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Lyon et la Saône au XVIe siècle

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par Katherine DANA
Université Jean Moulin - Lyon III - Maitrise 2009
  

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CONCLUSION

Les cours d'eau et leur prise en charge, c'est-à-dire la gestion des ressources, des risques et le contrôle de la navigation, représentent un enjeu politique indéniable puisque les autorités politiques ont toujours intérêt à surveiller les voies de communication terrestres comme fluviales. La Saône à Lyon au XVIe siècle n'échappe pas à cette constatation et sa juridiction est convoitée par plusieurs autorités. Depuis le Moyen-age, l'archevêque et les chanoines-comtes de Lyon, seigneurs temporels de la ville, détiennent les droits sur la rivière dans les limites du territoire sur lequel leur pouvoir s'étend. Cet état de fait est remis en cause au début du XVIe siècle car les rois de France tentent, en vain, de se saisir de la juridiction de la Saône. En effet, dans tout le royaume, le pouvoir royal affirme peu à peu, à partir du XVIe siècle, ses prérogatives suprêmes sur les cours d'eau navigables. Les seigneurs de Lyon gardent leurs droits sur la rivière qui traverse la ville mais sous la tutelle royale. Ils disposent ainsi des droits de pêche et des revenus des péages et, à l'inverse, ont la charge d'entretenir les berges et les infrastructures de la rivière.

Tous ces aspects théoriques ne s'accordent pas avec les faits puisque la gestion des affaires courantes de la ville de Lyon, dont les ouvrages de voirie et tout ce qui a trait à la navigation sur la Saône, est la compétence du pouvoir municipal lyonnais, le consulat. Plusieurs différends entre l'archevêque de Lyon et les chanoines-comtes d'une part, et les échevins d'autre part, révèlent un glissement des prérogatives sur la rivière au profit de l'autorité municipale même si le consulat ne dispose pas officiellement des droits sur la Saône. Enfin, le roi, lointain seigneur des rivières navigables, intervient tout de même ponctuellement dans la gestion de la rivière à Lyon, notamment pour des questions d'hygiène. La présence régulière de la cour à Lyon pendant une large moitié du XVIe siècle explique probablement que le pouvoir royal s'y intéresse particulièrement. Cependant, l'essentiel des décisions prises par les autorités au sujet de la Saône à Lyon est soit d'origine consulaire soit appliqué par le consulat.

A partir de ce constat, il convient de qualifier l'action consulaire sur la Saône au XVIe siècle. Autrement dit, il s'agit de déterminer quelles sont les préoccupations principales des autorités vis-à-vis d'une rivière qui traverse l'espace urbain lyonnais et même qui le scinde en deux parties nettement distinctes. Si l'on se penche sur le caractère même de la Saône, une rivière, les risques liées à sa présence et à sa situation dans la ville pourraient constituer un des enjeux de la gestion politique. Néanmoins, la rivière n'éveille que peu de craintes et les accidents climatiques tels que le gel ou la crue sont rares. Les autorités ne se préparent pas à de ces évènements difficilement prévisibles et semblent agir en aval c'est-à-dire en réparant les dégâts après les épisodes dévastateurs. La Saône est plutôt perçue, par les Lyonnais comme par les autorités locales, comme une rivière familière. Il s'agit avant tout d'un élément à part entière de la ville qui a plusieurs fonctions. L'un d'elle résulte d'une des caractéristiques principales d'un cours d'eau ; sa mobilité et donc son pouvoir de transporter des hommes et des biens hors de la ville mais aussi des déchets. La Saône au XVIe siècle est extrêmement polluée et les autorités encouragent les individus à déverser leurs détritus dans la rivière plutôt que de les laisser dans les rues. Elle est donc un remède à la saleté dans la ville mais, à l'inverse, sa pollution préoccupe le pouvoir royal notamment pour des raisons sanitaires. Le consulat tente d'appliquer, en partie, les recommandations des rois mais, à l'inverse, conseille à la population de ne pas laisser les déchets sur les rives de la Saône mais de directement les mettre dans la rivière. Le XVIe siècle ne porte que les prémices de l'intérêt pour ces questions à caractère médical et la faiblesse de cette préoccupation n'est que peu surprenante.

Pourtant, la Saône et ses rives sont extrêmement fréquentées, de nombreux riverains exercent la profession de batelier et la rivière est également un lieu de loisirs. Le plan scénographique de Lyon, réalisé au milieu du XVIe siècle, en est la meilleure illustration car le nombre de personnages figurés sur la rivière ou aux abords de celle-ci est important et leurs activités sont de natures diverses. On peut même considérer que la Saône est une vitrine de la ville dans le sens où, lors des festivités qui ponctuent l'année et des entrées officielles de grands personnages, de grands spectacles et des jeux nautiques sont donnés sur la rivière. Cependant, la principale activité qui caractérise la rivière est évidemment la navigation et particulièrement le transport de marchandises. La rivière est à la fois le support de

diffusion de produits mais aussi l'un des axes principaux d'importation de la ville, notamment d'approvisionnement en blé. L'enjeu de cet axe de circulation dans la ville est tel que le trafic fluvial est l'objet d'une surveillance et d'un contrôle exercés par les autorités municipales, tant pour la sécurité de la ville que pour des préoccupations d'ordre économique. De plus, le consulat veille à ce que la navigation ne soit pas entravée, hormis par son contrôle lorsque cela est jugé nécessaire. Gependant, des actions telles que le dragage du lit de la rivière, qui permet notamment de faciliter le passage des bateaux lorsque les eaux sont basses, ne semblent pas être effectuées au cours du XVIe siècle. Néanmoins, l'importance de la navigation fluviale pour la ville et les actions menées par les autorités à son sujet sont indéniables et il semble que la circulation sur la rivière constitue l'une des principales préoccupations du pouvoir consulaire. L'usage important de la rivière tant pour la navigation que pour les autres activités qui y sont pratiquées confirme que la Saône, plus qu'une rivière dans la ville, est la rivière de la ville c'est-à-dire un espace parfaitement intégré au site urbain.

Gelui-ci s'est adapté à la présence de la rivière et l'aménagement des infrastructures fluviales reste une préoccupation au XVIe siècle. Le nombre de structures portuaires s'accroît à cette période et les accès à l'eau ponctuent densément et régulièrement les rives de la Saône dès le dernier tiers du XVIe siècle. Le consulat, responsable de la voirie, est l'instigateur de l'essentiel des constructions et des aménagements effectués ce qui confirme à nouveau l'importance de la navigation pour la ville. En effet, les ports constituent le lien entre la rivière et la ville dans son ensemble et leur présence est donc fondamentale. S'intéresser aux modalités de financement de nouvelles structures de ce type et de leur entretien a permis de s'apercevoir que le consulat fait très souvent appel à des particuliers afin qu'ils contribuent à ces dépenses. Cela pourrait constituer une marque d'une forme de désintérêt de l'aménagement des rives de la Saône. Gependant, le recours à des fonds privés ne semble pas être une procédure exceptionnelle. En effet, elle est pratiquée par les autorités municipales quelle que soit la conjoncture économique c'est-à-dire aussi bien au début du XVIe siècle lors de l'expansion économique de la ville qu'à la fin de celui-ci lorsque les finances de la ville connaissent de grandes difficultés. De plus, les simples travaux d'entretien, donc de faible ampleur, sont en général totalement pris en charge par le consulat.

Ainsi, la ville de Lyon au XVIe siècle est dotée de nombreux ports répartis sur les deux rives de la Saône.

A l'inverse, une seule infrastructure permet de traverser la rivière et d'assurer la liaison entre les deux parties de la ville ; il s'agit du pont de pierre, réalisé dès le XIe siècle. Même s'il existe des alternatives au pont pour franchir la Saône telles que l'usage de bateaux, celui-ci reste la principale voie de communication de la presqu'île à ce que l'on nomme aujourd'hui le « Vieux Lyon ». Cela explique qu'il focalise des enjeux politiques à la fois d'un point de vue juridictionnel, stratégique et économique. Il semble cependant admis que le pont jeté sur la Saône relève de l'autorité consulaire et c'est en effet le consulat qui l'entretient. L'unicité de cette structure permet aux échevins de maîtriser en partie les déplacements dans la ville mais comporte l'inconvénient de limiter la capacité de passage. C'est pour cette raison que, lors du jubilé de la Saint-Jean en 1546, face à l'afflux de pèlerins, il est nécessaire de réaliser pour l'occasion un pont de bois provisoire permettant de franchir la Saône. D'autre part, le pont de pierre possède un second inconvénient : sa situation au coeur de la ville, et le fait qu'il soit le lieu de passage privilégié d'une partie de la ville à l'autre, entraîne la présence de nombreux marchands et de leurs étals qui gênent la circulation. Le consulat, avec le soutien de l'archevêque, des chanoines comtes et des représentants du roi à Lyon, tente à plusieurs reprises de les expulser. Les échevins semblent également hostiles à la présence de maisons aux deux extrémités du pont qui constituent, elles aussi, une gêne au trafic puisqu'elles empiètent sur l'espace de passage.

Au XVIe siècle, les préoccupations des autorités, particulièrement du consulat lyonnais, au sujet de la présence d'une rivière dans la ville sont assez peu nombreuses et la prise en charge n'est que peu diversifiée. Il n'est néanmoins pas possible de considérer que la rivière désintéresse les autorités. Au contraire, la Saône est un espace à part entière de la ville de Lyon mais dont l'usage principal, la navigation, explique les mesures qui sont appliquées à la fois pour faciliter la circulation mais également pour la contrôler. Les chaînes qui sont tendues sur la Saône constituent le moyen de surveiller les déplacements sur la rivière et représentent, en quelque sorte, des remparts fluviaux comme ceux qui entourent une grande partie de la ville de Lyon. La rivière est prise en charge par les autorités comme une route traversant la ville. Puisqu'elle représente tout de même un

obstacle pour la circulation, le pont de pierre est nécessaire mais il est également un axe de communication. Les ports sont les intermédiaires entre les déplacements terrestres et fluviaux. La rivière, comme les infrastructures qui en dépendent sont donc essentiellement des espaces de communication et de déplacements. Finalement, les enjeux principaux de la gestion de la Saône à Lyon semblent pouvoir être résumés à la question de la circulation dans la ville. En effet, si l'on perçoit la Saône et le pont qui la surplombe comme des voies de communication au sein de la ville, au même titre que des avenues, on constate qu'il est possible de lier entre elles la plupart des décisions politiques qui entrent dans le cadre de la gestion de la Saône à Lyon.

Annexe 1 - Liste des personnes qui contribuent au financement de la construction du port du Temple en 1508

Source : AML, DD 335, pièce 1

- Les religieux du couvent Saint-Antoine

- Les frères Tourveon (Jacques et Claude)

- Jacques Barondeau

- Côme de la Porte

- Estienne Guenard

- Michel Fontaine

- Benoît de la Planche

- Simon Boucher (« soufletier »)

- Anthoine Combe (« bolengier »)

- Jean-Gaston Perollier

- Léonard Colomb (« teinturier »)

- M. Dechasses (représenté par M. de Balmont)

Cette liste fournit donc le nom des différents propriétaires des maisons quisont les plus proches du port du Temple auxquels le consulat demande une

contribution aux frais de construction de ce nouveau port installé sur la rive gauche de la Saône en 1508. Les métiers de trois de ces personnes sont précisés et nous ne savons pour quelles raisons les autres propriétaires ne sont pas présentés ainsi.

Annexe 2- Plan de Lyon : récapitulatif des travaux et des aménagements portuaires effectués sur les rives de la Saône au XVIe siècle

Annexe 3- Liste des propriétaires qui s'opposent au consulat en 1547 au sujet de la destruction de leurs maisons, situées sur le pont de Saône

Source : AML, DD 310, pièce 32, pages 1 à 19.

- Les frères Claude et Guinet Thibault

- Claude Buffereau et Barbe Paris (respectivement veuve et fille de Mathieu Paris)

- Jherosme Guerrier - Humbert Jouvenel - Françoise These

- Anthoine, Claude, Anthoinette et Ysabeau Guérin (respectivement le père et ses trois enfants)

- Jehan Laurent

- Maître Barthélémy Faye et Catherine Faye (sa soeur)

A la fin de l'année 1546, le consulat décide d'entreprendre des réparations sur la premiere pile du pont de Saône, du côté de l'église Saint-Nizier. Pour cela, il décide de la démolition des maisons situées en ce lieu. Les propriétaires, recensés ci-dessus, s'y opposent et l'affaire est traitée en 1547 par le juge ordinaire de Lyon puis par la sénéchaussée. Le consulat obtient gain de cause. Ce dernier est

représenté, durant toute l'affaire par le procureur Jehan de la Bessée. Il est précisédans le document qu'un des propriétaires, maître Barthélémy Faye est « conseiller

du roi en la court de parlement à Paris ». Cela mis à part, aucune information complémentaire n'est fournie au sujet des différents plaignants.

Sources manuscrites

Archives municipales de Lyon

Série AA : Titres constitutifs et politiques de la commune ; correspondance générale (1245-1790)

- AA 020 et AA 021 : Correspondance reçue par la commune (1418 - 1788) - AA 024 à AA 028 : Correspondance reçue par la commune (1412 - 1788) - AA 150 : Copies de messages envoyés de la ville de Lyon (1418 - 1497)

Série BB : Administration communale (1294-1790)

- BB 022 à BB 131 : délibérations consulaires (1494-1594)

Série CC : Impôts, comptabilité (1278-1792)

- CC 465 à CC 4047 : comptabilité municipale

Série DD : Biens communaux, travaux publics, voirie (1183-1791)

- DD 003 à DD 005 : Suite de pièces conçues comme justificatives du droit de la ville qui sont soit dans des cas où la ville a exercé sa compétence de voirie, soit des actes royaux la confirmant (1475 - 1619)

- DD 256 : Dossier composite, «articles séparés de directe» concernant les ponts et les quais

- DD 310 : Edifices et ouvrages publics -- Ponts sur la Saône

- DD 316 : Edifices et ouvrages publics -- Ponts sur la Saône

- DD 323 : Edifices et ouvrages publics -- Ponts sur la Saône

- DD 333 à DD 341 : Quais et ports sur la Saône

Archives départementales du Rhône

Série B I &RXURIT IuUCIFTIRCMSCFiIg 5pHPe

- 5 B : Maîtrise des Eaux et Forests (1673-1790)

Série G : Clergé séculier

- 10 G : Chapitre primatial Saint-Jean (861-1852) 10 G 58 : Eaux et forests, broteaux, pesche (1361-1778) 10 G 572 : Jubilés (1500-1666)

10 G 860 : Crues de maisons le long de la Saône (1257-1620)

10 G 1824 : Saisie par le roi des îles et broteaux du Rhône et de la Saône dans la juridiction de l'Eglise de Lyon (1486-XVIIIe siècle)

Série H : Clergé régulier

- 13 H : Grands Augustins (1225-1790)

13 H 18 : Ordonnances du consulat de Lyon au sujet du droit de port des Grands Augustins sur le quai Saint-Vincent (1603-1639)

13 H 55 : Confrérie des pescheurs et des bateliers : fondation d'une messe en la chapelle Saint-Nicolas et don d'une vigne ; contestations et accords (1487-1734)

Sources imprimées

Chroniques et histoires de Lyon

BELLEFOREST, François (de), De l'effroyable et merveilleux desbord de la rivière du Rhosne en 1570, Lyon, J. Nigon (imprimeur), 1848 (ouvrage de 1570), 6 pages.

PARADIN DE CUYSEAULX, Guillaume, Mémoires de l'histoire de Lyon, Roanne, Editions Horvath, 1973 (1e éd. en 1573), 444 pages.

RUBYS, Claude de, Histoire véritable de la ville de Lyon, Lyon, imprimeur Bonaventure Nugo, 1604, 527 pages.

Ouvrages comportant des descriptions de Lyon et sa région

CHAMPDOR, Albert (introduction), Plan scénographique de la ville de Lyon au XVIe siècle, Trévoux, Editions de Trévoux, 1981, album de 25 planches.

ESTIENNE, Charles, Guide des chemins de France, Paris, édité par Jean Bonnerot, 1935-1936 (publication commentée de la 3e édition datant de 1553), tome 1, 536 pages.

FONTAINE, Charles, Ode de l'antiquité et excellence de la ville de Lyon, Lyon, Société des bibliophiles lyonnais, 1890 (1e éd. en 1557), 31 pages.

MONTAIGNE, Michel (de), Journal de voyage en Italie (1580-1581), Paris, Classiques Garnier, 1955, 298 pages.

NICOLAY, Nicolas (de), Généralle description de l'antique et célèbre cité de Lyon, du païs de Lyonnois et du Beaujolloys selon l'assiette, limites et confins d'iceux païs, Lyon, Société de Topographie historique de Lyon, 1881 (édition de l'ouvrage manuscrit de 1573), 283 pages.

Ouvrages juridiques et législatifs

BOUTEILLER, Jean, Somme rural ou le grand coustumier général de praticque civil et canon, Paris, Barthélémy Macé, 1603, 904 pages (édition du manuscrit annotée par Loys Charondas le Caron).

CARDIN LE BRET, De la souveraineté du Roy, Paris, Toussaincts du Bray, 1632, 709 pages.

CHOPPIN, René, Trois livres du domaine de la couronne, Paris, Michel Sonnius, 1613, 658 pages.

ISAMBERT, JOURDAN, DECRUSY, ARMET, TAILLANDIER, Recueil général des anciennes lois françaises depuis l'an 420 jusqu'à la révolution de 1789, Tomes IX à XV (1438-1610), Ridgewood (New Jersey, U.S.A.), The Gregg Press Incorporated, 1964 (1e édition à Paris entre 1822 et 1833).

LOYSEAU, Charles, Traité des seigneuries, Paris, Abel l'Angelier, 1608, 398 pages.

LOYSEL, Antoine, Institutes coutumières ou Manuel de plusieurs et diverses règles, sentences et proverbes, tant anciens que modernes du droit coutumier et plus ordinaire de la France, Tome 1, Paris, imprimerie de Crapelet, 1846, 432 pages.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams