CONCLUSION GENERALE
Dans ce travail, nous avons comme préoccupation
d'essayer de découvrir les causes et motivations qui seraient à
la base de cette guerre d'agression-rébellion au Nord-Kivu ainsi que les
implications des acteurs dans le pillage des ressources depuis le 02 août
1998.
Ce qui nous a stimulé à recourir à la
méthode dialectique (matérialiste) en vue de
l'opérationnalisation des concepts clés. Nous nous sommes servi
également des techniques de recherche courantes en sciences
sociales : l'observation directe, l'observation documentaire et surtout
l'entretien libre avec des témoins privilégiés.
Ce mémoire a été axé sur trois
chapitres noyaux durs de notre dissertation, outre l'introduction et la
conclusion générale.
En plus de la présentation du champ d'étude, le
premier chapitre s'est penché longuement sur des
généralités. Celles-ci étaient relatives à
la définition des concepts de base dont : la guerre et la
rébellion. Nous avons aussi clarifié un certain nombre des
notions parmi lesquelles : l'agression, la nationalité, gouvernance
et les ressources. Ces notions ont été explicitées de
façon aussi claire que distincte, nous avons par la suite
présentée la théorie sur la guerre et les mouvements des
populations rwandophones dans le Nord-Kivu.
Dans le deuxième chapitre nous avons présente
les origines de la guerre d'agression-rébellion du R.C.D. Cela nous a
permis d'esquisser une étude: institutionnelle des membres de ce
mouvement, ses objectifs apparents et les dissensions internes. Dans la
qualification des acteurs, deux thèses y étaient
confrontées : celle interne privilégiant la présence des
acteurs agresseurs et celle externe (communauté internationale) mettant
l'accent sur des acteurs multiples. En fait, cette guerre à l'Est du
Congo est un véritable imbroglio quant à ses enjeux. Les acteurs
externes visibles (le Rwanda, l'Ouganda, et le Burundi) en profitent sous
l'alibi sécuritaire et donc le droit de poursuite en vue de leur propre
sécurité consacrée également par la charte de
l'O.N.U. Et ils mettent d'ailleurs à l'avant plan le soutien à la
rébellion à même de sécuriser leurs
frontières. Certes, ces Etats sécurisent leurs frontières
au détriment de la paix interne de la République
Démocratique du Congo. La thèse interne, quant à elle, est
d'avis que le pays est victime d'une agression-rébellion
organisée par ses voisins en vue d'exploiter politiquement et
économiquement la République Démocratique du Congo. Quant
aux mobiles internes de cette guerre du Rassemblement Congolais pour la
Démocratie, la mauvaise gouvernance des institutions internes et la
question de nationalité n'ont été mis à part.
Le troisième chapitre quant à lui a eu comme
objectif d'analyser la part des acteurs dans l'exploitation illégale des
ressources naturelles de la République Démocratique du Congo, le
désir d'y accéder à bas prix par des réseaux
mafieux organisés par les acteurs internes en collaboration avec les
groupes ou sociétés militaro-industrielles a été
mis en exergue. Les Congolais n'ont aucun doute à ce sujet, et les trois
rapports publiés par les Nations-Unies, consacrés au pillage des
ressources naturelles, les ont confortés dans cette idée. Les
troupes du Rwanda, de l'Ouganda et du Burundi qui ont justifié en date
du 2 août 1998 leur présence au Congo par la
sécurité et le droit de poursuite de traquer les auteurs du
génocide ont viré de finalité et se sont impliquées
dans le pillage des ressources en broyant en même temps la population
congolaise. On peut se demander si les arguments n'ont pas servi au parave
à des ambitions plus prosaïques qui ont conduit à la
convoitise du colombotalite du niobium, de l'or, du diamant, des produits
agricoles dont le sous-sol et le sol du Congo regorgent. Dans un Etat où
la porosité et l'intangibilité des frontières n'est plus
un dogme, plusieurs pays voisins ambitionnent ou rêvent de bâtir
leur développement à partir des ressources puisées en
République Démocratique du Congo.
De là, nous pensons que nos hypothèses de
départ se confirment. Certes, loin de prétendre avoir
épuisé en fond et en comble cette thématique, nous sommes
néanmoins ravis d'avoir jeté le jalon.
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