les indépendances, les progrès de la scolarisation ont été jugés insuffisants. C'est pourquoi la plupart des pays du monde ont réaffirmé leur engagement pour le développement de « l'éducation pour tous » à Jomtien en 1990, puis renforcé leur objectif à Dakar en 2000. Les estimations des besoins de financement requis pour atteindre ces objectifs varient, mais montrent qu'ils sont très importants. Etant donné que les efforts déjà réalisés au cours des années 1990, montrent qu'il faut d'avantage se fier sur une amélioration de la maîtrise des dépenses que sur une réduction supplémentaire des coûts pour dégager des ressources supplémentaires. Le secteur privé a une faible capacité de mobilisation de fonds, et les résultats de la décentralisation sont peu probants. Par ailleurs, le volume de l'aide publique au développement se réduit ainsi que la part de l'Afrique toute entière dans cette aide, et l'aide allouée au secteur n'a que très faiblement augmentée au cours des années 1990, malgré les engagements pris par les bailleurs de fonds lors des différents sommets internationaux.

2°) Les objectifs de la coopération pour le secteur :

a°) Améliorer la qualité de l'enseignement :

La qualité constituera la dominante et l'angle d'intervention y compris dans les domaines de l'accès ou du renforcement des capacités de gestion du système. La priorité est accordée à la langue française.

Actions qui seront engagées ces prochaines années devront contribuer à améliorer de manière significative le rendement interne de l'éducation et permettre de réduire les taux de redoublement, d'abandon et d'augmenter les taux d'achèvement du premier et du second cycle.

-- l'amélioration de la qualité pourra se décliner autour de différents axes ;

-- l'amélioration de l'utilisation du français comme langue des apprentissages ;

-- le renforcement des filières de formation initiale et continue des personnels enseignants ;

-- l'appui au développement d'unités documentaires spécialisées ;

-- l'appui au pilotage et à la gestion de l'administration.

La coopération française dans l'ensemble du secteur éducatif sera cohérent, coordonnée avec celle des autres partenaires au développement et devra, le cas échéant, être modulable selon le contexte de sa mise en oeuvre (initiative Fast Tract notamment)

b°) Appuyer le secteur de la formation :

Par ailleurs, l'augmentation des effectifs dans le fondamental impose d'anticiper une forte croissance de la demande d'éducation dans le post-primaire (secondaire et formation professionnelle) et d'appuyer l'élaboration d'une politique pour le post-primaire, tout particulièrement dans le domaine de la formation professionnelle. A ce titre, la région de Kayes fera l'objet d'une attention soutenue. Des entreprises françaises et des coopérations décentralisées s'intéressent déjà à ce secteur, avec plusieurs projets déjà réalisés comme manutention Africaine avec un centre régional de formation à la réparation mécanique, Air France avec l'Institut Africain des Métiers de l'Aérien (IAMA), la fondation Charles Mérieux concernant les analyses au laboratoire et d'autres projets sont à l'étude notamment dans le domaine de l'hôtellerie.

3°) Le budget de la France pour le secteur de 1999 à 2004 :

Avec une cinquantaine de millions d'euros que sa capitale nous accorde et près d'une centaine de millions d'euros qu'elle même nous accorde, est sans doute le premier partenaire du Mali et cela depuis des années. Plus de la moitié de son concours au Mali sont considérées sous forme de dons. Alors cette contribution de la France est importante surtout dans un pays où 80°/° des adultes sont analphabètes et le taux de scolarisation n'atteint que 71°/°. Le système éducatif au Mali traverse une mauvaise passe avec aussi le manque de professionnels dans l'enseignement primaire et secondaire et la politisation au niveau supérieur des acteurs. Depuis 1990 le niveau de l'éducation baisse au Mali comme l'aide publique. Est-ce que c'est parce que l'APD démunie que le système éducatif se détériore dans notre pays. En 5 ans la France a pris des engagements d'environ 100millions de dollars américains pour le secteur éducatif au Mali. Pour un pays comme le notre cet engagement est important même si les français n'ont pas tenu parole. Le tableau 3 nous montre ces engagements de 1999 à 2004 dans le secteur éducatif.

Tableau 7: Versements aux secteurs de l'éducation par la France

(En milliers de dollars et en %)

Sous secteurs

Montant d'engagement

Montant des décaissements

Taux de décaissement

Part des sous secteurs dans le total de l'APD de l'éducation décaissée

Education de base (appui projets, programme, promotion de l'éducation)

40265

7258

18

16,4

Education secondaire

13655

2395

17,5

5,4

Enseignement supérieur accords inter universitaires

14371

5395

37,5

12,2

Appui à la formation continue

2134

2058

96,4

4,6

Coopération technique

23262

25280

106,8

57

Autres

8017

1989

24,6

4,9

Total

101758

44375

43,6

100

Source : Données OCDE/CAD en 2004

La France est un pays pour lequel l'éducation fait partie des priorités en faveur des pays en développement comme le Mali. Cela se confirme en se basant sur la première colonne du tableau avec plus d'une centaine de millions de dollars pour le secteur malgré la période c'est une somme importante au Mali. Par contre c'est un pays qui ne fait pas tout ce qu'il dit. La deuxième colonne du tableau nous montre les montants décaissés de ses engagements. On peut remarquer que la France s'intéresse beaucoup à deux sous secteurs dans le tableau sur les 5e et 6e lignes, avec une réalisation en moyenne de 101,6°/°. La coopération technique est un secteur de concentration pour le pays au Mali avec plus de la moitié des montants décaissés en total lui est accordée. L'éducation de base qui a bénéficié de la plus grande promesse parmi les engagements pris par la France pendant ces 5 années, n'a finalement eu que 18°/° de cette promesse. Le sous secteur dicté par les pairs dans la déclaration de Rome en 2003 et confirmé encore par la déclaration de Paris en 2005 comme un objectif du millénaire pour le développement (OMD) en occurrence assuré l'éducation de base pour tous d'ici 2015. L'éducation secondaire qui avait bénéficié d'un important engagement n'a eu qu'une maigre somme de 17,5 des fonds qui lui étaient promis .Sur les 101758 milliers de dollars promis pour le secteur au Mali, elle n'a donné que 44375 milliers de dollars. Cette somme décaissée ne représente que 43,6°/° de ses engagements. Comme on dit dans les adages au pays que «mieux vaut dire que de ne pas faire », cet effort est cas même remarquable quelque soit le plan négatif ou positif pour le secteur au Mali, c'est à dire si le secteur à bénéficié de cette contribution ou pas de la France. Finalement en se fiant sur les données du tableau, avec une faible concrétisation des engagements par la France pour les deux sous secteurs, alors que le pays a été défini par le Mali comme le premier partenaire bilatéral qui a été évoqué précédemment, il serait difficile d'atteindre ces objectifs d'ici la période indiquée par les bailleurs de fonds. Ils seraient atteints, ces objectifs s'il y aura une évolution de ces fonds pour le secteur au Mali par les bailleurs en occurrence la France qui est le premier pays ciblé par le Mali. La répartition dans un secteur et dans un graphique nous permettra de mieux comprendre les analyses suivantes.

Secteur 1 : La part des sous secteurs de l'éducation dans les fonds engagés par l'AFD

Source : Rapport CAD 2007

Graphique 6 : Comparaison entre engagements et décaissements aux sous secteurs éducatifs par la France au Mali (En milliers USD)


Source :
Rapport CAD 2007

L'éducation de base est le secteur qui s'est vu accorder le plus grand engagement entre 1999 et 2004 et le secteur d'appui à la formation continue le peu d'engagement. Mais comme nous indique le graphique l'éducation de base, qui ait été engagée la lus grande cote part du total, près de la moitie, a bénéficié en terme de pourcentage de décaissement la plus petite somme et les secteurs d'appui à la formation continue et la coopération technique, se sont vues attribuer la totalité ou plus de l'engagement qui leur ont été promis. Pour l'éducation de base le faible taux de décaissement est dû aux manques de projets fiables pour le secteur. Il faut toute fois noter que les pays donneurs s'engagent sur un fonds chaque année, mais il faut qu'ils soient convaincus des programmes que doivent entreprendre les pays receveurs pour les secteurs ciblés. L'aide totale pour le pays ne cesse d'augmenter depuis des années, mais le secteur éducatif bénéficie peu de concours surtout de la part de la France qui est le premier partenaire du pays.

4°) L'évolution de l'aide dans le secteur :

La France est un partenaire majeur du pays en matière d'aide publique au développement. Pour cette partie, nous allons le traiter sous deux angles d'une part par l'opérateur pivot du pays (AFD) pour l'aide au développement des pays émergents et pauvres sur une période de huit années.

Depuis 2000, le volume total des engagements de l'opérateur au Mali, hors ajustement structurel, s'est élevé à près de 156 millions d'euros (soit plus d'une centaine de milliards de FCFA), principalement sous forme de subvention 74°/° ou de concessionnels octroyés à des opérateurs intervenant dans des secteurs marchands 26°/°. La part attribuée à l'éducation dans les 156 millions d'euros d'engagement que l'opérateur a pris pour le Mali est d'environ 36 millions d'euros. La répartition des ces fonds pour le période ce trouve dans le tableau suivant et l'évolution de ces fonds de la part de l'agence française de développement.

Tableau 8: Engagements et versements d'APD dans le secteur par l'AFD

(En milliers USD)

 

Education

Total engagement

Part de l'éducation dans l'engagement

Total versement

Part de l'éducation dans le versement

2000

0

23505

0

30234

0

2001

10039

10039

100

18840

53,28

2002

0

19000

0

23298

0

2003

0

18900

0

23216

0

2004

9000

10560

85,22

27282

32,99

2005

0

16250

0

18435

0

2006

17000

26100

65,13

11950

142,25

2007

0

31980

0

21753

0

Total

36039

156384

23,04

175008

20,59

Source : site officiel du Mali sur l'APD

A vue d'oeil au tableau, on constate qu'il y a eu peu d'engagement pour le secteur. Sur les huit années, l'opérateur s'est engagé que sur trois ans 2001, 2004 et 2006, pour faire bénéficier le secteur d'un concours. On peut dire alors que c'est seulement ces trois années que le pays a eu des difficultés financières pour faire face à ses dépenses, ce que nous montre le tableau le cas de l'éducation. Le secteur étant la priorité du pays et défini dans les grands sommets internationaux comme un objectif du millénaire, l'absence de fonds pour lui au tableau, le pays ne remplie pas les critères d'allocation d'aide chaque année. Par contre le fonds du secteur pour les trois années, est important par rapport à la somme totale des engagements durant la période, même si celui-ci baisse, cette baisse est entièrement visible sur le graphique ci- dessous.

Graphique 7 :

Le graphique 7 nous donne en large l'activité de l'Agence pour le secteur et les sommets montrent le niveau de fonds alloués à l'éducation.

II°) L'intervention de quelques BDF dans le secteur au Mali : 

De ces différentes analyses sur la contribution de la France pour le secteur, il ressort qu'elle n'est pas le seul bailleur qui s'engage pour les causes du secteur au Mali. L'aide totale dans le pays était plus de 690 millions de dollars en 2005. En 2001, l'aide était de 351,4millions de dollars, on peut alors dire que l'aide au Mali a augmenté de près de 100°/° en 5 ans. Par contre sur les tableaux étudiés en haut, l'aide de la France baisse. Ce qui explique la présence de plusieurs bailleurs de fonds au pays même des partenaires plus intéressants que la France, pour l'amélioration du système éducatif ; entre autres on peut citer :

Le Canada : Les relations de ce pays avec le Mali sont fortes et sincères a dit le 19 janvier 2008, l'ambassadrice du pays au Mali, lors d'une conférence de à Koulouba avec le président de la République, faisant les points sur la coopération entre les deux pays. Elle a fait savoir que le pays a reçu une enveloppe de 20millions de dollars canadiens (soit près de 14milliards de FCFA) entre 2002 à 2008. Cette somme a été entièrement destinée au secteur éducatif pour l'achat et la distribution de manuels scolaires dans les fondamentales. En plus de cet effort remarquable pour le secteur dans notre pays, il s'est engagé dors et déjà pour une provision de près de 8millions de dollars Canadiens en 2009. La coopération entre les deux pays est sure et confiante, même s'il n'est pas le premier partenaire dans le pays en voyant ce qu'on a dit plus haut, elle est sans doute plus forte que celle de la France pour le secteur.

Les Pays-Bas : Les Pays-Bas sont présents au Mali depuis 35ans. Avec une enveloppe globale de 152milliards de FCFA (231millions d'euros) pour la période 2008-2011, le Mali est devenu un pays partenaire clé de la coopération néerlandaise. Le budget des Pays-Bas pour l'aide bilatérale en 2008 s'élève à 35,7milliards de FCFA (54,5millions d'euros). Les détails pour 2007 et 2008 se trouvent au tableau suivant :

Tableau 9: Répartition des fonds du Pays-Bas par sous secteurs

Budget Ambassade des Pays-Bas

2007

 

2008

 
 

EUROS

FCFA

EUROS

FCFA

Appui budget général

10000000

6559570742

10000000

6559570742

Appui budget Education

22000000

14431055632

25000000

16398926854

Santé

4346000

2850789444

5900000

3870146738

Secteur économique agricole

6820000

4473627246

10693000

7014148994

La bonne gouvernance

2850000

1869477661

2400000

1574296978

Droits humains

131000

85930377

150000

98393561

Programme transversal

279000

183012024

200000

131191415

Programme culture

228000

149558213

200000

131191415

Totale

46654000

30603021338

54543000

35777866696

Source : Rapport de l'ambassade des Pays-Bas 2009

Le programme de coopération se concentre dans trois secteurs prioritaires : la Santé, l'Education et le Développement économique agricole. L'aide s'incère dans les objectifs et ambitions maliens en vue d'accélérer la croissance économique et d'augmenter l'accès aux services sociaux de base (la santé et l'éducation). L'éducation pour tous en 2015 est l'objectif clé et en conséquence, l'éducation demeure un secteur important pour les Pays-Bas. L'exécution de ce programme se fait dans le cadre du PRODEC à travers un appui budgétaire sectoriel. L'objectif est l'augmentation de l'offre et la qualité aussi bien de l'enseignement de base que la formation professionnelle, avec un accent spécifique et l'augmentation du nombre de filles qui achèvent en sixième de l'enseignement fondamental. Outre avant ces dons les Pays-Bas ont attribué au secteur de l'éducation, une enveloppe de 13 et 22millions d'euros en 2005 et 2006.

Suède : Elle a mis une attention particulière en mettant la main dans la poche pendant quelques années au secteur dans le pays. En 2005, elle a accordé une enveloppe de près de 8,7millions d'euros pour le secteur et près de 10,8millions d'euros et en 2007 et 2008 près de 11millions d'euros.

Pour sa part, la France en plus des données de l'agence française, elle n'a pu donner que 3millions d'euros en 2007 et la même somme pour 2008 dans le secteur. Par la contribution des autres bailleurs de fonds pour le secteur il s'avère que la France ne se concentre pas sur l'éducation et cela peut être vu clairement au tableau suivant :

Les Etats-Unis : Ils sont les premiers en matière de financement des projets au Mali. En 2006 leurs exportations ont atteint 43milliards de dollars et à l'issue de la 6ème table ronde des BDF, ils ont annoncé un financement d'ici 2012 à hauteur de 402,1milliards de dollars dans le pays. Cette rencontre des Partenaires Techniques et Financiers (PTF) a permis au Mali d'avoir des garanties de financement de 3215,2milliards des bailleurs. Sur les 35 PTF qui ont tenu la table ronde, ils ont annoncé le financement de 69,2milliards de FCFA en 2008 ; 100milliards en 2009 ; 52,1milliards en 2010 et 52,1milliards en 2011. Ces engagements sont faits pour donner une bouffée d'oxygène aux secteurs socioéconomiques de base du Pays. En 2007 ils ont signé un accord avec le pays d'un montant de 14,5milliards de FCFA pour le financement des secteurs sociaux et le développement durable. L'accord a été signé en faveur de la santé, l'éducation, la décentralisation, la production agricole et l'information liée au développement.

Pour le secteur de l'éducation ils lui ont accordé un montant de plus de 2,2milliards de FCFA destinés à améliorer la qualité de l'éducation primaire et à adapter au contexte actuel à travers surtout la formation des enseignants, (source : l'essor 09/08/2007).

Tableau 10: Versement d'APD au secteur par les BDF

Bailleurs de fonds

2005

2006

2007

2008

2009

France

 
 

3

3

 

Canada

 
 

10,3

8,9

7,5

Pays-Bas

13,5

22

22

25

 

Suède

8,6

10,7

10,9

10,9

 

Total

22,1

32,7

46,2

47,9

7,5

La part de la France en °/°

 
 

6,48

6,26

 

Source : Ministère de l'éducation nationale du Mali

La France bien qu'étant le premier partenaire du pays, donne peu d'aide pour le secteur de l'éducation, comparé aux trois autres au tableau. Il n'a attribué qu'en moyenne que 6,37 de la somme totale donnée par les quatre pays. Nous nous posons la question qu'est ce dans les années à venir, le pays nous concourirait en matière d'aide publique au niveau du secteur avec cette baisse d'effort qu'on a montré dans les paragraphes précédents et la constance des sommes de ces deux années d'une faible somme. Ce qui est sûr pour les pays et pour le secteur en question, à part la France, les autres pays au tableau sont engagés à fond dans le but d'une meilleure formation des jeunes d'ici la période voulue. Jusque là on a vu la contribution des pays pour le secteur et celui de la France il ressort maintenant de connaître la part du pays consacrée pour le secteur et comparé à celui de la France.

Le suivi du secteur :

Le suivi du secteur de l'éducation est réalisé conjointement par les partenaires au développement et les autorités maliennes à travers le cadre partenarial du secteur de l'éducation. Celui- ci s'articule autour de séances plénières mensuelles et de commissions thématiques organisées par niveau d'enseignement. Un groupe de bailleurs de fonds (Canada, les Pays-Bas, la Belgique) se sont orienté pour des montants très importants (supérieurs à 100 millions d'euros sur la période 2006-2009), vers un appui budgétaire sectoriel dans le domaine de l'éducation. Les autres bailleurs confirment également leur appui au secteur sous forme d'une aide Projet : l'UNICEF en apport d'expertise ; l'USAID pour la formation continue des maîtres et le curriculum ; la BAD, le Japon et la Banque mondiale pour la construction des infrastructures et les équipements.

III°) Les ressources du Mali pour le secteur :

Les dépenses allouées au secteur en 1992 étaient de 19,646 milliards de FCFA et celles de 1998 étaient de 50milliards de FCFA ce qui souligne qu'en espace de 7 ans les ressources du secteur ont doublé. En cette période la volonté du gouvernement de faire l'éducation de base une priorité (car il s'agissait bien de l'éducation de base) lui a été inspirée par la nature des financements. Si l'éducation de base avait l'objet d'une attention toute particulière de l'Etat malien et de ses partenaires techniques et financiers (PTF), cela se faisait au détriment de l'enseignement supérieur. Cette stratégie visait selon eux, à scolariser un grand nombre d'enfants issus de familles défavorisées. C'est ainsi que le l'éducation de base recevait 59°/° du budget de l'éducation, le secondaire général 16°/°, le secondaire technique et professionnelle 10°/° et le supérieur 15°/°. Le secteur a bénéficié de la plus grande part du budget national depuis des années. En 2001, le secteur s'est vu attribué 26,6°/° des ressources. Le pays a un taux d'alphabétisation et de scolarisation faible comparé à la moyenne à ce XXIème siècle sur le plan international. Pour essayer de palier le problème, le pays fait plus d'effort chaque année. En 2007, le budget de l'éducation a coûté à l'Etat une enveloppe de 30,6°/° de son budget national, ce qui explique que le pays a fait une progression de son effort de 4,6°/° de 2001 à 2007. Il convient de signaler qu'au Mali les principales sources intérieures de financement de l'éducation sont l'Etat en premier lieu, les APE (association des parents d'élèves), les communautés, les comités locaux de développement, les municipalités et les promoteurs privés. Les sources extérieures de financement du secteur sont : les coopérations bilatérales (et les aides les plus récentes de cette coopération proviennent de la France, le Canada, la Norvège, le Japon, les Pays-Bas, et la Suède) qui contribuent à hauteur de 50°/° de l'apport total extérieur, les coopérations multilatérales représentent 35,8°/° de cet apport (parmi les institutions qui financent le secteur dans le Pays), il faut noter la Banque mondiale (BM), la BID, l'UNICEF, le FED, le l'UNESCO et l'USAID) et le reste de l'apport 6,2% est fourni par les ONG. Il est déductible par là que le pays s'intéresse au secteur. Le continent tout entier a ce problème d'inefficacité sur le plan universel mais entre les pays africains est ce que le pays donne une bonne part de sa production nationale au secteur ? Pour analyser la part du secteur dans le PIB du pays nous passerons à une comparaison entre quelques pays du continent en matière de dépenses dans le PIB pour le secteur.

1°) Les efforts du pays et d'autres nations africaines pour le secteur :

Tableau 11: Comparaison des efforts financiers nationaux en faveur du secteur

Pays

Dépenses publiques d'éducation en % du PIB

Pays

Dépenses publiques d'éducation en % du PIB

Angola

2,4

Mauritanie

3,6

Bénin

2,9

Mozambique

2

Burkina Faso

2,4

Niger

2,6

Burundi

3,6

Lesotho

8

Cameroun

2 ,6

Ouganda

3,2

Congo

2, 3

République Centrafricaine

1 ,2

Cote d'Ivoire

3,5

Rwanda

3,3

Ethiopie

2,7

Sénégal

3,6

Erythrée

2,8

Tanzanie

1,8

Gambie

3,1

Tchad

2,1

Ghana

3,8

Togo

3,8

Guinée

2,2

Zambie

2,3

Guinée Bissau

2,1

Zimbabwe

7,1

Madagascar

2

Moyenne globale

3,1

Malawi

3,6

Moyenne pays francophone

2,8

Mali

4,2

Moyenne pays anglophone

3,8

Source : RESEN Burundi

En regardant le tableau on peut se permettre de faire quelques remarques méthodologiques :

a°) Quant au recensement des dépenses budgétaire il y a trois grandes catégories de dépenses d'éducation dans le budget de l'Etat.

20 les dépenses du (ou des) ministère(s) chargé(s) à titre principal de l'éducation ;

21 la formation dans d'autres ministères qui est souvent une formation technique des personnels de ces ministères ;

22 les autres dépenses d'éducation que l'on peut trouver à l'intérieur de rubriques diverses du budget de l'Etat : « charges communes », « interventions » etc.

b°) Il faut bien faire la distinction entre budgets votés et budgets exécutés : les crédits votés sont rapidement connus mais ils peuvent ne pas être entièrement consommés ou, au contraire faire l'objet de dépassement. Pour cette raison, surtout lorsque l'on établit des séries financières chronologiques, on s'attachera à comptabiliser l'exécution des dépenses. Cette dernière est reconnue avec un retard d'un ou de deux ans en général et le degré de détail n'est pas élevé. Mais ce détail est suffisant pour constituer des séries temporelles rétrospectives relatives aux grandes masses de crédits.

c°) Il faut distinguer entre budget de fonctionnement (récurrent) et budget d'investissement.

d°) Il faut, enfin distinguer l'évolution en monnaie courante de celle en monnaie constante. En règle générale, on utilise les prix de la dernière année pour la quelle on dispose des données.

Au tableau, l'importance du secteur dans l'activité du pays, est peu pertinente avec seulement 4,2% de son produit intérieur brut. Peut être cet effort est intéressant au tableau mais avec l'ampleur du problème de nos jours et qui est presque le grand sujet de tous les sommets, cet effort est insuffisant pour relever le défi de 2015 même avec la participation des partenaires. Ce défi qu'est d'assurer l'éducation de base pour tous.

2°) La décomposition des dépenses courantes publiques par niveau d'éducation :

Tableau 12: Les dépenses courantes publiques par niveau d'éducation

Pays

% Primaire

% Secondaire

% Supérieur

Burundi

44

28

27

Bénin

51

27

22

Burkina Faso

62

19

19

Cameroun

40

46

14

République Centrafricaine

56

19

25

Tchad

46

31

23

Congo

42

31

27

Côte d'Ivoire

47

37

16

Ethiopie

55

26

19

Guinée

44

31

25

Lesotho

44

37

19

Mali

37

46

17

Mauritanie

44

39

17

Mozambique

48

30

22

Niger

60

27

13

Rwanda

43

20

37

Sierra Leone

51

27

22

Togo

45

36

19

Zambie

46

35

19

Moyenne des 18 pays comparés

48

31

21

Ratio Mali/moyenne des 18 pays

0,77

1,48

0,80

Source : A partir des bases de données RESEN Burundi

Le tableau 11 suivant nous donne une vue de la répartition des ressources naturelles pour l'éducation au Mali et d'en faire une comparaison de ses efforts par rapport à quelques pays du continent. La poursuite des objectifs du millénaire à savoir une très forte augmentation du taux de scolarisation, est la politique du Gouvernement malien depuis quelques années.

En effet, assurer l'éducation de base pour tous (politique de développement), le Mali dépense seulement 37% des ressources de l'éducation pour le secteur. Par contre, il donne plus au secteur secondaire avec 46% et le secteur supérieur avec moins de 20% (19%). A part le Mali et le Cameroun, tous les autres pays réalisent plus de fond au primaire. Sur la moyenne des fonds dépensés aux différents secteurs dans l'étude de ce cas en Afrique dont le Mali, le secondaire semble d'une importance capitale pour le pays avec près de 150% (148%) des dépenses effectuées, 80% pour le supérieur et 77% pour le primaire. Pour atteindre les OMD il faut qu'il redouble d'effort pour le secteur primaire (qui constitue l'éducation de base) en matière d'allocation de ressources et de dépenses effectuées.

L'aide publique au développement reste encore d'une importance capitale pour le financement du développement des pays d'Afrique au Sud du Sahara et plus particulièrement au Mali. Cependant sa légitimité, le discours qui la sous-tend et sa pratique ont connu ces dernières années de réelles mutations tant dans les pays donateurs que bénéficiaires.

Cette première partie a donc montré un engagement des français au Mali de façade qui affiche auprès du CAD un effort important. Cet effort n'est cependant pas forcément ressenti au même niveau par les maliens qui ne bénéficient finalement que peu de cette APD.

En effet, les orientations stratégiques définies unilatéralement par la France ne remplissent pas les engagements sur l'atteinte des ODM et le besoin de concentrer une part de l'APD aux secteurs sociaux. Au contraire, les orientations prises dans le DCP font naître l'idée que la France souhaite conserver une influence économique et culturelle au Mali, malgré la fin de son statut de seul bailleur important dans le pays. Dans ce cadre, le travail avec les ONG semble relégué plus loin.

*

IIème Partie : Analyse de l'efficacité de l'aide des projets éducatifs au Mali

La question d'efficacité de l'aide au développement est au coeur des réflexions de la communauté internationale sur la réforme de la coopération internationale pour le développement. Elle a été posée avec autant plus d'acuité que l'aide au développement avait connu entre 1992 et 1998 un déclin et que son inefficacité était souvent invoquée pour le justifier. L'intérêt porté à cette question s'est renforcé avec la reprise de l'aide dans les années suivantes.

Comme il a été exposé dans la première partie, la question d'efficacité de l'aide se pose surtout pour une aide en vue du développement, plutôt qu'une aide relevant d'une conception purement rédistributive. Cependant même si l'on retient le premier fondement de l'aide, les objectifs poursuivis par les donneurs, peuvent différer d'un pays à l'autre. Comme l'efficacité de l'aide ne peut être appréciée qu'en fonction de la réalisation des buts qu'elle poursuit, cette notion est relative. L'objectif le plus couramment retenu pour mesurer l'efficacité de l'aide est la croissance économique, mais depuis l'adoption des « objectifs du millénaire pour le développement » les objectifs de l'aide sont devenus multidimensionnels, même s'ils ont pour cible commune la réduction de la pauvreté. D'autre part certains pays et notamment la France peuvent assigner légitimement à leur politique d'aide d'autres objectifs spécifiques, comme le soutien à des pays dont ils sont particulièrement proches, en raison de la géographie, de l'histoire, du partage d'une même langue, comme la diffusion de valeurs ou de normes auxquelles ils sont attachés ou encore à la production de biens publics globaux.

Pour juger si ces critiques et ces conseils sont justifiés, nous proposons dans cette deuxième partie d'analyser dans quelle mesure les travaux récents sur l'efficacité de l'aide permettent de porter un jugement sur la qualité de l'allocation de l'aide française. Après avoir défini les critères de l'efficacité, nous étudierons quelques cas pratiques.

Chapitre 1: L'aide aux projets éducatifs au Mali

Section 1 : Projets financés par la France au Mali dans le secteur :

En 2005, la France a financé 19 projets à travers l'AFD dans le pays dont le montant s'élevait à 18millions d'euros entre autres le PPEB (projet de promotion de l'éducation de base dans la région de Mopti et le PAOEFM (programme d'amélioration de l'offre de l'éducation de base dans le district de Bamako).

Le programme Regards Croisés adopté en 2002 par l'Université de Bamako est un projet financé par la France à travers l'ambassade qui a permis à une dizaine d'étudiants de faire des stages de formation en France.

La coopération universitaire est soutenue par le pays en se déclinant en accord interuniversitaire, en bouses de stage comme par exemple le Regards Croisés qu'on a évoqué précédemment, du programme d'excellence 300 jeunes et le programme TOKTEN qui est conduit par le PNUD.

En plus de ces projets on peut ajouter le grand programme de l'éducation, aujourd'hui au pays (PRODEC) où tous les citoyens se basent pour améliorer le secteur et il lui a été attribué la charge de la refondation du système éducatif. Le programme bénéficie de la contribution de plusieurs bailleurs de fonds, mais celle de la France est la question du thème. En regardant tous ceux qu'on a cités plus haut il est évident que le pays fait des efforts pour l'amélioration du système mais il est à savoir si ces efforts sont récompensés, c'est-à-dire les aides allouées au secteur par la France servent à quelques choses, sans oublier qu'il est parmi les pays les plus pauvres de la planète et avec un taux de scolarisation faible. Malgré tous ces concours des puissances, la progression est lente sur toutes les données, alors quels sont les facteurs qui expliquent cette inefficacité ou non dans le secteur ? Pour répondre à la question pertinente, on passe à faire comprendre les critères d'évaluation de cette efficacité dans le secteur.

Section 2 : Les critères d'évaluation de l'efficacité de l'aide

I°) Les critères d'évaluation de l'aide :

L'efficacité de l'aide comme on a souligné avant est au centre des préoccupations des grands pays, pour tous les acteurs. Cette situation est aujourd'hui structurée autour de quatre principes de la Déclaration de Paris du 8 mars 2005 sur l'efficacité de l'aide : appropriation, harmonisation, alignement, gestion axée sur les résultats et responsabilité mutuelle.

II°) Analyse récente de l'efficacité de l'aide par l'AFD sur l'éducation au Mali :

Pour le Mali la politique sectorielle en matière de l'éducation est définie dans un programme décennal et mis en oeuvre par des plans d'investissements triennaux (PISE). La reforme du secteur éducatif malien vise les objectifs du millénaire pour le développement et en particulier celui de la scolarisation universelle. La deuxième phase du PISE (2007-2011) donne la priorité à l'éducation de base et la formation professionnelle conformément à l'initiative Fast Track (l'initiative multilatérale de soutien à l'enseignement dans les pays à faible revenu) à laquelle a adhéré le Mali. Le Pays a ainsi enregistré de fortes progressions de ses taux de scolarisation. Le taux brut de scolarisation de l'enseignement fondamental 1er cycle est ainsi passé de 48% en 1998 à 76% en 2006.

Toutefois, la qualité des apprentissages, la persistance de fortes inégalités régionales, l'inadéquation entre les sortants au système et les besoins du marché de l'emploi restent des défis à relever. En outre pour les cinq critères de l'efficacité de l'aide que les bailleurs ont défini lors de la Déclaration de Paris, l'Opérateur pivot de la Coopération française a fait une étude sur le secteur au Mali en 2007 et obtint les résultats suivants :

a°) Appropriation :

Le programme PISE a fait l'objet d'une préparation approfondie, mobilisant études, évaluations et simulations économiques. Sa mise en oeuvre est suivie dans le cadre partenariale de l'éducation, placé sous la présidence du gouvernement et association des personnalités maliennes de haut niveau (conseillers des ministres, directeurs d'administrations centrales, techniciens) ainsi que les bailleurs de fonds.

b°) Alignement :

Le gouvernement du Mali et les partenaires techniques et financiers du secteur ont élaboré les mécanismes conduisant à la mise en place d'une aide budgétaire sectorielle destinée à financer le PISE II, dont le premier versement a été effectué en 2006. Par principe, l'aide budgétaire sectorielle consacre le respect du principe d'aligner en faisant transiter les fonds par le budget national. La capacité de l'administration à mettre en oeuvre le PISE II est rapidement apparu comme une question centrale , dont une des solutions passe par un programme de renforcement des capacités , éventuellement financé via par un fond commun dédié multi bailleurs.

c°) Harmonisation :

Depuis 2007, un exercice de division est en cours. Conformément au code de conduite européen. Impliqué dans l'exercice ; l'AFD est devenue en 2007 « chef de fil » des bailleurs du secteur de l'éducation et coprésidente du cadre partenarial, relayée en 2008 par l'UNESCO. A ce jour plus d'une quinzaine de bailleurs sont actifs dans le secteur. Ce qui amplifie le dialogue et multiplie les procédures. Une spécialisation par ordre d'enseignement (primaire, supérieur...) ou par thématique parcouru pour intervenir de manière plus concertée, facilitant la gestion et améliorant la répartition des financements.

L'AFD pourrait envisager de concerter ses ressources sur les thèmes ou elle intervient de façon plus soutenue : formation initiale et continue des enseignements techniques et formation professionnelle.  

d°) Gestion axée sur les résultats : 

La mise en place de l'aide budgétaire sectorielle s'accomplit de mécanisme de suivi reposant sur gille d'indicateur de performance annuelle, des rapports techniques et financiers, la revue des dépenses publiques du secteur ainsi qu'un rapport d'audit des dépenses du programme . Le suivi déclenche une partie des décaissements dépendant de l'atteinte des objectifs sectoriels. Des limites apparaissent néanmoins car les indicateurs : de scolarisation progressent moins vite que prévu et les disparités ou les difficultés en matière de qualité ne résolvent pas. Cette question renvoie à celle de la prévisibilité des financements : le pays sera d'autant plus enclin à financer des activités essentielles qu'il sera certain des ressources dont il disposera à long terme.

e°) Redevabilité mutuelle :

Le cadre partenarial de l'éducation au Mali a réussi à établir un véritable dialogue entre les autorités nationales et les bailleurs, permettant de forger une vision commune de la situation. Dans ce cadre, des réunions mensuelles et des commissions thématiques valident les principaux documents relatifs au PISE (politique sectorielle. suivi des activités annuelles, valident des rapports d'étude et d'audit du secteur ...)

L'étude de l'AFD sur l'approche sectorielle de l'éducation conclura au programme sectoriel éducatif au Mali et son cadre partenarial devrait offrir les moyens d'atteindre les objectifs du millénaire dans l'éducation. Toutefois; les résultats observés par les chercheurs français font apparaître des incertitudes. L'efficacité de l'approche sectorielle serait renforcée par :

. Le renforcement des capacités de l'administration,

. Une redéfinition de l'affectation des ressources extérieures,

. La spécialisation accrue des bailleurs pour mieux ouvrir le secteur,

. Une meilleure prévisibilité des fonds et des décaissements.

Chapitre 2 : La coopération française dans le secteur de l'éducation au Mali

La poursuite du développement du secteur éducatif dans le pays pour atteindre les objectifs de l'EFT en cohérence avec ceux énoncés dans le CSCRP nécessitait l'élaboration d'une politique sectorielle cohérente, construite sur la base des forces et faiblesses constatées du système éducatif en matière d'accès, de qualité et de gestion et sur une allocation judicieuse des ressources nationales inter et intra sectorielles. Cette politique sectorielle a porté une étude de l'AFD déjà évoquée précédemment. Ce chapitre portera sur les résultats des différents projets appuyés par la France au Mali. Le thème a déjà donné une idée sur l'aide au développement aux lecteurs mais une question pertinente à savoir pourquoi tant d'effort pour les pays pauvres (c'est-à-dire pourquoi l'aide au développement) ?

I°) Pourquoi la question d'aide au développement :

L'aide au développement n'a jamais été aussi importante (en proportion du PNB des pays donneurs) que pendant la guerre froide, alors qu'elle constitue aujourd'hui un enjeu financier, économique, social et géopolitique majeur pour les deux parties prenantes12(*) (Donneurs et Receveurs). La réponse à cette question est très simple dans le contexte naturel « on aide parce qu'on doit aider »13(*). On aide car l'aide est un moyen aujourd'hui de conserver les pays dans le camp occidental, mais également de conforter les liens historiques noués durant la période coloniale. C'est ainsi qu'au début des années soixante que l'aide au développement a atteint 0,5% du produit national des pays occidentaux. Le seul pays qui a dépassé ce pourcentage a été les Etats-Unis avec une contribution de 0,6 du PNB en 1963)14(*). Cette proportion a ensuite décliné pour se situer un peu au-dessus de 0,3% durant les années quatre vingt. Aujourd'hui l'aide de la France par rapport à son PNB est à 0,5% et elle annonce pouvoir augmentée à 0,7% d'ici 2010. Cette contribution pour le développement au Monde a initié et appuyé combien de projets éducatifs au Mali ?

II°) L'intervention de la France dans le programme :

La coopération française était présente au Mali bien avant l'élaboration du programme dans le domaine de l'enseignement fondamental avec le « projet d'appui à l'enseignement fondamental (PAEF) », conduit de 1995 à 2000 et financé par le Fonds d'Aide et de Coopération (FAC).

La France a soutenu cette première phase du programme à partir de 2001 dans le projet « d'appui au PRODEC » en se fixant à l'époque quatre priorités :

- rendre l'école accessible à tous dans les brefs délais (l'objectif étant de scolariser 95% des enfants de 7 à 12ans d'ici 2010),

- améliorer la qualité de l'enseignement par une politique adaptée de formation des maîtres, de mise à disposition des matériels didactiques et de reforme des programmes,

- réduire l'iniquité interne du système en augmentant la part des ressources publiques allouées à l'éducation de base,

- améliorer la gestion et le pilotage du système éducatif en déconcentrant les services et les responsabilités.

Parmi ces quatre priorités trois ont été prises en compte qui sont :

Ø l'amélioration du pilotage du système éducatif aux niveaux centraux et déconcentrés à travers un renforcement institutionnel,

Ø l'appui au développement des curricula pour les premiers niveaux de l'enseignement fondamental,

Ø le renforcement des compétences didactique et pédagogique des formateurs dans le domaine de la « langue et communication » des curricula de l'enseignement fondamental.

Le montant total du projet se chiffrait à 18 340 003,10 FF (2 795 732,20 €), dont 16 540 013,10 FF (2 521 343,40 €) pour la coopération française (se répartissant entre 12 004 013,10 FF (1 830 000 €) au titre du FSP et 4 536 000 FF d'assistance technique) et 1 800 000 FF de contribution malienne. Le pilotage et le suivi du projet ont été assurés par deux comités : un comité de pilotage et un comité de suivi. Ces deux instances se composaient du personnel du SCAC en charge de l'éducation et des membres des différentes directions du MEN.

L'évaluation réalisée a montré que le pourcentage de décaissement du projet sur la période 2001-2005 avait été satisfaisant avec une réalisation de 87%. La composante 1 du programme s'est avérée pertinente au terme de progrès réalisés. En revanche, « l'évaluation finale du projet de coopération avec le Mali : projet d'appui au PRODEC à l'enseignement fondamental » est beaucoup plus nuancée sur la composante 2 c'est-à-dire l'appui à la rédaction des curricula. Cette analyse est reprise par l'évaluation conjointe de la coopération de l'UE et de la France au Mali : « Les interventions, notamment de la France, sur la qualité de l'enseignement n'ont, quant à elles, pas atteint les résultats espérés, soit parce qu'elles n'ont été que partiellement réalisées, soit parce que d'importants délais ont été observés ».

Depuis le transfert de compétence de l'éducation du MAEE à l'AFD, l'AFD est devenu l'opérateur de la coopération française dans l'éducation ; cependant, le MAEE a gardé le sous secteur de l'enseignement supérieur et surtout la compétence des engagements français dans l'éducation. Par ailleurs, le SCAC articule le travail de la DGCID en éducation, les actions des CCF et celui de l'AFD. On comprend dès lors l'instabilité d'une telle architecture qui dépend fortement de la proximité relationnelle des personnes chargées des dossiers éducation au MAE et au siège de l'AFD à Paris, mais aussi de la coordination au niveau des délégations locales.

D'autre part, 2006 est encore une année de transfert de compétence du MAEE à l'AFD dans le secteur de l'éducation de base. Il semble donc que les engagements soient en attente d'orientation plus précise. Néanmoins, le secteur connaît des modifications notables puisqu'au niveau global, le CICID s'est engagé à doubler l'APD française dans l'éducation d'ici 2007. Le problème de l'équilibre à trouver entre AFD et SCAC est ressenti au MEN, dont l'un de ces agents nous a confié que « le transfert de compétence du SCAC à l'AFD n'est pas encore bien intériorisé par cette dernière qui demeure être un opérateur gestionnaire et finalement peu spécialisé dans le secteur éducatif ».

En 2006, la coopération française par l'intermédiaire de l'AFD a préparé un programme d'éducation au Mali. L'idée est de concrétiser les engagements de la France dans sa coopération en éducation en proposant un volume de financement de 15 Millions € sur trois ans. Ce programme inclurait une diversification dans les modes d'intervention avec notamment l'inclusion d'une aide budgétaire sectorielle au MEN. Le programme qui se profile intégrerait 3 composantes :

- 5 Millions d'appui budgétaire au MEN

- Appui à un institut de formation professionnelle à Kayes

- Renforcement des capacités sur le pilotage du PRODEC

3 postes d'assistant technique ont être crée, l'un pour la formation professionnelle et deux pour le renforcement des capacités.

L'assistante technique à la CPS, qui travaillait sur les collectes de données de l'enseignement fondamental dans le projet PAPEF, est désormais concentrer sur l'ensemble des cycles et le travail avec les CAP et les AE. L'autre assistant technique travaillera sur la micro planification au sein du plan de développement de l'éducation dans les communes. Enfin, il y aura un AT à la division Enseignement Normal chargé de travailler sur la formation initiale, l'appui aux IFM et la formation continue des enseignants du secondaire.

III°) Quelques projets aidés par la France au Mali :

A°) Appui à la deuxième phase du PRODEC (PISE II) :

a°) caractéristiques : Pour la deuxième phase du programme la France par son opérateur pivot a coopéré avec un financement de 17millions d'euros (soit 11,2milliards de FCFA). Pour une durée de 4ans (de 2007-2011), la France a défini ses composantes et ses résultats attendus.

b°) Contenu et résultats attendus : Le projet comprend trois volets,

1°) Appui budgétaire Sectoriel (6millions d'euros) :

Entièrement fongible dans le programme de dépenses de l'Etat, l'ABS contribuera à la réalisation de l'ensemble des objectifs du Programme d'Investissement Sectoriel de l'Education (2007-2008) ;

2°) Renforcement des capacités (4,88millions d'euros) :

- Composante Pilotage du Système Educatif (CPSE) : L'objectif sera d'améliorer les capacités de pilotage du système en finalisant le développement du système de collecte de statistiques et en renforçant l'utilisation des statistiques à des fins de gestion ;

- Composante Formation des Enseignants (CFE) : Cette composante visera à renforcer les capacités des institutions de formation initiale et continue des enseignants du fondamental et du secondaire à travers diverses activités : finalisation de la stratégie de formation initiale des enseignants, mise en place d'une filière de formation initiale des professeurs d'IFM, appui à la formation des personnels administratifs des IFM, appui à la formation continue des professeurs de français et des disciplines scientifiques, etc...

3°) Formation Professionnelle :

L'intervention visera à réhabiliter l'ancien IFP et à créer un IFP à Kayes. Les activités de l'actuel IFP se concentreront sur les métiers du tertiaire ; le nouvel établissement sera dédié aux formations de plusieurs filières industrielles et artisanales. De niveau CAP et BT, les formations initiales mises en place permettront d'accueillir 340 nouveaux élèves par an. Ces instituts fourniront également, des prestations de formation pré professionnelle et par apprentissage et de la formation continue, pour satisfaire les demandes des milieux professionnels de la Région.

B°) Appui au PRODEC :

a°) Caractéristiques : Cet appui a pour but de moderniser l'enseignement supérieur. L'intervention de La France fut par le SCAC à hauteur de 2millions d'euros (soit 1,3milliards de F CFA). Le financement du projet a été fait en encore avec le ministère de l'Education Nationale (MEN). Il a démarré en 2004 et a une durée d'exécution de 4ans et a pris fin en 2008.

b°) Contenu et résultats attendus : Le projet comprend trois volets :

1°) Appui institutionnel :

- Etude et atelier sur les orientations politiques de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique au Mali : cette étude a concrètement débouché sur une réforme de la politique du sous-secteur (LMD, pôles régionaux, contractualisation, ...) et contribué à la définition de la phase 2 du PISE ;

- Appui à la mise en place de la reforme LMD (séminaire national, appui aux établissements pilotes) ;

- Formation à l'élaboration de projets d'établissement.

2°) Appui à la mise en place de filières courtes professionnalisantes :

- Mise en place et suivi de 8 nouvelles filières de niveau DUT dans les secteurs industriels, technologiques et tertiaires au sein de 4 établissements d'enseignement supérieur (FAST, FLASH, IUG, ENI), en partenariat avec des universités françaises;

- Rénovation et équipement de plusieurs laboratoires de travaux pratiques et salles multimédias avec accès internet haut-débit ;

- Organisation d'une centaine de missions de formation de formateur (sud-nord et nord-sud) ;

3°) Valorisation des ressources humaines :

- Campagne de bourses de doctorat pour les jeunes enseignants du supérieur (26 bourses) ;

- Campagne de « mobilités scientifiques » pour les enseignants-chercheurs : plus de 50 séjours de 1 à 3 mois attribués concernant plus de 20 projets de recherche communs associant des laboratoires et universités françaises.

C°) Appui au PPEB en 5ème Région :

a°) Caractéristique : Le projet fut financé par l'AFD, la KFW et le GTZ d'un coût total de 10,534millions d'euros (soit 6,85milliards de FCFA) : AFD pour 5,4millions d'euros (soit 3,5milliards de FCFA), KFW pour 4,6millions d'euros (soit 3milliards de FCFA) et le GTZ pour 0,534millions d'euros (soit 0,35milliards 2007.

Tableau 13: Répartition du fond entre les bailleurs

Bailleurs

Montants en millions d'euros

Montants en milliards de FCFA

%

AFD

5,4

3,5

 

KFW

4,6

3

 

GTZ

0,534

0,35

 

Total

10,534

6,85

 
 

Source : Ministère de l'éducation nationale du Mali

b°) Contenu et résultats obtenus : Le projet a fait l'objet d'un partenariat entre le MEN , la France et l'Allemagne. Une harmonisation des procédures et une gestion unifiée des concours financiers ont été mises en place. Dans ce contexte, la KFW a donné un mandat à l'AFD pour la gestion de la totalité de son concours consacré à la composante « infrastructures ».

Ayant pour zone d'intervention une des gestions les moins scolarisées du pays, le projet a permis de réaliser :

- la construction et l'équipement de 125 écoles (375 salles de classe) ;

- la construction ou la réhabilitation de 5 Centres d'Animation Pédagogique ;

- l'extension de l'Académie d'Enseignement de Sévaré ;

- l'implication des collectivités territoriales dans la gestion des écoles.

D°) Appui au PAOEFM du District de Bamako :

a°) Caractéristiques : le projet a été financé par l'AFD et l'UNICEF d'un coût total de 9,817millions d'euros (soit 6,435milliards) : AFD pour 9millions d'euros (5,9milliards de FCFA), UNICEF pour 0,817millions d'euros (soit 0,535milliards de FCFA). Le projet s'articule sur une de 6ans (2004-2010).

b°) Contenu et résultats attendus : L'accès à l'éducation est élevé dans le District de Bamako mais les redoublements et les dépendances sont nombreux en raison notamment des conditions d'enseignement et des effectifs pléthoriques. Le projet se réalise en 5 volets : 

- La construction et l'équipement de 6 CAP d'un (coût : 1,8millions d'euros, soit 1,2milliards de FCFA) (volet clos) ;

- La construction et l'équipement de 280 salles de classes (coût : 5,1millions d'euros, soit 3,3milliards de FCFA) qui a permis de créer 16800 places supplémentaires. La mise en oeuvre du projet a permis le transfert de responsabilité en matière de construction scolaire au bénéfice des communes en leur donnant la responsabilité directe de l'utilisation et de gestion des flux financiers (volet clos) ;

- La réhabilitation et l'équipement de 100 salles de classes (coût : 0,9millions d'euros, soit 590millions de FCFA) qui a permis de réhabiliter 6000 places ; (volet clos)

- L'appui à la gestion décentralisée et à l'amélioration de la qualité de l'enseignement (coût : 1,6millions d'euros, soit 1,1milliards de FCFA), co-financé à part égale avec l'UNICEF (qui apporte 817000 d'euros). L'approche « Ecole amie des enfants, amie des filles » préconisée par l'UNICEF a été introduite dans les écoles afin de promouvoir (1) la participation de la communauté et des enfants à la gestion de l'école ; (2) la lutte contre les discriminations de genre ; (3) le suivi et la remédiation pour les élèves en difficulté ; (4) l'hygiène et la santé à l'école ainsi que la prévention du VIH/SIDA (volet en cours) ;

- Les animations pédagogiques et scientifiques en sciences destinées à développer l'observation et l'expérimentation (coût : 0,2millions d'euros, soit 131millions de FCFA) (volet en cours).

IV°) A quelles conditions l'aide est-elle efficace :

Les débats et les études récents autour du thème de l'efficacité ont porté sur trois questions fondamentales :

- L'aide est-elle efficace dans certains pays que dans d'autres ?

- Existe-il un montant optimal de l'aide par pays ?

- Quel type d'aide est la plus efficace ?

a°) L'efficacité de l'aide en fonction des caractéristiques du pays :

Il a été montré par les experts que l'estimation économétrique de l'efficacité de l'aide en fonction des caractéristiques des pays en développement est devenue un enjeu politique tant pour les pays receveurs que pour les donneurs parce que la qualité de l'allocation géographique15(*) de l'aide est censée dépendre de ces caractéristiques.

Cependant la notion même de l'efficacité de l'aide est relative aux objectifs assignés à l'aide. La question de l'efficacité ne se pose véritablement que pour une aide conçue en vue du développement et non dans une perspective rédistributive16(*). Les objectifs de l'aide sont à la fois nombreux et différents d'un bailleur à l'autre.

Depuis l'adoption des OMD « Objectifs du Millénaire pour le Développement », la réduction de la pauvreté est certes devenue l'objectif principal de l'aide au développement. Alors que la réduction de la pauvreté ne dépend pas seulement de la croissance, mais aussi de l'accès des pauvres aux services sociaux de base, pour lequel l'aide peut jouer un rôle crucial.

Cette partie est défendue par deux grands chercheurs Burnside et Dollar dès 1997 selon laquelle l'aide ne serait efficace pour promouvoir la croissance économique que dans les pays ayant de bonnes institutions et qui poursuivent une bonne politique économique.

c°) Le montant optimal de l'aide :

La définition des OMD « Objectifs du Millénaire pour le Développement » dont l'objet est de réduire une part importante de la pauvreté dans le monde d'ici 2015 et le retard pris depuis huit ans dans la réalisation de ces objectifs, ont conduit à l'idée qu'il faudrait accroître massivement et rapidement l'aide (quitte à la réduire), d'où l'initiative lancée par le Royaume-Uni17(*) visant à ce que les pays riches empruntent sur les marchés financiers afin d'accélérer la mobilisation de l'aide.

Les réalisations des « Objectifs du Millénaire pour le Développement » ne pourra être obtenue sans un accroissement massif de l'aide ; pour que celle-ci soit efficacement déboursée il faudra accroître la capacité d'absorption de l'aide par les pays en développement en formant les modalités de l'aide. Ce raisonnement repose sur l'idée que l'aide peut être utilisée pour accroître cette capacité d'absorption, en contribuant notamment au renforcement des institutions et à l'amélioration de la qualité des politiques, mais aussi en finançant les infrastructures de base sans lesquelles l'activité économique ne peut pas décoller.

d°) Comment accroître l'efficacité de l'aide ?

L'analyse des déterminants de l'efficacité de l'aide fournit une série d'enseignements sur les moyens d'accroître l'efficacité de l'aide, assez largement acceptés par la communauté internationale, mais dont la mise en oeuvre s'est jusqu'à présent heurtée à d'importantes difficultés politiques et opérationnelles. Trois voies d'action ont été retenus aux « Forums de haut niveau des pays en développement et des pays donneurs », qui se sont tenus successivement à Rome en 2003 et à Paris en 2005.

Améliorer la politique économique menée par les pays en développement puisqu'elle est l'un des facteurs qui conditionnent la plus ou moins grande efficacité de l'aide. Telle est d'ailleurs depuis toujours la justification de la conditionnalité attachée par les donneurs aux déboursements de leur aide. Pour recevoir un programme, budgétaire global ou sectoriel, une aide à la balance des paiements ou encore bénéficier d'une annulation des dettes, les pays en développement doivent négocier un programme de mesures à prendre avec leurs bailleurs, en particulier avec le FMI et la BM, mais aussi avec certains donneurs bilatéraux. C'est ainsi que la France soumet « ses prêts et dons d'ajustements structurels » au respect par le pays aidé des exigences d'un accord passé avec le FMI auxquelles elle ajoute des mesures particulières que le pays doit mettre en oeuvre ou une affectation de son financement à des dépenses publiques expressément désignées.

Harmoniser les pratiques des donneurs et mutualiser la surveillance qu'ils exercent sur la politique des receveurs d'aide. Au minimum il s'agit d'éviter des exigences discordantes en matière de politique économique. L'objectif est aussi d'accroître la capacité d'absorption des flux d'aide en évitant qu'une grande part de la faible capacité des administrations des pays en développement ne soit accaparée par de multiples réunions avec les représentants des divers organismes d'aide et par la mobilisation des fonds selon des règles et procédures spécifiques à chaque source d'aide. A ce égard sont soulignés les coûts d'une fragmentation de l'aide en une multitude de projets et d'agence dispensatrices, ce qui fait ressortir en corollaire la supériorité d'une aide donnée sous forme budgétaire permettant la définition d'une stratégie de développement. Cependant si simultanément les pays en développement ne se réapproprient pas leur politique, le risque est grand que les bénéficiaires de l'aide se sentent encore moins libres et responsables face au front commun des donneurs.

Améliorer la prévisibilité des flux d'aide, il convient non seulement selon la théorie du « big push » d'accroître l'aide (sans doute de les doubler selon les premiers calculs relatifs à la réalisation des « OMD », mais aussi de la maintenir à un niveau élevé et le plus prévisible possible pendant de nombreuses années. L'efficacité de l'aide pour promouvoir la croissance dépend de sa capacité à accroître le capital humain des pays en développement. Les dépenses nécessaires ne sont pas tant des dépenses d'investissements matériels (construction d'école) que des dépenses de fonctionnement (salaires des maîtres, paiements des fournitures scolaires). Il est inutile de lancer un programme d'éducation qui ne serait pas assuré par le financement des charges récurrentes sur plusieurs années. Prévisibilité de l'aide n'est pas synonyme d'absence de variabilité de l'aide. Si l'aide est dirigée vers les pays vulnérables car soumis à des chocs externes, il est souhaitable que le profil temporel de l'aide s'adapte à la conjoncture des pays aidés, mais selon des règles connues à l'avance.

Le résumé des débats sur l'efficacité de l'aide montre combien il est difficile de juger de l'efficacité de l'aide au développement même toutes provenances confondues. Plusieurs raisons amplifient la difficulté quand il s'agit de juger de l'efficacité d'une source d'aide particulière. La première est que, sauf dans les cas où une source d'aide est exclusive ou du moins largement dominante, chacune s'insère dans un ensemble où elle n'est qu'une partie et il n'est pas possible de lui imputer la croissance ou l'absence de croissance dans les pays aidés. La France doit se spécialiser dans sa politique d'allocation d'aide pour donner plus d'efficacité. Elle doit se limiter à un petit nombre de secteur où elle a un avantage comparatif reconnu (eau, sanitaire, déchets...), ou bien dans des secteurs dont le rendement social est extrêmement élevé (l'éducation, santé). Si David Ricardo a raison sur le commerce, son idée ne devrait pas être fausse concernant la spécialisation de l'aide.

Mais en effet, son aide a permis au Mali d'augmenter ses chances dans l'atteinte des objectifs du millénaire pour le développement avec l'appui décentralisé des projets dans le secteur.

Conclusion 

Conclusion générale :

La question de la capacité de l'aide à promouvoir la croissance et la réduction de la pauvreté dans les pays en développement est au coeur des réflexions de la communauté internationale. A la fin de la précédente décennie dominait la thèse selon laquelle l'efficacité de l'aide dépendait essentiellement de la qualité des institutions et de la politique économique des pays aidés, elle-même supposée sans grande relation avec l'aide reçue. De nos jours plusieurs recherches scientifiques ont montré que l'efficacité de l'aide dépend aussi de la vulnérabilité des pays aux chocs extérieurs ou les sorties de guerres.

Puisque les déterminants de l'efficacité de l'aide au développement sont multiples, il est normal que les donneurs fondent l'allocation géographique de leur aide sur des critères variés. De plus, leur aide peut légitimement répondre à des objectifs qui ne sont pas seulement la croissance des pays aidés, ni même la réduction de la pauvreté. Ça peut-être l'encouragement de la démocratie ou du respect des droits de l'homme, la prévention des conflits armés, la protection de l'environnement, ou encore l'expression de solidarités particulières du fait d'une proximité géographique (qui fait du développement des pays considérés un enjeu stratégique pour les donneurs), des liens historiques tissés par un passé colonial ou le partage d'une même langue. La prise en compte de ces liens est d'autant plus justifiée qu'en général ils facilitent le dialogue entre donneurs et receveurs, contribuant ainsi à l'efficacité de l'aide.

En ce qui concerne la politique de coopération internationale de la France pour le développement du secteur éducatif au Mali, l'analyse conduit qu'elle se contente simplement d'accompagner l'Etat central dans son action. Cela se caractérise par une totale centralisation des appuis financiers, un soutien aux renforcements de capacités au niveau du Gouvernement et une relation avec les acteurs ONG et société civile quasi-inexistantes, qui contribuent au budget du secteur.

La concentration de l'aide française dans le secteur de l'éducation conclu dans le DCP appelle un effort financier accru sous peine de ne plus être qu'un bailleur de fonds de deuxième rang par rapport non seulement à la Banque mondiale mais aussi à d'autres partenaires bilatéraux (en particulier canadiens, néerlandais et américains) jusqu'alors peu présents mais qui mobilisent désormais, dans ce pays, des financements de plus en plus importants. La France peut contribuer également, dans le cadre du FED, à l'identification des programmes européens d'appui à la lutte contre la pauvreté au Mali en veillant à une prise en compte des questions éducatives, et ceux parallèlement aux concours budgétaires globaux en appui aux stratégies de réduction de la pauvreté de l'UE.

A côté de l'accroissement nécessaire des crédits destinés à l'éducation, la stratégie et la mise en oeuvre de l'aide française dans l'éducation se cherche toujours, naviguant entre traditions d'intervention projet, directives venant d'en haut pour une intervention dans la promotion voire la défense du français et contexte d'une aide au développement en mutation.

En effet l'analyse a permis d'atteindre les objectifs fixés de la recherche à savoir comprendre l'aide publique au développement de la France au Mali, son évolution et son efficacité dans le secteur éducatif. Les hypothèses ont été vérifiées dans la deuxième partie à travers le financement de quelques projets de développement du secteur par la France et l'augmentation du taux de scolarisation de 71% en 2005/2006 à 80,3% en 2007/2008 ce qui promet d'atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement.

Les critères et les cadres pour aboutir à une amélioration de la qualité de l'aide existe mais semble faire craindre à la France de devenir un PTF comme un autre. L'idée d'une exception française n'est en soi pas mauvaise à condition qu'elle soit tournée vers le progrès et non le conservatisme.

Enfin nous sommes tout à fait conscient des limites de notre contribution à l'étude de ce sensible et vaste thème : Etude de l'aide publique de la France au Mali : cas de l'éducation.

En effet nous espérons à travers cette étude avoir modestement éclairé les lecteurs sur ce sujet important, surtout du point de vue des réalités de l'aide publique au développement et celle de la France. Il ne faut pas voir un rejet total de ce qui a été produit et de ce qui se déroule actuellement. Il ne faut pas non plus considérer que les autres font mieux que la France. Il faut juste y voir une recherche qui a essayé de mettre en lumière certaines initiatives intéressantes dont la France devrait s'inspirer, parfois sur le fond, parfois sur la forme.

Les recommandations :

Puisque la notion d'efficacité renvoie à la capacité d'atteindre les objectifs poursuivis, et de faire à moindre coût, la première exigence pour améliorer l'efficacité de l'aide française est de mieux appréhender son coût budgétaire et de s'entendre sur les objectifs de l'aide. C'est un vaste chantier, puisque les objectifs sont multiples et rarement explicités, et les coûts, c'est-à-dire l'implication du contribuable, ne sont pas transparents, tant sont nombreux les centres de décisions et les points d'application de l'aide. C'est aussi un chantier qui dépasse le seul cadre français, tant au niveau des motivations de l'aide, qui impliquent certaines formes de coordination internationale, que les statistiques de l'aide, dont la collecte et la transmission sont confiées au Comité d'Aide au Développement de l'OCDE. De la réflexion sur les motifs de l'aide et de l'analyse des critiques de l'aide française qui nous ont paru pertinentes, nous tirons ensuite certaines recommandations concrètes pour l'aide française. Celles-ci peuvent être mises en oeuvre sans réforme radicale de l'APD française, mais supposent des changements importants, dans la pratique de l'aide, tant dans le domaine de son allocation géographique, de ses modalités, de ses domaines d'application et du rôle des acteurs, en particulier l'AFD.

-- Une clarification des statistiques de l'aide française :

La première condition pour une plus grande efficacité de l'aide au développement de la France serait évidemment d'avoir une vue synthétique de ses différentes formes et du coût budgétaire de chacune d'elles.

-- Une clarification des objectifs de l'aide française, justifiant un partage entre aide multilatérale et bilatérale :

L'APD poursuit d'abord très clairement un objectif éthique d'équité et de solidarité, qui conduit à penser l'aide comme l'amorce d'une politique sociale mondiale visant à promouvoir une distribution plus équitable des revenus, pour le présent et pour l'avenir en aidant au développement des pays les plus pauvres.

-- Une conditionnalité de performance pour l'aide budgétaire :

Dans les pays dont la gouvernance serait jugée satisfaisante, la France devait accroître la part de son aide budgétaire, domaine où elle est en retrait par rapport au Royaume-Uni. Elle devrait simultanément renoncer à affecter ses dons à des dépenses publiques spécifiques et abandonner sa conditionnalité traditionnelle, fondée sur des mesures de politique économique.

-- Le maintien de l'aide projet et l'extension des projets d'intégration régionale, en particulier dans les pays de faible gouvernance :

La France ne doit pas renoncer à l'aide projet parce qu'elle est porteuse d'un transfert de connaissance irremplaçable, et devrait démarrer prépondérante dans les pays de haute gouvernance. Deux points sont importants, que le contrat passé avec le destinataire de l'aide soit parfaitement explicite, ce qui implique là aussi une obligation de suivi et de résultats,et que la gestion des projets évite toute action qui nuise au renforcement des institutions nationales comme de court-circuiter l'administration locale.

-- Un accroissement des flux d'aide à destination des pays en développement :

Pour que les différentes recommandations présentes aient jusqu'ici une véritable portée, il faudrait sans doute modifier l'importance relative des domaines d'application de l'aide ainsi que le cadre institutionnel de l'Agence Française de Développement.

-- Libertés et contraintes de l'aide au développement :

L'action de l'AFD, devrait s'inscrire dans le cadre d'un contrat d'objectifs passés avec la puissance publique qui fixerait les grandes options et objectifs stratégiques de l'aide au développement et définirait les grandes zones géographiques dans lesquelles ces objectifs sont poursuivis. Simultanément l'AFD devrait avoir la liberté de choisir le volume et les modalités de ses interventions pays par pays. Cette solution aurait l'avantage, en reconnaissant que l'aide de la France est une composante indissociable de sa politique étrangère comme nous l'avons précédemment souligné, de dissocier la gestion de l'aide pays par pays et sa mise en oeuvre au jour le jour du cadrage politique et stratégique de l'effort d'aide. Autrement dit, la tutelle exercée par l'exécutif gouvernemental devrait être renforcée au niveau de la stratégie globale, mais disparaître dans la gestion quotidienne de l'aide.

BIBLIOGRAPHIE

Les articles :

- Un élève rassasié apprend mieux- Un moyen efficace d'attirer les filles à l'école au Mali (ACDI : 14/04/2008) ;

- Coopération USA Mali : Relation économique et commerciale en plein essor (Ténéko Koné, 20/06/2008) ;

- Au Mali, l'école s'enlise dans les sables mouvants (Fatoumata Bah Diallo 23/12/2002) ;

- Coût et financement de l'éducation dans les pays en développement (Serge Guenin : publié par la Division des politiques et stratégies éducatives, UNESCO, 7, place de Fontenoy,75352 Paris 07SP (France)- 2006 ;

Les mémoires :

- L'APD française et la politique de coopération au développement au Mali (Guilhem Arnal magister, sous la direction de Monsieur Jean Jacques Gabas), septembre 2006;

- Evaluation de transferts de compétences des migrants maliens : Cas de la diaspora scientifique (Mamadou Traoré et Oumou Bouaré, sous la direction de Monsieur Issa Sacko), 2008 ;

- Aide publique, Etat moderne et Développement en Afrique. Par J.P Komon Université de Dshang ;

- Procédures et modes de financement bancaire des entreprises : cas de la BSIC (Amadou Yaressi, sous la direction de

Les ouvrages :

- Mali- France : Regards sur une histoire partagée, édition Donniya- Karthala, 2005 ;

- Pauvreté et développement dans les pays tropicaux : Hommage à Guy Lasserre, Professeur émérite à l'Université de Bordeaux III, publié sous la direction de SINGARAVELOU ;

- Savoir et Politique de développement :

Question en débat à l'aube du XXIème siècle, sous la direction de Vincent Géronimi, Irène Bellier, Jean-Jacques Gabas, Michel Vernières et Yves Viltard : édition GEMDEV-KARTHALA, 2008 ;

- EADI-GEMDEV : L'Europe et le Sud à l'aube du XXIème siècle

Enjeux et renouvellement de la coopération,

Actes de la 9ème Conférence générale de l'EADI (22-25 septembre 1999), édition

KARTHALA, 2002 ;

- Quels acteurs pour quel développement :

Géraldine Froger, Claire Mainguy, Jean Brut, Hubert Gérardin (dir.), édition GEMDEV-KARTHALA, 2005 ;

- L'Avenir des Tiers Mondes : Collectif GEMDEV présenté par Michel Beaud et Michel Vernières (Novembre 1991) ;

- Cahier du GEMDEV : La mesure de la mondialisation, sous la direction d'Irène Bellier, Paris, mars 2007 ;

- Gabas J.-J. (dir.), 1999, l'Union Européenne et les pays AC, GEMDEV, Paris : Karthala.

- Gabas J.-J., 2000, «  L'économie politique de la coopération pour le développement », Economies et Sociétés, Série Relations économiques internationales, P, n°35, 8/2000, Grenoble : PUG : 65-86 ;

- Gabas J.-J., 2002 Nord-Sud : l'impossible coopération ? Paris : Presses de sciences po.

- Gabas J.-J., 2005 L'aide publique de la française au développement, Paris : Les études, La documentations française ;

- Gabas J.-J., 2006, « Coopération et aide au développement », in Charillon F. (ed.), Les relations internationales, Paris : Les notices de la documentation française.

Les rapports

- La France et l'aide publique au développement : Rapport de Daniel Cohen, Sylviane Guillaumont Jeanneney et Pierre Jacquet en collaboration avec Patrick Guillaumont, Jean David Naudet et Helmut Reisen (01/08/2006).

- Quelques données sur l'aide publique au développement : Banque de France- Rapport Zone franc-2007.

- Rapport sur la Déclaration de Paris : Encore de l'ingrédient pour assaisonner une foire de chats marchands au Mali,

Equipe de collecte d'information et de réduction :

Mamadou Traoré (chargé de renforcement des capacités FECONG)

Guilhem Arnal (Volontaire Assistant Coordination FECONG),

Bamako, Avril 2008 ;

- Rapport Conjoint FECONG/Coordination Sud : La mise en oeuvre de l'aide publique française au Mali, Mars 2008 ;

- Développement de l'éducation au Mali (1995-1996) : Rapport présenté à la 45e session de conférence internationale de l'éducation (Genève 30 septembre- 05 octobre) par la commission nationale malienne de l'UNESCO ;

Les sites :

- www.maliweb.com

- www.go.worldbank.org,

- www.ocde.com

- www.diplomatie.gouv.fr

- www.ambafrance-ml.org

- www.bvg-mali.org

Annexes

Annexe 1 : Nature des financements 

L'approche projets 

Dans cette approche, les activités financées par les PTF consistent en des projets individuels, pas nécessairement liés entre eux, mis en oeuvre parfois en dehors des canaux de financement, de gestion et d'évaluation de l'Etat concerné. D'où le risque de duplication des projets, d'incohérence dans la planification des ressources, de surcharge administrative pour l'administration locale ou de déséquilibre entre les différentes régions et les secteurs aidés. Enfin, il y a également le phénomène de l'effet siphon, c'est-à-dire le détournement du personnel qualifié de la fonction publique au profit de suivi des projets extérieurs. L'approche projet peut également se concevoir comme un instrument opérationnel (de financement), qui peut parfaitement se concevoir dans le cadre d'une approche sectorielle. L'approche projet garde cependant sa place dans certaines circonstances comme l'aide au pays instables mais surtout permet un suivi-évaluation visible sur le court terme.

L'approche programme

Les approches fondées sur des programmes partagent les caractéristiques suivantes18(*) :

1. une conduite du programme assurée par le pays récipiendaire

2. un cadre budgétaire et programmatique unique et détaillé

3. l'existence d'un processus formalisé pour la coordination entre donneurs et l'harmonisation des procédures des donneurs en matière de notification, de budget, de gestion financière et de passation de marchés

4. un effort du partenaire extérieur pour développer l'utilisation des systèmes locaux dans la conception et la mise en oeuvre des programmes, la gestion financière, le suivi et l'évaluation.

Cette démarche a été privilégiée de façon à contribuer à une amélioration de la coordination, en vue de l'atteinte des objectifs globaux des programmes nationaux sectoriels, en réduisant les coûts de transaction et en renforçant les systèmes en place.

L'approche sectorielle 

C'est le paradigme actuel de la gestion de l'aide au développement qui se caractérise notamment par :

1. l'inscription des actions de coopération dans un cadre stratégique global cohérent ayant fait l'objet d'une réflexion et d'une appropriation au niveau national (CSLP ou stratégie sectorielle cohérente) avec pour soutien un cadre des dépenses à moyen terme (CDMT)

2. le leadership et l'ownership du gouvernement récipiendaire pour tendre vers une stratégie commune des PTF pour une coordination de l'aide et une harmonisation des procédures

3. la concertation et la participation large, théoriquement, de tous les acteurs concernés

4. l'existence d'un engagement du PTF à évoluer vers une plus grande utilisation des systèmes de gestion et de rapportage de l'État, pour le décaissement et le suivi de l'ensemble des fonds.

C'est donc une méthode de travail entre un gouvernement et des bailleurs de fonds, qui travaillent ensemble dans une approche dynamique visant à augmenter la cohérence entre la politique, les dépenses et les résultats, et à réduire les coûts de transaction pour les deux parties. Au Mali, les secteurs éducation et santé bénéficie d'un programme décennal national, respectivement le PRODEC et le PRODESS auxquels les PTF agrègent leur appui.

L'appui budgétaire

Celui-ci est conclu dans un accord-cadre et définit un appui apporté par un partenaire au développement au budget de l'Etat bénéficiaire géré dans le respect des procédures budgétaires nationales. Cet appui est direct, dans la mesure où les ressources apportées à l'Etat bénéficiaire par le partenaire au développement sont directement versées au

Trésor public. L'appui budgétaire est général lorsqu'il porte sur l'ensemble du cadre macroéconomique et budgétaire de l'Etat bénéficiaire (appui à la mise en oeuvre d'un programme d'ajustement structurel, d'un programme de réformes économiques, d'une stratégie de lutte contre la pauvreté...). L'appui budgétaire est sectoriel quand il est affecté à un cadre sectoriel et budgétaire spécifique (santé, éducation, transport, développement institutionnel, décentralisation, sécurité alimentaire...) et sur une ligne budgétaire plus précise.

Initiatives mondiales: l'approche verticale

Ces grands programmes décidés par des instances internationales telles que les Nations Unis ou le G8 visent avant tout à répondre à une situation globale qui mobilise l'opinion internationale. Le principal avantage de ces réponses globales est l'apport de fonds considérable que ces mobilisations drainent pour résoudre des situations préexistantes au niveau national. Cependant, ces initiatives mondiales verticales comportent des risques inhérents de distorsions budgétaires, de perte de leadership et d'appropriation nationale, d'affaiblissement/contournement des mécanismes de coordination sectoriels, de retour des structures parallèles pour la mise en oeuvre (notamment le détournement de personnel) et la planification et le suivi/évaluation19(*).

Annexe 2 :Les Indicateurs de suivi-évaluation du CSLP au Mali

Indicateurs par secteur/Années

Objectifs du CSLP (2006)

2002

2003

2004

2005

 

UNE CROISSANCE ACCELEREE ET REDISTRIBUTIVE

 
 
 
 
 
 

Croissance accélérée soutenue

 
 
 
 
 

1

Taux de croissance réelle du PIB

6,7%

4,3%

7,4%

2,2 %

6,1

2

Taux d'investissement global

22,7%

18,8%

26,03%

19,48 %

 
 

Stabilité financière

 
 
 
 
 

3

Solde budgétaire de base sur PIB nominal

-0,1%

0,1%

1,0%

0,1%

 

4

Taux d'inflation annuel

<3%

5%

-1,3%

-3,1%

 

5

Solde extérieur courant hors dons sur PIB nominal

<=-8,5%

-4,2%

-9,4%

-5,7%

 

6

Taux de pression fiscale (norme = 17)

>=16,4%

13,4%

15,2%

15,4%

 
 

Ratio Service de la dette sur recettes d'exportation

 

15,3%

14,0%

10,0%

 

7

Pauvreté

 
 
 
 
 

8

Incidence de la pauvreté monétaire (Proportion de la population dont le revenu est inférieur au seuil)

47,5 %

68,3 %

-

-

59,2

9

Incidence de la pauvreté de conditions de vie (ou pauvreté de masse)

 

63,8 %

-

-

 

10

Pourcentage des dépenses budgétaires liées à la réduction de la pauvreté

 

61,18 %

57,78 %

58,75 %

 

11

Indice de Gini (inégalité des revenus et consommation)

 

40,0 %

40,0 %

40,0 %

 
 

DEVELOPPEMENT INSTITUTIONNEL,AMELIORATION DE LA GOUVERNANCE ET DE LA PARTICIPATION

 
 
 
 
 
 

Gouvernance et participation

 
 
 
 
 

12

Taux de participation aux élections nationales et locales

 

30,90

-

43,07

 

13

Pourcentage des ressources des programmes de développement utilisées par la société Civile

 
 
 
 
 

14

Nombre d'enfants enregistrés à la naissance

 

246.277

 
 
 
 

Développement institutionnel

 
 
 
 
 

15

Pourcentage des ressources financières effectivement transférées aux collectivités décentralisées

 
 
 
 
 

16

Pourcentage des ressources financières transférées des administrations centrales aux services déconcentrés

 

-

 

29,41 %

 
 

Lutte contre la corruption

 
 
 
 
 

17

Perception du degré de corruption de l'Administration

 

13 %

30 %

 
 
 

Renforcement des capacités et de la crédibilité de la justice

 
 
 
 
 

18

Nombre de juges par habitant

 

1 pour

32 324 hbt

1 pour

29 837 hbt

 
 
 

DEVELOPPEMENT HUMAIN DURABLE ET RENFORCEMENT DE L'ACCES AUX SERVICES SOCIAUX DE BASE

 
 
 
 
 
 

Santé et démographie

 
 
 
 
 

19

Taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans (pour 1000)

 

229,1

229,1

229,1

 

20

Taux de couverture vaccinale DTCP3 chez les enfants de moins de 1 an

 

74 %

79 %

85 %

 

21

Taux de mortalité maternelle

Taux d'accouchement assistés

 

582

40,45 %

-

42,00 %

-

46,00 %

 

22

% de population vivant dans un rayon de 5 Km d'un centre de santé fonctionnel

 

44,00 %

46,00 %

47,00 %

 

23

Nombre moyen de consultations prénatales par femme

Taux de couverture CPN

2,49

-

54,35 %

1,98

59,00 %

2,10

69,00 %

 

24

Pourcentage d'enfants de moins de 5 ans présentant une insuffisance pondérale

 

38,3 %

-

-

 

25

Taux de prévalence VIH/SIDA parmi les femmes enceintes âgées de 15 à 24 ans

 

1,9 %

1,9 %

1,9 %

 

26

Part du budget de la santé dans le budget de l'État

 

10,7%

10,23 %

11,09 %

 

27

Taux d'exécution du budget ordinaire alloué à l'achat de médicaments et de vaccins

 

94,30 %

98,11 %

100,00 %

 
 

Education

 
 
 
 
 

28

Taux brut de scolarisation au 1er cycle

Taux brut de scolarisation au 1er cycle des filles

 

64,34 %

53,70 %

67,00%

56,40 %

70,50 %

59,90 %

 

29

Taux d'alphabétisation des 15 ans et plus

 

21,3 %

24,0 %

 
 

30

Part du budget de l'Education dans le budget d'État

 

29,00 %

29,60 %

29,15 %

 

31

Taux d'exécution du budget ordinaire alloué à l'achat de matériels didactiques

 

99,56 %

99,74 %

99,54 %

 

32

Ration élèves/maître au 1er cycle (public)

 

72,1

67

57

 

33

Pourcentage des redoublants au 1er cycle

 

20,00 %

19,80 %

19,00 %

 
 

Eau potable

 
 
 
 
 

34

Pourcentage de villages bénéficiaires d'au moins 1 point d'eau potable

 

81,6 %

81,4 %

83,04 %

 
 

Participation des femmes

 
 
 
 
 

35

Proportion de femmes bénéficiant de microcrédit

 
 

7,5 %

9,1 %

 
 

Emploi

 
 
 
 
 

36

Taux de chômage

 

4,9 %

7,1 %

9,0 %

 
 

DEVELOPPEMENT DES INFRASTRUCTURES DE BASE ET SECTEURS PRODUCTIFS

 
 
 
 
 
 

Production agricole, alimentation et nutrition

 
 
 
 
 

37

Production céréalière totale (en milliers de tonnes)

 

2.583.816

3.380.885

2.977.937

 

38

Superficies (ha) aménagées en maîtrise totale de l'eau

 

5.157

7.048

8.498

 

39

Production de coton fibre (tonnes)

 

111.918

85.173

111.284

 
 

Gestion des ressources naturelles

 
 
 
 
 

40

Superficies reboisées (ha)

 

2830,73

2473,11

4068,75

 
 

Transport/communication/énergie

 
 
 
 
 

41

Nombre de Km de routes en terre construites (entretenues)

 

5976

5550

5834

 

42

Nombre de Km de routes bitumées construites (entretenues)

 

3024

2950

3307

 

43

Taux d'exécution du BSI (financement intérieur) alloué à l'entretien routier

 

100,42 %

98,41 %

100,00 %

 

44

Nombre de villages branchés sur un réseau téléphonique

 
 
 
 
 

45

Taux d'électrification

 

12,0 %

13,0 %

14,13 %

 
 

Industrie et Commerce

 
 
 
 
 

46

Taux de transformation interne du coton

 
 
 

0,8 %

 

Source : Cellule CSLP

Annexe 3 : Les principaux de l'éducation au Mali selon les participants de l'atelier ICCO, 6-7 juillet

ORGANISATION DU SECTEUR

PARTICIPATION LOCALE

QUALITE

QUALITE DES ENSEIGNANTS

METHODIQUES

Faiblesse de ressources financières et humaines allouées à l'éducation

Manque de volonté politique pour une adhésion responsable et équitable des citoyens et citoyennes

Manque de volonté politique d'impliquer les ONG

Concertation manque de visibilité de la société civile

Gestion abusive de la carte scolaire

Manque de concertation entre les différents acteurs de l'éducation à la base

ONG commence à intervenir au niveau national (World Education) Collectivités travaillent au niveau nationale maintenant

Les appuis extérieurs n'intègrent pas assez les différents acteurs concernés directement par l'éducation

La distance organisationnelle entre le centre du système (Bamako) et les écoles

Manque d'une politique nationale cohérente durable

Gestion de la mise en oeuvre de la politique (PRODEC/PISE)

L'éducation souffre de manque rigueur dans la gestion

Système éducatif ne prend pas en compte les écoles coraniques (en train de changer, avec UNICEF)

Mauvaise perception des communautés sur la valeur même de l'éducation et particulièrement des filles

Le désintérêt des parents d'élèves

Décentralisation : manque des ressources financières au niveau local

La Participation SC à la planification /formulation des plans nationaux (PISE I-II) manque

Problème d'accès et de qualité

Difficulté d'accès aux services de l'éducation

Statistiques pris pour une année

La qualité des enseignants19(*)

Faible compétence des enseignants

La faible compétence des enseignants

Manque d'enseignants de qualité ou bien formés

Apprendre dans une langue dans laquelle on ne réfléchit pas

L' inadéquation entre la formation et l'emploi

Problème de l'éducation de base c'est la compréhension de la conception de Base

Quelle est la finalité : avoir des connaissances (leçons) ou des compétences pour soi même?

Manque de cohérence dans les programmes d'éducation

Annexe 4 :Les assistants techniques français en poste au Mali

Titre projet/programme

Nombre

d'assistants

techniques

Axe

CSLP

Secteur

CSLP

Lieu d'affectation

Date

début

Date fin

Conseiller auprès du Directeur National de l'hydraulique (DNH) - BP.66 -BAMAKO

1

2

2.3

Direction National de l'hydraulique (DNH) BAMAKO

15/01/2001

14/09/2006

Suivi évaluation à la CMDT (Compagnie Malienne pour le développement des textiles). Filière coton

1

3

3.2

Bamako

01/11/2002

31/10/2006

APCAM `Assemblée Permanente des Chambres d'Agriculture du Mali)

1

3

3.2

Bamako

15/04/2003

14/12/2006

VI AFRISTAT

1

 
 

Bamako

01/07/2004

31/07/2006

Responsable de la Formation à IOTA

1

 
 

Bamako

06/09/2001

31/08/2006

Conseiller du Gouvernement au Ministère de l'environnement

1

2

2.3

Ministère de l'Environnement Bamako

01/04/2004

31/03/2006

Conseiller du Directeur Général des Douanes

1

1

1.1

DG Douanes Bamako

07/09/2004

31/08/2006

AT PRODEC Fondamental

1

2

2.2

PRODEC Bamako

01/09/2002

31/08/2006

Conseiller technique au Trésor

1

1

1.1

Trésor Bamako

01/04/2004

31/03/2006

Expert sectoriel Ministère de l'Agriculture, élevage et de la pêche

1

3

3.2

Min Agriculture, élevage et pêche Bamako

01/09/2004

31/08/2006

Expert sectoriel au Ministère Développement social, solidarité personnes âgées

1

2

2.6

Min Développement social, solidarité, personnes âgées Bamako

01/09/2003

31/08/2006

Coordonnateur de programmes au Ministère de la Santé

1

2

2.1

Ministère de la Santé Bamako

15/01/2003

14/12/2006

VI AFD

1

 
 

 

01/06/2005

31/06/2006

Conseiller technique auprès du Cabinet du Ministre de l'Economie et des Finances

1

1

1.1

Ministre de l'Economie et des Finances Bamako

19/10/2002

30/04/2006

Expert sectoriel à l'office du Niger à Ségou

1

3

3.2

Office du Niger Ségou

20/01/2003

19/12/2006

VI Direction Régionale du Plan MOPTI

1

1

1.1

Dir Rég Plan Mopti

01/12/2005

31/12/2006

ENSUP - Ecole Normale Supérieure - BP.241 - BAMAKO - Quartier du Fleuve

1

2

2.2

Ecole Normale Supérieure Bamako

01/09/2003

31/08/2006

Expert macroéconomiste Afristat

1

 
 

Bamako

18/08/2000

30/06/2006

Chef de projet Appui au PRODEC Enseignement supérieur

1

2

2.2

PRODEC Bamako

01/09/2004

31/08/2006

Médecin VIH/SIDA

1

2

2.1

Bamako

09/09/2003

08/09/2006

Conseiller auprès du Min.de l'Education Projet appui à la filière du livre

1

2

2.2

Min.de l'Education Bamako

01/10/2004

30/09/2006

Statisticien du secteur productif - AFRISTAT

1

 
 

Bamako

21/11/2001

30/11/2006

CT Directeur Centre du secteur Privé (CSP)

1

3

3.3

Bamako

15/09/2002

14/09/2006

Expert cellule Codeveloppement

1

2

2.8

Bamako

18/12/2002

14/12/2006

Conseiller du Directeur à la Direction Nationale du Développement Social

1

2

2.1

Direction Nationale du Développement Social Bamako

15/04/2005

14/04/2006

CT Ministre Dév.rural

1

3

3.2

Min Dév. Rural Bamako

28/11/2002

27/11/2006

Conseiller du Directeur D.N.C.T.& A.M.M.

1

 
 

D.N.C.T.& A.M.M. Bamako

17/11/2004

31/10/2006

Conseiller en sûreté aéroportuaire Bamako

1

3

3.1

Bamako

01/11/2003

31/10/2006

VI AFD

1

 
 

Bamako

01/06/2004

30/06/2006

Conseiller technique AFRISTAT

1

 
 

Bamako

24/03/2004

28/02/2006

Conseiller technique en sûreté publique

1

 
 

Bamako

08/11/2004

31/10/2006

Conseiller du Directeur I.O.T.A

1

 
 

I.O.T.A Bamako

15/08/2004

14/08/2006

Expert sectoriel à l'Office International des Epizooties (OIE)

1

3

3.2

Office International des Epizooties (OIE) Bamako

15/10/2004

14/10/2006

Conseiller du Ministre de l'administration Territoriale et des Collectivités Locales - BAMAKO

1

1

1.2

Ministre de l'administration Territoriale et des Collectivités Locales Bamako

01/03/2001

31/08/2006

Conseiller du Directeur PACE-UA-IBAR

1

 
 

PACE-UA-IBAR Bamako

01/02/2004

31/01/2007

Responsable d'une composante de projet - Ministère de l'Education Nationale

1

2

2.2

Ministère de l'Education Nationale Bamako

01/09/2005

31/08/2007

VI AFD

1

 
 

Bamako

01/08/2005

31/08/2006

Coordonnateur de programmes à P.N.L.S.

1

 
 

P.N.L.S. Bamako

01/08/2004

31/07/2006

Conseiller technique du responsable de la Cellule de Suivi du Cadre Stratégique de la Lutte contre la Pauvreté (CSLP)

1

1

1.1

CSLP Bamako

01/10/2005

30/09/2007

Source : Matrice des principaux partenaires techniques et financiers du Mali, Délégation de la Commission européenne

* 1 Discours de l'ambassadeur français Nicolas Normand sur le Sommet Afrique- France, le lundi 15 Novembre 2005 ; source (l'Essor n°15580 du 16-11-2005). 

* 2 Les dons ou prêts aux pays en développement qui : (a) proviennent du secteur public ; (b) ont pour objectif principal le développement économique et le bien être ; (c) à des conditions financières avantageuses (pour un prêt, celui-ci doit avoir un équivalent don d'au moins 25%). En plus des flux financiers, la coopération technique est incluse dans l'aide.

* 3 Huit objectifs approuvés en 2000 par 191 Etats, visent à améliorer, d'ici à 2015, la situation des populations les plus défavorisées.

* 4 Institut Universitaire de technologie à Paris Sud,

* 5 Les pays en voie de développement fixent leurs priorités en matière de développement économique et sociale et de réduction de la pauvreté et les inscrivent dans un cadre stratégique de lutte contre la pauvreté. Les bailleurs sont invités à s'aligner sur les priorités retenues.

* 6 Organisation de coordination des politiques et d'études économiques entre les pays développés qui ont en commun un système de gouvernement démocratique et une économie de marché. En 2007, l'OCDE comptait 30 pays membres.

* 7 Institution financière spécialisée, l'AFD est l'opérateur pivot de la coopération française pour le développement. A ce titre, elle contribue à la réduction de la pauvreté, au soutien à la croissance économique et à la préservation de l'environnement.

* 8 Rapport du CAD 2007

* 9 Organe de l'OCDE chargé des questions de coopération avec les pays en voie de développement.

* 10 « Investissements directs étrangers, investissements de portefeuille, crédits à l'exportation »

* 11 « les recettes d'APD correspondant au total des apports nets d'APD des pays membres du CAD, des organismes multilatéraux et des pays non membres du CAD ».

* 12 Les pays qui attribuent et les pays qui reçoivent ont pratiquement un intérêt chacun dans l'aide.

* 13 Tout le monde a besoin d'un soutien d'une manière ou d'une autre.

* 14 Pays du comité d'aide au développement de l'OCDE.

* 15 L'allocation géographique parle ici de la sélectivité de l'aide.

* 16 L'aide est efficace quant-elle est comprit pour le développement du pays et non pour l'enrichissement personnel.

* 17 L'International Financial Facility (IFF). Pour une description, voir http : //www.hm-treasury.gouv.uk/documents/international_issues/int_gnd_intfinance.cfm 

* 18 Définition de l'OCDE dans l'ouvrage « Harmoniser l'aide pour renforcer son efficacité, OCDE, 2005 »






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