SOMMAIRE
AVANT PROPOS 3
REMERCIMENTS 3
SIGLES UTILISES 5
INTRODUCTION GENERALE 6
CADRE THEORIQUE ET PRATIQUE DE LA METHODOLOGIE
10
1-Cadre théorique de la méthodologie 10
1.5- Hypothèses et objectifs de l'étude 22
2- Cadre pratique de la méthodologique 23
Première partie : STRUTURE, ORGANIISATION,
PERFORMANCES DE LA FILIERE ET FACTEURS FAVORISANT L'ADOPTION DE LA CULTURE
35
CHAPITRE 1- STRUCTURE ET ORGANISATION DE LA FILIERE
36
CHAPITRE 3: AVANTAGES FAVORISANT L'ADOPTION DE LA CULTURE
DE L'ANACARDIER 59
3.1-Avantages économiques liés à la culture
de l'anacardier 59
3.2- Les transformations sociales induites par l'adoption de la
culture de l'anacardier 60
Conclusion partielle. 61
Deuxième partie: ANALYSE DES CONTRAINTES LIEES AU
DEVELOPPEMENT, IDENTIFICATION DES PROJETS ET ACTIVITES DE LUTTE CONTRE LA
PAUVRETE.
62
CHAPITRE 1: ANALYSE DES CONTRAINTES LIEES AU
DEVELOPPEMENT DE LA FILIERE ANACARDE 63
CHPITRE 2 : STRATEGIES DE DEVELOPPEMNT DE LA FILIERE
69
CHAPITRE 3 : IDENTIFICATION DES PROJETS ET DES
ACTIVITES DE LUTTE CONTRE LA PAUVRETE POUR CONTOURNER LES CONTRAINTES LIEES AU
DEVELOPPEMENT 73
Troisième partie : PLAN PROVISOIRE DE LA THESE ET
CONCLUSION GENERALE. 78
PLAN PROVISOIRE DE LA THESE 79
CONCLUSION GENERALE 82
BIBLIOGRAPHIE 84
ANNEXES 89
LISTE DES FIGURES
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Figure 1 : Les zones favorables à la culture de
l'anacardier
|
9
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Figure 2 : Carte de la Sous-préfecture de Karakoro
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27
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Figure 3: Fruit de l'anacardier (noix et pomme)
|
36
|
Figure 4 : Amandes grillées et salées
|
.52
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LISTE DES TABLEAUX
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Tableau I : Répartition des producteurs selon les motifs
d'adoption
|
40
|
Tableau II: Répartition des enquêtés selon
que la culture soit la moins fatigante ..40
Tableau III : Appréciation des pisteurs par les paysans.
42
Tableau IV : Sociétés de transformation en 2008
.44
Tableau V : Coopératives transformatrices en 2008 44
Tableau VI : Evolution du nombre d'usines et d'unités de
décorticage. 45
Tableau VII : Quantités de production des noix de cajou de
1990 à 2009 47
Tableau VIII : Evolution du prix d'achat bord-champs de 1990
à 2009 49
Tableau IX : Répartition des enquêtés en
fonction de leur connaissance sur l'utilisation des produits
dérivés de l'anacardier 53
Tableau X : Consommation des amandes .53
Tableau XI: Evolution des exportations de la noix de cajou de
1990 à 2008....55
Tableau XII : Evolution des exportations des amandes de cajou de
1995 à
2008 57
Tableau XIII : Répartition des enquêtés en
fonction de la culture la plus porteuse
économiquement .59
Tableau XIV : Classification des enquêtés par
classes d'âges ..63
AVANT PROPOS
Dans le cadre du mémoire du Diplôme d'Etudes
Approfondies (D.E.A), il est demandé aux étudiants de
développer une recherche librement choisie. C'est dans cette perspective
que notre choix s'est porté sur le thème suivant: «
Analyse de la filière anacarde en Côte d'Ivoire:
stratégies de développement et de lutte contre la pauvreté
».
Le présent document est le fruit de mes investigations.
Une priorité concerne le cadre théorique et méthodologique
dans lequel sont définis certains concepts clés, à savoir
le concept d'analyse, de pauvreté et de
développement. Pour ma part, en tant que jeune chercheur ; ma
réponse est d'apporter ma contribution dans l'intérêt et
l'avancement de la filière anacarde.
Tous ceux qui ont fait des recherches dans le domaine de
l'anacarde ont toute notre admiration. Via ce mémoire, j'invite tous les
dirigeants de la filière anacarde à redoubler d'efforts pour que
la filière anacarde puisse se maintenir aussi longtemps que possible.
S'il suscite de nombreux commentaires, alors j'aurais atteint mon objectif.
REMERCIMENTS
Ce mémoire n'aurait pu être réalisé
et surtout mené à bien sans le concours de certaines personnes
que nous voudrions remercier. A notre Maître et Directeur de
mémoire, le Professeur KOUAKOU N'Guessan François, pour sa
rigueur intellectuelle, son souci du travail bien fait et sa volonté
d'assurer le bien-être des étudiants sous sa tutelle. Nous l'en
remercions vivement et lui exprimons notre gratitude. Nous remercions
également notre co-directeur, le Docteur KOUASSI N'Goran
François. Que cette étude qu'ils ont dirigée,
puisse être un témoignage de la formation que nous
recevons d'eux et du département d'Anthropologie et de Sociologie de
l'Université de Bouaké.
Nous exprimons notre profonde gratitude à Monsieur KORE
au Ministère de l'Agriculture, à Monsieur DJAN Nakan Vincent
(Assistant chargé de la filière anacarde à l'ARECA), au
Directeur général de l'INTERCAJOU M. Aboubakary Traoré et
son responsable de la communication, Monsieur SORO N'Golo, à Monsieur
SORO Tiorna Alphonse (Président du CSCA), à Monsieur YEO Yacouba
(coordinateur de l'ONG CHIGATA à Korhogo), à Monsieur COULIBALY
Abdoulaye, pisteur à Sinématiali, à tous les gestionnaires
de l'unité de décorticage de Karakoro qui nous ont
accompagné dans les villages sans oublier le Sous-préfet de
Karakoro, Monsieur RUFIN Kouassi. Nous sommes reconnaissants
particulièrement à notre grand-frère TIHO
Tagouèlbè pour son soutien financier.
Nous adressons aussi nos remerciements aux producteurs des
villages de Karakoro qui nous ont si bien accueillis. Que ce travail soit
l'expression de notre reconnaissance et de notre profond respect pour eux qui
sont les acteurs de la principale activité économique sur
laquelle se fonde l'économie de notre pays :
Øl'agricultureØ. Nous remercions aussi tous
ceux qui de près ou de loin nous ont soutenus. Enfin, ce mémoire
est dédié à mon père TUO Sowa et à ma
mère SORO Wagamignan.
SIGLES UTILISES
AICI : Anacar-Industrie de Côte d'Ivoire.
ARECA: Autorité de Régulation du Coton et de
l'Anacarde.
CDFA : Comité pour le Développement de la
Filière Anacarde. CIDT : Compagnie Ivoirienne pour le
Développement Textile.
COSYNAPA CI : Collectif des syndicats et associations des
producteurs d'anacarde de Côte d'Ivoire.
CSCA : Comité de Suivi Coton-Anacarde.
DSRP : Document Stratégie de Réduction de la
Pauvreté.
ENV : Enquête Niveau de Vie des ménages.
GIE : Groupement d'Intérêt Economique.
INADES : Institut Africain pour le Développement
Economique et Social. IRFA : Institut de Recherche sur les Fruits et
Agrumes.
MINAGRI : Ministère de l'Agriculture.
OPA : Organisation Professionnelle Agricole.
RONGEAD : Réseau d'ONG Européenne sur
l'Agro-alimentaire, le commerce, l'Environnement et le Développement.
SATMACI : Société d'Assistance Technique pour la
Modernisation Agricole en Côte d'Ivoire.
SEDES : Société d'Etude pour le
Développement Economique et Social. SODEFOR : Société pour
le Développement des Plantations Forestières. SODIRO :
Société pour le Développement Industriel d'Odienné.
SOVANORD : Société de Valorisation de l'Anacarde du Nord.
INTRODUCTION GENERALE
L'économie de la Côte d'Ivoire repose sur
l'agriculture avec des cultures de rente telles que le café, le cacao,
l'hévéa et le palmier à huile dans les zones
forestières; le coton et récemment l'anacarde dans les zones de
savane. La diversification des produits agricoles en milieu rural Ivoirien fait
partie des principales stratégies adoptées par les paysans pour
faire face aux contraintes alimentaires mais aussi agro-écologiques. En
effet, les producteurs espèrent arriver à améliorer leur
niveau économique tout en ayant de quoi à satisfaire leurs
besoins alimentaires.
En général, ces cultures de rente sont des
plantes non traditionnelles introduites par les colons, soit au travers de
programmes de développement agricole initiés par l'Etat (cas de
l'oignon dans le nord, puis de l'hévéa, du
palmier-à-huile, du coco... au sud). «En ce qui concerne
l'anacarde, les premières plantations Ivoiriennes ont été
introduites au début des années 1959- 1960 par deux
sociétés d'Etat, la SATMACI et la SODEFOR» (Gouma, 2003).
En effet, l'anacardier est une (sinon la seule) culture
pérenne sur laquelle les structures de développement ont le moins
investi en Côte d'Ivoire. Sa diffusion massive et son introduction dans
les systèmes de production ont été l'oeuvre des
producteurs eux- mêmes, dès lors qu'elle résolvait un de
leur problème majeur, à savoir, l'amélioration de la
condition économique. C'est donc de manière spontanée et
sans encadrement qu'en quelques années, l'adoption de cette culture va
se développer sur l'ensemble de la zone de savane et du V baoulé.
Aujourd'hui, l'anacarde est appelé «l'Or brun» du
Nord; c'est donc l'espoir des régions de savane.
«L'innovation adoptée produisant toujours des
effets» (De Sardan, 1993), la
politique de développement n'est
pas efficace malgré la croissance de la
production. La filière anacarde est confrontée
à des difficultés de plusieurs ordres:
-le marché de la noix brute est instable, il se
prête à un jeu spéculatif qui ne fait pas le bonheur des
producteurs;
-l'Inde qui importe 85% des noix ivoiriennes selon
l'INTERCAJOU, s'est engagée dans un vaste programme de plantation qui
risque de la rendre autosuffisante dans quelques années. Ce qui signifie
une perte de débouché pour les noix ivoiriennes;
-la consommation locale reste très peu
encouragée;
-le marché des noix décortiquées n'est pas
développé pour sécuriser la production;
-la filière anacarde n'est toujours pas bien
organisée pour permettre aux producteurs de jouir de leur production.
Cependant, l'importance que prend aujourd'hui la plantation de
l'anacardier en Côte d'Ivoire et les enjeux économiques
liés à cette culture suscitent des interrogations. Comment
garantir le marché extérieur quand l'Inde qui en assure le
monopole s'est lancée dans des plantations industrielles pour couvrir
ses propres besoins? N'est-il pas nécessaire de réorganiser cette
filière? La voie de la transformation n'est- elle pas la meilleure pour
rendre le produit plus concurrentiel et qui pourrait ainsi susciter la
consommation locale?
A travers cette étude qui se rapporte à
l'analyse de la filière anacarde, l'intérêt pour nous est
de mener une étude sur l'avènement de la filière, voir les
contraintes liées à son développement et faire des
propositions dans le sens de sa structuration.
La présentation de cette étude
préliminaire à la thèse s'articule autour de quatre grands
points. Le premier point est consacré à la présentation du
cadre théorique et méthodologique, qui représente la phase
de construction de notre objet d'étude. Le second point présente
la filière anacarde dans sa structure, son
organisation, puis les stratégies de
développement et performances de la filière. Cette
présentation permettra par ailleurs de mieux comprendre pourquoi la
filière mérite une réorganisation et aussi de voir les
performances de la filière ou encore les innovations transformatrices.
Dans le troisième point, sont analysées les contraintes au
développement et l'identification de quelques stratégies de
développement et de lutte contre la pauvreté en
général, et en particulier celle des producteurs d'anacarde.
Cependant nous mettrons en exergue les problèmes qui doivent être
résolus pour que le système de production, de transformation et
de commercialisation puisse se maintenir aussi longtemps que possible. Le
quatrième point expose le plan provisoire de la thèse et les
conclusions auxquelles nous sommes parvenues au terme de nos enquêtes.
CARTE DE REPRESENTATION DES ZONES DE CULTURES.
Source: ARECA
Figure 1 : Les zones favorables à la
culture de l'anacardier.
CADRE THEORIQUE ET PRATIQUE DE LA METHODOLOGIE 1-Cadre
théorique de la méthodologie
1.1- Justification du choix du thème
Les raisons qui nous ont poussées à choisir ce
thème sont de deux ordres. Elles sont d'ordre pratique et d'ordre
scientifique.
-Raisons d'ordre pratique
Premièrement en abordant ce travail, nous voudrions
attirer l'attention des politiques sur la possibilité d'accroître
les revenus des producteurs d'anacarde de la région des savanes afin de
réduire les disparités de revenus qui contribuent aux
déséquilibres régionaux.
Deuxièmement, la filière anacarde regorge
beaucoup de potentialités et les pôles de développement
Centre-Nord et Nord propices à la culture sont considérés
comme les plus pauvres selon le DSRP R.C.I. Leur taux de pauvreté est
passé respectivement de « 32% et 40,3% en 2002 à 57% et
77,3% en 2008, soit une évolution de 25% et 37% » en sept ans (DSRP
R.C.I, 2009). Le développement de celles-ci pourrait contribuer à
réduire le taux de pauvreté dans toutes les zones favorables
à la culture de la noix de cajou (voir carte, page 9).
-Raison scientifique
Nous avons constaté la rareté, sinon
l'insuffisance d'études approfondies dans le domaine de l'anacarde comme
culture de rente. C'est donc dans ce cadre que ce présent travail
apparaît comme une contribution. En effet, cette étude s'inscrit
dans le cadre d'une spécialisation en socio-économie du
développement.
En se proposant d'appliquer la problématique du
développement de la filière anacarde dans les régions Nord
et Centre, nous contribuerons à faire connaître ces
régions, mieux à lutter contre la pauvreté dans le Nord et
le Centre
de la Côte d'Ivoire. En faisant cette étude, nous
voulons faire le diagnostic des obstacles qui bloquent le développement
de la filière anacarde afin de promouvoir nécessairement la
production dans les régions Centre et Nord du pays.
1.2- Définition des concepts
clés
La rigueur méthodologique exige que nous explicitions
le sens de certains concepts qui apparaissent essentiels pour la
compréhension de notre travail. C'est dans ce cadre que Durkheim disait
: « la première démarche du sociologue doit donc être
de définir les choses dont il traite afin que l'on sache et qu'il sache
bien de quoi il est question. C'est la première et la plus importance
condition de toute preuve et de toute vérification » (Durkheim,
1982). Dans le cadre de notre étude, trois concepts méritent
d'être clarifiés. Il s'agit du concept d'analyse de la
filière anacarde, du concept de développement de la
filière et du concept de pauvreté.
-Le concept d'analyse
Selon le Petit Robert, l'analyse est «une
opération intellectuelle consistant à décomposer une
oeuvre, un texte en ses éléments essentiels afin d'en saisir les
rapports et donner un schéma de l'ensemble» (Robert, 1976). Avec
ComoéKrou, nous allons en profondeur dans la définition de ce
concept lorsqu'il écrit que: « l'analyse consiste d'une part
à pénétrer dans la structure interne d'une
réalité et d'autre part à mettre en lumière la
nature et le sens de l'action que ses parties composantes exercent les uns sur
les autres, la nature et le sens des rapports qu'elles entretiennent»
(Comoé, 1985). Bachelard disait: «la science réalise ses
objets sans jamais les trouver tout faits (...) elle ne correspond pas à
un monde à décrire, elle est un monde à construire (...)
ce fait est conquis,
construit, constaté » (Bachelard, 1986). Nous
ajouterons avec Grawitz, dans le lexique, des sciences sociales, que l'analyse
«c'est aussi le premier stade de toute recherche mais surtout, elle se
précise suivant le terme auquel elle est associée» (Grawitz,
1994). Dans notre travail, l'analyse consiste à mettre en lumière
les contraintes liées au développement des exportations des
produits issus de la filière anacarde. Qu'en est-il du concept de
développement?
-Le concept de développement.
L'idée de développement, c'est la fabrication.
Le développement est multidimensionnel (politique, économique,
social, culturel, éthique...) et ses échelles de conception sont
variées (local, national, régional, mondial, global...). Le
concept de développement est imprégné de relents
idéologiques et politiques, des courants de pensées,
libérale et radicale. Nous pouvons distinguer grossièrement deux
courants de pensée dans la clarification du concept de
développement. Il y a d'un côté, celui qui le
définit comme un retard à rattraper et qui par conséquent
privilégie essentiellement l'aspect économique et de l'autre
côté, il y a celui qui suggère que le développement
définit en terme de retard par rapport à l'accident contribue
plutôt au Ødéveloppement du sousdéveloppement. Cette
conception préconise par conséquent des stratégies de
développement autocentrées prenant en compte les forces
internes.
L'analyse que nous faisons devant ces deux courants, c'est que
les conditions sociales, historiques, culturelles et
politico-économiques dans lesquelles notre monde évolue
aujourd'hui ne nous permettent pas de réduire le développement
à sa seule dimension économique. En effet, contrairement à
la définition économique qui se fonde sur le transfert de
technologie et l'équipement du territoire en vue de rattraper le retard
qu'accuse les pays en voies de développement sur les pays occidentaux,
la seconde définition prend en compte la recherche objective des causes
du sous-développement, de sa genèse
et de ses manifestations afin de lui trouver des solutions
adaptées. Pour cette tendance, le développement est une
transformation historique d'une société en réponse aux
exigences historiques du moment, de l'époque et dans la
continuité historique du peuple.
Pour notre part, nous ferons le tour des différentes
définitions proposées par certains auteurs et nous nous
déterminerons à partir d'elles. «Le développement ne
peut être confondu à la croissance économique qui est une
condition nécessaire mais non suffisante» (Winter, 2002), «il
intègre de plus en plus la gestion du risque» (Bourdin, 2003) et
«la prise en compte des intérêts des
générations futures à travers le principe de
précaution» (Galland, 1998,) et «le principe de
responsabilité» (Bindé, 1997). «L'apport de la
théorie de confiance» (Allouche, 1998) «comme facteur de
développement et les thèses contre versées sur le
rôle des valeurs culturelles comme facilitatrices ou comme obstacles au
développement» (Bourdieu, 2003). Le développement est un
projet de transformation des sociétés pauvres d'après le
modèle des sociétés riches, il est aussi une «
transformation des structures rendant possible l'utilisation du surplus
à des fins consciemment choisies par la société»
(Sachs, 1966). Pour Lebret, il est « un progrès économique
et social qui doit concerner toute la société» (Lebret,
1978). Le développement selon lui concerne fondamentalement les
êtres humains. Perroux a tenté une approche globalisante du
concept de développement. Aussi le définit-il comme « les
changements mentaux sociaux d'une population qui la rendent aptes à
faire croître, cumulativement et durablement, son produit réel
global» (Perroux, 1969). Le développement, tel que le
définit Perroux, est donc un effort appuyé sur l'environnement,
un effort dont les résultats doivent permettre à l'homme de
satisfaire ses besoins essentiels y compris ceux de l'esprit. Il doit
être alors compris dans toutes les dimensions de la vie humaine
(culturelle, sociale, politique et économique).
Ainsi dans notre travail, nous entendons par
développement un progrès économique et social qui doit
concerner toute la société. En somme, le développement ici
est un changement global d'une société donnée. Il prend en
compte comme nous le constatons tous les aspects de cette
société. Que dit-on du concept de pauvreté ?
-Le concept de pauvreté.
Tout comme le développement, la pauvreté est un
phénomène multidimensionnel. Elle est « monétaire
(conso < 1$ par tête); "objective" non monétaire (en termes de
conditions d'existence (pauvreté d'existence), en terme de capital
humain, en terme d'exclusion sociale); "subjective" (perception
générale, non satisfaction des besoins jugés vitaux,
difficultés financières)» (Razafindrakoto et Roubaud, 2001).
En Cote d'Ivoire «est pauvre en 2008 ; celui qui a une dépense de
consommation inférieurs à 241145 FCFA par an, soit 661 FCFA par
jour»
D'étymologie gréco-latine, (du Latin Pauper et
du Grec Penes), le terme de pauvreté renvoie à deux notions: la
pénurie et un état d'esprit. Etre pauvre, pour certaines
institutions financières internationales, renvoie à la situation
d'une personne qui se trouve dans l'incapacité de subvenir à ses
besoins essentiels tels que l'alimentation, la santé, le logement,
l'éducation...
Ainsi, « le pauvre est soit un individu qui de par
lui-même est incapable de subvenir à ses besoins essentiels, soit
une personne qui se satisfait de peu, en ce sens, la pauvreté est une
vertu» (Henry, 1990). Le paradoxe que relèvent ces approches de la
notion de pauvreté serait à la base des diverses acceptions de
cette notion. A ce propos, l'on peut identifier plusieurs conceptions de la
pauvreté. Il y a celle des économistes en général.
Ceux-ci retiennent traditionnellement comme critère le niveau de revenu
de l'individu. Les professions médicales se fondent sur l'état
sanitaire de l'individu pour refléter
son niveau de pauvreté. Quand au Programme des Nations
Unies pour le développement (PNUD), il a recours aux indicateurs sociaux
des ressources humaines pour donner une définition élargie de la
pauvreté. Il construit alors un Indice de Développement Humain
(I.D.H) qui combine le revenu national à deux indicateurs sociaux: le
niveau d'instruction de la population adulte et l'espérance de vie.
L'Organisation Internationale du Travail (OIT) quant à elle mesure la
pauvreté d'après le nombre d'heures de travail
rémunérées requis pour acheter certains biens. Dans le cas
précis de notre recherche, nous nous sommes focalisés sur la
pauvreté "subjective" c'est-à-dire la situation où une
personne se trouve dans l'incapacité de subvenir à ses besoins
essentiels tels que l'alimentation, la santé, le logement,
l'éducation, pour désigner le terme de pauvreté.
1.3-Revue critique de la littérature
La revue de la littérature est l'élément
qui confère une pertinence scientifique au travail de recherche. Elle
est un texte ordonné, écrit à partir des lectures des
travaux antérieurs. Il est donc nécessaire qu'un chercheur prenne
connaissance des travaux antérieurs qui portent sur des objets
d'études comparables. C'est dans ce sens que disait Bernard de Chartres:
« Nous somme des nains juchés sur des épaules de
géants. Nous voyons ainsi davantage et plus loin qu'eux, non parce que
notre vue est plus aiguë ou notre taille plus haute, mais parce qu'ils
nous portent en l'air de toute leur hauteur gigantesque... ». (U.R.P8,
2006).
Pour notre étude, nous avions eu recours au rapport de
Mme TOURE sur la filière anacarde portant sur Présentation du
secteur de l'anacarde, situation actuelle et perspective de
développement (TOURE, 2006). Dans ce document, Mme TOURE a
présenté le cadre réglementaire de la filière, le
contexte de l'industrialisation, la caractérisation de la production et
de la
transformation. Dans son rapport, elle a
présenté aussi d'un côté les quantités
d'amandes de cajou de Côte d'Ivoire exportées de 1990 à
2005 par an dans un tableau et de l'autre côté, l'évolution
de leurs exportations à travers une courbe représentative. De ces
deux résultats intimement liés, nous avons constaté des
incohérences dans les quantités. Elle montre dans le tableau que
pour les années 1990, 1992, 1997 et 2004, les exportations sont
respectivement 6.401, 10.080, 36.931, et 140.643 tonnes. Pour les mêmes
années, elle montre à travers la courbe que 5.901, 10.050, 36.931
et 132.000 tonnes ont été exportées.
Outre ces incohérences, Mme TOURE n'a montré nul
par dans son rapport l'évolution de la production nationale puisqu'il
s'agissait pour elle de présenter la filière anacarde. Elle a
également mis en exergue les difficultés de la filière
anacarde à savoir l'«exportation illégale vers les pays
voisins, faible niveau d'organisation des producteurs, inexistence d'un
matériel végétal à haut rendement» (TOURE,
2006).
Aussi, nous avons eu recours au rapport de SARR sur
l'Analyse du secteur de l'anacarde, situation actuelle et perspective de
développement (SARR, juillet 2002). Le but général de
SARR était de montrer que la filière anacarde
Sénégalaise, regorge de grandes potentialités. C'est dans
ce sens qu'il a dit que «la filière anacarde même si elle
connait des problèmes très divers, constitue un volet très
sensible de l'économie mondiale en générale et celle du
Sénégal en particulier» (SARR, juillet 2002). Dans son
rapport, SARR n'a pas manqué de faire l'historique et de montrer
l'évolution de la filière anacarde du Sénégal.
Un autre rapport nous a été utile, il s'agit de
Bilan diagnostic et perspectives de développement de la
filière anacarde en Côte d'Ivoire (ARECA, septembre 2006).
L'objectif de cet atelier sur la filière anacarde visait à «
1- Dresser l'état des lieux de la filière avec l'examen des
dispositions réglementaires et de l'organisation actuelle de la
filière. 2-Dégager pour la
promotion de son développement, de nouvelles
orientations, inspirées des expériences d'autres pays producteurs
d'Afrique et d'Asie visités par l'ARECA en liaison avec des partenaires
de la filière. 3-Enfin, permettre à la filière de
contribuer davantage au développement économique des
régions du centre et du nord de la Côte d'Ivoire et au programme
de reconstruction post-crise » (ARECA, septembre 2006). Autrement dit,
l'atelier visait le développement de la transformation avec le potentiel
important de création d'emploi à court terme. Cet atelier avait
prévu «la mise en place d'une stratégie de
développement des PME dans le domaine de la transformation de l'anacarde
à travers les OPA» (ARECA, Septembre 2006). Une stratégie
qui jusque là traine encore ses pieds.
Enfin, le rapport de l'INTERCAJOU intitulé
Potentiels et perspectives de la filière anacarde de Côte
d'Ivoire (INTERCAJOU, 2009), nous a été utile. Ce rapport a
présenté brièvement en «I-histoire de la culture de
l'anacarde en Côte d'Ivoire, II-Cadre organisationnel de la
filière anacarde en Côte d'Ivoire, III-Perspectives de
développement de la filière anacarde de Côte d'Ivoire»
(INTERCAJOU, 2009). Selon ce rapport, sont membre de l'INTERCAJOU «le
collège des producteurs, le collège des exportateurs, le
collège des transformateurs» (INTERCAJOU, 2009). Si, les
producteurs sont membre de l'INTERCAJOU, ils devraient participer à la
fixation des prix qui revient à l'INTERCAJOU. Or, le constat que nous
avons fait est le contraire, les producteurs ne sont pas associés
à la fixation des prix de la noix. Ces rapports de l'ARECA, de
l'INTERCAJOU et de Mme TOURE, nous ont permis de voir l'évolution de la
filière anacarde en Côte d'Ivoire.
Outre ces rapports, le mémoire de SEDIA sur
Introduction à la culture de l'anacardier et renégociation
des règles des jeux fonciers et sociaux (SEDIA, 2001) a
attiré notre attention. «Quelle va être la conséquence
de l'introduction d'une culture marqueur de propriété sur la
gestion des terres et plus particulièrement sur le régime de
propriété collective qui préexistait? Quelle va
aussi être la conséquence de la pratique de
l'arboriculture par les non ayants droit sur le maintien du statut lignager des
terres?» (SEDIA, 2001). C'est en substance, les questions auxquelles Sedia
essaie de répondre. SEDIA affirme dans son étude que
«même si l'ANADER ne le mentionne pas dans ces rapports
d'études, il ressort des propos recueillis auprès de plusieurs
paysans, que cette pomme est un poison très violent si elle est
consommée avant ou après avoir absorbé un produit
laitier» (SEDIA, 2001). Cependant, cette affirmation est fausse selon M.
DJAN N. Vincent (assistant chargé de la filière anacarde à
l'ARECA).
Outre les points de divergences et de contradictions, tous ces
auteurs, reconnaissent que la filière à besoin d'une meilleur
organisation. Mais, certains problèmes comme la lutte contre la
pauvreté des producteurs d'anacarde et les stratégies de
développement de la filière ont été omises. C'est
ce qui justifie l'authenticité de l'étude. Nous avons aussi
constaté une véritable absence d'ouvrages généraux
sur l'anacarde dans les bibliothèques (INADES Formation, C.I.R.E.S,
I.R.D).
1.4- Problématique
L'anacarde a été identifié dans de
nombreux pays comme un produit de diversification agricole. « L'anacardier
est réputé pour sa rusticité et ses faibles exigences
pédologiques et climatique» (Sedia, 2001). Son potentiel à
l'exportation jugé des plus prometteurs devrait permettre à des
nations comme la Côte d'Ivoire de réduire leur trop forte
dépendance des spéculations traditionnelles telles que le
café, le cacao, le coton... En 2008 à titre d'exemple, «la
production de noix a engrangé un flux global de 173.349 milliards de
FCFA» (Marchés Africains, 2009). Belle aubaine, qui semble n'avoir
d'intérêt que dans les grands discours. Sinon comment comprendre
qu'en dépit de ce que la production Ivoirienne de noix de cajou
excède selon le CSCA trois cent
cinquante mille (350.000) tonnes et fait vivre environ deux
millions (2.000.000) de personnes, la filière anacarde soit l'objet de
très peu d'intérêt réel de la part des pouvoirs
publics.
Aujourd'hui, la filière anacarde cherche encore ses
repères malgré l'importance qu'on veut bien lui accorder.
L'économie de la région Nord de la Côte d'Ivoire s'est
longtemps reposée sur la production cotonnière. Aujourd'hui, le
système de production cotonnière se dégrade de plus en
plus (selon l'ARECA , la production de coton graine qui était de 321.286
tonnes en 2004- 2005 est passée à 267.731 tonnes en 2005-2006,
145.636 tonnes en 2006-2007 et à 120.000 tonnes en 2007-2008) et la
filière coton fait face à des difficultés structurelles
majeures. Suite à cette crise cotonnière, et dans le cadre de la
diversification de la production agricole et des revenus des populations
rurales, il est opportun de créer un environnement propice à
l'émergence ou au développement de la filière anacarde.
Disons le, la filière anacarde est sinon devrait être une
alternative intéressante au coton. C'est un engagement légitime
et logique qui devrait pouvoir contribuer à réduire le
degré de pauvreté dans la région.
Aujourd'hui, le manque d'encadrement des producteurs, la
complexité du circuit de commercialisation, le faible taux de produits
transformés, le manque de financement, le nombre pléthorique de
pisteurs etc., autant de maux qui laissent la porte grandement ouverte aux
acheteurs véreux qui s'enrichissent sur le dos des producteurs qui ne
sont pas organisés. A la vérité, il y a une absence de
structure devant regrouper les producteurs d'anacarde en vue de défendre
leurs intérêts.
L'espoir est grand pour les populations du nord et du centre
de voir la culture de la noix de cajou revêtir le même
intérêt chez eux, que le café et le cacao dans le Moyen-
Comoé et le Haut- Sassandra. Un espoir qui a conduit très
rapidement les paysans à se consacrer exclusivement à la culture
de l'anacardier.
Mais en dépit de l'anarchie qui caractérise la
filière, les paysans tiennent toujours à faire de la culture de
la noix de cajou, leur principale activité agricole.
En tant qu'acheteur exclusif, l'Inde pèse de tout son
poids sur le prix de la noix cajou en sa faveur. Cette situation crée un
échange inéquitable au détriment de la chaîne
d'opérateurs impliqués dans la commercialisation de la noix brute
et particulièrement le maillon le plus vulnérable que
représentent les producteurs. Cette situation de dépendance de ce
seul marché durera tant qu'au niveau national, une véritable
stratégie de transformation ne sera assise et soutenue à travers
tout le pays.
Pour mieux structurer notre analyse, nous avons fait un choix
théorique ; celui de considérer l'anacarde comme un produit
d'avenir, dans toutes les zones de productions du pays. L'anacarde en tant que
culture pérenne peut rapporter gros. C'est cet aspect de voir la culture
de la noix de cajou revêtir un intérêt particulier chez ces
peuples qui justifie cette prise de position qui consiste à
considérer l'anacardier comme étant un produit d'avenir.
A quels besoins répond l'enseignement des techniques
culturelles et les méthodes d'entretiens des plantations d'anacardiers?
A quelle logique répond le processus de transformation de la noix de
cajou dans le développement de la filière anacarde? Quelles sont
les contraintes liées au développement de la filière
anacarde? Ces pistes de réflexions que nous aurons à explorer et
à approfondir dans notre étude ont été
suggérées par quelques constats fondamentaux.
Premier constat: les techniques culturales modernes et les
méthodes d'entretiens sont restées jusque là très
peu connues des producteurs d'anacarde. Plusieurs plantations sont
restées non entretenues. Les techniques de récoltes ne sont pas
toujours connues. Certaines personnes utilisent des long bois pour couper les
fruits mûrs (le ramassage se fait lorsque les noix sont tombées
d'elles-mêmes).
Deuxième constat: aucune véritable
stratégie de transformation n'est encore assise et soutenue à
travers tout le pays, alors que «depuis 1994, la production ivoirienne de
noix de cajou connait une croissance soutenue de seize mille (16.000) tonnes,
elle est passée à cent soixante milles (160.000) tonnes en
2005» (Fraternité Matin, N° 11.973), puis à 330.000
tonnes pour la campagne de 2008 selon l'ARECA.
Troisième constat: il y a de l'anarchie dans la
filière anacarde. Chaque année bon nombre de paysans se laissent
gruger par les pisteurs du fait de la fluctuation du prix du kilogramme de la
noix de cajou, de la non fiabilité des bascules des pisteurs et autres
acheteurs, les prix imposés par l'acheteur, l'absence véritable
de structure devant regrouper les producteurs d'anacarde en vue de
défendre leurs intérêts. Le prix d'achat bord champs,
magasins intérieurs et dans la zone portuaire n'est pas respecté.
Des agréments sont délivrés à des exportateurs qui
n'en ont pas les capacités financières.
Quatrième constat: la méconnaissance du verger
(absence de délimitation des vergers en terme d'hectares). Les
vergés sont très souvent menacés par les feux de brousse
et plusieurs dégâts sont causés par les animaux
(destruction des petits plans, ils avalent les grains d'anacarde).
Cinquième constat: la pression foncière et la
difficulté d'accès à la terre par les jeunes. Tous ceux
qui ont une plantation d'anacarde se réclament propriétaires
terriens. Très peu de jeunes sont propriétaires de vergers.
Sixième constat: l'absence d'inventaire des maladies et
ravageurs de l'anacardier et l'inexistence de méthodes de lutte contre
les ennemies de l'anacardier.
Septième constat: aucune structure n'accorde de
subvention aux producteurs d'anacarde comme il en est/était pour le
coton avec la CIDT. Les producteurs d'anacarde sont confrontés à
des difficultés économiques. En effet, les possibilités
d'amélioration des revenus agricoles ont longtemps été
peu
nombreuses dans les régions favorables à la
culture. «Dans la région de Bouaké l'espoir suscité
par le développement de la culture du café vers les années
1960 n'a été qu'un rêve. Les ambitions de la Compagnie
Ivoirienne pour le Développement du Textile (CIDT) de vulgariser le
coton dans les années 1970 et 1980 n'ont pas connu de résultat
probant» (le Front; N°1326).
La question qui permet de prendre en compte toutes les
préoccupations ci- dessus relevées est la suivante. Quels
sont les problèmes qui minent la filière et les contraintes
liées au développement de la production puis de la
commercialisation des produits issus de l'anacardier? Pour traiter cette
question centrale, il importe de la décomposer en objectifs de recherche
et au-delà, en hypothèses.
1.5- Hypothèses et objectifs de
l'étude
1.5.1- Hypothèses de l'étude
Les hypothèses suivantes ont été
formulées pour conduire notre travail de recherche:
-les problèmes qui minent la filière anacarde
émanent du non regroupement des producteurs en une association forte
capable de défendre leurs intérêts, de la mauvaise gestion
des organes de gestion de la filière, du manque de collaboration franche
entre les différentes structures impliquées dans la
filière (MINAGRI, ARECA, INTERCAJOU, CSCA, Transformateurs,
exportateurs) et du manque de cohésion sociale entre les producteurs
d'anacarde;
- les paysans ne bénéficient pas de
l'enseignement des techniques culturales et des méthodes d'entretiens
dont dépendent la quantité et la qualité d'une production
d'anacarde bio (anacarde biologique, production sans produits phytosanitaires)
pour une meilleure commercialisation;
-le processus de transformation de la noix dans le contexte
étudié, est lié aux opportunités qu'offre
l'industrialisation et aux potentialités de productions.
1.5.2- Objectifs de l'étude
Notre étude comporte un objectif général
et deux objectifs spécifiques. L'objectif général vise
à identifier les problèmes liés au développement de
la filière anacarde afin de proposer des stratégies de luttes
contre la pauvreté dans les zones de productions.
Les objectifs spécifiques visent particulièrement
à :
-identifier les problèmes qui minent la gestion de la
filière anacarde ;
-déterminer les contraintes liées au
développement de la production et de la commercialisation de la noix de
cajou ;
-déterminer les contraintes liées au
développement de la transformation et de l'exportation des produits
issus de l'anacardier ;
2- Cadre pratique de la méthodologique
2.1-Techniques de collecte des informations
La collecte des informations s'est effectuée au moyen
de l'observation directe, du questionnaire et du guide
d'entretien.
2.1.1-Observation directe
Parmi les différentes méthodes d'enquêtes
mises à la disposition de la sociologie pour connaître les
pratiques sociales, l'observation directe par le chercheur présent dans
la situation étudiée est celle qui, a priori permet de saisir le
mieux la réalité de ces pratiques. Cette technique nous permet
sans aucun doute de recueillir des récits d'acteurs suspects de
sélectivité ou de
reconstruction de la réalité. Cette
méthode est basée sur un regard intentionnel porté sur un
champ précis de recherche ou une visualisation des manières
d'agir ou de pensées d'un groupe ou d'une collectivité. Par cette
technique, nous avons observé que certaines personnes ne connaissaient
pas les techniques de récolte des noix ou soit, ils voulaient
récolter une grande quantité au cours de la journée. Ces
personnes observées, utilisaient des bois ou montaient sur les arbres
pour faire tomber les fruits. On a aussi observé que plusieurs
plantations n'étaient pas clôturées, ni même
protégées contre les feux de brousses.
2.1.2- Questionnaire
Le questionnaire est l'instrument de base qui nous a permis de
collecter les données nécessaires pour la vérification de
nos hypothèses. En tenant compte de la composition de notre
échantillon, nous avons élaboré trois types de
questionnaires que nous avons administré à la population cible,
à savoir :
-les dirigeants des organes de gestion de la filière;
-les usiniers;
-les producteurs.
Le questionnaire administré collectivement aux
dirigeants des organes de gestion de la filière s'est
intéressé à l'implication de chaque organe dans la gestion
de la filière. Ceux administrés aux usiniers
s'intéressaient aux méthodes de transformation et les
différents problèmes qu'ils y rencontrent. La dernière
série de questions administrées individuellement aux producteurs
d'anacarde était relative:
-à l'organisation de la production agricole de la noix de
cajou,
-à la connaissance des produits dérivés de
l'anacardier,
-à la comparaison entre l'anacarde, le coton et la
mangue,
-à la commercialisation de la noix de cajou,
-aux règles coutumières du foncier,
-à la gestion du revenu (ce qu'ils en font).
2.1.3-Guide d'entretien
Instruments de recherches en sciences sociales, les entretiens
sont des procédés d'investigation scientifique qui utilisent des
processus de communication verbale pour recueillir des informations en relation
avec le but fixé. Pour notre étude, nous avons opté pour
l'entretien semi directif. C'est un procédé scientifique qui
permet de recueillir de plus amples informations sur un sujet donné.
Nous avons porté notre choix sur l'entretien semi
directif parce qu'il s'agissait pour nous, de vérifier certaines
informations recueillies ailleurs et d'approfondir nos connaissances par
rapport à des domaines précis. Ce type d'entretien permet
à l'enquêté de répondre librement aux questions
selon son inspiration en laissant toutefois à l'enquêteur la
possibilité au cours de l'entretien, de recentrer le débat et de
poser des questions de clarification lorsqu'il le juge nécessaire.
Nous avons donc élaboré un guide d'entretien
adressé respectivement à des travailleurs de certains organes de
gestion de la filière, à des acheteurs et aux paysans.
2.2-Etapes de la recherche
2.2.1-Pré-enquête
Afin de nous imprégner de la situation de la
filière anacarde, nous nous sommes rendu au siège de certains
organes de gestion de la filière tels que le MINAGRI, l'ARECA, le CSCA,
l'INTERCAJOU et dans la région de Korhogo
et particulièrement dans la Sous-préfecture de
Karakoro. Ces différentes visites avaient pour but de rechercher les
problèmes qui existent et le niveau d'information de chacune des
parties. Cette technique de collecte d'informations nous a permis d'avoir une
idée générale sur la situation de la gestion de la
filière et aussi d'élaborer définitivement notre
échantillon.
2.2.2- Enquête
L'enquête s'est réalisée du 18 Juin au 5
Août 2009 dans la région de Korhogo, plus
précisément dans la sous-préfecture de Korhogo. Elle s'est
étendue à dix villages de ladite Sous-préfecture entre
autres Gnélokaha, Karakoro, Koumiguékaha, Nakaha, Nahouokaha,
Pangarikaha, Pinsorikaha, Pokaha, Tahouélékaha et Topinakaha
(voir carte). La Sous-préfecture de Karakoro compte environ 99 villages
selon le Sous-préfet de la localité. Nous avons choisi de
parcourir 10% des villages pour la collecte des informations. L'enquête
menée dans ces différents villages nous a permis de recenser les
données communes à tous les producteurs en
générales.
Source: Sous-préfecture de Karakoro.
Figure 2: Carte de la Sous-préfecture de
Karakoro.
2.2.3-Recherche documentaire
Tout travail de recherche s'inscrit dans la continuité.
La documentation constitue la matière première de la recherche,
elle représente l'ensemble des données qui permettent
objectivement d'apprécier la capacité de la recherche, et la
valeur de l'argumentation à travers la description et l'analyse.
Cette recherche, nous a permis de savoir que du point de vue
socioéconomique, la vente des noix de cajou procure des revenus
substantiels aux paysans producteurs d'anacarde. Au plan écologique, la
faible exigence climatique et pédologique de l'anacardier, contribue
à la régénération des sols, luttant ainsi contre
l'érosion et la déforestation.
Dans le souci de renforcer nos connaissances
méthodologique, nous avons eu recours à certains ouvrages de
méthodologie. Cependant, nous avons eu recours au « Manuel de
recherche en sciences sociales» (Quivy et Van Campenhoudt, 1988). Les
auteurs de cet ouvrage ont mis en exergues les étapes de la
démarche scientifique à suivre pour réussir à un
travail de recherche. Aussi, nous avons eu recours au Guide pratique de la
rédaction scientifique de Affou et Gourene qui disaient : « la
rédaction scientifique est le moyen privilégié par lequel
le chercheur met ses résultats de recherche sur le marché libre
de la valorisation scientifique. Or, sur ce marché, règne une
rude concurrence (...) par conséquent, le chercheur qui souhaite faire
publier sont article doit disposer de tous les atouts en matière de
rédaction scientifique » (Affou et Gourene, 2005). Dans le
même ordre d'idée, Paul N'Da écrivait que son «
ouvrage s'adresse à tous ceux qui doivent entreprendre et
réaliser une recherche, notamment les étudiants et tous ceux qui
sont assujettis à la rédaction d'un mémoire ou d'une
thèse (...). Il se veut un outil indispensable, pratique et efficace
pour maîtriser le processus de recherche et conduire à bonne fin
le processus de recherche» (N'Da, 2006). Le recours à ces ouvrages
nous a permis de consolider, de renforcer nos acquis méthodologiques.
2.3-Echantillonnage
Notre échantillon est subdivisé en deux rubriques
à savoir le critère de choix et la taille de
l'échantillon.
-Critère de choix de l'échantillon
La population mère de notre étude est
composée essentiellement des producteurs d'anacarde, des organismes de
gestion de la filière anacarde tels que le MINAGRI, l'ARECA,
l'INTERCAJOU et le CSCA. Les organismes de gestion de la filière ont
été choisis comme population sur laquelle doit porter la collecte
des informations du fait que ce sont eux les gestionnaires de la filière
(le MINAGRI est le ministère de tutelle ; l'ARECA est la seule structure
de l'ETAT chargée de gérer la filière anacarde ;
l'INTERCAJOU quant-à-elle, est composée de trois collèges
qui sont le collège des exportateurs, le collège des
transformateurs et le collège des producteurs ; le CSCA est la structure
mise en place par les forces nouvelles pour gérer la filière
anacarde).
L'objectif principal de notre étude étant
d'analyser les contraintes liées à la production et aux
exportations des produits issus de l'anacardier, puis d'initier des
stratégies de développement, l'un des objets se trouve en effet
être la plantation. Il est juste que les gestionnaires de
l'élément sur lequel porte la propriété soit
l'élément clé de la population mère. Par ailleurs
ce sont eux qui cultivent la plante, ils constituent donc une véritable
source d'informations.
Cependant, tous les producteurs d'anacarde n'ont pas fait partie
de notre échantillon. Quand est-il de la taille de
l'échantillon?
-Taille de l'échantillon
Nous avons constitué un échantillon
représentatif de soixante un (61) personnes. Ce sont les personnes qui
étaient présentent dans les villages lors de notre passage.
L'échantillon a été constitué à partir des
techniques d'échantillonnage des quotas ou de choix raisonné
simple et de choix aléatoire.
Cette dernière technique, même si elle se fonde
sur le hasard, il ne s'agit pas d'une technique anarchique car le hasard porte
ici sur le contenu de l'unité de référence qui lui est
choisit selon une logique scientifique. C'est un hasard qui donne la chance
à tout élément de figurer dans l'échantillon.
Selon le Sous-préfet, la sous-préfecture de
Karakoro compte environ 99 villages. Nous avions pris 10% des villages qu'on a
arrondis à 10 villages. Ces 10 villages ont été choisis au
hasard. C'est ce qui justifie le choix des techniques utilisées pour
notre enquête.
2.4-Méthodes d'analyses
Toute étude qui se veut scientifique doit être
conduite en fonction de méthodes scientifiques données. Nous
utiliserons pour les besoins de notre étude, la méthode
historique, la méthode dialectique et la méthode comparative, la
théorie de la régulation sociale et la théorie des
conventions.
-La méthode historique.
Pour les retombées économiques et sociales de la
culture de l'anacarde sur les populations, nous avons opté pour la
méthode historique qui consiste à situer
l'événement dans son évolution et dans ses transformations
successives. Le choix de cette méthode se justifie donc par le fait que
dans le cadre de notre étude, nous avons voulu saisir les effets
positifs et négatifs de la culture de la noix sur les populations
concernées.
-La méthode dialectique.
Elle est empruntée des théories philosophiques
notamment marxistes. Pour la méthode dialectique, la
réalité est une totalité concrète en mouvement
agitée de contradictions nécessairement toujours ouvertes.
Derrière la différence apparente, la méthode dialectique
tente de montrer le processus unique qui leur
donne jour et derrière l'apparente identité,
elle montre le combat souterrain de forces contradictoires. Cette
méthode nous semble la plus indiquée pour saisir notre objet
d'étude dans sa dynamique, de mieux saisir les différents
rapports dialectiques entre les acteurs de la filière anacarde et, voir
dans quelle mesure on peut arriver à une dimension plus humaine de la
gestion de la filière anacarde, c'est-à-dire une gestion plus
juste pour un développement durable. Qu'en est-il de la méthode
comparative?
-La méthode comparative.
Cette méthode conduit à un rapprochement de
faits ou d'événements et à analyser leurs ressemblances
et/ou dissemblances de manière à pouvoir dégager des
éléments de constats généraux. Cette méthode
va nous permettre de comprendre les différentes étapes
d'évolution de la production et de la commercialisation des produits
issus de l'anacardier d'une période à une autre, de nous
référer à des exemples pratiques de certains pays
producteurs d'anacarde. Qu'en est-il de la théorie de la
régulation sociale et de la théorie des conventions.
-La théorie de la régulation sociale et la
théorie des conventions.
La culture de l'anacardier est une pratique agricole qui donne
des droits de propriété privée sur le sol utilisé.
Son adoption massive a par ailleurs entraîné dans les zones de
culture, une modification du système de propriété. Cela
signifie que les règles qui régissaient l'action collective et le
foncier coutumier ont subit des modifications. Pour l'explication du processus
de modification et de l'analyse des changements, notre choix a porté sur
la théorie de la régulation et la théorie des
conventions.
La théorie de la régulation sociale est «
une théorie développée par le français Jean-Daniel
Reynaud depuis les années 1970» (Paul et Benoît, 1991).
Elle vise à remettre les rapports sociaux au centre de
l'analyse économique. Dans le processus d'explication du fait social,
elle fait de la règle ou plutôt de la modification des
règles du jeu social, l'objet principal de l'analyse.
La culture de l'anacardier étant une pratique agricole
qui donne des droits de propriété privée sur le sol
utilisé, son introduction dans les systèmes de production ne
pouvait qu'entrainer une individualisation des droits de
propriété. La théorie de la régulation permet donc
de comprendre cette appropriation privée des terres comme des
règles nouvelles. En effet, les règles anciennes qui prescrivent
le contrôle communautaire des terres ne régissent plus les
parcelles utilisées pour la culture de l'anacardier. D'ailleurs, le fait
que les producteurs se disent chefs des terres sur lesquelles se trouvent leurs
plantations, signifie que les règles nouvelles dans lesquelles ils se
reconnaissent sont celles qui annulent le pouvoir de contrôle des
gestionnaires coutumiers sur ces parcelles d'anacardier. Cette activité
de régulation se passe au travers de négociations;
c'est-à-dire qu'on tente de montrer que la règle ancienne ne
convient plus à l'intérêt du plus grand nombre et qu'une
autre est plus adaptée.
En fait, on essaie à travers la négociation de
faire accepter la règle nouvelle. Cette nouvelle règle est donc
un accord en matière de gestion du foncier. Les règles qui sont
en train d'être modifiées aujourd'hui sont ellesmêmes le
résultat de négociations passées. En effet, elles ont
remplacé d'autres règles et ont été
acceptées par tous jusqu'à ce qu'elles soient jugées
aujourd'hui inadaptées à la nouvelle qu'est la culture de
l'anacardier. Ces modifications et productions de règles ne se font pas
sous forme de rapport de force ou le détenteur du pouvoir impose sa
propre règle du jeu. L'activité de régulation se passe au
travers de négociations, et c'est la théorie de conventions qui
permet d'en rendre compte.
Dans le processus d'explication des phénomènes
sociaux, la théorie des conventions accorde une place
prépondérante à la négociation comme recherche
de compromis entre deux groupes ayant des logiques
différentes. Elle permet de comprendre l'activité de
régulation comme une sorte de négociation au cours de laquelle on
tente de faire accepter la règle nouvelle. Dans ces conditions, cette
activité de régulation apparaît comme un processus au cours
duquel les règles de l'actions collective sont négociées ;
c'est-à-dire qu'on tente de montrer que la règle ancienne ne
convient plus à l'intérêt du plus grand nombre et qu'une
autre est plus adaptée.
En somme, toutes ces méthodes et théories nous
ont permis de dégager les effets positifs et négatifs de la
filière anacarde, de comprendre l'activité de régulation
non pas comme une simple production de règles nouvelles à
imposer, mais comme une négociation.
La première partie de notre recherche va
présenter la filière anacarde dans sa structure, son
organisation, puis les stratégies de développement et
performances de la filière. Cette présentation permettra par
ailleurs de mieux comprendre pourquoi la filière mérite une
réorganisation et aussi de voir les performances de la filière ou
encore les innovations transformatrices.
2.5-Dépouillement du questionnaire
Le dépouillement des questionnaires consiste en la
codification des données collectées et en leur saisie dans un
logiciel (Word, Excel, SPSS, SPHINX...). Dans le cadre de cette étude,
la saisie et le traitement des données quantitatives, se sont faits
à l'aide du logiciel SPSS version 10.5. Les données qualitatives
par contre ont fait l'objet d'un traitement manuel (traitement qui s'est fait
en une lecture de l'ensemble des transcriptions des entretiens, par le
repérage des mots-clés retenus puis la classification des
discours en fonction des niveaux explicatifs de la problématique. Le
document final a été saisi à l'aide du logiciel Word.
2.6-Difficultés rencontrées sur le
terrain
Au cours de nos recherches, nous avons rencontrés
plusieurs difficultés,
dont les deux plus importantes méritent d'être
mentionnées.
La première est liée à la documentation
écrite. Après avoir parcouru plusieurs bibliothèques
à savoir : l'Institut Africain pour le Développement Economique
et Social (INADES), le Centre Ivoirien de Recherche Economique et Social
(CIRES), l'Institut de Recherche pour le Développement (IRD) (pour ne
citer que ceux-là) nous avons constaté un manque crucial
d'ouvrages traitant sur l'anacarde en général et de façon
particulière, aucun document ne se rapportait à notre
thème.
La deuxième est le manque de moyens financiers. Ce manque
de moyens ne nous a pas permis d'accomplir ce travail dans les délais
requis.
Première partie :
STRUTURE, ORGANIISATION,
PERFORMANCES DE LA FILIERE ET
FACTEURS FAVORISANT L'ADOPTION DE LA
CULTURE
CHAPITRE 1- STRUCTURE ET ORGANISATION DE LA FILIERE
En Côte d'Ivoire, l'introduction de l'anacardier date de
l'indépendance. Elle s'est opérée en deux phases
essentielles: une phase de reboisement (1959- 1960) et une phase de production
fruitière (de 1960 à nos jours). La première phase
s'inscrivait dans la politique gouvernementale de lutte contre la
dégradation des sols du Nord et du Centre. Selon la SEDES, la SODEFOR et
la SATMACI avaient aménagé respectivement 1401 et 820 hectares de
forêts classées. « Pendant cette période de
reforestation, la part commercialisée de noix de cajou a
été marginalisée: elle n'était que de 300 tonnes de
1959 à 1970» (MINAGRI, 1999).
1.1- Origine- Culture
L'anacardier (Anacardium occidentale, Anacardiacées)
est un arbre originaire des régions tropicales, résistant aux
fortes chaleurs mais très sensible aux basses températures. C'est
un arbre d'une dizaine de mètres de hauteur originaire du Brésil.
L'anacardier est une espèce spontanée, utilisée pour le
reboisement et de plus en plus cultivée pour son fruit. Ce fruit est
composé d'une noix de cajou, et d'une pomme de cajou (voir figure 3).
Figure 3: Fruit de l'anacardier (noix et
pomme)
- La noix de cajou est un fruit akène (fruit
sec qui ne s'ouvre pas, mais se détache entièrement de la plante
mère) qui atteint son plein développement en un mois environ.
D'une dimension de trois à cinq centimètres, de couleur gris
brunâtre, elle est constituée d'un péricarpe dont la partie
intérieure est très dure et la partie extérieure,
spongieuse. Entre ces deux structures, on découvre une partie plus molle
en nid d'abeilles contenant un liquide visqueux brun foncé qui rendra
assez difficile l'extraction ultérieure de la noix du fait de sa
toxicité et de sa haute causticité. Cette substance est notamment
utilisée dans des applications d'ordre industriel telles que la
fabrication d'éléments de frictions de freins, d'embrayages,
comme matériaux isolant et imperméable dans l'aviation ou comme
intrant dans des peintures, des vernis, voire dans l'industrie du plastique.
« En Asie, il est utilisé pour la fabrication d'encre
indélébile. La noix de cajou est une graine oléagineuse.
Elle renferme environ 47% d'une huile qui après traitement est assez
proche de celle de l'amande douce. Cette seconde huile est, en effet,
principalement destinée à la pharmacologie et à
l'industrie des cosmétiques du fait de son prix de revient assez
élevé» (Davis, 1999).
A l'intérieur de la noix, adhérant fortement
à la coque, se trouve le vrai fruit. C'est une amande réniforme
dont la dimension varie entre deux et trois centimètres selon les
catégories, elle est blanchâtre et offre une saveur
agréable. Elle peut être utilisée nature, grillée et
salée, en cuisine ou en confiserie dans l'industrie chocolatière
par exemple.
- La pomme de cajou (ou faux fruit de l'anacardier) -
lorsque la noix a atteint sa taille définitive, le pédoncule qui
jusque là ne s'était pas développé, grossit
rapidement pour prendre la forme d'une poire de cinq à dix
centimètres de longueur et d'une couleur pouvant s'étaler du
jaune vif au rouge écarlate selon la variété. «Ce
fruit est également comestible, sa chair est acidulée et sa
saveur aigre-douce. Il possède de grandes qualités
antiscorbutiques en raison de sa teneur en vitamine C qui est environ cinq fois
plus élevée que celle d'une
orange. On peut aussi le transformer pour obtenir des
confitures, des gelées ou des compotes, le presser pour donner un jus
sucré, parfumé, dont la macération ou la distillation
permettra de tirer du vinaigre, du vin ou de l'alcool) » (Davis, 1999,
Op.cit).
Arbre à racine pivotante, sa multiplication se fait par
semis en place, en pépinière, en panier ou en sachets
polyéthylène en paquets de 2 à 3 noix préalablement
triées (ne flottant pas sur l'eau). La durée de germination est
de 2 à 3 semaines. La culture quant à elle, se fait de plusieurs
manières. Association avec culture vivrière (arachide) avec une
plantation de 8 mètres sur 8 mètres en général,
parfois 6 mètre sur 6 mètres, intégration en fin
d'assolement près de la culture vivrière (culture mixte avec
coton par exemple) puis par culture fruitière unique (elle est
réalisée avec des écartements de 6 mètres sur 6
mètres à 14 mètres sur 14 mètres).
L'anacardier commence à produire des fruits dès
l'âge de 3 ans dans de bonnes conditions de culture. En début de
plantation, les anacardiers sont recommandés dans les systèmes de
cultures intercalaires. La durée du cycle végétal de
l'anacardier est de 20 à 30 ans en moyenne. Lorsque l'arbre est vieux,
il exsude une gamme et devient improductif.
1.2- Organisation et évolution de la
filière
Jusqu'en 1970, les pommes consommées sous forme de
fruits frais par les populations étaient beaucoup plus importantes que
les noix. Elles subissaient une très faible transformation primaire avec
une productivité très faible eue égard aux
méconnaissances des technologies de transformations adaptées en
la matière. Par conséquent, le système de production et de
commercialisation de la
noix de cajou était très peu organisé,
sinon même pas organisé au moment oüdes pays comme
le Mozambique et la Tanzanie avaient déjà commencé
à
pénétrer le marché international. C'est
seulement vers la fin des années 70 qu'on
a assisté à l'émergence d'une production
nationale un peu structurée et encadrée par les
sociétés SODEFOR et SATMACI. En 1997, l'Etat tente d'organiser la
filière en créant le « (Comite pour le Développement
de la Filière Anacarde) CDFA par l'arrêté
ministériel no 101 du 23 mai 1997 qui ne sera malheureusement
jamais mise en oeuvre » (INTERCAJOU, 2009). C'est seulement en 2002 que la
filière anacarde va commencer à s'organiser avec la
création de l'ARECA par le « Décret no 2002-449
du 16 septembre 2002 portant création de la société d'Etat
dénommée ?Autorité de Régulation du Coton et de
l'Anacarde? (ARECA)» (Marchés Africains, 2008), puis celle de
l'INTERCAJOU « créé le 12 décembre 2007 en
application de l'article 20 de l'ordonnance 2002-448 du 16 septembre 2002
portant cadre organisationnel des filières coton et anacarde »
(Marché Africains, 2008, op cit). Bien que la mise en place de ces
différents organes ait produit des effets positifs, la filière
continue de souffrir de plusieurs maux que nous relèverons au fur et
à mesure dans notre développement.
1.3- Développement de la production et
commercialisation
La noix de cajou est devenue une aubaine pour les producteurs,
les transformateurs, les transitaires et exportateurs. La production
gérée de manière extensive, offre aux producteurs une
source de liquidité facilement disponible. La faible pression
phytosanitaire sur l'anacarde contribue à limiter le risque
économique de l'activité pour le producteur et offre à la
noix un label international de qualité.
1.3.1- Production des noix
L'anacardier, rappelons-le a été introduit en
Côte d'Ivoire pour le reboisement et pour lutter contre l'érosion
dans la région de Korhogo.
Aujourd'hui, les plantations couvrent toutes les
régions centre et nord du pays. Par vagues successives, ces populations
adoptent la culture de l'anacardier. Au vu de cela, nous nous sommes
proposé de recueillir des données sur ce qui a motivé ces
populations à l'adoption de cette culture. Plusieurs motifs justifient
l'adoption de la culture de l'anacardier (Tableau I).
Tableau I: Répartition des producteurs
selon les motifs d'adoptions.
Motifs
|
n (fréquence)
|
% (pourcentage)
|
% cumulé
|
Plante d'avenir
|
16
|
26.2
|
26.2
|
Prix intéressant
|
2
|
3.3
|
29.5
|
Sortir de pauvreté
|
43
|
70.5
|
100.0
|
Total
|
61
|
100.0
|
|
Source: Données d'enquêtes, Juillet-Août
2009
Les populations ont adopté cette culture pérenne
pour un intérêt particulier, celui de sortir de la
pauvreté. C'est au total 43/61 personnes soit 70,5% des
enquêtés ont adopté cette culture pour sortir de la
pauvreté; 16/61 soit 26,2% l'ont adopté parce qu'ils croient en
l'avenir de cette culture ; 2/61 soit 3,3% estiment que les prix sont devenus
plus intéressants et qu'il était donc une opportunité pour
eux d'adopter cette culture.
L'adoption de cette culture est aussi liée au fait
qu'elle nécessite très peu de moyens financiers que physiques par
rapport à d'autres cultures comme celles du coton et de la mangue. Nous
avons demandé aux producteurs, laquelle des trois cultures (anacarde,
coton, mangue) était la moins fatigante. Leurs avis ont
été rapportés dans le tableau II.
Tableau II: Répartition des
enquêtés selon que la culture soit la moins fatigante.
Cultures
|
n
|
%
|
% cumulé
|
Anacarde
|
55
|
90.2
|
90.2
|
Mangue
|
6
|
9.8
|
100.0
|
Coton
|
0
|
0
|
100.0
|
Total
|
61
|
100.0
|
|
Source: Données d'enquêtes Juillet-Août
2009
Au total 55 personnes, soit 90,2% ont estimé que la
culture de l'anacardier est la moins fatigante. Seulement 6 personnes, soit
9,8% ont choisi la culture de la mangue comme la culture la moins fatigante et
0% pour la culture du coton. La culture du coton a été
jugée comme la culture la plus fatigante. Cette dernière, aussi
bien qu'elle nécessite beaucoup de moyens financiers pour l'achat des
produits phytosanitaires et d'engrais, elle nécessite aussi beaucoup
d'efforts physiques. L'une des raisons de l'adoption de la culture de
l'anacarde reste le fait qu'elle soit moins fatigante contrairement à la
culture de la mangue et du coton.
Les plantations d'anacardiers ont été
développées par les paysans (choix des variétés
à utiliser au piquetage, la technique de plantation ou de semis,
l'entretien et les pratiques de ramassage et séchage). En prenant le cas
particulier de Karakoro, seulement 61 personnes ont reçu un enseignement
(de l'ONG Chigata) sur les techniques culturales d'une plantation d'anacardier.
Ces personnes ont été choisies dans 25 villages de la
Sous-préfecture sur environ 99 villages qu'elle compte. Cet effectif
n'atteint pas l'effectif des producteurs d'un village comme Pokaha (village de
ladite Sous-préfecture), où le nombre est estimé à
plus de 65 personnes. Ces 61 personnes ont reçu l'enseignement
grâce à la coopérative Chiongagnigui des femmes de Karakoro
qui a bénéficié d'une unité de décorticage
(avec l'appui de partenaires comme RONGEAD (France) et INADES Formation
(Côte d'Ivoire)). En plus de l'encadrement qui n'est pas effectif, la
filière est soumise à d'énormes difficultés qui
freinent son développement.
1.3.2- Commercialisation des noix de cajou
Le circuit de commercialisation de la noix est très long.
Cette commercialisation est assurée par un grand nombre d'acteurs dont
l'activité est
peu régulée (producteurs, pisteurs,
commerçant des zones de productions, commerçants d'Abidjan,
exportateurs). Cependant, cette situation ne profite pas aux producteurs. Nous
avons mis un accent particulier sur le rôle des pisteurs dans la
commercialisation de l'anacarde. En effet, qu'est-ce qu'un pisteur
?
Un pisteur est un guide qui sillonne la forêt et la
campagne à la recherche de la production. C'est en quelque sorte
quelqu'un qui a une maîtrise du terrain. Il est un intermédiaire
dans le système de commercialisation. Il a un grand rôle social
qui lui est assigné, celui d'aider les paysans à vendre leur
production. Le constat sur le terrain est amer. Aujourd'hui, les pisteurs sont
devenus pour la plus part des petits commerçants. Nous avons
interrogé nos enquêtés sur l'appréciation qu'ils ont
sur le rôle des pisteurs (Tableau III).
Tableau III: Appréciations des pisteurs
par les paysans.
Appréciation
|
n
|
%
|
Cumulé
|
Aide importante
|
1
|
1.6
|
1.6
|
Escroc
|
60
|
98.4
|
100.0
|
Total
|
61
|
100.0
|
|
Source : Données d'enquêtes, Juillet-Août
2009
Le tableau ci-après montre clairement que les pisteurs
se sont détournés complètement de leurs objectifs. Du
rôle social qui leur est assigné, ils jouent aujourd'hui un
rôle d'escrocs (ils sont traités d'escrocs parce qu'ils ne
respectent pas les prix fixés par l'Etat). L'observation du tableau
montre que 60/61 personnes, soit 98,4% de la population n'apprécie pas
leur travail sur le terrain. Seulement 1/61, soit 1,6% a reconnu le rôle
important que devrait jouer ces personnes.
On a aussi assisté à la non fiabilité des
bascules des pisteurs et autres acheteurs, à la présence d'une
multitude d'acteurs dans les zones de production, le manque d'information
à la fixation du prix qui est imposé par l'acheteur,
l'utilisation de faux billets par certains intermédiaires. Ces pisteurs
ne sont pas
identifiés par une quelconque administration. Ce
marché est dominé par les
acheteurs Indiens. Ils
achètent les noix brutes grâce à des
intermédiaires
Ivoiriens. Ils les exportent vers l'Inde où
elles sont décortiquées et revendues
sous l'appellation mondialement connue de ?Noix de cajou
d'Inde?, même sielles proviennent de la Côte
d'Ivoire.
1.4- Transformation des noix de cajou
Utilisée seulement à des fins de reboisement,
cette plante va se démarquer de son rôle écologique pour
épouser le statut de culture de rente au plan socioéconomique.
Ainsi, il s'est avéré nécessaire la mise en place
d'instituts, de recherches comme l'institut de recherches des fruits et agrumes
(IRFA), les structures de développement de façon
générale. «La société de valorisation de
l'anacardier du Nord (SOVANORD) créée en Mars 1972 et
l'ANACARIndustrie de Côte d'Ivoire (AICI) en Novembre 1976 avait pour
tâche de transformer la noix de cajou en amande, afin de l'exporter
directement sur les marchés Européens » (SEDES, 1986).
Avec des objectifs de développement, quelques
unités industrielles se sont installées en Côte d'Ivoire
afin de procéder à la transformation de la noix entre autre
SODIRO, CAJOU-CI, AFRECO, toutes ces initiatives se sont soldées par des
échecs. Malgré la situation de crise que traverse la Côte
d'Ivoire, force est de constater que le processus de transformation
connaît tant bien que mal un progrès, mais reste toujours
négligeable face à l'évolution de la production. Pour
l'année 2008, nous avons enregistré 4 grandes
sociétés de transformation et deux coopératives
transformatrices (Tableaux IV et V).
Tableau IV: Sociétés de
transformation en 2008.
Sociétés
|
Capacité potentielle (tonne)
|
Quantité transformée (noix
brute)
|
Olam Ivoire
|
5000
|
3909
|
SITA
|
2500
|
1473,347
|
Cajou de Fassou
|
1500
|
55
|
PAMO (au stade d'essai)
|
|
|
Source: ARECA
Tableau V: Coopératives transformatrices
en 2008.
Coopératives Capacité potentielle (tonne)
Quantité transformée (noix
transformatrices brute)
COOPABO 285 90
COOGES 4000 100
Source: ARECA
Les tableaux IV et V montrent qu'aucune société
ni coopérative n'a pu transformer la capacité potentielle dont
elle est capable. Cela est dû à un certain nombre de
problèmes parmi lesquels on peut citer le manque de moyen financier pour
employer le personnel nécessaire auquel on peut ajouter le manque de
matériel à la pointe. Au titre de l'année 2009, le
processus de transformation a connu une évolution considérable
avec le nombre d'unités de décorticage qui s'est vu
accroître (tableau VI).
Tableau VI: Evolution du nombre d'usines et
d'unités de décorticage.
Nom Capacité (tonne) Localisation
Olam Ivoire 5000 Abidjan
COOGES 4000 Sépingo
PAMO 2500 Bondoukou
SITA 2000 Odienné
Cajou de Fassou 1500 Yamoussoukro
COOPRAG 300 Katiola
RAMOF Cajou 300 Bouaké
SARAYA 300 Bouaké
COOPABO 100 Bondoukou
VTRAD Essai Tieningboué
Chongagnigui `' Karakoro
COSEME `' Odienné
COFINI `' Niofoin
Klognomo `' Ferké
Wopinin woyin `' Korhogo
Anacarde Doré `' Kouassi Kouassikro
Anad `' Dabakala
Source : ARECA
Le nombre d'usines de transformation et d'unités de
décorticage s'est accru grâce à certaines
coopératives qui ont vu le jour et aussi avec l'appui de certains
organismes non gouvernementaux qui ont apporté aide et assistance
à des coopératives de producteurs ou non.
Malgré les difficultés que rencontre la
filière anacarde, elle a atteint certaines performances remarquables. Le
chapitre suivant expose ces performances.
CHAPITRE 2 : LES PERFORMANCES DE LA FILIERE
2.1- Production de l'anacarde
Aujourd'hui, la Côte d'Ivoire occupe une place
stratégique dans la production mondiale de la noix de cajou.
Classé à « la 3ème place en 2007, elle
est passé au 2ème rang mondial en 2008,
avec près de 330.000 tonnes produites » (Marchés Africains,
2009).
2.1.1- Evolution de la production nationale de 1990
à 2009
L'enquête de terrain, la recherche documentaire et la
revue des statistiques à jour menées ont montré une
insuffisance sur les donnés de la production des noix de cajou dans
toutes les régions où il en existe des potentialités.
Il n'y a aucune institution qui récence des
informations exactes sur ce sujet. Toutes fois, deux méthodes
d'estimations peuvent être appliquées afin d'aboutir au volume de
la production nationale. Soit à travers les données statistiques
des exportations, auxquelles s'ajoute un certain pourcentage
représentant la consommation locale et les contrebandes ou exportations
illégales. Selon une mission d'information de l'ARECA qui a eu lieu dans
les zones de productions du 23 Août au 2 Juillet 2008, 50.000 tonnes pour
les trois zones du Zanzan (Bouna, Bondoukou, Tanda) et Sandégué
ont été escortées vers le Ghana. Cela s'est produit parce
que les producteurs ont trouvé un meilleur prix d'achat bord-champ au
Ghana. Il est donc raisonnable d'estimer les quantités consommées
localement et les contrebandes à travers les frontières ne
dépassant pas les dix pourcent (10%) du volume annuel des exportations.
Soit à travers la surface totale cultivée, qui est la
méthode la plus utilisée par certaines institutions. Ainsi pour
les statistiques de la production, nous avons retenu les données
suivantes (tableau VII).
Tableau VII: Quantités de production des
noix de cajou de 1990 à 2009.
Années
|
Production (tonne)
|
1990
|
6401
|
1991
|
7415
|
1992
|
10080
|
1993
|
16662
|
1994
|
16327
|
1995
|
26347
|
1196
|
23666
|
1997
|
36691
|
1998
|
26464
|
1999
|
74552
|
2000
|
63379
|
2001
|
87573
|
2002
|
104984
|
2003
|
84830
|
2004
|
167000
|
2005
|
185000
|
2006
|
235000
|
2007
|
280000
|
2008
|
330000
|
2009 prévisions
|
350000
|
Source : ARECA
De 1990 à 2008, la production nationale a
augmentée de 323.599 tonnes, soit un peu plus de 51,55%. Le tableau
montre que la production nationale a connue une évolution importante de
2001 (87.573 tonnes) à 2002 (104.984 tonnes) avec une baisse
considérable en 2003 soit 84830 tonnes. Malgré la crise que
traverse le pays, on constate que de 2004 à 2008, la production a
augmenté considérable et continue d'augmenter sans cesse. De
167.000 tonnes en 2004 à 350.000 tonnes (prévision) pour
l'année 2009. Cela montre également que les populations adoptent
progressivement la culture de l'anacarde. Ainsi, la Côte d'Ivoire est
passé de la 3ème place en 2007 à la
2ème place mondiale de producteur d'anacarde en 2008 avec
près de 330.000 tonnes.
2.1.2- Principaux facteurs qui ont influencé les
performances de la production
Plusieurs facteurs influencent la productivité de la
noix de cajou entre autres le prix d'achat et la qualité de la noix dans
tout le pays puis, les associations de producteurs (cas du Zanzan à
Bondoukou).
-Le prix de la noix.
Le prix de la noix est décisif dans l'augmentation de
la production des noix. Pendant plusieurs années, les agriculteurs n'ont
pas montré d'intérêts pour la culture des noix de cajou.
C'est seulement quand ils se sont rendu compte qu'ils pouvaient augmenter leurs
revenus à partir de ce produit, qu'ils ont commencé à se
dédier à sa culture. Aujourd'hui, la chute du coton a
donné lieu à une adoption massive de cette culture. Plusieurs
surfaces dédiées à la culture du coton ont donné
place à la culture de l'anacardier. Tout au long d'une saison, les prix
de la noix brute varient d'un commerçant à un autre, d'un pisteur
à un autre et cela dans toute la chaîne de commercialisation
(tableau VIII).
Tableau VIII: Evolution du prix d'achat
bord-champs de 1999 à 2009.
Années Prix de la noix brute (en f CFA)
1990 75
1991 65
1992 85
1993 65
1994 160
1995 170
1996 300
1997 470
1998 75 à 300
1999 75 à 400
2000 75
2001 100 à 175
2002 110 à 200
2003 85 à 500
2004 75 à 175
2005 75 à 250
2006 110 à 300
2007 25 à 170
2008 15 à 250
2009 100 à 250
Source: données d'enquêtes, Juillet-Août
2009.
L'observation du tableau montre clairement que le prix d'achat
de la noix brute varie d'une année à une autre et d'une
période à une autre pendant toute une saison. Pour le cas typique
de 2008, le prix des noix est descendu jusqu'à 15 Fcfa. Contrairement
à l'année 2008, le prix moyen de la noix brute en 2009
était de 100 Fcfa pour toute la saison. Au même moment dans des
pays comme le Ghana, la Guinée Bissau et le Sénégal, les
prix variaient entre 250 et 300 Fcfa le kg de noix brute pour l'année
2009.
-Les associations.
Le phénomène des associations de producteurs
d'anacarde est très récent en Côte d'Ivoire. Aujourd'hui,
les quelques associations existantes jouent un rôle très important
dans les activités socio-économiques (associations non encore
suffisamment fortes). La Coopérative des Producteurs Agricoles de
Bondoukou (COOPABO) et la Coopérative
Générale de Sépingo (COOGES) en sont des exemples.
Crée en «1999, la COOPABO a réalisé un projet de
transformation de noix de cajou en amandes qui a démarré en 2004
avec l'appui de l'ONG français `'RONGEAD»» (Fraternité
Matin, no12172).
Inauguré en Mars 2008, l'unité de
décorticage de noix de cajou de la COOGES a été
entièrement financée par la coopérative de la
localité. Ces deux (2) unités emploient respectivement 200 et 480
femmes qui, peuvent se prendre en charge sans l'aide de leurs parents ou maris,
et participer aux dépenses courantes de la maison. Elles en sont des
exemples de coopératives qui participent effectivement à la lutte
contre la pauvreté dans ces différentes localités. Notons
que plusieurs unités de transformation ont vu le jour grâce
à l'appui de l'ONG français `'RONGEAD» et l'INADES
Formation, notamment Chiongagnigui de Karakoro, Klognomon de Ferké et
Cofini de Niofoin pour ne citer que ceux-là. On peut affirmer que
l'augmentation des prix et l'apparition d'organisations paysannes,
appuyées par les projets de certains organismes non gouvernementaux et
internationaux ont un grand impact sur l'expansion de la production de la noix
de cajou. Avant l'apparition des ces organisations, se sont les
commerçants et les exportateurs qui empochaient ces revenus.
2.2- Transformation locale
Aujourd'hui, les paysans ont plusieurs tonnes de noix brutes
qui sont invendues. Le processus de transformation reste donc la meilleure voix
à exploiter si l'on veut prétendre à un
développement durable de la filière anacarde.
2.2.1- Evolution et perspectives de la transformation
locale
Suite aux échecs répétés des
usines de transformation, « une volonté politique plus accrue pour
le développement de la transformation de la noix de cajou de
manière à porter le taux actuel de transformation de 5 % à
20% en l'an 2010 » (ARECA, 2006), a vu le jour. Par conséquent,
plusieurs organisations et associations se sont motivées pour la
création d'unités de transformation. Cette motivation est
essentiellement due à la chute du prix de la noix sur le marché
international. En Côte d'Ivoire, on continue de jeter la paume de cajou
alors qu' « elle représente 70% de la valeur du produit »
(Marché Africains, 2008, op cit).
2.2.2- Types de produits transformés et
commercialisés
L'anacardier est surtout cultivé pour sa pomme et sa
noix. La pomme, partie charnue et juteuse, constitue la partie
supérieure du fruit. Bien sucrée, elle laisse tout de même
un arrière goût amer. De ce fruit, on peut tirer du jus qui, selon
les spécialistes, contient cinq fois plus de vitamine C que le jus
d'orange. Avec cette pomme, on peut fabriquer également de l'alcool et
du vin de pomme de cajou. Ces différents sous produits, sont
rentrés dans les habitudes alimentaires de certains pays comme le
Brésil, l'Inde, le Vietnam ou même la Guinée-Bissau et le
Nigéria. La partie inférieure du fruit qui est la noix de cajou
est la plus rentable. Les amandes de cajou grillées et salées
sont grignotées à l'apéritif. L'image suivante
présente des amandes grillées, prêtent pour la
consommation.
Figure 4 : Amandes grillées et
salées.
Elles rentrent aussi dans la fabrication de confiseries, des
biscuits et pattes alimentaires. « Le péricarpe de la noix, la
partie qui entoure la noix, renferme un liquide visqueux d'un brin foncé
appelé «baume de cajou» est utilisé dans l'industrie
chimique. La pellicule, peau mince qui entoure l'amande et qui protège
le baume de cajou, sert aussi dans l'industrie du cuir » (bulletin de
presse SYFIA, 1998). L'arbre de cajou quant à lui, sert dans la
fabrication d'engins de navigation en bois.
En Côte d'Ivoire, le processus de transformation est
basé sur le jus de cajou, le vin de cajou, les amandes (blanches et
grillées), la patte alimentaire. En plus des produits qu'on transforme
en Côte d'Ivoire, le Mali qui a une production inferieure à celle
de la Côte d'Ivoire, utilise l'amande pour faire de l'huile, du savon,
des gâteaux, du pain etc. Nous avons interrogé nos
enquêtés au sujet de l'idée qu'ils ont des produits
dérivés de l'anacardier et l'usage qu'ils en font. Les
réponses à ce propos ont été diverses. Le tableau
IX présente ces résultats.
Tableau IX: Répartition des
enquêtés en fonction de leur connaissance sur l'utilisation des
produits dérivés de l'anacardier.
Produits
|
n
|
%
|
% cumulé
|
Tatouage
|
43
|
70.5
|
70.5
|
Pommade
|
3
|
4.9
|
75.4
|
Médicament
|
14
|
23.0
|
98.4
|
Aucune idée
|
1
|
1.6
|
100.0
|
Total
|
61
|
100.0
|
|
Source : Données d'enquêtes, Juillet-Août
2009.
Par rapport à ces références, on peut
affirmer que 98,4% des producteurs savent que les produits issus de
l'anacardier servent à faire quelque chose. En effet, 43 personnes, soit
70,5% des producteurs interrogés se sont penchés sur
l'utilisation de ce produit pour faire des tatouages ; 4,9% soit 3 personnes
disent que l'anacarde est utilisé pour faire des pommades ; 23% soit 14
producteurs savent que l'anacarde est utilisé à des fins de
médicament et 1,6% soit une personne dit n'avoir aucune idée de
l'usage qu'on en fait.
Avec le niveau de production que le pays a atteint, tous les
producteurs devraient savoir à quoi servent les produits
dérivés de l'anacardier. Il faut donc faire une promotion dans ce
sens pour que les producteurs puissent en savoir plus. Nous avons aussi
demandé à nos enquêtés s'ils consomment des noix
à la maison. Les réponses recueillies ont été
synthétisées dans le tableau X.
Tableau X: Consommation des amandes.
Réponses
|
n
|
%
|
% cumulé
|
Oui
|
21
|
34.4
|
34.4
|
Non
|
40
|
65.6
|
100.0
|
Total
|
61
|
100.0
|
|
Sources: Données d'enquêtes, Juillet-Août
2009.
L'observation du tableau montre que moins de 50% des
enquêtés consomment les amandes de cajou. Par rapport à nos
références, 21 personnes sur 61, soit 34,4% consomment les
amandes chez eux. Ceux qui n'en
consomment pas sont au nombre de 40 personnes, soit 65,6% de
la population interrogée. Certains producteurs ont même
affirmé que consommer des amandes à la maison réduit leurs
gains financiers. Quand ils voient leurs enfants en manger, ils en font un
palabre. Ce qui montre qu'il y a effectivement un manque d'information sur les
vertus surtout thérapeutiques de l'anacarde (en annexe, vous trouverez
un tableau sur ces vertus). Aujourd'hui, la consommation locale est très
limitée, ce qui ne contribue pas à encourager la production de la
noix.
2.2.3- Principaux facteurs qui influencent les
performances des entreprises nationales de
transformation
La chute du prix de la noix de cajou sur le marché
international a donné une importance capitale à la transformation
locale de la noix. Cette importance a donné lieu à la
création de plusieurs usines et unités de transformation (OLAM
IVOIRE, Cajou de Fassou, SITA, PAMO, COOPABO, COOGES, Chiongagnigui,...).
Malgré leur importance pour l'économie du pays, les unités
de transformation sont confrontées à un ensemble de facteurs qui
ont une influence négative sur leur développement. Pour preuve,
aucune de ces sociétés ou coopératives n'a jamais pu
transformer sa capacité potentielle. En 2008, OLAM-IVOIRE qui a une
capacité potentielle de 5.000 tonnes a pu transformer 3.909 tonnes;
cajou de Fassou qui a une capacité potentielle de 1.500 tonnes, a pu
transformer 55 tonnes et la COOGES qui a une capacité potentielle de
4.000 tonnes n'a pu elle aussi transformer que 100 tonnes. Les facteurs
d'étranglements suivants ont été identifiés:
-manque d'une véritable politique incitative au niveau
gouvernemental; -manque de débouchés des produits
dérivés;
-difficultés d'accès au marché
international;
-manque de ressources financières;
-manque de matériels adéquats pour les
unités de décorticages ;
-capacité limitée du marché interne;
-pas de politique d'incitation à la consommation
locale.
2.3- Exportations
2.3.1.- Analyse des exportations nationales de noix de
cajou de 1990-2008
2.3.1.1- Analyse des exportations des noix de
cajou
Pour la production apparente, à savoir les
exportations, l'évolution a été très forte ces
dernières années. De 1990 à 2008, le taux d'exportation
nationale de noix brutes s'est multiplié par 48,42% en 18 années,
avec 6.401 tonnes en 1990 et 310.000 tonnes en 2008. L'évolution des
exportations des 18 années sont dans le tableau XI.
Tableau XI: Evolution des exportations de la
noix de cajou de 1990 à 2008.
Années
|
Exportation de noix (tonne)
|
Evolution (en %)
|
1990
|
6401
|
-
|
1991
|
7415
|
26%
|
1992
|
10080
|
36%
|
1993
|
16662
|
66%
|
1994
|
16327
|
-2%
|
1995
|
25631,5
|
61%
|
1996
|
23666
|
-10%
|
1997
|
36513
|
56%
|
1998
|
26036
|
-28%
|
1999
|
71113
|
182%
|
2000
|
61696
|
-15%
|
2001
|
85111
|
38%
|
2002
|
103980
|
20%
|
2003
|
84740
|
-19%
|
2004
|
140643
|
66%
|
2005
|
167000
|
17%
|
2006
|
210240
|
20%
|
2007
|
250000
|
19%
|
2008
|
310000
|
24%
|
Source: ARECA
L'observation du tableau montre que depuis 2004, les
exportations de noix n'ont cessé d'augmenter. De 2004 à 2008 les
exportations ont évolué de plus de 220%. Cette augmentation
dépend du prix d'achat aux producteurs (plus on paie chère, plus
il y a des adhérents à la culture. Pour les exportations de 2008,
la Côte d'Ivoire est 1er exportateur mondial de noix de cajou.
"En 2007, les flux financiers se sont élevés globalement à
91,474 milliards de Fcfa; sur cette base de 2007, les producteurs ont obtenu un
gain de 33,17 milliards de Fcfa et l'Etat pour sa part, a perçu 2,351
milliards de Fcfa. En 2008 avec la production nationale, la filière a
engrangé un flux global de 179,349 milliards de Fcfa. Dans ce flux, les
producteurs ont obtenu 62,22 milliards de Fcfa, et l'Etat plus de 3,111
milliards de Fcfa" selon président du conseil d'administration de
l'INTERCAJOU. Ainsi la filière anacarde joue un rôle de plus en
plus important dans l'économie de la Côte d'Ivoire. Avec le
respect par endroit du prix d'achat fixé par l'Etat, ces
résultats peuvent être considérés aujourd'hui comme
remarquables contrairement à ceux obtenus les années
précédentes. Mais compte tenu des difficultés que
connaît l'exportation exclusive de la noix brute, il est impératif
d'amorcer la phase de la transformation par une politique de promotion des
technologies alternatives de transformation.
2.3.1.2- Analyse des exportations des amandes
Après les premières tentatives de
transformations qui se sont soldées par des échecs, c'est
véritablement en 1997 que la Côte d'Ivoire a repris le processus
de transformation. Aussi faible qu'elle soit, elle mérite un
encouragement au vu de son évolution ces trois dernières
années. Le tableau XII montre l'évolution des exportations
d'amandes de cajou.
Tableau XII: Evolution des exportations des
amandes de cajou de 1995 à 2008.
Années
|
Amandes exportée (tonne)
|
Evolution (en %)
|
1995 1996 1997
|
150,5 -
37,4
|
- - -
|
1998
|
89,47
|
139%
|
1999
|
722,24
|
707%
|
2000
|
353,35
|
-52%
|
2001
|
517,05
|
46%
|
2002
|
210,77
|
-59%
|
2003
|
18,94
|
-1012%
|
2004
|
7,16
|
-62%
|
2005
|
133
|
1757%
|
2006
|
457
|
231%
|
2007
|
1139,67
|
150%
|
2008
|
Non déclarée
|
-
|
Source : ARECA
L'observation du tableau montre que la production d'amande a
augmenté fortement en 1999, soit un taux de 707%. Cette augmentation est
due au fait que plusieurs opérateurs économiques avaient
commencé à se dédier à la transformation. En 2003,
la production d'amande a baissé considérablement, soit de -1012%.
Cette baisse est la conséquence directe de la crise socio-politique de
2002. C'est seulement à partir de 2005 que la production d'amande va
connaître une autre évolution avec la fin de la crise qui
s'annonçait. Le manque de marché d'amande ne constitue pas le
seul facteur limitant pour le développement des exportations des
produits transformés. On note d'autres facteurs tels que la faiblesse
des ressources financières, l'absence de technologies adéquates
de transformation et l'organisation de la filière.
2.3.2- Degré d'organisation, de coordination de la
filière et son incidence sur les performances à
l'exportation
La filière anacarde est gérée par plusieurs
organisations à savoir le MINAGRI, l'ARECA, l'INTERCAJOU, le CSCA, les
transformateurs, pour ne
citer que ceux-là. Toutefois, ces organisations et
institutions n'ont eu l'impact escompté sur le développement de
la filière.
En effet, plusieurs problèmes existent, et qui
méritent une attention particulière notamment au niveau des
conditions d'agrément; le concept du prix au producteur qui, dans les
faits devient un simple prix de référence; l'absence de
mécanisme de suivi de la campagne dans les zones de production. En se
penchant sur le cas particulier des agréments délivrés aux
exportateurs, nous avons constaté que certains agréments
délivrés par l'ARECA sont mis en locations, pire sont vendus par
les bénéficiaires. Ceci dit, ils n'ont pas les capacités
financières pour travailler. Quant aux prix bord-champ, ils varient du
début à la fin de la saison bien qu'un prix soit fixé par
l'Etat. Pour la campagne 2008 certains acheteurs ont acheté les noix de
cajou jusqu'à 25 Fcfa le kilogramme alors que le prix avait
été fixé à 200 Fcfa le kilogramme.
L'un des problèmes majeurs du processus de
développement reste le manque de collaboration franche des industriels
et des exportateurs. Selon l'Assistant chargé de la filière
anacarde à l'ARECA et le Responsable à la communication à
l'INTERCAJOU, ces partenaires de la filière ne sont pas justes. Ils
refusent parfois de donner les réelles quantités
transformées et exportées. L'ARECA qui a le devoir de
gérer ces situations, ne peut appliquer son autorité.
Malgré ces difficultés que rencontre la
filière, la culture de la noix de cajou fait l'objet d'une adoption
massive. Quelles sont les facteurs qui favorisent cette adoption massive ? Le
chapitre suivant présente les avantages qui favorisent l'adoption
massive de cette culture.
CHAPITRE 3: AVANTAGES FAVORISANT L'ADOPTION DE LA CULTURE
DE L'ANACARDIER
L'une des caractéristiques majeures qui
déterminent l'adoption de l'innovation, c'est l'avantage relatif, tel
que le conçoivent les membres de la société, par rapport
aux pratiques courantes. Ses avantages peuvent être mesurés en
terme économique, de prestige social ou de satisfaction. Dans toutes les
zones de culture, ce sont effectivement les nombreux avantages
socio-économiques liés à la culture de l'anacardier qui
ont favorisé son adoption massive par la population paysanne.
3.1-Avantages économiques liés à la
culture de l'anacardier
Pour les populations des zones favorables à la culture,
l'un des grands intérêts de la culture de l'anacardier
réside dans sa rentabilité économique. Selon les paysans,
la vente de la noix de cajou constitue une importante source de revenus
sûre. Ces revenus leurs permettent de s'acquérir des biens en
vivres comme en matériels (maison en tôle,
électricité, moto, vélo, téléphone,
télévision, ...). Nous avons demandé aux
enquêtés, quelle est la culture qui rapporte plus d'argent
aujourd'hui entre l'anacarde, le coton et la mangue. Les résultats sont
exposés dans le tableau XIII.
Tableau no XIII : Répartition
des enquêtés en fonction de la culture la plus porteuse
économiquement.
Motifs
|
n
|
%
|
% cumulé
|
Coton
|
4
|
6.6
|
6.6
|
Anacarde
|
51
|
83.6
|
90.2
|
Mangue
|
6
|
9.8
|
100.0
|
Total
|
61
|
100.0
|
|
Source : Données d'enquêtes, Juillet-Août
2009.
Aujourd'hui, la culture de l'anacarde est la plus rentable
économiquement. L'observation du tableau montre que 4 personnes
seulement, soit 6,6% estiment que la culture du coton leurs rapporte plus
d'argent. Ceux qui disent que l'anacarde est la culture la plus porteuse sont
51 personnes, soit 83,6% et 6 personnes ont porté leur choix sur la
culture de la mangue.
En outre, la commercialisation de la noix de cajou qui a lieu
à partir du mois d'Avril, est un facteur d'équilibre important
pour la trésorerie de l'exploitation et du ménage; car, tous les
autres revenus monétaires agricoles sont perçus bien avant.
Certains producteurs, en particulier les plus âgés (personnes du
troisième âge) ne vivent que des retombées de l'anacarde.
Un autre grand intérêt lié à la culture de
l'anacardier réside dans l'accroissement des revenus au fur et à
mesure que les années passent. Selon l'INTERCAJOU, une plantation bien
entretenue peut produire 400 kg/ha à partir de la 5ème
année et aller au delà de 1000 kg/ha à partir de la
10ème année.
3.2- Les transformations sociales induites par l'adoption
de la culture de l'anacardier
Au niveau des prestations sociales, on note l'abandon et la
perte de certaines pratiques héritées des ancêtres telles
que la chasse en commun et la pèche traditionnelle. Ces pratiques
avaient lieu généralement en saison sèche. Depuis
l'introduction de l'anacarde, cette période est consacrée au
ramassage des noix de cajou. Une autre pratique, celle de la culture du coton
qui a fait la fierté des paysans des zones Centre et Nord, est en train
d'être abandonnée progressivement du fait de la crise
socio-économique que vit la Côte d'Ivoire. Par ailleurs, la
négligence dont il fait l'objet est due aussi à son faible poids
dans l'échelle de la comparaison avec l'anacarde. L'abandon massif de
cette culture ces dernières années réside dans le fait que
tous les paysans qui, pour une quelconque raison, n'ont pas pu rembourser leurs
crédits, ont vu vendre leurs
biens pour le remboursement du crédit. D'autres l'ont
abandonnée parce qu'ils ont rencontré des difficultés pour
écouler leurs produits.
L'occupation des surfaces en verger d'anacardier a
modifié non seulement les agro-systèmes, mais aussi une
modification du système de propriété. Les systèmes
de production étaient caractérisés par l'alternance des
cultures annuelles et de jachère. Avec la méthode de culture qui
associe l'anacardier aux vivriers, il n'existe pratiquement plus de
jachères des terres. Aujourd'hui, la plantation d'anacardier est devenue
source de propriété car, la plupart des détenteurs de
plantation d'anacarde se dissent propriétaires de la terre sur laquelle
se trouve leur plantation.
Conclusion partielle.
Comme on peut le remarquer, la culture de l'anacardier est une
pratique agricole qui a été massivement adoptée par les
paysans sans un réel appui technique parce qu'elle permet, non seulement
d'améliorer la condition socioéconomique, mais aussi de se
constituer un patrimoine familial durable.
Aujourd'hui, la filière regorge un certain nombre de
performance desquelles on devrait tirer un meilleur profit en
réorganisant la filière. Cette réorganisation qui doit
prendre en compte, l'enseignement des techniques culturales et d'entretien
gratuit aux producteurs, la bonne gestion de la filière et une meilleure
collaboration de la classe dirigeante. Aujourd'hui, on parle de
développement participatif, ceci dit, les paysans doivent
eux-mêmes prendre conscience de la situation.
Dans la deuxième partie du mémoire, sont
analysées les contraintes au développement et l'identification de
quelques stratégies de développement et de lutte contre la
pauvreté des producteurs d'anacarde. Cependant nous mettrons l'accent
sur les problèmes qui doivent être résolus pour que le
système qui est en train de se ficeler puisse exister, se maintenir
aussi longtemps que possible.
Deuxième partie:
ANALYSE DES CONTRAINTES LIEES AU
DEVELOPPEMENT, IDENTIFICATION DES
PROJETS ET ACTIVITES DE LUTTE CONTRE
LA PAUVRETE.
CHAPITRE 1: ANALYSE DES CONTRAINTES LIEES AU
DEVELOPPEMENT DE LA FILIERE ANACARDE
1.1- Accès des jeunes à la
terre
La terre a un statut dans lequel le principe de l'usage
communautaire et de l'hospitalité joue un rôle très
prépondérant. Elle ne peut être ni vendue, ni
échangée, ni même faire l'objet d'une quelconque
transaction. Dans la zone nord en général et en particulier dans
la Sous-préfecture de Karakoro, la terre peut être accordée
gratuitement à toute personne qui désire l'exploiter à
condition de ne pas y planter un arbre.
Lorsque vous plantez un arbre, les fruits de cet arbre
appartiennent au propriétaire terrien. La seule condition pour un
exploitant de planter un arbre, c'est d'avoir une autorisation du
propriétaire terrien. Cette autorisation est difficilement
accordée aux jeunes. Parmi les enquêtés, nous avons
déchiffré très peu de jeunes (14%). Le tableau XIV montre
les enquêtés par classes d'âges.
Tableau XIV: Classification des
enquêtés par classes d'âge.
Tranche d'âge
|
n
|
%
|
% cumulé
|
25-34
|
9
|
14.8
|
14.8
|
35-44
|
11
|
18.0
|
32.8
|
45-54
|
9
|
14.8
|
47.5
|
55-64
|
11
|
18.0
|
65.6
|
65-74
|
7
|
11.5
|
77.0
|
75-84
|
12
|
19.7
|
96.7
|
85-94
|
1
|
1.6
|
98.4
|
95-105
|
1
|
1.6
|
100.0
|
Total
|
61
|
100.0
|
|
Source: Données d'enquêtes, Juillet-Août
2009.
Très peu de jeunes sont propriétaires de verger.
Quand ils le sont, ils en sont héritiers de leur père ou de leur
oncle. De 25 à 34 ans, on a enregistré seulement 9 jeunes, soit
14,8%. Ceci dit, le champ d'anacarde est une denrée rare pour les jeunes
dont l'âge se situe entre 25 et 34 et moins de cette tranche
d'âge, nous n'avons enregistré aucune personne.
Les difficultés d'accès à la terre par les jeunes est un
facteur limitant dans le processus de production de la noix de cajou. Notons
que tout le monde peut faire un champ d'anacarde pourvu que le chef de terre
vous en donne son accord.
1.2- Contraintes de la production de la noix de
cajou
Plusieurs contraintes entravent le développement de la
production de la noix de cajou. L'éradication de ces contraintes devrait
permettre à nos producteurs de produire plus et renforcer leur pouvoir
économique. Ces contraintes sont nombreuses. On peut citer entre autres,
le faible prix d'achat des noix, les conflits entre producteurs et
éleveurs, les feux de brousse, l'itinéraire agronomique de
production, la faiblesse de l'encadrement, la clôture des vergers,
l'entretien des vergers.
1.2.1- Faiblesse du prix des noix
Le facteur de contrainte le plus important est le faible prix
d'achat bord champ pour les producteurs de noix de cajou. La chute du prix a un
impact négatif sur la production. Lorsque le prix baisse, certains
producteurs qui avaient l'intension d'agrandir leur plantation attendent
l'évolution positive de la situation. D'autres préoccupés
par le futur incertain du prix de la noix, montrent des signes de regret pour
avoir dédié une grande surface pour la culture de
l'anacardier.
Face aux difficultés que connaît la
filière anacarde (surtout le non respect des prix d'achats), bon nombre
de planteurs de la région du N'Zi-Comoé ont commencé
à abandonner la culture de la noix de cajou pour désormais
s'adonner à la culture du jatropha. Jusqu'au mois de novembre 2009, une
production importante de noix de cajou était invendue. La campagne 2009
d'anacarde selon
le Collectif des Syndicats et des Associations des producteurs
d'anacarde de Côte d'Ivoire (COSYNAPA CI), « la campagne 2009 s'est
très mal déroulée : plus de 290.000 tonnes ont
été vendues à de très mauvais prix. Et environ
60.000 tonnes seraient restées dans les champs » (le jour,
no 1828). Ce sont des facteurs qui devraient interpeller les
dirigeants de la filière anacarde, à prendre leurs
responsabilités pour un développement durable de la
filière.
1.2.2- Conflits entre producteurs et
éleveurs
La saison sèche est la période de récolte
des noix de cajou. En ce moment, il est difficile de trouver parfois de l'herbe
fraîche pour les animaux. Pendant ce temps, les animaux ne sont plus
surveillés, ils sont livrés à eux-mêmes. Les
éleveurs les libèrent le matin et c'est le soir qu'ils vont les
chercher. Quand ils sont libérés de cette façon, ils
passent parfois toute la journée dans les vergers non
clôturés à la recherche de la pomme de cajou. Ne pouvant
pas détacher la pomme de la noix, les animaux avalent les graines.
Après avoir déféqués dans les pâturages,
certains éleveurs se retrouvent sur les marchés avec des sacs de
noix de cajou sans être propriétaire de verger. Les
éleveurs libèrent leurs animaux consciemment parce que la pomme
de cajou est très aimée par les animaux et même très
nourrissant pour eux. En plus de cet apport, pour les animaux, les
éleveurs gagnent de l'argent, ce qui n'est pas du goût des
producteurs. Pour éviter ces conflits qui sont parfois sanglants,
certaines personnes préfèrent ne pas avoir une plantation
d'anacarde.
1.2.3- Feux de brousse (brûlis)
Le feu de brousse, une préoccupation constante pour
tous les agriculteurs en général et en particulier les
producteurs d'anacarde. Les feux de brousse surviennent toujours en saison
sèche. C'est la période où l'anacardier est en
plein état de floraison. L'origine d'un feu de brousse
est restée inconnue pour la plupart des cas. Les sources d'un feu de
brousse sont diverses. Ils peuvent être provoqués par des
chasseurs pour la plupart du temps, par des paysans qui veulent nettoyer leurs
champs pour la nouvelle saison ou par une simple cigarette jetée par un
fumeur. Les feux de brousses sont de véritables ravageurs de plantations
d'anacarde.
1.2.4- Itinéraire agronomique de
production
Aucun itinéraire agronomique de production n'est
recommandé aux producteurs en particulier en termes de densité
des plantations, d'entretien des arbres (taille) et du verger. Il y a une
absence de programme de lutte contre les maladies. Les plantations d'anacarde
sont menacées par les maladies, par les insectes et les feux de brousse
(brûlis).
1.2.5- Encadrement des producteurs
L'intérêt économique de l'anacardier a
pris une ascension particulière ces dernières années. Au
vu de cette nécessité, les producteurs d'anacarde devraient
être l'objet d'une attention particulière allant dans le sens
d'une assistance et d'un encadrement subséquent, surtout lorsqu'il
s'agit de paysans très peu formés aux techniques culturales.
L'ANADER, est la seule structure de l'Etat chargée de
l'encadrement des paysans. Par le passé, les prestations de cette
structure étaient quasiment gratuites. Aujourd'hui, les choses ont
changé. Toutes les prestations de l'ANADER allant dans le sens de
l'encadrement d'un paysan nécessitent des coûts parfois trop
élevés pour celui-ci. Une situation qui ne fait pas le bonheur
des paysans déjà très affaiblies financièrement.
L'encadrement devant se faire
avant la vente des produits; il est donc difficile pour eux de
pouvoir se payer des prestations d'encadrement.
1.2.6- Clôture du verger
Clôturer un verger d'anacardier nécessite
beaucoup de moyens. Quant il est clôturé, il procure plusieurs
avantages. Un champ d'anacardier clôturé avec des barbelés
et délimité par un pare-feu est à l'abri du feu de
brousse. Cette clôture lutte efficacement contre certains ennemis de
l'anacardier tel que les boeufs et autres animaux ravageurs.
1.2.7- Entretien du verger
Un verger bien entretenu produit beaucoup et de bonne
qualité. L'entretien d'un verger est basé sur le
désherbage régulier. C'est le seul moyen pour lutter contre les
perdrix, les rats palmistes, les agoutis. Il consiste aussi à
éliminer les insectes qui mangent le bois, à abattre les branches
mortes et gênantes, à sectionner les tiges inutiles, à
lutter contre les hannetons en bouchant tous les trous qui sont sur les arbres.
Pour une meilleure production, il faut un meilleur entretien du verger.
1.3- Contraintes de la transformation
Plusieurs contraintes entravent le processus de transformation
:
-le manque d'équipements adaptés à la
transformation. Les coûts élevés des équipements
destinés à la transformation et surtout l'absence de mesures
incitatives, le matériel de transformation de noix de cajou n'est pas
fabriqué ou disponible sur le marché local ;
-difficultés d'approvisionnement des industriels
ivoiriens (cette difficulté est liée
aux pratiques de
commercialisation interne de la noix de cajou), la limitation de
la demande locale (limitation due à la
méconnaissance au plan national des produits issus de l'anacarde).
L'amande de cajou est un produit cher, et le pouvoir d'achat des consommateurs
locaux est bien limité. En conséquence, les transformateurs sont
confrontés à l'impossibilité d'écouler leurs
productions sur le marché local ;
-difficulté d'accès au marché d'exportation.
Les transformateurs ivoiriens sont confrontés à un
problème d'accès au marché d'exportation.
L'Inde, le Brésil et le Vietnam sont les pays les mieux
connus pour le marché de l'anacarde, l'origine Côte d'Ivoire n'est
pas toujours affichée, les quantités produites sont relativement
petites pour satisfaire les quantités minimum à l'exportation
exigées par les exportateurs. Le manque d'un cadre financier
adapté à l'exportation. Les entrepreneurs qui veulent embrasser
le métier de transformateurs de la noix de cajou sont confrontés
à un manque de ressources financières afin d'être en mesure
d'acheter des équipements performants en la matière.
1.4- Contraintes de la commercialisation et de
l'exportation
Le système financier est inadéquat. Un
système de financement capable de garantir un bon fonctionnement des
opérateurs commerciaux et d'exportation n'est pas mis en place. Ceci
constitue un des problèmes majeurs pour les Organisations
Professionnelles Agricoles (OPA) ivoiriennes. Le système portuaire n'est
pas favorable pour les exportateurs. Ceux-ci dénoncent la cherté
des frais de transport au port autonome d'Abidjan. Les taxes douanières
qui restent encore élevés ne facilitent pas le système de
commercialisation et d'exportation.
1.5- Politique nationale de production et de
commercialisation
Il n'y a aucune politique nationale de production et de
commercialisation explicite à la filière anacarde qui couvre
toutes les zones de production puisque dans la plupart des zones de production,
les producteurs sont encore inorganisés. La filière mérite
une politique bien définie avec des orientations claires.
La filière anacarde se développe peu à peu
du fait de son intérêt économique et de son impact sur la
lutte contre la désertification.
1.6- Autres contraintes
D'autres contraintes entravent le processus de
développement de la filière entre autres :
-Les difficultés que rencontre le monde rural durant ces
dernières années, ne laissent aucun choix aux producteurs qui
sont dans les zones non organisés ; les prix dérisoires
proposés (25 francs à 150 francs) sont acceptés par
ceux-ci ; -L'état de dégradation très avancé du
réseau routier en Côte d'Ivoire et surtout dans le monde rural,
n'est pas déterminant dans la performance de la filière ;
-Le manque d'encadrement, l'absence de structure de
contrôle en amont, de régulation et de certification des champs,
sont à l'origine de collecte précoce des noix ;
-Pas de financement lié à l'aménagement et
à la protection des plantations.
CHPITRE 2 : STRATEGIES DE DEVELOPPEMNT DE LA
FILIERE
La stratégie de développement repose en
général sur un processus de planification des choix politiques.
Cette stratégie exprime des choix sur un horizon donné sous forme
d'objectifs articulés entre eux et de manière cohérente.
Au niveau de la filière anacarde, l'ensemble des projets initiés
n'ont
pas permis de mettre à profit toutes les
opportunités de la filière. Lorsque le processus
d'élaboration et d'exécution d'un projet ne prend pas en compte
les préférences industrielles et collectives des populations
concernées, par conséquent, ces populations, ne pourront jamais
se mobiliser pour sa mise en oeuvre.
Le diagnostic de la filière montre l'incohérence
des stratégies et l'échec des politiques longtemps
développées. Durant les décennies 70-80 et le début
des années 90, un certain nombre de projets dans le secteur n'ont pas
atteint l'objectif d'autonomie et de maîtrise des orientations à
terme de la filière. Nous avons choisi d'orienter notre stratégie
de développement sur certains aspects qui nous semblent très
importants si l'on veut prétendre à un développement
durable de la filière anacarde.
2.1- Stratégie de développement de la noix
cajou
Cette stratégie de développement est
orientée sur les volets suivants :
-la formation des producteurs à la maîtrise du
système de production, à l'itinéraire technique. Dans le
cadre de la formation qui revient chère aux producteurs, l'INTERCAJOU
peut utiliser la méthode de l'audio-visuel pour leurs enseigner ces
techniques. Cette technique permet ou devrait permettre de faire passer le
message à plusieurs personnes en même temps ;
-l'amélioration variétale de l'anacardier local.
Il faut procéder à la sélection d'une meilleure
variété, ce qui permettrait également de produire une
meilleure qualité de noix ;
-prendre des mesures dans le sens de la protection des vergers
contre les feux de brousse et contre les ravageurs ;
-sensibiliser les producteurs à la délimitation des
parcelles qui devrait permettre de connaitre la superficie totale
cultivée ;
-sensibiliser les propriétaires terriens à
céder les terres aux jeunes;
-accompagner les producteurs dans la mise en place des
coopératives (faire la promotion de l'action coopérative) ;
-prendre des mesures d'amélioration des
qualités, à travers la récolte, le séchage et le
stockage de la production puis dans le choix des terrains aptes pour la
plantation.
2.2- Stratégies de développement de la
commercialisation
Il s'agit ici de :
-réduire le circuit de commercialisation qui est long
et qui réduit considérablement le prix d'achat bord-champ. En se
proposant d'éliminer la voix des pisteurs, les producteurs doivent se
réunir en coopératives afin de pouvoir mieux vendre leur
production;
-mettre en place un comité de surveillance des prix
fixés par l'Etat;
-mettre en place un système d'informations sur les
marchés dans toutes les zones de productions;
- surtout diversifier les débouchés (la seule Inde
ne peut pas faire le bonheur des producteurs).
2.3-Stratégies de développement de la
transformation locale
Le but principal de cette stratégie est d'augmenter
l'exportation du produit transformé et de créer des emplois pour
les ivoiriens. Elle est essentiellement concentrée sur les aspects
suivants :
-créer un fond spécial pour la transformation;
-stimuler la création des unités de transformation
de la noix de cajou;
-appuyer les programmes de formation pour les travailleurs de ces
unités;
-mettre en place un schéma directeur de
développement de la transformation de la noix et de la paume de cajou
fondé sur des mesures fiscales incitatives; -stimuler et appuyer les
programmes de production locale avec des équipements de
transformation;
-création des laboratoires crédibles d'analyse et
de contrôle de qualité pour l'amande transformée et
destinée à l'exportation;
-faire la promotion des PME à travers les organisations
professionnelles; -diversifier les produits finis;
-développer et encourager la consommation locale.
2.4- Autres stratégies pour le
développement de la filière anacarde L'Etat doit
créer un environnement propice :
-faire en sorte que les producteurs puissent évacuer leur
productions; -procéder à l'existence l'égale de
coopératives;
-aider les investisseurs qui veulent venir s'installer en
réduisant les taxes; -apporter un appui financier aux
coopératives déjà sur pieds, équiper ces
coopératives en matériels (bascules, véhicules);
-mettre en place un véritable cadre de concertation pour
une collaboration franche entre les gestionnaires de la filière et
producteurs de la noix de cajou.
Aujourd'hui, la filière anacarde peut permettre
à des millions de personnes de vivre aisément. Pour cela, il faut
trouver les moyens de contourner les contraintes au développement de la
filière. Dans le chapitre suivant sont identifiés des projets et
des activités de lutte contre la pauvreté afin de contourner les
contraintes au développement de la filière.
CHAPITRE 3 : IDENTIFICATION DES PROJETS ET DES
ACTIVITES DE LUTTE CONTRE LA PAUVRETE POUR CONTOURNER LES CONTRAINTES LIEES AU
DEVELOPPEMENT
3.1-Production et collecte des noix
Il existe plusieurs zones de production (voir carte) propices
se présentant à cette culture. Il faut sensibiliser les
propriétaires terriens à la cession des terres aux jeunes. Cela
va permettre à la Côte d'Ivoire de produire plus. La protection du
verger étant un gros facteur de production, il faut donc sensibiliser
les producteurs à la clôture des vergers et à la
réalisation des pare-feux puis à la délimitation des
parcelles. Il est nécessaire que les producteurs s'organisent entre eux
pour défendre leurs intérêts. La réussite de cette
activité de regroupement conduira nécessairement à une
production plus grande. Il faut montrer et encourager les producteurs à
l'utilisation de la bouillie des grains de Neem comme produit pour lutter
contre les maladies liées à l'anacardier et aux produits issus de
cet arbre en lieu et place des produits phytosanitaires.
Pour la récolte des noix, il faut instaurer des
services de qualités en amont et non en aval. Il faut mettre en place un
système pour sensibiliser les producteurs sur certaines règles de
récolte à savoir, ramasser les noix une fois qu'elles tombent
à terre, éviter la collecte précoce des noix, ne jamais
aller les cueillir sur les arbres ou faire tomber les noix en secouant les
arbres.
3.2- Transformation des noix
Aujourd'hui, la problématique de la transformation
s'impose comme une priorité pour une meilleure valorisation de
l'anacarde afin d'éviter une trop grande dépendance de
l'extérieur et surtout la mévente du produit brute. Pour
répondre donc au besoin imminent de la transformation, il faut
réglementer les
conditions d'installation des unités de transformation
aux fins du développement de cette branche d'activité de la
filière anacarde ; il faut et de façon spéciale qu'une
volonté politique s'exprime à ce niveau pour encourager surtout
les nationaux à embrasser le processus d'industrialisation de la
filière. Ces trois dernières années, le nombre
d'unités de transformation a augmenté. Il s'agit là d'un
apport très important pour la lutte contre la pauvreté. Mais
l'effectif du nombre d'unités qui s'est vu augmenter, reste très
négligeable face à l'augmentation de la production.
Jusqu'à ce jour, le taux de produits transformés reste
très faible (moins de 5%). Il est donc important qu'un effort soit fait
à ce niveau surtout quant on sait que le marché de la noix brute
n'est pas connu sur le marché international.
Avec une organisation de producteurs forte, accompagnée
d'une véritable politique nationale d'allègement des taxes pour
la transformation, toutes les zones de production pourraient alors avoir un
tissu industriel se développer progressivement autour de la
filière anacarde. Certains exportateurs pourraient se spécialiser
pour l'exploitation de l'amande blanche. Ainsi, la Côte d'Ivoire pourrait
pleinement développer sa filière de cajou et contribuer à
la reconstruction et à la relance post-crise en s'engageant
résolument dans l'exploitation de son potentiel de transformation
à l'instar des pays comme l'inde, le Brésil et le Vietnam.
3.3- Commercialisation et promotion des
exportations
La filière anacarde est marquée par une
désorganisation des acteurs et une exploitation des pauvres producteurs
par les commerçants. Les organisations existantes fonctionnent
timidement. C'est pourquoi nous préconisons l'organisation des
producteurs au niveau des différentes localités de production.
Les producteurs doivent ainsi s'organiser en Groupement d'Intérêt
Economique (GIE) ou union au niveau des villages, des arrondissements des
départements et
des régions pour défendre leurs
intérêts économiques. Ces unions devront être
fédérées en association nationale forte qui devra porter
les revendications de toute la corporation.
La commercialisation et la promotion des exportations de la
noix de cajou et surtout de l'amande doit être soutenue dans le contexte
actuel. La filière anacarde peut constituer un rempart et une juste
réponse à l'équation de la pauvreté et à
l'exigence de création des projets générateurs de revenus
et de l'emploi en milieu rural. C'est pourquoi, il faut qu'une initiative soit
prise pour la promotion du décorticage nationale et ainsi le
développement du marché local. Pour une meilleure promotion, il
faut élaborer un plan et une stratégie marketing adaptés
au développement commercial des produits issus de l'anacarde par les
dirigeants de la filière à savoir l'ARECA et l'interprofession.
Afin d'accroître la consommation nationale de l'amande de cajou, il faut
définir une politique de promotion pour informer le public sur les
vertus de ces produits qui sont très énormes.
3.4- Stratégies et politiques nationales
favorisant le développement de la filière
Aujourd'hui, il faut saluer l'avènement de
l'interprofession et bien plus la gestion de l'ARECA qui manque encore d'une
certaine autorité. Mais il faut aller au-delà en élaborant
et appliquant d'autres modèles qui puissent assurer le
développement capacitaire de tous les aspects de la filière et
par la même, éliminer les distorsions et les goulots
d'étranglements.
En attendant que le processus de transformation rentre dans
une phase de croisière, il faut bien gérer dans l'immédiat
et à court terme la filière de production et d'exportation
exclusive des noix brutes et optimiser les revenus des opérateurs
impliqués à ce niveau. Il s'agit surtout ici des producteurs et
par la suite des autres intervenants. Plusieurs approches stratégiques
existent à ce
niveau pour soustraire la filière de la noix brute des
maux qui l'affectent. On peut par exemple citer le renforcement des OPA
(Organisation des Producteurs d'Anacarde) déjà en place. L'Etat
doit créer un environnement propice (favorable), c'est-à-dire
:
-créer un cadre réglementaire efficient de la
filière anacarde ;
-faire en sorte que les producteurs puissent évacuer leur
production (en créant des voies d'accès) ;
-il faut accroître et sécuriser le revenu et
l'emploi de la filière ;
-stimuler les recherches dans la filière anacarde ;
-améliorer la compétitivité de la
filière dans le cadre d'une bonne gestion des ressources humaines. Pour
tout cela, il est souhaitable que l'Etat cède une partie de son Droit
Unique de Sortit (DUS) pour la constitution d'un fond devant servir aux
activités de production, de commercialisation et de transformation de
l'anacarde.
3.5- Amélioration et garantie de la qualité
des exportations
La promotion et l'assurance de la qualité de la noix et
des produits dérivés permettent aux producteurs et aux
transformateurs de tirer le meilleur profit et avantage possible de la
filière. Il faut donc recommander l'adoption d'une norme de
qualité ivoirienne de la noix susceptible d'aider à la promotion
du label ivoirien; ce qui devrait conduire à l'ouverture d'un service de
contrôle en amont.
La qualité des produits issus de l'anacarde doit
être certifiée et en
conformité avec les normes de références.
En dehors de la région du Zanzan oüla qualité des
noix est très bonne (l'outturn varie de 47 à 50 avec un taux
de
grainage oscillant entre 180 et 185), dans les autres régions
cette qualité est
moyenne; l'outturn y varie de 40 à 48). Il
est par conséquent nécessaire de
poursuivre la sensibilisation sur la qualité pour que
cette pratique fasse partie des priorités des producteurs dans la
conduite de l'itinéraire technique.
Les producteurs doivent être nécessairement
sensibilisés sur les méthodes de récoltes (ne jamais
récolter le produit sur pied ou arbre) et faire le stockage dans un
endroit aéré à l'abri de toute humidité. La
conformité aux normes doit se matérialiser par une marque
nationale dont l'utilisation est régie par des règles
rigoureuses.
Conclusion partielle
Le développement de la transformation avec le potentiel
important de création d'emploi à court terme est une
opportunité à saisir. Elle permettra de réduire le taux de
chômage des jeunes en général et en particulier celui des
femmes dans toutes les zones de culture. Pour y parvenir, il faut arriver
à contourner un certain nombre de contraintes qui favorisent ou
entravent les efforts déjà consentis.
La troisième partie du mémoire expose le plan
provisoire de la thèse et les conclusions auxquelles nous sommes
parvenues au terme de nos enquêtes.
Troisième partie :
PLAN PROVISOIRE DE LA THESE ET
CONCLUSION GENERALE.
PLAN PROVISOIRE DE LA THESE INTRODUCTION
GENERALE
CADRE THEORIQUE
-Présentation du sujet et sa justification.
-Champ géographique et sociologique.
-Définition de l'objet d'étude.
-La problématique.
-Revue critique de la littérature.
-Thèse et hypothèses.
-Objectifs de la recherche.
CADRE PRATIQUE DE LA METHODOLGIQUE -Méthodes et techniques
d'analyse.
-Questionnaires et entretiens.
-Traitement des données.
-Limites de l'étude.
Première partie: CARACTERISATION DU MILIEU
D'ETUDE, PRESENTATION, STRUCTURE ET ORGANISATION DE LA FILIERE
ANACARDE.
CHAPITRE 1 : CARACTERISATION DU MILIEU D'ETUDE.
I-PRESENTATION DU MILIEU PHYSIQUE ET HUMAIN.
II-CARACTERISATION SOCIO-ECONOMIQUE DES ZONES DE
PRODUCTIONS.
CHAPITRE 2 : PRESENTATION DE L'ANACARDIER ET ORGANISATION DE LA
FILIERE ANACARDE.
I-PRESENTATION DE L'ANACARDIER.
II-STRUCTURE ET ORGANISATION DE LA FILIERE ANACARDE.
Deuxième partie: IMPACTS ET AVANTAGES DE
L'ADOPTION DE LA CULTURE DE L'ANARCARDIER SUR LES SOCIETES ET SUR LES
RESSOURCES NATURELLES.
CHAPITRE 1 : IMPACTS DE L'ADOPTION DE LA CULTURE DE L'ANARCARDIER
SUR LES SOCIETES ET SUR LES RESSOURCES NATURELLES.
I- IMPACTS DE L'ADOPTION DE LA CULTURE DE L'ANARCARDIER SUR
LES SOCIETES.
I- IMPACTS DE L'ADOPTION DE LA CULTURE DE L'ANARCARDIER SUR
LES RESSOURCES NATURELLES.
CHAPITRE 2 : AVANTAGES DE L'ADOPTION DE LA CULTURE DE
L'ANARCARDE.
I-AVANTAGES ECONOMIQUES LIES A LA CULTURE DE
L'ANACARDE.
II- AVANTAGES SOCIAUX LIES A LA CULTURE DE
L'ANACARDE.
Troisième partie: ANALYSE DES CONTRAINTES ET
STRATEGIES DE DEVELOPPEMENT DE LA PRODUCTION ET DE LUTTE CONTRE LA
PAUVRETE.
CHAPITRE 1 : ANALYSE DES CONTRAINTES LIEES AU DEVELOPPEMENT,
IDENTIFICATION DES PROJETS ET ACTIVITES DE LUTTE CONTRE LA PAUVRETE.
I-ANALYSE DES CONTRAINTES LIEES AU DEVELOPPEMENT DE LA
FILIERE ANACARDE.
I-IDENTIFICATION DES PROJETS ET ACTIVITES DE LUTTE CONTRE LA
PAUVRETE.
CHAPITRE 2 : STRATEGIES DE DEVELOPPEMENT DE LA PRODUCTION ET DE
LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETE.
I- STRATEGIES DE DEVELOPPEMENT DE LA PRODUCTION DE
L'ANACARDE.
II-STRATEGIES DE LUTTE CONTRE LA PAUVRETE DANS LES ZONES DE
CULTURE DE L'ANACARDE.
CONCLUSION GENERALE.
BIBLIOGRAPHIE.
ANNEXES.
CONCLUSION GENERALE
Bien que la filière anacarde connaisse des
problèmes très divers, elle constitue un volet très
sensible pour l'économie ivoirienne. Sachant que la filière fait
vivre environ deux (2) millions des personnes, elle mérite une attention
particulière de la part du pouvoir politique.
En effet, l'étude montre qu'elle nécessite une
véritable réorganisation si l'on veut prétendre à
un meilleur développement du pays en général et des zones
de production en particulier. En outre, « l'or brun » est un
élément qui peut contribuer à la stabilité des
migrations et à la certification du bien être des producteurs.
Même si l'exploitation se localise seulement dans les zones centre et
nord du pays, on note que les potentialités sont énormes.
Dans le système de production, on dénote un
grand nombre de contraintes (le problème phytosanitaire, la collecte
immature des noix, les dégâts causés par les animaux, les
feux de brousses...) qui doivent être remédiées. La
formation des producteurs est une nécessité capitale pour un
développement harmonieux et durable de la filière anacarde.
L'opportunité qu'offre le processus de transformation (lutte contre la
pauvreté) est une aubaine pour que le Comité pour le
Développement de la Filière Anacarde (CDFA) ouvre ses portes.
Cette structure a été créée par l'Etat et n'a
jamais fonctionné.
Aujourd'hui, les transformations au niveau national des
produits issus de l'anacardier, sont basées sur des pratiques
traditionnelles (très caduques) et l'utilisation de matériels
très rustiques. Ces pratiques ne garantissent pas toujours la
qualité des produits et ne permettent pas aussi la diversification
indispensable à la pénétration des amandes au niveau
national et international. Ce sont là des contraintes qui apparaissent
le plus souvent au sein des filières marquées par la
désorganisation et le manque de coordination. La filière
ivoirienne subit les conséquences d'une absence politique
et de la concurrence internationale.
Après plusieurs années d'expériences, la
libéralisation devrait être un moyen d'engager
véritablement les acteurs et les pouvoirs politiques vers une synergie
de relance de la filière. Malgré ces difficultés, les
populations continuent de croire aux réelles potentialités d'une
filière qui cherche toujours ses repères.
La mobilisation de tous les acteurs autour d'une
stratégie de développement de la filière anacarde,
soutenue par les pouvoirs publics, les organismes non gouvernementaux et
internationaux permettront de donner à la filière l'éclat
tant attendu de tous avec la création de milliers d'emplois.
BIBLIOGRAPHIE
OUVRAGES GENERAUX
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sociétés, N°8-9, PP. 129-154.
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Fraternité Matin, n° 11973, 04 octobre 2004.
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Le Front, n° 1326, lundi 2 octobre 2006.
Le jour plus, n° 1828, lundi 26 octobre 2009.
Marchés Africains 2008, Hors
Série no12.
Marchés Africains
2009, Hors Série no12.
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Pauvreté et récession dans les métropoles africaines
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Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté
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http://www.cashewnuts.com,
(consulte le 8 juin 2009).
ANNEXES
ANNEXE 1
Les utilisations de l'anacardier dans la pharmacopée
traditionnelle.
Localités Utilisations
Afrique Paludisme, tatouage
Brésil Analgésique, aphrodisiaque, asthme,
bronchite, toux, diabète, diurétique, dyspepsie,
eczéma, fièvre, colique intestinale, psoriasis, syphilis,
ulcères (bouche), maladies urinaires et vénériennes,
verrue, blessures.
Haïti Carie, diabète, stomatite, verrue
Malaisie Constipation, dermatose, diarrhée,
tâche de rousseur, lèpre, gonflement, syphilis,
ulcère, verrue
Panama Asthme, froid, congestion, diabète,
diarrhée, hypertension, inflammation
Pérou Antiseptique, diarrhée, grippe,
infection de la peau
Trinidad Asthme, toux, diarrhée, dysenterie,
dyspepsie
Venezuela Dysenterie, lèpre, maux de gorge
Autre Asthme, froid, colique, congestion,
toux, diabète, diurétique, dysenterie, purgatif,
scorbut, verrue.
Source : Raintree Nutrition, Inc.
ANNEXE 2
Méthode de fabrication de la bouillie des graines de Neem.
Comment fabriquer et utiliser de la bouillie des grains de Neem?
Que faire ? Quand le faire? Comment le faire
Quand les fruits sont mûrs Ramassez les graines et les
Collecter les graines (juillet-novembre-février- fruits
mûrs
avril)
Séparer les graines Juste après la collecte
-Expulsez les fruits et lavez
les graines
-Séchez et conservez-les dans un récipient
aère
Séparer les amandes 1 à 7 jours avant la -Concassez
les graines
préparation de la pâte -Vannez et triez les
amandes
de bonne qualité (couleur brunâtre)
Préparer la pâte Avant la préparation de la
-Prenez 500g pour 10 litres
bouillie et la veille du de solution.
traitement -Broyez finement les
amandes
Préparer la bouillie La veille du traitement
Mélangez la pate de 10 litres
d'eau et laisser-la reposer toute la nuit
Appliquer la bouillie Tôt le matin, 10h au plus tard Bien
mélangez, filtrez la
après 16h en cas d'attaque bouillie. Utilisez 10 litres
de
bouillie sur 3 pieds
Annexe 3
Taux de pauvreté des différentes régions des
années 2002 et 2008.
Pôle développement
|
Chef lieu
|
2002
|
2008
|
Evolution
|
|
Abidjan
|
14,9
|
21
|
6,1
|
Ville d'Abidjan
|
|
|
|
|
Centre-Nord
|
Bouaké
|
32
|
57
|
25
|
Centre-Ouest
|
Daloa
|
50,3
|
62,9
|
12,6
|
Nord-est
|
Bondoukou
|
56,5
|
54,7
|
-1,9
|
Nord
|
Korhogo
|
40,3
|
77,3
|
37
|
Ouest
|
Man
|
64,4
|
63,2
|
-1,2
|
Sud
|
Abidjan
|
30,3
|
44,6
|
14,3
|
Sud-ouest
|
San Pedro
|
41,3
|
45,5
|
4,2
|
Centre
|
Yamoussoukro
|
41,4
|
56
|
14,6
|
Centre-Est
|
Abengourou
|
44,9
|
53,7
|
8,8
|
Nord-Ouest
|
Odienné
|
51,9
|
57,9
|
6
|
Ensemble Côte d'Ivoire
|
|
38,4
|
48,9
|
10,5
|
Source : ENV 2008, Cité par le DSRP
R.C.I.
ANNEXE 4
Questionnaire: ANALYSE DE LA FILIERE ANACARDE EN COTE
D'IVOIRE : STRATEGIES DE DEVELOPPEMENT ET DE LUTTE CONTRE LA
PAUVRETE.
A - IDENTIFICATION DE L'ENQUETE
1-Sexe : 00- masculin 01- féminin
2- Age : . ans ou année de naissance
3- Ethnie 00 sénoufo 01 malinké 02 autre,
Précisez :
4-Religion 00 chrétien 01 musulman 02 animistes 03 autre
Précisez
5- Famille : Combien de femme avez-vous : (Si homme)
6-Combien d'enfants : Combien d'enfants vont a l'école :
7-Êtes-vous le chef de famille ? 00-Oui 01-Non
8-Avez-vous des enfants à l'université ? 00-Oui
01-Non
9-Êtes-vous : 00-Fonctionnaire ? 01Ancien retraité ?
02-Simplement
cultivateur ?
intéressant maintenant
, 02-Moyen pour vous de sortir de la pauvreté
, 03-
2-Bénéficiez-vous de l'assistance/ou de
l'encadrement d'un organisme? 00-Oui
01
01-MINAGRI
02-INTERCAJOU
Non
Si Oui, lequel ? 00- ARECA
03- autre Précisez
3- Que fait cet organisme pour vous ? 00. Produits
phytosanitaires
01-Engrais
03- Organisation des ventes
02- enseignement de techniques culturales
Précisez
4- Autres
. Si Oui : 00-Coopérative
4- Appartenez-vous à une association 00-Oui
01-Non
son nom :
de producteurs
01-Association locale de producteurs
B- ORGANISATION DE LA PRODUCTION AGRICOLE DE LA NOIX
DE
CAJOU.
1-L'adoption de la culture de l'anacarde est-elle de votre
propre initiative? 00-Oui
01-Non
Si Oui, quelles sont les raisons ? 00-Une plante d'avenir
Source sure de revenues?
Si Non, quelles sont les raisons qui vous ont pousse à
l'adoption?
01- Le prix est
Si Non, pourquoi n'êtes vous pas dans un regroupement ?
;
4-1- Bénéficiez-vous de l'assistance de cette
association? 00-Oui 01- Non
Si Oui quel(s) avantage(s) avez-vous ?
4-2- Votre association a-t-elle un support de l'Etat? 00-Oui 01-
Non
Si Oui, lequel
C- CONNAISSANCE DES PRODUITS DERIVES DE L'ANACARDIER.
C- CONNAISSANCE DES PRODUITS DERIVES DE L'ANACARDIER.
1- Consommez-vous les noix à la maison ? 00-Oui
1- Consommez-vous les noix à la maison ? 00-Oui 01- Non
01- Non
Si Oui, sous quelles formes ? 00-Pate pour sauce
,01-grains grillés et mangés
Si Oui, sous quelles formes ? 00-Pate pour sauce ,01-grains
grillés et mangés
02-Grains grilles et extraction d'huile
Quelles autres recettes connaissez-vous à base de noix de
cajou ?
2- Que pouvons-nous faire avec les autres produits
dérivés de l'anacarde? 00-Faire des tatouages
00-Faire des tatouages 01-Faire des pommades 02-Faire des
médicaments
01-Faire des pommades
02-Faire des médicaments 3-Y-a-t-il un autre usage que
vous connaissez ? 00-Oui
O1-Non
, Si Oui 3-Y-a-t-il un autre usage que vous connaissez ?
00-Oui O1-Non , Si Oui le(s)quel(s) :
D- PRODUCTION
1-En quelle année avez-vous planté la
première parcelle ? :
Ou ta première parcelle a combien d'années
d'existence :
2-Quelle est ta superficie totale de plantation: . Superficie
productive :
Continuez-vous à agrandir votre plantation : 00-Oui
01-Non
3- Quel est votre objectif de plantation en ha ?
0.5
1
1,5
2
2,5
3
3,5
4
4,5
5
+ E-COMPARAISON ENTRE ANACARDE, COTON ET MANGUE
1-Quelle est la culture la moins fatigante? 00- Coton
01-Anacarde
1-Quelle est la culture la moins fatigante? 00-
Coton 01-Anacarde 02-Mangue
02-Mangue
2-Quelle est la culture qui rapporte plus? 00-Coton
01-Anacarde
2-Quelle est la culture qui rapporte plus? 00-Coton 01-Anacarde
02-Mangue
02-Mangue
3-Faites-vous 2 des ces cultures : 00-Oui
; Si Oui lesquelles 00/01
3-Faites-vous 2 des ces cultures : 00-Oui 01Non ; Si Oui
lesquelles 00/01
01Non
00/02
01/02
00/02 01/02
4-Faites-vous les 3 cultures ? 00-Oui
Combien de personnes travaillent
4-Faites-vous les 3 cultures ? 00-Oui 01-Non Combien de personnes
travaillent
01-Non
au champ d'anacarde
F- COMMERCIALISATION DE LA NOIX DE CAJOU
1-A qui vendez-vous vos noix de cajou? 00- Pisteurs
1-A qui vendez-vous vos noix de cajou? 00- Pisteurs
01-Commerçants
01-Commerçants
02-Industriels
Précisez :
02-Industriels 03- autres Précisez :
03- autres
2- Comment vendez vous le produit : au Kg
En boite
Bassine
2- Comment vendez vous le produit : au Kg En boite Par sac
Bassine
Par sac
Autre unité / procédé a élucider
Autre unité / procédé a élucider
3-A combien vous ont t-ils acheté les noix de cajou? en
2000 : 2001 2002
3-A combien vous ont t-ils acheté les noix de cajou? en
2000 : 2001 2002
2003 2004 2005 2006 2007 2008
2003 2004 2005 2006 2007 2008
2009
2009
4-Combien gagnez-vous en moyenne par saison? Sur un 1/2 ha
....sur 1 ha
4-Combien gagnez-vous en moyenne par saison? Sur un 1/2 ha
....sur 1 ha
(FCFA)
(FCFA)
5-Quelles difficultés rencontrez-vous dans la
commercialisation de la noix? 5-Quelles difficultés rencontrez-vous dans
la commercialisation de la noix? 00-Stockage
02-Conservation
03- Instabilité des prix de
00-Stockage 01-Transport 02-Conservation 03- Instabilité
des prix de
01-Transport
04-autres à préciser
vente 04-autres à préciser
vente
6- Les pisteurs jouent quels rôles dans la
commercialisation de la noix selon vous ? 00-Aide importante
01- Escroquerie
02- autre, précisez
00-Aide importante 01- Escroquerie 02- autre, précisez
7- Quelles sont vos propositions face aux divers
problèmes que vous rencontrez ? 00- Dans la production.
01-Dans la commercialisation.
G- REGLES COUTUMIERES DU FONCIER.
1-A qui appartient la terre sur laquelle se trouve votre
plantation? A vous? 00- Oui
01-Non Si Non, à qui appartient cette terre ?
2-Est-ce que tout le monde peut faire une plantation d'anacarde?
00- Oui 01- Non
Si Non, pourquoi?
H- SITUATION SOCIO-ECONOMIQUE
1-Avez-vous un téléphone?00-Oui 01-Non 02-si
Oui:00-Fixe 01-Cellulaire
2-Avez-vous une télévision: 00-Oui 01-Non
3-Avez-vous une maison couverte de tôles ? 00-Oui 01-Non
4-As-tu un moyen de déplacement? 00-Oui 01-Non ;
Si Oui: 00-Vélo 01-Moto 02-Voiture
5-As-tu une connexion d'électricité ? 00-Oui
01-Non
Si Oui : 00-courant électrique 01-Energie solaire
02-Piles/Batterie
6-As-tu une connexion d'eau potable? 00-Oui 01-Non
Si Oui: 00-Adduction d'eau 01-Pompe
7-As-tu acquis tes biens avec quelle culture : 00-Anacarde
01-Coton 02-
Arachide 03-Mangue 04-Autre , précisez :
8-Avez-vous des enfants dans des écoles privés ?
00-Oui 01-Non ; Si Oui,
combien coûte la scolarité annuelle : FCFA (tous
ensemble)
9-Recevez-vous des avances d'argents avant production (campagne)
? 00-Oui
Si Oui, quel montant maximum recevez-vous ? FCFA
Achetez-vous de la nourriture au marché ? 00-Oui 01-Non ;
Si Oui; 00-Riz
01-Igname 02-Maïs 03-autre , précisez
01-
Non
Combien vous coûte (en moyenne) les achats de nourriture
par mois: FCFA
ANNEXE 5
GUIDE D'ENTRETIEN (MINAGRI, ARECA, INTERCAJOU,
CSCA)
1- Liste des producteurs d'anacarde (par zones de culture).
2- Quel rôle joue le MINAGRI dans la gestion de la
filière anacarde ?
3- Quelles sont les différentes structures d'encadrement
des paysans producteurs d'anacarde ?
4- Quelles sont les différentes unités et usines
de transformation de la noix de cajou en Côte d'Ivoire ?
5- Quels sont les rôles joués par les pisteurs dans
la commercialisation de la noix de cajou ?
6- Quelle est l'évolution de la production d'anacarde (en
chiffres et par années) de 2000-2008 ?
7- Quels étaient les différents prix d'achat bord
champ de 2000-2008 ?
8- Quelles sont les différentes quantités de noix
brute et d'amande blanche exportées de 2000-2008 ?
9- Y a-t-il un laboratoire national de contrôle et de
certification de la quantité à l'exportation ?
10- Quelles stratégies doit-on mettre en place pour
lutter contre la pauvreté des paysans producteurs d'anacarde ?
TABLE DES MATIÈRES
AVANT PROPOS 3
REMERCIMENTS 3
SIGLES UTILISES 5
INTRODUCTION GENERALE 6
CADRE THEORIQUE ET PRATIQUE DE LA METHODOLOGIE
10
1-Cadre théorique de la méthodologie
10
1.1- Justification du choix du thème
10
1.2- Définition des concepts clés
11
1.3-Revue critique de la littérature
15
1.4- Problématique 18
1.5- Hypothèses et objectifs de l'étude
22
1.5.1- Hypothèses de l'étude 22
1.5.2- Objectifs de l'étude 23
2- Cadre pratique de la méthodologique
23
2.1-Techniques de collecte des informations
23
2.1.1-Observation directe 23
2.1.2- Questionnaire 24
2.1.3-Guide d'entretien 25
2.2-Etapes de la recherche 25
2.2.1-Pré-enquête 25
2.2.2- Enquête 26
2.2.3-Recherche documentaire 28
2.3-Echantillonnage 29
2.4-Méthodes d'analyses 30
2.5-Dépouillement du questionnaire 33
2.6-Difficultés rencontrées sur le terrain
34
Première partie : STRUTURE, ORGANIISATION,
PERFORMANCES DE LA FILIERE ET FACTEURS FAVORISANT L'ADOPTION DE LA CULTURE
35
CHAPITRE 1- STRUCTURE ET ORGANISATION DE LA FILIERE
36
1.1- Origine- Culture 36
1.2- Organisation et évolution de la
filière 38
1.3- Développement de la production et
commercialisation 39
1.3.1- Production des noix 39
1.3.2- Commercialisation des noix de cajou 41
1.4- Transformation des noix de cajou 43
2.1- Production de l'anacarde 45
2.1.1- Evolution de la production nationale de 1990 à 2009
46
2.1.2- Principaux facteurs qui ont influencé les
performances de la production 48
2.2- Transformation locale 50
2.2.1- Evolution et perspectives de la transformation locale
51
2.2.2- Types de produits transformés et
commercialisés 51
2.2.3- Principaux facteurs qui influencent les performances des
entreprises nationales
de transformation 54
2.3- Exportations 55
2.3.1.- Analyse des exportations nationales de noix de cajou de
1990-2008 55
2.3.1.1- Analyse des exportations des noix de cajou
55
2.3.1.2- Analyse des exportations des amandes
56
2.3.2- Degré d'organisation, de coordination de la
filière et son incidence sur les performances à l'exportation
57
CHAPITRE 3: AVANTAGES FAVORISANT L'ADOPTION DE LA CULTURE
DE L'ANACARDIER 59
3.1-Avantages économiques liés à la
culture de l'anacardier 59
3.2- Les transformations sociales induites par l'adoption
de la culture de l'anacardier 60
Conclusion partielle. 61
Deuxième partie: ANALYSE DES CONTRAINTES LIEES AU
DEVELOPPEMENT, IDENTIFICATION DES PROJETS ET ACTIVITES DE LUTTE CONTRE LA
PAUVRETE. 62
CHAPITRE 1: ANALYSE DES CONTRAINTES LIEES AU
DEVELOPPEMENT DE
LA FILIERE ANACARDE 63
1.1- Accès des jeunes à la terre
63
1.2- Contraintes de la production de la noix de cajou
64
1.2.1- Faiblesse du prix des noix 64
1.2.2- Conflits entre producteurs et éleveurs
65
1.2.3- Feux de brousse (brûlis) 65
1.2.4- Itinéraire agronomique de production
66
1.2.5- Encadrement des producteurs 66
1.2.6- Clôture du verger 67
1.2.7- Entretien du verger 67
1.3- Contraintes de la transformation 67
1.4- Contraintes de la commercialisation et de
l'exportation 68
1.5- Politique nationale de production et de
commercialisation 69
1.6- Autres contraintes 69
CHPITRE 2 : STRATEGIES DE DEVELOPPEMNT DE LA FILIERE
69
2.1- Stratégie de développement de la noix
cajou 70
2.2- Stratégies de développement de la
commercialisation 71
2.3-Stratégies de développement de la
transformation locale 71
2.4- Autres stratégies pour le
développement de la filière anacarde 72
CHAPITRE 3 : IDENTIFICATION DES PROJETS ET DES ACTIVITES
DE LUTTE CONTRE LA PAUVRETE POUR CONTOURNER LES CONTRAINTES LIEES
AU
DEVELOPPEMENT 73
3.1-Production et collecte des noix 73
3.2- Transformation des noix 73
3.3- Commercialisation et promotion des exportations
74
3.4- Stratégies et politiques nationales
favorisant le développement de la filière 75
3.5- Amélioration et garantie de la qualité
des exportations 76
Troisième partie : PLAN PROVISOIRE DE LA THESE ET
CONCLUSION GENERALE. 78
PLAN PROVISOIRE DE LA THESE 79
CONCLUSION GENERALE 82
BIBLIOGRAPHIE 84
ANNEXES 89
RESUME
En Côte d'Ivoire, la culture de l'anacardier a
été initialement introduite à des fins de reboisement des
terres dégradées. Cependant, cette culture deviendra vite la
principale activité économique des paysans des zones centre et
nord à cause des avantages sociaux-économiques liés
à l'activité. Dans toutes les zones favorables à cet arbre
en terme de rendements en graine, les paysans ont adoptés sa culture
sans un réel appui technique dès l'instant où elle offrait
plusieurs opportunités ; celles notamment d'améliorer la
condition économique, de s'offrir un patrimoine durable. A la suite de
la vulgarisation de nouvelles techniques de culture, la quantité de noix
produite va conduire la Côte d'Ivoire en 2008 au rand de 1er
exportateur mondial puis 2e producteur mondial après l'Inde.
La campagne 2009 quant à elle a été jusque là un
échec avec environ 60.000 tonnes non encore vendu, alors que se
prépare déjà la campagne 2010. L'Inde qui importe 85% de
notre production s'est lancée dans une vaste campagne de la culture, et
pourrait devenir autosuffisante dans quelques années. En plus de cela,
le marché de la noix brute n'est pas reconnu sur le plan international,
seuls les prix des noix décortiquées sont fixés. Ainsi une
seule voix est à explorer, c'est celle de la transformation locale. Pour
ne pas tomber dans une situation dramatique, l'Etat Ivoirien devrait aider tous
ceux qui veulent se dédier à l'industrialisation de la noix en
allégeant ou suppriment les taxes du matériels de transformation
importé. Si l'on veut prétendre à un développement
durable, la filière doit être réorganisée. Ensuite,
elle doit se départir de son rôle d'exportateur de noix brute pour
embrasser celui d'exportateur d'amande et même de produits finis à
base d'anacarde. En fin, il faut encourager la consommation locale en faisant
des campagnes de sensibilisations des vertus du produit.
ABSTRACT
In Côte d'Ivoire, the culture of Anacardium
occidentale has been initiated for reforestation of fallows. But, this
culture became quickly the main economical activity of the farmers in the
Center and North due to its socio-economic advantages. In all favorable zones
in terms of cashew nuts productivity, the farmers have adopted the culture
without any technical support from trainers since it was offering lot of
opportunities which consists on improving economic condition and having a long
life asset. With the support of government extension services for new culture
techniques, Côte d'Ivoire became the world first exporter and second
world producer after India on 2008. The campaign of 2009 is a failure with
almost 60,000 metric tons not sold, since the 2010 campaign is running already.
India, which is the main importer with 85% of Côte d'Ivoire production,
is running a vast program of cashew nuts production, and could produce enough
for its needs. In addition to this aspect, on international market there is no
price for row cashew nuts, the prices are set for shelled nuts. Then, only one
opportunity remains, it's the local manufacturing. To not get in troubles,
Côte d'Ivoire government should help everybody who wants to invest in row
cashew nuts manufacturing by reducing or abandoning the taxes on imported
machinery. If the government of Côte d'Ivoire looks for a sustainable
development, the cashew nuts production should be reorganized. The politics
should work for the exportation of semi and finished products and quit the
market of row cashew nuts sales. Finally, the government should encourage the
local consumption by sensitization on cashew nuts virtues.