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Contribution à l'étude économique de la consommation et des sources de revenus

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par Salah TILAOUI
IAV Hassan II - Ingénieur d'Etat 1997
  

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II-2-1 CLIMAT ET VEGETATION

En raison de la prédominance des hautes altitudes, le climat qui caractérise le bassin versant est de type semi-aride à l'Ouest et subhumide au Sud. La chute de neige est fréquente durant la saison hivernale ce qui contribue à une alimentation permanente des sources acquifères . Le Bassin Versant constitue donc un important réservoir d'eau.

Le relevé pluviométries des stations situées à l'intérieur ou à proximité du BV montre des variations en fonction de l'altitude avec un minima moyen de 427 m/m à Tanant et un maxima moyen de 682 m/m à Ouazzant (Voir Graphique)

L'analyse des relevés thermiques des trois stations montre que la région de Demnat est plus ensoleillée avec un maxima moyen de +25c. Les températures inférieures à zéro sont enregistrées durant les mois de Décembre - Janvier et Février à Ait Mhamed. Les mois les plus secs sont Juillet-Août avec un maxima de 38 et 34c.

Ainsi et compte tenu de ce qui précède, trois étages bioclimatiques sont identifiés en fonction du gradient altitudinal:

- Etage semi-aride frais au Nord sur une altitude allant de 800 à 1500 m.

- Etage semi-aride froid au Centre entre 2000 et 2500 m.

- Etage subhumide au Nord frais au Nord Ouest et froid au Sud entre 1600 et 4000 m.

II-2-2 OCCUPATION DES SOLS

Etant donné les conditions climatiques difficiles et le relief accidenté, l'espace cultural est très limité. En effet, si on exclue la forêt, la part de la ST réservée aux cultures ne dépasse guère quelques 11 % dont 3 % seulement est conduite en irrigué le long des Oueds et dans les fonds des vallées. En conséquence, les habitants ne cessent de multiplier leurs efforts dans le but d'étendre l'espace cultural, souvent d'une manière illicite au détriment de la forêt.

La ventilation de la Superficie totale du BV se présente comme suit:

TAB.N5: VENTILATION DE LA SUPERFICIE TOTALE DU BV

NATURE

SUPERFICIE(HA)

%

SUPERFICIE IRRIGUE

5.560

3,3

SUPERFICIE EN SEC

13.300

8

CULTURES SOUS FORET

14.800

8,9

FORET

75.240

45,1

PARCOURS

57.800

34,7

TOTAL

166.700

100

Source: D.P.A D'AZILAL

II-3 MILIEU HUMAIN

la population totale à l'intérieur du bassin versant s'élève à prés de 55.800 ( source: Fiches communales de 1979 projetées sur 1994, rapport de la FAO, 1995). Cette population se répartit par commune et par cercle comme l'indique le tableau suivant:

TAB.N6...REPARTITION DE LA POPULATION

CERCLE

C.R

P.TOTALE(1)

POP.B.V(2)

%

AZILAL

AIT MHAMED

AIT ABBES ABACHKOU

TABANT

18.888 8.394 7.753 11.596

830 1.000 700 500

 

DEMNAT

OUAOULA

19.745

270

 

TOTAL

 

66.386

3.300

 

Sources: (1) Direction des statistiques (2) Rapport de la FAO

DELIMITATION DE LA ZONE D'ETUDE

Les zones retenues pour notre étude sont celles définies par le projet d'aménagement du bassin versant de l'Oued Lakhdar². Ce sont des zones jugées prioritaires vu l'état de dégradation des sols et leur caractère érosif. La situation et les principales caractéristiques de ces zones se résument comme suit:

1- BERNAT AMONT

Faisant partie de la C.R de Ait Mhamed, c'est une zone de moyenne montagne à caractère sylvopastorale; la population est surtout localisée le long de l'Oued Bernat, affluent de Lakhdar, là où les possibilités d'irrigation sont offertes. Les cultures rencontrées sont les céréales , le maraîchage, les rosacées, et la luzerne. L'élevage est de type extensif.

2- BERNAT AVAL

C'est le prolongement Sud de la zone précitée située dans le territoire de la CR de Ait Abbes. Les sols sont pauvres et pierreux, la forêt constitue la source de vie principale de la population, les signes d'une surexploitation sont apparents et se manifestent par une forte érosion . L'élevage caprin est dominant, les cultures rencontrées sont par ordre d'importance: l'orge, l'olivier, et l'amandier. L'habitat est peu dispersé.

3- L'AMONT DU BARRAGE HASSAN Ier:

Située dans la C.R de Ouaoula, la superficie concernée par le projet est de 106 km², soit 30 % de la ST de la commune. C'est une zone où le peuplement est assez dense, les plaines sont plus larges avec des sols favorables à l'agriculture ( 60 % de la ST). Les principales spéculations rencontrées sont la céréaliculture, l'arboriculture ( olivier et amandier). Leur mode de conduite est traditionnel et les productions réalisées sont faibles. L'élevage ovin et caprin de type extensif est dominant.

4- LAKHDAR AMONT OCCIDENTAL:

C'est la zone de hautes montagnes ( 2300 à plus de 3000 m ), d'une superficie de 7600 ha ( 18 % de la ST de la CR ). Très enclavée, elle présente une forte érosion. De vocation sylvopastorale, la SAU de la CR ne représente que prés de 3 % de la ST. L'habitat est sédentarisé et groupé le long de l'Oued, pratiquant des cultures en irrigué en particulier la pomme de terre et le pommier. L'élevage caprin et ovin sont dominants. L'espèce bovine de race améliorée est en nette extension dans cette zone.

M E T H O D O L O G I E

Toute étude sur la consommation vise le plus souvent l'estimation des élasticités prix et revenus ainsi que des variables socio-démographiques susceptibles d'avoir un impact sur la consommation. Si les quantités et les prix peuvent être déterminés avec plus de précisions, le revenu est souvent approché par la dépense totale. Ceci est justifié d'une part, par la réticence des ménages à déclarer leur revenu exact et d'autre part, par le fait que la dépense totale constitue une meilleure approximation de revenu (Chakri,1990).

Cette conception est écartée dans le modèle économique de ménage agricole car une telle spécification se désintéresse complètement de la formation du revenu, de ses sources ainsi que de sa répartition, l'effet revenu devient difficilement quantifiable.

Dans cette partie méthodologique, on va présenter les types de données utilisées, la méthode d'échantillonnage et de quantification des variables ainsi que le choix du modèle empirique à utiliser pour l'estimation des fonctions de consommation.

I-NATURE DES DONNEES

Après avoir défini le thème et les objectifs de notre étude, des sorties successives de reconnaissance ont été effectuées dans la région pour avoir une idée générale sur ses caractéristiques géographiques et sociales. Les contacts avec les différents services régionaux de l'agriculture et de l'intérieur et la consultation des documents existants nous a permis de cadrer notre zone et d'avoir des informations sur ses caractéristiques physiques, humaines, institutionnelles.... Nous citons dans ce contexte les rapports réalisés dans le cadre des différents projets de développement et d'aménagement des bassins versants, la monographie de la Province d'Azilal....

En ce qui concerne la consommation des ménages, les études entreprises localement par l'I.A.V nous a permis d'avoir une idée globale sur les modes de consommation de la population et d'identifier les produits de consommation au sein du questionnaire.

II-LE QUESTIONNAIRE

Dans le souci de collecter des informations fiables avec le minimum d'erreurs possible, en plus des informations nécessaires sur la structure démographique des ménages ( taille, sexe, âge, activité etc), le questionnaire a été divisé en deux parties: une partie relative à la consommation et l'autre aux revenus.

II-1 La consommation

Dans cette partie on a classé tous les produits consommés par les ménages, distinction faite entre les produits achetés autoproduits, reçus comme dons ou offerts. Concernant les dépenses, les informations recueillies se rapportent à une année entière. Dans le souci de réduire l'effet de mémoire, on a introduit le concept de périodes de références dont le choix est fait en fonction des fréquences d'acquisition des produits.

2-1-1 Dépenses alimentaires: Il s'agit de relevés rétrospectifs des approvisionnements faits par les ménages pour faire face à leur consommation annuelle ( céréales, huile d'olive...), mensuelles (farine sucre...), hebdomadaire ou quotidienne. En ce qui concerne l'autoconsommation, les différents produits sont évalués au moment de leur consommation au prix du marché local.

2-1-2 Dépenses non alimentaires: Il s'agit des dépenses relatives à la scolarisation, à la santé, à l'habillement, à l'habitat, au transport et loisir, à la consommation d'énergie, à l'hygiène, à l'achat des biens durables et autres dépenses.

2-2 Les revenus:

En raison de la dominance de l'activité agricole dans la région, la grille d'enquête comprend les principales informations nécessaire à cette activité et permettant d'aboutir au calcul du revenu agricole ( taille de l'exploitation, nombre de parcelles, occupation des sols, superficie irriguée,productions et charges par culture...).

2-2-1 Revenu agricole: C'est le profit à court terme, ou la marge brute ( MB ) définie comme étant la différence entre la production brute et les charges variables.

MB(exp) = MB(PV) + MB(PA) où

Exp = Exploitation

PV = Production végétale

PA = Production animale

2-2-2 Revenus hors exploitation

C'est l'ensemble des revenus réalisés en dehors de l'exploitation agricole, ils regroupent les revenus de transfert, le travail salarié, les revenus d'autres activités commerciales, artisanales, touristiques etc.

III- ECHANTILLONNAGE

L'étendue de la zone d'étude ( cinq communes rurales ), le relief accidenté et l'insuffisance des moyens matériels et humains sont les principaux facteurs ayant influencés la taille et le choix de notre échantillon.

Le nombre de ménages enquêtés a été fixé à 66, soit 2 % du nombre de ménages du bassin versant.

3-1 Méthode d'échantillonnage:

la méthode adoptée pour le choix de notre échantillon est aléatoire stratifiée. Disposant du nombre et des pourcentages d'exploitants par C.R et par classe de superficie ( tableau N7 ), la répartition de l'échantillon est présentée au tableau N8

Tableau n7: Répartition des exploitants à l'intérieur du bassin versant

COMMUNES

RURALES

EXPLOITANTS PAR CLASSE DE SAU

TOTAL

 

< 5ha

5-10ha

>10ha

 
 
 

NRE

%

N

%

N

%

 
 

AIT MHAMED

682

82

143

17

5

1

830

100

AIT ABBES

853

85

140

14

7

1

1.000

100

OUAOULA

243

90

18

6

9

3

270

100

ABACHKOU

493

98

5

1

2

0,4

500

100

TABANT

570

81

120

1,7

10

0,3

700

100

TOTAL

2841

86

426

13

33

1

3.300

100

Sources: - Rapport FAO, C.P MOR.95

- Monographie de la province d'Azilal,DPA d'Azilal.

Tableau N8: Répartition de l'échantillon

COMMUNES RURALES

NOMBRE DE FOYERS

REPARTITION DES ENQUETES

 

TOTAL

ECHANT.

< 5ha

5-10ha

> 10ha

AIT MHAMED

830

16

13

3

0

AIT ABBES

1.000

20

17

3

0

OUAOULA

270

6

5

1

0

ABACHKOU

500

10

10

0

0

TABANT

700

14

12

2

0

TOTAL

3.300

66

57

9

0

III- CHOIX DES PRODUITS ALIMENTAIRES

L'enquête a porté sur tous les produits alimentaires consommés par les ménages durant la période s'étalant du 1er septembre 94 au 31 Août 95. Ces produits dont le nombre s'élève à .... sont distribués dans différents agrégats: céréales et produits céréaliers, légumineuses, racines et tubercules...etc.

IV-CHOIX DES VARIABLES

4-1 Prix et revenus

Le prix et le revenu sont les principaux paramètres intervenant dans le choix du consommateur. Le comportement de ce dernier est aussi déterminé par des paramètres socio-économiques et démographiques.

4-1-1 Le revenu du ménage

Dans les modèles traditionnels de demande, le revenu est approché par la dépense totale. Selon L.Jaidi², cette conception est justifiée du fait que la consommation ne diffère du revenu que par l'épargne, que celle-ci est faible dans la grande masse des ménages agricoles et donc la consommation reflète mieux le niveau du pouvoir d'achat. Dans le même contexte, Friedman considère que la consommation du ménage est expliquée par son revenu permanent qui est égale à la moyenne du revenu de la période et des périodes antérieures. Le même auteur explique que chaque ménage fixe un niveau de dépense en fonction de son revenu et qu'il existe toujours une sorte de compensation entre épargne et revenu. Ainsi, si pendant une période donnée, les recettes sont exceptionnellement élevées, l'épargne augmente et sera utilisé au cours des périodes où le revenu est insuffisant pour couvrir les dépenses de consommation.

4-1-2 Prix

L'estimation de la fonction de demande d'un produit ou groupe de produits doit expliquer l'effet "prix" à travers les différentes élasticités. Dans les études transversales, lorsque les prix ne sont pas disponibles, l'alternative souvent adoptée est l'utilisation des valeurs unitaires, c'est à dire le ratio entre la dépense et la quantité. Une autre solution réside dans l'adoption de l'hypothèse que les variations des prix sont trop faibles pour être pris en considération. Cette dernière alternative est jugée valable pour notre étude, car entre le début et la fin de l'année 1995, les prix des différents produits ont peu varié.

4-2 Les variables socio-démographiques

Ce sont les variables ayant un impact sur la consommation et pouvant apprécier le niveau de vie atteint par la population. Ce sont en particulier:

_ La taille du ménage: C'est le nombre de personnes vivant dans le ménage. C'est un indicateur de l'existence des économies d'échelle.

- La composition du ménage: Pour introduire cette variable dans le modèle de consommation, nous avons choisi la structure en âge du ménage , exprimée par les unités de consommation(tableau ci-dessous n9 ). Par ailleurs, l'effet sexe n'est pas pris en considération dans notre modèle13(*)

Tableau N9: Echelles retenues pou la détermination des U.C (unités de consommation)

STATUT FAMILIAL

U.C

CHEF DE MENAGE

1

AUTRES ADULTES

0,7

ENFANTS MOINS 15ANS

0,5

Source: ENCDM 1984/85 Echelle d'Oxford

- Niveau d'instruction: Exprimé par le nombre total de scolarisés dans le ménage sur la taille du ménage.

- S.A.U et taille du troupeau: La S.A.U et l'élevage sont les principaux indicateurs de richesse dans la région. Ces deux paramètres sont introduits dans la fonction tout en supposant qu'ils ont un effet sur la consommation.

- Le ratio de subsistance: C'est le rapport entre la valeur de l'autoconsommation et la consommation totale d'un produit. Il exprime la part de la production totale autoconsommée dans la consommation alimentaire. Cette variable n'est introduite que dans le cas des produits autoconsommés et, dans cette zone, une grande partie de la production est destinée à l'autoconsommation.

- Les variables dites de "montagne": La topographie accidentée des zones de montagne pose des difficultés aux populations pour s'approvisionner en denrées alimentaires , en particulier durant les saisons pluvieuses où certains souks sont même abondonnés. Cette situation peut influencer le niveau de consommation des ménages. Ainsi nous avons choisi trois variables dont deux indicatrices ou dammy variables et une quantitative:

Dammy variables: - Accessibilité au souk difficile: 1

Sans difficultés : 0

Approvisionnement continue des souk :1 discontinue :0

Distance( en Km): Variable quantitative.

4-2 La variable dépendante ou expliquée:

La variable dépendante est la consommation totale, c'est à dire la somme des valeurs des achats et de l'autoconsommation des produits consommés par les ménages. La consommation en un produit i est exprimée en valeur monétaires et non en quantité. Il reste à signaler que notre étude utilise essentiellement les fonctions d'Engel et n'inclut pas les prix comme variables explicatives.

V-LE CHOIX DE LA FORME FONCTIONNELLE:

Dans cette étude nous avons opté pour la forme bi-logarithmique pour l'estimation des fonctions de consommation dont l'équation générale est la suivante:

LOG Ci = a + biLogR + ciLogN + diLog(U/N) + eiLog(I/N) +

fiLog(SAU) + giLogT + hiLogE + iD1 + jD2 ............(1)

Ci = Consommation totale du produit i

R = Revenu total annuel du ménage

N = taille du ménage

UC/N = Ratio des unités de consommation sur la taille du ménage

I/N = Ratio nombre de scolarisés sur la taille du ménage

SAU = Superficie agricole utile

T = Taille du troupeau(Ovins + Caprins)

E = Eloignement du ménage au souk

D1 = Dammy Variable relative à l'acces

D2 = dammy Variable relative à l'approvisionnement du souk.

L'équation (1) sera estimé exclusivement pour les produits achetés. Pour les produits qui sont à la fois achetés et autoconsommés, nous introduisons le ratio de subsistance(RS). Cependant, l'introduction de ce ratio pose le problème de multicollinéarité car ce RS est lui même fonction de toutes les variables précitées.

RSi = LOG Ci = a + biLogR + ciLogN + diLog(U/N) + eiLog(I/N) + fiLog(SAU) + giLogT ............(2)

Pour résoudre le problème de multicollinéarité, nous avons utilisé la méthode des double moindres carrées (two stages least square). Dans un premier lieu, les paramètres de l'équation (2) sont estimés par la méthode de régression des moindre carrées ordinaire (MCO) ce qui nous permet de déterminer la valeur de RS. Cette valeur estimée est ensuite utilisée dans l'équation (1) comme variable indépendante. Les coefficients de cette dernière sont estimés aussi par la méthode de régression des moindres carrés ordinaires.

CARACTERISTIQUES GENERALES DES MENAGES ENQUETES

I- CARACTERISTIQUES SOCIO-DEMOGRAPHIQUES

1-1 TAILLE MOYENNE DES MENAGES

TABLEAU N10: TAILLE MOYENNE DES MENAGES PAR ZONE

 

ZI

Z2

Z3

Z4

Z5

TOTAL

Nbre d'enq.

20

6

16

10

14

66

Taille mou.

9,50

9,67

11,38

11,10

12,64

10,88

STD

5,97

2,36

3,59

3,86

5,16

4,88

Max.

25

12

20

18

23

 

Min.

3

6

7

6

7

 

Le tableau ci-dessus fait apparaître que la taille moyenne des ménages à l'interieur du Bassin Versant est très élevée comparativement à la moyenne Nationale en milieu rural qui est de l'ordre de 6,7. Sa variation au sein des différentes zones oscille entre 9,5 à Ait Abbes (ZI) et 12,64 à Abachkou (Z5). Cette situation peut être expliquée par la persistance structures sociales traditionnelles dans les zones de montagne en general (société patriercale).

1-2 REPARTITION PAR AGE ET PAR SEXE

TABLEAU N11: REPARTITION DE LA POPULATION PAR AGE

ET PAR SEXE

 

0 à 15ans

>15 ans

TOTAL

 

M

F

T

M

F

T

M

F

T

NBRE

171

147

318

214

186

400

385

333

718

MOY.

2,62

2,16

4,78

3,26

2,8

6,06

5,98

5,0

10,88

%

54

46

100

54,7

45,3

100

54

46

100

La population du Bassin Versant présente des caractéristiques simulaires à celle de la population Nationale14(*) en ce qui concerne aussi bien son âge que sa répartition par sexe. Ainsi, on constate que 70 % de la population est âgée de moins de 30 ans et 44 % ayant un âge de moins de 15 ans. Sa répartition par sexe fait ressortir une légère supériorité du sexe masculin ( 54 % ).

La population active disponible représente prés de 56 % de la population totale15(*) ; Ce chiffre est plus important que celui observé au milieu Rural National en 1990/9116(*) .

1-3 TAILLE DES MENAGES PAR CLASSE DE SAU

TABLEAU N12: TAILLE MOYENNE DES MENAGES PAR CLASSE DE SUPERFICIE.

 

C L A S S E S D E S.A.U

 

0 à 2 ha

2 à 4ha

4 à 6ha

>6ha

AVG

9,88

8,91

12,83

13,30

STD

3,41

3,75

5,39

5,68

CV (%)

35

42

42

43

Deux principales observations peuvent être dégagées du tableau ci-dessus:

1/ La variabilité, exprimée par le rapport entre l'écart type et la moyenne, est importante ce qui rend difficile toute interprétation des chiffres.

2/ La taille moyenne des ménages augmente avec la SAU. Cet accroissement est plus important en passant des deux premières classes aux deux dernières où la taille moyenne est multipliée par 1,36. Chakri, 1990, dans la commune Rurale de Timahdit a constaté que la taille moyenne des ménages est multipliée par 1,7 en passant de la classe "sans terre" à celle > 20 ha.

1-4 LA SCOLARISATION

Pour l'évaluation du niveau d'éducation dans la zone étudiée, nous avons utilisé le Ratio d'éducation, c'est à dire, le rapport des personnes sachant lire et écrire sur la taille du ménage.

TABLEAU N13: NIVEAU D'INSTRUCTION MOYEN PAR SEXE ET PAR ZONE (en %).

 

Z1

Z2

Z3

Z4

Z5

TOTAL

MALES

44

32

28

51

27

35,8

FEM.

4,5

3

2,6

7,5

5

4,5

TOT.

25,8

16

31

65

17

21,3

Nbre Enq.

20

6

16

10

14

66

Dans le Bassin Versant de Lakhdar, le taux d'alphabétisation est très faible, seule 21,3 % sait lire et écrire. Ce taux est inférieur à celui de la moyenne Nationale Rurale qui est de 28,2 %17(*) . On remarque aussi que 90 % des instruits sont de sexe mâle.

En ce qui concerne la répartion par zone, les taux les plus élevés sont enregistrés à Tabant ( 65 % ) et à Ait Mhamed ( 31 % ). Par contre , les taux les plus faibles sont ceux de Ouaoula et Abachkou ( 16 % et 17 % ). Cette situation peut être expliquée par le type d'habitat plus ou moins regroupé dans les différentes zones et l'insuffisance des établissements scolaires. Selon l'enquête statistique 1990/91, les conditions de non scolarisation dans le monde Rural en général et dans les zones de montagne en particulier sont dues à plusieurs facteurs socio-économiques dont notamment:

- Le manque d'établissement scolaires ou leur éloignement par rapport aux habitants

- Les frais de scolarisation

-L'attitude des parents vis à vis de la scolarisation

II- ACTIVITE AGRICOLE

L'agriculture demeure l'activité principale dans la zone étudiée. Avant de passer à la contribution de l'activité agricole dans la formation du revenu, nous allons présenter les principales caractéristiques des exploitations enquètées, tout en distingant entre la production végétale et animale.

2-1 PRODUCTION VEGETALE

2-1-1 LA S.A.U

Elle est considérée comme un indicateur de richesse dans la région. Sa répartition par zone est comme suit:

TABLEAU N14: SUPERFICIE MOYENNE ( EN HA ) ET NOMBRE DE PARCELLE PAR ZONE

18(*)

Z1

Z2

Z3

Z4

Z5

TOTAL

SAUT(1)

4,29

2,75

4,08

4,53

3,02

3,73

BOUR

3,86

2,63

3,22

1,60

1,20

2,50

IRR.(2)

0,43

0,14

0,89

2,73

1,82

1,23

N.P

5,75

5,0

6,69

12,8

10,21

8,09

%(2/1)

10

4

21

65

60

33

La SAU moyenne par exploitation dans le Bassin Versant est de 3,73 ha dont le tiers est irrigué à partir des sources et des Oueds. Cette dernière est surtout située dans les CR de Tabant ( 65 % ) et Abachkou ( 60% ). La parcellisation est plus accentuée dans le Bassin Versant, en particulier, au niveau des CR où les possibilités d'irrigation sont élevées. Le mode de faire valoir direct et le statut melk sont prépondérants.

2-1-1-1 OCCUPATION DES SOLS

Les principales cultures rencontrées dans la région sont les céréales et les plantations fruitières qui occupent respectivement plus de 90 % de la SAUT. Les tableaux n15 et 16 donnent la répartition des principales cérèales et les plantations fruitières rencontrées dans les différentes zones. On remarque que la culture de l'orge domine dans toutes les zones, sa part relativement faible à Tabant et Abachkou est compensée par la culture du maïs grain. Ceci peut être expliqué par le fait que ces cultures constituent une base d'alimentation humaine et animale. Quant aux plantations fruitières, on révèle l'importance des rosacées fruitières (pommier,noyer) au sein des deux zones précitées. L'olivier et l'amandier, conduites de façon extensives, sont surtout rencontrées à Ouaoula , Ait Abbes et à Ait Mhamed.

TABLEAU N15: PART DE LA SAU OCCUPEE PAR LES CEREALES ( EN % )

 

Z1

Z2

Z3

Z4

Z5

TOTAL

BLE DUR

14

21

13

21

24

18,6

ORGE

64

65

66

34

38

53,4

MAIS

2,3

0

5

15

15

7,5

T.CEREALES

80,3

86

84

70

77

79,5

TABLEAU N16: PLANTATION FRUITIERES ( NOMBRE DE PIEDS PAR EXPLOITATION ET PAR ZONE )

 

Z1

Z2

Z3

Z4

Z5

TOTAL

OLIVIER

41

49,17

2,81

0

0

17,5

AMANDIER

56

76,7

14,06

0

0

27,35

POMMIER

9,35

0

22,5

147,7

35

38,09

NOYER

1,85

0

0,88

52,8

10

10,9

Le reste de la SAU est occupé par des cultures qui diffèrent d'une zone à l'autre en fonction des disponibilités en eau d'irrigation. Ainsi, la culture de la pommme de terre occupe une partie non négligeable de la SAU dans les zones de Tabant et Abachkou ( tableau n17 ). Il est à noter que les rosacées et la pomme de terre constituent l'essentiel du surplus commercialisé de la production végétale.

TABLEAU N17: PART DE LA SAU OCCUPEE PAR D' AUTRES CULTURES ( EN % )

 

Z1

Z2

Z3

Z4

Z5

TOTAL

POMME DE TERRE

0

0

0,7

19

22

7,7

LUZERNE

2

0

5

8

7

4,5

LENTILLES

2

4,5

0

1

0

1,16

2-1-1-2 PRODUCTIONS MOYENNES DES PRINCIPALES CULTURES

Les productions réalisées durant la campagne 1994/95 varient d'une zone à l'autre selon les disponibilités en eau d'irrigation. En effet, la sécheresse qui a sévi durant la campagne, a entrainé des rendements très faibles en bour et a touché même les cultures irriguées vu l'assèchement des cours d'eau. Le tableau n19 permet de constater que les productions les plus importantes sont celles réalisées par la pomme de terre, le pommier et le noyer.

2-1-1-3 SURPLUS COMMERCIALISE ET AUTOCONSOMMATION

Nous avons mentionné au début que l'agriculture de montagne est de type vivrière, c'est à dire qu'une grande partie de la production est destinée à l'autoconsommation. Dans le Bassin Versant de Lakhdar, cette situation se confirme surtout pour les cultures céréalières où presque la totalité de la production est autoconsommée ( tableau n18 ). Les cultures déstinées au marché sont surtout la pomme de terre, le pommier et le noyer.

TABLEAU N18: PART DE LA PRODUCTION COMMERCIALISEE PAR ZONE ( EN % )

 

Z1

Z2

Z3

Z4

Z5

TOTAL

ORGE

0,18

0

0,74

0

0

0,2

BLE DUR

0

0

0

5

0

0,7

MAIS

0

0

2,5

6,5

0

1,6

POMME DE T.

0

0

83

91

90

53

POMMES

89,3

0

97

98

92

84,9

NOIX

78

0

72

87

85

72,3

TABLEAU N19: PRODUCTION MOYENNE DES PRINCIPALES CULTURES

( QUINTAL PAR EXPLOTATION )

 

Z1

Z2

Z3

Z4

Z5

TOTAL

ORGE

6,6

3,17

8,5

9,35

4,14

6,64

BLE DUR

2,8

1,68

3,06

9,44

5,2

4,28

MAIS

0,28

0

0,75

4,25

2,0

1,33

POMME DE TERRE

-

0

3,17

88,9

59

26,75

OLIVIER

1,45

0,38

0

0

0

0,47

AMANDIER

0,85

0,19

0

0

0

0,3

POMMIER

0,7

0

1,69

37

6

7,50

NOYER

0,04

0

0,14

3,4

3,18

1,24

SOURCE: ENQUETE 1995/96

2-2 LA PRODUCTION ANIMALE

L'élevage dans la région est constitué surtout de troupeaux ovins et caprins. Selon les résultats de nos enquêtes, ces derniers représentent plus de 97 % de l'ensemble des effectifs (tableau n20). La répartition des troupeaux par zone montre que prés de 80 % des effectifs sont situés à Abachkou ( 27% ), Ait Mhamed ( 26 %) et à Ait Abbes ( 25 % ). Conduite de façon extensive, cet élevage bénéficie d'un double avantages:

- Le caractère sylvo-pastorale de la région où l'essentiel de l'alimentation est offert par les parcours forestiers

- La disponibilité de la main d'oeuvre familiale constituée surtout de jeunes filles et garçons de moins de 15 ans.

En ce qui concerne l'élevage bovin, il est rencontré surtout dans les zones de Tabant ( 4,1têtes/exploitation ) et de Ait Abbes ( 2,45têtes/exp.).

TABLEAU N21: REPARTITION DES EFFECTIFS PAR ZONE

( NOMBRE DE TETE MOYEN/ZONE )

 

Z1

Z2

Z3

Z4

Z5

TOT.

BOVINS

AVG

2,45

0,75

1,75

4,1

1,29

2,12

 

%

35

3

20

29

13

100

OVINS

AVG

26

7,7

32,4

43,1

31,7

29,7

 

%

27

2,3

26

22

22,7

100

CAPRINS

AVG

27,25

26,7

37,8

30

54,5

42

 

%

23

7

26

13

32

100

SOURCE: ENQUETE 95/96

EFFECTIFS ET TAILLE DE CHEPTEL OVIN ET CAPRIN

Les donnée du tableau n22 font apparaître que 20 % des explotants possèdent 46 % des effectifs alors que 30 % des explotants détiennent seulement 17 %, d'où une répartition inégalitaire des troupeaux dans la zone.

TABLEAU N22: EFFECTIFS ET TAILLE DE CHEPTEL OVIN-CAPRIN

CLASSES DE CHEPTEL

EXPLOTANTS

EFFECTIFS ( OVINS + CAPRINS )

 

N

%

TOTAL

%

MOY.

STD

SANS

3

4,5

-

-

-

-

1 à 20

4

6,1

49

1,1

12,25

4,15

20 à 50

22

33,3

699

16,1

31,77

8,94

50 à 100

24

36,4

1579

36,5

65,79

12,22

+100

13

19,7

2004

46,3

154,15

41,23

TOTAL

66

100

4331

100

65,62

52,07

SOURCE: ENQUETE 1995/96

L'élevage est considéré comme une sorte de trésorerie pour les exploitations agricoles. En effet, le surplus de revenus est généralement affecté pour l'accroissement des troupeaux. Le tableau n23 donne la variation des effectifs ovins et caprins entre le début et la fin de la campagne. On observe une régression des effectifs au sein de toutes les zones sauf à Tabant ( Z4 ) où l'effectif ovin s'est accru de +16 %. Cette regréssion peut être expliquée par les conditions de secheresse qui a sévi durant la campagne et le recours à l'élevage pour la satisfaction des besoins imminents, en l'occurence, la consommation.

TABLEAU N 23: VARIATION DES EFFECTIFS OVINS ET CAPRINS (EN %)

 

Z1

Z2

Z3

Z4

Z5

TOT.

OVINS

-7,5

-17,5

-14

+16

-4,4

-4

CAPRINS

-21

12,5

-7

-11,7

-2

-12,4

SOURCE: ENQUETE 95/96

III- ETUDE DES REVENUS

Les principales activités qui alimentent le revenu sont la SAU, l'élevage et les revenus hors exploitation. Dans ce chapitre 3 nous allons présenter la contribution de chaque activité dans la formation du revenu global et d'étudier les disparités entre les différentes zones et classes de SAUT.

3-1 STRUCTURE DU REVENU

3-1-1 REVENU PAR ZONE

TABLEAU N23: REVENU MOYEN PAR ZONE ( EN DH )

 

Z1

Z2

Z3

Z4

Z5

TOT.

R.G

AVG

25708

18198

25454

87385

60599

41.710

 

CV

45

33,6

52,5

65

48

62

RAD

AVG

16798

10.782

19.672

76.985

50.592

33.249

 

%RG

65

59,2

77

88,2

83

79,7

RHE

AVG

8910

7.417

5.782

10.310

10.400

8.461

 

%RG

35

40,8

23

11,8

17

20,3

SOURCE: ENQUETE 95/96

Le tableau ci- dessus fait ressortir que le niveau de revenu moyen annuel dans le Bassin Versant est de l'ordre 41.710 DH. Cette moyenne est plus importante à celle trouvée par Raki dans la région de Chaouia19(*) . Le revenu agricole ( RA ) contribue largement dans la formation du revenu total ( 80 % ), alors que la part du revenu hors exploitation ( RHE ) est inversement proportionnelle au RG. En ce qui conserne la répartition du RG, on remarque de grandes disparités entre les différentes zones. Ainsi, le RG à Tabant ( Z4 ) est 5 fois Supérieur à celui réalisé à Ouaoula ( Z2 ) et 3 fois de celui de Ait Abbes ( Z1 ).

3-1-2 REVENUS ET CLASSES DE SAU.

TABLEAU N24: REPARTITION DES REVENUS SELON LES CLASSES DE TAILLE D' EXPLOITATION

NATURE DE REVENUS

CLASSES DE S.A.U ( HA )

 

0 à 2

2 à 4

4 à 6

>6

REVENU GLOBAL

AVG(DH)

26.010

31.165

55.674

64.895

 

CV (%)

64

50

77

122

REVENU AGRICOLE

AVG(DH)

17.482

23.757

45.135

57.875

 

CV (%)

84

50

79

134

 

% RG

67

76

81

89

REVENU HORS EXPLOITATION.

AVG(DH)

6.607

6.683

10.538

7.020

 

CV(%)

77

90

125

135

 

%RG

33

24

19

11

SOURCES: ENQUETE 95/96

On constate que le RG croît avec la taille de la superficie aussi bien en valeur absolue que relative. La part du RA dans le RG augmente d'une classe à l'autre tandis que celle relative au RHE diminue avec la taille des classes. Les coefficient de variation élevés rendent difficile toute explication de la variation des revenus aussi bien entre classes qu'au sein d'une même classe. Raki20(*), en 1991, en étudiant les revenus, a constaté des tendances simulaires.

3-1-3 REVENU AGRICOLE

Comme nous l'avons souligné dans la partie méthodologie, le revenu agricole est rapproché par la marge brute.

Les résultats présentés au tableau n26 montrent que le niveau du revenu agricole dans le Bassin Versant est de 33.249 DH avec des disparités importantes d'une région à l'autre. Ainsi, le R.A le plus faible est réalisé à Ouaoula ( Z2: 11.000 DH ) suivi de Ait Abbes ( Z1: 16800 ) . Le revenu le plus éleve est celui de Tabant ( Z4: 77.000 ). Ces disparités peuvent être expliquées par la présence de cultures irriguées, en particulier la pomme de terre et les plantations fruitières ( pommier, noyer ) dans les deux dernières zones. On note aussi que la production animale contribue à prés de 70 % dans la formation du revenu agricole. La part relativement faible de la production végétale observée au niveau des deux premières zones est due, d'une part, à la prédominance des superficies bours, et d'autre part, aux faibles productions de l'olivier et de l'amandier.

TABLEAU N26: PART DE LA PRODUCTION VEGETALE ET ANIMALE DANS LA FORMATION DU REVENU AGRICOLE

 

Z1

Z2

Z3

Z4

Z5

TOT.

MBV (DH)

AVG

4.387

2.117

5.644

27.334

16.971

9.709

 

%RA

26

19,6

29

35,5

33,5

29,2

MBA (DH)

AVG

12.412

8.665

14.028

29.651

33.622

23.540

 

%RA

74

80,4

71

64,5

66,5

70,8

RA

AVG

16.798

10.782

19.672

76.985

50.593

33.249

SOURCE: ENQUETE 95/96

Par ailleurs, la régression linéaire simple entre le revenu global et les variables jugées influentes a permis d'obtenir le résultat suivant:

RG = 1519 + 16000 SAUIR + 1987 UGB + 1153 N

(NS) (6,64) (5,34) (1,76)

R² = 0,73 R²aj = 0,77

Statistiquement, 77% de la variabilité du RG est expliquée par les variables

retenues, à savoir, la SAU irriguée et le nombre d'UGB qui sont jugées significatifs

* REVENU AGRICOLE ET CLASSES DE SUPERFICIE

TABLEAU N27: REVENU AGRICOLE PAR CLASSE DE SAU.

 

0-2

2-4

4-6

>6

TOTAL

MBV

AVG

3675

8.214

16.835

24.513

9.709

 

CV(%)

95

103

100

92

97,6

 

%RA

20,7

34,6

37,3

42,4

29,2

MBA

AVG

13.808

15.543

30.300

33.335

23.540

 

CV

90

58

69

75

72,4

 

%RA

79,3

65,4

62,7

57,6

70,8

RAD

AVG

17.783

23.757

45.135

57.875

33.249

SOURCES:ENQUETE 95/96

Le revenu moyen de la production végétale dans le Bassin Versant est de l'ordre de 10.000 dh. Le niveau le plus faible est réalisé au sein de la 1ère classe ( 3.675 DH ). Pour ce qui est du revenu de la production animale, sa contribution dans le revenu agricole est importante (71 % ), elle augmente avec la taille de superficie mais sa part relative diminue. Raki ( 1991 ), a souligné l'importance de l'élevage dans la réduction des écarts de revenus agricole entre exploitations de taille inférieure à 5 ha et celles de taille > 20 ha. Les revenus d'élevage dans la première strate représentent entre 70 et 90 % du revenu agricole.

REVENU AGRICOLE PAR CLASSE DE CHEPTEL (U.G.B)

TABLEAU N24: REPARTITION DU R.A PAR CLASSE DE CHEPTEL

TYPES DE REV.

CLASSES D' U.G.B

 

< 5

5 à 10

10 à 20

> 20

M.B.V

AVG(DH)

5.906,3

6.750,26

19.108,36

44.243,0

 

C.V(%)

172

77

94

135

 

%RA

51

31

49

51

M.B.A

AVG(DH)

5.738,80

10.809,53

19.627,32

42862,70

 

CV(%)

61

35

52

36

 

%RA

49

69

51

49

RAD

AVG(DH)

11645,13

17559,79

38.735,68

87.105,7

 

CV(%)

105

35

66

79

Source: Enquête 95/96

Les résultats du tableau ci-dessus montrent que le revenu agricole croît avec les classes d'UGB. Cet accroissement est plus important au niveau de la marge brute animale, ce qui explique le rôle fondamental que joue cette activité dans l'économie des exploitations.

3-2-2 LES REVENUS HORS EXPLOITATION

3-2-2-1 STRUCTURE DU RHE

TABLEAU N28: STRUCTURE DU RHE PAR ZONE

( MOYENNE PAR EXPLOITATION ) -EN DH-

 

Z1

Z2

Z3

Z4

Z5

TOTAL

REVENUS ACTIVITES SALARIALES.

AVG

3.995

4.084

2.960

3.660

3.186

3882,8

 

CV

56

24

23

45

42

52

 

%RHE

45

55

51

35

32

47,4

REV.AUTRES ACTIVITES.

AVG

2.315

1.500

2.118

2.740

2.357

2266,5

 

%RHE

26

20

37

27

24

27,8

TRANSFERTS RECUS

AVG

2.600

1.833

703

3.910

4.464

2664,3

 

%RHE

29

25

22

38

44

29,1

REVENUS HORS EXP.

AVG

8.910

7.417

5.781

10.310

10.007

8460,5

SOURCE: ENQUETE 1995/96

Deux observations peuvent être tirées de la lecture du tableau ci-dessus:

- La contribution des différentes activités dans la formation du RHE varient au sein d'une même zone.

- Dans ce Bassin Versant, il existe une différentiation régionale pour une même activité.

Ainsi, l'activité salariale représente la part la plus importante du RHE ( 47,4 % ), suivie des transferts ( 29 % ) aussi bien à l'interieur d'une même zone que dans le BV. En effet, dans les zones à faible revenu agricole, les habitants cherchent des traveaux saisonniers dans les régions avoisinantes ( Tadla, Kalâ Sraghna..) ou dans la région même dans le cadre des différents programmes de soutien lancés par l'Etat suite à la secheresse.

En ce qui conserne les activités commerciales et autres, la part du RHE la plus importante est rencontrée dans à Ait Mhamed ( 37 % ). Ceci peut être expliqué par l'existance d'infrastructures nécessaires au déplacement des habitants à l'interieur et à l'exterieur de la région.

ETUDE DE LA CONSOMMATION

L'objectif essentiel assigné à cette étude est l'évaluation de l'impact d'une amélioration de revenus sur le niveau de vie des ménages, lequel est approché par la consommation totale, c'est à dire, la somme des dépenses alimentaires et non alimentaires en tenant compte des produits autoconsommés, et ce pour une année entière.

I- ETUDE GLOBALE DE LA CONSOMMATION PAR ZONE

1-1 NIVEAU MOYEN DE LA CONSOMMATION TOTALE

Tableau n30: Consommation moyenne par ménage (en DH par tête)

ZONES 21(*)

Z1

Z2

Z3

Z4

Z5

TOTAL

C.M/M 22(*)

AVG

23.976

26.396

33.491

31.440

35.881

29.222

 

CV

73

25

30

40

41

43

C.M/T 23(*)

AVG

2.524

2.730

2.944

2.832

2.838

2.686

 

CV

33

22

19

62

46

51

SOURCE: ENQUETE 95/96

Dans le Bassin Versant de l'Oued Lakhdar (BV), le niveau moyen de consommation par ménage est de l'ordre de 29.782 DH. Cette valeur est inférieure à la moyenne Nationale révélée par l'enquête de niveau de vie qui était déjà en 1991 de 38.600 DH 24(*). La variabilité par rapport à cette moyenne est importante

( 43 % ).

La consommation moyenne par personne est de 2.737 DH, elle est aussi inférieure à la moyenne Nationale Rurale (3.349 DH), selon la même source. Ainsi, on peut dire que la population du Bassin Versant a un niveau de vie faible et vie dans un état de pauvreté. En effet, selon le rapport de la Banque Mondiale sur la pauvreté au Maroc 25(*), est considéré pauvre tout ménage dont la dépense annuelle par personne en milieu Rural, est inferieure à 2.432 DH de 1981, soit approximativement 3.016 DH de 1995 26(*).

Par ailleurs, on constate l'existante de grandes disparités entre les différentes zones du Bassin Versant. Ainsi, la consommation moyenne par tête ( CM/T) dans la Z3 (AIT MHAMED) est la plus importante ( 2944 dh), par contre les CR de Ait Abbes, Ououla et Abachkou semblent les plus défavorisées et présentent les niveaux de consommation le plus faible dans le Bassin Versant.

1-2 LES DETERMINANTS DU REVENU

Dans le chapitre 3 précédent, nous avons procédé à une analyse qualitative du revenu tel qu'il a été déclaré par les exploitants. Normalement, ce même revenu doit être introduit dans le modèle de consommation comme variable explicative. Or, il s'est averé que prés de 50 % des observations présentent un revenu total inférieur à la somme de leurs dépenses. Ainsi, dans ce qui suit, le revenu est approché par la consommation totale ( voir partie méthodologie ).

Dans les différentes régressions, le revenu est considéré comme variable endogène. Le problème de simultanéité créé par cette variable n'est pas corrigé, comme nous l'avons fait pour le ratio de subsistance. Le logiciel utilisé est le LOTUS.

Les paramètres déterminants du revenu

(Regression Log-Log)

VARIABLES

COEFFICIENTS

Tobs

Constante

3,64

220*** significatif à -1%

N (taille ménage)

0,69

8,82** significatif à 5%

SAUT

0,20

3,68* significatif à 10%

Taille du troupeau

-0,01

2,12* significatif à 10%

Ni (niveau d'instruction)

1,05

1,05 NS

R2 = 0,98

Sur le plan statistique, 98 % de la variabilité du revenu est expliquée par les variables retenues. Les coefficients des différentes variables sont tous significatifs sauf pour le niveau d'instruction. Ainsi, la taille de ménage et la SAUT ont des effets positifs et significatifs. Les élasticités revenu sont respectivement de 0,69 et 0,20., c'est à dire que tout accroissement de 1 % de la taille des ménages entraine une augmentation de 0,69 % du revenu, ce qui signifie l'existance d'économie d'echelle dans le Bassin Versant. L'effet de la SAUT est moins important que la taille des ménages et une augmentation de 1 % de la SAUT n'entraine q'une amélioration de 0,20 % du revenu. On note aussi que toute amélioration du troupeau de 1 % provoque une diminution du revenu de 0,01 %. ce résultat peut être interprété par le fait que les exploitants consacrent une part de leur revenu pour l'accroissement des troupeaux ( trésorerie ). Quant au ratio d'instruction, exprimé par le rapport du nombre d'instruits sur la taille du ménage, son impact sur le revenu est non significatif. En fin, le signe positif et significatif de la constante indique qu'il existe un niveau de revenu initial de subsistance.

1-3 DETERMINATION DES CLASSES DE REVENU

Cinq classes de revenus ayant le même nombre d'observation ont été selectionnées, ce qui nous permet de faire des estimation avec des degrés de liberté identiques ( classes de quartiles, chaque classe contient 20 % des observations ). Les caracteristiques de chaque classe de revenu sont résumés dans le tableau suivant:

Tableau n31: Les classes de revenu

DESIGNATION

CLASSES DE REVENUS ( EN DH )

 

I

II

III

IV

V

TOTAL

C.T/T(1)

AVG

2.380

2.651

2.665

2.823

2.879

2.737

 

CV

22

9

5

8

18

48

CAT/T(2)

AVG

1.857

2.026

2.048

2.102

2.229

2.096

 

CV

19

13

9

12

17

23

CNAT/T(3)

AVG

523

625

617

721

650

641

 

CV

19

20

17

20

30

18

SOURCE: ENQUETE 1995/96

(1) Consommation Totale par tête

(2) Consommation Alimentaire Totale par tête

(3) Consommation non Alimentaire Totale par tête

Le niveau de la consommation totale moyen ( revenu ) par tête dans le Bassin Versant est de 2.737 dh. Il croit avec les classes de revenu mais de façon moins importante. Ainsi, en passant de la classe I à la classe V, le revenu moyen par tête est multiplié par 1,21 seulement. Mme BENSBAHO S.(1994), a trouvé un coefficient de 1,3 dans la région de Tanant 27(*). Les disparités interclasses, mesurées par les coefficients de variation, sont faibles, en particulier au sein des classes intermédiaire. Tout cela permet d'avancer que le niveau de revenu dans la région ne présente pas de grandes disparités entre les différentes classes. La CAT/T croît avec le revenu, sa part dans le budget total est de prés de 80 % et varie très peu d'une classe à l'autre. Enfin, les dépenses non alimentaires ne représentent que prés de 18 % du budget total.

1-4 LES DETERMINANTS DE LA CONSOMMATION ALIMENTAIRE.

Non seulement la consommation alimentaire occupe plus des trois quarts du budget des ménages, mais elle constitue aussi la principale composante du revenu. En effet, la consommation alimentaire par ménage et par tête augmente avec le revenu et montre que tout accroissement du revenu aura des effets positifs sur l'amélioration du niveau de vie des populations du Bassin Versant en général et des ménages les plus pauvres en particulier.

Ainsi, pour mettre en évidence l'impact des principales variables sur la consommation alimentaire ( Revenu, Taille du ménage, SAU ), nous avons utilisé la régression double logarithmique qui a aboutit au résultat suivant:

Log ( CAT ) = 0,22 + 0,72LogR + 0,69 LogN + 0,20LogSAUT

(0,01) (0,04) (0,1) (0,03)

R² = 0,78

(Les chiffres entre parenthèse représentent l'écart type)

L'equation ci- dessus montre que la variabilité de la consommation alimentaire est expliquée à hauteur de 78 % par les variables retenues. L'effet du revenu est positif et un accroissement de 1 % permet une amélioration de la Consommation Alimentaire de l'ordre de 0,72 %. L'existence d'économie d'échelle est mise en évidence par la valeur positive et significative de la variable N ( taille du ménage).

1-5 LES COMPOSANTES DE LA CONSOMMATION ALIMENTAIRE:

Les principales composantes de la consommation alimentaires sont:

- Les dépenses monétaires alimentaires: Elles correspondent à l'ensemble des achats effectués par les ménages durant une année entiére.

- L'autoconsommation, c'est à dire l'ensemble des biens produits et autoconsommés.

L'intérêt de l'étude de ces deux composantes réside dans la détérmination du degrés d'insertion des ménages dans le marché et le taux de couverture de leurs besoins.

Tableau N32 Structure de la consommation alimentaire par personne selon les classes de revenus

 

CLASSES DE REVENUS -EN DH-

 
 

I

II

III

IV

V

TOT.

CMAT/T28(*)

AVG

1407

1452

1471

1534

1610

1521

 

CV

29

13

17

17

20

50

CMAT/CAT29(*)

%

76

72

72

73

72

73

AUT/T30(*)

AVG

451

573,2

576,6

569

619,4

574,8

 

CV

47

47

28

13

29

58

AUT/CAT

%

24

28

28

27

28

27

Le tableau ci-dessus fait ressortir les constatations suivantes:

1/La dépense monétaire alimentaire croit avec le revenu mais d'une manière peu accentuée. Ainsi, le taux d'accroissement entre la première et la dernière classe n'est que de 14 %. La part des achats dans la consommation alimentaire est de 73 % et varie sensiblement d'une classe à l'autre ce qui montre une dépendance accrue des ménages vis à vis du marché.

2/ La valeur moyenne de l'autoconsommation alimentaire par tête est de 575 dh, elle représente 27 % de l'ensemble des dépenses alimentaires.

II- ETUDE DE LA CONSOMMATION ALIMENTAIRE PAR GROUPE DE PRODUITS

Dans ce paragraphe,nous allons procéder à une analyse de la structure de la consommation alimentaire par groupe de produits, sans tenir compte de ses composantes ( autoconsommation, achats ). Les principaux groupes de produits alimentaires retenus sont les céréales, les légumineuses, les légumes, les fruits, les huiles, les sucres, les boissons les épices et deux produits d'origine animale, les viandes et le lait et ses dérivés. La variation de la consommation des différents groupes par personne et par classe de revenu ainsi que les proportions budgetaires sont présentées dans les tableaux n33 et 34.

Tableau n33: Consommation moyenne alimentaire par groupe de produits en DH par personne et par an selon les classes de revenu.

PRODUITS

CLASSES DE REVENUS

 

I

II

III

IV

V

MOY

CEREALES

702,03

698,86

695,55

744,49

757,54

730,7

LEGUMIN.

25,59

28,19

29,13

35,55

46,58

34,95

LEGUMES

251,69

224,27

234,38

223,62

229,49

231,38

FRUITS

113,53

125,24

128,19

136

138

136,61

HUILES

154

169

158

193

186

177

SUCRES

237

256

276

301

356

301

BOISSONS

81

85

88

93

95

90

LAIT & DVES

42

48

56

60

58

54

EPICES

45

41

42

53

43

45

VIANDES

349

357

373

368

407

378

Le tableau ci-dessus montre que les céréales, les viandes, les sucres, les légumes et les fruits sont les produits les plus consommés dans le Bassin Versant. Pour la plupart des groupes, la consommation augmente avec le revenu. Les proportions budgétaires ( tableau n34 ) les plus élevées sont celles des céréales ( 29 % ), suivi des viandes, des sucres et des légumes avec respectivement 16, 13 et 9 %. Cette structure rappelle celle trouvée par Mme Bensbaho à Bouhrazen , CR de Tanant (1).

PRODUITS

PROPORTIONS BUDG.PAR CLASSE DE REVENU (%)

 

W1

W2

W3

W4

W5

MOY.

CEREALES

31,2

30,2

29,2

30,2

28

29

LEGUMINEUSES

1,1

1,2

1

1,4

2

1

LEGUMES

11,2

9,7

9,8

9,1

8,6

9

FRUITS

6,4

6,7

5,4

5,1

5,2

6

HUILES

7,1

7,3

6,6

8,7

7,5

8

SUCRES

11,8

12,1

11,5

12,7

14,7

13

BOISSONS

4,3

3,7

4,4

3,9

4,4

4

EPICES

2

2

2

2

1

2

LAIT & DVES

1,3

2,6

3,2

2,7

2,5

5

VIANDES

20,6

19,2

20

15

13,7

16

Tableau N34: Proportions budgétaires des principaux groupes de produits

selon les classes de revenus

*     13Chakri A."Etude économique de la consommation dans la CR de Timahdite",1990.

*     14Selon le rapport sur le niveau de vie des ménages 1990/90, la population rurale est répartie entre 51,9 % de sexe mâle et 48,1 % de sexe femelle.

*     15 Est considérée comme active, toute personne dont l'âge est superieur ou égal à 15 ans.

*     16 Enquête niveau de vie 90/91. op.d.citée

*     17Selon l'Enquête 90/91, op.d.c., ce taux est calculé sur la base de la population âgée de plus de 10 ans, alors que nos calculs concernent la population âgée de plus de 7ans.

*     18 Z1 = Ait Abbes; Z2: Ouaoula; Z3: Ait Mhamed; Z4: Tabant; Z5: Abachkou.

*     19Mohamed R., 1991 "Agriculture et revenus", acte édition 1991.

*     20 Mohamed R."Agriclture et revenus" op.d.citée.

*     21Z1:AIT ABBES, Z2: OUAOULA, Z3: AIT MHAMED,

Z4: TABANT , Z5: AIT BOUOULLI

*     22 C.T/M: Consommation Totale Moyenne par menage

*     23 C.M/T: Consommation moyenne par tête

*     24 Enquête sur le niveau de vie des ménages 1990/91, Vol.1 P.16

*     25 ENVM 1990/91: option dejà citée

*     26 En prenant un taux d'inflation de 6%.

*     27Souad B."Etude de la consommation et son impact nutritionnel, CR de Tanant" , IAV, 1991.

*     28 CMAT/T: Consommation Monétaire Alimentaire Totale par personne.

*     29 CAT: Consommation Alimentaire Totale

*     30AUT./T: Autoconsommation alimentaire par personne

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon