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Impact du pyrène en microcosmes aquatiques

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par Nicolas Cauzzi
Université de Metz - DEA 2002
  

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2-6-3. Suivi de souches bactériennes dégradant le pyrène

Les étalements sur milieu gélosé réalisés à 10, 21 et 28 jours lors de l'essai plurispécifique n°1 n'ont pas mis en évidence la présence de consortium bactériens dégradant le pyrène, autochtones aux sédiments utilisés dans le cadre de cette étude. Lors de l'essai plurispécifique n°2, les étalements réalisés à J28 à partir de suspension bactérienne extraite des sédiments ont permis de mettre en évidence la présence de souches dégradant le pyrène dans les microcosmes inoculés. Bien qu'aucune analyse taxonomique n'ait été réalisée sur les colonies observées, il est fort probable, au vu des résultats obtenus dans les mêmes conditions lors de l'essai plurispécifique n°1, qu'il s'agisse de la souche Mycobacterium 6PY1 inoculée à J0. Ces résultats qualitatifs ne sont pas présentés ici, mais les observations réalisées sur les milieux ensemencés au bout de 3 semaines d'incubation montrent une forte présence de ces souches dans le sédiment Tourbe à 28 jours d'essai (nombre de colonies compris entre 10 et 15 pour les milieux ensemencés à partir de suspensions bactériennes extraites de ce sédiment). Dans le sédiment Craie, ces souches présentent plus de difficultés à se développer (nombre de colonies compris entre 0 et 5).

3- Bioaccumulation du pyrène par les organismes

Les résultats relatifs à la bioaccumulation du pyrène concernent uniquement ceux obtenus dans le cadre de l'essai monospécifique avec exposition contrôlée des organismes, certains dosages ainsi que l'exploitation des résultats relatifs aux essais plurispécifiques étant en cours.

3.1. Teneurs en pyrène des eaux surnageantes

Les mesures de teneurs en pyrène relatives aux compartiments abiotiques des systèmes mis en place dans cet essai concernent uniquement l'eau surnageantes des systèmes sacrifiés en début d'essai (J0) soit 4 jours après leur mise en eau.

Figure 19 : Teneurs mesurées en pyrène des eaux surnageantes pour différentes teneurs nominales du sédiment (données à J0)

Les teneurs induites par le dopage à 1 et 10 ppm sont également proches et comprises entre 25 et 30 ug/L. Les teneurs observées à J0 pour un dopage nominal à 50, 100 et 200 ppm sont proches et comprises entre 60 et 70 ug/L.(figure 19) A partir de 50 ppm, la teneur en pyrène des eaux surnageantes atteint un plateau de saturation. Ces teneurs sont très supérieures à celles mesurées dans le cadre des essais monospécifiques de la phase I, globalement comprises entre 0,1 et 0,7 ug/L pour des sédiments dopés à 20, 100 et 200 ppm de pyrène.

3.2. Survie des organismes durant les expositions contrôlées

De J-4 à J-3 et de J-3 à J0, l'exposition de 24 à 72 h de jeunes daphnies aux sédiments contaminés n'a pas entraîné de mortalité significative (survie toujours 80%). Il en est de même pour les daphnies exposées 24 h de J2 à J3. En revanche, à J0, si sur 24 h on ne note pas d'effet significatif sur la survie, l'exposition des daphnies pendant 48 h au-dessus des sédiments ou dans les eaux surnageantes récupérées à J0 et filtrées à 0.8 um entraîne des mortalités marquées et croissantes avec la concentration (figure 20). Ainsi, sur 48 h on obtient une mortalité de 50% à 100 ppm pour le sédiment. Les daphnies exposées aux eaux surnageantes seules sont également affectées puisque les mortalités varient entre 20 et 60%. Si l'on confronte ces résultats de mortalité aux teneurs mesurées dans ces mêmes eaux on montre que 50% de mortalité est obtenu autour de 70 ug/L. Il est intéressant de noter que cette valeur est identique à la CE50-48 h à 1500 lux de 74 ug/L trouvée dans la première partie du programme (Godde, 2001). L'absence d'effets sur 24 h est logique puisque la CE50-24 h du pyrène est de 105 ug/L sous un éclairage de 2500 lux (Godde, 2001).

3.3. Mesures de bioaccumulation

Le pyrène accumulé par D. magna est décelable à partir de 10 mg/kg de sédiment, plus rarement à 1 mg/kg. La figure 21 synthétise les résultats de bioaccumulation par les daphnies exposées dans les systèmes, donc exposées au pyrène du sédiment, au pyrène dissous dans la phase d'eau surnageante, et au pyrène particulaire de cette même phase. Dans l'ensemble on observe les plus fortes doses bioaccumulées aux plus fortes teneurs en pyrène du sédiment, mais les résultats sont rarement significativement différents entre 50, 100 et 200 mg/kg, alors que les doses bioaccumulées sont significativement inférieures pour 10 mg/kg. Sur 2 semaines la capacité de bioaccumulation évolue assez peu, on note des valeurs inférieures pour J2, qui pourraient être dues à la taille particulièrement petite des daphnies utilisées ce jour-là. Il n'est pas impossible que cette capacité diminue pour 10 mg/kg, alors qu'elle se maintient globalement aux concentrations les plus fortes, ce qui pourrait traduire, pour ces traitements, un équilibre atteint pour le pyrène dans le système, tout au moins entre l'eau surnageante et le sédiment. Lorsque les daphnies sont exposées aux seules eaux surnageantes après récupération de celles-ci, la bioaccumulation est moindre par rapport à celles exposées aux sédiments (figure 21), mais il convient de remarquer que ces eaux surnageantes ont été filtrées. Un essai comparatif entre eaux filtrées et eaux non filtrées réalisé sur 24 heures entre J17 et J18 indique une moindre accumulation dans les eaux filtrées (figure 22). L'absence de différences significatives de bioaccumulation entre 50, 100 et 200 mg/kg pourrait bien être liée au fait que les teneurs en pyrène de l'eau surnageante présentent rapidement un palier à partir de 50 mg/kg, comme le montrent les mesures réalisées à J0 (figure 19). L'écart systématique entre les valeurs de bioaccumulation obtenues à 10 ppm et celles obtenues à 50, 100 et 200 ppm, souvent groupées, semble corroboré par ces résultats d'analyse, et semble confirmer que l'exposition des daphnies se fait en majeure partie via l'eau surnageante. Dans ces conditions il est logique de calculer un facteur de bioconcentration à partir des doses mesurées dans les daphnies et des valeurs obtenues sur les eaux surnageantes (figure 23). Si l'on met de côté les résultats à 1 ppm, teneur à laquelle le protocole de dosage du pyrène chez de jeunes D. magna ne semble pas adapté, on obtient un log BCF moyen de 4.29 #177; 0.093 sur la base des poids secs ou encore un log BCF moyen de 3.29 #177; 0.093 sur la base des poids frais ce qui correspond à un BCF (poids frais) moyen de 1986 #177; 445 L/g

Discussion

1. Stabilité physico-chimique et biologique des systèmes

Les différents traitements de type témoins (en ne considérant que l'absence de pyrène) mis en place au cours des bioessais réalisés dans ce travail de recherche mettent en évidence une conservation des grandes caractéristiques distinctives (teneur en eau, teneur en matière organique, granulométrie, pH) des sédiments utilisés. Ces résultats sont néanmoins différents de ceux obtenus lors de la caractérisation initiale des sédiments (annexe 1). Les analyses physico-chimiques plus fines qui ont été réalisées parallèlement montrent un comportement, parfois hétérogène dans le temps, de certains caractères des sédiments. Les teneurs en COT relevées dans les eaux interstitielles entre 0 et 28 jours d'essai montrent une stabilité relativement bonne de ce paramètre dans le sédiment Craie. Sa faible teneur en matière organique et son caractère anoxique réduisent certainement les processus de fermentation susceptibles de modifier le comportement du COT dans ce sédiment. Dans le sédiment Tourbe, les teneurs en COT des eaux interstitielles se sont montrées plus variables dans la durée des bioessais et entre les essais réalisés. Un certain nombre d'incertitudes subsistent quant à la stabilité dans le temps et dans le cadre de leur mode de conservation (4°C, obscurité) de matrices aussi chargées que les eaux interstitielles extraites du sédiment Tourbe, celle-ci n'ayant pas été suivi. La nécessité de pooler les sédiments de différents microcosmes pour récupérer suffisamment d'eau interstitielle n'a pas permis d'apprécier la variabilité de ce paramètre entre différents réplicats d'un même traitement. Les résultats obtenus ne permettent donc pas de juger de la significativité des différences observées entre les teneurs en COT des eaux interstitielles provenant des sédiment contaminés et non contaminés. Néanmoins, les teneurs observées dans le sédiment Tourbe sont restées constamment supérieures à celles observées dans le sédiment Craie. Dans le cas des eaux surnageantes, l'influence du type de sédiment utilisé sur la teneur en COT de la colonne d'eau a été décelé dans 75% des analyses.

Les problèmes de fermentation et de fortes teneurs en NH4+ rencontrés dans les eaux surnageantes et les eaux interstitielles de ces systèmes, à l'occasion d'essais préliminaires (travaux de thèse de Gaëlle Triffault sur l'impact environnemental des mâchefers d'incinération d'ordures ménagères) basés sur un ratio eau/sédiment de 1/6, avaient motivé la mise en place d'un essai préliminaire en microcosmes témoin afin d'évaluer l'impact de la quantité de nourriture apporté, du renouvellement de la colonne d'eau et d'une diminution du ration eau/sédiment sur la stabilité des systèmes dans le temps. L'adoption d'un ratio eau/sédiment de 1/20 a ainsi permis de s'affranchir de ces problèmes d'enrichissement des phases aqueuses qui peuvent perturber la survie et/ou le développement des organismes. Bien que les analyses permettent d'obtenir des informations sur la variabilité des teneurs en éléments suivis pour chaque réplicat, il faut également rester prudent quant à l'interprétation des résultats obtenus ici. En effet, les apports en nourriture (riche en composés azotés) réalisés sur 28 jours ainsi que la fermentation même modérée de la matière organique des sédiments laissent penser que cet élément aurait dû être normalement détectable dans les systèmes. Les observations et les mesures de teneurs en chlorophylle réalisées lors des sacrifices n'ont cependant pas mis en évidence de développement algal signifiant la mise en place d'un état eutrophe dans les systèmes, ce qui peut corroborer les faibles teneurs en NH4 observées. Il a même été constaté un mauvais développement des algues introduites dans certains systèmes (sédiments Craie et Tourbe confondus). Les faibles niveaux d'activité enzymatique leucine-aminopeptidase relevés dans les sédiments pourraient être liés à une faible teneur des sédiments en composés azotés, sources potentielles de NH4+ (DEA Cortes, 1999). De manière générale, il semble que le ratio eau/sédiment de 1/20 adopté dans cette étude soit relativement bénéfique à la stabilité des systèmes dans le temps. Le suivi relatif à la température, au pH, et à la teneur en oxygène des eaux surnageantes n'ont jamais mis en évidence de conditions défavorables à la survie des organismes dans les systèmes mis en place. Il en est de même pour le suivi des éléments en solutions réalisées sur les eaux surnageantes et les eaux interstitielles des sédiments

Les microcosmes utilisés dans cette étude, proposés en tant qu'outils d'évaluation écotoxicologique par Clément et Cadier (1998), sont basés sur l'utilisation concomitante de trois invertébrés aquatiques (C. riparius, H. azteca, D. magna,) désignés pour la sensibilité et la fiabilité des réponses qu'ils fournissent vis-à-vis de la présence de contaminants dans des sédiments aquatiques (Ingersoll et al., 1995) ainsi que deux organismes végétaux ; un macrophyte (L. minor) et une algue unicellulaire (C. vulgaris). La survie des invertébrés est satisfaisante à 10 jours d'essais avec des taux de survie supérieurs à la valeur acceptable de 80% pour l'ensemble des organismes et pour les deux sédiments utilisés (tableau 6 ).

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein