REPUBLIQUE DU BENIN (RB)
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA
FORMATION
PROFESSIONNELLE (MESFP)
UNIVERSITE D'ABOMEY-CALAVI (UAC)
THE ABDU SALAM INTERNATIONAL CENTRE FOR THEORICAL
PHYSICS (ICTP)
INSTITUT DE MATHEMATIQUES ET DE SCIENCES PHYSIQUES
(IMSP)
PORTO-NOVO
FACULTES UNIVERSITAIRES NOTRE DAME DE LA PAIX DE NAMUR
(FUNDP)
BELGIQUE
MEMOIRE POUR L'OBTENTION DU DIPLOME D'ETUDES
SUPERIEURES SPECIALISEES (DESS)
OPTION: Décentralisation et Gestion des Eaux
(DGE)
Thème
Evaluation de la qualité des eaux des puits
couverts munis de pompe dans la commune de Porto-Novo
Présenté par :
CHOUTI Waris
Kéwouyèmi
Maître de mémoire
Superviseur
académique
ZOGO Dieudonné
DIMON Biaou Fidèle
Ingénieur en TLM
Maître Assistant à l'UAC
2.
Chef du laboratoire national de la SONEB Docteur en Chimie
Appliquée
(4è promotion)
ANNEE ACADEMIQUE : 2006-2007
DEDICACE
A
Mon père Djèlili CHOUTI,
pour avoir soutenu avec force et détermination mes études. Tu es,
après mon Seigneur Allah, celui à qui je dois ma réussite.
Ton affection et tes conseils me manquent depuis que tu nous a quittés.
Qu'Allah te fasse entrer dans Son Paradis.
A
Ma mère Koudirath LAWANI, pour
avoir supporté les peines que je t'ai apportées quand
j'étais encore bébé et pour tous les soutiens que tu n'as
pas cessé de m'apporter. Qu'Allah te permette de récolter le
fruit de tes efforts.
Et ton Seigneur a
décrété : « N'adorez que Lui ; et
marquez de la bonté envers les père et mère : si l'un
d'eux ou tous deux doivent atteindre la vieillesse auprès de toi, alors
ne leur dis point : « Fi » et ne les brusques pas mais
adresse-leur des paroles respectueuses et par miséricorde, abaisse pour
eux l'aile de l'humilité, et dis : O mon Seigneur, fais leur,
à tous deux, miséricorde comme ils m'ont élevé tout
petit ».
Coran XVII ,
23-24.
3. REMERCIEMENTS
Ce travail a été possible grâce aux
efforts de certaines personnes que je tiens à remercier pour leurs
contributions.
Au terme du présent travail, je voudrais remercier mon
Seigneur Allah qui m'a permis de vivre jusqu'ici et qui m'a accordé
cette possibilité de retenir les connaissances que j'ai acquises ;
sans Lui, je ne pourrai rien faire.
Je voudrais manifester ma reconnaissance au Gouvernement
Béninois, la Région Wallonne, le Commissariat
Général aux Relations Internationales (CGRI) de la
Communauté Française de Belgique, pour tout le soutien
accordé à cette formation au travers du projet 12.
J'adresse mes sincères remerciements au Professeur
Jean-Pierre EZIN, Directeur de l'Institut de Mathématiques et de
Sciences Physiques (IMSP) et au Professeur Georges THILL de la chaire
UNESCO-PRELUDE du Développement Durable, initiateurs du projet 12, pour
l'avoir bien conduit.
Je tiens vraiment à remercier tout le personnel du
Département Sciences, Philosophie et Sociétés des
Facultés Universitaires Notre Dame de la Paix (FUNDP) de Namur notamment
le Professeur Bertrand HESPEL, Monsieur Jean-Paul LEONIS pour l'accueil et la
disponibilité dont ils ont fait preuve lors de notre stage en
Belgique.
Ma profonde gratitude va également à l'endroit
du Docteur Marcos ABOUBACAR, Coordonnateur des études pour toutes les
peines qu'il s'est données pour que cette formation arrive à
terme et pour qu'il soit une réussite.
C'est également l'occasion de remercier tous mes
enseignants depuis mes cours primaires jusqu'à l'université, ils
m'ont aidé, m'ont nourri de leur connaissance et ont
éloigné de moi les ténèbres de l'ignorance :
que Dieu m'aide à ne pas être ingrat à leur niveau.
Toutes mes reconnaissances à tous les enseignants de
cette formation en particulier à Monsieur Cakpo-Chichi BERNARD pour les
efforts fournis pour nous apporter - mes camarades et moi - les connaissances
dont nous avons besoin et d'être disponible chaque fois nous avons besoin
de lui.
A mes maîtres ZOGO Dieudonné et DIMON Biaou
Fidèle pour la disponibilité dont ils ont fait preuve pour
suivre ce travail malgré leurs préoccupations
professionnelles.
Toute ma gratitude et mes remerciements aux honorables
membres du jury qui ont bien voulu apprécier ce travail.
A tous mes aînés et camarades de la
quatrième promotion pour leur conseil et leur amour.
A tous mes frère et soeurs pour m'avoir soutenu
moralement, matériellement et financièrement ; je dis
merci.
Mes remerciements à tous ceux qui de près ou de
loin ont contribué à la réussite de ce travail.
RESUME
Les eaux des puits couverts munis de pompe sont de plus en plus
utilisées à Porto-Novo pour faciliter l'accès à
l'eau. Elles servent aux différents usages domestiques et de ce travail
de recherche, il ressort que dans deux (2) ménages sur sept (7), elle
est aussi destinée à la boisson et à la cuisson.
La construction des latrines autour de ces puits ne suit aucune
norme et quatre puits observés se trouvent à moins de 15
mètres de la latrine la plus proche.
La couverture de ces puits n'empêche pas la contamination
de cette eau par les matières fécales.
Les analyses physico-chimiques ont révélé
que tous les échantillons prélevés sont acides et
présentent une concentration très élevée en nitrate
qui indique une pollution fécale ; quatre (4) sur sept (7) ne
respectent les normes de potabilité concernant le nitrate. Les eaux de
ces puits sont très douces. L'analyse bactériologique qui
apporté sur un seul échantillon de 100 ml révèle
la présence de 141 colonies d'Esherichia coli à 37°C et
d'une colonie à 44°C ; les streptocoques fécaux sont
indénombrables.
Cette forte contamination de l'eau laisse envisager des mesures
d'hygiène à prendre par la population lors de la construction des
puits et des latrines, du transport, du stockage et du
prélèvement de l'eau destinée à la consommation
humaine.
PLAN
4. Dédicaces
Remerciements
Liste des sigles
Introduction générale
1. Problématique
2. Justification du thème
3. Hypothèses de recherche
4. Objectifs de recherche
CHAPITRE 1 : Revue bibliographique
1. L'eau et la santé
2. L'eau, l'hygiène et l'assainissement
3. La pollution
4. Développement durable
5. Décentralisation
6. Compétences de l'Etat et des communes dans le cadre
de la décentralisation dans le domaine de l'eau, de l'environnement, de
l'hygiène et de la salubrité
7. Méthodes de désinfection utilisées
dans le traitement de l'eau.
8. Normes de potabilité
Ø Les paramètres chimiques
Ø Les paramètres microbiologiques
CHAPITRE 2 : Cadre d'étude
1. Situation-Limites-Etendue
2. Climat
3. Hydrographie
4. Géologie
5. Hydrogéologie
6. Caractéristiques historiques
7. Organisation administrative
8. Caractéristiques démographiques
9. Religions et ethniques
10. Activités socio-économiques
CHAPITRE 3 : Matériel et
méthodologie
1. Matériel
a. Les matériels du terrain
b. Les matériels de laboratoire
c. Les prélèvements
d. Les enquêtes
2. Méthodologies
a. Les analyses
b. Les enquêtes
CHAPITRE 4 : Résultats et
discussion
1. Présentation des résultats de terrain et
discussions
2. Résultats et interprétation des analyses
physico-chimiques
3. Résultats et interprétation des analyses
bactériologiques
CONCLUSION ET RECOMMADATIONS
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
TABLE DES MATIERES
DEDICACE
..............................................................................................2
REMERCIEMENTS.....................................................................................3
RESUME..................................................................................................5
PLAN......................................................................................................6
TABLE DES
MATIERES...............................................................................8
ACRONYMES ET
ABREVIATIONS..............................................................11
LISTES DES TABLEAUX, FIGURES ET
PHOTOS...........................................12
Introduction
..............................................................................................14
Chapitre 1 : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE
1. L'eau et la santé
...................................................................................19
2. L'eau, l'hygiène et
l'assainissement.............................................................19
3. La
pollution.........................................................................................20
4. Développement
durable...........................................................................21
5.
Décentralisation....................................................................................21
6. Compétences de l'état et des communes dans
le cadre de la décentralisation dans le domaine de l'eau, de
l'environnement, de l'hygiène et de la
salubrité................................22
a) Compétences de
l'état............................................................................22
b) Compétences des
communes....................................................................23
7. Méthodes de désinfection utilisées
dans le traitement de l'eau.............................25
a) La chloration de
l'eau............................................................................25
b)
L'ozonation........................................................................................25
c) La stérilisation par les rayons
UV..............................................................26
d) La
microfiltration.................................................................................26
8. Normes de
potabilité..............................................................................27
a) Les paramètres
physico-chimiques.............................................................27
b) Les paramètres
microbiologiques...............................................................29
Chapitre 2 : CADRE D'ETUDE
1.
Situation-Limites-Etendue.......................................................................31
2.
Climat.............................................................................................34
3.
Hydrographie....................................................................................35
4.
Géologie..........................................................................................36
5.
Hydrogéologie....................................................................................37
6. Caractéristiques
historiques.....................................................................39
7. Caractéristiques
démographiques..............................................................40
8. Religions et
ethniques...........................................................................42
9. Activités
socio-économiques...................................................................43
10. La gestion des déchets et l'approvisionnement en
eau dans la ville......................44
a) La gestion des
déchets...........................................................................44
b) L'approvisionnement en
eau...................................................................45
11. L'analyse du contexte
sanitaire................................................................49
Chapitre 3 : MATERIEL D'ETUDE ET METHODOLOGIE
1.
Matériel...........................................................................................53
a) Les matériels du terrain
........................................................................53
b) Les matériels du
laboratoire....................................................................53
c) Les
prélèvements................................................................................53
d) Les
enquêtes.....................................................................................53
2.
Méthodologie....................................................................................54
a) Protocole
expérimental.........................................................................54
b) Les
enquêtes.....................................................................................56
Chapitre 4 : RESULTATS ET DISCUSSIONS
1. Présentation des enquêtes de terrain et
discussion..........................................58
a) Enquêtes sur les âges des
puits.................................................................58
b) Enquêtes sur la distance entre les puits et la
latrine la plus proche........................58
2. Résultats et interprétation des analyses
physico-chimiques................................59
3. Résultats et interprétation des analyses
bactériologiques...................................61
CONCLUSION ET
RECOMMANDATIONS .................................................65
1.
Conclusion....................................................................................66
2. Recommandations
...........................................................................66
REFERENCES
BIBLIOGRAPHIQUES.........................................................71
ANNEXES............................................................................................72
ACRONYMES ET ABREVIATIONS
5. Sigle
Définition
6. C.R.E.P.A : Centre Régional
d'Eau Potable et d'Assainissement à
faible
coût
C.N.R.S. : Centre National de
Recherches Scientifiques
I.G.N. : Institut
Géographique National
I.M.S.P. : Institut de
Mathématiques et de Sciences Physique
O.M.S. : Organisation Mondiale de la
Santé
O.M.D : Objectifs du
Millénaire pour le Développement
O.N.G. : Organisation Non
Gouvernementale
O.N.U : Organisation des Nations
Unis
P.D.C. : Plan de
Développement Communal
R.G.P.H. : Recensement
Général de la Population et de l'Habitat
S.N.I.G.S / ZS -PAS : Système National d'Information
et de Gestion Sanitaire
de la Zone Sanitaire
Porto-Novo_Aguégués_Sèmè-Podji
S.O.N.E.B. : Société
Nationale des Eaux du Bénin
U.N.I.C.E.F. : United Nations International
Children's Emergency Fund
Liste des tableaux
Tableau n°1 : Présentation des arrondissements
et des quartiers de la ville de
Porto-Novo
Tableau n°2 : Répartition par genre et par
arrondissement de la population de Porto-Novo
Tableau n°3 : Motif de consultation des maladies
hydriques de l'année 2004
Tableau n°4 : Motif de consultation des maladies
hydriques de l'année 2005
Tableau n°5: Motif de consultation des maladies hydriques
de l'année 2006
Tableau n°6 : Les âges des puits
Tableau n°7 : Distance entre les puits et les
latrines
Tableau n°8 : Résultats des analyses de
quelques paramètres
physico-chimiques
Tableau n°9 : Résultats des analyses
bactériologiques
Tableau n°10 : Résultats des analyses
bactériologiques (suite)
Liste des figures
Figure n°1 : Situation de la ville de Porto-Novo
Figure n°2 : La ville de Porto-Novo
Figure n°3 : Rythme pluviométrique
à Porto-Novo
Figure n°4 : Carte géologique de la
région Sud -Est du Bénin
Figure n°5 : Coupe hydrogéologique
synthétique du champ de captage de
Ouando
Figure n°6 : Croissance spatiale de la ville de
Porto-Novo
Listes des photos
Photo n°1 : Puits traditionnel ouvert au quartier
Ayimlonfidé
Photo n°2 : Puits traditionnel au quartier
Houssounko
Photo n°3 : Exemple de puits protégé
au quartier Ayimlonfidé
Photo n°4 : Exemple de puits protégé
à Houinmey
Photo n °5 : Exemple de pompe
à Ouando
Photo n°6 : Exemple de pompe
à Adankpamey
Introduction
L'eau est un bien vital, indispensable à la vie. Elle
ne doit pas être un bien marchand mais un patrimoine commun qu'il faut
absolument défendre et protéger pour l'intérêt de
tous. Elle peut être source de maladies. A cause de son lien
étroit avec la santé, elle est devenue l'aliment le plus
contrôlé dans le monde. Selon l'OMS, un individu a besoin d'au
moins 30 l/jour. Ce besoin est loin d'être satisfait dans tous les pays
du monde.
Si disposer d'une eau potable ne pose pratiquement aucun
problème dans les pays occidentaux, il constitue un problème
majeur qui handicape le développement socioculturel des pays africains.
Chaque année, deux à trois milliards de jours de travail sont
« perdus », la plupart par les femmes, pour aller chercher
de l'eau. On estime cette perte de productivité à environ 5
milliards d'euros -3275 milliards de francs CFA- (La filière de l'eau,
page 5, Protos).
La mise à disposition de l'eau potable au robinet
nécessite le captage, le contrôle et la distribution de l'eau
potable. Toutes ces opérations exigent des moyens techniques et
financiers qui ne sont pas à la portée des pays en voie de
développement en général et du Bénin en
particulier. La seule société nationale de production et de
distribution d'eau potable au Bénin - Société Nationale
des Eaux du Bénin SONEB - ne couvre pas l'ensemble du pays.
Face à cette situation, les populations
n'hésitent pas à faire recours aux eaux de faible qualité
telles que les eaux de pluie, de puits, de cours d'eau pour satisfaire
leurs besoins quotidiens.
Les eaux de puits couverts dont il question dans ce travail
sont de plus en plus utilisées et ne font l'objet d'aucun contrôle
de qualité dans tout le pays. L'étude a pour cadre Porto-Novo,
capitale du Bénin. Ce travail se fera autour de quatre
chapitres :
-dans le premier chapitre, il sera question de la revue
bibliographique.
-le deuxième chapitre permettra de présenter le
cadre de l'étude.
-le troisième exposera les matériels et les
méthodologies du travail effectué.
-dans le dernier, il sera question des résultats, des
discussions et des suggestions.
1. Problématique
Disposer d'eau de bonne qualité
améliore considérablement la santé humaine. Elle apporte
à l'organisme des éléments dont il a besoin pour bien
fonctionner.
Au Bénin, l'objectif fixé lors de la
décennie de l'eau 1990-2000 était de fournir de l'eau potable
à 80% de la population : 60 litres par jour à chaque
habitant du milieu urbain et 10 à 20 litres par jour à chaque
habitant en milieu rural (AMEGEE ,1992).
Mais à la fin de cette décennie, l'objectif
n'était pas atteint. Les maladies hydriques font de nombreuses victimes
au sein de la population qui continue de consommer les eaux de faible
qualité.
A Porto-Novo, capitale du Bénin, tous les
ménages ne sont pas abonnés à la Société
Nationale des Eaux du Bénin (SONEB). Ce qui amène certains
habitants à consommer les eaux de puits. Certains de ces puits sont
couverts et munis de pompe pour faciliter l'accès à l'eau. Parce
que les eaux issues de ces puits paraissent claires et sans odeur, les
propriétaires assimilent leur qualité à celle de la SONEB.
Mais on observe un manque d'hygiène et d'assainissement autour de ces
puits. Les déchets sont mal gérés. Les tas d'ordures se
trouvent parfois à proximité des puits. Les eaux usées
sont jetées un peu partout. Les latrines à fosse non
étanche sont construites sans respecter une distance minimale de 15m
requise (CREPA). De même les eaux sont stockées dans des
matériels mal entretenus. Ces différentes conditions
d'hygiène et d'assainissement sont des sources probables de
contamination fécale. L'eau peut être non seulement
souillée à la source mais également lors du stockage et de
l'usage.
Le véritable problème que pose ce travail de
recherche est d'évaluer la qualité de ces eaux en identifiant les
probables sources de pollution.
2. Justification du thème
En Afrique subsaharienne, 42% de la population n'a toujours
pas accès à des sources de bonne qualité (CNRS,
France).
L'ONU a bien compris le danger potentiel que représente
cette boisson d'eau non potable, ce qui l'a amène à fixer comme
objectif à atteindre d'ici 2015 : Réduire de
moitié le pourcentage de la population qui n'a pas accès de
façon durable à un approvisionnement en eau de boisson
salubre (OMD, OBJECTIF 7, CIBLES 10).
Le pari est loin d'être gagné puisque pour
atteindre cet objectif important, 260000 personnes par jour doivent encore
obtenir l'accès à des sources d'eau de bonne qualité (OMS,
2002). Pour atteindre cet objectif au Bénin, le taux effectif
d'accès à l'eau potable doit être porté à
67,5% dans les zones rurales et semi urbaines et à 75% dans les zones
urbaines en 2015 alors ces taux ne sont que respectivement de 41% et 50% en
2005. (PNE, Bénin).
Cette consommation est parfois due à l'ignorance des
populations qui pensent qu'une eau claire, inodore et qui n'a pas une mauvaise
odeur est bonne à boire et ne présente aucun danger. C'est
l'exemple des eaux de puits dans certaines communes du Bénin où
ces eaux sont limpides (Porto-Novo, Abomey-Calavi ...). C'est l'exemple aussi
des eaux de pluie qui sont bues sans aucune inquiétude. De plus, les
puits couverts munis de pompe présentent l'aspect d'une eau de
distribution (munis d'un robinet qu'il suffit d'ouvrir pour avoir de l'eau).
C'est donc une raison de plus pour que les utilisateurs de ces puits croient
à la potabilité de ces eaux et pour qu'ils pensent à les
boire. Alors que, ce n'est qu'après une analyse fiable et menée
par un spécialiste de la qualité de l'eau qu'on peut
déclarer une eau potable. Et ceci lorsqu'elle répond aux normes
de potabilité. De plus cette qualité qui peut être bonne au
départ, peut varier au cours du temps. D'où une analyse
périodique de ces eaux comme l'indiquent les textes relatifs à
l'eau au Bénin.
Cette étude qui vise à analyser les
paramètres des eaux de ces puits couverts de la commune de Porto-Novo
peut servir de documents de base aux initiatives qui viseront à
améliorer l'accès à l'eau potable dans la commune.
3. Objectifs de recherche
De façon générale, il s'agira
d'étudier la qualité de l'eau des puits couverts munis de
pompe.
De façon spécifique, il s'agira de :
- analyser les paramètres physico-chimiques et
microbiologiques de ces eaux et de vérifier s'ils répondent aux
normes de potabilité,
- rechercher les sources probables de pollution de ces
eaux,
- évaluer les impacts de la consommation de ces eaux
sur la santé.
4. Hypothèses de recherche
- la qualité des eaux de ces puits munis de pompe ne
répond pas aux normes de potabilité d'eau de
consommation ;
- le manque d'hygiène et d'assainissement autour de ces
puits constitue les principales sources de pollution de ces eaux ;
- la consommation de ces eaux est la cause de nombreuses
maladies au sein de la population qui utilise cette eau pour la boisson.
CHAPITRE 1 : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE
1. L'eau et la santé
Le lien étroit qui existe entre l'eau et la
santé n'est plus à démontrer. Lorsqu'on fournit une eau
potable à une population, on améliore considérablement sa
santé.
Le corps humain est composé d'eau à plus de
60%. Certaines réactions qui se passent à l'intérieur de
l'organisme ne peuvent se dérouler qu'en présence d'eau.
Grâce à ses propriétés physico-chimiques, l'eau
apporte à l'organisme les éléments minéraux et
certains oligo-éléments dont il a besoin pour bien fonctionner.
L'eau permet d'éliminer les toxines contenues dans les muscles et ce
faisant, de supprimer les crampes. L'eau que l'on boit, chaque jour, doit
aussi compenser les pertes dues à la déshydratation et à
l'eau éliminée par les urines et les excréments. Un adulte
moyen de 70 kilogrammes doit ingérer 2,5 à 3 litres par jour dont
1 à 1,5 litre sous forme de boisson pour se maintenir en bonne
santé. Pour le nourrisson, le besoin en eau rapporté à son
poids corporel est encore plus important.
Lorsque ce besoin n'est pas satisfait ou lorsque l'eau est
de mauvaise qualité, la santé de l'homme est menacée. A
l'échelle de la planète, ce problème de manque d'eau
potable, combiné au manque d'assainissement est à l'origine de
80% des cas de maladies (La filière de l'eau, PROTOS 2006).
2. L'eau, l'hygiène et l'assainissement.
Il n'est pas évident que lorsqu'on fournit une eau
potable à une population, surtout celle des pays en voie de
développement, elle la consomme potable. Le manque d'hygiène ou
d'assainissement altère la qualité de l'eau avant sa
consommation. Les moyens de transport et de stockage ont un impact sur sa
qualité. Il est clair qu'une eau potable transportée dans un
récipient non couvert ou stockée sans les précautions
d'hygiène élémentaire a toutes les chances d'être de
mauvaise qualité avant son utilisation. De simples mesures
d'hygiène telles que se laver les mains après un passage aux
toilettes suffisent pour éviter un bon nombre de maladies. En Afrique de
l'Ouest, 50% de l'eau potable deviendrait impropre à la consommation
humaine parce qu'elle est transportée ou conservée dans des
récipients souillés ou par manque d'hygiène (La
filière de l'eau, 2006).
Un milieu non assaini où l'eau stagne est un milieu
prospice pour le développement des vers et insectes vecteurs de
maladies.
Pour avoir un impact réel sur la santé, les
projets d'eau potable doivent donc être associés aux conditions
d'assainissement et d'hygiène. La sensibilisation de la population
à une meilleure hygiène, gestion des déchets,
évacuation des excréta s'impose.
3. La pollution
La pollution est une modification défavorable du milieu
naturel qui apparaît comme le sous-produit d'une action humaine, au
travers d'effets directs et indirects
Cette pollution se fait de plus en plus remarquée au
cours de ces dernières années. Les eaux de surface et les nappes
phréatiques sont les plus exposées. Les cours d'eau sont devenus
des lieux privilégiés pour recevoir des ordures
ménagères et des matières fécales. Dans les
ménages, les déchets et les excréta sont mal
gérés. La collecte des ordures n'est pas bien organisée
même dans les grandes villes. L'accès à l'assainissement
est de 32% (PNE).
Même les eaux souterraines qui semblent être
protégées aujourd'hui pourraient être atteintes dans
l'avenir si aucune mesure adéquate n'est prise.
Ces pollutions ont pour conséquence la disparition de
certaines espèces de poissons dans les cours d'eau, la présence
de nitrate dans les puits à une concentration trop élevée,
l'augmentation des maladies liées à l'eau.
4. Développement durable
Le « développement durable » (ou
développement soutenable) est, selon la définition
proposée en 1986 par la Commission mondiale sur l'environnement et le
développement dans le Rapport Brundtland [1] :
« un développement qui répond aux besoins
du présent sans compromettre la capacité des
générations futures de répondre aux leurs ».
En effet, pendant longtemps, l'homme a pensé qu'il peut
continuer à prélever les ressources de la terre sans rien
craindre. Dans le domaine de l'eau, les ressources doivent être bien
gérées en évitant la surexploitation et la pollution des
nappes.
5. Décentralisation
La décentralisation est un transfert de
compétences de l'État à des institutions distinctes de
lui, ici, les collectivités locales. Elles bénéficient
alors d'une certaine autonomie de décision et de leur propre budget sous
la surveillance d'un représentant de l'État (l'autorité de
tutelle).
C'est en 1999 que les lois relatives à la
décentralisation ont été votées par
l'Assemblée Nationale du Bénin. Avec les élections de
Décembre 2002 qui ont permis aux populations de choisir les élus
locaux, le processus de décentralisation est arrivé à son
terme. Une partie des compétences de l'état d'alors a
été transférée aux communes. Depuis ce moment, les
communes ont acquis - du moins en théorie - toutes les
compétences pour exercer pleinement la maîtrise d'ouvrage dans les
domaines de la distribution d'eau potable et de la pratique d'assainissement
sur leurs territoires. Mais « ce processus va de pair avec de
nombreux obstacles dus au fait que certaines parties doivent accepter une
réduction de pouvoir, tandis que d'autres voient accroître leurs
responsabilités sans avoir reçu la formation appropriée ou
sans disposer des moyens nécessaires» (Rapport annuel 2005,
PROTOS).
En effet, les communes n'ont pas encore
développé des moyens et des instruments pour répondre
à leurs devoirs envers les populations. Cette première
génération de maires n'a pas mis en place, dans le cas
général, un personnel technique compétent capable de faire
face au problème de gestion de l'eau et d`assainissement.
6. Compétences de l'Etat et des communes dans le cadre
de la décentralisation dans le domaine de l'eau, de l'environnement, de
l'hygiène et de la salubrité
a. Compétences de
l'Etat
- La loi 87-015 du 21 septembre 1987 portant Code de
l'Hygiène Publique réglemente l'hygiène des lieux publics,
de l'habitat et des établissements de restauration, des marchés,
l'usage de l'eau, l'assainissement du milieu en général et le
contrôle phytosanitaire. Son décret d'application n'a
été adopté qu'en 1999 (M.S.P., 1987).
- La loi 87-016 du 21 septembre 1987 portant code de l'eau
réglemente surtout l'utilisation de l'eau. Pour faciliter sa mise en
oeuvre, elle suggère la création d'un Comité National de
l'Eau et de l'Assainissement et définit clairement ses
responsabilités. Il faut noter que ce « code de l'eau est
resté inappliqué jusqu'à ce jour. Aucun texte
d'application n'a été pris. On peut constater des contradictions,
des ambiguïtés et des chevauchements de responsabilités
induits par d'autres textes législatifs censés être
complémentaires » disait André TOUPE, ancien Directeur
de l'Hydraulique.
- Le décret N° 2001-94 du 20 février fixant
les normes de qualité de l'eau potable.
L'article 11 fixe les normes de qualité microbiologique
d'une eau destinée à la consommation humaine.
- Le décret N° 2001-109 du 04 avril 2001 fixant
les normes de qualité des eaux résiduaires. L'article 18
préconise que les eaux usées domestiques ne peuvent être
déversées dans le milieu naturel qu'après un traitement
approprié. L'article 19 recommande le raccordement, de toute habitation
en zone urbaine, à un système d'assainissement. L'article 23 fixe
globalement les critères de qualité que doivent satisfaire les
eaux rejetées.
- Le décret N° 97-624 du 31 décembre 1997
portant structure, composition et fonctionnement de la police sanitaire.
Ces lois et décrets sont mis en application par les
institutions nationales telles que le Ministère de l'Environnement
et de la Protection de la Nature (MEPN), le Ministère de la Santé
(MS), le Ministère de la Sécurité Publique et des
Collectivités Locales (MSPCL), le Ministère des Mines, de
l'Energie et de l'Eau (MMEE). Ce dernier joue un rôle central dans le
secteur de l'eau à travers la Direction de l'Hydraulique et sa tutelle
exercée sur la SONEB. Il a en charge la politique nationale de l'eau.
b. Compétences des
communes
La loi n°97-029 du 15 janvier 1999 sur la
décentralisation portant organisation des communes en République
du Bénin dans sa section 3, mentionne ce qui suit au niveau des articles
93, 94, 95, 96 :
- Article 93
La commune a la charge de la fourniture et de la distribution
de l'eau potable; de la collecte et du traitement des déchets solides
autres que les sachets industriels. Elle doit collecter et traiter les
déchets liquides; assurer l'évacuation des eaux usées et
des eaux pluviales; créer des ouvrages d'aménagement des
bas-fonds et de protection contre les inondations puis délimiter des
zones interdites à l'urbanisation dans les périmètres
réputés dangereux pour des raisons naturelles ou industrielles et
enfin créer et entretenir la gestion des cimetières et des
services funéraires.
- Article 94
La commune a la charge de la création, de l'entretien
des plantations des espaces verts et de tout aménagement publique visant
à l'amélioration du cadre de vie. Elle veille à la
protection des ressources naturelles, notamment des forêts, des sols de
la faune, des ressources hydrauliques, des nappes phréatiques et
contribue à leur meilleure utilisation. Elle est consultée sur
tout aménagement relatif aux sites miniers se trouvant sur son
territoire.
- Article 95
La commune veille à la préservation des
conditions d'hygiène et de salubrité publique notamment en
matière :
-de prospection et de distribution de l'eau potable;
-de périmètre de sécurité
sanitaire autour des sites de captage, forage et puits;
-d'assainissement privé des eaux usées;
-de lutte contre les vecteurs de maladies transmissibles;
-d'hygiène des aliments et des lieux et
établissements accueillant du public;
-de déchets industriels.
La commune élabore la réglementation concernant
l'assainissement individuel (latrines, fosses septiques, puisards) et initie
toutes mesures de nature à en favoriser la promotion.
- Article 96
La commune donne son avis chaque fois qu'il est
envisagé la création sur son territoire de tout projet
susceptible de porter atteinte à l'environnement.
Elle prend en considération la protection des terres
agricoles, des pâturages, des espaces verts, de la nappe
phréatique, des plans et cours d'eau de surface dans l'implantation des
différentes réalisations à caractère public ou
privé.
7. Méthodes de désinfection utilisées
dans le traitement de l'eau.
La désinfection consiste à utiliser un
procédé physique ou chimique permettant de détruire tous
les micro-organismes pathogènes dans le milieu et d'anéantir ceux
qui sont autochtones c'est-à-dire les germes banals (ZOGO, 2005).
Il existe actuellement quatre méthodes courantes pour
la désinfection de l'eau : la chloration de l'eau, l'ozonation, la
stérilisation par les rayons U.V, la microfiltration.
a. La chloration de l'eau
La désinfection par le chlore est la plus
utilisée car moins coûteuse et plus facile à mettre en
application. En effet, le chlore et ses composés (exemple l'hypochlorite
de calcium) sont bons marchés et faciles à obtenir. Il faut noter
que son pouvoir rémanent fait de lui un produit très
conseillé pour la désinfection de l'eau. Ses désavantages
sont : il donne un goût caractéristique à l'eau,
certains de ses dérivés sont dangereux, son installation
nécessite le transport et le stockage de produit toxique et son
efficacité dépend du pH de l'eau.
b. L'ozonation
Le traitement de l'eau avec l'ozone est un
procédé automatique qui permet de détruire les
matières organiques, les bactéries, les germes et les virus.
L'ozone désinfecte, améliore la couleur, le goût et l'odeur
de l'eau. Il se décompose facilement en oxygène sans laisser de
produits dérivés dans l'eau comme le chlore. Il y a moins de
produits chimiques qui agressent les yeux, la peau ou les cheveux. L'ozone
étant très instable, il faut donc le préparer au fur et
à mesure des besoins.
Ses désavantages sont : sa production consomme de
l'énergie, son utilisation est assez complexe et demande un
investissement de départ très important, il ne possède pas
de pouvoir rémanent.
c. La stérilisation par les rayons
U.V.
La stérilisation de l'eau par rayonnement UV consiste
simplement à faire passer l'eau à désinfecter dans un tube
de quartz, contenant un tube à rayonnement UV (Ultra Violet). Ce
rayonnement UV ayant la particularité de détruire toute
matière vivante. Il n'y a pas de stockage de produits chimiques et le
traitement ne laisse aucun dérivé et aucune odeur dans l'eau.
Mais, il inactive les bactéries sans les éliminer, il n'a pas
d'effet rémanent et nécessite un traitement préalable qui
comprend des processus d'adoucissement et de déferrisation pour
prévenir l'encrassement de l'ampoule.
d. La microfiltration.
Les microfiltres utilisés ont des pores suffisamment
petits (0,2 micromètre) pour arrêter les bactéries
présentes dans l'eau. Le système est très simple et les
bactéries sont enlevées de l'eau et pas seulement
inactivées. Mais c'est un système coûteux à
l'utilisation car il faut renouveler régulièrement les cartouches
filtrantes, il n'y a aucun effet sur les virus et n'a pas de pouvoir
rémanent.
Il faut noter que la désinfection à l'iode est
également utilisée mais est contre-indiquée pour les
femmes enceintes, les enfants.
8. Normes de potabilité
Une eau potable peut être définie comme une eau
qui, lorsqu'elle est bue de façon permanente, ne présente aucun
risque pour la santé. Et ceci lorsqu'elle respecte les normes de
potabilité.
Les normes de qualité de l'eau potable sont
très rigoureuses. Elles s'appuient en général sur les
travaux médicaux établissant les doses maximales admissibles
(DMA), c'est-à-dire la quantité de telle ou telle substance qu'un
individu peut absorber sans danger quotidiennement tout au long de sa vie.
La qualité bactériologique doit être
assurée en toutes circonstances et faire l'objet d'une surveillance
très stricte.
On distingue les normes relatives aux paramètres
physico-chimiques et les normes relatives aux paramètres
bactériologiques. En voici quelques exemples :
a. Les paramètres
physico-chimiques
v Les paramètres
organoleptiques
Les paramètres organoleptiques sont les
propriétés de l'eau telles que couleur, odeur, goût et
aspect qui sont perceptibles par les organes sensoriels. On considère
que les paramètres organoleptiques n'ont aucune incidence sur la
santé.
v Les paramètres physico-chimiques
naturels
ü La température
Elle est une grandeur physique liée à la notion
immédiate de chaud et froid. Elle se mesure au moyen d'un
thermomètre.
C'est un paramètre physique qui influence
considérablement la multiplication microbienne ainsi que le
métabolisme. Selon la température optimale de
développement, les micro-organismes sont classés en trois
catégories (LECLERC et coll., 1989) :
- les germes mésophiles qui supportent une
température moyenne comprise entre 20 et 40°C ;
- les germes psychrophiles dont la température optimale
de croissance est située entre 0 et 15°C ;
- les germes thermophiles qui se multiplient
préférentiellement entre 45 et 85°C.
Il faut noter que la majorité des bactéries
pathogènes sont des mésophiles.
ü PH
Le pH mesure la basicité ou l'acidité d'une
solution. Elle liée à la concentration des ions hydronium
H3O+ pH= - log (H3O+). Une solution est basique quand le
pH<7 et basique lorsque pH>7. C'est un paramètre très
important dans la qualité de l'eau.
Les micro-organismes se multiplient dans une gamme
étendue de pH. Cependant chaque espèce à un pH optimum de
croissance. Les bactéries se multiplient en milieu neutre ou
légèrement alcalin (7<pH<7,5). Pour survivre, ils doivent
s'adapter aux modifications de pH de l'environnement. Escherichia coli
par exemple se multiplie à partir de pH égal à 4,4
jusqu'à un pH égal à 8 (FABER et coll., 1961).
ü Dureté ou Titre Hydrotimétrique
(TH)
La dureté est la concentration totale en calcium et
magnésium. En présence d'une eau dure le savon se mousse
difficilement.
v Les substances
indésirables
ü Les nitrates (NO3-) et les nitrites
(NO2-)
La présence de nitrates dans l'eau est un indice de
pollution d'origine agricole (engrais), domestiques (excréta) ou
industrielle.
Le nitrate ne constitue pas un danger direct pour la
santé humaine. Mais il se transforme, dans l'organisme humain, en
nitrite qui présente un danger, surtout pour les nourrissons. En effet,
les nitrites réagissent avec l'hémoglobine normale pour former la
méthémoglobine, affectant ainsi la capacité du sang
à transporter suffisamment d'oxygène jusqu'aux cellules de
l'organisme.
Il faut noter que les nitrates ont un rôle secondaire
dans l'eutrophisation des cours d'eau-le facteur principal étant le
phosphore- qui participe à la diminution de l'oxygène dissous.
b. Les paramètres
microbiologiques.
L'eau ne doit contenir ni parasite, ni virus, ni
bactérie pathogène. La qualité microbiologique est
évaluée lors des contrôles analytiques
réglementaires, par la recherche de bactéries, principalement des
germes témoins de contamination fécale. La présence de ces
bactéries dans l'eau a pour origine une pollution de la ressource, un
dysfonctionnement du traitement de potabilisation. Les conséquences
dépendent de plusieurs facteurs dont l'état général
du consommateur, de la virulence des microorganismes, du mode de transmission
ainsi que de la dose ingérée. Les troubles sont principalement
des troubles gastro-intestinaux, diarrhées, vomissements.
Il est indispensable de toujours contrôler la
qualité de l'eau après son traitement et avant sa consommation
parce que ce dernier peut être défaillant ou que la qualité
de l'eau peut s'altérer avant son arrivée au robinet du
consommateur.
CHAPITRE 2 : CADRE D'ETUDE
1. Situation - Limites - Etendue
La République du Bénin, pays d'Afrique
occidentale compte 7 513 946 habitants en 2006, et couvre une superficie de 112
622 km2 en s'étendant sur 670 km, du fleuve Niger (au nord) à la
côte atlantique (au sud). La largeur varie de 125 km le long de la
côte à 325 km au nord. Le pays qui a comme voisin, le Togo
à l'ouest, le Nigéria à l'est et le Niger et le Burkina
Faso au nord, est situé entièrement dans la zone intertropicale
entre l'équateur et le tropique du cancer entre les parallèles
6°30' et 12°30' de latitude nord et les méridiens 1° et
30°40' de longitude est.
Porto-Novo, capitale administrative du Bénin, est
située au sud du pays sur une lagune longeant le golfe de Guinée,
à 13 kilomètres de l'océan Atlantique et à une
trentaine de kilomètres de Cotonou, la principale ville du pays.
Porto-Novo, alias Hôgbonou, alias Adjatchê est localisé
entre 6°30 de latitude nord et 3°30 de longitude est. Elle est
limitée au nord par les communes d'Akpro-Missérété,
d'Avrankou, et d'Adjarra; au sud par la commune de
Sèmè-Podji ; à l'est par la commune d'Adjarra et
à l'ouest par la commune des Aguégués. La superficie de la
ville est de 52 Km² soit 0,05% du territoire national (PDC, 2005). Les
lois de la décentralisation de 1999 font de la ville de Porto-Novo une
commune à statut particulier. Elle compte cinq (5) arrondissements
subdivisés en quatre-vingt-six (86) quartiers.
Tableau n°1 : Présentation des
arrondissements et des quartiers de la ville de Porto-Novo
ARRONDISSEMENTS
|
NOMBRE DE QUARTIERS
|
1er arrondissement
|
29
|
2ème arrondissement
|
13
|
3ème arrondissement
|
22
|
4ème arrondissement
|
14
|
5ème arrondissement
|
8
|
Figure n°1 : Situation de la ville de Porto-Novo
Figure n°2 : La ville de Porto-Novo
2. Le climat
Porto-Novo étant situé dans la zone
intertropical connaît un climat subéquatorial. Deux saisons des
pluies et deux saisons sèches se partagent l'année climatique. Un
climat chaud et humide caractérisé par la mousson qui souffle
d'avril à novembre et l'harmattan qui souffle de décembre
à mars (ADAM, 1993). Des températures chaudes et humides avec des
moyennes mensuelles de 32° en mars et avril et de 23,1° en août
et décembre. Il y a deux saisons de pluie : une grande qui
s'étend de mars à juillet et une petite de septembre à
octobre. Ces deux saisons alternent avec deux saisons sèches : une
petite de juillet à septembre, et une grande de novembre à mars.
Source : CARDER Ouémé.
Figure n°3 : Rythme pluviométrique à
Porto-Novo
La moyenne annuelle des précipitations oscille entre
1.100 mm et 1.200 mm atteignant ainsi le niveau le plus élevé de
tout le pays (PDC, 2005). Les deux maxima de ce régime sont
centrés sur Juin et Septembre. .
3. Hydrographie
Porto-Novo possède une lagune utilisée par la
population pour différents usages. Elle représente le seul plan
d'eau de la ville. Ce bras lagunaire longe la côte jusqu'à Lagos
(Nigeria). Il communique en permanence avec le lac Nokoué à
l'ouest et avec la mer par l'intermédiaire des chenaux qui rejoignent le
Nigeria sur plus de 100km. Il appartient avec le lac Nokoué au
système lagunaire oriental du sud Bénin,
caractérisé par un balancement semi-saisonnier d'eau douce et
d'eau saumâtre. Ce système lagunaire est alimenté par les
eaux drainées par le fleuve Ouémé.
4. Géologie
Porto-Novo se trouve sur l'extrême sud du plateau de
Sakété dans le bassin sédimentaire côtier et se
repose en grande partie sur le Continental Terminal. Ce plateau vaste de 1200
km2 est l'un des trois plateaux au sud du bassin sédimentaire
côtier et est limité par la lagune de Porto-Novo au sud, la
vallée de l'Ouémé à l'ouest, la dépression
de Hollidjè au nord et la frontière de Nigeria à l'est. Il
est découpé par des ravins creusés à la faveur de
l'érosion qui draine les eaux de ruissellement et probablement celles
des nappes sous-jacentes. D'altitude comprise entre 20 et 200m, ce plateau a
son point le plus bas à Porto-Novo et incliné vers le sud et
entaillé par des vallées nord-sud. Les quartiers situés
non loin de la lagune se reposent sur le quartenaire. On relève autour
de Porto-Novo la présence de dépressions fermées plus ou
moins circulaires pouvant atteindre une centaine de mètres de
diamètre. Ces dépressions jouent, de façon naturelle, un
rôle important dans la réception des eaux de pluies et leur
conduite jusqu'à la lagune de la ville.
Ce continental terminal correspond à des
sédimentations argilo-sableuses, parfois conglomératiques, avec
des niveaux grénifiés, donc indurés, induration d'origine
diagnétique. Il y a un mélange assez homogène d'argiles
latéritiques et de sables quartzeux fins et moyens appelé
« terre de barre ». Son épaisseur maximale est de
135m.
Figure n°4 : Carte géologique de la
région Sud -Est du Bénin
5. Hydrogéologie
Le bassin de sédimentaire côtier du Bénin
comporte quatre aquifères. Deux principaux ont été
identifiés (continental et crétacé) auxquels s'ajoutent
deux autres (quartenaire et paléocène).
Ce sont du bas en haut :
- l'aquifère des nappes du Crétacé
supérieur se présente sous forme captive.Les débits
d'exploitation des ouvrages qui captent cet aquifère sont de l'ordre de
50 m3/h. Les eaux de cet aquifère sont peu minéralisées
(Alassane Abdoukarim, 2000). Il se trouve à 1000m de profondeur,
- l'aquifère des calcaires paléocène est
un aquifère à nappe captive sous les argilites et marnes, les
débits d'exploitation de ouvrages qui captent cet aquifère ne
dépassent pas généralement 50 m3/h, ses eaux sont
moyennement minéralisées, il se retrouve à 500m de
profondeur,
- l'aquifère des sables du Continental Terminal est
généralement à nappe libre. C'est au niveau cet
aquifère que se fait le captage de Ouando, situé à
l'extrême Sud-Ouest du plateau de Sakété, et qui dessert la
ville de Porto-Novo. Ses eaux sont peu minéralisées mais avec
une teneur élévée en fer, en dioxyde de carbone et,
parfois, en oxygène (Abdoulkarim, 2000). Il se trouve entre 40 et 60m de
profondeur avec un débit variant entre 5 à 10 m3/h,
- l'aquifère des sables littoraux ou alluviaux du
quartenaire est une nappe libre comprenant des nappes d'eau douce.
Figure n°5 : Coupe hydrogéologique
synthétique du champ de captage de Ouando
6. Caractéristiques historiques
Selon la tradition orale, les origines de Porto-Novo remontent
vers la fin du 17èm siècle autour du mythe de trois chasseurs
yoruba venus du Nigéria pour créer le premier quartier accron.
Les dissidents adja de la région ouest-Allada ont suivi au 18èm
siècle les yoruba avec l'installation de Tê-Agbanlin créant
ainsi le palais royal « Honmè ». A partir du
18èm siècle, les explorateurs portugais, français,
anglais, honllandais avaient organisé le commerce lucratif qui a conduit
à la colonisation et à la traite des esclaves nègres.
Ainsi naquit la cité qui s'est progressivement organisée dans le
temps pour devenir « Hogbonou » pour les
adja, « adjachè » pour les yoruba mais aussi
Porto-Novo pour les explorateurs et colonisateurs en 1742.
A la fin de la traite des esclaves, un autre commerce, celui
des produits agricoles et manufacturés prit la relève et se
développa. Le premier protectorat avec les français a
été signé en 1863 sous le règne du roi Sôdji,
suite aux velléités de conquête de la ville par les anglais
en 1861. Le deuxième protectorat établi le 14 avril 1882 sous le
règne du roi Toffa, marque la présence de l'installation de
l'administration coloniale française. La colonie du Dahomey est
créée et Porto-Novo en est la capitale par le décret du 22
juin 1894.
Porto-Novo a gardé, malgré les aléas de
l'histoire et l'ascension de la ville de Cotonou, son statut de
« Capitale du Bénin ». La ville a été
cependant dépouillée de ses attributs de capitale vers les
années 60 et 70 avec le transfert de la Présidence et des
Ministères à Cotonou. Avec l'avènement du renouveau
démocratique en 1990, le statut de capitale du Bénin a
été confirmé à nouveau et la ville connaît un
nouvel essor avec la mise en oeuvre d'un programme spécial de
réhabilitation dont le principal objectif est de lui redonner ses
attributs de Capitale du Bénin.
7. Caractéristiques démographiques
Les résultats du recensement effectué en
février 1992 et publiés en août 1993 dénombrent 179
138 habitants pour la ville de Porto-Novo. En 1999, cette population est
estimée à 207 190 habitants. Le dernier recensement de 2002
estime à 223 552 habitants dont 106 097 hommes et 117 455 femmes (INSAE,
2002), on note donc pour la ville de Porto-Novo un taux d'accroissement annuel
de 2,3% soit en moyenne 3 584 naissances par an. Ce taux explique
l'évolution de la population dans les quatrième et
cinquième arrondissements qui représentent l'extension du tissu
urbain de Porto-Novo. Comme partout au Bénin, la proportion du sexe
féminin est la plus importante. Elle est de 52,54% et le rapport de
masculinité est de 90,33 hommes pour cent femmes. C'est une population
jeune ; les moins de dix-neuf (19) ans représentent 51,3% de la
population alors que les personnes âgées de 70 ans et plus
représentent à peine 2,4%. La densité de population est
évaluée à 1.629 hbt/km² mais la population est
inégalement répartie entre les arrondissements. C'est dans le
quatrième arrondissement qu'on observe le poids démographique le
plus élevé (25,64%) suivi du cinquième arrondissement
(24,91%) alors que le troisième arrondissement a le poids
démographique le plus faible (14,17%).
Tableau n°2 : Répartition par genre et par
arrondissement de la population de Porto-Novo
Genre
|
Arrondissements
|
Total
|
1er
|
2ème
|
3ème
|
4ème
|
5ème
|
Masculin
|
15 425
|
21 278
|
15 541
|
27 107
|
26 746
|
106 097
|
Féminin
|
18 405
|
23 757
|
16 139
|
30 204
|
28 950
|
117 455
|
Total
|
33 830
|
45 035
|
31 680
|
57 311
|
55 696
|
223 552
|
Source : INSAE, RGPH3, 2002.
Il faut noter que les couvertures sanitaires ne se
développent pas au même rythme que l'accroissement de la
population. L'approvisionnement en eau potable, assuré par la SONEB et
quelques forages, est loin de couvrir l'entièreté de la ville.
Figure n°6 : Croissance spatiale de la ville de
Porto-Novo
8. Religions et ethnies
On dénombre dans la ville 45,7% de catholiques. Porto-Novo
est l'une des villes du sud Bénin où l'islam est plus
représenté (25,1%). Les protestants représentent
6,1% ; les célestes 5,7% ; les évangélistes
4,8%. Les religions traditionnelles font 5,1%.
Il existe plusieurs ethnies qui cohabitent dans la ville.
Il s'agit des Goun et Fon (66%), Yoruba (25%), Adja, Mina, Wémè
et Toffin (7,9%), Bariba, Dendi, Yom-Lokpa, Otamari et Peulh (1,1%).
Notons que pour ces différentes religions et ethnies,
l'eau en dehors de ses aspects chimiques et biologiques présente un
aspect social. Elle est la première chose qu'on sert à un
étranger ou un visiteur. Elle est versée par terre par la
nouvelle mariée pour qu'elle puisse passer dessus lors de sa venue dans
la maison de son mari et cela pour lui souhaiter la paix et la
tranquillité. Elle est un élément purificateur.
9. Activités socio-économiques
Les activités de la ville sont dominées par le
secteur tertiaire qui représente 78% et qui fait de Porto-Novo une ville
différente de Cotonou et de Parakou. Comme un peu partout au
Bénin, les activités économiques sont dominées par
les femmes notamment dans le commerce. La population active est jeune. Le
commerce représente l'activité principale de la ville. Ce
commerce se fait Nigeria mais également avec les marchés de
Dantokpa, de Pobè, d'Ipkinlè, d'Ifangni...
Le commerce avec le Nigeria s'est développé
avec le boom pétrolier en 1973. La proximité de ce pays et les
liens ethniques (Yoruba) favorisent des échanges plus ou moins
légaux entre les commerçants, surtout Yoruba, à travers le
développement d'un secteur qualifié d'informel (30,6%). Il faut
noter également les vendeurs ambulants dispersés dans les
marchés, les lieux publics...
On distingue trois types de marchés dans la
ville :
-régionaux (marché de Ouando)
-secondaires
-de quartiers (Djassin).
On ne note pas une spécialisation de la ville dans une
activité économique précise. Cependant, Porto-Novo demeure
la métropole des grands commerçants béninois aux chiffres
d'affaires relativement importants.
Le secteur industriel n'est bien pas développé
et représente moins de 5% des activités économiques. L'on
peut citer :
§ une usine de savonnerie, entreprise de l'Industrie
Béninoise des Corps Gras (IBCG)
§ une usine de fusion et de galvanisation (FBG),
spécialisée dans la fabrication des étrennes,
§ une unité de fabrication de mèche
§ quelques unités de fabrication de produits
laitiers et boulangeries.
Les autres activités économiques regroupent
entre autre la pêche, l'artisanat, le transport, etc.
10. La gestion des déchets et
l'approvisionnement en eau dans la ville.
a) La gestion des
déchets
A l'instar des autres communes du Bénin, Porto-Novo est
confronté à un grand problème de gestion des
déchets. La gestion des déchets étant étroitement
liée à la qualité des eaux, ce problème
mérite d'être souligné.
Les déchets domestiques
Ce sont les déchets issus quotidiennement des
ménages. Il s'agit entre autres des eaux usées,- eaux de
toilettes, eaux issues des WC (Water Closed)- des ordures
ménagères ou déchets solides.
-Les eaux usées
Certains ménages ne disposent de dispositifs
adéquats permettant un traitement efficace de ces eaux. Les latrines
sont construites parfois non loin des puits ce qui favorise une pollution
microbienne. La présence de nitrates avec une concentration anormale,
notée par des études récentes, en est une
conséquence.
-Les déchets ménagers
La ville produit chaque jour une quantité très
importante de ces déchets. Ils sont constitués à 87% de
végétaux et de matières putrescibles. Ces déchets
sont mal gérés. Il n'existe pas une structure bien
organisée dans la ville permettant une gestion de ces déchets.
Certaines maisons sont abonnées aux services de ramassage des ordures,
les autres continuent à entasser, à enfouir, à
brûler et à jeter dans les concessions inhabitées proches
et les lieux publics leurs déchets.
ü Les
déchets industriels
Il faut noter que les industries ne sont nombreuses dans la
ville. Les déchets de l'Industrie Béninoise des Corps Gras (IBCG)
sont réutilisés comme matières premières dans la
fabrication d'autres produits (tourteaux, huile palmiste). La destination des
déchets de l'industrie de fabrication des mèches est mal connue.
Les déchets des centres de santé
b) L'approvisionnement en
eau
Tout être humain a besoin d'une eau potable pour vivre.
Un seuil minimum de quantité d'eau doit être
considéré et ce seuil est selon la Banque Mondiale de 100 litres
par jour et par personne (SAVINA et coll., 1994). «Pour
rester en bonne santé, l'être humain a besoin d'environ 100 litres
d'eau par jour pour boire, cuisiner et se laver» (Parlons d'eau, 2003).
Malheureusement, la consommation journalière d'un habitant de Porto-Novo
est en deçà de cette quantité. Elle évolue de 35
litres à 100 litres selon le revenu et le mode de vie de la population
(DEGNIDE, 2004). Si nous considérons le nombre d'habitants de la ville
issus du dernier recensement et du seuil tolérable de 100
litres/pers/jour, le besoin journalier de la population est donc :
223 552 pers x 100l/j/pers = 2,23 104
m3/ jour soit 8,04 106m3/an. Cette estimation
ne concerne pas les besoins relatifs aux activités industrielles.
La qualité de l'eau requise peut être
différente selon les usages et l'eau de boisson est celle qui
mérite beaucoup plus d'attention et de contrôle.
Les sources d'approvisionnement en eau de la
population
Pour ses différents besoins en eau, la population de
Porto-Novo a recours à diverses sources d'eau. Les sources choisies par
un individu sont en fonction de ses moyens, de connaissance des maladies
liées à l'eau et de l'importance qu'il accorde à son
hygiène. Les sources principales qu'on peut noter sont :
-Les puits
Les moyens financiers dont dispose la population font de ces
puits les principales sources d'eau de la ville. Les constructions ne
nécessitent pas une grande technologie et sont faites par les ouvriers
et maçons de la place. La profondeur varie est de l'ordre de 30
mètres, une margelle en maçonnerie est élevée
autour du puits pour éviter aux utilisateurs d'y tomber et c'est
à cette margelle, en haut, qu'est accrochée une poulie. Cette
dernière est un outil qui facilite la tâche lors du
prélèvement d'eau.
C'est le premier ouvrage réalisé sur un terrain
dans un plan de construction d'une maison (ENONHO, 2006). Les eaux de ces puits
sont utilisées pour les différents usages domestiques.
Les puits protégés munis de pompes sont
également utilisés. La construction de ces puits est identique
à celle des puits décrits ci-dessus à la différence
qu'ils sont fermés et sont munis d'une pompe immergée. Ils
présentent les avantages suivants : les cordes qui peuvent
contaminer l'eau ne sont pas utilisées, ils sont protégés
contre la contamination des eaux de pluies, les pompes permettent de
prélever plus facilement l'eau. Ces puits présentent l'apparence
d'une eau potable : l'eau est claire et surtout il suffit de tourner un
robinet pour avoir de l'eau.
Photo n°1 : puits traditionnel
Photo n°2 : puits
traditionnel
ouvert à Ayimlonfidé
à Houssounko
Photo n°3 : exemple de puits
couverts Photo n°4 :
exemple de puits
à Ayimlonfidé
couverts à Houinmey
Photo n °5 : exemple de
pompe Photo n°6 : exemple de
pompe
à Ouando
à Adankpamey
-L'eau de la SONEB
La SONEB est la seule société au Bénin
autorisée à distribuer au robinet du consommateur
de l'eau potable. Elle ne couvre pas tout le territoire
béninois.
C'est une société publique à vocation
commerciale installée à Porto-Novo depuis 1975.
Elle distribue à travers la ville une eau potable
qu'elle contrôle elle-même. Le niveau de la population du
Bénin en général et de Porto-Novo en particulier ne permet
pas à la population de consommer l'eau de la SONEB «un
béninois sur trois vit avec moins d'un dollar par jour selon la Banque
Mondiale» (ADAM, 1993).
-L'eau de pluie
Son utilisation est limitée dans le temps. Les
populations s'en servent presque uniquement lors des pluies. Elles ne disposent
pas d'infrastructures de récupération. Elle est utilisée
pour la lessive, la vaisselle, les douches et à défaut d'une eau
potable elle peut servir pour la boisson et la cuisson.
11. Analyse du contexte sanitaire
Tableau n°3 : motif de consultation des maladies
hydriques de l'année 2004
Année
2004
|
Maladies
|
Données (nombre de cas de maladies)
|
Total
|
Pourcentage (%)
|
0-11 mois
|
1-4 ans
|
5-14 ans
|
15 ans et plus
|
Méningite
|
12
|
1
|
9
|
4
|
26
|
0,13
|
Choléra
|
0
|
0
|
0
|
1
|
1
|
0,01
|
Diarrhée
|
1881
|
1440
|
567
|
1827
|
5715
|
28,60
|
Affections gastro-intestinales
|
1431
|
1945
|
2794
|
8010
|
14180
|
70,97
|
Shigellose
|
13
|
7
|
6
|
32
|
58
|
0,29
|
Total
|
|
3337
|
3393
|
3376
|
9874
|
19980
|
100
|
Source : SNIGS / ZS-PAS
Tableau n°4 : motif de consultation des maladies
hydriques de l'année 2005
Année
2005
|
Maladies
|
Données (nombre de cas de maladies)
|
Total
|
Pourcentage (%)
|
0-11 mois
|
1-4 ans
|
5-14 ans
|
15 ans et plus
|
Méningite
|
13
|
0
|
7
|
0
|
20
|
0,15
|
Choléra
|
0
|
1
|
4
|
39
|
44
|
0,33
|
Diarrhée
|
924
|
866
|
377
|
1454
|
3621
|
26,93
|
Affections gastro-intestinales
|
822
|
1055
|
1764
|
6119
|
9760
|
72,58
|
Shigellose
|
0
|
0
|
0
|
1
|
1
|
0,01
|
Total
|
|
1759
|
1922
|
2152
|
7613
|
13446
|
100
|
Source : SNIGS / ZS-PAS
Tableau n°5: motif de consultation des maladies hydriques
de l'année 2006
Année
2005
|
Maladies
|
Données (nombre de cas de maladies)
|
Total
|
Pourcentage (%)
|
0-11 mois
|
1-4 ans
|
5-14 ans
|
15 ans et plus
|
Méningite
|
8
|
1
|
0
|
0
|
9
|
0,05
|
Choléra
|
0
|
0
|
1
|
0
|
2
|
0,012
|
Diarrhée
|
1009
|
1254
|
877
|
2214
|
5354
|
33,02
|
Autres affections gastro-intestinales
|
820
|
1197
|
2164
|
6661
|
10842
|
66,87
|
Shigellose
|
1
|
0
|
0
|
5
|
6
|
0,037
|
Total
|
|
1808
|
2452
|
3042
|
8880
|
16213
|
100
|
Source : SNIGS / ZS-PAS
Il faut d'abord noter que les informations reçues ne
concernent que les maladies déclarées dans les centres de
santé qui fournissent leurs statistiques à la zone sanitaire
Porto-Novo. Bon nombre de maladies ne sont pas déclarées parce
qu'elles sont traitées traditionnellement ou non à la maison. De
plus il existe des centres de santé qui exercent leurs activités
à l'insu du ministère de la santé. Le nombre de cas de
maladies est donc en réalité supérieur à ce que
présentent les tableaux ci-dessus.
L'analyse des trois tableaux montre un pourcentage
élevé de la diarrhée et des affections
gastro-intestinales. Le nombre important de germes impliqués dans ces
deux affections explique en partie ce constat. Par contre dans le cas des
autres affections, on note l'implication d'un germe par affection.
Ces différentes maladies sont liées à
l'eau. La population de Porto-Novo consomme alors de l'eau contaminée
soit de l'eau potable contaminée avant la consommation ou soit de l'eau
non potable à l'origine et non traitée comme les eaux des
puits.
Les puits traditionnels sont constitués de l'eau de
la nappe supérieure : la nappe phréatique. Ils sont
exposés aux pollutions dues aux activités domestiques et à
la proximité des latrines et des tas d'ordures. Aucune méthode
n'est prise généralement par les populations pour rendre potables
ces eaux avant la consommation. Il faut noter également que les
matériaux de stockage ne sont pas bien entretenus ou peu adaptés
au stockage.
Ces mauvaises pratiques constituent aujourd'hui les causes des
différentes maladies hydriques qui font de nombreuses victimes dans les
pays sous-développés en général et au Bénin
en particulier. C'est donc une raison de plus qui justifie ce travail sur les
puits munis de pompes immergées dans la commune de Porto-Novo et qui
permettra d'analyser le contexte dans lequel ses puits sont construits et leurs
qualités physico-chimiques et bactériologiques. Il permettra
également d'apporter une contribution visant à améliorer
l'approvisionnement en eau dans la commune de Porto-Novo.
Le chapitre qui suit expose les méthodes
utilisées lors des enquêtes et des analyses.
CHAPITRE 3 : MATERIEL ET METHODOLOGIE
1. Matériel
a. Les matériels du
terrain
Les matériels utilisés sur le terrain
sont : les échantillons d'eau, un multimètre qui mesure le
pH, le TDS et la salinité, un thermomètre, la fiche
d'enquête et un appareil photo numérique.
b. Les matériels de laboratoire
Le spectrophotomètre DR/2400, l'autoclave, les
boîtes de pétri qui contiennent les milieux de culture, des
produits chimiques et autres matériels sont utilisés au
laboratoire pour faire les analyses.
c. Les prélèvements
La nature du matériau du récipient de
prélèvement est très importante car celui-ci ne doit pas
entrer en réaction avec l'eau à analyser ou permettre la fuite de
certains gaz. De plus, le prélèvement conditionne les
résultats analytiques et, par voie de conséquence,
l'interprétation qui sera faite.
Les échantillons d'eau à analyser sont
prélevés dans des bouteilles bien rincées avec
l'échantillon.
Pour l'analyse bactériologique, toute contamination de
l'eau par l'air ambiant et autres objets souillés est
évitée. Les flacons ne sont pas totalement remplis pour permettre
aux microbes aérobies qui se trouveraient dans l'eau de survivre
jusqu'au moment de l'analyse. L'analyse a commencé le jour du
prélèvement.
Pour l'analyse chimique, une bouteille en plastique est
utilisée.
d. Les enquêtes
L'étude étant basée sur la qualité
des eaux des puits protégés munis de pompes dans la commune de
Porto-Novo, les enquêtes sont faites auprès des populations
utilisatrices de ces eaux. Les enquêtes sont également
menées auprès des agents de santé de la commune et des
autorités communales.
2. Méthodologie
a. Protocole de recherche
Les mesures de la qualité de l'eau comprennent les
mesures in situ et les mesures au laboratoire.
v Les mesures in situ
Les mesures in situ sont des analyses réalisées
sur place en plongeant directement les matériels dans l'eau. La
température, le pH, la conductivité et l'oxygène dissous
doivent être mesurés sur place. Ces paramètres sont
très sensibles aux conditions du milieu et susceptibles de varier dans
des proportions importantes s'ils ne sont pas mesurés pas sur le site.
ü Détermination du pH, de la
température
Le pH de l'eau est déterminé à l'aide
d'un multimètre. Avant toute utilisation, l'appareil est
étalonné à l'aide d'une solution de pH= 4, de pH= 7 et de
pH=10. Cet appareil permet également de connaître la
température, la conductivité, le TDS et la salinité de
l'eau.
Après avoir allumé l'appareil, les
électrodes sont bien rincées avec de l'eau distillée et
trois fois à l'aide de l'eau à analyser. La lecture est faite
après stabilisation de l'appareil.
v Les mesures au laboratoire
Les autres mesures plus complexes ou non sont
effectuées au laboratoire dans des conditions plus confortables avec des
appareils plus sophistiqués. Il faut noter que toutes les mesures
bactériologiques sont faites au laboratoire parce que demandant des
manipulations en absence totale de microbes et des conditions d'incubation
qui ne peuvent être réalisées qu'au laboratoire.
Ø Mesures chimiques
ü Mesure du TH (Titre Hydrotimétrique ou
dureté totale)
Réactifs utilisés
-solution d'EDTA (Ethylène Diamine Tétra
Acétique) de concentration 0,104 mg/l
-solution tampon de pH=10
Mode opératoire.
On prélève 10ml d'eau dans un erlenmeyer
de 250ml. On y ajoute une pincée de la poudre NET `indicateur
coloré) puis 5 gouttes d'une solution tampon de pH=10. On titre alors la
solution obtenue à l'aide de l'EDTA jusqu'au virage au bleu
foncé. On note le volume de l'EDTA ajouté.
ü Mesure de la concentration en
nitrate
La concentration en nitrate de l'eau est
déterminée grâce au spectrophotomètre. Le
spectrophotomètre utilisé est un DR /2400.
Après avoir allumé l'appareil, le programme
à utiliser est choisi ; il s'agit du 354N qui mesure la
concentration du nitrate de 0.1 à 10 mg/l. L'appareil possède
deux cellules qui sont bien rincées avec l'eau distillée et l'eau
à analyser. Cette dernière est ensuite versée dans les
deux cellules. On ajoute ensuite un produit dans l'une des cellules - le
Nitrate Ver 5- et puis on secoue fortement pendant une minute pour
homogénéiser la solution obtenue qui prend une coloration brun
foncée. Puis on laisse au repos cette solution pendant cinq (5) minutes
avant de faire la lecture.
ü Mesure de la concentration du
nitrite
La mesure s'est faite également ave le même
spectrophotomètre et la procédure de mesure suit la même
logique sauf que le temps pour la solution au repos est de vingt (20) minutes
et le produit versé dans la cellule de mesure est différent.
ü Les analyses biologiques
Elles sont plus difficiles à réaliser que les
analyses chimiques et elles ont été réalisées dans
des conditions d'asepsie totale pour éviter de souiller l'eau. Elles ont
été réalisées au laboratoire national de la SONEB
à Vèdoko à Cotonou. Elles ont consisté à
rechercher si l'eau est contaminée par les microorganismes
pathogènes. Du fait que tous les microorganismes ne puissent pas
être examinés et dénombrés tous à la fois, on
recherche la présence de certaines bactéries indicatrices de
pollution.
b. Les enquêtes
Les puits objets de nos enquêtes sont au nombre de
sept. Les utilisateurs de ces puits sont interrogés et les
réponses consignées dans une fiche d'enquête.
CHAPITRE 4 : RESULTATS ET DISCUSSIONS
1. Présentation des résultats des
enquêtes et des discussions
Des différentes enquêtes menées, il
ressort que la majorité des usagers ont la ferme conviction que l'eau
qu'il consomme est potable. Trois familles sur sept seulement disposent de
l'eau potable de la SONEB pour la boisson et de l'eau de puits est
utilisée pour les autres usages. Aucun des usagers ne contrôle la
qualité de l'eau ; ils ne sont pas informés d'une telle
possibilité.
a. Enquêtes sur les âges des
puits
Tableau n°6 : Les âges des puits
Numéro
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
Quartier de ville
|
Ouando
|
Kpakpadja
|
Houin-mey
|
Ayimlonfidé
|
Agbo-kou
|
Devant l'assem-blée
|
Adankpamey
|
Age
|
Plus de 20 ans
|
15 ans
|
20 ans
|
Deux mois
|
4 ans
|
Moins d'un an
|
Moins d'un an
|
couverture
|
Couvert après la réalisation du puits
|
Couvert après la réalisati-on du puits
|
Couvert après la réalisati-on du puits
|
Couvert après la réalisati-on du puits
|
|
Couvert immédiatement
|
|
Source : Présente étude
La plupart des puits ne sont pas couverts immédiatement
après la réalisation.
b. Enquêtes sur la distance entre le
puits et la latrine la plus proche
Tableau n°7 : Distance entre les puits et les
latrines
Numéro
Distance approximative(m)
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
50
|
20
|
25
|
10
|
22
|
17
|
09
|
Type de latrines
|
Fosse septique et puisard
|
Puits perdus
|
Puits perdus
|
Puits perdus
|
Puits perdus
|
Fosse septique et puisard
|
Puits perdus
|
Source : Présente étude
Les puits n°4 et n°7 ne respectent pas la distance
minimale de 15 mètres conseillés (CREPA). Et toutes les
latrines, sauf le n°7, sont construites avec des matériaux non
étanches.
2. Résultats et interprétation des
analyses physico-chimiques
Les différentes analyses effectuées ont
donné les résultats suivants :
Tableau n°8 : Résultats des analyses de
quelques paramètres physico-chimiques
Numéro
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
Nature du matériel de stockage
|
béton et en
plastique
|
béton
|
béton
|
plastique
|
plastique
|
plastique
|
plastique
|
Date de prélèvement
|
25/07/07
|
25/07/07
|
25/07/07
|
25/07/07
|
02/08/07
|
02/08/07
|
03/08/07
|
Conductrimé-trie
|
267
|
602
|
581
|
268
|
270.1
|
616
|
151.7
|
TDS
|
128.1
|
275
|
282
|
128.5
|
129.8
|
300
|
72.2
|
Oxygène dissous
|
0.26
|
0.95
|
1.20
|
0.82
|
0.76
|
0.87
|
0.71
|
Température (°C)
|
25.5
|
25.6
|
25.5
|
26.1
|
25.5
|
26.2
|
26.1
|
PH
|
4.1
|
4.0
|
4.2
|
4.3
|
4.5
|
5.3
|
5.2
|
Salinité (°/00)
|
0
|
0.3
|
0.2
|
0.1
|
0.2
|
0.3
|
0
|
Dureté (mmol de Ca2+)
|
0.2
|
0.7
|
0.9
|
0.4
|
0.6
|
1.8
|
0.4
|
Nitrate (mg/l)
|
44
|
67
|
63
|
35
|
34
|
129
|
56
|
Nitrite (mg/l)
|
0.01
|
0.03
|
0.02
|
0.01
|
0.01
|
0.02
|
0.02
|
|
Source : Présente
étude
La nature du matériel de
stockage : il est en béton ou en plastique.
La couleur de l'eau : toutes les eaux
analysées sont claires et ne présentent ni mauvaises odeurs ni
mauvais goût. C'est pourquoi les populations pensent qu'elles sont
potables.
La température : elle varie entre
25 et 26°C.
Le pH : il varie entre 4.0 et 5.3. Ce
sont donc des eaux très acides.
D'après le décret n°2001-094 du 20
février 2001 fixant les normes de qualité de l'eau potable en
République du Bénin, une eau destinée à la
consommation humaine doit avoir un pH compris entre 6,5 et 8,5. Il faut noter
qu'une eau acide est corrosive.
La salinité : elle est
inférieure à 1. Ce sont des eaux non salées.
La dureté : elle est très
faible, inférieure à 2mmol/l de Ca2+ donc il s'agit
d'eaux très douces.
Les nitrates : la concentration en
nitrate varie entre 34 et 129 mg/l. La valeur maximale permise pour une eau
destinée à la consommation humaine par le décret
n°2001-094 du 20 février 2001 est de 45 mg/L. Donc les
échantillons n°2, n°3, n°6 et n°7 ne respectent pas
cette norme. Même pour les autres échantillons, cette
concentration est trop élevée et son origine peut être
fécale. Les analyses bactériologiques ne nous ont pas permis de
confirmer cette affirmation. Ce qui est paradoxal c'est que cinq de ces puits
respectent la distance de 15 mètres conseillés par CREPA.
Les puits domestiques sont généralement de
faible profondeur. La plupart des eaux de puits de Porto-Novo ont une
contamination minérale d'origine fécale (DEGNIDE, 2003).
L'observation du tableau mérite une analyse très
approfondie quand on compare les valeurs obtenues pour les échantillons
n°6 et 7. Le puits n°6 se trouve à 17 mètres à
environ de la fosse septique la plus proche et la concentration en nitrate est
la plus élevée 129 mg/l. Tandis que le puits n°7 est le
puits le plus rapproché de la latrine mais présente une
concentration en nitrate très inférieure au puits n°6. Il
faut remarquer que pour le n°7 la latrine est étanche et non
étanche pour le n°6.
Les nitrites : la concentration en
nitrite dans les eaux analysées est faible.
3. Résultats et interprétation des
résultats d'analyses bactériologiques
Tableau n°9 : Résultats des analyses
bactériologiques
Paramètres
|
Désignations
|
Unité
|
NG
|
CMA
|
1
|
2
|
3
|
Date et heure de prélèvement
|
-
|
-
|
-
|
13/08/07
|
13/08/07
|
13/08/07
|
Dénombrements des germes banals en 24h à
37°C
|
UFC/ml
|
20
|
50
|
innombrable
|
innombrable
|
25
|
Dénombrements des germes banals en 48h à
37°C
|
UFC/ml
|
20
|
50
|
innombrable
|
innombrable
|
30
|
Recherche présomptive des coliformes
|
Positive ou Négative
|
Négative
|
Négative
|
Positive
|
Positive
|
Positive
|
Dénombrements des Clostridium
sulfito-réducteurs
|
UFC/100ml
|
0
|
0
|
00
|
00
|
00
|
Dénombrements des Escherichia coli après
48h à 44°C
|
UFC/100ml
|
0
|
0
|
innombrable
|
00
|
00
|
Recherche présomptive des Salmonella et
Shigella
|
Positive ou Négative
|
Négative
|
Négative
|
Positive
|
Positive
|
Positive
|
Recherche présomptive des Pseudomonas
|
UFC/100ml
|
Négative
|
Négative
|
Positive
|
Positive
|
Positive
|
Dénombrements des Staphylocoques après 36h
à 37°C
|
UFC/100ml
|
0
|
0
|
12
|
04
|
04
|
Conclusion
|
-
|
Eau saine
|
Eau saine
|
Eau souillée
|
Eau souillée
|
Eau souillée
|
NG : Niveau Guide
CMA : Concentration Maximale Admise
Source : présente étude
Tableau n°10 : Résultats des analyses
bactériologiques (suite et fin)
Désignations
|
Unité
|
NG
|
CMA
|
4
|
6
|
7
|
Source de l'échantillon
|
-
|
-
|
-
|
|
|
|
Date et heure de prélèvement
|
-
|
-
|
-
|
13/08/07
|
13/08/07
|
13/08/07
|
Dénombrements des germes banals en 24h à
37°C
|
UFC/ml
|
20
|
50
|
innombrable
|
Innombrable
|
innombrable
|
Dénombrements des germes banals en 48h à
37°C
|
UFC/ml
|
20
|
50
|
innombrable
|
innombrable
|
innombrable
|
Recherche présomptive des coliformes
|
Positive ou Négative
|
Négative
|
Négative
|
Positive
|
Positive
|
Négative
|
Dénombrements des Clostridium
sulfito-réducteurs
|
UFC/100ml
|
0
|
0
|
00
|
00
|
00
|
Dénombrements des Escherichia coli après
48h à 44°C
|
UFC/100ml
|
0
|
0
|
00
|
00
|
00
|
Recherche présomptive des Salmonella et
Shigella
|
Positive ou Négative
|
Négative
|
Négative
|
Positive
|
Positive
|
Négative
|
Recherche présomptive des Pseudomonas
|
UFC/100ml
|
Négative
|
Négative
|
Positive
|
Positive
|
Positive
|
Dénombrements des Staphylocoques après 36h
à 37°C
|
UFC/100ml
|
0
|
0
|
00
|
innombrable
|
00
|
Conclusion
|
-
|
Eau saine
|
Eau saine
|
Eau souillée
|
Eau souillée
|
Eau suspecte
|
NG : Niveau Guide
CMA : Concentration Maximale Admise
Source : présente étude
Selon la méthodologie des analyses
bactériologiques faites, on recherche à l'étape n°1
la présence de germes banals dans l'eau et à l'étape
n°2 la présence des coliformes indicateurs de pollution. Le
décret n° 2001-094 du 20 février 2001 fixe au plus de 20
germes pour les eaux désinfectées et 50 germes pour les eaux non
désinfectées. Les puits étudiés ne sont pas
désinfectés. Seul l'échantillon n°3 contient moins de
50 germes banals.
De ces résultats statistiques, il ressort que toutes
les eaux prélevées en dehors de l'échantillon n°7 ont
été contaminées par les coliformes qui proviennent soit
des matières fécales soit du sol ou des
végétations.
L'étape n°3 de l'algorithme est celle de la
recherche des Escherichia coli, des Streptocoques fécaux et des
Clostridium perfugens.
Selon le décret, les eaux désinfectées ou
non ne doivent pas contenir des colonies d'Escherichia coli et des colonies de
Streptocoques fécaux. Notons que par manque de produits de culture, la
recherche des Streptocoques fécaux n'a pas été faite.
Seul l'échantillon n°1 contient d'Escherichia
coli. C'est un résultat qui ne permet d'affirmer que la pollution de ces
eaux est d'origine fécale. La recherche des Streptocoques fécaux
qui n'a pas été faite nous empêche de tirer une conclusion
quant à la pollution d'origine fécale ou non de ces puits.
A l'étape n°4, les agents pathogènes tels
que Salmonella, Shigella, Staphylocoques sont à identifier. Selon le
décret une eau destinée à la consommation humaine ne doit
pas contenir les germes pathogènes précités. La recherche
présomptive de Salmonella et Shigella est positive pour trois des
échantillons et indiques donc ces eaux sont souillées par ces
germes présentant ainsi un danger pour les consommateurs. La
présence des Staphylocoques dans les échantillons 1, 2, 3, et 6
indique également que ces eaux sont souillées.
L'échantillon n°7 a retiré notre attention.
C'est une eau suspecte car, pour les analyses effectuées, elle ne
contient que les germes banals.
Conclusion
Les analyses physico-chimiques et bactériologiques
sont les seuls moyens pour qualifier une eau de potable. Mais aucun usager des
puits couverts munis de pompe interrogé ne se soucie guère du
contrôle de son eau.
L'eau, malgré ses caractéristiques
organoleptiques acceptables (couleur, odeur, saveur), peut constituer un danger
pour la santé humaine. C'est le cas de ces eaux qui présentent
une concentration très élevée en nitrate et contiennent
des microbes indicateurs de pollution.
Les réservoirs d'eau de ces puits ne sont lavés
que rarement ou mal lavés. Les latrines sont construites parfois non
loin de ces puits et ne sont pas construites en matériaux
étanches.
Il faut souligner ici que, malgré le respect de la
distance minimale de 15 mètres entre les puits et les latrines, l'eau
est polluée. Il est donc souhaitable que les études soient
menées afin de déterminer les causes réelles de pollutions
et la manière de construction ces latrines.
Il est à signaler également que malgré la
protection de ces puits, les eaux sont polluées. Donc la couverture d'un
puits ne constitue pas une garantie de la bonne qualité de son eau.
Recommandations
A l'endroit du gouvernement
Faciliter un accès à l'eau potable à tout
homme doit constituer une priorité pour un Etat qui se soucie du
développement socio-économique de ses populations. L'Etat doit
donc élaborer des programmes qui permettent aux populations d'obtenir de
l'eau potable à un coût faible supportable. Il doit définir
le cadre légal et institutionnel et mettre en place les moyens de
régulation, de coordination et de contrôle qui permettent
l'exercice de ce droit.
L'État doit contrôler l'application des lois
qu'il a édictées, notamment en matière de qualité
de l'eau et de l'hygiène apportée à cette dernière
et les eaux des puits ne doivent pas être négligées. Les
populations doivent être associées et sensibilisées.
La décentralisation opérée au
Bénin et la responsabilité confiée aux élus locaux
ne doit pas enlever à l'État sa responsabilité
générale, notamment dans la mission qui lui revient d'assurer
à tous le droit à l'eau.
A l'endroit de la mairie de Porto-Novo
Les puits sont construits presque dans toutes les maisons
à Porto-Novo et sont pollués. Cette pollution doit être
évitée et la commune devrait y jouer un rôle très
important.
Elle doit développer des mesures pour préserver
la santé des populations qui utilisent ces puits pour leurs usages
quotidiens. Les services d'assainissement doivent bien jouer leur rôle
pour organiser la gestion des déchets et des excréta dans les
maisons. Nous proposons donc à la commune :
- le drainage des eaux pluviales par la construction des
caniveaux et la surveillance de ces caniveaux pour qu'ils ne soient pas
utilisés pour d'autres déchets ;
- l'assainissement individuel (construction des latrines
obligatoires, qui doivent respecter des normes bien définies et
étudiées, dans les habitations);
- l'application rigoureuse de la réglementation
environnementale;
- la sensibilisation des populations sur les meilleures
pratiques d'hygiène de leur cadre de vie et sur une gestion rationnelle
de l'eau;
- l'initiation des procédés simples de gestion
des eaux usées, ce qui évitera le déversement de ces eaux
usées sur les voies publiques;
- le soutien aux ONG et à toutes structures
intervenant dans le secteur de l'eau;
- la poursuite et le renforcement du traitement des puits
traditionnels par les services d'hygiène.
A l'endroit des populations
Les études effectuées ces dernières
années montrent une pollution de la nappe phréatique de
Porto-Novo. Cette nappe, à partir de laquelle les puits domestiques
fournissent de l'eau en permanence à la population, doit être
protégée. Il est donc urgent de changer les comportements
quotidiens qui mettent en péril sa qualité.
La gestion des déchets et des excréta doit
être bien menées à domicile. Pour une meilleure
qualité des eaux des puits, il faut construire les latrines:
- dans les zones non fissurées ;
- à fosse septique et puisard étanches ;
- en aval des puits et non le contraire
-le respect d'une distance minimale entre les latrines et le
puits.
Pour la réalisation des puits, il faudrait suivre les
recommandations suivantes :
- creusement (en fin de saison sèche)
- dépôt de buses
jointées : étanches au dessus (cimentation) au dessus
et poreuse au fond ;
- dépôt d'une couche de graviers entre le sol et les
buses ;
- dépôt d'une couche de graviers au fond
- autres équipements : couvercle, tablier et
pompe.
Un puits protégé dès sa construction limite
les sources de contamination de l'eau. Une analyse doit être faite
à la réalisation du puits et au moins une fois chaque
année pour savoir si l'eau est potable ou non. Lorsque la qualité
de l'eau n'est compromise que bactériologiquement, la traiter avec l'eau
de javel en une goûte d'eau de javel par litre. Si par contre, la
qualité de l'eau est compromise chimiquement, le traitement est plus
compliqué est spécifique au polluant. Dans ce cas, il est
conseillé de ne pas utiliser cette eau ni pour la boisson ni pour la
cuisson. Elle est peut être utilisée pour le lavage des douches,
de la voiture et de la maison, pour la chasse à eau dans les douches
etc.
Le puits doit être nettoyé lors de sa mise en
service, tous les ans et après une pollution accidentelle. Pour nettoyer
le puits :
- vider l'eau du puits avec la pompe pour enlever les
matières en suspension ;
- brosser les parois du puits avec une solution chlorée
à 200 mg/l, attendre une demie heure et le puits se remplir à
nouveau ;
- déterminer le volume d'eau contenu dans le puits :
V= 3.14 * r2* hauteur ;
- verser 10 litres de solution à 1% de chlore par
mètre cube d'eau
- brasser et fermer le puits pendant 12 heures ;
- vider l'eau du puits et contrôler le taux de chlore en
sortie.
Figure n° 7 : Exemple de puits moderne
à construire
A l'endroit de la SONEB
Nous demandons à la SONEB :
- l'extension et la densification du réseau de
distribution ;
- un service plus efficace et plus rapide lors de
l'abonnement ;
- un service à un prix abordable pour les
différentes populations ;
- un meilleur suivi de la qualité de l'eau par des
analyses de l'eau au robinet de l'abonné.
Références bibliographiques
1- CAPO-CHICHI Bernard (2007). Cours de chimie de l'eau IMSP,
Porto-Novo.
2- CULOT Marc (2006). Cours sur la désinfection et les
substances actives désinfectantes. FSAGx, Belgique.
3- DEGNIDE M. Adolphe (2004). Pollution des puits domestiques
à Porto-Novo : Etude de quelques quartiers situés en bas de
pente. Mémoire de DESS/DGE, Institut de Mathématiques et de
Sciences Physiques, UAC, 77 p.
4- ENONHEDO Frédéric Sèdho. Contribution
à l'amélioration de la qualité microbiologique de l'eau de
boisson dans la ville de Porto-Novo : cas des restaurants. Mémoire
de DESS/DGE, Institut de Mathématiques et de Sciences Physiques
5- EDORH A. Patrick (2005). Cours de biochimie et
bactériologie des eaux. IMSP, Porto-Novo
6- I.N.S.A.E. (2002). Troisième recensement
général de la population et de l'habitation. Cotonou, 250p.
7- PROTOS (2006). La filière de l'eau. L'eau dans
sa dimension internationale.
8- MISD (2002). Mission de la décentralisation. Recueil
des lois sur la décentralisation. Bénin, p33-37.
9- P.D.C. (2005). Plan de Développement Communal de la
ville de Porto-Novo
10- S.N.I.G.S./ZS-PAS (2006). Rapport d'activités
annuelles.
11- VERMEYLEN Anne (2007). Cours de microbiologie.
Facultés Universitaires Notre Dame de la Paix de Namur, Belgique.
12- YADOULETON Malomè Jean (2007). Cours
d'épidémiologie et gestion des excréta. IMSP,
Porto-Novo.
13- ZOGO Dieudonné (2005). Cours de traitement de l'eau
potable. IMSP, Porto-Novo.
14-
www.lennetech.com/fran%E7ais/Tableau-periode.htm.
15- www.cnrs.fr
16-
www.doctimino.fr/html/sante/dentaire/sa_actualite_sante_eau.htm
17-
www.ledeveloppementdurable.fr
18-
www.cieau.com/toutpubl/sommaire/tente/4/contenu142.htm
ANNEXES
FICHE D'ENQUETE
Fiche N°.......
Nom et prénom de l'enquêteur :
..........................................................................
Date de l'enquête : ....../ 06 / 20006
Lieu de l'enquête :
.........................................................................................
Arrondissement de ...................................
Quartier ......................................
Bonjour Monsieur (ou Madame), veuillez m'accorder un
laps de votre précieux temps pour m'entretenir avec vous.
. Nom et prénom de
l'interviewé :
........................................................................
. Age : Moins de 15 ans ; 15
à 25 ans ; 26 à 35 ans ; Plus de 35 ans
. Niveau d'instruction : Primaire
; Secondaire ; Universitaire ;
Non scolarisé
· Que représente pour vous l'eau de boisson ?
Eau source de vie ; Autres
(précisez) ..........................................
· Selon vous, l'homme peut-il consommer n'importe quelle
eau ?
Oui ; Non
· Depuis quand votre puits a été
construit ?
· Quelles sont les raisons qui vous ont poussé
à faire construit un tel puits ?
Raisons financières
Pour faciliter la tache à ceux qui prélèvent
l'eau ?
Pour éviter le gaspillage de l'eau potable
Autres raisons
· Est-ce que vous êtes abonné à la
SONEB ?
Oui Non
· Combien coûte la pompe qui sert à
prélever l'eau dans le puits ?
· Où avez-vous acheté la pompe ?
Nigeria Togo Autres lieux
(à préciser) : ................
· Combien avez dépensé pour l'installation de
la pompe ?
· Comment trouvez vous la consommation
énergétique de la pompe ?
Chère Moins chère
· Est-ce que le puits a été couvert et muni de
la pompe automatiquement après sa construction ? Oui
Non
· Si non, est ce que la qualité de l'eau a
changé ?
· Est-ce que vous ajoutez quelques produits dans l'eau avant
de la boire
· Est-ce que vous faites contrôler la qualité
de votre puits régulièrement ?
Oui Non
· Est-ce que vous savez que vous pouvez la faire
contrôler ? Oui Non
· Avez-vous une latrine dans la maison ? Oui
Non
· Si oui, il s'agit d'une latrine traditionnelle ou
moderne ?
· Quelle est la distance entre le puits et la
latrine ?
· Quelle est la distance entre le puits et les tas
d'ordures ?
Moins de mètres Entre 5 et 10m Entre 10
et 15m plus de 15m
· Combien de personnes utilisent régulièrement
le puits ?
· Que faites vous avec l'eau ?
La lessive La vaisselle La boisson Autres
(à préciser) :..........
· Que pensez vous du goût de l'eau ? Bon
Mauvais
· Que pensez vous de son odeur ? Bon
Mauvais
· Quel est le matériau du réservoir que vous
utilisez pour stocker l'eau ? En béton En
plastique
Autres (à préciser) :
..................
· Entretien du matériel de stockage de l'eau de
boisson
Quelle est la fréquence de nettoyage du matériel
de stockage ?
Tous les jours ; Tous les 2 jours ; Une
fois par semaine ;
Une fois par mois ; Autres
(précisez) ............................
· Comment nettoyez-vous le matériel de
stockage ?
Rinçage uniquement à l'eau
; Lavage à l'eau uniquement ;
Lavage à l'eau + éponge+ savon
; Rinçage à l'eau de javel ;
Autres (précisez)
..................................................
· Est-ce que ce réservoir dispose d'un système
qui déclenche automatiquement la pompe lorsque le niveau de l'eau est
bas ? Oui Non
Conseils et recommandations :
...........................................................................
..................................................................................................................
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