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Le contrôle des armes légères et de petit calibre en afrique de l'ouest

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par Salamane YAMEOGO
Institut de Hautes Etudes Internationales et du Dévelppement (IHEID) - Master en Etudes du Développement 2009
  

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§II : LE CADRE INSTITUTIONNEL

L'application des normes a requis la création d'instruments de mise en oeuvre au titre desquelles on compte le Programme de Coopération et d'Assistance pour la Sécurité et le Développement (PCASED), remplacé par le Programme de Contrôle des Armes Légères de la CEDEAO (ECOSAP) auxquels s'ajoutent le Groupe des Armes Légères (GAL) et les Commissions Nationales de lutte contre les ALPC que treize Etats sur quinze ont installé.

Le PCASED est une structure mise en place par le PNUD en 1999 pour favoriser l'effectivité du Moratoire CEDEAO. Située à Bamako, elle était liée au Bureau des Services de Projet des Nations Unies (UNOPS) en coopération avec le Département des Affaires Economiques et Sociales des Nations Unies (UNDESA). Cette structure se devait d'éradiquer  le flux des ALPC, accompagner et renforcer les « acquis » du Moratoire à travers « des initiatives de préventions des conflits et de renforcement de la paix et aider à créer un environnement sécurisé favorisant le développement durable » en Afrique de l'Ouest (Chaïbou et Yattara 2005, 7). A ce canevas général, d'autres missions lui étaient assignées : promotion d'une culture de la paix, la formation des forces armées et de sécurité, la révision et l'harmonisation des législations et procédures administratives nationales. A cette institution CEDEAO s'ajoutent les Commissions Nationales ayant pour objectifs majeurs de lutter contre la prolifération des ALPC au plan interne de chaque Etat. Composées de personnels militaires et civils, elles devaient de réaliser des programmes d'information, de sensibilisation des populations, de collecter et de détruire les ALPC. Elles sont les bras armés et civils du PCASED.

Au terme de quinquennat d'existence, malgré leurs réalisations, il est apparu des carences non négligeables tant concernant le PCASED que s'agissant des Commissions Nationales. Ces institutions n'ont pas été opérationnelles. Ces initiatives n'ont pas permis de comprendre le sens et la portée tant du Moratoire que du Code de Conduite. Une certaine hostilité a même été ressentie envers ces institutions comme le traduisent les propos d'une autorité ouest-africaine, rapportés par Mohamed Coulibaly: «  Si vous pensez que nous vous communiquerons nos données sur les quantités d'armes détenues par nos forces de défense et de sécurité, vous vous tromper. Aucune transparence n'exige de vous révéler des secrets-défense ». (Coulibaly 2004, 7). Si ces propos semblent amoindrir la mise en oeuvre du Moratoire, ils ne doivent pas être récuser car pour un Etat respectueux de sa sécurité et de sa défense comme cela a cours dans toutes les parties du monde, il n'y a aucune valable à ce qu'il livre les informations relatives à son capital d'armement et des forces armées et de sécurité. Quelque que soit la structure qui la demande, le stockage des informations sur le degré de l'armement d'un Etat, encore moins d'une Communauté d'Etats comme la CEDEAO reste pour le moment peu acceptable. Il ressort dans tous les cas que les institutions d'accompagnement du Moratoire ont été peu efficaces. Selon le rapport du Secrétaire Général des Nations Unies du 12 Mars 2004 : « « le Moratoire s'est heurté à des obstacles majeurs : le manque de volonté politique dans certains pays, les lacunes des institutions nationales chargées de la sécurité ; les violations du Moratoire par certains États membres de la CEDEAO et d'autres pays et entités qui ont continué à fournir des armes légères à l'Afrique de l'Ouest au mépris de son Code de conduite ; les guerres civiles menées actuellement qui créent une demande supplémentaire ; le manque d'information au sein du public de la sous-région au sujet du Moratoire et le manque des ressources financières ». Ce lot d'insuffisances ont sans doute impulsé la mise sur pied de l'ECOSAP et aussi du GAL. Mais quelles sont leurs particularités par rapport aux anciennes structures ? Comme l'écrivent Albert Chaïbou et Sadou Yattara, l'ECOSAP sert à  renforcer les capacités de mise en oeuvre du Moratoire à l'échelon national, en appuyant les commissions nationales et, à l'échelon régional en apportant un appui en matière d'effectifs au GAL. C'est un programme de la CEDEAO administré en tant que programme régional par le PNUD/Bureau Régional Afrique (BRA) et exécuté par les commissions nationales, les organismes liés et la société civile (Chaïbou et Yattara 2005, 14). Ce programme s'appuie sur les réalisations de PCASED et tente de combler ses carences. ECOSAP est un centre de gouvernance des programmes des structures publiques et civiles aussi bien au niveau régional qu'au niveau interne des Etats. Il vient en aide en ressources financières, techniques et humaines aux initiatives des acteurs de la société civile et du secteur des forces armées de défense et de sécurité nationales. Ce programme est intiment attaché au GAL ; lequel sera au bout l'instance sous-régionale de planification des politiques et d'interaction politique avec les pays membres. Elle va servir à terme avec les Commissions Nationales de véritable fer de lance dans toutes les politiques CEDEAO en matière de contrôle des ALPC. ECOSAP est doté de ressources humaines de hautes compétences. Le personnel d'ECOSAP est constitué de : un directeur de programme, quatre spécialistes techniques (répartis en 4 groupes géographiques), deux adjoints de programme, un fonctionnaire des finances, administration et du personnel d'appui. Les experts techniques des armes légères et les conseillers techniques d'ECOSAP se chargent des programmes par groupe de pays membres de la CEDEAO. La répartition en groupes correspond à celle du bureau régional pour l'Afrique du PNUD, afin de tirer parti des synergies dans l'appui au programme. Les groupes constitués sont les suivants : Groupe de la RCI : Côte d'Ivoire, Burkina Faso, Mali et Ghana ; Groupe de l'Union du fleuve Mano : Guinée, Liberia, Sierra Leone, Côte d'Ivoire ; Groupe Sénégambie : Sénégal, Gambie, Guinée- Bissau, Cap-Vert ; Groupe du Nigeria : Nigeria, Bénin, Niger, Togo. Ce découpage correspond presqu'à la répartition des zones d'observation et de suivi du système d'observation de la paix et de la sécurité sous-régionales (pré-alerte) qui comprend aux termes de l'article 23 du Protocole relatif au Mécanisme de Prévention, de Gestion, de Règlement des conflits, de Maintien de la Paix et de la Sécurité. Ces zones sont : 1. Cap-Vert, Gambie, Guinée-Bissau, Mauritanie et Sénégal ; 2. Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Mali et Niger ; 3. Ghana, Guinée, Liberia et Sierra Leone et 4. Bénin et Nigeria.

En outre deux comités vont accompagneront ces structures : Le Comité directeur. Il sera créé un comité directeur regroupant la CEDEAO, le PNUD, le bureau du représentant spécial du secrétaire général pour l'Afrique de l'Ouest et les autres participants au programme. Présidé par le secrétaire exécutif de la CEDEAO, ce comité directeur se réunira tous les six mois pour fixer les orientations générales du programme en matière de politiques et de questions techniques et administratives. - Comité consultatif Il sera créé un comité consultatif chargé d'appuyer les activités de plaidoyer, l'instauration de partenariats stratégiques, la mobilisation des ressources et la création d'un réseau international pour le programme. Ce comité serait également chargé de tracer des perspectives concernant le règlement du problème des armes légères dans la sous-région. Il se réunira tous les ans et fera un rapport à l'attention de la CEDEAO ainsi qu'au programme. (Chaïbou et Yattara 2005, 16). Ces comités ne sont pas encore installés.

Pour doter les moyens d'actions réelles, la Convention a consacré une gamme de dispositions relatives aux « Arrangements Institutionnels et de Mise en OEuvre » au chapitre IV. Ainsi, L'article 28 dispose que : « 1. Afin d'assurer le suivi et l'évaluation de la mise en oeuvre de la présente Convention, le Secrétaire Exécutif nomme un Groupe d'experts indépendants qui l'appuie. Le Groupe d'experts indépendants soumet un rapport au Secrétaire Exécutif. 2. Les Etats Membres mettent à la disposition du Groupe d'experts indépendants à la demande du Secrétaire Exécutif, toutes informations sur les demandes d'exemption qu'ils détiennent. 3. Le Groupe d'experts indépendants peut rechercher toute autre information qu'il juge utile à son travail, en relation avec les Etats Membres et en s'appuyant sur la coopération avec les Etats Membres aux arrangements Wassenaar, avec l'Union Européenne et avec les fournisseurs d'armes ; 4. Chaque Etat Membre soumet un rapport annuel au Secrétaire exécutif de la CEDEAO sur ses activités relatives aux armes légères et de petit calibre de même que sur d'autres matières en relation avec la présente Convention, conformément au modèle de rapport élaboré par le Secrétaire exécutif.5. Une conférence de toutes les Parties à la présente Convention sera convoquée par le Dépositaire dans les meilleurs délais après l'entrée en vigueur de ladite Convention. La Conférence des Chefs d'Etat et de Gouvernement des Etats Membres est chargée d'examiner la mise en oeuvre de la présente Convention et aura des mandats additionnels selon les décisions entreprises par les Etats Membres. D'autres conférences des Etats Membres seront tenues en tant que de besoin ». C'est l'ensemble de ces institutions qui servent et qui serviront de cadre de réalisation des objectifs CEDEAO en matière de contrôle des ALPC. Mais quel est le degré de leur effectivité et de leur efficacité ? Quels sont les résultats obtenus au regard des objectifs fixés dans les textes et des moyens d'actions accordés aux institutions ? Ces interrogations trouveront leur réponse dans la suite du présent travail qui va faire une évaluation du système CEDEAO.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore