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Acteurs et mobiles de la guerre du rassemblement congolais pour la démocratie : une entreprise de prédation au nord kivu (inédit)

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par Paul VYASONGYA
Universite Catholique du Graben - Licence 2003
  

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II.2.1.2. La résistance des compatriotes Mayi-Mayi

Au début des années quatre-vingt-dix, l'Est du Congo en général et le Nord-Kivu en particulier se sont trouvés confronté à des rébellions et une résistance d'un type nouveau. Comme MAZRUI l'a correctement démontré à propos des premières expressions de rébellion et de résistance, « les guerriers du dix-neuvième siècle et même du commencement du vingtième essayaient d'empêcher l'incorporation de leur société dans les structures globales étrangères.» ((*)1) Suivant MAZRUI, la rébellion muleliste peut être décrite comme faisant partie d'un nouveau phénomène : « Par contraste, les nationalistes africains et asiatiques du vingtième siècle ont tous revendiqué le droit d'entrer dans le système international qui fut créé originalement par les structures occidentales » ((*)2). Les actuelles milices Mayi-Mayi ne comportent aucune de ces dynamiques. Ces combattants représentent le vaste groupe des paysans et des jeunes vivant dans les conditions les plus vulnérables du système global, qui ne participent pas à l'ordre ancien mais en même temps se voient exclus du monde moderne. La plupart d'entre eux « ont été trahis par leurs propres gouvernements, abandonnés par les organisations internationales et oubliés du monde. » ((*)3) Comme ils n'avaient rien à perdre de plus que leurs chaînes, la rébellion est devenue un choix, à la fois en tant que stratégie de survie et stratégie d'autodéfense contre un ordre politique et social au comportement prédateur.

Les premières milices à mentionner sont celles des Kasindiens (conduite par KISASE NGANDU) et celles des Ngilima, qui ont commencé à opérer au début des années quatre-vingt-dix. Les Ngilima avaient leur base dans les régions Nord de Beni et de Lubero, tandis que les Kasindiens devaient être considérés comme une milice frontalière, avec leurs quartiers généraux situés sur les pentes du Rwenzori. La raison pour laquelle les milices locales se sont mises à opérer dans cette région en 1991-1992 demeure la domination du mobutisme. Leurs origines sont en rapport avec l'armée nationale de libération de l'Ouganda (NALU)((*)1), elle-même ayant son origine dans le Rwenzori et soutenue par le président MOBUTU. Par le soutien qu'il apportait au NALU, MOBUTU visait déstabiliser les régions occidentales de l'Ouganda de MUSEVENI. Par conséquent, il s'appuya sur les leaders locaux, tel que feu NYAMWISI (frère du président du RCD/ML-Kisangani MBUSA NYAMWISI) qui étaient supposés recruter la jeunesse locale pour le compte de la communauté Nande, laquelle était reliée du point de vue historique à ses voisins vivant du côté ougandais de la frontière (Kodjo). Cependant, les choses ne se sont pas passées comme prévu après sa mort en date du 5 janvier 1992 à Butembo. D'ailleurs, jusqu'aujourd'hui, cette mort est attribuée au régime de Mobutu. Les Ngilima et Kasindiens, après sa mort, ont commencé à opérer pour leur propre cause et se sont mis à s'opposer au régime du feu Maréchal.

Dès le départ, ces groupes Mayi-Mayi ont eu une confiance aveugle à des individus de tout genre de nature mystique supposés les protéger de l'impact des balles. Des « docteurs » comme KAGANGA fabriquaient des produits qui devaient rendre invulnérables les combattants audacieux et téméraires. Les combattants étaient connus comme étant des Basimba (autour de Lindi) de Katuku, à l'origine les recrues étaient des Nyanga, tembo de Bunyakiri. Bien qu'il y ait eu une part de mobilisation spontanée, on admet généralement aujourd'hui que les politiciens locaux et les autorités traditionnelles ont joué un rôle crucial dans le recrutement de l'armement et approvisionnement en vivres de ces combattants. Ce qui explique pourquoi leur cible principale a glissé de l'administration de Mobutu vers les communautés banyarwanda jusqu'aux attaques actuelles.

Cependant, le début de la rébellion de l'A.F.D.L. fut la plaque tournante suivante dans l'histoire des Mayi-Mayi. D'abord, dans les communautés qui n'avaient pas été touchées par la dynamique de constitution de ces forces dites d'autodéfense populaire qui poussaient tels des champignons. Voyons comment sous le régime du R.C.D. cette résistance s'est manifestée.

* (1) MAZRUI A., Cultural forces in world politics, London, James Currey, 1990, p. 238.

* (2) Ibidem.

* (3) KOEN VLASSENROOT, Violence et constitution des milices dans l'Est du Congo : le cas de Mayi-Mayi, In Annuaire, 2001-2002, Harmattan, Paris, p. 125.

* (1) Entretien avec le président des Mayi-Mayi MUDOHU KUKUMANA Fabien à Butembo, le 17 mai 2003.

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