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Evaluation de la qualité des eaux des puits couverts munis de pompe dans la commune de Porto-Novo

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par Waris Kéwouyèmi CHOUTI
Université d'Abomey-Calavi (Institut de Mathématiques et de Sciences Physiques) - DESS 2007
  

Disponible en mode multipage

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REPUBLIQUE DU BENIN (RB)

MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA FORMATION

PROFESSIONNELLE (MESFP)

UNIVERSITE D'ABOMEY-CALAVI (UAC)

THE ABDU SALAM INTERNATIONAL CENTRE FOR THEORICAL PHYSICS (ICTP)

INSTITUT DE MATHEMATIQUES ET DE SCIENCES PHYSIQUES (IMSP)

PORTO-NOVO

FACULTES UNIVERSITAIRES NOTRE DAME DE LA PAIX DE NAMUR (FUNDP)

BELGIQUE

MEMOIRE POUR L'OBTENTION DU DIPLOME D'ETUDES SUPERIEURES SPECIALISEES (DESS)

OPTION: Décentralisation et Gestion des Eaux (DGE)

Thème

Evaluation de la qualité des eaux des puits couverts munis de pompe dans la commune de Porto-Novo

Présenté par :

CHOUTI Waris Kéwouyèmi

Maître de mémoire  Superviseur académique 

ZOGO Dieudonné DIMON Biaou Fidèle

Ingénieur en TLM Maître Assistant à l'UAC

2. Chef du laboratoire national de la SONEB Docteur en Chimie Appliquée

(4è promotion)

ANNEE ACADEMIQUE : 2006-2007

DEDICACE
A

Mon père Djèlili CHOUTI, pour avoir soutenu avec force et détermination mes études. Tu es, après mon Seigneur Allah, celui à qui je dois ma réussite. Ton affection et tes conseils me manquent depuis que tu nous a quittés. Qu'Allah te fasse entrer dans Son Paradis.

A

Ma mère Koudirath LAWANI, pour avoir supporté les peines que je t'ai apportées quand j'étais encore bébé et pour tous les soutiens que tu n'as pas cessé de m'apporter. Qu'Allah te permette de récolter le fruit de tes efforts.

Et ton Seigneur a décrété : « N'adorez que Lui ; et marquez de la bonté envers les père et mère : si l'un d'eux ou tous deux doivent atteindre la vieillesse auprès de toi, alors ne leur dis point : « Fi » et ne les brusques pas mais adresse-leur des paroles respectueuses et par miséricorde, abaisse pour eux l'aile de l'humilité, et dis : O mon Seigneur, fais leur, à tous deux, miséricorde comme ils m'ont élevé tout petit ».

Coran XVII , 23-24.

3. REMERCIEMENTS

Ce travail a été possible grâce aux efforts de certaines personnes que je tiens à remercier pour leurs contributions.

Au terme du présent travail, je voudrais remercier mon Seigneur Allah qui m'a permis de vivre jusqu'ici et qui m'a accordé cette possibilité de retenir les connaissances que j'ai acquises ; sans Lui, je ne pourrai rien faire.

Je voudrais manifester ma reconnaissance au Gouvernement Béninois, la Région Wallonne, le Commissariat Général aux Relations Internationales (CGRI) de la Communauté Française de Belgique, pour tout le soutien accordé à cette formation au travers du projet 12.

J'adresse mes sincères remerciements au Professeur Jean-Pierre EZIN, Directeur de l'Institut de Mathématiques et de Sciences Physiques (IMSP) et au Professeur Georges THILL de la chaire UNESCO-PRELUDE du Développement Durable, initiateurs du projet 12, pour l'avoir bien conduit.

Je tiens vraiment à remercier tout le personnel du Département Sciences, Philosophie et Sociétés des Facultés Universitaires Notre Dame de la Paix (FUNDP) de Namur notamment le Professeur Bertrand HESPEL, Monsieur Jean-Paul LEONIS pour l'accueil et la disponibilité dont ils ont fait preuve lors de notre stage en Belgique.

Ma profonde gratitude va également à l'endroit du Docteur Marcos ABOUBACAR, Coordonnateur des études pour toutes les peines qu'il s'est données pour que cette formation arrive à terme et pour qu'il soit une réussite.

C'est également l'occasion de remercier tous mes enseignants depuis mes cours primaires jusqu'à l'université, ils m'ont aidé, m'ont nourri de leur connaissance et ont éloigné de moi les ténèbres de l'ignorance : que Dieu m'aide à ne pas être ingrat à leur niveau.

Toutes mes reconnaissances à tous les enseignants de cette formation en particulier à Monsieur Cakpo-Chichi BERNARD pour les efforts fournis pour nous apporter - mes camarades et moi - les connaissances dont nous avons besoin et d'être disponible chaque fois nous avons besoin de lui.

A mes maîtres ZOGO Dieudonné et DIMON Biaou Fidèle pour la disponibilité dont ils ont fait preuve pour suivre ce travail malgré leurs préoccupations professionnelles.

Toute ma gratitude et mes remerciements aux honorables membres du jury qui ont bien voulu apprécier ce travail.

A tous mes aînés et camarades de la quatrième promotion pour leur conseil et leur amour.

A tous mes frère et soeurs pour m'avoir soutenu moralement, matériellement et financièrement ; je dis merci.

Mes remerciements à tous ceux qui de près ou de loin ont contribué à la réussite de ce travail.

RESUME

Les eaux des puits couverts munis de pompe sont de plus en plus utilisées à Porto-Novo pour faciliter l'accès à l'eau. Elles servent aux différents usages domestiques et de ce travail de recherche, il ressort que dans deux (2) ménages sur sept (7), elle est aussi destinée à la boisson et à la cuisson.

La construction des latrines autour de ces puits ne suit aucune norme et quatre puits observés se trouvent à moins de 15 mètres de la latrine la plus proche.

La couverture de ces puits n'empêche pas la contamination de cette eau par les matières fécales.

Les analyses physico-chimiques ont révélé que tous les échantillons prélevés sont acides et présentent une concentration très élevée en nitrate qui indique une pollution fécale ; quatre (4) sur sept (7) ne respectent les normes de potabilité concernant le nitrate. Les eaux de ces puits sont très douces. L'analyse bactériologique qui apporté sur un seul échantillon de 100 ml révèle la présence de 141 colonies d'Esherichia coli à 37°C et d'une colonie à 44°C ; les streptocoques fécaux sont indénombrables.

Cette forte contamination de l'eau laisse envisager des mesures d'hygiène à prendre par la population lors de la construction des puits et des latrines, du transport, du stockage et du prélèvement de l'eau destinée à la consommation humaine.

PLAN

4. Dédicaces

Remerciements

Liste des sigles

Introduction générale

1. Problématique

2. Justification du thème

3. Hypothèses de recherche

4. Objectifs de recherche

CHAPITRE 1 : Revue bibliographique

1. L'eau et la santé

2. L'eau, l'hygiène et l'assainissement

3. La pollution

4. Développement durable

5. Décentralisation

6. Compétences de l'Etat et des communes dans le cadre de la décentralisation dans le domaine de l'eau, de l'environnement, de l'hygiène et de la salubrité

7. Méthodes de désinfection utilisées dans le traitement de l'eau.

8. Normes de potabilité

Ø Les paramètres chimiques

Ø Les paramètres microbiologiques

CHAPITRE 2 : Cadre d'étude

1. Situation-Limites-Etendue

2. Climat

3. Hydrographie

4. Géologie

5. Hydrogéologie

6. Caractéristiques historiques

7. Organisation administrative

8. Caractéristiques démographiques

9. Religions et ethniques

10. Activités socio-économiques

CHAPITRE 3 : Matériel et méthodologie

1. Matériel

a. Les matériels du terrain

b. Les matériels de laboratoire

c. Les prélèvements

d. Les enquêtes

2. Méthodologies

a. Les analyses

b. Les enquêtes

CHAPITRE 4 : Résultats et discussion

1. Présentation des résultats de terrain et discussions

2. Résultats et interprétation des analyses physico-chimiques

3. Résultats et interprétation des analyses bactériologiques

CONCLUSION ET RECOMMADATIONS

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

TABLE DES MATIERES

DEDICACE ..............................................................................................2

REMERCIEMENTS.....................................................................................3

RESUME..................................................................................................5

PLAN......................................................................................................6

TABLE DES MATIERES...............................................................................8

ACRONYMES ET ABREVIATIONS..............................................................11

LISTES DES TABLEAUX, FIGURES ET PHOTOS...........................................12

Introduction ..............................................................................................14

Chapitre 1 : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE

1. L'eau et la santé ...................................................................................19

2. L'eau, l'hygiène et l'assainissement.............................................................19

3. La pollution.........................................................................................20

4. Développement durable...........................................................................21

5. Décentralisation....................................................................................21

6. Compétences de l'état et des communes dans le cadre de la décentralisation dans le domaine de l'eau, de l'environnement, de l'hygiène et de la salubrité................................22

a) Compétences de l'état............................................................................22

b) Compétences des communes....................................................................23

7. Méthodes de désinfection utilisées dans le traitement de l'eau.............................25

a) La chloration de l'eau............................................................................25

b) L'ozonation........................................................................................25

c) La stérilisation par les rayons UV..............................................................26

d) La microfiltration.................................................................................26

8. Normes de potabilité..............................................................................27

a) Les paramètres physico-chimiques.............................................................27

b) Les paramètres microbiologiques...............................................................29

Chapitre 2 : CADRE D'ETUDE

1. Situation-Limites-Etendue.......................................................................31

2. Climat.............................................................................................34

3. Hydrographie....................................................................................35

4. Géologie..........................................................................................36

5. Hydrogéologie....................................................................................37

6. Caractéristiques historiques.....................................................................39

7. Caractéristiques démographiques..............................................................40

8. Religions et ethniques...........................................................................42

9. Activités socio-économiques...................................................................43

10. La gestion des déchets et l'approvisionnement en eau dans la ville......................44

a) La gestion des déchets...........................................................................44

b) L'approvisionnement en eau...................................................................45

11. L'analyse du contexte sanitaire................................................................49

Chapitre 3 : MATERIEL D'ETUDE ET METHODOLOGIE

1. Matériel...........................................................................................53

a) Les matériels du terrain ........................................................................53

b) Les matériels du laboratoire....................................................................53

c) Les prélèvements................................................................................53

d) Les enquêtes.....................................................................................53

2. Méthodologie....................................................................................54

a) Protocole expérimental.........................................................................54

b) Les enquêtes.....................................................................................56

Chapitre 4 : RESULTATS ET DISCUSSIONS

1. Présentation des enquêtes de terrain et discussion..........................................58

a) Enquêtes sur les âges des puits.................................................................58

b) Enquêtes sur la distance entre les puits et la latrine la plus proche........................58

2. Résultats et interprétation des analyses physico-chimiques................................59

3. Résultats et interprétation des analyses bactériologiques...................................61

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS .................................................65

1. Conclusion....................................................................................66

2. Recommandations ...........................................................................66

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES.........................................................71

ANNEXES............................................................................................72

ACRONYMES ET ABREVIATIONS

5. Sigle Définition

6. C.R.E.P.A : Centre Régional d'Eau Potable et d'Assainissement à

faible coût

C.N.R.S. : Centre National de Recherches Scientifiques

I.G.N. : Institut Géographique National

I.M.S.P. : Institut de Mathématiques et de Sciences Physique

O.M.S. : Organisation Mondiale de la Santé

O.M.D : Objectifs du Millénaire pour le Développement

O.N.G. : Organisation Non Gouvernementale

O.N.U : Organisation des Nations Unis

P.D.C. : Plan de Développement Communal

R.G.P.H. : Recensement Général de la Population et de l'Habitat

S.N.I.G.S / ZS -PAS : Système National d'Information et de Gestion Sanitaire

de la Zone Sanitaire Porto-Novo_Aguégués_Sèmè-Podji

S.O.N.E.B. : Société Nationale des Eaux du Bénin

U.N.I.C.E.F. : United Nations International Children's Emergency Fund

Liste des tableaux

Tableau n°1 : Présentation des arrondissements et des quartiers de la ville de Porto-Novo

Tableau n°2 : Répartition par genre et par arrondissement de la population de Porto-Novo

Tableau n°3 : Motif de consultation des maladies hydriques de l'année 2004

Tableau n°4 : Motif de consultation des maladies hydriques de l'année 2005

Tableau n°5: Motif de consultation des maladies hydriques de l'année 2006

Tableau n°6 : Les âges des puits

Tableau n°7 : Distance entre les puits et les latrines

Tableau n°8 : Résultats des analyses de quelques paramètres

physico-chimiques

Tableau n°9 : Résultats des analyses bactériologiques

Tableau n°10 : Résultats des analyses bactériologiques (suite)

Liste des figures

Figure n°1 : Situation de la ville de Porto-Novo

Figure n°2 : La ville de Porto-Novo

Figure n°3 : Rythme pluviométrique à Porto-Novo

Figure n°4 : Carte géologique de la région Sud -Est du Bénin

Figure n°5 : Coupe hydrogéologique synthétique du champ de captage de

Ouando

Figure n°6 : Croissance spatiale de la ville de Porto-Novo

Listes des photos

Photo n°1 : Puits traditionnel ouvert au quartier Ayimlonfidé

Photo n°2 : Puits traditionnel au quartier Houssounko

Photo n°3 : Exemple de puits protégé au quartier Ayimlonfidé

Photo n°4 : Exemple de puits protégé à Houinmey

Photo n °5 : Exemple de pompe à Ouando

Photo n°6 : Exemple de pompe à Adankpamey

Introduction

L'eau est un bien vital, indispensable à la vie. Elle ne doit pas être un bien marchand mais un patrimoine commun qu'il faut absolument défendre et protéger pour l'intérêt de tous. Elle peut être source de maladies. A cause de son lien étroit avec la santé, elle est devenue l'aliment le plus contrôlé dans le monde. Selon l'OMS, un individu a besoin d'au moins 30 l/jour. Ce besoin est loin d'être satisfait dans tous les pays du monde.

Si disposer d'une eau potable ne pose pratiquement aucun problème dans les pays occidentaux, il constitue un problème majeur qui handicape le développement socioculturel des pays africains. Chaque année, deux à trois milliards de jours de travail sont « perdus », la plupart par les femmes, pour aller chercher de l'eau. On estime cette perte de productivité à environ 5 milliards d'euros -3275 milliards de francs CFA- (La filière de l'eau, page 5, Protos).

La mise à disposition de l'eau potable au robinet nécessite le captage, le contrôle et la distribution de l'eau potable. Toutes ces opérations exigent des moyens techniques et financiers qui ne sont pas à la portée des pays en voie de développement en général et du Bénin en particulier. La seule société nationale de production et de distribution d'eau potable au Bénin - Société Nationale des Eaux du Bénin SONEB - ne couvre pas l'ensemble du pays.

Face à cette situation, les populations n'hésitent pas à faire recours aux eaux de faible qualité telles que les eaux de pluie, de puits, de cours d'eau pour satisfaire leurs besoins quotidiens.

Les eaux de puits couverts dont il question dans ce travail sont de plus en plus utilisées et ne font l'objet d'aucun contrôle de qualité dans tout le pays. L'étude a pour cadre Porto-Novo, capitale du Bénin. Ce travail se fera autour de quatre chapitres :

-dans le premier chapitre, il sera question de la revue bibliographique.

-le deuxième chapitre permettra de présenter le cadre de l'étude.

-le troisième exposera les matériels et les méthodologies du travail effectué.

-dans le dernier, il sera question des résultats, des discussions et des suggestions.

1. Problématique

Disposer d'eau de bonne qualité améliore considérablement la santé humaine. Elle apporte à l'organisme des éléments dont il a besoin pour bien fonctionner.

Au Bénin, l'objectif fixé lors de la décennie de l'eau 1990-2000 était de fournir de l'eau potable à 80% de la population : 60 litres par jour à chaque habitant du milieu urbain et 10 à 20 litres par jour à chaque habitant en milieu rural (AMEGEE ,1992).

Mais à la fin de cette décennie, l'objectif n'était pas atteint. Les maladies hydriques font de nombreuses victimes au sein de la population qui continue de consommer les eaux de faible qualité.

A Porto-Novo, capitale du Bénin, tous les ménages ne sont pas abonnés à la Société Nationale des Eaux du Bénin (SONEB). Ce qui amène certains habitants à consommer les eaux de puits. Certains de ces puits sont couverts et munis de pompe pour faciliter l'accès à l'eau. Parce que les eaux issues de ces puits paraissent claires et sans odeur, les propriétaires assimilent leur qualité à celle de la SONEB. Mais on observe un manque d'hygiène et d'assainissement autour de ces puits. Les déchets sont mal gérés. Les tas d'ordures se trouvent parfois à proximité des puits. Les eaux usées sont jetées un peu partout. Les latrines à fosse non étanche sont construites sans respecter une distance minimale de 15m requise (CREPA). De même les eaux sont stockées dans des matériels mal entretenus. Ces différentes conditions d'hygiène et d'assainissement sont des sources probables de contamination fécale. L'eau peut être non seulement souillée à la source mais également lors du stockage et de l'usage.

Le véritable problème que pose ce travail de recherche est d'évaluer la qualité de ces eaux en identifiant les probables sources de pollution.

2. Justification du thème

En Afrique subsaharienne, 42% de la population n'a toujours pas accès à des sources de bonne qualité (CNRS, France).

L'ONU a bien compris le danger potentiel que représente cette boisson d'eau non potable, ce qui l'a amène à fixer comme objectif à atteindre d'ici 2015 : Réduire de moitié le pourcentage de la population qui n'a pas accès de façon durable à un approvisionnement en eau de boisson salubre (OMD, OBJECTIF 7, CIBLES 10).

Le pari est loin d'être gagné puisque pour atteindre cet objectif important, 260000 personnes par jour doivent encore obtenir l'accès à des sources d'eau de bonne qualité (OMS, 2002). Pour atteindre cet objectif au Bénin, le taux effectif d'accès à l'eau potable doit être porté à 67,5% dans les zones rurales et semi urbaines et à 75% dans les zones urbaines en 2015 alors ces taux ne sont que respectivement de 41% et 50% en 2005. (PNE, Bénin).

Cette consommation est parfois due à l'ignorance des populations qui pensent qu'une eau claire, inodore et qui n'a pas une mauvaise odeur est bonne à boire et ne présente aucun danger. C'est l'exemple des eaux de puits dans certaines communes du Bénin où ces eaux sont limpides (Porto-Novo, Abomey-Calavi ...). C'est l'exemple aussi des eaux de pluie qui sont bues sans aucune inquiétude. De plus, les puits couverts munis de pompe présentent l'aspect d'une eau de distribution (munis d'un robinet qu'il suffit d'ouvrir pour avoir de l'eau). C'est donc une raison de plus pour que les utilisateurs de ces puits croient à la potabilité de ces eaux et pour qu'ils pensent à les boire. Alors que, ce n'est qu'après une analyse fiable et menée par un spécialiste de la qualité de l'eau qu'on peut déclarer une eau potable. Et ceci lorsqu'elle répond aux normes de potabilité. De plus cette qualité qui peut être bonne au départ, peut varier au cours du temps. D'où une analyse périodique de ces eaux comme l'indiquent les textes relatifs à l'eau au Bénin.

Cette étude qui vise à analyser les paramètres des eaux de ces puits couverts de la commune de Porto-Novo peut servir de documents de base aux initiatives qui viseront à améliorer l'accès à l'eau potable dans la commune.

3. Objectifs de recherche

De façon générale, il s'agira d'étudier la qualité de l'eau des puits couverts munis de pompe.

De façon spécifique, il s'agira de :

- analyser les paramètres physico-chimiques et microbiologiques de ces eaux et de vérifier s'ils répondent aux normes de potabilité,

- rechercher les sources probables de pollution de ces eaux,

- évaluer les impacts de la consommation de ces eaux sur la santé.

4. Hypothèses de recherche

- la qualité des eaux de ces puits munis de pompe ne répond pas aux normes de potabilité d'eau de consommation ;

- le manque d'hygiène et d'assainissement autour de ces puits constitue les principales sources de pollution de ces eaux ;

- la consommation de ces eaux est la cause de nombreuses maladies au sein de la population qui utilise cette eau pour la boisson.

CHAPITRE 1 : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE

1. L'eau et la santé

Le lien étroit qui existe entre l'eau et la santé n'est plus à démontrer. Lorsqu'on fournit une eau potable à une population, on améliore considérablement sa santé.

Le corps humain est composé d'eau à plus de 60%. Certaines réactions qui se passent à l'intérieur de l'organisme ne peuvent se dérouler qu'en présence d'eau. Grâce à ses propriétés physico-chimiques, l'eau apporte à l'organisme les éléments minéraux et certains oligo-éléments dont il a besoin pour bien fonctionner. L'eau permet d'éliminer les toxines contenues dans les muscles et ce faisant, de supprimer les crampes. L'eau que l'on boit, chaque jour, doit aussi compenser les pertes dues à la déshydratation et à l'eau éliminée par les urines et les excréments. Un adulte moyen de 70 kilogrammes doit ingérer 2,5 à 3 litres par jour dont 1 à 1,5 litre sous forme de boisson pour se maintenir en bonne santé. Pour le nourrisson, le besoin en eau rapporté à son poids corporel est encore plus important.

Lorsque ce besoin n'est pas satisfait ou lorsque l'eau est de mauvaise qualité, la santé de l'homme est menacée. A l'échelle de la planète, ce problème de manque d'eau potable, combiné au manque d'assainissement est à l'origine de 80% des cas de maladies (La filière de l'eau, PROTOS 2006).

2. L'eau, l'hygiène et l'assainissement.

Il n'est pas évident que lorsqu'on fournit une eau potable à une population, surtout celle des pays en voie de développement, elle la consomme potable. Le manque d'hygiène ou d'assainissement altère la qualité de l'eau avant sa consommation. Les moyens de transport et de stockage ont un impact sur sa qualité. Il est clair qu'une eau potable transportée dans un récipient non couvert ou stockée sans les précautions d'hygiène élémentaire a toutes les chances d'être de mauvaise qualité avant son utilisation. De simples mesures d'hygiène telles que se laver les mains après un passage aux toilettes suffisent pour éviter un bon nombre de maladies. En Afrique de l'Ouest, 50% de l'eau potable deviendrait impropre à la consommation humaine parce qu'elle est transportée ou conservée dans des récipients souillés ou par manque d'hygiène (La filière de l'eau, 2006).

Un milieu non assaini où l'eau stagne est un milieu prospice pour le développement des vers et insectes vecteurs de maladies.

Pour avoir un impact réel sur la santé, les projets d'eau potable doivent donc être associés aux conditions d'assainissement et d'hygiène. La sensibilisation de la population à une meilleure hygiène, gestion des déchets, évacuation des excréta s'impose.

3. La pollution

La pollution est une modification défavorable du milieu naturel qui apparaît comme le sous-produit d'une action humaine, au travers d'effets directs et indirects

Cette pollution se fait de plus en plus remarquée au cours de ces dernières années. Les eaux de surface et les nappes phréatiques sont les plus exposées. Les cours d'eau sont devenus des lieux privilégiés pour recevoir des ordures ménagères et des matières fécales. Dans les ménages, les déchets et les excréta sont mal gérés. La collecte des ordures n'est pas bien organisée même dans les grandes villes. L'accès à l'assainissement est de 32% (PNE).

Même les eaux souterraines qui semblent être protégées aujourd'hui pourraient être atteintes dans l'avenir si aucune mesure adéquate n'est prise.

Ces pollutions ont pour conséquence la disparition de certaines espèces de poissons dans les cours d'eau, la présence de nitrate dans les puits à une concentration trop élevée, l'augmentation des maladies liées à l'eau.

4. Développement durable

Le « développement durable » (ou développement soutenable) est, selon la définition proposée en 1986 par la Commission mondiale sur l'environnement et le développement dans le Rapport Brundtland [1] :

« un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs ».

En effet, pendant longtemps, l'homme a pensé qu'il peut continuer à prélever les ressources de la terre sans rien craindre. Dans le domaine de l'eau, les ressources doivent être bien gérées en évitant la surexploitation et la pollution des nappes.

5. Décentralisation

La décentralisation est un transfert de compétences de l'État à des institutions distinctes de lui, ici, les collectivités locales. Elles bénéficient alors d'une certaine autonomie de décision et de leur propre budget sous la surveillance d'un représentant de l'État (l'autorité de tutelle).

C'est en 1999 que les lois relatives à la décentralisation ont été votées par l'Assemblée Nationale du Bénin. Avec les élections de Décembre 2002 qui ont permis aux populations de choisir les élus locaux, le processus de décentralisation est arrivé à son terme. Une partie des compétences de l'état d'alors a été transférée aux communes. Depuis ce moment, les communes ont acquis - du moins en théorie - toutes les compétences pour exercer pleinement la maîtrise d'ouvrage dans les domaines de la distribution d'eau potable et de la pratique d'assainissement sur leurs territoires. Mais « ce processus va de pair avec de nombreux obstacles dus au fait que certaines parties doivent accepter une réduction de pouvoir, tandis que d'autres voient accroître leurs responsabilités sans avoir reçu la formation appropriée ou sans disposer des moyens nécessaires» (Rapport annuel 2005, PROTOS).

En effet, les communes n'ont pas encore développé des moyens et des instruments pour répondre à leurs devoirs envers les populations. Cette première génération de maires n'a pas mis en place, dans le cas général, un personnel technique compétent capable de faire face au problème de gestion de l'eau et d`assainissement.

6. Compétences de l'Etat et des communes dans le cadre de la décentralisation dans le domaine de l'eau, de l'environnement, de l'hygiène et de la salubrité

a. Compétences de l'Etat

- La loi 87-015 du 21 septembre 1987 portant Code de l'Hygiène Publique réglemente l'hygiène des lieux publics, de l'habitat et des établissements de restauration, des marchés, l'usage de l'eau, l'assainissement du milieu en général et le contrôle phytosanitaire. Son décret d'application n'a été adopté qu'en 1999 (M.S.P., 1987).

- La loi 87-016 du 21 septembre 1987 portant code de l'eau réglemente surtout l'utilisation de l'eau. Pour faciliter sa mise en oeuvre, elle suggère la création d'un Comité National de l'Eau et de l'Assainissement et définit clairement ses responsabilités. Il faut noter que ce « code de l'eau est resté inappliqué jusqu'à ce jour. Aucun texte d'application n'a été pris. On peut constater des contradictions, des ambiguïtés et des chevauchements de responsabilités induits par d'autres textes législatifs censés être complémentaires » disait André TOUPE, ancien Directeur de l'Hydraulique. 

- Le décret N° 2001-94 du 20 février fixant les normes de qualité de l'eau potable.

L'article 11 fixe les normes de qualité microbiologique d'une eau destinée à la consommation humaine.

- Le décret N° 2001-109 du 04 avril 2001 fixant les normes de qualité des eaux résiduaires. L'article 18 préconise que les eaux usées domestiques ne peuvent être déversées dans le milieu naturel qu'après un traitement approprié. L'article 19 recommande le raccordement, de toute habitation en zone urbaine, à un système d'assainissement. L'article 23 fixe globalement les critères de qualité que doivent satisfaire les eaux rejetées.

- Le décret N° 97-624 du 31 décembre 1997 portant structure, composition et fonctionnement de la police sanitaire.

Ces lois et décrets sont mis en application par les institutions nationales telles que  le Ministère de l'Environnement et de la Protection de la Nature (MEPN), le Ministère de la Santé (MS), le Ministère de la Sécurité Publique et des Collectivités Locales (MSPCL), le Ministère des Mines, de l'Energie et de l'Eau (MMEE). Ce dernier joue un rôle central dans le secteur de l'eau à travers la Direction de l'Hydraulique et sa tutelle exercée sur la SONEB. Il a en charge la politique nationale de l'eau.

b. Compétences des communes

La loi n°97-029 du 15 janvier 1999 sur la décentralisation portant organisation des communes en République du Bénin dans sa section 3, mentionne ce qui suit au niveau des articles 93, 94, 95, 96 :

- Article 93

La commune a la charge de la fourniture et de la distribution de l'eau potable; de la collecte et du traitement des déchets solides autres que les sachets industriels. Elle doit collecter et traiter les déchets liquides; assurer l'évacuation des eaux usées et des eaux pluviales; créer des ouvrages d'aménagement des bas-fonds et de protection contre les inondations puis délimiter des zones interdites à l'urbanisation dans les périmètres réputés dangereux pour des raisons naturelles ou industrielles et enfin créer et entretenir la gestion des cimetières et des services funéraires.

- Article 94

La commune a la charge de la création, de l'entretien des plantations des espaces verts et de tout aménagement publique visant à l'amélioration du cadre de vie. Elle veille à la protection des ressources naturelles, notamment des forêts, des sols de la faune, des ressources hydrauliques, des nappes phréatiques et contribue à leur meilleure utilisation. Elle est consultée sur tout aménagement relatif aux sites miniers se trouvant sur son territoire.

- Article 95

La commune veille à la préservation des conditions d'hygiène et de salubrité publique notamment en matière :

-de prospection et de distribution de l'eau potable;

-de périmètre de sécurité sanitaire autour des sites de captage, forage et puits;

-d'assainissement privé des eaux usées;

-de lutte contre les vecteurs de maladies transmissibles;

-d'hygiène des aliments et des lieux et établissements accueillant du public;

-de déchets industriels.

La commune élabore la réglementation concernant l'assainissement individuel (latrines, fosses septiques, puisards) et initie toutes mesures de nature à en favoriser la promotion.

- Article 96

La commune donne son avis chaque fois qu'il est envisagé la création sur son territoire de tout projet susceptible de porter atteinte à l'environnement.

Elle prend en considération la protection des terres agricoles, des pâturages, des espaces verts, de la nappe phréatique, des plans et cours d'eau de surface dans l'implantation des différentes réalisations à caractère public ou privé.

7. Méthodes de désinfection utilisées dans le traitement de l'eau.

La désinfection consiste à utiliser un procédé physique ou chimique permettant de détruire tous les micro-organismes pathogènes dans le milieu et d'anéantir ceux qui sont autochtones c'est-à-dire les germes banals (ZOGO, 2005).

Il existe actuellement quatre méthodes courantes pour la désinfection de l'eau : la chloration de l'eau, l'ozonation, la stérilisation par les rayons U.V, la microfiltration.

a. La chloration de l'eau

La désinfection par le chlore est la plus utilisée car moins coûteuse et plus facile à mettre en application. En effet, le chlore et ses composés (exemple l'hypochlorite de calcium) sont bons marchés et faciles à obtenir. Il faut noter que son pouvoir rémanent fait de lui un produit très conseillé pour la désinfection de l'eau. Ses désavantages sont : il donne un goût caractéristique à l'eau, certains de ses dérivés sont dangereux, son installation nécessite le transport et le stockage de produit toxique et son efficacité dépend du pH de l'eau.

b. L'ozonation

Le traitement de l'eau avec l'ozone est un procédé automatique qui permet de détruire les matières organiques, les bactéries, les germes et les virus. L'ozone désinfecte, améliore la couleur, le goût et l'odeur de l'eau. Il se décompose facilement en oxygène sans laisser de produits dérivés dans l'eau comme le chlore. Il y a moins de produits chimiques qui agressent les yeux, la peau ou les cheveux. L'ozone étant très instable, il faut donc le préparer au fur et à mesure des besoins.

Ses désavantages sont : sa production consomme de l'énergie, son utilisation est assez complexe et demande un investissement de départ très important, il ne possède pas de pouvoir rémanent.

c. La stérilisation par les rayons U.V.

La stérilisation de l'eau par rayonnement UV consiste simplement à faire passer l'eau à désinfecter dans un tube de quartz, contenant un tube à rayonnement UV (Ultra Violet). Ce rayonnement UV ayant la particularité de détruire toute matière vivante. Il n'y a pas de stockage de produits chimiques et le traitement ne laisse aucun dérivé et aucune odeur dans l'eau. Mais, il inactive les bactéries sans les éliminer, il n'a pas d'effet rémanent et nécessite un traitement préalable qui comprend des processus d'adoucissement et de déferrisation pour prévenir l'encrassement de l'ampoule.

d. La microfiltration.

Les microfiltres utilisés ont des pores suffisamment petits (0,2 micromètre) pour arrêter les bactéries présentes dans l'eau. Le système est très simple et les bactéries sont enlevées de l'eau et pas seulement inactivées. Mais c'est un système coûteux à l'utilisation car il faut renouveler régulièrement les cartouches filtrantes, il n'y a aucun effet sur les virus et n'a pas de pouvoir rémanent.

Il faut noter que la désinfection à l'iode est également utilisée mais est contre-indiquée pour les femmes enceintes, les enfants.

8. Normes de potabilité

Une eau potable peut être définie comme une eau qui, lorsqu'elle est bue de façon permanente, ne présente aucun risque pour la santé. Et ceci lorsqu'elle respecte les normes de potabilité.

Les normes de qualité de l'eau potable sont très rigoureuses. Elles s'appuient en général sur les travaux médicaux établissant les doses maximales admissibles (DMA), c'est-à-dire la quantité de telle ou telle substance qu'un individu peut absorber sans danger quotidiennement tout au long de sa vie.

La qualité bactériologique doit être assurée en toutes circonstances et faire l'objet d'une surveillance très stricte.

On distingue les normes relatives aux paramètres physico-chimiques et les normes relatives aux paramètres bactériologiques. En voici quelques exemples :

a. Les paramètres physico-chimiques

v Les paramètres organoleptiques

Les paramètres organoleptiques sont les propriétés de l'eau telles que couleur, odeur, goût et aspect qui sont perceptibles par les organes sensoriels. On considère que les paramètres organoleptiques n'ont aucune incidence sur la santé.

v Les paramètres physico-chimiques naturels

ü La température

Elle est une grandeur physique liée à la notion immédiate de chaud et froid. Elle se mesure au moyen d'un thermomètre.

C'est un paramètre physique qui influence considérablement la multiplication microbienne ainsi que le métabolisme. Selon la température optimale de développement, les micro-organismes sont classés en trois catégories (LECLERC et coll., 1989) :

- les germes mésophiles qui supportent une température moyenne comprise entre 20 et 40°C ;

- les germes psychrophiles dont la température optimale de croissance est située entre 0 et 15°C ;

- les germes thermophiles qui se multiplient préférentiellement entre 45 et 85°C.

Il faut noter que la majorité des bactéries pathogènes sont des mésophiles.

ü PH

Le pH mesure la basicité ou l'acidité d'une solution. Elle liée à la concentration des ions hydronium H3O+ pH= - log (H3O+). Une solution est basique quand le pH<7 et basique lorsque pH>7. C'est un paramètre très important dans la qualité de l'eau.

Les micro-organismes se multiplient dans une gamme étendue de pH. Cependant chaque espèce à un pH optimum de croissance. Les bactéries se multiplient en milieu neutre ou légèrement alcalin (7<pH<7,5). Pour survivre, ils doivent s'adapter aux modifications de pH de l'environnement. Escherichia coli par exemple se multiplie à partir de pH égal à 4,4 jusqu'à un pH égal à 8 (FABER et coll., 1961).

ü Dureté ou Titre Hydrotimétrique (TH)

La dureté est la concentration totale en calcium et magnésium. En présence d'une eau dure le savon se mousse difficilement.

v Les substances indésirables

ü Les nitrates (NO3-) et les nitrites (NO2-)

La présence de nitrates dans l'eau est un indice de pollution d'origine agricole (engrais), domestiques (excréta) ou industrielle.

Le nitrate ne constitue pas un danger direct pour la santé humaine. Mais il se transforme, dans l'organisme humain, en nitrite qui présente un danger, surtout pour les nourrissons. En effet, les nitrites réagissent avec l'hémoglobine normale pour former la méthémoglobine, affectant ainsi la capacité du sang à transporter suffisamment d'oxygène jusqu'aux cellules de l'organisme.

Il faut noter que les nitrates ont un rôle secondaire dans l'eutrophisation des cours d'eau-le facteur principal étant le phosphore- qui participe à la diminution de l'oxygène dissous.

b. Les paramètres microbiologiques.

L'eau ne doit contenir ni parasite, ni virus, ni bactérie pathogène. La qualité microbiologique est évaluée lors des contrôles analytiques réglementaires, par la recherche de bactéries, principalement des germes témoins de contamination fécale. La présence de ces bactéries dans l'eau a pour origine une pollution de la ressource, un dysfonctionnement du traitement de potabilisation. Les conséquences dépendent de plusieurs facteurs dont l'état général du consommateur, de la virulence des microorganismes, du mode de transmission ainsi que de la dose ingérée. Les troubles sont principalement des troubles gastro-intestinaux, diarrhées, vomissements.

Il est indispensable de toujours contrôler la qualité de l'eau après son traitement et avant sa consommation parce que ce dernier peut être défaillant ou que la qualité de l'eau peut s'altérer avant son arrivée au robinet du consommateur.

CHAPITRE 2 : CADRE D'ETUDE

1. Situation - Limites - Etendue

La République du Bénin, pays d'Afrique occidentale compte 7 513 946 habitants en 2006, et couvre une superficie de 112 622 km2 en s'étendant sur 670 km, du fleuve Niger (au nord) à la côte atlantique (au sud). La largeur varie de 125 km le long de la côte à 325 km au nord. Le pays qui a comme voisin, le Togo à l'ouest, le Nigéria à l'est et le Niger et le Burkina Faso au nord, est situé entièrement dans la zone intertropicale entre l'équateur et le tropique du cancer entre les parallèles 6°30' et 12°30' de latitude nord et les méridiens 1° et 30°40' de longitude est.

Porto-Novo, capitale administrative du Bénin, est située au sud du pays sur une lagune longeant le golfe de Guinée, à 13 kilomètres de l'océan Atlantique et à une trentaine de kilomètres de Cotonou, la principale ville du pays. Porto-Novo, alias Hôgbonou, alias Adjatchê est localisé entre 6°30 de latitude nord et 3°30 de longitude est. Elle est limitée au nord par les communes d'Akpro-Missérété, d'Avrankou, et d'Adjarra; au sud par la commune de Sèmè-Podji ; à l'est par la commune d'Adjarra et à l'ouest par la commune des Aguégués. La superficie de la ville est de 52 Km² soit 0,05% du territoire national (PDC, 2005). Les lois de la décentralisation de 1999 font de la ville de Porto-Novo une commune à statut particulier. Elle compte cinq (5) arrondissements subdivisés en quatre-vingt-six (86) quartiers.

Tableau n°1 : Présentation des arrondissements et des quartiers de la ville de Porto-Novo

ARRONDISSEMENTS

NOMBRE DE QUARTIERS

1er arrondissement

29

2ème arrondissement

13

3ème arrondissement

22

4ème arrondissement

14

5ème arrondissement

8

Figure n°1 : Situation de la ville de Porto-Novo

Figure n°2 : La ville de Porto-Novo

2. Le climat

Porto-Novo étant situé dans la zone intertropical connaît un climat subéquatorial. Deux saisons des pluies et deux saisons sèches se partagent l'année climatique. Un climat chaud et humide caractérisé par la mousson qui souffle d'avril à novembre et l'harmattan qui souffle de décembre à mars (ADAM, 1993). Des températures chaudes et humides avec des moyennes mensuelles de 32° en mars et avril et de 23,1° en août et décembre. Il y a deux saisons de pluie : une grande qui s'étend de mars à juillet et une petite de septembre à octobre. Ces deux saisons alternent avec deux saisons sèches : une petite de juillet à septembre, et une grande de novembre à mars.

Source : CARDER Ouémé.

Figure n°3 : Rythme pluviométrique à Porto-Novo

La moyenne annuelle des précipitations oscille entre 1.100 mm et 1.200 mm atteignant ainsi le niveau le plus élevé de tout le pays (PDC, 2005). Les deux maxima de ce régime sont centrés sur Juin et Septembre. .

3. Hydrographie

Porto-Novo possède une lagune utilisée par la population pour différents usages. Elle représente le seul plan d'eau de la ville. Ce bras lagunaire longe la côte jusqu'à Lagos (Nigeria). Il communique en permanence avec le lac Nokoué à l'ouest et avec la mer par l'intermédiaire des chenaux qui rejoignent le Nigeria sur plus de 100km. Il appartient avec le lac Nokoué au système lagunaire oriental du sud Bénin, caractérisé par un balancement semi-saisonnier d'eau douce et d'eau saumâtre. Ce système lagunaire est alimenté par les eaux drainées par le fleuve Ouémé.

4. Géologie

Porto-Novo se trouve sur l'extrême sud du plateau de Sakété dans le bassin sédimentaire côtier et se repose en grande partie sur le Continental Terminal. Ce plateau vaste de 1200 km2 est l'un des trois plateaux au sud du bassin sédimentaire côtier et est limité par la lagune de Porto-Novo au sud, la vallée de l'Ouémé à l'ouest, la dépression de Hollidjè au nord et la frontière de Nigeria à l'est. Il est découpé par des ravins creusés à la faveur de l'érosion qui draine les eaux de ruissellement et probablement celles des nappes sous-jacentes. D'altitude comprise entre 20 et 200m, ce plateau a son point le plus bas à Porto-Novo et incliné vers le sud et entaillé par des vallées nord-sud. Les quartiers situés non loin de la lagune se reposent sur le quartenaire. On relève autour de Porto-Novo la présence de dépressions fermées plus ou moins circulaires pouvant atteindre une centaine de mètres de diamètre. Ces dépressions jouent, de façon naturelle, un rôle important dans la réception des eaux de pluies et leur conduite jusqu'à la lagune de la ville.

Ce continental terminal correspond à des sédimentations argilo-sableuses, parfois conglomératiques, avec des niveaux grénifiés, donc indurés, induration d'origine diagnétique. Il y a un mélange assez homogène d'argiles latéritiques et de sables quartzeux fins et moyens appelé « terre de barre ». Son épaisseur maximale est de 135m.

Figure n°4 : Carte géologique de la région Sud -Est du Bénin

5. Hydrogéologie

Le bassin de sédimentaire côtier du Bénin comporte quatre aquifères. Deux principaux ont été identifiés (continental et crétacé) auxquels s'ajoutent deux autres (quartenaire et paléocène).

Ce sont du bas en haut :

- l'aquifère des nappes du Crétacé supérieur se présente sous forme captive.Les débits d'exploitation des ouvrages qui captent cet aquifère sont de l'ordre de 50 m3/h. Les eaux de cet aquifère sont peu minéralisées (Alassane Abdoukarim, 2000). Il se trouve à 1000m de profondeur,

- l'aquifère des calcaires paléocène est un aquifère à nappe captive sous les argilites et marnes, les débits d'exploitation de ouvrages qui captent cet aquifère ne dépassent pas généralement 50 m3/h, ses eaux sont moyennement minéralisées, il se retrouve à 500m de profondeur,

- l'aquifère des sables du Continental Terminal est généralement à nappe libre. C'est au niveau cet aquifère que se fait le captage de Ouando, situé à l'extrême Sud-Ouest du plateau de Sakété, et qui dessert la ville de Porto-Novo. Ses eaux sont peu minéralisées mais avec une teneur élévée en fer, en dioxyde de carbone et, parfois, en oxygène (Abdoulkarim, 2000). Il se trouve entre 40 et 60m de profondeur avec un débit variant entre 5 à 10 m3/h,

- l'aquifère des sables littoraux ou alluviaux du quartenaire est une nappe libre comprenant des nappes d'eau douce.

Figure n°5 : Coupe hydrogéologique synthétique du champ de captage de Ouando

6. Caractéristiques historiques

Selon la tradition orale, les origines de Porto-Novo remontent vers la fin du 17èm siècle autour du mythe de trois chasseurs yoruba venus du Nigéria pour créer le premier quartier accron. Les dissidents adja de la région ouest-Allada ont suivi au 18èm siècle les yoruba avec l'installation de Tê-Agbanlin créant ainsi le palais royal « Honmè ». A partir du 18èm siècle, les explorateurs portugais, français, anglais, honllandais avaient organisé le commerce lucratif qui a conduit à la colonisation et à la traite des esclaves nègres. Ainsi naquit la cité qui s'est progressivement organisée dans le temps pour devenir « Hogbonou » pour les adja, « adjachè » pour les yoruba mais aussi Porto-Novo pour les explorateurs et colonisateurs en 1742.

A la fin de la traite des esclaves, un autre commerce, celui des produits agricoles et manufacturés prit la relève et se développa. Le premier protectorat avec les français a été signé en 1863 sous le règne du roi Sôdji, suite aux velléités de conquête de la ville par les anglais en 1861. Le deuxième protectorat établi le 14 avril 1882 sous le règne du roi Toffa, marque la présence de l'installation de l'administration coloniale française. La colonie du Dahomey est créée et Porto-Novo en est la capitale par le décret du 22 juin 1894.

Porto-Novo a gardé, malgré les aléas de l'histoire et l'ascension de la ville de Cotonou, son statut de « Capitale du Bénin ». La ville a été cependant dépouillée de ses attributs de capitale vers les années 60 et 70 avec le transfert de la Présidence et des Ministères à Cotonou. Avec l'avènement du renouveau démocratique en 1990, le statut de capitale du Bénin a été confirmé à nouveau et la ville connaît un nouvel essor avec la mise en oeuvre d'un programme spécial de réhabilitation dont le principal objectif est de lui redonner ses attributs de Capitale du Bénin.

7. Caractéristiques démographiques

Les résultats du recensement effectué en février 1992 et publiés en août 1993 dénombrent 179 138 habitants pour la ville de Porto-Novo. En 1999, cette population est estimée à 207 190 habitants. Le dernier recensement de 2002 estime à 223 552 habitants dont 106 097 hommes et 117 455 femmes (INSAE, 2002), on note donc pour la ville de Porto-Novo un taux d'accroissement annuel de 2,3% soit en moyenne 3 584 naissances par an. Ce taux explique l'évolution de la population dans les quatrième et cinquième arrondissements qui représentent l'extension du tissu urbain de Porto-Novo. Comme partout au Bénin, la proportion du sexe féminin est la plus importante. Elle est de 52,54% et le rapport de masculinité est de 90,33 hommes pour cent femmes. C'est une population jeune ; les moins de dix-neuf (19) ans représentent 51,3% de la population alors que les personnes âgées de 70 ans et plus représentent à peine 2,4%. La densité de population est évaluée à 1.629 hbt/km² mais la population est inégalement répartie entre les arrondissements. C'est dans le quatrième arrondissement qu'on observe le poids démographique le plus élevé (25,64%) suivi du cinquième arrondissement (24,91%) alors que le troisième arrondissement a le poids démographique le plus faible (14,17%).

Tableau n°2 : Répartition par genre et par arrondissement de la population de Porto-Novo

Genre

Arrondissements

Total

1er

2ème

3ème

4ème

5ème

Masculin

15 425

21 278

15 541

27 107

26 746

106 097

Féminin

18 405

23 757

16 139

30 204

28 950

117 455

Total

33 830

45 035

31 680

57 311

55 696

223 552

Source : INSAE, RGPH3, 2002.

Il faut noter que les couvertures sanitaires ne se développent pas au même rythme que l'accroissement de la population. L'approvisionnement en eau potable, assuré par la SONEB et quelques forages, est loin de couvrir l'entièreté de la ville.

Figure n°6 : Croissance spatiale de la ville de Porto-Novo

8. Religions et ethnies

On dénombre dans la ville 45,7% de catholiques. Porto-Novo est l'une des villes du sud Bénin où l'islam est plus représenté (25,1%). Les protestants représentent 6,1% ; les célestes 5,7% ; les évangélistes 4,8%. Les religions traditionnelles font 5,1%.

Il existe plusieurs ethnies qui cohabitent dans la ville. Il s'agit des Goun et Fon (66%), Yoruba (25%), Adja, Mina, Wémè et Toffin (7,9%), Bariba, Dendi, Yom-Lokpa, Otamari et Peulh (1,1%).

Notons que pour ces différentes religions et ethnies, l'eau en dehors de ses aspects chimiques et biologiques présente un aspect social. Elle est la première chose qu'on sert à un étranger ou un visiteur. Elle est versée par terre par la nouvelle mariée pour qu'elle puisse passer dessus lors de sa venue dans la maison de son mari et cela pour lui souhaiter la paix et la tranquillité. Elle est un élément purificateur.

9. Activités socio-économiques

Les activités de la ville sont dominées par le secteur tertiaire qui représente 78% et qui fait de Porto-Novo une ville différente de Cotonou et de Parakou. Comme un peu partout au Bénin, les activités économiques sont dominées par les femmes notamment dans le commerce. La population active est jeune. Le commerce représente l'activité principale de la ville. Ce commerce se fait Nigeria mais également avec les marchés de Dantokpa, de Pobè, d'Ipkinlè, d'Ifangni...

Le commerce avec le Nigeria s'est développé avec le boom pétrolier en 1973. La proximité de ce pays et les liens ethniques (Yoruba) favorisent des échanges plus ou moins légaux entre les commerçants, surtout Yoruba, à travers le développement d'un secteur qualifié d'informel (30,6%). Il faut noter également les vendeurs ambulants dispersés dans les marchés, les lieux publics...

On distingue trois types de marchés dans la ville :

-régionaux (marché de Ouando)

-secondaires

-de quartiers (Djassin).

On ne note pas une spécialisation de la ville dans une activité économique précise. Cependant, Porto-Novo demeure la métropole des grands commerçants béninois aux chiffres d'affaires relativement importants.

Le secteur industriel n'est bien pas développé et représente moins de 5% des activités économiques. L'on peut citer :

§ une usine de savonnerie, entreprise de l'Industrie Béninoise des Corps Gras (IBCG)

§ une usine de fusion et de galvanisation (FBG), spécialisée dans la fabrication des étrennes,

§ une unité de fabrication de mèche

§ quelques unités de fabrication de produits laitiers et boulangeries.

Les autres activités économiques regroupent entre autre la pêche, l'artisanat, le transport, etc.

10. La gestion des déchets et l'approvisionnement en eau dans la ville.

a) La gestion des déchets

A l'instar des autres communes du Bénin, Porto-Novo est confronté à un grand problème de gestion des déchets. La gestion des déchets étant étroitement liée à la qualité des eaux, ce problème mérite d'être souligné.

Les déchets domestiques

Ce sont les déchets issus quotidiennement des ménages. Il s'agit entre autres des eaux usées,- eaux de toilettes, eaux issues des WC (Water Closed)- des ordures ménagères ou déchets solides.

-Les eaux usées
Certains ménages ne disposent de dispositifs adéquats permettant un traitement efficace de ces eaux. Les latrines sont construites parfois non loin des puits ce qui favorise une pollution microbienne. La présence de nitrates avec une concentration anormale, notée par des études récentes, en est une conséquence.
-Les déchets ménagers

La ville produit chaque jour une quantité très importante de ces déchets. Ils sont constitués à 87% de végétaux et de matières putrescibles. Ces déchets sont mal gérés. Il n'existe pas une structure bien organisée dans la ville permettant une gestion de ces déchets. Certaines maisons sont abonnées aux services de ramassage des ordures, les autres continuent à entasser, à enfouir, à brûler et à jeter dans les concessions inhabitées proches et les lieux publics leurs déchets.

ü Les déchets industriels

Il faut noter que les industries ne sont nombreuses dans la ville. Les déchets de l'Industrie Béninoise des Corps Gras (IBCG) sont réutilisés comme matières premières dans la fabrication d'autres produits (tourteaux, huile palmiste). La destination des déchets de l'industrie de fabrication des mèches est mal connue. Les déchets des centres de santé

b) L'approvisionnement en eau

Tout être humain a besoin d'une eau potable pour vivre. Un seuil minimum de quantité d'eau doit être considéré et ce seuil est selon la Banque Mondiale de 100 litres par jour et par personne (SAVINA et coll., 1994). «Pour rester en bonne santé, l'être humain a besoin d'environ 100 litres d'eau par jour pour boire, cuisiner et se laver» (Parlons d'eau, 2003). Malheureusement, la consommation journalière d'un habitant de Porto-Novo est en deçà de cette quantité. Elle évolue de 35 litres à 100 litres selon le revenu et le mode de vie de la population (DEGNIDE, 2004). Si nous considérons le nombre d'habitants de la ville issus du dernier recensement et du seuil tolérable de 100 litres/pers/jour, le besoin journalier de la population est donc :

223 552 pers x 100l/j/pers = 2,23 104 m3/ jour soit 8,04 106m3/an. Cette estimation ne concerne pas les besoins relatifs aux activités industrielles.

La qualité de l'eau requise peut être différente selon les usages et l'eau de boisson est celle qui mérite beaucoup plus d'attention et de contrôle.

Les sources d'approvisionnement en eau de la population

Pour ses différents besoins en eau, la population de Porto-Novo a recours à diverses sources d'eau. Les sources choisies par un individu sont en fonction de ses moyens, de connaissance des maladies liées à l'eau et de l'importance qu'il accorde à son hygiène. Les sources principales qu'on peut noter sont :

-Les puits

Les moyens financiers dont dispose la population font de ces puits les principales sources d'eau de la ville. Les constructions ne nécessitent pas une grande technologie et sont faites par les ouvriers et maçons de la place. La profondeur varie est de l'ordre de 30 mètres, une margelle en maçonnerie est élevée autour du puits pour éviter aux utilisateurs d'y tomber et c'est à cette margelle, en haut, qu'est accrochée une poulie. Cette dernière est un outil qui facilite la tâche lors du prélèvement d'eau.

C'est le premier ouvrage réalisé sur un terrain dans un plan de construction d'une maison (ENONHO, 2006). Les eaux de ces puits sont utilisées pour les différents usages domestiques.

Les puits protégés munis de pompes sont également utilisés. La construction de ces puits est identique à celle des puits décrits ci-dessus à la différence qu'ils sont fermés et sont munis d'une pompe immergée. Ils présentent les avantages suivants : les cordes qui peuvent contaminer l'eau ne sont pas utilisées, ils sont protégés contre la contamination des eaux de pluies, les pompes permettent de prélever plus facilement l'eau. Ces puits présentent l'apparence d'une eau potable : l'eau est claire et surtout il suffit de tourner un robinet pour avoir de l'eau.

Photo n°1 : puits traditionnel Photo n°2 : puits traditionnel

ouvert à Ayimlonfidé à Houssounko

Photo n°3 : exemple de puits couverts Photo n°4 : exemple de puits

à Ayimlonfidé couverts à Houinmey

Photo n °5 : exemple de pompe Photo n°6 : exemple de pompe

à Ouando à Adankpamey
-L'eau de la SONEB

La SONEB est la seule société au Bénin autorisée à distribuer au robinet du consommateur de l'eau potable. Elle ne couvre pas tout le territoire béninois.

C'est une société publique à vocation commerciale installée à Porto-Novo depuis 1975.

Elle distribue à travers la ville une eau potable qu'elle contrôle elle-même. Le niveau de la population du Bénin en général et de Porto-Novo en particulier ne permet pas à la population de consommer l'eau de la SONEB «un béninois sur trois vit avec moins d'un dollar par jour selon la Banque Mondiale» (ADAM, 1993).

-L'eau de pluie

Son utilisation est limitée dans le temps. Les populations s'en servent presque uniquement lors des pluies. Elles ne disposent pas d'infrastructures de récupération. Elle est utilisée pour la lessive, la vaisselle, les douches et à défaut d'une eau potable elle peut servir pour la boisson et la cuisson.

11. Analyse du contexte sanitaire

Tableau n°3 : motif de consultation des maladies hydriques de l'année 2004

Année

2004

Maladies

Données (nombre de cas de maladies)

Total

Pourcentage (%)

0-11 mois

1-4 ans

5-14 ans

15 ans et plus

Méningite

12

1

9

4

26

0,13

Choléra

0

0

0

1

1

0,01

Diarrhée

1881

1440

567

1827

5715

28,60

Affections gastro-intestinales

1431

1945

2794

8010

14180

70,97

Shigellose

13

7

6

32

58

0,29

Total

 

3337

3393

3376

9874

19980

100

Source : SNIGS / ZS-PAS

Tableau n°4 : motif de consultation des maladies hydriques de l'année 2005

Année

2005

Maladies

Données (nombre de cas de maladies)

Total

Pourcentage (%)

0-11 mois

1-4 ans

5-14 ans

15 ans et plus

Méningite

13

0

7

0

20

0,15

Choléra

0

1

4

39

44

0,33

Diarrhée

924

866

377

1454

3621

26,93

Affections gastro-intestinales

822

1055

1764

6119

9760

72,58

Shigellose

0

0

0

1

1

0,01

Total

 

1759

1922

2152

7613

13446

100

Source : SNIGS / ZS-PAS

Tableau n°5: motif de consultation des maladies hydriques de l'année 2006

Année

2005

Maladies

Données (nombre de cas de maladies)

Total

Pourcentage (%)

0-11 mois

1-4 ans

5-14 ans

15 ans et plus

Méningite

8

1

0

0

9

0,05

Choléra

0

0

1

0

2

0,012

Diarrhée

1009

1254

877

2214

5354

33,02

Autres affections gastro-intestinales

820

1197

2164

6661

10842

66,87

Shigellose

1

0

0

5

6

0,037

Total

 

1808

2452

3042

8880

16213

100

Source : SNIGS / ZS-PAS

Il faut d'abord noter que les informations reçues ne concernent que les maladies déclarées dans les centres de santé qui fournissent leurs statistiques à la zone sanitaire Porto-Novo. Bon nombre de maladies ne sont pas déclarées parce qu'elles sont traitées traditionnellement ou non à la maison. De plus il existe des centres de santé qui exercent leurs activités à l'insu du ministère de la santé. Le nombre de cas de maladies est donc en réalité supérieur à ce que présentent les tableaux ci-dessus.

L'analyse des trois tableaux montre un pourcentage élevé de la diarrhée et des affections gastro-intestinales. Le nombre important de germes impliqués dans ces deux affections explique en partie ce constat. Par contre dans le cas des autres affections, on note l'implication d'un germe par affection.

Ces différentes maladies sont liées à l'eau. La population de Porto-Novo consomme alors de l'eau contaminée soit de l'eau potable contaminée avant la consommation ou soit de l'eau non potable à l'origine et non traitée comme les eaux des puits.

Les puits traditionnels sont constitués de l'eau de la nappe supérieure : la nappe phréatique. Ils sont exposés aux pollutions dues aux activités domestiques et à la proximité des latrines et des tas d'ordures. Aucune méthode n'est prise généralement par les populations pour rendre potables ces eaux avant la consommation. Il faut noter également que les matériaux de stockage ne sont pas bien entretenus ou peu adaptés au stockage.

Ces mauvaises pratiques constituent aujourd'hui les causes des différentes maladies hydriques qui font de nombreuses victimes dans les pays sous-développés en général et au Bénin en particulier. C'est donc une raison de plus qui justifie ce travail sur les puits munis de pompes immergées dans la commune de Porto-Novo et qui permettra d'analyser le contexte dans lequel ses puits sont construits et leurs qualités physico-chimiques et bactériologiques. Il permettra également d'apporter une contribution visant à améliorer l'approvisionnement en eau dans la commune de Porto-Novo.

Le chapitre qui suit expose les méthodes utilisées lors des enquêtes et des analyses.

CHAPITRE 3 : MATERIEL ET METHODOLOGIE

1. Matériel

a. Les matériels du terrain

Les matériels utilisés sur le terrain sont : les échantillons d'eau, un multimètre qui mesure le pH, le TDS et la salinité, un thermomètre, la fiche d'enquête et un appareil photo numérique.

b. Les matériels de laboratoire

Le spectrophotomètre DR/2400, l'autoclave, les boîtes de pétri qui contiennent les milieux de culture, des produits chimiques et autres matériels sont utilisés au laboratoire pour faire les analyses.

c. Les prélèvements

La nature du matériau du récipient de prélèvement est très importante car celui-ci ne doit pas entrer en réaction avec l'eau à analyser ou permettre la fuite de certains gaz. De plus, le prélèvement conditionne les résultats analytiques et, par voie de conséquence, l'interprétation qui sera faite.

Les échantillons d'eau à analyser sont prélevés dans des bouteilles bien rincées avec l'échantillon.

Pour l'analyse bactériologique, toute contamination de l'eau par l'air ambiant et autres objets souillés est évitée. Les flacons ne sont pas totalement remplis pour permettre aux microbes aérobies qui se trouveraient dans l'eau de survivre jusqu'au moment de l'analyse. L'analyse a commencé le jour du prélèvement.

Pour l'analyse chimique, une bouteille en plastique est utilisée.

d. Les enquêtes

L'étude étant basée sur la qualité des eaux des puits protégés munis de pompes dans la commune de Porto-Novo, les enquêtes sont faites auprès des populations utilisatrices de ces eaux. Les enquêtes sont également menées auprès des agents de santé de la commune et des autorités communales.

2. Méthodologie

a. Protocole de recherche

Les mesures de la qualité de l'eau comprennent les mesures in situ et les mesures au laboratoire.

v Les mesures in situ

Les mesures in situ sont des analyses réalisées sur place en plongeant directement les matériels dans l'eau. La température, le pH, la conductivité et l'oxygène dissous doivent être mesurés sur place. Ces paramètres sont très sensibles aux conditions du milieu et susceptibles de varier dans des proportions importantes s'ils ne sont pas mesurés pas sur le site.

ü Détermination du pH, de la température

Le pH de l'eau est déterminé à l'aide d'un multimètre. Avant toute utilisation, l'appareil est étalonné à l'aide d'une solution de pH= 4, de pH= 7 et de pH=10. Cet appareil permet également de connaître la température, la conductivité, le TDS et la salinité de l'eau.

Après avoir allumé l'appareil, les électrodes sont bien rincées avec de l'eau distillée et trois fois à l'aide de l'eau à analyser. La lecture est faite après stabilisation de l'appareil.

v Les mesures au laboratoire

Les autres mesures plus complexes ou non sont effectuées au laboratoire dans des conditions plus confortables avec des appareils plus sophistiqués. Il faut noter que toutes les mesures bactériologiques sont faites au laboratoire parce que demandant des manipulations en absence totale de microbes et des conditions d'incubation qui ne peuvent être réalisées qu'au laboratoire.

Ø Mesures chimiques

ü Mesure du TH (Titre Hydrotimétrique ou dureté totale)

Réactifs utilisés

-solution d'EDTA (Ethylène Diamine Tétra Acétique) de concentration 0,104 mg/l

-solution tampon de pH=10

Mode opératoire.

On prélève 10ml d'eau dans un erlenmeyer de 250ml. On y ajoute une pincée de la poudre NET `indicateur coloré) puis 5 gouttes d'une solution tampon de pH=10. On titre alors la solution obtenue à l'aide de l'EDTA jusqu'au virage au bleu foncé. On note le volume de l'EDTA ajouté.

ü Mesure de la concentration en nitrate

La concentration en nitrate de l'eau est déterminée grâce au spectrophotomètre. Le spectrophotomètre utilisé est un DR /2400.

Après avoir allumé l'appareil, le programme à utiliser est choisi ; il s'agit du 354N qui mesure la concentration du nitrate de 0.1 à 10 mg/l. L'appareil possède deux cellules qui sont bien rincées avec l'eau distillée et l'eau à analyser. Cette dernière est ensuite versée dans les deux cellules. On ajoute ensuite un produit dans l'une des cellules - le Nitrate Ver 5- et puis on secoue fortement pendant une minute pour homogénéiser la solution obtenue qui prend une coloration brun foncée. Puis on laisse au repos cette solution pendant cinq (5) minutes avant de faire la lecture.

ü Mesure de la concentration du nitrite

La mesure s'est faite également ave le même spectrophotomètre et la procédure de mesure suit la même logique sauf que le temps pour la solution au repos est de vingt (20) minutes et le produit versé dans la cellule de mesure est différent.

ü Les analyses biologiques

Elles sont plus difficiles à réaliser que les analyses chimiques et elles ont été réalisées dans des conditions d'asepsie totale pour éviter de souiller l'eau. Elles ont été réalisées au laboratoire national de la SONEB à Vèdoko à Cotonou. Elles ont consisté à rechercher si l'eau est contaminée par les microorganismes pathogènes. Du fait que tous les microorganismes ne puissent pas être examinés et dénombrés tous à la fois, on recherche la présence de certaines bactéries indicatrices de pollution.

b. Les enquêtes

Les puits objets de nos enquêtes sont au nombre de sept. Les utilisateurs de ces puits sont interrogés et les réponses consignées dans une fiche d'enquête.

CHAPITRE 4 : RESULTATS ET DISCUSSIONS

1. Présentation des résultats des enquêtes et des discussions

Des différentes enquêtes menées, il ressort que la majorité des usagers ont la ferme conviction que l'eau qu'il consomme est potable. Trois familles sur sept seulement disposent de l'eau potable de la SONEB pour la boisson et de l'eau de puits est utilisée pour les autres usages. Aucun des usagers ne contrôle la qualité de l'eau ; ils ne sont pas informés d'une telle possibilité.

a. Enquêtes sur les âges des puits

Tableau n°6 : Les âges des puits

Numéro

1

2

3

4

5

6

7

Quartier de ville

Ouando

Kpakpadja

Houin-mey

Ayimlonfidé

Agbo-kou

Devant l'assem-blée

Adankpamey

Age

Plus de 20 ans

15 ans

20 ans

Deux mois

4 ans

Moins d'un an

Moins d'un an

couverture

Couvert après la réalisation du puits

Couvert après la réalisati-on du puits

Couvert après la réalisati-on du puits

Couvert après la réalisati-on du puits

 

Couvert immédiatement

 

Source : Présente étude

La plupart des puits ne sont pas couverts immédiatement après la réalisation.

b. Enquêtes sur la distance entre le puits et la latrine la plus proche

Tableau n°7 : Distance entre les puits et les latrines

Numéro

Distance approximative(m)

1

2

3

4

5

6

7

50

20

25

10

22

17

09

Type de latrines

Fosse septique et puisard

Puits perdus

Puits perdus

Puits perdus

Puits perdus

Fosse septique et puisard

Puits perdus

Source : Présente étude

Les puits n°4 et n°7 ne respectent pas la distance minimale de 15 mètres conseillés (CREPA). Et toutes les latrines, sauf le n°7, sont construites avec des matériaux non étanches.

2. Résultats et interprétation des analyses physico-chimiques

Les différentes analyses effectuées ont donné les résultats suivants : 

Tableau n°8 : Résultats des analyses de quelques paramètres physico-chimiques

Numéro

1

2

3

4

5

6

7

Nature du matériel de stockage

béton et en

plastique

béton

béton

plastique

plastique

plastique

plastique

Date de prélèvement

25/07/07

25/07/07

25/07/07

25/07/07

02/08/07

02/08/07

03/08/07

Conductrimé-trie

267

602

581

268

270.1

616

151.7

TDS

128.1

275

282

128.5

129.8

300

72.2

Oxygène dissous

0.26

0.95

1.20

0.82

0.76

0.87

0.71

Température (°C)

25.5

25.6

25.5

26.1

25.5

26.2

26.1

PH

4.1

4.0

4.2

4.3

4.5

5.3

5.2

Salinité (°/00)

0

0.3

0.2

0.1

0.2

0.3

0

Dureté (mmol de Ca2+)

0.2

0.7

0.9

0.4

0.6

1.8

0.4

Nitrate (mg/l)

44

67

63

35

34

129

56

Nitrite (mg/l)

0.01

0.03

0.02

0.01

0.01

0.02

0.02

 

Source : Présente étude

La nature du matériel de stockage : il est en béton ou en plastique.

La couleur de l'eau : toutes les eaux analysées sont claires et ne présentent ni mauvaises odeurs ni mauvais goût. C'est pourquoi les populations pensent qu'elles sont potables.

La température : elle varie entre 25 et 26°C.

Le pH : il varie entre 4.0 et 5.3. Ce sont donc des eaux très acides.

D'après le décret n°2001-094 du 20 février 2001 fixant les normes de qualité de l'eau potable en République du Bénin, une eau destinée à la consommation humaine doit avoir un pH compris entre 6,5 et 8,5. Il faut noter qu'une eau acide est corrosive.

La salinité : elle est inférieure à 1. Ce sont des eaux non salées.

La dureté : elle est très faible, inférieure à 2mmol/l de Ca2+ donc il s'agit d'eaux très douces.

Les nitrates : la concentration en nitrate varie entre 34 et 129 mg/l. La valeur maximale permise pour une eau destinée à la consommation humaine par le décret n°2001-094 du 20 février 2001 est de 45 mg/L. Donc les échantillons n°2, n°3, n°6 et n°7 ne respectent pas cette norme. Même pour les autres échantillons, cette concentration est trop élevée et son origine peut être fécale. Les analyses bactériologiques ne nous ont pas permis de confirmer cette affirmation. Ce qui est paradoxal c'est que cinq de ces puits respectent la distance de 15 mètres conseillés par CREPA.

Les puits domestiques sont généralement de faible profondeur. La plupart des eaux de puits de Porto-Novo ont une contamination minérale d'origine fécale (DEGNIDE, 2003).

L'observation du tableau mérite une analyse très approfondie quand on compare les valeurs obtenues pour les échantillons n°6 et 7. Le puits n°6 se trouve à 17 mètres à environ de la fosse septique la plus proche et la concentration en nitrate est la plus élevée 129 mg/l. Tandis que le puits n°7 est le puits le plus rapproché de la latrine mais présente une concentration en nitrate très inférieure au puits n°6. Il faut remarquer que pour le n°7 la latrine est étanche et non étanche pour le n°6.

Les nitrites : la concentration en nitrite dans les eaux analysées est faible.

3. Résultats et interprétation des résultats d'analyses bactériologiques

Tableau n°9 : Résultats des analyses bactériologiques

Paramètres

Désignations

Unité

NG

CMA

1

2

3

Date et heure de prélèvement

-

-

-

13/08/07

13/08/07

13/08/07

Dénombrements des germes banals en 24h à 37°C

UFC/ml

20

50

innombrable

innombrable

25

Dénombrements des germes banals en 48h à 37°C

UFC/ml

20

50

innombrable

innombrable

30

Recherche présomptive des coliformes

Positive ou Négative

Négative

Négative

Positive

Positive

Positive

Dénombrements des Clostridium sulfito-réducteurs

UFC/100ml

0

0

00

00

00

Dénombrements des Escherichia coli après 48h à 44°C

UFC/100ml

0

0

innombrable

00

00

Recherche présomptive des Salmonella et Shigella

Positive ou Négative

Négative

Négative

Positive

Positive

Positive

Recherche présomptive des Pseudomonas

UFC/100ml

Négative

Négative

Positive

Positive

Positive

Dénombrements des Staphylocoques après 36h à 37°C

UFC/100ml

0

0

12

04

04

Conclusion

-

Eau saine

Eau saine

Eau souillée

Eau souillée

Eau souillée

NG : Niveau Guide

CMA : Concentration Maximale Admise

Source : présente étude

Tableau n°10 : Résultats des analyses bactériologiques (suite et fin)

Désignations

Unité

NG

CMA

4

6

7

Source de l'échantillon

-

-

-

 
 
 

Date et heure de prélèvement

-

-

-

13/08/07

13/08/07

13/08/07

Dénombrements des germes banals en 24h à 37°C

UFC/ml

20

50

innombrable

Innombrable

innombrable

Dénombrements des germes banals en 48h à 37°C

UFC/ml

20

50

innombrable

innombrable

innombrable

Recherche présomptive des coliformes

Positive ou Négative

Négative

Négative

Positive

Positive

Négative

Dénombrements des Clostridium sulfito-réducteurs

UFC/100ml

0

0

00

00

00

Dénombrements des Escherichia coli après 48h à 44°C

UFC/100ml

0

0

00

00

00

Recherche présomptive des Salmonella et Shigella

Positive ou Négative

Négative

Négative

Positive

Positive

Négative

Recherche présomptive des Pseudomonas

UFC/100ml

Négative

Négative

Positive

Positive

Positive

Dénombrements des Staphylocoques après 36h à 37°C

UFC/100ml

0

0

00

innombrable

00

Conclusion

-

Eau saine

Eau saine

Eau souillée

Eau souillée

Eau suspecte

NG : Niveau Guide

CMA : Concentration Maximale Admise

Source : présente étude

Selon la méthodologie des analyses bactériologiques faites, on recherche à l'étape n°1 la présence de germes banals dans l'eau et à l'étape n°2 la présence des coliformes indicateurs de pollution. Le décret n° 2001-094 du 20 février 2001 fixe au plus de 20 germes pour les eaux désinfectées et 50 germes pour les eaux non désinfectées. Les puits étudiés ne sont pas désinfectés. Seul l'échantillon n°3 contient moins de 50 germes banals.

De ces résultats statistiques, il ressort que toutes les eaux prélevées en dehors de l'échantillon n°7 ont été contaminées par les coliformes qui proviennent soit des matières fécales soit du sol ou des végétations.

L'étape n°3 de l'algorithme est celle de la recherche des Escherichia coli, des Streptocoques fécaux et des Clostridium perfugens.

Selon le décret, les eaux désinfectées ou non ne doivent pas contenir des colonies d'Escherichia coli et des colonies de Streptocoques fécaux. Notons que par manque de produits de culture, la recherche des Streptocoques fécaux n'a pas été faite.

Seul l'échantillon n°1 contient d'Escherichia coli. C'est un résultat qui ne permet d'affirmer que la pollution de ces eaux est d'origine fécale. La recherche des Streptocoques fécaux qui n'a pas été faite nous empêche de tirer une conclusion quant à la pollution d'origine fécale ou non de ces puits.

A l'étape n°4, les agents pathogènes tels que Salmonella, Shigella, Staphylocoques sont à identifier. Selon le décret une eau destinée à la consommation humaine ne doit pas contenir les germes pathogènes précités. La recherche présomptive de Salmonella et Shigella est positive pour trois des échantillons et indiques donc ces eaux sont souillées par ces germes présentant ainsi un danger pour les consommateurs. La présence des Staphylocoques dans les échantillons 1, 2, 3, et 6 indique également que ces eaux sont souillées.

L'échantillon n°7 a retiré notre attention. C'est une eau suspecte car, pour les analyses effectuées, elle ne contient que les germes banals.

Conclusion

Les analyses physico-chimiques et bactériologiques sont les seuls moyens pour qualifier une eau de potable. Mais aucun usager des puits couverts munis de pompe interrogé ne se soucie guère du contrôle de son eau.

L'eau, malgré ses caractéristiques organoleptiques acceptables (couleur, odeur, saveur), peut constituer un danger pour la santé humaine. C'est le cas de ces eaux qui présentent une concentration très élevée en nitrate et contiennent des microbes indicateurs de pollution.

Les réservoirs d'eau de ces puits ne sont lavés que rarement ou mal lavés. Les latrines sont construites parfois non loin de ces puits et ne sont pas construites en matériaux étanches.

Il faut souligner ici que, malgré le respect de la distance minimale de 15 mètres entre les puits et les latrines, l'eau est polluée. Il est donc souhaitable que les études soient menées afin de déterminer les causes réelles de pollutions et la manière de construction ces latrines.

Il est à signaler également que malgré la protection de ces puits, les eaux sont polluées. Donc la couverture d'un puits ne constitue pas une garantie de la bonne qualité de son eau.

Recommandations

A l'endroit du gouvernement

Faciliter un accès à l'eau potable à tout homme doit constituer une priorité pour un Etat qui se soucie du développement socio-économique de ses populations. L'Etat doit donc élaborer des programmes qui permettent aux populations d'obtenir de l'eau potable à un coût faible supportable. Il doit définir le cadre légal et institutionnel et mettre en place les moyens de régulation, de coordination et de contrôle qui permettent l'exercice de ce droit.

L'État doit contrôler l'application des lois qu'il a édictées, notamment en matière de qualité de l'eau et de l'hygiène apportée à cette dernière et les eaux des puits ne doivent pas être négligées. Les populations doivent être associées et sensibilisées.

La décentralisation opérée au Bénin et la responsabilité confiée aux élus locaux ne doit pas enlever à l'État sa responsabilité générale, notamment dans la mission qui lui revient d'assurer à tous le droit à l'eau.

A l'endroit de la mairie de Porto-Novo

Les puits sont construits presque dans toutes les maisons à Porto-Novo et sont pollués. Cette pollution doit être évitée et la commune devrait y jouer un rôle très important.

Elle doit développer des mesures pour préserver la santé des populations qui utilisent ces puits pour leurs usages quotidiens. Les services d'assainissement doivent bien jouer leur rôle pour organiser la gestion des déchets et des excréta dans les maisons. Nous proposons donc à la commune :

- le drainage des eaux pluviales par la construction des caniveaux et la surveillance de ces caniveaux pour qu'ils ne soient pas utilisés pour d'autres déchets ;

- l'assainissement individuel (construction des latrines obligatoires, qui doivent respecter des normes bien définies et étudiées, dans les habitations);

- l'application rigoureuse de la réglementation environnementale;

- la sensibilisation des populations sur les meilleures pratiques d'hygiène de leur cadre de vie et sur une gestion rationnelle de l'eau;

- l'initiation des procédés simples de gestion des eaux usées, ce qui évitera le déversement de ces eaux usées sur les voies publiques;

- le soutien aux ONG et à toutes structures intervenant dans le secteur de l'eau;

- la poursuite et le renforcement du traitement des puits traditionnels par les services d'hygiène.

A l'endroit des populations

Les études effectuées ces dernières années montrent une pollution de la nappe phréatique de Porto-Novo. Cette nappe, à partir de laquelle les puits domestiques fournissent de l'eau en permanence à la population, doit être protégée. Il est donc urgent de changer les comportements quotidiens qui mettent en péril sa qualité.

La gestion des déchets et des excréta doit être bien menées à domicile. Pour une meilleure qualité des eaux des puits, il faut  construire les latrines:

- dans les zones non fissurées ;

- à fosse septique et puisard étanches ;

- en aval des puits et non le contraire

-le respect d'une distance minimale entre les latrines et le puits.

Pour la réalisation des puits, il faudrait suivre les recommandations suivantes :

- creusement (en fin de saison sèche)

- dépôt de buses jointées : étanches au dessus (cimentation) au dessus et poreuse au fond ;

- dépôt d'une couche de graviers entre le sol et les buses ;

- dépôt d'une couche de graviers au fond

- autres équipements : couvercle, tablier et pompe.

Un puits protégé dès sa construction limite les sources de contamination de l'eau. Une analyse doit être faite à la réalisation du puits et au moins une fois chaque année pour savoir si l'eau est potable ou non. Lorsque la qualité de l'eau n'est compromise que bactériologiquement, la traiter avec l'eau de javel en une goûte d'eau de javel par litre. Si par contre, la qualité de l'eau est compromise chimiquement, le traitement est plus compliqué est spécifique au polluant. Dans ce cas, il est conseillé de ne pas utiliser cette eau ni pour la boisson ni pour la cuisson. Elle est peut être utilisée pour le lavage des douches, de la voiture et de la maison, pour la chasse à eau dans les douches etc.

Le puits doit être nettoyé lors de sa mise en service, tous les ans et après une pollution accidentelle. Pour nettoyer le puits :

- vider l'eau du puits avec la pompe pour enlever les matières en suspension ;

- brosser les parois du puits avec une solution chlorée à 200 mg/l, attendre une demie heure et le puits se remplir à nouveau ;

- déterminer le volume d'eau contenu dans le puits : V= 3.14 * r2* hauteur ;

- verser 10 litres de solution à 1% de chlore par mètre cube d'eau

- brasser et fermer le puits pendant 12 heures ;

- vider l'eau du puits et contrôler le taux de chlore en sortie.

Figure n° 7 : Exemple de puits moderne à construire

A l'endroit de la SONEB

Nous demandons à la SONEB :

- l'extension et la densification du réseau de distribution ;

- un service plus efficace et plus rapide lors de l'abonnement ;

- un service à un prix abordable pour les différentes populations ;

- un meilleur suivi de la qualité de l'eau par des analyses de l'eau au robinet de l'abonné.

Références bibliographiques

1- CAPO-CHICHI Bernard (2007). Cours de chimie de l'eau IMSP, Porto-Novo.

2- CULOT Marc (2006). Cours sur la désinfection et les substances actives désinfectantes. FSAGx, Belgique.

3- DEGNIDE M. Adolphe (2004). Pollution des puits domestiques à Porto-Novo : Etude de quelques quartiers situés en bas de pente. Mémoire de DESS/DGE, Institut de Mathématiques et de Sciences Physiques, UAC, 77 p.

4- ENONHEDO Frédéric Sèdho. Contribution à l'amélioration de la qualité microbiologique de l'eau de boisson dans la ville de Porto-Novo : cas des restaurants. Mémoire de DESS/DGE, Institut de Mathématiques et de Sciences Physiques

5- EDORH A. Patrick (2005). Cours de biochimie et bactériologie des eaux. IMSP, Porto-Novo

6- I.N.S.A.E. (2002). Troisième recensement général de la population et de l'habitation. Cotonou, 250p.

7- PROTOS (2006). La filière de l'eau. L'eau dans sa dimension internationale.

8- MISD (2002). Mission de la décentralisation. Recueil des lois sur la décentralisation. Bénin, p33-37.

9- P.D.C. (2005). Plan de Développement Communal de la ville de Porto-Novo

10- S.N.I.G.S./ZS-PAS (2006). Rapport d'activités annuelles.

11- VERMEYLEN Anne (2007). Cours de microbiologie. Facultés Universitaires Notre Dame de la Paix de Namur, Belgique.

12- YADOULETON Malomè Jean (2007). Cours d'épidémiologie et gestion des excréta. IMSP, Porto-Novo.

13- ZOGO Dieudonné (2005). Cours de traitement de l'eau potable. IMSP, Porto-Novo.

14- www.lennetech.com/fran%E7ais/Tableau-periode.htm.

15- www.cnrs.fr

16- www.doctimino.fr/html/sante/dentaire/sa_actualite_sante_eau.htm

17- www.ledeveloppementdurable.fr

18- www.cieau.com/toutpubl/sommaire/tente/4/contenu142.htm

ANNEXES

FICHE D'ENQUETE

Fiche N°.......

Nom et prénom de l'enquêteur : ..........................................................................

Date de l'enquête : ....../ 06 / 20006

Lieu de l'enquête : ......................................................................................... 

Arrondissement de ................................... Quartier ...................................... 

Bonjour Monsieur (ou Madame), veuillez m'accorder un laps de votre précieux temps pour m'entretenir avec vous.

. Nom et prénom de l'interviewé : ........................................................................

. Age : Moins de 15 ans ; 15 à 25 ans ; 26 à 35 ans ; Plus de 35 ans

. Niveau d'instruction : Primaire ; Secondaire ; Universitaire ;

Non scolarisé

· Que représente pour vous l'eau de boisson ?

Eau source de vie ; Autres (précisez) ..........................................

· Selon vous, l'homme peut-il consommer n'importe quelle eau ?

Oui ; Non

· Depuis quand votre puits a été construit ?

· Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à faire construit un tel puits ?

Raisons financières

Pour faciliter la tache à ceux qui prélèvent l'eau ?

Pour éviter le gaspillage de l'eau potable

Autres raisons

· Est-ce que vous êtes abonné à la SONEB ?

Oui Non

· Combien coûte la pompe qui sert à prélever l'eau dans le puits ?

· Où avez-vous acheté la pompe ?

Nigeria Togo Autres lieux (à préciser) : ................

· Combien avez dépensé pour l'installation de la pompe ?

· Comment trouvez vous la consommation énergétique de la pompe ?

Chère Moins chère

· Est-ce que le puits a été couvert et muni de la pompe automatiquement après sa construction ? Oui Non

· Si non, est ce que la qualité de l'eau a changé ?

· Est-ce que vous ajoutez quelques produits dans l'eau avant de la boire

· Est-ce que vous faites contrôler la qualité de votre puits régulièrement ?

Oui Non

· Est-ce que vous savez que vous pouvez la faire contrôler ? Oui Non

· Avez-vous une latrine dans la maison ? Oui Non

· Si oui, il s'agit d'une latrine traditionnelle ou moderne   ?

· Quelle est la distance entre le puits et la latrine ?

· Quelle est la distance entre le puits et les tas d'ordures ?

Moins de mètres Entre 5 et 10m Entre 10 et 15m plus de 15m

· Combien de personnes utilisent régulièrement le puits ?

· Que faites vous avec l'eau ?

La lessive La vaisselle La boisson Autres (à préciser) :..........

· Que pensez vous du goût de l'eau ? Bon Mauvais

· Que pensez vous de son odeur ? Bon Mauvais

· Quel est le matériau du réservoir que vous utilisez pour stocker l'eau ? En béton En plastique

Autres (à préciser) : ..................

· Entretien du matériel de stockage de l'eau de boisson

Quelle est la fréquence de nettoyage du matériel de stockage ?

Tous les jours ; Tous les 2 jours ; Une fois par semaine ;

Une fois par mois ; Autres (précisez) ............................

· Comment nettoyez-vous le matériel de stockage ?

Rinçage uniquement à l'eau ; Lavage à l'eau uniquement ;

Lavage à l'eau + éponge+ savon ; Rinçage à l'eau de javel ;

Autres (précisez) ..................................................

· Est-ce que ce réservoir dispose d'un système qui déclenche automatiquement la pompe lorsque le niveau de l'eau est bas ? Oui Non

Conseils et recommandations : ...........................................................................

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe