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Analyse de la filière anacarde en Cote d'Ivoire: stratégies de développement et de lutte contre la pauvreté.

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par Gnénémon TUO
Université de Bouaké (Cote d'Ivoire) - D.E.A 2007
  

Disponible en mode multipage

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    SOMMAIRE

    AVANT PROPOS 3

    REMERCIMENTS 3

    SIGLES UTILISES 5

    INTRODUCTION GENERALE 6

    CADRE THEORIQUE ET PRATIQUE DE LA METHODOLOGIE 10

    1-Cadre théorique de la méthodologie 10

    1.5- Hypothèses et objectifs de l'étude 22

    2- Cadre pratique de la méthodologique 23

    Première partie : STRUTURE, ORGANIISATION, PERFORMANCES DE LA FILIERE ET FACTEURS FAVORISANT L'ADOPTION DE LA CULTURE 35

    CHAPITRE 1- STRUCTURE ET ORGANISATION DE LA FILIERE 36

    CHAPITRE 3: AVANTAGES FAVORISANT L'ADOPTION DE LA CULTURE DE L'ANACARDIER 59

    3.1-Avantages économiques liés à la culture de l'anacardier 59

    3.2- Les transformations sociales induites par l'adoption de la culture de l'anacardier 60

    Conclusion partielle. 61

    Deuxième partie: ANALYSE DES CONTRAINTES LIEES AU DEVELOPPEMENT, IDENTIFICATION DES PROJETS ET ACTIVITES DE LUTTE CONTRE LA PAUVRETE.

    62

    CHAPITRE 1: ANALYSE DES CONTRAINTES LIEES AU DEVELOPPEMENT DE LA FILIERE ANACARDE 63

    CHPITRE 2 : STRATEGIES DE DEVELOPPEMNT DE LA FILIERE 69

    CHAPITRE 3 : IDENTIFICATION DES PROJETS ET DES ACTIVITES DE LUTTE CONTRE LA PAUVRETE POUR CONTOURNER LES CONTRAINTES LIEES AU DEVELOPPEMENT 73

    Troisième partie : PLAN PROVISOIRE DE LA THESE ET CONCLUSION GENERALE. 78

    PLAN PROVISOIRE DE LA THESE 79

    CONCLUSION GENERALE 82

    BIBLIOGRAPHIE 84

    ANNEXES 89

    LISTE DES FIGURES

     

    Figure 1 : Les zones favorables à la culture de l'anacardier

    9

    Figure 2 : Carte de la Sous-préfecture de Karakoro

    27

    Figure 3: Fruit de l'anacardier (noix et pomme)

    36

    Figure 4 : Amandes grillées et salées

    .52

    LISTE DES TABLEAUX

     

    Tableau I : Répartition des producteurs selon les motifs d'adoption

    40

    Tableau II: Répartition des enquêtés selon que la culture soit la moins fatigante ..40

    Tableau III : Appréciation des pisteurs par les paysans. 42

    Tableau IV : Sociétés de transformation en 2008 .44

    Tableau V : Coopératives transformatrices en 2008 44

    Tableau VI : Evolution du nombre d'usines et d'unités de décorticage. 45

    Tableau VII : Quantités de production des noix de cajou de 1990 à 2009 47

    Tableau VIII : Evolution du prix d'achat bord-champs de 1990 à 2009 49

    Tableau IX : Répartition des enquêtés en fonction de leur connaissance sur l'utilisation des produits dérivés de l'anacardier 53

    Tableau X : Consommation des amandes .53

    Tableau XI: Evolution des exportations de la noix de cajou de 1990 à 2008....55

    Tableau XII : Evolution des exportations des amandes de cajou de 1995 à

    2008 57

    Tableau XIII : Répartition des enquêtés en fonction de la culture la plus porteuse
    économiquement .59

    Tableau XIV : Classification des enquêtés par classes d'âges ..63

    AVANT PROPOS

    Dans le cadre du mémoire du Diplôme d'Etudes Approfondies (D.E.A), il est demandé aux étudiants de développer une recherche librement choisie. C'est dans cette perspective que notre choix s'est porté sur le thème suivant: « Analyse de la filière anacarde en Côte d'Ivoire: stratégies de développement et de lutte contre la pauvreté ».

    Le présent document est le fruit de mes investigations. Une priorité concerne le cadre théorique et méthodologique dans lequel sont définis certains concepts clés, à savoir le concept d'analyse, de pauvreté et de développement. Pour ma part, en tant que jeune chercheur ; ma réponse est d'apporter ma contribution dans l'intérêt et l'avancement de la filière anacarde.

    Tous ceux qui ont fait des recherches dans le domaine de l'anacarde ont toute notre admiration. Via ce mémoire, j'invite tous les dirigeants de la filière anacarde à redoubler d'efforts pour que la filière anacarde puisse se maintenir aussi longtemps que possible. S'il suscite de nombreux commentaires, alors j'aurais atteint mon objectif.

    REMERCIMENTS

    Ce mémoire n'aurait pu être réalisé et surtout mené à bien sans le concours de certaines personnes que nous voudrions remercier. A notre Maître et Directeur de mémoire, le Professeur KOUAKOU N'Guessan François, pour sa rigueur intellectuelle, son souci du travail bien fait et sa volonté d'assurer le bien-être des étudiants sous sa tutelle. Nous l'en remercions vivement et lui exprimons notre gratitude. Nous remercions également notre co-directeur, le Docteur KOUASSI N'Goran François. Que cette étude qu'ils ont dirigée,

    puisse être un témoignage de la formation que nous recevons d'eux et du département d'Anthropologie et de Sociologie de l'Université de Bouaké.

    Nous exprimons notre profonde gratitude à Monsieur KORE au Ministère de l'Agriculture, à Monsieur DJAN Nakan Vincent (Assistant chargé de la filière anacarde à l'ARECA), au Directeur général de l'INTERCAJOU M. Aboubakary Traoré et son responsable de la communication, Monsieur SORO N'Golo, à Monsieur SORO Tiorna Alphonse (Président du CSCA), à Monsieur YEO Yacouba (coordinateur de l'ONG CHIGATA à Korhogo), à Monsieur COULIBALY Abdoulaye, pisteur à Sinématiali, à tous les gestionnaires de l'unité de décorticage de Karakoro qui nous ont accompagné dans les villages sans oublier le Sous-préfet de Karakoro, Monsieur RUFIN Kouassi. Nous sommes reconnaissants particulièrement à notre grand-frère TIHO Tagouèlbè pour son soutien financier.

    Nous adressons aussi nos remerciements aux producteurs des villages de Karakoro qui nous ont si bien accueillis. Que ce travail soit l'expression de notre reconnaissance et de notre profond respect pour eux qui sont les acteurs de la principale activité économique sur laquelle se fonde l'économie de notre pays : Øl'agricultureØ. Nous remercions aussi tous ceux qui de près ou de loin nous ont soutenus. Enfin, ce mémoire est dédié à mon père TUO Sowa et à ma mère SORO Wagamignan.

    SIGLES UTILISES

    AICI : Anacar-Industrie de Côte d'Ivoire.

    ARECA: Autorité de Régulation du Coton et de l'Anacarde.

    CDFA : Comité pour le Développement de la Filière Anacarde. CIDT : Compagnie Ivoirienne pour le Développement Textile.

    COSYNAPA CI : Collectif des syndicats et associations des producteurs d'anacarde de Côte d'Ivoire.

    CSCA : Comité de Suivi Coton-Anacarde.

    DSRP : Document Stratégie de Réduction de la Pauvreté.

    ENV : Enquête Niveau de Vie des ménages.

    GIE : Groupement d'Intérêt Economique.

    INADES : Institut Africain pour le Développement Economique et Social. IRFA : Institut de Recherche sur les Fruits et Agrumes.

    MINAGRI : Ministère de l'Agriculture.

    OPA : Organisation Professionnelle Agricole.

    RONGEAD : Réseau d'ONG Européenne sur l'Agro-alimentaire, le commerce, l'Environnement et le Développement.

    SATMACI : Société d'Assistance Technique pour la Modernisation Agricole en Côte d'Ivoire.

    SEDES : Société d'Etude pour le Développement Economique et Social. SODEFOR : Société pour le Développement des Plantations Forestières. SODIRO : Société pour le Développement Industriel d'Odienné. SOVANORD : Société de Valorisation de l'Anacarde du Nord.

    INTRODUCTION GENERALE

    L'économie de la Côte d'Ivoire repose sur l'agriculture avec des cultures de rente telles que le café, le cacao, l'hévéa et le palmier à huile dans les zones forestières; le coton et récemment l'anacarde dans les zones de savane. La diversification des produits agricoles en milieu rural Ivoirien fait partie des principales stratégies adoptées par les paysans pour faire face aux contraintes alimentaires mais aussi agro-écologiques. En effet, les producteurs espèrent arriver à améliorer leur niveau économique tout en ayant de quoi à satisfaire leurs besoins alimentaires.

    En général, ces cultures de rente sont des plantes non traditionnelles introduites par les colons, soit au travers de programmes de développement agricole initiés par l'Etat (cas de l'oignon dans le nord, puis de l'hévéa, du palmier-à-huile, du coco... au sud). «En ce qui concerne l'anacarde, les premières plantations Ivoiriennes ont été introduites au début des années 1959- 1960 par deux sociétés d'Etat, la SATMACI et la SODEFOR» (Gouma, 2003).

    En effet, l'anacardier est une (sinon la seule) culture pérenne sur laquelle les structures de développement ont le moins investi en Côte d'Ivoire. Sa diffusion massive et son introduction dans les systèmes de production ont été l'oeuvre des producteurs eux- mêmes, dès lors qu'elle résolvait un de leur problème majeur, à savoir, l'amélioration de la condition économique. C'est donc de manière spontanée et sans encadrement qu'en quelques années, l'adoption de cette culture va se développer sur l'ensemble de la zone de savane et du V baoulé. Aujourd'hui, l'anacarde est appelé «l'Or brun» du Nord; c'est donc l'espoir des régions de savane.

    «L'innovation adoptée produisant toujours des effets» (De Sardan, 1993), la
    politique de développement n'est pas efficace malgré la croissance de la

    production. La filière anacarde est confrontée à des difficultés de plusieurs ordres:

    -le marché de la noix brute est instable, il se prête à un jeu spéculatif qui ne fait pas le bonheur des producteurs;

    -l'Inde qui importe 85% des noix ivoiriennes selon l'INTERCAJOU, s'est engagée dans un vaste programme de plantation qui risque de la rendre autosuffisante dans quelques années. Ce qui signifie une perte de débouché pour les noix ivoiriennes;

    -la consommation locale reste très peu encouragée;

    -le marché des noix décortiquées n'est pas développé pour sécuriser la production;

    -la filière anacarde n'est toujours pas bien organisée pour permettre aux producteurs de jouir de leur production.

    Cependant, l'importance que prend aujourd'hui la plantation de l'anacardier en Côte d'Ivoire et les enjeux économiques liés à cette culture suscitent des interrogations. Comment garantir le marché extérieur quand l'Inde qui en assure le monopole s'est lancée dans des plantations industrielles pour couvrir ses propres besoins? N'est-il pas nécessaire de réorganiser cette filière? La voie de la transformation n'est- elle pas la meilleure pour rendre le produit plus concurrentiel et qui pourrait ainsi susciter la consommation locale?

    A travers cette étude qui se rapporte à l'analyse de la filière anacarde, l'intérêt pour nous est de mener une étude sur l'avènement de la filière, voir les contraintes liées à son développement et faire des propositions dans le sens de sa structuration.

    La présentation de cette étude préliminaire à la thèse s'articule autour de quatre grands points. Le premier point est consacré à la présentation du cadre théorique et méthodologique, qui représente la phase de construction de notre objet d'étude. Le second point présente la filière anacarde dans sa structure, son

    organisation, puis les stratégies de développement et performances de la filière. Cette présentation permettra par ailleurs de mieux comprendre pourquoi la filière mérite une réorganisation et aussi de voir les performances de la filière ou encore les innovations transformatrices. Dans le troisième point, sont analysées les contraintes au développement et l'identification de quelques stratégies de développement et de lutte contre la pauvreté en général, et en particulier celle des producteurs d'anacarde. Cependant nous mettrons en exergue les problèmes qui doivent être résolus pour que le système de production, de transformation et de commercialisation puisse se maintenir aussi longtemps que possible. Le quatrième point expose le plan provisoire de la thèse et les conclusions auxquelles nous sommes parvenues au terme de nos enquêtes.

    CARTE DE REPRESENTATION DES ZONES DE CULTURES.

    Source: ARECA

    Figure 1 : Les zones favorables à la culture de l'anacardier.

    CADRE THEORIQUE ET PRATIQUE DE LA METHODOLOGIE 1-Cadre théorique de la méthodologie

    1.1- Justification du choix du thème

    Les raisons qui nous ont poussées à choisir ce thème sont de deux ordres. Elles sont d'ordre pratique et d'ordre scientifique.

    -Raisons d'ordre pratique

    Premièrement en abordant ce travail, nous voudrions attirer l'attention des politiques sur la possibilité d'accroître les revenus des producteurs d'anacarde de la région des savanes afin de réduire les disparités de revenus qui contribuent aux déséquilibres régionaux.

    Deuxièmement, la filière anacarde regorge beaucoup de potentialités et les pôles de développement Centre-Nord et Nord propices à la culture sont considérés comme les plus pauvres selon le DSRP R.C.I. Leur taux de pauvreté est passé respectivement de « 32% et 40,3% en 2002 à 57% et 77,3% en 2008, soit une évolution de 25% et 37% » en sept ans (DSRP R.C.I, 2009). Le développement de celles-ci pourrait contribuer à réduire le taux de pauvreté dans toutes les zones favorables à la culture de la noix de cajou (voir carte, page 9).

    -Raison scientifique

    Nous avons constaté la rareté, sinon l'insuffisance d'études approfondies dans le domaine de l'anacarde comme culture de rente. C'est donc dans ce cadre que ce présent travail apparaît comme une contribution. En effet, cette étude s'inscrit dans le cadre d'une spécialisation en socio-économie du développement.

    En se proposant d'appliquer la problématique du développement de la filière anacarde dans les régions Nord et Centre, nous contribuerons à faire connaître ces régions, mieux à lutter contre la pauvreté dans le Nord et le Centre

    de la Côte d'Ivoire. En faisant cette étude, nous voulons faire le diagnostic des obstacles qui bloquent le développement de la filière anacarde afin de promouvoir nécessairement la production dans les régions Centre et Nord du pays.

    1.2- Définition des concepts clés

    La rigueur méthodologique exige que nous explicitions le sens de certains concepts qui apparaissent essentiels pour la compréhension de notre travail. C'est dans ce cadre que Durkheim disait : « la première démarche du sociologue doit donc être de définir les choses dont il traite afin que l'on sache et qu'il sache bien de quoi il est question. C'est la première et la plus importance condition de toute preuve et de toute vérification » (Durkheim, 1982). Dans le cadre de notre étude, trois concepts méritent d'être clarifiés. Il s'agit du concept d'analyse de la filière anacarde, du concept de développement de la filière et du concept de pauvreté.

    -Le concept d'analyse

    Selon le Petit Robert, l'analyse est «une opération intellectuelle consistant à décomposer une oeuvre, un texte en ses éléments essentiels afin d'en saisir les rapports et donner un schéma de l'ensemble» (Robert, 1976). Avec ComoéKrou, nous allons en profondeur dans la définition de ce concept lorsqu'il écrit que: « l'analyse consiste d'une part à pénétrer dans la structure interne d'une réalité et d'autre part à mettre en lumière la nature et le sens de l'action que ses parties composantes exercent les uns sur les autres, la nature et le sens des rapports qu'elles entretiennent» (Comoé, 1985). Bachelard disait: «la science réalise ses objets sans jamais les trouver tout faits (...) elle ne correspond pas à un monde à décrire, elle est un monde à construire (...) ce fait est conquis,

    construit, constaté » (Bachelard, 1986). Nous ajouterons avec Grawitz, dans le lexique, des sciences sociales, que l'analyse «c'est aussi le premier stade de toute recherche mais surtout, elle se précise suivant le terme auquel elle est associée» (Grawitz, 1994). Dans notre travail, l'analyse consiste à mettre en lumière les contraintes liées au développement des exportations des produits issus de la filière anacarde. Qu'en est-il du concept de développement?

    -Le concept de développement.

    L'idée de développement, c'est la fabrication. Le développement est multidimensionnel (politique, économique, social, culturel, éthique...) et ses échelles de conception sont variées (local, national, régional, mondial, global...). Le concept de développement est imprégné de relents idéologiques et politiques, des courants de pensées, libérale et radicale. Nous pouvons distinguer grossièrement deux courants de pensée dans la clarification du concept de développement. Il y a d'un côté, celui qui le définit comme un retard à rattraper et qui par conséquent privilégie essentiellement l'aspect économique et de l'autre côté, il y a celui qui suggère que le développement définit en terme de retard par rapport à l'accident contribue plutôt au Ødéveloppement du sousdéveloppement. Cette conception préconise par conséquent des stratégies de développement autocentrées prenant en compte les forces internes.

    L'analyse que nous faisons devant ces deux courants, c'est que les conditions sociales, historiques, culturelles et politico-économiques dans lesquelles notre monde évolue aujourd'hui ne nous permettent pas de réduire le développement à sa seule dimension économique. En effet, contrairement à la définition économique qui se fonde sur le transfert de technologie et l'équipement du territoire en vue de rattraper le retard qu'accuse les pays en voies de développement sur les pays occidentaux, la seconde définition prend en compte la recherche objective des causes du sous-développement, de sa genèse

    et de ses manifestations afin de lui trouver des solutions adaptées. Pour cette tendance, le développement est une transformation historique d'une société en réponse aux exigences historiques du moment, de l'époque et dans la continuité historique du peuple.

    Pour notre part, nous ferons le tour des différentes définitions proposées par certains auteurs et nous nous déterminerons à partir d'elles. «Le développement ne peut être confondu à la croissance économique qui est une condition nécessaire mais non suffisante» (Winter, 2002), «il intègre de plus en plus la gestion du risque» (Bourdin, 2003) et «la prise en compte des intérêts des générations futures à travers le principe de précaution» (Galland, 1998,) et «le principe de responsabilité» (Bindé, 1997). «L'apport de la théorie de confiance» (Allouche, 1998) «comme facteur de développement et les thèses contre versées sur le rôle des valeurs culturelles comme facilitatrices ou comme obstacles au développement» (Bourdieu, 2003). Le développement est un projet de transformation des sociétés pauvres d'après le modèle des sociétés riches, il est aussi une « transformation des structures rendant possible l'utilisation du surplus à des fins consciemment choisies par la société» (Sachs, 1966). Pour Lebret, il est « un progrès économique et social qui doit concerner toute la société» (Lebret, 1978). Le développement selon lui concerne fondamentalement les êtres humains. Perroux a tenté une approche globalisante du concept de développement. Aussi le définit-il comme « les changements mentaux sociaux d'une population qui la rendent aptes à faire croître, cumulativement et durablement, son produit réel global» (Perroux, 1969). Le développement, tel que le définit Perroux, est donc un effort appuyé sur l'environnement, un effort dont les résultats doivent permettre à l'homme de satisfaire ses besoins essentiels y compris ceux de l'esprit. Il doit être alors compris dans toutes les dimensions de la vie humaine (culturelle, sociale, politique et économique).

    Ainsi dans notre travail, nous entendons par développement un progrès économique et social qui doit concerner toute la société. En somme, le développement ici est un changement global d'une société donnée. Il prend en compte comme nous le constatons tous les aspects de cette société. Que dit-on du concept de pauvreté ?

    -Le concept de pauvreté.

    Tout comme le développement, la pauvreté est un phénomène multidimensionnel. Elle est « monétaire (conso < 1$ par tête); "objective" non monétaire (en termes de conditions d'existence (pauvreté d'existence), en terme de capital humain, en terme d'exclusion sociale); "subjective" (perception générale, non satisfaction des besoins jugés vitaux, difficultés financières)» (Razafindrakoto et Roubaud, 2001). En Cote d'Ivoire «est pauvre en 2008 ; celui qui a une dépense de consommation inférieurs à 241145 FCFA par an, soit 661 FCFA par jour»

    D'étymologie gréco-latine, (du Latin Pauper et du Grec Penes), le terme de pauvreté renvoie à deux notions: la pénurie et un état d'esprit. Etre pauvre, pour certaines institutions financières internationales, renvoie à la situation d'une personne qui se trouve dans l'incapacité de subvenir à ses besoins essentiels tels que l'alimentation, la santé, le logement, l'éducation...

    Ainsi, « le pauvre est soit un individu qui de par lui-même est incapable de subvenir à ses besoins essentiels, soit une personne qui se satisfait de peu, en ce sens, la pauvreté est une vertu» (Henry, 1990). Le paradoxe que relèvent ces approches de la notion de pauvreté serait à la base des diverses acceptions de cette notion. A ce propos, l'on peut identifier plusieurs conceptions de la pauvreté. Il y a celle des économistes en général. Ceux-ci retiennent traditionnellement comme critère le niveau de revenu de l'individu. Les professions médicales se fondent sur l'état sanitaire de l'individu pour refléter

    son niveau de pauvreté. Quand au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), il a recours aux indicateurs sociaux des ressources humaines pour donner une définition élargie de la pauvreté. Il construit alors un Indice de Développement Humain (I.D.H) qui combine le revenu national à deux indicateurs sociaux: le niveau d'instruction de la population adulte et l'espérance de vie. L'Organisation Internationale du Travail (OIT) quant à elle mesure la pauvreté d'après le nombre d'heures de travail rémunérées requis pour acheter certains biens. Dans le cas précis de notre recherche, nous nous sommes focalisés sur la pauvreté "subjective" c'est-à-dire la situation où une personne se trouve dans l'incapacité de subvenir à ses besoins essentiels tels que l'alimentation, la santé, le logement, l'éducation, pour désigner le terme de pauvreté.

    1.3-Revue critique de la littérature

    La revue de la littérature est l'élément qui confère une pertinence scientifique au travail de recherche. Elle est un texte ordonné, écrit à partir des lectures des travaux antérieurs. Il est donc nécessaire qu'un chercheur prenne connaissance des travaux antérieurs qui portent sur des objets d'études comparables. C'est dans ce sens que disait Bernard de Chartres: « Nous somme des nains juchés sur des épaules de géants. Nous voyons ainsi davantage et plus loin qu'eux, non parce que notre vue est plus aiguë ou notre taille plus haute, mais parce qu'ils nous portent en l'air de toute leur hauteur gigantesque... ». (U.R.P8, 2006).

    Pour notre étude, nous avions eu recours au rapport de Mme TOURE sur la filière anacarde portant sur Présentation du secteur de l'anacarde, situation actuelle et perspective de développement (TOURE, 2006). Dans ce document, Mme TOURE a présenté le cadre réglementaire de la filière, le contexte de l'industrialisation, la caractérisation de la production et de la

    transformation. Dans son rapport, elle a présenté aussi d'un côté les quantités d'amandes de cajou de Côte d'Ivoire exportées de 1990 à 2005 par an dans un tableau et de l'autre côté, l'évolution de leurs exportations à travers une courbe représentative. De ces deux résultats intimement liés, nous avons constaté des incohérences dans les quantités. Elle montre dans le tableau que pour les années 1990, 1992, 1997 et 2004, les exportations sont respectivement 6.401, 10.080, 36.931, et 140.643 tonnes. Pour les mêmes années, elle montre à travers la courbe que 5.901, 10.050, 36.931 et 132.000 tonnes ont été exportées.

    Outre ces incohérences, Mme TOURE n'a montré nul par dans son rapport l'évolution de la production nationale puisqu'il s'agissait pour elle de présenter la filière anacarde. Elle a également mis en exergue les difficultés de la filière anacarde à savoir l'«exportation illégale vers les pays voisins, faible niveau d'organisation des producteurs, inexistence d'un matériel végétal à haut rendement» (TOURE, 2006).

    Aussi, nous avons eu recours au rapport de SARR sur l'Analyse du secteur de l'anacarde, situation actuelle et perspective de développement (SARR, juillet 2002). Le but général de SARR était de montrer que la filière anacarde Sénégalaise, regorge de grandes potentialités. C'est dans ce sens qu'il a dit que «la filière anacarde même si elle connait des problèmes très divers, constitue un volet très sensible de l'économie mondiale en générale et celle du Sénégal en particulier» (SARR, juillet 2002). Dans son rapport, SARR n'a pas manqué de faire l'historique et de montrer l'évolution de la filière anacarde du Sénégal.

    Un autre rapport nous a été utile, il s'agit de Bilan diagnostic et perspectives de développement de la filière anacarde en Côte d'Ivoire (ARECA, septembre 2006). L'objectif de cet atelier sur la filière anacarde visait à « 1- Dresser l'état des lieux de la filière avec l'examen des dispositions réglementaires et de l'organisation actuelle de la filière. 2-Dégager pour la

    promotion de son développement, de nouvelles orientations, inspirées des expériences d'autres pays producteurs d'Afrique et d'Asie visités par l'ARECA en liaison avec des partenaires de la filière. 3-Enfin, permettre à la filière de contribuer davantage au développement économique des régions du centre et du nord de la Côte d'Ivoire et au programme de reconstruction post-crise » (ARECA, septembre 2006). Autrement dit, l'atelier visait le développement de la transformation avec le potentiel important de création d'emploi à court terme. Cet atelier avait prévu «la mise en place d'une stratégie de développement des PME dans le domaine de la transformation de l'anacarde à travers les OPA» (ARECA, Septembre 2006). Une stratégie qui jusque là traine encore ses pieds.

    Enfin, le rapport de l'INTERCAJOU intitulé Potentiels et perspectives de la filière anacarde de Côte d'Ivoire (INTERCAJOU, 2009), nous a été utile. Ce rapport a présenté brièvement en «I-histoire de la culture de l'anacarde en Côte d'Ivoire, II-Cadre organisationnel de la filière anacarde en Côte d'Ivoire, III-Perspectives de développement de la filière anacarde de Côte d'Ivoire» (INTERCAJOU, 2009). Selon ce rapport, sont membre de l'INTERCAJOU «le collège des producteurs, le collège des exportateurs, le collège des transformateurs» (INTERCAJOU, 2009). Si, les producteurs sont membre de l'INTERCAJOU, ils devraient participer à la fixation des prix qui revient à l'INTERCAJOU. Or, le constat que nous avons fait est le contraire, les producteurs ne sont pas associés à la fixation des prix de la noix. Ces rapports de l'ARECA, de l'INTERCAJOU et de Mme TOURE, nous ont permis de voir l'évolution de la filière anacarde en Côte d'Ivoire.

    Outre ces rapports, le mémoire de SEDIA sur Introduction à la culture de l'anacardier et renégociation des règles des jeux fonciers et sociaux (SEDIA, 2001) a attiré notre attention. «Quelle va être la conséquence de l'introduction d'une culture marqueur de propriété sur la gestion des terres et plus particulièrement sur le régime de propriété collective qui préexistait? Quelle va

    aussi être la conséquence de la pratique de l'arboriculture par les non ayants droit sur le maintien du statut lignager des terres?» (SEDIA, 2001). C'est en substance, les questions auxquelles Sedia essaie de répondre. SEDIA affirme dans son étude que «même si l'ANADER ne le mentionne pas dans ces rapports d'études, il ressort des propos recueillis auprès de plusieurs paysans, que cette pomme est un poison très violent si elle est consommée avant ou après avoir absorbé un produit laitier» (SEDIA, 2001). Cependant, cette affirmation est fausse selon M. DJAN N. Vincent (assistant chargé de la filière anacarde à l'ARECA).

    Outre les points de divergences et de contradictions, tous ces auteurs, reconnaissent que la filière à besoin d'une meilleur organisation. Mais, certains problèmes comme la lutte contre la pauvreté des producteurs d'anacarde et les stratégies de développement de la filière ont été omises. C'est ce qui justifie l'authenticité de l'étude. Nous avons aussi constaté une véritable absence d'ouvrages généraux sur l'anacarde dans les bibliothèques (INADES Formation, C.I.R.E.S, I.R.D).

    1.4- Problématique

    L'anacarde a été identifié dans de nombreux pays comme un produit de diversification agricole. « L'anacardier est réputé pour sa rusticité et ses faibles exigences pédologiques et climatique» (Sedia, 2001). Son potentiel à l'exportation jugé des plus prometteurs devrait permettre à des nations comme la Côte d'Ivoire de réduire leur trop forte dépendance des spéculations traditionnelles telles que le café, le cacao, le coton... En 2008 à titre d'exemple, «la production de noix a engrangé un flux global de 173.349 milliards de FCFA» (Marchés Africains, 2009). Belle aubaine, qui semble n'avoir d'intérêt que dans les grands discours. Sinon comment comprendre qu'en dépit de ce que la production Ivoirienne de noix de cajou excède selon le CSCA trois cent

    cinquante mille (350.000) tonnes et fait vivre environ deux millions (2.000.000) de personnes, la filière anacarde soit l'objet de très peu d'intérêt réel de la part des pouvoirs publics.

    Aujourd'hui, la filière anacarde cherche encore ses repères malgré l'importance qu'on veut bien lui accorder. L'économie de la région Nord de la Côte d'Ivoire s'est longtemps reposée sur la production cotonnière. Aujourd'hui, le système de production cotonnière se dégrade de plus en plus (selon l'ARECA , la production de coton graine qui était de 321.286 tonnes en 2004- 2005 est passée à 267.731 tonnes en 2005-2006, 145.636 tonnes en 2006-2007 et à 120.000 tonnes en 2007-2008) et la filière coton fait face à des difficultés structurelles majeures. Suite à cette crise cotonnière, et dans le cadre de la diversification de la production agricole et des revenus des populations rurales, il est opportun de créer un environnement propice à l'émergence ou au développement de la filière anacarde. Disons le, la filière anacarde est sinon devrait être une alternative intéressante au coton. C'est un engagement légitime et logique qui devrait pouvoir contribuer à réduire le degré de pauvreté dans la région.

    Aujourd'hui, le manque d'encadrement des producteurs, la complexité du circuit de commercialisation, le faible taux de produits transformés, le manque de financement, le nombre pléthorique de pisteurs etc., autant de maux qui laissent la porte grandement ouverte aux acheteurs véreux qui s'enrichissent sur le dos des producteurs qui ne sont pas organisés. A la vérité, il y a une absence de structure devant regrouper les producteurs d'anacarde en vue de défendre leurs intérêts.

    L'espoir est grand pour les populations du nord et du centre de voir la culture de la noix de cajou revêtir le même intérêt chez eux, que le café et le cacao dans le Moyen- Comoé et le Haut- Sassandra. Un espoir qui a conduit très rapidement les paysans à se consacrer exclusivement à la culture de l'anacardier.

    Mais en dépit de l'anarchie qui caractérise la filière, les paysans tiennent toujours à faire de la culture de la noix de cajou, leur principale activité agricole.

    En tant qu'acheteur exclusif, l'Inde pèse de tout son poids sur le prix de la noix cajou en sa faveur. Cette situation crée un échange inéquitable au détriment de la chaîne d'opérateurs impliqués dans la commercialisation de la noix brute et particulièrement le maillon le plus vulnérable que représentent les producteurs. Cette situation de dépendance de ce seul marché durera tant qu'au niveau national, une véritable stratégie de transformation ne sera assise et soutenue à travers tout le pays.

    Pour mieux structurer notre analyse, nous avons fait un choix théorique ; celui de considérer l'anacarde comme un produit d'avenir, dans toutes les zones de productions du pays. L'anacarde en tant que culture pérenne peut rapporter gros. C'est cet aspect de voir la culture de la noix de cajou revêtir un intérêt particulier chez ces peuples qui justifie cette prise de position qui consiste à considérer l'anacardier comme étant un produit d'avenir.

    A quels besoins répond l'enseignement des techniques culturelles et les méthodes d'entretiens des plantations d'anacardiers? A quelle logique répond le processus de transformation de la noix de cajou dans le développement de la filière anacarde? Quelles sont les contraintes liées au développement de la filière anacarde? Ces pistes de réflexions que nous aurons à explorer et à approfondir dans notre étude ont été suggérées par quelques constats fondamentaux.

    Premier constat: les techniques culturales modernes et les méthodes d'entretiens sont restées jusque là très peu connues des producteurs d'anacarde. Plusieurs plantations sont restées non entretenues. Les techniques de récoltes ne sont pas toujours connues. Certaines personnes utilisent des long bois pour couper les fruits mûrs (le ramassage se fait lorsque les noix sont tombées d'elles-mêmes).

    Deuxième constat: aucune véritable stratégie de transformation n'est encore assise et soutenue à travers tout le pays, alors que «depuis 1994, la production ivoirienne de noix de cajou connait une croissance soutenue de seize mille (16.000) tonnes, elle est passée à cent soixante milles (160.000) tonnes en 2005» (Fraternité Matin, N° 11.973), puis à 330.000 tonnes pour la campagne de 2008 selon l'ARECA.

    Troisième constat: il y a de l'anarchie dans la filière anacarde. Chaque année bon nombre de paysans se laissent gruger par les pisteurs du fait de la fluctuation du prix du kilogramme de la noix de cajou, de la non fiabilité des bascules des pisteurs et autres acheteurs, les prix imposés par l'acheteur, l'absence véritable de structure devant regrouper les producteurs d'anacarde en vue de défendre leurs intérêts. Le prix d'achat bord champs, magasins intérieurs et dans la zone portuaire n'est pas respecté. Des agréments sont délivrés à des exportateurs qui n'en ont pas les capacités financières.

    Quatrième constat: la méconnaissance du verger (absence de délimitation des vergers en terme d'hectares). Les vergés sont très souvent menacés par les feux de brousse et plusieurs dégâts sont causés par les animaux (destruction des petits plans, ils avalent les grains d'anacarde).

    Cinquième constat: la pression foncière et la difficulté d'accès à la terre par les jeunes. Tous ceux qui ont une plantation d'anacarde se réclament propriétaires terriens. Très peu de jeunes sont propriétaires de vergers.

    Sixième constat: l'absence d'inventaire des maladies et ravageurs de l'anacardier et l'inexistence de méthodes de lutte contre les ennemies de l'anacardier.

    Septième constat: aucune structure n'accorde de subvention aux producteurs d'anacarde comme il en est/était pour le coton avec la CIDT. Les producteurs d'anacarde sont confrontés à des difficultés économiques. En effet, les possibilités d'amélioration des revenus agricoles ont longtemps été peu

    nombreuses dans les régions favorables à la culture. «Dans la région de Bouaké l'espoir suscité par le développement de la culture du café vers les années 1960 n'a été qu'un rêve. Les ambitions de la Compagnie Ivoirienne pour le Développement du Textile (CIDT) de vulgariser le coton dans les années 1970 et 1980 n'ont pas connu de résultat probant» (le Front; N°1326).

    La question qui permet de prendre en compte toutes les préoccupations ci- dessus relevées est la suivante. Quels sont les problèmes qui minent la filière et les contraintes liées au développement de la production puis de la commercialisation des produits issus de l'anacardier? Pour traiter cette question centrale, il importe de la décomposer en objectifs de recherche et au-delà, en hypothèses.

    1.5- Hypothèses et objectifs de l'étude

    1.5.1- Hypothèses de l'étude

    Les hypothèses suivantes ont été formulées pour conduire notre travail de recherche:

    -les problèmes qui minent la filière anacarde émanent du non regroupement des producteurs en une association forte capable de défendre leurs intérêts, de la mauvaise gestion des organes de gestion de la filière, du manque de collaboration franche entre les différentes structures impliquées dans la filière (MINAGRI, ARECA, INTERCAJOU, CSCA, Transformateurs, exportateurs) et du manque de cohésion sociale entre les producteurs d'anacarde;

    - les paysans ne bénéficient pas de l'enseignement des techniques culturales et des méthodes d'entretiens dont dépendent la quantité et la qualité d'une production d'anacarde bio (anacarde biologique, production sans produits phytosanitaires) pour une meilleure commercialisation;

    -le processus de transformation de la noix dans le contexte étudié, est lié aux opportunités qu'offre l'industrialisation et aux potentialités de productions.

    1.5.2- Objectifs de l'étude

    Notre étude comporte un objectif général et deux objectifs spécifiques. L'objectif général vise à identifier les problèmes liés au développement de la filière anacarde afin de proposer des stratégies de luttes contre la pauvreté dans les zones de productions.

    Les objectifs spécifiques visent particulièrement à :

    -identifier les problèmes qui minent la gestion de la filière anacarde ;

    -déterminer les contraintes liées au développement de la production et de la commercialisation de la noix de cajou ;

    -déterminer les contraintes liées au développement de la transformation et de l'exportation des produits issus de l'anacardier ;

    2- Cadre pratique de la méthodologique

    2.1-Techniques de collecte des informations

    La collecte des informations s'est effectuée au moyen de l'observation directe, du questionnaire et du guide d'entretien.

    2.1.1-Observation directe

    Parmi les différentes méthodes d'enquêtes mises à la disposition de la sociologie pour connaître les pratiques sociales, l'observation directe par le chercheur présent dans la situation étudiée est celle qui, a priori permet de saisir le mieux la réalité de ces pratiques. Cette technique nous permet sans aucun doute de recueillir des récits d'acteurs suspects de sélectivité ou de

    reconstruction de la réalité. Cette méthode est basée sur un regard intentionnel porté sur un champ précis de recherche ou une visualisation des manières d'agir ou de pensées d'un groupe ou d'une collectivité. Par cette technique, nous avons observé que certaines personnes ne connaissaient pas les techniques de récolte des noix ou soit, ils voulaient récolter une grande quantité au cours de la journée. Ces personnes observées, utilisaient des bois ou montaient sur les arbres pour faire tomber les fruits. On a aussi observé que plusieurs plantations n'étaient pas clôturées, ni même protégées contre les feux de brousses.

    2.1.2- Questionnaire

    Le questionnaire est l'instrument de base qui nous a permis de collecter les données nécessaires pour la vérification de nos hypothèses. En tenant compte de la composition de notre échantillon, nous avons élaboré trois types de questionnaires que nous avons administré à la population cible, à savoir :

    -les dirigeants des organes de gestion de la filière;

    -les usiniers;

    -les producteurs.

    Le questionnaire administré collectivement aux dirigeants des organes de gestion de la filière s'est intéressé à l'implication de chaque organe dans la gestion de la filière. Ceux administrés aux usiniers s'intéressaient aux méthodes de transformation et les différents problèmes qu'ils y rencontrent. La dernière série de questions administrées individuellement aux producteurs d'anacarde était relative:

    -à l'organisation de la production agricole de la noix de cajou,

    -à la connaissance des produits dérivés de l'anacardier,

    -à la comparaison entre l'anacarde, le coton et la mangue,

    -à la commercialisation de la noix de cajou,

    -aux règles coutumières du foncier,

    -à la gestion du revenu (ce qu'ils en font).

    2.1.3-Guide d'entretien

    Instruments de recherches en sciences sociales, les entretiens sont des procédés d'investigation scientifique qui utilisent des processus de communication verbale pour recueillir des informations en relation avec le but fixé. Pour notre étude, nous avons opté pour l'entretien semi directif. C'est un procédé scientifique qui permet de recueillir de plus amples informations sur un sujet donné.

    Nous avons porté notre choix sur l'entretien semi directif parce qu'il s'agissait pour nous, de vérifier certaines informations recueillies ailleurs et d'approfondir nos connaissances par rapport à des domaines précis. Ce type d'entretien permet à l'enquêté de répondre librement aux questions selon son inspiration en laissant toutefois à l'enquêteur la possibilité au cours de l'entretien, de recentrer le débat et de poser des questions de clarification lorsqu'il le juge nécessaire.

    Nous avons donc élaboré un guide d'entretien adressé respectivement à des travailleurs de certains organes de gestion de la filière, à des acheteurs et aux paysans.

    2.2-Etapes de la recherche

    2.2.1-Pré-enquête

    Afin de nous imprégner de la situation de la filière anacarde, nous nous sommes rendu au siège de certains organes de gestion de la filière tels que le MINAGRI, l'ARECA, le CSCA, l'INTERCAJOU et dans la région de Korhogo

    et particulièrement dans la Sous-préfecture de Karakoro. Ces différentes visites avaient pour but de rechercher les problèmes qui existent et le niveau d'information de chacune des parties. Cette technique de collecte d'informations nous a permis d'avoir une idée générale sur la situation de la gestion de la filière et aussi d'élaborer définitivement notre échantillon.

    2.2.2- Enquête

    L'enquête s'est réalisée du 18 Juin au 5 Août 2009 dans la région de Korhogo, plus précisément dans la sous-préfecture de Korhogo. Elle s'est étendue à dix villages de ladite Sous-préfecture entre autres Gnélokaha, Karakoro, Koumiguékaha, Nakaha, Nahouokaha, Pangarikaha, Pinsorikaha, Pokaha, Tahouélékaha et Topinakaha (voir carte). La Sous-préfecture de Karakoro compte environ 99 villages selon le Sous-préfet de la localité. Nous avons choisi de parcourir 10% des villages pour la collecte des informations. L'enquête menée dans ces différents villages nous a permis de recenser les données communes à tous les producteurs en générales.

    Source: Sous-préfecture de Karakoro.

    Figure 2: Carte de la Sous-préfecture de Karakoro.

    2.2.3-Recherche documentaire

    Tout travail de recherche s'inscrit dans la continuité. La documentation constitue la matière première de la recherche, elle représente l'ensemble des données qui permettent objectivement d'apprécier la capacité de la recherche, et la valeur de l'argumentation à travers la description et l'analyse.

    Cette recherche, nous a permis de savoir que du point de vue socioéconomique, la vente des noix de cajou procure des revenus substantiels aux paysans producteurs d'anacarde. Au plan écologique, la faible exigence climatique et pédologique de l'anacardier, contribue à la régénération des sols, luttant ainsi contre l'érosion et la déforestation.

    Dans le souci de renforcer nos connaissances méthodologique, nous avons eu recours à certains ouvrages de méthodologie. Cependant, nous avons eu recours au « Manuel de recherche en sciences sociales» (Quivy et Van Campenhoudt, 1988). Les auteurs de cet ouvrage ont mis en exergues les étapes de la démarche scientifique à suivre pour réussir à un travail de recherche. Aussi, nous avons eu recours au Guide pratique de la rédaction scientifique de Affou et Gourene qui disaient : « la rédaction scientifique est le moyen privilégié par lequel le chercheur met ses résultats de recherche sur le marché libre de la valorisation scientifique. Or, sur ce marché, règne une rude concurrence (...) par conséquent, le chercheur qui souhaite faire publier sont article doit disposer de tous les atouts en matière de rédaction scientifique » (Affou et Gourene, 2005). Dans le même ordre d'idée, Paul N'Da écrivait que son « ouvrage s'adresse à tous ceux qui doivent entreprendre et réaliser une recherche, notamment les étudiants et tous ceux qui sont assujettis à la rédaction d'un mémoire ou d'une thèse (...). Il se veut un outil indispensable, pratique et efficace pour maîtriser le processus de recherche et conduire à bonne fin le processus de recherche» (N'Da, 2006). Le recours à ces ouvrages nous a permis de consolider, de renforcer nos acquis méthodologiques.

    2.3-Echantillonnage

    Notre échantillon est subdivisé en deux rubriques à savoir le critère de choix et la taille de l'échantillon.

    -Critère de choix de l'échantillon

    La population mère de notre étude est composée essentiellement des producteurs d'anacarde, des organismes de gestion de la filière anacarde tels que le MINAGRI, l'ARECA, l'INTERCAJOU et le CSCA. Les organismes de gestion de la filière ont été choisis comme population sur laquelle doit porter la collecte des informations du fait que ce sont eux les gestionnaires de la filière (le MINAGRI est le ministère de tutelle ; l'ARECA est la seule structure de l'ETAT chargée de gérer la filière anacarde ; l'INTERCAJOU quant-à-elle, est composée de trois collèges qui sont le collège des exportateurs, le collège des transformateurs et le collège des producteurs ; le CSCA est la structure mise en place par les forces nouvelles pour gérer la filière anacarde).

    L'objectif principal de notre étude étant d'analyser les contraintes liées à la production et aux exportations des produits issus de l'anacardier, puis d'initier des stratégies de développement, l'un des objets se trouve en effet être la plantation. Il est juste que les gestionnaires de l'élément sur lequel porte la propriété soit l'élément clé de la population mère. Par ailleurs ce sont eux qui cultivent la plante, ils constituent donc une véritable source d'informations.

    Cependant, tous les producteurs d'anacarde n'ont pas fait partie de notre échantillon. Quand est-il de la taille de l'échantillon?

    -Taille de l'échantillon

    Nous avons constitué un échantillon représentatif de soixante un (61) personnes. Ce sont les personnes qui étaient présentent dans les villages lors de notre passage. L'échantillon a été constitué à partir des techniques d'échantillonnage des quotas ou de choix raisonné simple et de choix aléatoire.

    Cette dernière technique, même si elle se fonde sur le hasard, il ne s'agit pas d'une technique anarchique car le hasard porte ici sur le contenu de l'unité de référence qui lui est choisit selon une logique scientifique. C'est un hasard qui donne la chance à tout élément de figurer dans l'échantillon.

    Selon le Sous-préfet, la sous-préfecture de Karakoro compte environ 99 villages. Nous avions pris 10% des villages qu'on a arrondis à 10 villages. Ces 10 villages ont été choisis au hasard. C'est ce qui justifie le choix des techniques utilisées pour notre enquête.

    2.4-Méthodes d'analyses

    Toute étude qui se veut scientifique doit être conduite en fonction de méthodes scientifiques données. Nous utiliserons pour les besoins de notre étude, la méthode historique, la méthode dialectique et la méthode comparative, la théorie de la régulation sociale et la théorie des conventions.

    -La méthode historique.

    Pour les retombées économiques et sociales de la culture de l'anacarde sur les populations, nous avons opté pour la méthode historique qui consiste à situer l'événement dans son évolution et dans ses transformations successives. Le choix de cette méthode se justifie donc par le fait que dans le cadre de notre étude, nous avons voulu saisir les effets positifs et négatifs de la culture de la noix sur les populations concernées.

    -La méthode dialectique.

    Elle est empruntée des théories philosophiques notamment marxistes. Pour la méthode dialectique, la réalité est une totalité concrète en mouvement agitée de contradictions nécessairement toujours ouvertes. Derrière la différence apparente, la méthode dialectique tente de montrer le processus unique qui leur

    donne jour et derrière l'apparente identité, elle montre le combat souterrain de forces contradictoires. Cette méthode nous semble la plus indiquée pour saisir notre objet d'étude dans sa dynamique, de mieux saisir les différents rapports dialectiques entre les acteurs de la filière anacarde et, voir dans quelle mesure on peut arriver à une dimension plus humaine de la gestion de la filière anacarde, c'est-à-dire une gestion plus juste pour un développement durable. Qu'en est-il de la méthode comparative?

    -La méthode comparative.

    Cette méthode conduit à un rapprochement de faits ou d'événements et à analyser leurs ressemblances et/ou dissemblances de manière à pouvoir dégager des éléments de constats généraux. Cette méthode va nous permettre de comprendre les différentes étapes d'évolution de la production et de la commercialisation des produits issus de l'anacardier d'une période à une autre, de nous référer à des exemples pratiques de certains pays producteurs d'anacarde. Qu'en est-il de la théorie de la régulation sociale et de la théorie des conventions.

    -La théorie de la régulation sociale et la théorie des conventions.

    La culture de l'anacardier est une pratique agricole qui donne des droits de propriété privée sur le sol utilisé. Son adoption massive a par ailleurs entraîné dans les zones de culture, une modification du système de propriété. Cela signifie que les règles qui régissaient l'action collective et le foncier coutumier ont subit des modifications. Pour l'explication du processus de modification et de l'analyse des changements, notre choix a porté sur la théorie de la régulation et la théorie des conventions.

    La théorie de la régulation sociale est « une théorie développée par le français Jean-Daniel Reynaud depuis les années 1970» (Paul et Benoît, 1991).

    Elle vise à remettre les rapports sociaux au centre de l'analyse économique. Dans le processus d'explication du fait social, elle fait de la règle ou plutôt de la modification des règles du jeu social, l'objet principal de l'analyse.

    La culture de l'anacardier étant une pratique agricole qui donne des droits de propriété privée sur le sol utilisé, son introduction dans les systèmes de production ne pouvait qu'entrainer une individualisation des droits de propriété. La théorie de la régulation permet donc de comprendre cette appropriation privée des terres comme des règles nouvelles. En effet, les règles anciennes qui prescrivent le contrôle communautaire des terres ne régissent plus les parcelles utilisées pour la culture de l'anacardier. D'ailleurs, le fait que les producteurs se disent chefs des terres sur lesquelles se trouvent leurs plantations, signifie que les règles nouvelles dans lesquelles ils se reconnaissent sont celles qui annulent le pouvoir de contrôle des gestionnaires coutumiers sur ces parcelles d'anacardier. Cette activité de régulation se passe au travers de négociations; c'est-à-dire qu'on tente de montrer que la règle ancienne ne convient plus à l'intérêt du plus grand nombre et qu'une autre est plus adaptée.

    En fait, on essaie à travers la négociation de faire accepter la règle nouvelle. Cette nouvelle règle est donc un accord en matière de gestion du foncier. Les règles qui sont en train d'être modifiées aujourd'hui sont ellesmêmes le résultat de négociations passées. En effet, elles ont remplacé d'autres règles et ont été acceptées par tous jusqu'à ce qu'elles soient jugées aujourd'hui inadaptées à la nouvelle qu'est la culture de l'anacardier. Ces modifications et productions de règles ne se font pas sous forme de rapport de force ou le détenteur du pouvoir impose sa propre règle du jeu. L'activité de régulation se passe au travers de négociations, et c'est la théorie de conventions qui permet d'en rendre compte.

    Dans le processus d'explication des phénomènes sociaux, la théorie des conventions accorde une place prépondérante à la négociation comme recherche

    de compromis entre deux groupes ayant des logiques différentes. Elle permet de comprendre l'activité de régulation comme une sorte de négociation au cours de laquelle on tente de faire accepter la règle nouvelle. Dans ces conditions, cette activité de régulation apparaît comme un processus au cours duquel les règles de l'actions collective sont négociées ; c'est-à-dire qu'on tente de montrer que la règle ancienne ne convient plus à l'intérêt du plus grand nombre et qu'une autre est plus adaptée.

    En somme, toutes ces méthodes et théories nous ont permis de dégager les effets positifs et négatifs de la filière anacarde, de comprendre l'activité de régulation non pas comme une simple production de règles nouvelles à imposer, mais comme une négociation.

    La première partie de notre recherche va présenter la filière anacarde dans sa structure, son organisation, puis les stratégies de développement et performances de la filière. Cette présentation permettra par ailleurs de mieux comprendre pourquoi la filière mérite une réorganisation et aussi de voir les performances de la filière ou encore les innovations transformatrices.

    2.5-Dépouillement du questionnaire

    Le dépouillement des questionnaires consiste en la codification des données collectées et en leur saisie dans un logiciel (Word, Excel, SPSS, SPHINX...). Dans le cadre de cette étude, la saisie et le traitement des données quantitatives, se sont faits à l'aide du logiciel SPSS version 10.5. Les données qualitatives par contre ont fait l'objet d'un traitement manuel (traitement qui s'est fait en une lecture de l'ensemble des transcriptions des entretiens, par le repérage des mots-clés retenus puis la classification des discours en fonction des niveaux explicatifs de la problématique. Le document final a été saisi à l'aide du logiciel Word.

    2.6-Difficultés rencontrées sur le terrain

    Au cours de nos recherches, nous avons rencontrés plusieurs difficultés,

    dont les deux plus importantes méritent d'être mentionnées.

    La première est liée à la documentation écrite. Après avoir parcouru plusieurs bibliothèques à savoir : l'Institut Africain pour le Développement Economique et Social (INADES), le Centre Ivoirien de Recherche Economique et Social (CIRES), l'Institut de Recherche pour le Développement (IRD) (pour ne citer que ceux-là) nous avons constaté un manque crucial d'ouvrages traitant sur l'anacarde en général et de façon particulière, aucun document ne se rapportait à notre thème.

    La deuxième est le manque de moyens financiers. Ce manque de moyens ne nous a pas permis d'accomplir ce travail dans les délais requis.

    Première partie :

    STRUTURE, ORGANIISATION,

    PERFORMANCES DE LA FILIERE ET

    FACTEURS FAVORISANT L'ADOPTION DE LA

    CULTURE

    CHAPITRE 1- STRUCTURE ET ORGANISATION DE LA FILIERE

    En Côte d'Ivoire, l'introduction de l'anacardier date de l'indépendance. Elle s'est opérée en deux phases essentielles: une phase de reboisement (1959- 1960) et une phase de production fruitière (de 1960 à nos jours). La première phase s'inscrivait dans la politique gouvernementale de lutte contre la dégradation des sols du Nord et du Centre. Selon la SEDES, la SODEFOR et la SATMACI avaient aménagé respectivement 1401 et 820 hectares de forêts classées. « Pendant cette période de reforestation, la part commercialisée de noix de cajou a été marginalisée: elle n'était que de 300 tonnes de 1959 à 1970» (MINAGRI, 1999).

    1.1- Origine- Culture

    L'anacardier (Anacardium occidentale, Anacardiacées) est un arbre originaire des régions tropicales, résistant aux fortes chaleurs mais très sensible aux basses températures. C'est un arbre d'une dizaine de mètres de hauteur originaire du Brésil. L'anacardier est une espèce spontanée, utilisée pour le reboisement et de plus en plus cultivée pour son fruit. Ce fruit est composé d'une noix de cajou, et d'une pomme de cajou (voir figure 3).

    Figure 3: Fruit de l'anacardier (noix et pomme)

    - La noix de cajou est un fruit akène (fruit sec qui ne s'ouvre pas, mais se détache entièrement de la plante mère) qui atteint son plein développement en un mois environ. D'une dimension de trois à cinq centimètres, de couleur gris brunâtre, elle est constituée d'un péricarpe dont la partie intérieure est très dure et la partie extérieure, spongieuse. Entre ces deux structures, on découvre une partie plus molle en nid d'abeilles contenant un liquide visqueux brun foncé qui rendra assez difficile l'extraction ultérieure de la noix du fait de sa toxicité et de sa haute causticité. Cette substance est notamment utilisée dans des applications d'ordre industriel telles que la fabrication d'éléments de frictions de freins, d'embrayages, comme matériaux isolant et imperméable dans l'aviation ou comme intrant dans des peintures, des vernis, voire dans l'industrie du plastique. « En Asie, il est utilisé pour la fabrication d'encre indélébile. La noix de cajou est une graine oléagineuse. Elle renferme environ 47% d'une huile qui après traitement est assez proche de celle de l'amande douce. Cette seconde huile est, en effet, principalement destinée à la pharmacologie et à l'industrie des cosmétiques du fait de son prix de revient assez élevé» (Davis, 1999).

    A l'intérieur de la noix, adhérant fortement à la coque, se trouve le vrai fruit. C'est une amande réniforme dont la dimension varie entre deux et trois centimètres selon les catégories, elle est blanchâtre et offre une saveur agréable. Elle peut être utilisée nature, grillée et salée, en cuisine ou en confiserie dans l'industrie chocolatière par exemple.

    - La pomme de cajou (ou faux fruit de l'anacardier) - lorsque la noix a atteint sa taille définitive, le pédoncule qui jusque là ne s'était pas développé, grossit rapidement pour prendre la forme d'une poire de cinq à dix centimètres de longueur et d'une couleur pouvant s'étaler du jaune vif au rouge écarlate selon la variété. «Ce fruit est également comestible, sa chair est acidulée et sa saveur aigre-douce. Il possède de grandes qualités antiscorbutiques en raison de sa teneur en vitamine C qui est environ cinq fois plus élevée que celle d'une

    orange. On peut aussi le transformer pour obtenir des confitures, des gelées ou des compotes, le presser pour donner un jus sucré, parfumé, dont la macération ou la distillation permettra de tirer du vinaigre, du vin ou de l'alcool) » (Davis, 1999, Op.cit).

    Arbre à racine pivotante, sa multiplication se fait par semis en place, en pépinière, en panier ou en sachets polyéthylène en paquets de 2 à 3 noix préalablement triées (ne flottant pas sur l'eau). La durée de germination est de 2 à 3 semaines. La culture quant à elle, se fait de plusieurs manières. Association avec culture vivrière (arachide) avec une plantation de 8 mètres sur 8 mètres en général, parfois 6 mètre sur 6 mètres, intégration en fin d'assolement près de la culture vivrière (culture mixte avec coton par exemple) puis par culture fruitière unique (elle est réalisée avec des écartements de 6 mètres sur 6 mètres à 14 mètres sur 14 mètres).

    L'anacardier commence à produire des fruits dès l'âge de 3 ans dans de bonnes conditions de culture. En début de plantation, les anacardiers sont recommandés dans les systèmes de cultures intercalaires. La durée du cycle végétal de l'anacardier est de 20 à 30 ans en moyenne. Lorsque l'arbre est vieux, il exsude une gamme et devient improductif.

    1.2- Organisation et évolution de la filière

    Jusqu'en 1970, les pommes consommées sous forme de fruits frais par les populations étaient beaucoup plus importantes que les noix. Elles subissaient une très faible transformation primaire avec une productivité très faible eue égard aux méconnaissances des technologies de transformations adaptées en la matière. Par conséquent, le système de production et de commercialisation de la

    noix de cajou était très peu organisé, sinon même pas organisé au moment des pays comme le Mozambique et la Tanzanie avaient déjà commencé à
    pénétrer le marché international. C'est seulement vers la fin des années 70 qu'on

    a assisté à l'émergence d'une production nationale un peu structurée et encadrée par les sociétés SODEFOR et SATMACI. En 1997, l'Etat tente d'organiser la filière en créant le « (Comite pour le Développement de la Filière Anacarde) CDFA par l'arrêté ministériel no 101 du 23 mai 1997 qui ne sera malheureusement jamais mise en oeuvre » (INTERCAJOU, 2009). C'est seulement en 2002 que la filière anacarde va commencer à s'organiser avec la création de l'ARECA par le « Décret no 2002-449 du 16 septembre 2002 portant création de la société d'Etat dénommée ?Autorité de Régulation du Coton et de l'Anacarde? (ARECA)» (Marchés Africains, 2008), puis celle de l'INTERCAJOU « créé le 12 décembre 2007 en application de l'article 20 de l'ordonnance 2002-448 du 16 septembre 2002 portant cadre organisationnel des filières coton et anacarde » (Marché Africains, 2008, op cit). Bien que la mise en place de ces différents organes ait produit des effets positifs, la filière continue de souffrir de plusieurs maux que nous relèverons au fur et à mesure dans notre développement.

    1.3- Développement de la production et commercialisation

    La noix de cajou est devenue une aubaine pour les producteurs, les transformateurs, les transitaires et exportateurs. La production gérée de manière extensive, offre aux producteurs une source de liquidité facilement disponible. La faible pression phytosanitaire sur l'anacarde contribue à limiter le risque économique de l'activité pour le producteur et offre à la noix un label international de qualité.

    1.3.1- Production des noix

    L'anacardier, rappelons-le a été introduit en Côte d'Ivoire pour le reboisement et pour lutter contre l'érosion dans la région de Korhogo.

    Aujourd'hui, les plantations couvrent toutes les régions centre et nord du pays. Par vagues successives, ces populations adoptent la culture de l'anacardier. Au vu de cela, nous nous sommes proposé de recueillir des données sur ce qui a motivé ces populations à l'adoption de cette culture. Plusieurs motifs justifient l'adoption de la culture de l'anacardier (Tableau I).

    Tableau I: Répartition des producteurs selon les motifs d'adoptions.

    Motifs

    n (fréquence)

    % (pourcentage)

    % cumulé

    Plante d'avenir

    16

    26.2

    26.2

    Prix intéressant

    2

    3.3

    29.5

    Sortir de pauvreté

    43

    70.5

    100.0

    Total

    61

    100.0

     

    Source: Données d'enquêtes, Juillet-Août 2009

    Les populations ont adopté cette culture pérenne pour un intérêt particulier, celui de sortir de la pauvreté. C'est au total 43/61 personnes soit 70,5% des enquêtés ont adopté cette culture pour sortir de la pauvreté; 16/61 soit 26,2% l'ont adopté parce qu'ils croient en l'avenir de cette culture ; 2/61 soit 3,3% estiment que les prix sont devenus plus intéressants et qu'il était donc une opportunité pour eux d'adopter cette culture.

    L'adoption de cette culture est aussi liée au fait qu'elle nécessite très peu de moyens financiers que physiques par rapport à d'autres cultures comme celles du coton et de la mangue. Nous avons demandé aux producteurs, laquelle des trois cultures (anacarde, coton, mangue) était la moins fatigante. Leurs avis ont été rapportés dans le tableau II.

    Tableau II: Répartition des enquêtés selon que la culture soit la moins fatigante.

    Cultures

    n

    %

    % cumulé

    Anacarde

    55

    90.2

    90.2

    Mangue

    6

    9.8

    100.0

    Coton

    0

    0

    100.0

    Total

    61

    100.0

     

    Source: Données d'enquêtes Juillet-Août 2009

    Au total 55 personnes, soit 90,2% ont estimé que la culture de l'anacardier est la moins fatigante. Seulement 6 personnes, soit 9,8% ont choisi la culture de la mangue comme la culture la moins fatigante et 0% pour la culture du coton. La culture du coton a été jugée comme la culture la plus fatigante. Cette dernière, aussi bien qu'elle nécessite beaucoup de moyens financiers pour l'achat des produits phytosanitaires et d'engrais, elle nécessite aussi beaucoup d'efforts physiques. L'une des raisons de l'adoption de la culture de l'anacarde reste le fait qu'elle soit moins fatigante contrairement à la culture de la mangue et du coton.

    Les plantations d'anacardiers ont été développées par les paysans (choix des variétés à utiliser au piquetage, la technique de plantation ou de semis, l'entretien et les pratiques de ramassage et séchage). En prenant le cas particulier de Karakoro, seulement 61 personnes ont reçu un enseignement (de l'ONG Chigata) sur les techniques culturales d'une plantation d'anacardier. Ces personnes ont été choisies dans 25 villages de la Sous-préfecture sur environ 99 villages qu'elle compte. Cet effectif n'atteint pas l'effectif des producteurs d'un village comme Pokaha (village de ladite Sous-préfecture), où le nombre est estimé à plus de 65 personnes. Ces 61 personnes ont reçu l'enseignement grâce à la coopérative Chiongagnigui des femmes de Karakoro qui a bénéficié d'une unité de décorticage (avec l'appui de partenaires comme RONGEAD (France) et INADES Formation (Côte d'Ivoire)). En plus de l'encadrement qui n'est pas effectif, la filière est soumise à d'énormes difficultés qui freinent son développement.

    1.3.2- Commercialisation des noix de cajou

    Le circuit de commercialisation de la noix est très long. Cette commercialisation est assurée par un grand nombre d'acteurs dont l'activité est

    peu régulée (producteurs, pisteurs, commerçant des zones de productions, commerçants d'Abidjan, exportateurs). Cependant, cette situation ne profite pas aux producteurs. Nous avons mis un accent particulier sur le rôle des pisteurs dans la commercialisation de l'anacarde. En effet, qu'est-ce qu'un pisteur ?

    Un pisteur est un guide qui sillonne la forêt et la campagne à la recherche de la production. C'est en quelque sorte quelqu'un qui a une maîtrise du terrain. Il est un intermédiaire dans le système de commercialisation. Il a un grand rôle social qui lui est assigné, celui d'aider les paysans à vendre leur production. Le constat sur le terrain est amer. Aujourd'hui, les pisteurs sont devenus pour la plus part des petits commerçants. Nous avons interrogé nos enquêtés sur l'appréciation qu'ils ont sur le rôle des pisteurs (Tableau III).

    Tableau III: Appréciations des pisteurs par les paysans.

    Appréciation

    n

    %

    Cumulé

    Aide importante

    1

    1.6

    1.6

    Escroc

    60

    98.4

    100.0

    Total

    61

    100.0

     

    Source : Données d'enquêtes, Juillet-Août 2009

    Le tableau ci-après montre clairement que les pisteurs se sont détournés complètement de leurs objectifs. Du rôle social qui leur est assigné, ils jouent aujourd'hui un rôle d'escrocs (ils sont traités d'escrocs parce qu'ils ne respectent pas les prix fixés par l'Etat). L'observation du tableau montre que 60/61 personnes, soit 98,4% de la population n'apprécie pas leur travail sur le terrain. Seulement 1/61, soit 1,6% a reconnu le rôle important que devrait jouer ces personnes.

    On a aussi assisté à la non fiabilité des bascules des pisteurs et autres acheteurs, à la présence d'une multitude d'acteurs dans les zones de production, le manque d'information à la fixation du prix qui est imposé par l'acheteur, l'utilisation de faux billets par certains intermédiaires. Ces pisteurs ne sont pas

    identifiés par une quelconque administration. Ce marché est dominé par les
    acheteurs Indiens. Ils achètent les noix brutes grâce à des intermédiaires
    Ivoiriens. Ils les exportent vers l'Inde où elles sont décortiquées et revendues

    sous l'appellation mondialement connue de ?Noix de cajou d'Inde?, même sielles proviennent de la Côte d'Ivoire.

    1.4- Transformation des noix de cajou

    Utilisée seulement à des fins de reboisement, cette plante va se démarquer de son rôle écologique pour épouser le statut de culture de rente au plan socioéconomique. Ainsi, il s'est avéré nécessaire la mise en place d'instituts, de recherches comme l'institut de recherches des fruits et agrumes (IRFA), les structures de développement de façon générale. «La société de valorisation de l'anacardier du Nord (SOVANORD) créée en Mars 1972 et l'ANACARIndustrie de Côte d'Ivoire (AICI) en Novembre 1976 avait pour tâche de transformer la noix de cajou en amande, afin de l'exporter directement sur les marchés Européens » (SEDES, 1986).

    Avec des objectifs de développement, quelques unités industrielles se sont installées en Côte d'Ivoire afin de procéder à la transformation de la noix entre autre SODIRO, CAJOU-CI, AFRECO, toutes ces initiatives se sont soldées par des échecs. Malgré la situation de crise que traverse la Côte d'Ivoire, force est de constater que le processus de transformation connaît tant bien que mal un progrès, mais reste toujours négligeable face à l'évolution de la production. Pour l'année 2008, nous avons enregistré 4 grandes sociétés de transformation et deux coopératives transformatrices (Tableaux IV et V).

    Tableau IV: Sociétés de transformation en 2008.

    Sociétés

    Capacité potentielle (tonne)

    Quantité transformée (noix

    brute)

    Olam Ivoire

    5000

    3909

    SITA

    2500

    1473,347

    Cajou de Fassou

    1500

    55

    PAMO (au stade d'essai)

     
     

    Source: ARECA

    Tableau V: Coopératives transformatrices en 2008.

    Coopératives Capacité potentielle (tonne) Quantité transformée (noix

    transformatrices brute)

    COOPABO 285 90

    COOGES 4000 100

    Source: ARECA

    Les tableaux IV et V montrent qu'aucune société ni coopérative n'a pu transformer la capacité potentielle dont elle est capable. Cela est dû à un certain nombre de problèmes parmi lesquels on peut citer le manque de moyen financier pour employer le personnel nécessaire auquel on peut ajouter le manque de matériel à la pointe. Au titre de l'année 2009, le processus de transformation a connu une évolution considérable avec le nombre d'unités de décorticage qui s'est vu accroître (tableau VI).

    Tableau VI: Evolution du nombre d'usines et d'unités de décorticage.

    Nom Capacité (tonne) Localisation

    Olam Ivoire 5000 Abidjan

    COOGES 4000 Sépingo

    PAMO 2500 Bondoukou

    SITA 2000 Odienné

    Cajou de Fassou 1500 Yamoussoukro

    COOPRAG 300 Katiola

    RAMOF Cajou 300 Bouaké

    SARAYA 300 Bouaké

    COOPABO 100 Bondoukou

    VTRAD Essai Tieningboué

    Chongagnigui `' Karakoro

    COSEME `' Odienné

    COFINI `' Niofoin

    Klognomo `' Ferké

    Wopinin woyin `' Korhogo

    Anacarde Doré `' Kouassi Kouassikro

    Anad `' Dabakala

    Source : ARECA

    Le nombre d'usines de transformation et d'unités de décorticage s'est accru grâce à certaines coopératives qui ont vu le jour et aussi avec l'appui de certains organismes non gouvernementaux qui ont apporté aide et assistance à des coopératives de producteurs ou non.

    Malgré les difficultés que rencontre la filière anacarde, elle a atteint certaines performances remarquables. Le chapitre suivant expose ces performances.

    CHAPITRE 2 : LES PERFORMANCES DE LA FILIERE

    2.1- Production de l'anacarde

    Aujourd'hui, la Côte d'Ivoire occupe une place stratégique dans la production mondiale de la noix de cajou. Classé à « la 3ème place en 2007, elle

    est passé au 2ème rang mondial en 2008, avec près de 330.000 tonnes produites » (Marchés Africains, 2009).

    2.1.1- Evolution de la production nationale de 1990 à 2009

    L'enquête de terrain, la recherche documentaire et la revue des statistiques à jour menées ont montré une insuffisance sur les donnés de la production des noix de cajou dans toutes les régions où il en existe des potentialités.

    Il n'y a aucune institution qui récence des informations exactes sur ce sujet. Toutes fois, deux méthodes d'estimations peuvent être appliquées afin d'aboutir au volume de la production nationale. Soit à travers les données statistiques des exportations, auxquelles s'ajoute un certain pourcentage représentant la consommation locale et les contrebandes ou exportations illégales. Selon une mission d'information de l'ARECA qui a eu lieu dans les zones de productions du 23 Août au 2 Juillet 2008, 50.000 tonnes pour les trois zones du Zanzan (Bouna, Bondoukou, Tanda) et Sandégué ont été escortées vers le Ghana. Cela s'est produit parce que les producteurs ont trouvé un meilleur prix d'achat bord-champ au Ghana. Il est donc raisonnable d'estimer les quantités consommées localement et les contrebandes à travers les frontières ne dépassant pas les dix pourcent (10%) du volume annuel des exportations. Soit à travers la surface totale cultivée, qui est la méthode la plus utilisée par certaines institutions. Ainsi pour les statistiques de la production, nous avons retenu les données suivantes (tableau VII).

    Tableau VII: Quantités de production des noix de cajou de 1990 à 2009.

    Années

    Production (tonne)

    1990

    6401

    1991

    7415

    1992

    10080

    1993

    16662

    1994

    16327

    1995

    26347

    1196

    23666

    1997

    36691

    1998

    26464

    1999

    74552

    2000

    63379

    2001

    87573

    2002

    104984

    2003

    84830

    2004

    167000

    2005

    185000

    2006

    235000

    2007

    280000

    2008

    330000

    2009 prévisions

    350000

    Source : ARECA

    De 1990 à 2008, la production nationale a augmentée de 323.599 tonnes, soit un peu plus de 51,55%. Le tableau montre que la production nationale a connue une évolution importante de 2001 (87.573 tonnes) à 2002 (104.984 tonnes) avec une baisse considérable en 2003 soit 84830 tonnes. Malgré la crise que traverse le pays, on constate que de 2004 à 2008, la production a augmenté considérable et continue d'augmenter sans cesse. De 167.000 tonnes en 2004 à 350.000 tonnes (prévision) pour l'année 2009. Cela montre également que les populations adoptent progressivement la culture de l'anacarde. Ainsi, la Côte d'Ivoire est passé de la 3ème place en 2007 à la 2ème place mondiale de producteur d'anacarde en 2008 avec près de 330.000 tonnes.

    2.1.2- Principaux facteurs qui ont influencé les performances de la production

    Plusieurs facteurs influencent la productivité de la noix de cajou entre autres le prix d'achat et la qualité de la noix dans tout le pays puis, les associations de producteurs (cas du Zanzan à Bondoukou).

    -Le prix de la noix.

    Le prix de la noix est décisif dans l'augmentation de la production des noix. Pendant plusieurs années, les agriculteurs n'ont pas montré d'intérêts pour la culture des noix de cajou. C'est seulement quand ils se sont rendu compte qu'ils pouvaient augmenter leurs revenus à partir de ce produit, qu'ils ont commencé à se dédier à sa culture. Aujourd'hui, la chute du coton a donné lieu à une adoption massive de cette culture. Plusieurs surfaces dédiées à la culture du coton ont donné place à la culture de l'anacardier. Tout au long d'une saison, les prix de la noix brute varient d'un commerçant à un autre, d'un pisteur à un autre et cela dans toute la chaîne de commercialisation (tableau VIII).

    Tableau VIII: Evolution du prix d'achat bord-champs de 1999 à 2009.

    Années Prix de la noix brute (en f CFA)

    1990 75

    1991 65

    1992 85

    1993 65

    1994 160

    1995 170

    1996 300

    1997 470

    1998 75 à 300

    1999 75 à 400

    2000 75

    2001 100 à 175

    2002 110 à 200

    2003 85 à 500

    2004 75 à 175

    2005 75 à 250

    2006 110 à 300

    2007 25 à 170

    2008 15 à 250

    2009 100 à 250

    Source: données d'enquêtes, Juillet-Août 2009.

    L'observation du tableau montre clairement que le prix d'achat de la noix brute varie d'une année à une autre et d'une période à une autre pendant toute une saison. Pour le cas typique de 2008, le prix des noix est descendu jusqu'à 15 Fcfa. Contrairement à l'année 2008, le prix moyen de la noix brute en 2009 était de 100 Fcfa pour toute la saison. Au même moment dans des pays comme le Ghana, la Guinée Bissau et le Sénégal, les prix variaient entre 250 et 300 Fcfa le kg de noix brute pour l'année 2009.

    -Les associations.

    Le phénomène des associations de producteurs d'anacarde est très récent en Côte d'Ivoire. Aujourd'hui, les quelques associations existantes jouent un rôle très important dans les activités socio-économiques (associations non encore suffisamment fortes). La Coopérative des Producteurs Agricoles de

    Bondoukou (COOPABO) et la Coopérative Générale de Sépingo (COOGES) en sont des exemples. Crée en «1999, la COOPABO a réalisé un projet de transformation de noix de cajou en amandes qui a démarré en 2004 avec l'appui de l'ONG français `'RONGEAD»» (Fraternité Matin, no12172).

    Inauguré en Mars 2008, l'unité de décorticage de noix de cajou de la COOGES a été entièrement financée par la coopérative de la localité. Ces deux (2) unités emploient respectivement 200 et 480 femmes qui, peuvent se prendre en charge sans l'aide de leurs parents ou maris, et participer aux dépenses courantes de la maison. Elles en sont des exemples de coopératives qui participent effectivement à la lutte contre la pauvreté dans ces différentes localités. Notons que plusieurs unités de transformation ont vu le jour grâce à l'appui de l'ONG français `'RONGEAD» et l'INADES Formation, notamment Chiongagnigui de Karakoro, Klognomon de Ferké et Cofini de Niofoin pour ne citer que ceux-là. On peut affirmer que l'augmentation des prix et l'apparition d'organisations paysannes, appuyées par les projets de certains organismes non gouvernementaux et internationaux ont un grand impact sur l'expansion de la production de la noix de cajou. Avant l'apparition des ces organisations, se sont les commerçants et les exportateurs qui empochaient ces revenus.

    2.2- Transformation locale

    Aujourd'hui, les paysans ont plusieurs tonnes de noix brutes qui sont invendues. Le processus de transformation reste donc la meilleure voix à exploiter si l'on veut prétendre à un développement durable de la filière anacarde.

    2.2.1- Evolution et perspectives de la transformation locale

    Suite aux échecs répétés des usines de transformation, « une volonté politique plus accrue pour le développement de la transformation de la noix de cajou de manière à porter le taux actuel de transformation de 5 % à 20% en l'an 2010 » (ARECA, 2006), a vu le jour. Par conséquent, plusieurs organisations et associations se sont motivées pour la création d'unités de transformation. Cette motivation est essentiellement due à la chute du prix de la noix sur le marché international. En Côte d'Ivoire, on continue de jeter la paume de cajou alors qu' « elle représente 70% de la valeur du produit » (Marché Africains, 2008, op cit).

    2.2.2- Types de produits transformés et commercialisés

    L'anacardier est surtout cultivé pour sa pomme et sa noix. La pomme, partie charnue et juteuse, constitue la partie supérieure du fruit. Bien sucrée, elle laisse tout de même un arrière goût amer. De ce fruit, on peut tirer du jus qui, selon les spécialistes, contient cinq fois plus de vitamine C que le jus d'orange. Avec cette pomme, on peut fabriquer également de l'alcool et du vin de pomme de cajou. Ces différents sous produits, sont rentrés dans les habitudes alimentaires de certains pays comme le Brésil, l'Inde, le Vietnam ou même la Guinée-Bissau et le Nigéria. La partie inférieure du fruit qui est la noix de cajou est la plus rentable. Les amandes de cajou grillées et salées sont grignotées à l'apéritif. L'image suivante présente des amandes grillées, prêtent pour la consommation.

    Figure 4 : Amandes grillées et salées.

    Elles rentrent aussi dans la fabrication de confiseries, des biscuits et pattes alimentaires. « Le péricarpe de la noix, la partie qui entoure la noix, renferme un liquide visqueux d'un brin foncé appelé «baume de cajou» est utilisé dans l'industrie chimique. La pellicule, peau mince qui entoure l'amande et qui protège le baume de cajou, sert aussi dans l'industrie du cuir » (bulletin de presse SYFIA, 1998). L'arbre de cajou quant à lui, sert dans la fabrication d'engins de navigation en bois.

    En Côte d'Ivoire, le processus de transformation est basé sur le jus de cajou, le vin de cajou, les amandes (blanches et grillées), la patte alimentaire. En plus des produits qu'on transforme en Côte d'Ivoire, le Mali qui a une production inferieure à celle de la Côte d'Ivoire, utilise l'amande pour faire de l'huile, du savon, des gâteaux, du pain etc. Nous avons interrogé nos enquêtés au sujet de l'idée qu'ils ont des produits dérivés de l'anacardier et l'usage qu'ils en font. Les réponses à ce propos ont été diverses. Le tableau IX présente ces résultats.

    Tableau IX: Répartition des enquêtés en fonction de leur connaissance sur l'utilisation des produits dérivés de l'anacardier.

    Produits

    n

    %

    % cumulé

    Tatouage

    43

    70.5

    70.5

    Pommade

    3

    4.9

    75.4

    Médicament

    14

    23.0

    98.4

    Aucune idée

    1

    1.6

    100.0

    Total

    61

    100.0

     

    Source : Données d'enquêtes, Juillet-Août 2009.

    Par rapport à ces références, on peut affirmer que 98,4% des producteurs savent que les produits issus de l'anacardier servent à faire quelque chose. En effet, 43 personnes, soit 70,5% des producteurs interrogés se sont penchés sur l'utilisation de ce produit pour faire des tatouages ; 4,9% soit 3 personnes disent que l'anacarde est utilisé pour faire des pommades ; 23% soit 14 producteurs savent que l'anacarde est utilisé à des fins de médicament et 1,6% soit une personne dit n'avoir aucune idée de l'usage qu'on en fait.

    Avec le niveau de production que le pays a atteint, tous les producteurs devraient savoir à quoi servent les produits dérivés de l'anacardier. Il faut donc faire une promotion dans ce sens pour que les producteurs puissent en savoir plus. Nous avons aussi demandé à nos enquêtés s'ils consomment des noix à la maison. Les réponses recueillies ont été synthétisées dans le tableau X.

    Tableau X: Consommation des amandes.

    Réponses

    n

    %

    % cumulé

    Oui

    21

    34.4

    34.4

    Non

    40

    65.6

    100.0

    Total

    61

    100.0

     

    Sources: Données d'enquêtes, Juillet-Août 2009.

    L'observation du tableau montre que moins de 50% des enquêtés consomment les amandes de cajou. Par rapport à nos références, 21 personnes sur 61, soit 34,4% consomment les amandes chez eux. Ceux qui n'en

    consomment pas sont au nombre de 40 personnes, soit 65,6% de la population interrogée. Certains producteurs ont même affirmé que consommer des amandes à la maison réduit leurs gains financiers. Quand ils voient leurs enfants en manger, ils en font un palabre. Ce qui montre qu'il y a effectivement un manque d'information sur les vertus surtout thérapeutiques de l'anacarde (en annexe, vous trouverez un tableau sur ces vertus). Aujourd'hui, la consommation locale est très limitée, ce qui ne contribue pas à encourager la production de la noix.

    2.2.3- Principaux facteurs qui influencent les performances des entreprises nationales de transformation

    La chute du prix de la noix de cajou sur le marché international a donné une importance capitale à la transformation locale de la noix. Cette importance a donné lieu à la création de plusieurs usines et unités de transformation (OLAM IVOIRE, Cajou de Fassou, SITA, PAMO, COOPABO, COOGES, Chiongagnigui,...). Malgré leur importance pour l'économie du pays, les unités de transformation sont confrontées à un ensemble de facteurs qui ont une influence négative sur leur développement. Pour preuve, aucune de ces sociétés ou coopératives n'a jamais pu transformer sa capacité potentielle. En 2008, OLAM-IVOIRE qui a une capacité potentielle de 5.000 tonnes a pu transformer 3.909 tonnes; cajou de Fassou qui a une capacité potentielle de 1.500 tonnes, a pu transformer 55 tonnes et la COOGES qui a une capacité potentielle de 4.000 tonnes n'a pu elle aussi transformer que 100 tonnes. Les facteurs d'étranglements suivants ont été identifiés:

    -manque d'une véritable politique incitative au niveau gouvernemental; -manque de débouchés des produits dérivés;

    -difficultés d'accès au marché international;

    -manque de ressources financières;

    -manque de matériels adéquats pour les unités de décorticages ;

    -capacité limitée du marché interne;

    -pas de politique d'incitation à la consommation locale.

    2.3- Exportations

    2.3.1.- Analyse des exportations nationales de noix de cajou de 1990-2008

    2.3.1.1- Analyse des exportations des noix de cajou

    Pour la production apparente, à savoir les exportations, l'évolution a été très forte ces dernières années. De 1990 à 2008, le taux d'exportation nationale de noix brutes s'est multiplié par 48,42% en 18 années, avec 6.401 tonnes en 1990 et 310.000 tonnes en 2008. L'évolution des exportations des 18 années sont dans le tableau XI.

    Tableau XI: Evolution des exportations de la noix de cajou de 1990 à 2008.

    Années

    Exportation de noix (tonne)

    Evolution (en %)

    1990

    6401

    -

    1991

    7415

    26%

    1992

    10080

    36%

    1993

    16662

    66%

    1994

    16327

    -2%

    1995

    25631,5

    61%

    1996

    23666

    -10%

    1997

    36513

    56%

    1998

    26036

    -28%

    1999

    71113

    182%

    2000

    61696

    -15%

    2001

    85111

    38%

    2002

    103980

    20%

    2003

    84740

    -19%

    2004

    140643

    66%

    2005

    167000

    17%

    2006

    210240

    20%

    2007

    250000

    19%

    2008

    310000

    24%

    Source: ARECA

    L'observation du tableau montre que depuis 2004, les exportations de noix n'ont cessé d'augmenter. De 2004 à 2008 les exportations ont évolué de plus de 220%. Cette augmentation dépend du prix d'achat aux producteurs (plus on paie chère, plus il y a des adhérents à la culture. Pour les exportations de 2008, la Côte d'Ivoire est 1er exportateur mondial de noix de cajou. "En 2007, les flux financiers se sont élevés globalement à 91,474 milliards de Fcfa; sur cette base de 2007, les producteurs ont obtenu un gain de 33,17 milliards de Fcfa et l'Etat pour sa part, a perçu 2,351 milliards de Fcfa. En 2008 avec la production nationale, la filière a engrangé un flux global de 179,349 milliards de Fcfa. Dans ce flux, les producteurs ont obtenu 62,22 milliards de Fcfa, et l'Etat plus de 3,111 milliards de Fcfa" selon président du conseil d'administration de l'INTERCAJOU. Ainsi la filière anacarde joue un rôle de plus en plus important dans l'économie de la Côte d'Ivoire. Avec le respect par endroit du prix d'achat fixé par l'Etat, ces résultats peuvent être considérés aujourd'hui comme remarquables contrairement à ceux obtenus les années précédentes. Mais compte tenu des difficultés que connaît l'exportation exclusive de la noix brute, il est impératif d'amorcer la phase de la transformation par une politique de promotion des technologies alternatives de transformation.

    2.3.1.2- Analyse des exportations des amandes

    Après les premières tentatives de transformations qui se sont soldées par des échecs, c'est véritablement en 1997 que la Côte d'Ivoire a repris le processus de transformation. Aussi faible qu'elle soit, elle mérite un encouragement au vu de son évolution ces trois dernières années. Le tableau XII montre l'évolution des exportations d'amandes de cajou.

    Tableau XII: Evolution des exportations des amandes de cajou de 1995 à 2008.

    Années

    Amandes exportée (tonne)

    Evolution (en %)

    1995
    1996
    1997

    150,5 -

    37,4

    -
    -
    -

    1998

    89,47

    139%

    1999

    722,24

    707%

    2000

    353,35

    -52%

    2001

    517,05

    46%

    2002

    210,77

    -59%

    2003

    18,94

    -1012%

    2004

    7,16

    -62%

    2005

    133

    1757%

    2006

    457

    231%

    2007

    1139,67

    150%

    2008

    Non déclarée

    -

    Source : ARECA

    L'observation du tableau montre que la production d'amande a augmenté fortement en 1999, soit un taux de 707%. Cette augmentation est due au fait que plusieurs opérateurs économiques avaient commencé à se dédier à la transformation. En 2003, la production d'amande a baissé considérablement, soit de -1012%. Cette baisse est la conséquence directe de la crise socio-politique de 2002. C'est seulement à partir de 2005 que la production d'amande va connaître une autre évolution avec la fin de la crise qui s'annonçait. Le manque de marché d'amande ne constitue pas le seul facteur limitant pour le développement des exportations des produits transformés. On note d'autres facteurs tels que la faiblesse des ressources financières, l'absence de technologies adéquates de transformation et l'organisation de la filière.

    2.3.2- Degré d'organisation, de coordination de la filière et son incidence sur les performances à l'exportation

    La filière anacarde est gérée par plusieurs organisations à savoir le MINAGRI, l'ARECA, l'INTERCAJOU, le CSCA, les transformateurs, pour ne

    citer que ceux-là. Toutefois, ces organisations et institutions n'ont eu l'impact escompté sur le développement de la filière.

    En effet, plusieurs problèmes existent, et qui méritent une attention particulière notamment au niveau des conditions d'agrément; le concept du prix au producteur qui, dans les faits devient un simple prix de référence; l'absence de mécanisme de suivi de la campagne dans les zones de production. En se penchant sur le cas particulier des agréments délivrés aux exportateurs, nous avons constaté que certains agréments délivrés par l'ARECA sont mis en locations, pire sont vendus par les bénéficiaires. Ceci dit, ils n'ont pas les capacités financières pour travailler. Quant aux prix bord-champ, ils varient du début à la fin de la saison bien qu'un prix soit fixé par l'Etat. Pour la campagne 2008 certains acheteurs ont acheté les noix de cajou jusqu'à 25 Fcfa le kilogramme alors que le prix avait été fixé à 200 Fcfa le kilogramme.

    L'un des problèmes majeurs du processus de développement reste le manque de collaboration franche des industriels et des exportateurs. Selon l'Assistant chargé de la filière anacarde à l'ARECA et le Responsable à la communication à l'INTERCAJOU, ces partenaires de la filière ne sont pas justes. Ils refusent parfois de donner les réelles quantités transformées et exportées. L'ARECA qui a le devoir de gérer ces situations, ne peut appliquer son autorité.

    Malgré ces difficultés que rencontre la filière, la culture de la noix de cajou fait l'objet d'une adoption massive. Quelles sont les facteurs qui favorisent cette adoption massive ? Le chapitre suivant présente les avantages qui favorisent l'adoption massive de cette culture.

    CHAPITRE 3: AVANTAGES FAVORISANT L'ADOPTION DE LA CULTURE DE L'ANACARDIER

    L'une des caractéristiques majeures qui déterminent l'adoption de l'innovation, c'est l'avantage relatif, tel que le conçoivent les membres de la société, par rapport aux pratiques courantes. Ses avantages peuvent être mesurés en terme économique, de prestige social ou de satisfaction. Dans toutes les zones de culture, ce sont effectivement les nombreux avantages socio-économiques liés à la culture de l'anacardier qui ont favorisé son adoption massive par la population paysanne.

    3.1-Avantages économiques liés à la culture de l'anacardier

    Pour les populations des zones favorables à la culture, l'un des grands intérêts de la culture de l'anacardier réside dans sa rentabilité économique. Selon les paysans, la vente de la noix de cajou constitue une importante source de revenus sûre. Ces revenus leurs permettent de s'acquérir des biens en vivres comme en matériels (maison en tôle, électricité, moto, vélo, téléphone, télévision, ...). Nous avons demandé aux enquêtés, quelle est la culture qui rapporte plus d'argent aujourd'hui entre l'anacarde, le coton et la mangue. Les résultats sont exposés dans le tableau XIII.

    Tableau no XIII : Répartition des enquêtés en fonction de la culture la plus porteuse économiquement.

    Motifs

    n

    %

    % cumulé

    Coton

    4

    6.6

    6.6

    Anacarde

    51

    83.6

    90.2

    Mangue

    6

    9.8

    100.0

    Total

    61

    100.0

     

    Source : Données d'enquêtes, Juillet-Août 2009.

    Aujourd'hui, la culture de l'anacarde est la plus rentable économiquement. L'observation du tableau montre que 4 personnes seulement, soit 6,6% estiment que la culture du coton leurs rapporte plus d'argent. Ceux qui disent que l'anacarde est la culture la plus porteuse sont 51 personnes, soit 83,6% et 6 personnes ont porté leur choix sur la culture de la mangue.

    En outre, la commercialisation de la noix de cajou qui a lieu à partir du mois d'Avril, est un facteur d'équilibre important pour la trésorerie de l'exploitation et du ménage; car, tous les autres revenus monétaires agricoles sont perçus bien avant. Certains producteurs, en particulier les plus âgés (personnes du troisième âge) ne vivent que des retombées de l'anacarde. Un autre grand intérêt lié à la culture de l'anacardier réside dans l'accroissement des revenus au fur et à mesure que les années passent. Selon l'INTERCAJOU, une plantation bien entretenue peut produire 400 kg/ha à partir de la 5ème année et aller au delà de 1000 kg/ha à partir de la 10ème année.

    3.2- Les transformations sociales induites par l'adoption de la culture de l'anacardier

    Au niveau des prestations sociales, on note l'abandon et la perte de certaines pratiques héritées des ancêtres telles que la chasse en commun et la pèche traditionnelle. Ces pratiques avaient lieu généralement en saison sèche. Depuis l'introduction de l'anacarde, cette période est consacrée au ramassage des noix de cajou. Une autre pratique, celle de la culture du coton qui a fait la fierté des paysans des zones Centre et Nord, est en train d'être abandonnée progressivement du fait de la crise socio-économique que vit la Côte d'Ivoire. Par ailleurs, la négligence dont il fait l'objet est due aussi à son faible poids dans l'échelle de la comparaison avec l'anacarde. L'abandon massif de cette culture ces dernières années réside dans le fait que tous les paysans qui, pour une quelconque raison, n'ont pas pu rembourser leurs crédits, ont vu vendre leurs

    biens pour le remboursement du crédit. D'autres l'ont abandonnée parce qu'ils ont rencontré des difficultés pour écouler leurs produits.

    L'occupation des surfaces en verger d'anacardier a modifié non seulement les agro-systèmes, mais aussi une modification du système de propriété. Les systèmes de production étaient caractérisés par l'alternance des cultures annuelles et de jachère. Avec la méthode de culture qui associe l'anacardier aux vivriers, il n'existe pratiquement plus de jachères des terres. Aujourd'hui, la plantation d'anacardier est devenue source de propriété car, la plupart des détenteurs de plantation d'anacarde se dissent propriétaires de la terre sur laquelle se trouve leur plantation.

    Conclusion partielle.

    Comme on peut le remarquer, la culture de l'anacardier est une pratique agricole qui a été massivement adoptée par les paysans sans un réel appui technique parce qu'elle permet, non seulement d'améliorer la condition socioéconomique, mais aussi de se constituer un patrimoine familial durable.

    Aujourd'hui, la filière regorge un certain nombre de performance desquelles on devrait tirer un meilleur profit en réorganisant la filière. Cette réorganisation qui doit prendre en compte, l'enseignement des techniques culturales et d'entretien gratuit aux producteurs, la bonne gestion de la filière et une meilleure collaboration de la classe dirigeante. Aujourd'hui, on parle de développement participatif, ceci dit, les paysans doivent eux-mêmes prendre conscience de la situation.

    Dans la deuxième partie du mémoire, sont analysées les contraintes au développement et l'identification de quelques stratégies de développement et de lutte contre la pauvreté des producteurs d'anacarde. Cependant nous mettrons l'accent sur les problèmes qui doivent être résolus pour que le système qui est en train de se ficeler puisse exister, se maintenir aussi longtemps que possible.

    Deuxième partie:

    ANALYSE DES CONTRAINTES LIEES AU

    DEVELOPPEMENT, IDENTIFICATION DES

    PROJETS ET ACTIVITES DE LUTTE CONTRE

    LA PAUVRETE.

    CHAPITRE 1: ANALYSE DES CONTRAINTES LIEES AU DEVELOPPEMENT DE LA FILIERE ANACARDE

    1.1- Accès des jeunes à la terre

    La terre a un statut dans lequel le principe de l'usage communautaire et de l'hospitalité joue un rôle très prépondérant. Elle ne peut être ni vendue, ni échangée, ni même faire l'objet d'une quelconque transaction. Dans la zone nord en général et en particulier dans la Sous-préfecture de Karakoro, la terre peut être accordée gratuitement à toute personne qui désire l'exploiter à condition de ne pas y planter un arbre.

    Lorsque vous plantez un arbre, les fruits de cet arbre appartiennent au propriétaire terrien. La seule condition pour un exploitant de planter un arbre, c'est d'avoir une autorisation du propriétaire terrien. Cette autorisation est difficilement accordée aux jeunes. Parmi les enquêtés, nous avons déchiffré très peu de jeunes (14%). Le tableau XIV montre les enquêtés par classes d'âges.

    Tableau XIV: Classification des enquêtés par classes d'âge.

    Tranche d'âge

    n

    %

    % cumulé

    25-34

    9

    14.8

    14.8

    35-44

    11

    18.0

    32.8

    45-54

    9

    14.8

    47.5

    55-64

    11

    18.0

    65.6

    65-74

    7

    11.5

    77.0

    75-84

    12

    19.7

    96.7

    85-94

    1

    1.6

    98.4

    95-105

    1

    1.6

    100.0

    Total

    61

    100.0

     

    Source: Données d'enquêtes, Juillet-Août 2009.

    Très peu de jeunes sont propriétaires de verger. Quand ils le sont, ils en sont héritiers de leur père ou de leur oncle. De 25 à 34 ans, on a enregistré seulement 9 jeunes, soit 14,8%. Ceci dit, le champ d'anacarde est une denrée rare pour les jeunes dont l'âge se situe entre 25 et 34 et moins de cette tranche

    d'âge, nous n'avons enregistré aucune personne. Les difficultés d'accès à la terre par les jeunes est un facteur limitant dans le processus de production de la noix de cajou. Notons que tout le monde peut faire un champ d'anacarde pourvu que le chef de terre vous en donne son accord.

    1.2- Contraintes de la production de la noix de cajou

    Plusieurs contraintes entravent le développement de la production de la noix de cajou. L'éradication de ces contraintes devrait permettre à nos producteurs de produire plus et renforcer leur pouvoir économique. Ces contraintes sont nombreuses. On peut citer entre autres, le faible prix d'achat des noix, les conflits entre producteurs et éleveurs, les feux de brousse, l'itinéraire agronomique de production, la faiblesse de l'encadrement, la clôture des vergers, l'entretien des vergers.

    1.2.1- Faiblesse du prix des noix

    Le facteur de contrainte le plus important est le faible prix d'achat bord champ pour les producteurs de noix de cajou. La chute du prix a un impact négatif sur la production. Lorsque le prix baisse, certains producteurs qui avaient l'intension d'agrandir leur plantation attendent l'évolution positive de la situation. D'autres préoccupés par le futur incertain du prix de la noix, montrent des signes de regret pour avoir dédié une grande surface pour la culture de l'anacardier.

    Face aux difficultés que connaît la filière anacarde (surtout le non respect des prix d'achats), bon nombre de planteurs de la région du N'Zi-Comoé ont commencé à abandonner la culture de la noix de cajou pour désormais s'adonner à la culture du jatropha. Jusqu'au mois de novembre 2009, une production importante de noix de cajou était invendue. La campagne 2009 d'anacarde selon

    le Collectif des Syndicats et des Associations des producteurs d'anacarde de Côte d'Ivoire (COSYNAPA CI), « la campagne 2009 s'est très mal déroulée : plus de 290.000 tonnes ont été vendues à de très mauvais prix. Et environ 60.000 tonnes seraient restées dans les champs » (le jour, no 1828). Ce sont des facteurs qui devraient interpeller les dirigeants de la filière anacarde, à prendre leurs responsabilités pour un développement durable de la filière.

    1.2.2- Conflits entre producteurs et éleveurs

    La saison sèche est la période de récolte des noix de cajou. En ce moment, il est difficile de trouver parfois de l'herbe fraîche pour les animaux. Pendant ce temps, les animaux ne sont plus surveillés, ils sont livrés à eux-mêmes. Les éleveurs les libèrent le matin et c'est le soir qu'ils vont les chercher. Quand ils sont libérés de cette façon, ils passent parfois toute la journée dans les vergers non clôturés à la recherche de la pomme de cajou. Ne pouvant pas détacher la pomme de la noix, les animaux avalent les graines. Après avoir déféqués dans les pâturages, certains éleveurs se retrouvent sur les marchés avec des sacs de noix de cajou sans être propriétaire de verger. Les éleveurs libèrent leurs animaux consciemment parce que la pomme de cajou est très aimée par les animaux et même très nourrissant pour eux. En plus de cet apport, pour les animaux, les éleveurs gagnent de l'argent, ce qui n'est pas du goût des producteurs. Pour éviter ces conflits qui sont parfois sanglants, certaines personnes préfèrent ne pas avoir une plantation d'anacarde.

    1.2.3- Feux de brousse (brûlis)

    Le feu de brousse, une préoccupation constante pour tous les agriculteurs en général et en particulier les producteurs d'anacarde. Les feux de brousse surviennent toujours en saison sèche. C'est la période où l'anacardier est en

    plein état de floraison. L'origine d'un feu de brousse est restée inconnue pour la plupart des cas. Les sources d'un feu de brousse sont diverses. Ils peuvent être provoqués par des chasseurs pour la plupart du temps, par des paysans qui veulent nettoyer leurs champs pour la nouvelle saison ou par une simple cigarette jetée par un fumeur. Les feux de brousses sont de véritables ravageurs de plantations d'anacarde.

    1.2.4- Itinéraire agronomique de production

    Aucun itinéraire agronomique de production n'est recommandé aux producteurs en particulier en termes de densité des plantations, d'entretien des arbres (taille) et du verger. Il y a une absence de programme de lutte contre les maladies. Les plantations d'anacarde sont menacées par les maladies, par les insectes et les feux de brousse (brûlis).

    1.2.5- Encadrement des producteurs

    L'intérêt économique de l'anacardier a pris une ascension particulière ces dernières années. Au vu de cette nécessité, les producteurs d'anacarde devraient être l'objet d'une attention particulière allant dans le sens d'une assistance et d'un encadrement subséquent, surtout lorsqu'il s'agit de paysans très peu formés aux techniques culturales.

    L'ANADER, est la seule structure de l'Etat chargée de l'encadrement des paysans. Par le passé, les prestations de cette structure étaient quasiment gratuites. Aujourd'hui, les choses ont changé. Toutes les prestations de l'ANADER allant dans le sens de l'encadrement d'un paysan nécessitent des coûts parfois trop élevés pour celui-ci. Une situation qui ne fait pas le bonheur des paysans déjà très affaiblies financièrement. L'encadrement devant se faire

    avant la vente des produits; il est donc difficile pour eux de pouvoir se payer des prestations d'encadrement.

    1.2.6- Clôture du verger

    Clôturer un verger d'anacardier nécessite beaucoup de moyens. Quant il est clôturé, il procure plusieurs avantages. Un champ d'anacardier clôturé avec des barbelés et délimité par un pare-feu est à l'abri du feu de brousse. Cette clôture lutte efficacement contre certains ennemis de l'anacardier tel que les boeufs et autres animaux ravageurs.

    1.2.7- Entretien du verger

    Un verger bien entretenu produit beaucoup et de bonne qualité. L'entretien d'un verger est basé sur le désherbage régulier. C'est le seul moyen pour lutter contre les perdrix, les rats palmistes, les agoutis. Il consiste aussi à éliminer les insectes qui mangent le bois, à abattre les branches mortes et gênantes, à sectionner les tiges inutiles, à lutter contre les hannetons en bouchant tous les trous qui sont sur les arbres. Pour une meilleure production, il faut un meilleur entretien du verger.

    1.3- Contraintes de la transformation

    Plusieurs contraintes entravent le processus de transformation :

    -le manque d'équipements adaptés à la transformation. Les coûts élevés des équipements destinés à la transformation et surtout l'absence de mesures incitatives, le matériel de transformation de noix de cajou n'est pas fabriqué ou disponible sur le marché local ;

    -difficultés d'approvisionnement des industriels ivoiriens (cette difficulté est liée
    aux pratiques de commercialisation interne de la noix de cajou), la limitation de

    la demande locale (limitation due à la méconnaissance au plan national des produits issus de l'anacarde). L'amande de cajou est un produit cher, et le pouvoir d'achat des consommateurs locaux est bien limité. En conséquence, les transformateurs sont confrontés à l'impossibilité d'écouler leurs productions sur le marché local ;

    -difficulté d'accès au marché d'exportation. Les transformateurs ivoiriens sont confrontés à un problème d'accès au marché d'exportation.

    L'Inde, le Brésil et le Vietnam sont les pays les mieux connus pour le marché de l'anacarde, l'origine Côte d'Ivoire n'est pas toujours affichée, les quantités produites sont relativement petites pour satisfaire les quantités minimum à l'exportation exigées par les exportateurs. Le manque d'un cadre financier adapté à l'exportation. Les entrepreneurs qui veulent embrasser le métier de transformateurs de la noix de cajou sont confrontés à un manque de ressources financières afin d'être en mesure d'acheter des équipements performants en la matière.

    1.4- Contraintes de la commercialisation et de l'exportation

    Le système financier est inadéquat. Un système de financement capable de garantir un bon fonctionnement des opérateurs commerciaux et d'exportation n'est pas mis en place. Ceci constitue un des problèmes majeurs pour les Organisations Professionnelles Agricoles (OPA) ivoiriennes. Le système portuaire n'est pas favorable pour les exportateurs. Ceux-ci dénoncent la cherté des frais de transport au port autonome d'Abidjan. Les taxes douanières qui restent encore élevés ne facilitent pas le système de commercialisation et d'exportation.

    1.5- Politique nationale de production et de commercialisation

    Il n'y a aucune politique nationale de production et de commercialisation explicite à la filière anacarde qui couvre toutes les zones de production puisque dans la plupart des zones de production, les producteurs sont encore inorganisés. La filière mérite une politique bien définie avec des orientations claires.

    La filière anacarde se développe peu à peu du fait de son intérêt économique et de son impact sur la lutte contre la désertification.

    1.6- Autres contraintes

    D'autres contraintes entravent le processus de développement de la filière entre autres :

    -Les difficultés que rencontre le monde rural durant ces dernières années, ne laissent aucun choix aux producteurs qui sont dans les zones non organisés ; les prix dérisoires proposés (25 francs à 150 francs) sont acceptés par ceux-ci ; -L'état de dégradation très avancé du réseau routier en Côte d'Ivoire et surtout dans le monde rural, n'est pas déterminant dans la performance de la filière ;

    -Le manque d'encadrement, l'absence de structure de contrôle en amont, de régulation et de certification des champs, sont à l'origine de collecte précoce des noix ;

    -Pas de financement lié à l'aménagement et à la protection des plantations.

    CHPITRE 2 : STRATEGIES DE DEVELOPPEMNT DE LA FILIERE

    La stratégie de développement repose en général sur un processus de planification des choix politiques. Cette stratégie exprime des choix sur un horizon donné sous forme d'objectifs articulés entre eux et de manière cohérente. Au niveau de la filière anacarde, l'ensemble des projets initiés n'ont

    pas permis de mettre à profit toutes les opportunités de la filière. Lorsque le processus d'élaboration et d'exécution d'un projet ne prend pas en compte les préférences industrielles et collectives des populations concernées, par conséquent, ces populations, ne pourront jamais se mobiliser pour sa mise en oeuvre.

    Le diagnostic de la filière montre l'incohérence des stratégies et l'échec des politiques longtemps développées. Durant les décennies 70-80 et le début des années 90, un certain nombre de projets dans le secteur n'ont pas atteint l'objectif d'autonomie et de maîtrise des orientations à terme de la filière. Nous avons choisi d'orienter notre stratégie de développement sur certains aspects qui nous semblent très importants si l'on veut prétendre à un développement durable de la filière anacarde.

    2.1- Stratégie de développement de la noix cajou

    Cette stratégie de développement est orientée sur les volets suivants :

    -la formation des producteurs à la maîtrise du système de production, à l'itinéraire technique. Dans le cadre de la formation qui revient chère aux producteurs, l'INTERCAJOU peut utiliser la méthode de l'audio-visuel pour leurs enseigner ces techniques. Cette technique permet ou devrait permettre de faire passer le message à plusieurs personnes en même temps ;

    -l'amélioration variétale de l'anacardier local. Il faut procéder à la sélection d'une meilleure variété, ce qui permettrait également de produire une meilleure qualité de noix ;

    -prendre des mesures dans le sens de la protection des vergers contre les feux de brousse et contre les ravageurs ;

    -sensibiliser les producteurs à la délimitation des parcelles qui devrait permettre de connaitre la superficie totale cultivée ;

    -sensibiliser les propriétaires terriens à céder les terres aux jeunes;

    -accompagner les producteurs dans la mise en place des coopératives (faire la promotion de l'action coopérative) ;

    -prendre des mesures d'amélioration des qualités, à travers la récolte, le séchage et le stockage de la production puis dans le choix des terrains aptes pour la plantation.

    2.2- Stratégies de développement de la commercialisation

    Il s'agit ici de :

    -réduire le circuit de commercialisation qui est long et qui réduit considérablement le prix d'achat bord-champ. En se proposant d'éliminer la voix des pisteurs, les producteurs doivent se réunir en coopératives afin de pouvoir mieux vendre leur production;

    -mettre en place un comité de surveillance des prix fixés par l'Etat;

    -mettre en place un système d'informations sur les marchés dans toutes les zones de productions;

    - surtout diversifier les débouchés (la seule Inde ne peut pas faire le bonheur des producteurs).

    2.3-Stratégies de développement de la transformation locale

    Le but principal de cette stratégie est d'augmenter l'exportation du produit transformé et de créer des emplois pour les ivoiriens. Elle est essentiellement concentrée sur les aspects suivants :

    -créer un fond spécial pour la transformation;

    -stimuler la création des unités de transformation de la noix de cajou;

    -appuyer les programmes de formation pour les travailleurs de ces unités;

    -mettre en place un schéma directeur de développement de la transformation de la noix et de la paume de cajou fondé sur des mesures fiscales incitatives; -stimuler et appuyer les programmes de production locale avec des équipements de transformation;

    -création des laboratoires crédibles d'analyse et de contrôle de qualité pour l'amande transformée et destinée à l'exportation;

    -faire la promotion des PME à travers les organisations professionnelles; -diversifier les produits finis;

    -développer et encourager la consommation locale.

    2.4- Autres stratégies pour le développement de la filière anacarde L'Etat doit créer un environnement propice :

    -faire en sorte que les producteurs puissent évacuer leur productions; -procéder à l'existence l'égale de coopératives;

    -aider les investisseurs qui veulent venir s'installer en réduisant les taxes; -apporter un appui financier aux coopératives déjà sur pieds, équiper ces coopératives en matériels (bascules, véhicules);

    -mettre en place un véritable cadre de concertation pour une collaboration franche entre les gestionnaires de la filière et producteurs de la noix de cajou.

    Aujourd'hui, la filière anacarde peut permettre à des millions de personnes de vivre aisément. Pour cela, il faut trouver les moyens de contourner les contraintes au développement de la filière. Dans le chapitre suivant sont identifiés des projets et des activités de lutte contre la pauvreté afin de contourner les contraintes au développement de la filière.

    CHAPITRE 3 : IDENTIFICATION DES PROJETS ET DES ACTIVITES DE LUTTE CONTRE LA PAUVRETE POUR CONTOURNER LES CONTRAINTES LIEES AU DEVELOPPEMENT

    3.1-Production et collecte des noix

    Il existe plusieurs zones de production (voir carte) propices se présentant à cette culture. Il faut sensibiliser les propriétaires terriens à la cession des terres aux jeunes. Cela va permettre à la Côte d'Ivoire de produire plus. La protection du verger étant un gros facteur de production, il faut donc sensibiliser les producteurs à la clôture des vergers et à la réalisation des pare-feux puis à la délimitation des parcelles. Il est nécessaire que les producteurs s'organisent entre eux pour défendre leurs intérêts. La réussite de cette activité de regroupement conduira nécessairement à une production plus grande. Il faut montrer et encourager les producteurs à l'utilisation de la bouillie des grains de Neem comme produit pour lutter contre les maladies liées à l'anacardier et aux produits issus de cet arbre en lieu et place des produits phytosanitaires.

    Pour la récolte des noix, il faut instaurer des services de qualités en amont et non en aval. Il faut mettre en place un système pour sensibiliser les producteurs sur certaines règles de récolte à savoir, ramasser les noix une fois qu'elles tombent à terre, éviter la collecte précoce des noix, ne jamais aller les cueillir sur les arbres ou faire tomber les noix en secouant les arbres.

    3.2- Transformation des noix

    Aujourd'hui, la problématique de la transformation s'impose comme une priorité pour une meilleure valorisation de l'anacarde afin d'éviter une trop grande dépendance de l'extérieur et surtout la mévente du produit brute. Pour répondre donc au besoin imminent de la transformation, il faut réglementer les

    conditions d'installation des unités de transformation aux fins du développement de cette branche d'activité de la filière anacarde ; il faut et de façon spéciale qu'une volonté politique s'exprime à ce niveau pour encourager surtout les nationaux à embrasser le processus d'industrialisation de la filière. Ces trois dernières années, le nombre d'unités de transformation a augmenté. Il s'agit là d'un apport très important pour la lutte contre la pauvreté. Mais l'effectif du nombre d'unités qui s'est vu augmenter, reste très négligeable face à l'augmentation de la production. Jusqu'à ce jour, le taux de produits transformés reste très faible (moins de 5%). Il est donc important qu'un effort soit fait à ce niveau surtout quant on sait que le marché de la noix brute n'est pas connu sur le marché international.

    Avec une organisation de producteurs forte, accompagnée d'une véritable politique nationale d'allègement des taxes pour la transformation, toutes les zones de production pourraient alors avoir un tissu industriel se développer progressivement autour de la filière anacarde. Certains exportateurs pourraient se spécialiser pour l'exploitation de l'amande blanche. Ainsi, la Côte d'Ivoire pourrait pleinement développer sa filière de cajou et contribuer à la reconstruction et à la relance post-crise en s'engageant résolument dans l'exploitation de son potentiel de transformation à l'instar des pays comme l'inde, le Brésil et le Vietnam.

    3.3- Commercialisation et promotion des exportations

    La filière anacarde est marquée par une désorganisation des acteurs et une exploitation des pauvres producteurs par les commerçants. Les organisations existantes fonctionnent timidement. C'est pourquoi nous préconisons l'organisation des producteurs au niveau des différentes localités de production. Les producteurs doivent ainsi s'organiser en Groupement d'Intérêt Economique (GIE) ou union au niveau des villages, des arrondissements des départements et

    des régions pour défendre leurs intérêts économiques. Ces unions devront être fédérées en association nationale forte qui devra porter les revendications de toute la corporation.

    La commercialisation et la promotion des exportations de la noix de cajou et surtout de l'amande doit être soutenue dans le contexte actuel. La filière anacarde peut constituer un rempart et une juste réponse à l'équation de la pauvreté et à l'exigence de création des projets générateurs de revenus et de l'emploi en milieu rural. C'est pourquoi, il faut qu'une initiative soit prise pour la promotion du décorticage nationale et ainsi le développement du marché local. Pour une meilleure promotion, il faut élaborer un plan et une stratégie marketing adaptés au développement commercial des produits issus de l'anacarde par les dirigeants de la filière à savoir l'ARECA et l'interprofession. Afin d'accroître la consommation nationale de l'amande de cajou, il faut définir une politique de promotion pour informer le public sur les vertus de ces produits qui sont très énormes.

    3.4- Stratégies et politiques nationales favorisant le développement de la filière

    Aujourd'hui, il faut saluer l'avènement de l'interprofession et bien plus la gestion de l'ARECA qui manque encore d'une certaine autorité. Mais il faut aller au-delà en élaborant et appliquant d'autres modèles qui puissent assurer le développement capacitaire de tous les aspects de la filière et par la même, éliminer les distorsions et les goulots d'étranglements.

    En attendant que le processus de transformation rentre dans une phase de croisière, il faut bien gérer dans l'immédiat et à court terme la filière de production et d'exportation exclusive des noix brutes et optimiser les revenus des opérateurs impliqués à ce niveau. Il s'agit surtout ici des producteurs et par la suite des autres intervenants. Plusieurs approches stratégiques existent à ce

    niveau pour soustraire la filière de la noix brute des maux qui l'affectent. On peut par exemple citer le renforcement des OPA (Organisation des Producteurs d'Anacarde) déjà en place. L'Etat doit créer un environnement propice (favorable), c'est-à-dire :

    -créer un cadre réglementaire efficient de la filière anacarde ;

    -faire en sorte que les producteurs puissent évacuer leur production (en créant des voies d'accès) ;

    -il faut accroître et sécuriser le revenu et l'emploi de la filière ;

    -stimuler les recherches dans la filière anacarde ;

    -améliorer la compétitivité de la filière dans le cadre d'une bonne gestion des ressources humaines. Pour tout cela, il est souhaitable que l'Etat cède une partie de son Droit Unique de Sortit (DUS) pour la constitution d'un fond devant servir aux activités de production, de commercialisation et de transformation de l'anacarde.

    3.5- Amélioration et garantie de la qualité des exportations

    La promotion et l'assurance de la qualité de la noix et des produits dérivés permettent aux producteurs et aux transformateurs de tirer le meilleur profit et avantage possible de la filière. Il faut donc recommander l'adoption d'une norme de qualité ivoirienne de la noix susceptible d'aider à la promotion du label ivoirien; ce qui devrait conduire à l'ouverture d'un service de contrôle en amont.

    La qualité des produits issus de l'anacarde doit être certifiée et en

    conformité avec les normes de références. En dehors de la région du Zanzan la qualité des noix est très bonne (l'outturn varie de 47 à 50 avec un taux de
    grainage oscillant entre 180 et 185), dans les autres régions cette qualité est
    moyenne; l'outturn y varie de 40 à 48). Il est par conséquent nécessaire de

    poursuivre la sensibilisation sur la qualité pour que cette pratique fasse partie des priorités des producteurs dans la conduite de l'itinéraire technique.

    Les producteurs doivent être nécessairement sensibilisés sur les méthodes de récoltes (ne jamais récolter le produit sur pied ou arbre) et faire le stockage dans un endroit aéré à l'abri de toute humidité. La conformité aux normes doit se matérialiser par une marque nationale dont l'utilisation est régie par des règles rigoureuses.

    Conclusion partielle

    Le développement de la transformation avec le potentiel important de création d'emploi à court terme est une opportunité à saisir. Elle permettra de réduire le taux de chômage des jeunes en général et en particulier celui des femmes dans toutes les zones de culture. Pour y parvenir, il faut arriver à contourner un certain nombre de contraintes qui favorisent ou entravent les efforts déjà consentis.

    La troisième partie du mémoire expose le plan provisoire de la thèse et les conclusions auxquelles nous sommes parvenues au terme de nos enquêtes.

    Troisième partie :

    PLAN PROVISOIRE DE LA THESE ET

    CONCLUSION GENERALE.

    PLAN PROVISOIRE DE LA THESE INTRODUCTION GENERALE

    CADRE THEORIQUE

    -Présentation du sujet et sa justification.

    -Champ géographique et sociologique.

    -Définition de l'objet d'étude.

    -La problématique.

    -Revue critique de la littérature.

    -Thèse et hypothèses.

    -Objectifs de la recherche.

    CADRE PRATIQUE DE LA METHODOLGIQUE -Méthodes et techniques d'analyse.

    -Questionnaires et entretiens.

    -Traitement des données.

    -Limites de l'étude.

    Première partie: CARACTERISATION DU MILIEU D'ETUDE, PRESENTATION, STRUCTURE ET ORGANISATION DE LA FILIERE ANACARDE.

    CHAPITRE 1 : CARACTERISATION DU MILIEU D'ETUDE.

    I-PRESENTATION DU MILIEU PHYSIQUE ET HUMAIN.

    II-CARACTERISATION SOCIO-ECONOMIQUE DES ZONES DE PRODUCTIONS.

    CHAPITRE 2 : PRESENTATION DE L'ANACARDIER ET ORGANISATION DE LA FILIERE ANACARDE.

    I-PRESENTATION DE L'ANACARDIER.

    II-STRUCTURE ET ORGANISATION DE LA FILIERE ANACARDE.

    Deuxième partie: IMPACTS ET AVANTAGES DE L'ADOPTION DE LA CULTURE DE L'ANARCARDIER SUR LES SOCIETES ET SUR LES RESSOURCES NATURELLES.

    CHAPITRE 1 : IMPACTS DE L'ADOPTION DE LA CULTURE DE L'ANARCARDIER SUR LES SOCIETES ET SUR LES RESSOURCES NATURELLES.

    I- IMPACTS DE L'ADOPTION DE LA CULTURE DE L'ANARCARDIER SUR LES SOCIETES.

    I- IMPACTS DE L'ADOPTION DE LA CULTURE DE L'ANARCARDIER SUR LES RESSOURCES NATURELLES.

    CHAPITRE 2 : AVANTAGES DE L'ADOPTION DE LA CULTURE DE L'ANARCARDE.

    I-AVANTAGES ECONOMIQUES LIES A LA CULTURE DE L'ANACARDE.

    II- AVANTAGES SOCIAUX LIES A LA CULTURE DE L'ANACARDE.

    Troisième partie: ANALYSE DES CONTRAINTES ET STRATEGIES DE DEVELOPPEMENT DE LA PRODUCTION ET DE LUTTE CONTRE LA PAUVRETE.

    CHAPITRE 1 : ANALYSE DES CONTRAINTES LIEES AU DEVELOPPEMENT, IDENTIFICATION DES PROJETS ET ACTIVITES DE LUTTE CONTRE LA PAUVRETE.

    I-ANALYSE DES CONTRAINTES LIEES AU DEVELOPPEMENT DE LA FILIERE ANACARDE.

    I-IDENTIFICATION DES PROJETS ET ACTIVITES DE LUTTE CONTRE LA PAUVRETE.

    CHAPITRE 2 : STRATEGIES DE DEVELOPPEMENT DE LA PRODUCTION ET DE LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETE.

    I- STRATEGIES DE DEVELOPPEMENT DE LA PRODUCTION DE L'ANACARDE.

    II-STRATEGIES DE LUTTE CONTRE LA PAUVRETE DANS LES ZONES DE CULTURE DE L'ANACARDE.

    CONCLUSION GENERALE.

    BIBLIOGRAPHIE.

    ANNEXES.

    CONCLUSION GENERALE

    Bien que la filière anacarde connaisse des problèmes très divers, elle constitue un volet très sensible pour l'économie ivoirienne. Sachant que la filière fait vivre environ deux (2) millions des personnes, elle mérite une attention particulière de la part du pouvoir politique.

    En effet, l'étude montre qu'elle nécessite une véritable réorganisation si l'on veut prétendre à un meilleur développement du pays en général et des zones de production en particulier. En outre, « l'or brun » est un élément qui peut contribuer à la stabilité des migrations et à la certification du bien être des producteurs. Même si l'exploitation se localise seulement dans les zones centre et nord du pays, on note que les potentialités sont énormes.

    Dans le système de production, on dénote un grand nombre de contraintes (le problème phytosanitaire, la collecte immature des noix, les dégâts causés par les animaux, les feux de brousses...) qui doivent être remédiées. La formation des producteurs est une nécessité capitale pour un développement harmonieux et durable de la filière anacarde. L'opportunité qu'offre le processus de transformation (lutte contre la pauvreté) est une aubaine pour que le Comité pour le Développement de la Filière Anacarde (CDFA) ouvre ses portes. Cette structure a été créée par l'Etat et n'a jamais fonctionné.

    Aujourd'hui, les transformations au niveau national des produits issus de l'anacardier, sont basées sur des pratiques traditionnelles (très caduques) et l'utilisation de matériels très rustiques. Ces pratiques ne garantissent pas toujours la qualité des produits et ne permettent pas aussi la diversification indispensable à la pénétration des amandes au niveau national et international. Ce sont là des contraintes qui apparaissent le plus souvent au sein des filières marquées par la désorganisation et le manque de coordination. La filière

    ivoirienne subit les conséquences d'une absence politique et de la concurrence internationale.

    Après plusieurs années d'expériences, la libéralisation devrait être un moyen d'engager véritablement les acteurs et les pouvoirs politiques vers une synergie de relance de la filière. Malgré ces difficultés, les populations continuent de croire aux réelles potentialités d'une filière qui cherche toujours ses repères.

    La mobilisation de tous les acteurs autour d'une stratégie de développement de la filière anacarde, soutenue par les pouvoirs publics, les organismes non gouvernementaux et internationaux permettront de donner à la filière l'éclat tant attendu de tous avec la création de milliers d'emplois.

    BIBLIOGRAPHIE

    OUVRAGES GENERAUX

    Allouche (J), 1998. La confiance: une explication des performances des entreprises familiales. Economies et sociétés, N°8-9, PP. 129-154.

    Bachelard (G), 1986. La formation de l'esprit scientifique, 13ème édition, Librairie Philosophique J.VRIN, Paris, p 61.

    Bourdin (A), 2003. La modernité du risque, cahiers internationaux de Sociologie, vol. CXIV, n°Janvier - Juin, pp. 5-26

    Galland (I.P), 1998. Les responsabilités des experts et le principe de précaution, Nature, Sciences, Société, Vol. 6, N°1, PP. 46-49.

    Grawitz (M), 1994. Lexique des sciences social, 6e édition, édition Dalloz, Paris, p 27.

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    Perroux (F) 1969. L'économie du XXèmesiècle, Paris, Puf, 3ème édition.

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    Winter (G), 2002. L'impatience des pauvres, Puff, Paris.

    OUVRAGES METHODOLOGIQUES.

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    Comoé Krou (B), 1985. Comment faire un mémoire, cahier n°2 du Laboratoire de linguistique, Abidjan, p.10.

    Université de Rouen et Paris 8, 19 décembre 2006. Guide du mémoire en sociologie, p6.

    REVUES ET JOURNAUX

    Bindé (J), 1997. L'éthique du futur, futuribles, N° 226, PP. 19-40.

    Bourdieu (P), 2003. La fabrique de l'habitus économique, Actes de la recherche en sciences sociale, n° 150, PP.5-26.

    Fraternité Matin, n° 11973, 04 octobre 2004. Supplément économique et environnement, p. I-V.

    Le Front, n° 1326, lundi 2 octobre 2006.

    Le jour plus, n° 1828, lundi 26 octobre 2009.

    Marchés Africains 2008, Hors Série no12.
    Marchés Africains 2009, Hors Série no12.

    MEMOIRES ET RAPPORTS

    ARECA, septembre 2006. Bilan diagnostic et perspectives de développement de la filière anacarde en Côte d'Ivoire, Atelier national sur la filière anacarde, Rapport général, 48p.

    Cami Joseph (K), Juin 1983. Méthodes et moyens de développement rural et condition paysanne en Côte d'Ivoire, mémoire de DEA, IES, Abidjan.

    De Sardan O., 1999. Une Anthropologie de l'innovation est-elle possible? In Chauveau, J-P et Yung, J-M., Innovation et Société. Quelles agricultures? Quelles Innovation? Volume II: les diversités de l'innovation, Actes du XIVème séminaire d'économie rurale, 13-16 septembre 1993, Montpellier, France, pp33- 49.

    Gouma Marie- Ivoire, Avril 2003. Analyse des négociations de l'OMC sur l'agriculture pour la formation d'une politique appropriée au développement de la filière anacarde en Côte d'Ivoire, Mémoire professionnel, Université de Cocody, Abidjan, 46 p.

    INTERCAJOU, 2009. Potentiels et perspectives de la filière anacarde de Côte d'Ivoire, Rapport général, 17p.

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    TOURE (F), 2006. Présentation du secteur de l'anacarde, situation actuelle et perspectives de développement, Rapport de synthèse, 19p. (http:www.google.fr). Consulté le 26/03/09).

    DICTIONNAIRE ET SOURCE ELECTRONIQUE.

    Robert (P), 1976. Petit Robert, société du niveau Littré, Paris, p. 41.

    Davis (k), 1999. Description, noix de cajou, http://www.cashewnuts.com, (consulte le 8 juin 2009).

    ANNEXES

    ANNEXE 1

    Les utilisations de l'anacardier dans la pharmacopée traditionnelle.

    Localités Utilisations

    Afrique Paludisme, tatouage

    Brésil Analgésique, aphrodisiaque, asthme,

    bronchite, toux, diabète, diurétique, dyspepsie, eczéma, fièvre, colique intestinale, psoriasis, syphilis, ulcères (bouche), maladies urinaires et vénériennes, verrue, blessures.

    Haïti Carie, diabète, stomatite, verrue

    Malaisie Constipation, dermatose, diarrhée,

    tâche de rousseur, lèpre, gonflement, syphilis, ulcère, verrue

    Panama Asthme, froid, congestion, diabète,

    diarrhée, hypertension, inflammation

    Pérou Antiseptique, diarrhée, grippe,

    infection de la peau

    Trinidad Asthme, toux, diarrhée, dysenterie,

    dyspepsie

    Venezuela Dysenterie, lèpre, maux de gorge

    Autre Asthme, froid, colique, congestion,

    toux, diabète, diurétique, dysenterie, purgatif, scorbut, verrue.

    Source : Raintree Nutrition, Inc.

    ANNEXE 2

    Méthode de fabrication de la bouillie des graines de Neem. Comment fabriquer et utiliser de la bouillie des grains de Neem?

    Que faire ? Quand le faire? Comment le faire

    Quand les fruits sont mûrs Ramassez les graines et les

    Collecter les graines (juillet-novembre-février- fruits mûrs

    avril)

    Séparer les graines Juste après la collecte -Expulsez les fruits et lavez

    les graines

    -Séchez et conservez-les dans un récipient aère

    Séparer les amandes 1 à 7 jours avant la -Concassez les graines

    préparation de la pâte -Vannez et triez les amandes

    de bonne qualité (couleur brunâtre)

    Préparer la pâte Avant la préparation de la -Prenez 500g pour 10 litres

    bouillie et la veille du de solution.

    traitement -Broyez finement les

    amandes

    Préparer la bouillie La veille du traitement Mélangez la pate de 10 litres

    d'eau et laisser-la reposer toute la nuit

    Appliquer la bouillie Tôt le matin, 10h au plus tard Bien mélangez, filtrez la

    après 16h en cas d'attaque bouillie. Utilisez 10 litres de

    bouillie sur 3 pieds

    Annexe 3

    Taux de pauvreté des différentes régions des années 2002 et 2008.

    Pôle
    développement

    Chef lieu

    2002

    2008

    Evolution

     

    Abidjan

    14,9

    21

    6,1

    Ville d'Abidjan

     
     
     
     

    Centre-Nord

    Bouaké

    32

    57

    25

    Centre-Ouest

    Daloa

    50,3

    62,9

    12,6

    Nord-est

    Bondoukou

    56,5

    54,7

    -1,9

    Nord

    Korhogo

    40,3

    77,3

    37

    Ouest

    Man

    64,4

    63,2

    -1,2

    Sud

    Abidjan

    30,3

    44,6

    14,3

    Sud-ouest

    San Pedro

    41,3

    45,5

    4,2

    Centre

    Yamoussoukro

    41,4

    56

    14,6

    Centre-Est

    Abengourou

    44,9

    53,7

    8,8

    Nord-Ouest

    Odienné

    51,9

    57,9

    6

    Ensemble Côte
    d'Ivoire

     

    38,4

    48,9

    10,5

    Source : ENV 2008, Cité par le DSRP R.C.I.

    ANNEXE 4

    Questionnaire: ANALYSE DE LA FILIERE ANACARDE EN COTE D'IVOIRE : STRATEGIES DE DEVELOPPEMENT ET DE LUTTE CONTRE LA PAUVRETE.

    A - IDENTIFICATION DE L'ENQUETE

    1-Sexe : 00- masculin 01- féminin

    2- Age : . ans ou année de naissance

    3- Ethnie 00 sénoufo 01 malinké 02 autre, Précisez :

    4-Religion 00 chrétien 01 musulman 02 animistes 03 autre Précisez

    5- Famille : Combien de femme avez-vous : (Si homme)

    6-Combien d'enfants : Combien d'enfants vont a l'école :

    7-Êtes-vous le chef de famille ? 00-Oui 01-Non

    8-Avez-vous des enfants à l'université ? 00-Oui 01-Non

    9-Êtes-vous : 00-Fonctionnaire ? 01Ancien retraité ? 02-Simplement
    cultivateur ?

    intéressant maintenant

    , 02-Moyen pour vous de sortir de la pauvreté

    , 03-

    2-Bénéficiez-vous de l'assistance/ou de l'encadrement d'un organisme? 00-Oui

    01

    01-MINAGRI

    02-INTERCAJOU

    Non

    Si Oui, lequel ? 00- ARECA

    03- autre Précisez

    3- Que fait cet organisme pour vous ? 00. Produits phytosanitaires

    01-Engrais

    03- Organisation des ventes

    02- enseignement de techniques culturales

    Précisez

    4- Autres

    . Si Oui : 00-Coopérative

    4- Appartenez-vous à une association 00-Oui

    01-Non

    son nom :

    de producteurs

    01-Association locale de producteurs

    B- ORGANISATION DE LA PRODUCTION AGRICOLE DE LA NOIX DE

    CAJOU.

    1-L'adoption de la culture de l'anacarde est-elle de votre propre initiative? 00-Oui

    01-Non

    Si Oui, quelles sont les raisons ? 00-Une plante d'avenir

    Source sure de revenues?

    Si Non, quelles sont les raisons qui vous ont pousse à l'adoption?

    01- Le prix est

    Si Non, pourquoi n'êtes vous pas dans un regroupement ?

    ;

    4-1- Bénéficiez-vous de l'assistance de cette association? 00-Oui 01- Non

    Si Oui quel(s) avantage(s) avez-vous ?

    4-2- Votre association a-t-elle un support de l'Etat? 00-Oui 01- Non

    Si Oui, lequel

    C- CONNAISSANCE DES PRODUITS DERIVES DE L'ANACARDIER.

    C- CONNAISSANCE DES PRODUITS DERIVES DE L'ANACARDIER.

    1- Consommez-vous les noix à la maison ? 00-Oui

    1- Consommez-vous les noix à la maison ? 00-Oui 01- Non

    01- Non

    Si Oui, sous quelles formes ? 00-Pate pour sauce

    ,01-grains grillés et mangés

    Si Oui, sous quelles formes ? 00-Pate pour sauce ,01-grains grillés et mangés

    02-Grains grilles et extraction d'huile

    Quelles autres recettes connaissez-vous à base de noix de cajou ?

    2- Que pouvons-nous faire avec les autres produits dérivés de l'anacarde? 00-Faire des tatouages

    00-Faire des tatouages 01-Faire des pommades 02-Faire des médicaments

    01-Faire des pommades

    02-Faire des médicaments 3-Y-a-t-il un autre usage que vous connaissez ? 00-Oui

    O1-Non

    , Si Oui 3-Y-a-t-il un autre usage que vous connaissez ? 00-Oui O1-Non , Si Oui le(s)quel(s) :

    D- PRODUCTION

    1-En quelle année avez-vous planté la première parcelle ? :

    Ou ta première parcelle a combien d'années d'existence :

    2-Quelle est ta superficie totale de plantation: . Superficie productive :

    Continuez-vous à agrandir votre plantation : 00-Oui

    01-Non

    3- Quel est votre objectif de plantation en ha ?

    0.5

    1

    1,5

    2

    2,5

    3

    3,5

    4

    4,5

    5

    + E-COMPARAISON ENTRE ANACARDE, COTON ET MANGUE 1-Quelle est la culture la moins fatigante? 00- Coton

    01-Anacarde

    1-Quelle est la culture la moins fatigante? 00- Coton 01-Anacarde 02-Mangue

    02-Mangue

    2-Quelle est la culture qui rapporte plus? 00-Coton

    01-Anacarde

    2-Quelle est la culture qui rapporte plus? 00-Coton 01-Anacarde 02-Mangue

    02-Mangue

    3-Faites-vous 2 des ces cultures : 00-Oui

    ; Si Oui lesquelles 00/01

    3-Faites-vous 2 des ces cultures : 00-Oui 01Non ; Si Oui lesquelles 00/01

    01Non

    00/02

    01/02

    00/02 01/02

    4-Faites-vous les 3 cultures ? 00-Oui

    Combien de personnes travaillent

    4-Faites-vous les 3 cultures ? 00-Oui 01-Non Combien de personnes travaillent

    01-Non

    au champ d'anacarde

    F- COMMERCIALISATION DE LA NOIX DE CAJOU

    1-A qui vendez-vous vos noix de cajou? 00- Pisteurs

    1-A qui vendez-vous vos noix de cajou? 00- Pisteurs 01-Commerçants

    01-Commerçants

    02-Industriels

    Précisez :

    02-Industriels 03- autres Précisez :
    03- autres

    2- Comment vendez vous le produit : au Kg

    En boite

    Bassine

    2- Comment vendez vous le produit : au Kg En boite Par sac Bassine

    Par sac

    Autre unité / procédé a élucider

    Autre unité / procédé a élucider

    3-A combien vous ont t-ils acheté les noix de cajou? en 2000 : 2001 2002

    3-A combien vous ont t-ils acheté les noix de cajou? en 2000 : 2001 2002

    2003 2004 2005 2006 2007 2008

    2003 2004 2005 2006 2007 2008

    2009

    2009

    4-Combien gagnez-vous en moyenne par saison? Sur un 1/2 ha ....sur 1 ha

    4-Combien gagnez-vous en moyenne par saison? Sur un 1/2 ha ....sur 1 ha

    (FCFA)

    (FCFA)

    5-Quelles difficultés rencontrez-vous dans la commercialisation de la noix? 5-Quelles difficultés rencontrez-vous dans la commercialisation de la noix? 00-Stockage

    02-Conservation

    03- Instabilité des prix de

    00-Stockage 01-Transport 02-Conservation 03- Instabilité des prix de
    01-Transport

    04-autres à préciser

    vente 04-autres à préciser
    vente

    6- Les pisteurs jouent quels rôles dans la commercialisation de la noix selon vous ? 00-Aide importante

    01- Escroquerie

    02- autre, précisez

    00-Aide importante 01- Escroquerie 02- autre, précisez

    7- Quelles sont vos propositions face aux divers problèmes que vous rencontrez ? 00- Dans la production.

    01-Dans la commercialisation.

    G- REGLES COUTUMIERES DU FONCIER.

    1-A qui appartient la terre sur laquelle se trouve votre plantation? A vous? 00- Oui

    01-Non Si Non, à qui appartient cette terre ?

    2-Est-ce que tout le monde peut faire une plantation d'anacarde? 00- Oui 01- Non
    Si Non, pourquoi?

    H- SITUATION SOCIO-ECONOMIQUE

    1-Avez-vous un téléphone?00-Oui 01-Non 02-si Oui:00-Fixe 01-Cellulaire

    2-Avez-vous une télévision: 00-Oui 01-Non

    3-Avez-vous une maison couverte de tôles ? 00-Oui 01-Non

    4-As-tu un moyen de déplacement? 00-Oui 01-Non ;

    Si Oui: 00-Vélo 01-Moto 02-Voiture

    5-As-tu une connexion d'électricité ? 00-Oui 01-Non

    Si Oui : 00-courant électrique 01-Energie solaire 02-Piles/Batterie

    6-As-tu une connexion d'eau potable? 00-Oui 01-Non

    Si Oui: 00-Adduction d'eau 01-Pompe

    7-As-tu acquis tes biens avec quelle culture : 00-Anacarde 01-Coton 02-

    Arachide 03-Mangue 04-Autre , précisez :

    8-Avez-vous des enfants dans des écoles privés ? 00-Oui 01-Non ; Si Oui,

    combien coûte la scolarité annuelle : FCFA (tous ensemble)

    9-Recevez-vous des avances d'argents avant production (campagne) ? 00-Oui

    Si Oui, quel montant maximum recevez-vous ? FCFA

    Achetez-vous de la nourriture au marché ? 00-Oui 01-Non ; Si Oui; 00-Riz

    01-Igname 02-Maïs 03-autre , précisez

    01-

    Non

    Combien vous coûte (en moyenne) les achats de nourriture par mois: FCFA

    ANNEXE 5

    GUIDE D'ENTRETIEN (MINAGRI, ARECA, INTERCAJOU, CSCA)

    1- Liste des producteurs d'anacarde (par zones de culture).

    2- Quel rôle joue le MINAGRI dans la gestion de la filière anacarde ?

    3- Quelles sont les différentes structures d'encadrement des paysans producteurs d'anacarde ?

    4- Quelles sont les différentes unités et usines de transformation de la noix de cajou en Côte d'Ivoire ?

    5- Quels sont les rôles joués par les pisteurs dans la commercialisation de la noix de cajou ?

    6- Quelle est l'évolution de la production d'anacarde (en chiffres et par années) de 2000-2008 ?

    7- Quels étaient les différents prix d'achat bord champ de 2000-2008 ?

    8- Quelles sont les différentes quantités de noix brute et d'amande blanche exportées de 2000-2008 ?

    9- Y a-t-il un laboratoire national de contrôle et de certification de la quantité à l'exportation ?

    10- Quelles stratégies doit-on mettre en place pour lutter contre la pauvreté des paysans producteurs d'anacarde ?

    TABLE DES MATIÈRES

    AVANT PROPOS 3

    REMERCIMENTS 3

    SIGLES UTILISES 5

    INTRODUCTION GENERALE 6

    CADRE THEORIQUE ET PRATIQUE DE LA METHODOLOGIE 10

    1-Cadre théorique de la méthodologie 10

    1.1- Justification du choix du thème 10

    1.2- Définition des concepts clés 11

    1.3-Revue critique de la littérature 15

    1.4- Problématique 18

    1.5- Hypothèses et objectifs de l'étude 22

    1.5.1- Hypothèses de l'étude 22

    1.5.2- Objectifs de l'étude 23

    2- Cadre pratique de la méthodologique 23

    2.1-Techniques de collecte des informations 23

    2.1.1-Observation directe 23

    2.1.2- Questionnaire 24

    2.1.3-Guide d'entretien 25

    2.2-Etapes de la recherche 25

    2.2.1-Pré-enquête 25

    2.2.2- Enquête 26

    2.2.3-Recherche documentaire 28

    2.3-Echantillonnage 29

    2.4-Méthodes d'analyses 30

    2.5-Dépouillement du questionnaire 33

    2.6-Difficultés rencontrées sur le terrain 34

    Première partie : STRUTURE, ORGANIISATION, PERFORMANCES DE LA FILIERE ET FACTEURS FAVORISANT L'ADOPTION DE LA CULTURE 35

    CHAPITRE 1- STRUCTURE ET ORGANISATION DE LA FILIERE 36

    1.1- Origine- Culture 36

    1.2- Organisation et évolution de la filière 38

    1.3- Développement de la production et commercialisation 39

    1.3.1- Production des noix 39

    1.3.2- Commercialisation des noix de cajou 41

    1.4- Transformation des noix de cajou 43

    2.1- Production de l'anacarde 45

    2.1.1- Evolution de la production nationale de 1990 à 2009 46

    2.1.2- Principaux facteurs qui ont influencé les performances de la production 48

    2.2- Transformation locale 50

    2.2.1- Evolution et perspectives de la transformation locale 51

    2.2.2- Types de produits transformés et commercialisés 51

    2.2.3- Principaux facteurs qui influencent les performances des entreprises nationales

    de transformation 54

    2.3- Exportations 55

    2.3.1.- Analyse des exportations nationales de noix de cajou de 1990-2008 55

    2.3.1.1- Analyse des exportations des noix de cajou 55

    2.3.1.2- Analyse des exportations des amandes 56

    2.3.2- Degré d'organisation, de coordination de la filière et son incidence sur les performances à l'exportation 57

    CHAPITRE 3: AVANTAGES FAVORISANT L'ADOPTION DE LA CULTURE DE L'ANACARDIER 59

    3.1-Avantages économiques liés à la culture de l'anacardier 59

    3.2- Les transformations sociales induites par l'adoption de la culture de l'anacardier 60

    Conclusion partielle. 61

    Deuxième partie: ANALYSE DES CONTRAINTES LIEES AU DEVELOPPEMENT, IDENTIFICATION DES PROJETS ET ACTIVITES DE LUTTE CONTRE LA PAUVRETE. 62

    CHAPITRE 1: ANALYSE DES CONTRAINTES LIEES AU DEVELOPPEMENT DE

    LA FILIERE ANACARDE 63

    1.1- Accès des jeunes à la terre 63

    1.2- Contraintes de la production de la noix de cajou 64

    1.2.1- Faiblesse du prix des noix 64

    1.2.2- Conflits entre producteurs et éleveurs 65

    1.2.3- Feux de brousse (brûlis) 65

    1.2.4- Itinéraire agronomique de production 66

    1.2.5- Encadrement des producteurs 66

    1.2.6- Clôture du verger 67

    1.2.7- Entretien du verger 67

    1.3- Contraintes de la transformation 67

    1.4- Contraintes de la commercialisation et de l'exportation 68

    1.5- Politique nationale de production et de commercialisation 69

    1.6- Autres contraintes 69

    CHPITRE 2 : STRATEGIES DE DEVELOPPEMNT DE LA FILIERE 69

    2.1- Stratégie de développement de la noix cajou 70

    2.2- Stratégies de développement de la commercialisation 71

    2.3-Stratégies de développement de la transformation locale 71

    2.4- Autres stratégies pour le développement de la filière anacarde 72

    CHAPITRE 3 : IDENTIFICATION DES PROJETS ET DES ACTIVITES DE LUTTE CONTRE LA PAUVRETE POUR CONTOURNER LES CONTRAINTES LIEES AU

    DEVELOPPEMENT 73

    3.1-Production et collecte des noix 73

    3.2- Transformation des noix 73

    3.3- Commercialisation et promotion des exportations 74

    3.4- Stratégies et politiques nationales favorisant le développement de la filière 75

    3.5- Amélioration et garantie de la qualité des exportations 76

    Troisième partie : PLAN PROVISOIRE DE LA THESE ET CONCLUSION GENERALE. 78

    PLAN PROVISOIRE DE LA THESE 79

    CONCLUSION GENERALE 82

    BIBLIOGRAPHIE 84

    ANNEXES 89

    RESUME

    En Côte d'Ivoire, la culture de l'anacardier a été initialement introduite à des fins de reboisement des terres dégradées. Cependant, cette culture deviendra vite la principale activité économique des paysans des zones centre et nord à cause des avantages sociaux-économiques liés à l'activité. Dans toutes les zones favorables à cet arbre en terme de rendements en graine, les paysans ont adoptés sa culture sans un réel appui technique dès l'instant où elle offrait plusieurs opportunités ; celles notamment d'améliorer la condition économique, de s'offrir un patrimoine durable. A la suite de la vulgarisation de nouvelles techniques de culture, la quantité de noix produite va conduire la Côte d'Ivoire en 2008 au rand de 1er exportateur mondial puis 2e producteur mondial après l'Inde. La campagne 2009 quant à elle a été jusque là un échec avec environ 60.000 tonnes non encore vendu, alors que se prépare déjà la campagne 2010. L'Inde qui importe 85% de notre production s'est lancée dans une vaste campagne de la culture, et pourrait devenir autosuffisante dans quelques années. En plus de cela, le marché de la noix brute n'est pas reconnu sur le plan international, seuls les prix des noix décortiquées sont fixés. Ainsi une seule voix est à explorer, c'est celle de la transformation locale. Pour ne pas tomber dans une situation dramatique, l'Etat Ivoirien devrait aider tous ceux qui veulent se dédier à l'industrialisation de la noix en allégeant ou suppriment les taxes du matériels de transformation importé. Si l'on veut prétendre à un développement durable, la filière doit être réorganisée. Ensuite, elle doit se départir de son rôle d'exportateur de noix brute pour embrasser celui d'exportateur d'amande et même de produits finis à base d'anacarde. En fin, il faut encourager la consommation locale en faisant des campagnes de sensibilisations des vertus du produit.

    ABSTRACT

    In Côte d'Ivoire, the culture of Anacardium occidentale has been initiated for reforestation of fallows. But, this culture became quickly the main economical activity of the farmers in the Center and North due to its socio-economic advantages. In all favorable zones in terms of cashew nuts productivity, the farmers have adopted the culture without any technical support from trainers since it was offering lot of opportunities which consists on improving economic condition and having a long life asset. With the support of government extension services for new culture techniques, Côte d'Ivoire became the world first exporter and second world producer after India on 2008. The campaign of 2009 is a failure with almost 60,000 metric tons not sold, since the 2010 campaign is running already. India, which is the main importer with 85% of Côte d'Ivoire production, is running a vast program of cashew nuts production, and could produce enough for its needs. In addition to this aspect, on international market there is no price for row cashew nuts, the prices are set for shelled nuts. Then, only one opportunity remains, it's the local manufacturing. To not get in troubles, Côte d'Ivoire government should help everybody who wants to invest in row cashew nuts manufacturing by reducing or abandoning the taxes on imported machinery. If the government of Côte d'Ivoire looks for a sustainable development, the cashew nuts production should be reorganized. The politics should work for the exportation of semi and finished products and quit the market of row cashew nuts sales. Finally, the government should encourage the local consumption by sensitization on cashew nuts virtues.






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