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Etude de l'aide publique au développement de la france au mali: cas de l'éducation

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par Aboubacar Keita
Université de Bamako - Maitrise 2009
  

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Conclusion :.....................................................................62

BIBLIOGRAPHIE :.............................................................67

ANNEXES.........................................................................70

Introduction :

I°) Introduction générale :

Situé au coeur de l'Afrique de l'Ouest, sans accès à la mer, le pays s'étend sur une superficie de 1241238km2. Il compte aujourd'hui une population d'environ 13.9 millions d'habitants. Membre de la CEDEAO, de l'UA, et de l'UEMOA, il est doté d'institutions démocratiques. Malgré ces atouts et potentialités économiques, politiques et culturelles, le pays fait face à des handicaps endogènes et exogènes sérieux au niveau du système éducatif.

Depuis 1962, avec les reformes de l'Etat sur l'éducation, le pays visait à développer un système éducatif efficace qui permettait de donner à tous les élèves une bonne éducation de base adoptée aux besoins du pays. Les programmes scolaires étaient fondés sur des principes universels de la démocratie et de l'égalité.

Il était fait l'usage de la langue maternelle pendant les six premières années de scolarité. L'éducation passe à travers aujourd'hui au Mali, on remarque des explosions démographiques. Ces explosions datent depuis des années où les effectifs de diverses catégories de population scolaire se sont multipliés en 10 ans (de 1990 à 2000) et qui progressent chaque année. A l'époque, sur 11700 villages que le pays comptait, 7640 villages n'avaient aucune structure scolaire et 3619 étaient dans le besoin absolu d'un établissement.

Le gouvernement malien conscient du problème a initié en 1998 un programme décennal de l'éducation pour palier à la mauvaise passe du système. Le programme a été créé pour relancer le système éducatif et cela ne pouvait se faire sans l'appui des bailleurs de fonds.

Parmi ces bailleurs qui aujourd'hui prennent le problème comme le leur, on s'intéressera au cas de la France.

Pays colonisateur et aujourd'hui le plus généreux donateur parmi tous les grands pays industrialisés au Mali1(*). Elle compte d'ailleurs augmenter de 0,5°/° de son PIB pour l'aide publique au développement (APD)2(*) à 0,7°/° d'ici 2015. Ce pays entretient des relations étroites et confiantes avec le Mali tant pour des raisons historiques et culturelles (partage de langue française) notamment que communautaire (compte ténu de l'importance de la diaspora malienne en France, avec plus de 120.000 compatriotes présents).

Deux pays complètement différents sur le plan économique, d'un coté la France qui est la cinquième puissance au monde en terme de PIB avec une réalisation en 2006 de 1792milliards d'euros, et d'autre part le Mali, qui vaut deux fois la surface de la France, il y a le niveau de développement qui est parmi les plus bas du monde avec un PIB en 2003 de 9milliards de dollars. Selon l'indice de développement humain (IDH) qui est établi par le PNUD, il est classé 174ème sur 177 pays et les 2/3 de sa population vivent au dessous du seuil de la pauvreté, et plus de 80% des adultes sont analphabètes, et le taux de scolarisation n'atteint que 71%.

Le pays connaît aujourd'hui une situation contrastée en matière d'éducation : il a réussi à accroître substantiellement le nombre d'enfants accédant à l'école mais de la peine à transformer cette fréquentation en un acquis scolaire et voit les élèves quitter prématurément l'école, et cela tout au long du cycle scolaire. Dans ces conditions, il est peu probable que le Mali atteigne les objectifs du millénaire (ODM)3(*) visant la scolarisation primaire universelle et la réduction par deux du taux d'analphabétisation d'ici 2015.

Avec ce problème le secteur est devenu une priorité pour le gouvernement qui y consacre plus de 30% de son budget national. Ce budget pour le secteur semble insuffisant au regard des défis. Face à ces défis le concours des partenaires financiers (PTF) est sollicité chaque année.

Autrefois largement exécutée par la coopération française, l'aide internationale s'est diversifiée, reléguant la France au sein d'un groupe de partenaires très impliqués au Mali. La France est historiquement le partenaire de développement du Mali si l'on regarde empiriquement les montants de l'aide publique au développement de la France au Mali par rapport aux autres coopérations. Les raisons profondes se cherchent dans l'histoire de la décolonisation « à la française » qui a montré une continuité dans la relation entre les deux pays.

Par ailleurs l'Afrique est le premier bénéficiaire avec 65% de l'aide bilatérale de la France, tout instrument confondu et plus particulièrement l'Afrique sub-saharienne avec 54%. Elle contribue à hauteur de 18% de l'APD apportée par l'Union européenne et elle est devenue aujourd'hui le premier partenaire bilatéral du Mali. Cette relation confiante et étroite fait bénéficier le pays d'une aide annuelle d'environ 100 millions d'Euros.

Cette remarque sera l'un des fils conducteur de ce travail puisque, sans cesse, nous reviendrons sur ce lien pour tenter de comprendre la spécificité de la coopération française au Mali. Celle-ci ne se résume d'ailleurs pas seulement à celle d'Etat à Etat. Au contraire, la diversité des acteurs (partenariat entre ville et région, entre institutions, entre milieux associatifs ou même entre personnes) est grande et constitue un vaste tissu humain d'échanges et de solidarité.

Se limitant uniquement à la coopération institutionnelle bilatérale française, j'ai néanmoins décidé d'analyser le cadre général de l'aide extérieure au Mali estimant que les institutions du Mali aient largement réfléchi sur la réforme de l'aide au développement dans le souci de rendre plus efficace ces apports extérieurs globaux d'APD.

Cette APD sera donc analysée, décortiquée afin de faire ressortir la stratégie de la coopération française au Mali et ainsi nous interroger sur l'analyse préalable effectuée, les motivations profondes de cette coopération et son degré de partenariat avec le Mali.

II°) Problématique :

Aujourd'hui le système éducatif malien est confronté à de nombreux défis et difficultés (manque de salles de classe, insuffisance d'enseignants en quantité et en qualité, revendications catégorielles du corps enseignant). C'est pourquoi il importe d'analyser dans quelle mesure l'aide publique au développement, à l'éducation peut être utilisé de façon optimale afin d'améliorer la situation et de consolider les acquis dans le secteur de l'éducation.

Le rapport qui suit a le grand mérite d'aborder, sans complaisance mais dans une démarche résolument constructive et volontariste, les grandes questions concernant l'aide au développement :

Pourquoi l'aide publique au développement ?

La France donne t-elle plus au Mali que les autres partenaires ?

Les flux d'aide de la France ont-ils un impact sur la qualité du système éducatif malien ?

A quelles conditions l'aide est-elle efficace ?

III°) Les objectifs :

a°) L'objectif général :

Etudier l'APD de la France dans l'éducation au Mali.

b°) Les objectifs spécifiques :

- Cerner les différents projets éducatifs financés par la France,

- Préciser l'évolution du financement de ces projets par la France,

- Connaître l'impact de l'aide française dans le secteur au Mali,

- Enfin préciser l'évolution de l'aide publique de la France au Mali.

IV°) Les hypothèses : Une politique d'Aide de la France dans le secteur éducatif au Mali, peut être fondée dans les hypothèses suivantes :

- L'APD de la France destinée à l'éducation permet l'atteinte d'une scolarisation de masse ;

- Elle permet la création des projets dans le secteur ;

- Elle n'améliore pas pour autant la qualité de l'enseignement ;

- Elle doit se justifier par le volume des dépenses qu'elle doit couvrir lorsque les ressources originaires et fiscales sont insuffisantes.

V°) Méthodologie : La méthodologie utilisée a été caractérisée par les phases suivantes :

1. La recherche documentaire, et la collecte des données chiffrées auprès des services techniques en charge de la coopération bilatérale au Mali (DGDP, AFD, Ministère des finances et le SCAC). Des entretiens avec quelques personnes de la Dette publique et du Ministère de l'enseignement supérieur, des professeurs et des étudiants maliens.

2. Un stage de deux mois à Paris (France) au siège de l'IUT d'Orsay au cours duquel la recherche documentaire a été privilégiée. Parallèlement des entretiens ont été menés avec des responsables de la Coopération française (Coordination Sud, MAEE, AFD) travaillant ou ayant travaillé sur le Mali, des universitaires et des migrants.

VI°) Limites :

Les apports au développement du Mali de la coopération décentralisée, des associations, des ONG et du secteur privé (notamment des transferts monétaires des migrants), pourtant considérables n'ont pas été pris en considération par l'étude.

VII°) Corps du raisonnement : Ce mémoire sera traité en deux parties :

- une première partie porte sur l'analyse des flux de financement dans le secteur ;

- et une seconde partie est consacrée à l'analyse de l'efficacité des projets éducatifs au Mali.

Ière Partie : Analyse des flux de financement dans l'éducation

Notre volonté est de dresser un panorama global de l'aide extérieure arrivant au Mali. Il s'agira de lister les principaux bailleurs de fonds travaillant au Mali et d'analyser leurs différents cadres d'intervention en fonction de leurs approches à la fois politique mais aussi de terrain. En ce sens, l'idée est de dresser une liste des modes d'allocation de l'aide et principalement le rapport qu'a chaque bailleur par rapport à la tendance actuelle, l'aide budgétaire. Cela dans une dimension historique et opérationnelle.

Dans un premier chapitre, nous montrons l'état des lieux du secteur éducatif au Mali, en donnant une vue de la structure, du contexte dans la quelle le secteur se trouve et la politique que le pays a pour le développement du secteur. Le deuxième chapitre une analyse fondamentale des ressources extérieures pour le Mali et en particulier dans le secteur éducatif de la France et des autres bailleurs.

* 1 Discours de l'ambassadeur français Nicolas Normand sur le Sommet Afrique- France, le lundi 15 Novembre 2005 ; source (l'Essor n°15580 du 16-11-2005). 

* 2 Les dons ou prêts aux pays en développement qui : (a) proviennent du secteur public ; (b) ont pour objectif principal le développement économique et le bien être ; (c) à des conditions financières avantageuses (pour un prêt, celui-ci doit avoir un équivalent don d'au moins 25%). En plus des flux financiers, la coopération technique est incluse dans l'aide.

* 3 Huit objectifs approuvés en 2000 par 191 Etats, visent à améliorer, d'ici à 2015, la situation des populations les plus défavorisées.

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe