L'aide Nord/sud:
jeux et enjeux?
Remerciements
C'est mon professeur : Monsieur
MAKHOUKHI Abdelhamid et lui seul qui mérite en premier lieu mes
remerciements.
C'est grâce à ses
points directifs que j'ai pu réaliser ce projet de fin d'études
universitaires.
Sa compétence, voire
même sa sagesse méthodologique, reste vivace et marquante dans mon
esprit.
C'est à ce point que je
tiens et tiendrai toujours à le remercier infiniment.
Dédicace
Je dédie ce travail
à mes parents : YAMMA RKIA et BABA MOHAND c'est grâce à
leurs prières que j'ai pu réaliser ce projet.
Je le dédie aussi
à mon oncle BOBKER et sa femme AICHA, à mes soeurs et
frères : MOUNIA, FATIMA, DRISS, M'HAMMED, MOHAMMED, sans oublier les
petits poussins : OUMAYMA, JIHANE, YASSINE et DRISS.
Je dédie également
ce travail à BOUCHRA BRAHMI et GHIZLAN EL-BIYAALI, que je remercie
infiniment pour leurs encouragements et leurs soutiens.
Enfin, je dédie ce projet
à mes chers (es) amis (es) sans oublier aucun (e) et je les remercie
pour leurs remarques.
Je vous dédie tous ce
travail et je vous remercie pour vos soutiens et vos encouragements.
Sapere aude! (Ose savoir)
Le plus grand dérèglement de l'esprit consiste
à savoir les choses telles qu'on le veut et non pas telles qu'elles sont
!
Bossuet
Si vous êtes trop lâche pour regarder ce monde en
face afin de le voir tel qu'il est, détournez les yeux, tendez les mains
à ses chaînes. Georges Bernamos1.
Table des matières :
Introduction générale 8
PREMIERE PARTIE: UNE AIDE LIEE :
PRIORITE DES INTERETS DES PAYS AIDANTS
Introduction 13
Chapitre 1 :
Priorité économique 14
Section 1 :
Domination financière 14
Section 2 :
Domination commerciale 16
Chapitre 2 :
Priorité politique 19
Section 1 :
Section 2 :
Ingérence dans la politique interne des pays aidés
23
DEUXIEME PARTIE: UNE AIDE CONDITIONNEE : MARGINALISATION DES
INTERETS DES PAYS AIDES
Introduction 27
Chapitre 1 :
Marginalisation politico-économique 28
Section 1 :
Exclusion économique 28
Paragraphe 1 :
L'inégalité des échanges commerciaux 28
Paragraphe 2 :
L'impasse financière du Tiers Monde 32
Section 2 :
Chapitre 2 :
Marginalisation sociale 36
Section 1 :
Expansion de la corruption 36
Section 2 :
Enlisement de la pauvreté 39
Épilogue 43
Bibliographie 44
INTRODUCTION GENERALE:
INTRODUCTION GENERALE :
L'aide dont il sera question ici est l'aide officielle au
développement. Il s'agit du transfert de l'argent des contribuables des
pays occidentaux à des pays du tiers monde, soit directement, soit par
l'intermédiaire d'organisations internationales dans le but d'une
redistribution ultérieure. Le terme d'«Aide», habituellement
employé, prête à confusion. Car appeler «Aide»
des transferts de fonds entre gouvernements est déjà un
présupposé quant aux résultats d'une telle action et une
façon de désamorcer toute critique à son sujet. Qui peut
s'opposer à l'aide aux défavorisés ? L'acceptation
générale d'un tel terme renforce l'idée que l'aide est
nécessairement positive et permet à ses partisans de revendiquer
le monopole de la compassion, et de discréditer leurs critiques en les
traitant d'ignorants voire d'inhumains.
Depuis l'avènement de l'aide officielle,
c'est-à-dire peu après la deuxième Guerre Mondiale,
l'argument principal est resté le même : l'aide est
nécessaire pour le développement du Tiers Monde ou du monde sous
développé tel qu'on l'appelait à l'époque, comme
pour soulager la pauvreté qui règne sur cette partie du globe.
L'aide étrangère a pour effet d'empêcher
dans l'ensemble les pays pauvres de réaliser leurs objectifs,
plutôt que de les aider à les atteindre. La fourniture de fonds
destinés à être investis pour le développement n'est
pas un problème crucial, c'est même un faux problème.
L'aide étrangère n'est pas plus nécessaire au
progrès du Tiers Monde qu'elle ne l'a été pour le
développement des pays occidentaux.
L'aide extérieure n'a jamais été
nécessaire pour le développement d'un pays quel qu'il soit,
où que ce soit de par le monde. Ce sont les comportements
des individus comme des gouvernements, qui provoquent des
changements majeurs.
L'aide qui ne peut guère être faite en faveur du
développement peut, en revanche, lui nuire énormément.
Ceci peut sembler paradoxal.
En effet, l'aide représente un don de ressources. Mais
contrairement à la manne qui venait du ciel, l'aide a des
conséquences néfastes, qui touchent des éléments
déterminants (humains, sociaux et politiques) du développement
économique.
Ce que critique évidemment le Tiers Monde dans l'aide
internationale, c'est d'abord sa modicité ensuite son caractère
trop bilatéral et enfin les modalités de sa mise en oeuvre.
En dépit de sa modicité, l'aide
représente en effet une proportion significative des revenus en devises
du pays aidé. Ainsi, dans des pays d'Afrique, l'aide publique au
développement est souvent supérieure ou égale au revenu en
devises du pays ou au revenu dû à l'imposition.
L'aide augmente donc considérablement les ressources
des gouvernements des pays récipiendaires, ce qui augmente
inéluctablement la puissance du pouvoir politique, donc
l'intensité des batailles pour sa maîtrise et par
conséquent la politisation de la vie dans ces divers pays.
En outre, les pays donateurs imposent aux gouvernements des
pays du tiers monde de poursuivre des politiques inadaptées et
négatives pour le niveau de vie et le progrès économique.
La sous rémunération des agriculteurs en est l'exemple type :
elle décourage la production vivrière comme les cultures
d'exportations entraînant une économie de subsistance et un
collectivisme forcé. Ce qui a amplifié les conséquences
des mauvaises récoltes dans les régions d'Afrique frappées
par la sécheresse, la discrimination et le
harcèlement des populations productives minoritaires et
favorise la subvention d'activités industrielles inadaptées.
La politique destructrice de ces gouvernements, explique les
conditions de vie abominables existantes dans plusieurs pays d'Afrique,
victimes de sévères pénuries alimentaires.
Le soutien aux projets de développement gouvernementaux
et l'allégement de la pauvreté sont les deux arguments
habituellement présentés pour défendre l'aide. Mais telle
une hydre, toujours émergent de nouveaux arguments. Dès que l'on
démontre la faiblesse de l'un d'eux, un autre prend sa place.
L'aide revêt un caractère néo-colonialiste,
et de ce fait ôte aux pays du sud toute possibilité de
maîtriser leur processus de développement.
L'aide apparaît comme un jeu efficace de pression pour
les pays industrialisés et leur permet d'obtenir des concessions
économiques et politiques de taille. Ainsi, on se demande quels sont les
jeux poursuivis par les pays industrialisés ? Et quels sont les enjeux
qui en découlent sur le développement des pays aidés ?
Dans ce sens nous traiterons cette problématique dans
deux parties :
Première partie : Une aide
liée : priorité des intérêts des pays aidants
Deuxième partie : Une aide
conditionnée : marginalisation des intérêts
aidés.
PREMIERE PARTIE :
UNE AIDE LIEE :
PRIORITE DES INTERETS DES PAYS
AIDANTS
INTRODUCTION
Si les États du Nord ont constamment proclamé
leur volonté de mettre le pied à l'étrier des pays qui se
lançaient dans l'aventure du développement, ils ont, dans le
même temps, eu pour souci majeur de sauvegarder leurs
intérêts en cantonnant les revendications du Sud dans les limites
qu'ils jugeaient acceptables1. Ainsi, les procédures de
gestion de l'aide au développement qu'ils ont mis en place ont eu pour
effet, sinon pour but avoué, de vider de leur contenu les quelques
concessions qu'ils faisaient par ailleurs.
Donc la majeure partie de l'aide est liée et
conditionnée, c'est-à-dire assortie de conditions favorables aux
pays donateurs. Ces conditions peuvent porter sur des questions diplomatiques
et politiques (Chapitre.2), mais elles comportent toujours un volet
économique (Chapitre.1).
1- Sophie BESSIS, «L'occident et les
autres», La Découverte, 2001, P. 125.
CHAPITRE 1 :
PRIORITE ECONOMIQUE
L'économie mondiale est une économie
capitaliste, parce que le secteur capitaliste est le secteur dominant de la
plupart des économies, parce que la dynamique économique et
sociale provient des activités capitalistes, parce que, enfin ce sont
les «puissances capitalistes» qui déterminent les
mécanismes mondiaux de fixation des prix1.
Les pays en voie de développement sont alors
basculés dans des économies traditionnelles, ce qui les conduit
à une concentration financière de plus en plus grandissante des
pays aidants (Section 1), ensuite à une domination commerciale accrue
par ces derniers (Section 2).
Section 1 : dépendance financière
des pays aidés
Elle s'est effectuée et se réalise encore de
diverses manières :
D'abord par la dépendance financière des
États du Tiers Monde vis-à-vis de sources de financement
extérieures pour assurer la création d'infrastructures et
même parfois le simple équilibre du budget de fonctionnement.
On peut en dire autant du financement par l'investissement
privé, en particulier lorsqu'il est réalisé par de
très grosses unités internationales dont le pouvoir de
négociation et les moyens financiers peuvent dépasser ceux de
l'État - récipiendaire. Outre les effets possibles sur les prix,
sur l'orientation géographique des approvisionnements et des
débouchés, sur le rapatriement des bénéfices,
l'existence des centres
1- Marc PENOUIL, «Socio-économie
du développement», Dalloz, 1979, P. 77.
de décisions extérieures contribue à rendre
très aléatoire les prévisions des planificateurs dans le
domaine de la production.
La place très importante tenue par les organismes
bancaires internationaux est un autre élément de la
dépendance financière1.
En fait, parler d'aide lorsqu'une entreprise privée va
exploiter les ressources naturelles d'un pays sous-développé en
retirant de l'opération un profit très élevé est
quelque peu abusif. Tout cela ne fait qu'accentuer la dépendance
économique du pays aidé.
L'aide correspond donc, quelles qu'en soient les
modalités, à un transfert de biens ou d'infrastructures, qui
enrichissent le pays bénéficiaire et créent souvent des
économies externes et des effets de complémentarités, mais
les effets par l'intermédiaire des flux financiers sont
détournés vers le pays aidant.
Les États et les entreprises du Nord ont ainsi
longtemps tiré un double bénéfice de pratiques dans
lesquelles ils ont joué le rôle indispensable de corrupteur, en
gagnant des marchés qui n'auraient pas tous trouvé preneur dans
des contextes plus transparent et en voyant venir chez eux, sous forme de
placements privés ou de dépenses de consommation de luxe, les
montants des commissions allouées aux décideurs du Sud.
Leurs capacités financières donnent enfin aux
grands États du Nord la capacité d'accroître leur mainmise
sur les marchés selon des modalités qui renforcent la logique
mercantiliste de leurs politiques commerciales aux dépens du credo
libéral qu'ils servent à leurs partenaires.
En effet, l'Afrique est dépendante
financièrement à la fois par sa dette et par l'aide qu'elle
reçoit. Ainsi, depuis 1985, l'Afrique donne plus à ses
créanciers qu'elle ne reçoit d'eux2. Parfois
même l'aide reçue constitue un paiement de la dette.
1- Ibid., P. 87-88.
2- Robert CHAPUIS, «Les quatre mondes du Tiers
Monde», Masson, Paris, 1993, P. 182.
Enfin, la dépendance financière engendre une
dépendance commerciale, en particulier en ce qui concerne les
importations.
Section 2 : domination commerciale
Depuis les années soixante, et plus
précisément depuis la naissance en 1964 de la Conférence
des Nations - Unies pour le Commerce et le Développement (CNUCED), le
commerce international est devenu le prisme le plus couramment utilisé
pour l'analyse des relations économiques de domination entre pays
développés et pays en voie de développement.
Cette domination tient au fait que les pays dominants
contrôlent l'essentiel des importations et des exportations du pays
dominé, alors qu'en sens inverse les importations et les exportations du
pays dominant ne sont que très faiblement orientées vers le pays
dominé. On peut donc conclure que derrière les grandes
proclamations en faveur du libre échange et d'un commerce loyal, surtout
du côté des États-Unis, se cache en fait un commerce
organisé «Managed Trade», dans lequel le gouvernement
fédéral pèse de tout son poids et use abondamment de
l'atout que constitue l'accès au marché américain pour
mettre en place des rapports de force profitables pour l'économie
américaine1.
Il faut noter que cette domination ne s'exerce pas seulement
d'une manière bilatérale, mais sur un plan plus
général par l'intermédiaire de marchés des
principales matières premières.
En fait, cette domination commerciale repose sur des
éléments divers :
·La présence d'entreprises ou succursales de
firmes créées par le pays dominant et qui orientent leurs achats
vers celui-ci ;
· Les investissements publics ou privés conduisent
à l'implantation
d'une certaine technologie, et d'un certain type de
matériel qui créent une
subordination ultérieure pour l'achat
d'équipements en vue de
l'extension, de la réparation ou de la transformation des
installations1.
En plus, le système des prix est profondément
influencé par l'extérieur. Ainsi, divers types de prix dont
certains sont à peu près indépendant des conditions
locales. C 'est d'abord le cas pour la plupart des produits agricoles et
miniers exportés. Les prix de ces produits dépendent de
l'état du marché mondial, lequel et généralement
orienté par l'action des acheteurs.
En effet, cette domination commerciale a engendré une
détérioration des termes de l'échange. Celle-ci s'explique
par deux ordres de faits :
· Tout d'abord les besoins mondiaux en matières
premières, qui constituent les seules exportations de la majeure partie
des pays du tiers monde, ont dans l'ensemble stagné durant les trois
dernières décennies, comme leur production a eu tendance
à augmenter. Il en est résulté une crise de surproduction
et une baisse des prix du marché.
· En second lieu, les pays qui ont cherché
à se spécialiser dans la production de produits
manufacturés se sont heurtés aux barrières
protectionnistes des grands pays industrialisés, à leur faible
expérience technologique et à l'absence d'un marché
intérieur permettant d'assurer au préalable des économies
d'échelles.
On ajoutera l'octroi de financement au titre de l'aide
à l'achat de biens et de services chez les donateurs, afin
d'accroître leurs propres marchés à l'exportation et de
réduire l'impact de l'aide sur leur balance de paiements. Ils la
1- Marc PENOUIL, P. 85-86.
canalisent vers des pays et des institutions locales qui
adhérent au maximum à leurs propres thèses
économiques et politiques1.
Par conséquent, les avantages des donateurs sont
évidents, leurs entreprises gagnent des contrats internationaux. Ce qui
fait rentrer des devises et créé des emplois. Notons que la
contribution des multinationales à la création d'emplois dans les
pays en développement est médiocre.
Il faut ajouter que le monde des échanges et des
affaires poursuit simplement la recherche d'une équivalence des
prestations. Il se réclame de la «justice commutative»
d'Aristote, du «do ut des» des romains : «je donne pour que tu
donnes». Or, les pays pauvres savent qu'ils ont tout à redouter de
la concurrence ouverte, du laissez-faire, de la compétition
«à égalité». La liberté est l'arme la
plus efficace des États industriels2.
Le Fonds Monétaire international marque aussi bien les
contours d'un nouveau type de dépendance qui complète - au lieu
de la dépasser ou de la nier - la dépendance de type
clientéliste en introduisant entre elles une division internationale du
travail. Le multilatéralisme favorise une intervention croissante des
pays aidants dans la vie Socio-économique des États aidés.
La diffusion en leur sein de modèles de développement et une
ingérence sans cesse plus accusée dans leur économie, sur
une mode d'autant plus vigoureuse que l'action multilatérale offre
l'alibi de l'anonymat.
Les occidentaux reconnaissent que les organisations
internationales ont par la force des choses un caractère politique :
leur création résulte d'un traité; les États qui
les composent poursuivent, à l'évidence, des buts politiques.
Il est unanimement admis que même si les États
africains faisaient montre d'une détermination sans faille pour lutter
contre le sous
1- Malcom GILLIS, Dwight H. PERKINS, Michael ROEMES, Donald R.
SNOD GRASS, «Économie du
développement», 4ème éd. Trad. de la
2ème éd. anglaise par Bruno-RENAULT, Nouveaux Horizons, 2001, P.
519.
2- Jacques BOUVERESSE, «Droit et politiques du
développement et de la coopération», P.U.F., 1990,
P. 79-80.
développement, leurs efforts auraient peu de chance de
réussir tant les retards sont importants et les dépendances
déterminantes vis-à-vis des pays développés.
L'aide, nous le voyons, est un domaine qui montre la
dépendance des pays africains. Ainsi leur dépendance d'une
manière très forte. C'est d'elle qu'ils espèrent les
moyens financiers pour faire face à leurs besoins multiples
(fonctionnement, investissement). C'est d'elle qu'ils espèrent
l'accès aux technologies.
Il est évident que le dominant peut exploiter le
dominé et retarder le développement de celui-ci ou même le
rendre impossible.
La domination permet la mise en oeuvre de mécanismes de
transferts qui appauvrissent le dominé et réduisent sa
capacité d'accumulation. Elle détruit aussi certaines structures
anciennes et réduit la faculté de création de la
société pour faciliter le simple transfert d'un modèle
imposé.
La priorité économique est inséparable de
la priorité politique. C'est ainsi que notre deuxième chapitre
sera consacré à la priorité politique des pays aidants.
CHAPITRE 2 :
PRIORITE POLITIQUE
Le principe de souveraineté des États
résiste difficilement à l'observation empirique. Il n'est pas
nécessaire qu'une société soit colonisée pour qu'on
puisse démontrer qu'elle est dépendante d'une autre, il n'est pas
suffisant qu'un État ait un siège aux nations unies pour qu'il
revendique, audelà du formalisme juridique, l'exercice d'une pleine
souveraineté, l'un des mécanismes qui oblitèrent la
souveraineté des États aidés est l'aide liée. Ceci
se traduit par l'hégémonie diplomatique (Section 1) des pays
donateurs et leur ingérence dans la politique interne des
pays récipiendaires (Section 2).
Section 1 : hégémonie diplomatique
Les États du Nord produisent, certes, de la
dépendance par le jeu même de leurs concurrences, mais aussi par
l'effet de leurs stratégies politicodiplomatiques qui les conduisent
à un processus d'accumulation de puissance (power). Au-delà,
cependant, la relation de dépendance surgit de la confrontation
même de leurs capacités avec celles des «États»
en développement. La formule de CALLAGHY appliquée à
ceux-ci, paraît tout à fait significative puisqu'elle les
présente comme des «Léviathans boiteux1»,
soulignant, ainsi, le puissant déséquilibre qui s'instaure entre
la1 prétention de l'État à agir partout dans l'ordre
social et la réalité de sa faible performance.
Dans une perspective systèmo-fonctionnaliste, Immanuel
WALLERSTEIN relève que la logique de la domination
internationale rend dysfonctionnelle l'apparition, à la
périphérie*, d'un État dont la dynamique
pourrait contrarier par son indépendance et sa souveraineté, les
intérêts du capitalisme mondial. Conformément à un
raisonnement assez proche, André GUNDER-FRANK tient l'État
périphérique pour un fantoche, entretenant l'illusion juridique
et politique d'une indépendance que le contexte économique rend
de toute manière impossible2.
1- CALLAGHY (T), «The state as lame leviathan : the
patrimonial adm. State in Africa», in ERGAS(Z), ed. The African State in
transition, Basingstoke, Mac MILLAN, 1987, PP. 87-116, cité in
«l'État importé», Bertrand BADIE,
éd. Fayard, 1992, P. 23.
*- La nature déterminante des relations
transnationales qui bousculent frontières et souverainetés,
réunissent l'étude du pouvoir à l'échelle du
pouvoir à l'échelle internationale et conduisent à
découvrir l'existence d'un système capitaliste unificateur
à l'échelle du globe, doté d'un centre et d'une
périphérie.
2- Frank A. G., «Le développement du sous
développement», Paris, Maspero, 1970, cité in
«l'État importé», Bertrand BADIE,
1992, P. 31.
Les relations inter-étatiques sont très proches
du modèle clientéliste. Celui-ci à été
forgé pour rendre compte de situations internes et pour
caractériser au sein d'une société un type de relations
possible unissant les gouvernants aux gouvernés. Les liens sont alors
définis comme personnels, créateurs de dépendance,
reposant «sur un échange réciproque de faveurs entre deux
personnes, le patron et le client, qui contrôlent des ressources
inégales». La logique de l'échange,
l'inégalité, tout comme la verticalité de la relation se
transposent parfaitement dans l'étude des rapports
inter-étatiques. Sa construction individuelle pose, en revanche, un
certain nombre de problèmes qui pourraient rendre métaphorique
l'usage de cette conceptualisation.
La dépendance suppose bien évidemment un
«échange de faveurs» : «l'État-patron» alloue
à «l'État-client» des biens indispensables à sa
survie selon une procédure parfaitement identique à ce qu'on peut
observer à l'échelle du fonctionnement interne des
sociétés. En retour 'l'État-client' apporte les faveurs
les plus diverses, que celles-ci concernent l'usage de son territoire ou celui
du pouvoir symbolique qu'il détient en tant qu'État sur la
scène internationale. L'aliénation du territoire à
l'État-patron correspond, certes, d'abord, à ce qu'une abondante
littérature avait autrefois nommé «pillage du Tiers
Monde», et qui se ramène principalement aux matières
diverses et variées dont regorgent les sous-sols des pays aidés.
On sait aussi que cette aliénation peut s'inscrire dans les
visées géopolitiques de l'État - patron et concerner alors
l'octroi de bases militaires ou simplement de facilités pour traverser
le territoire client.
Mais, il est remarquable qu'avec les temps modernes cette
logique de l'aliénation tend à se diversifier jusqu'à
l'outrance, comme la relève par exemple l'extension de la pratique de
«l'État - poubelle» qui conduit le client à
rétribuer son patron en lui laissant la libre disposition de son sol ou
de son espace
maritime pour y stocker les déchets de ses
sociétés industrielles et dernièrement l'implantation dans
le territoire client de prisons qui sont contre les droits de l'homme
(Guantanamo).
Dépossédé directement ou par le biais de
réseaux sociaux qui échappent à son contrôle,
«l'État - dépendant» peut être exposé
à une captation de la fonction diplomatique qui est tout à fait
au centre de la logique de dépendance. Cette captation constitue l'un
des éléments, les plus évidents, puisque d'une part elle
découle d'un déséquilibre de puissances et que d'autrepart
elle aboutit à une aggravation progressive du
démantèlement de la souveraineté de «l'État -
dominé».
La captation de la fonction diplomatique se fait selon des
modes plus informelles, ménageant à «l'État -
dominé» une souveraineté de façade. Elle se
distingue, alors plus clairement, de l'intervention dans les
aménagements internes de l'ordre Socio-politique qui emprunte couramment
d'autres voies. Marque juridique par excellence de la souveraineté des
États, la diplomatie de «l'État - faible» est
captée par celle de «l'État - fort» non plus par
recours aux traités inégaux ou à la pratique des
capitulations, mais par l'application banale de la logique clientèle :
«l'État - dominant» s'érige en État - patron en
s'imposant comme prestataire d'une ressource rare qui lui permet d'obtenir en
contrepartie la participation ou le soutien de «l'État -
dominé» et cleintélisé à son entreprise
diplomatique, notamment au sein des institutions internationales ou dans le
cadre de conflits militaires régionaux.
La domination ne s'arrête pourtant pas ici à une
simple captation de la souveraineté diplomatique. Elle tend même a
piller la politique interne des pays aidés.
Section 2 : ingérence dans la
politique interne des pays aidés
Au sens usuel, souveraineté signifie autorité
suprême. La souveraineté étend les prérogatives de
l'État sur deux plans :
? Sur le plan interne, elle exprime sa prédominance sur
son territoire et son pouvoir de domination inconditionnée sur ses
ressortissants.
? Sur le plan externe, elle implique l'exclusion de toute
subordination, de toute dépendance à l'égard
des États étrangers.
En droit, les États sont tous égaux et
souverains. C'est la manifestation la plus accomplie de l'indépendance
de chaque État qui s'organise lui - même - à son gré
- sans ingérence extérieure1.
Pourtant, cette définition de la souveraineté se
trouve bafouée par le nouvel ordre mondial. Ainsi comme on l'a vue dans
la section précédente l'hégémonie des pays aidants
sur le plan externe des pays aidés a engendré une
ingérence dans les affaires interne des pays du Tiers Monde.
Au lendemain des attentats de New York et de Washington, il
n'en résulte pas pour autant une réaction de révolte de la
part des pays Africains et Arabes, mais plutôt une concurrence de ces
pays dans la soumission à une emprise américaine qui s'affirme
comme un facteur capable d'affecter les équilibres externes mais aussi
les rapports politiques internes. Ainsi, les élites régionales
réagissent en s'efforçant de faire passer leur combat contre
l'islamisme en Algérie, au Maroc et en Tunisie comme un affrontement
précurseur avec le terrorisme. Ils sont prêts à rejoindre
la coalition contre al-Qaida en contrepartie d'un soutien politique et d'une
relégitimation de leur pouvoir par les États-Unis. Les
comportements et les discours exprimés par
1- Mario BETTATI, «Le droit
d'ingérence», Odile Jacob, 1996, P.
42.
les dirigeants de ces pays s'alignent sur la
nécessité de contribuer à la lutte contre le terrorisme,
chacun espérant y trouver une justification à ses conduites
autoritaires1.
D'ailleurs, il est impossible aussi de séparer les
mobiles humains d'interventions des mobiles politiques et d'assurer le
désintéressement absolu des États intervenants. Dès
l'instant que les puissances intervenantes sont juges de l'opportunité
de leurs actions, elles estimeront cette opportunité au point de vue de
leurs intérêts du moment. Il se commet tous les jours dans
quelques coins du monde mille barbaries qu'aucun État ne songe à
faire cesser parce qu'aucun État n'a intérêt à les
faire cesser. Toutes les fois qu'une puissance interviendra au nom de
l'humanité dans la sphère de compétence d'une autre
puissance, elle ne fera jamais qu'opposer sa conception du juste et du bien
social à la conception de cette dernière, au besoin par la force.
Son action tendra en définitive à l'englober dans sa
sphère d'influence morale et sociale en attendant de l'englober dans sa
sphère d'influence politique. Elle la contrôlera pour se
préparer à la dominer2. Ainsi, l'intervention
d'humanité apparaît comme un moyen juridique ingénieux pour
incliner un État progressivement vers la mi-souveraineté.
Nous voyons que la priorité économique et
politique des pays industriels engendre un néo - colonialisme
inexprimé du tiers - monde. Ceci est exprimé par le
président de la Côte-d'Ivoire, F. Houphouet -Boigny qui dit :
«c'est un colonialisme (le néo - colonialisme) bien pire que
l'ancien ; parce que le vieux colonialisme assumait des responsabilités,
tandis que ce colonialisme économique n'en prend
aucune»3.
Le néo-colonialisme, la dépendance
créée par l'aide bilatérale, l'action des multinationales,
du fonds monétaire international et de la banque
1- Revue, «Notes et études
documentaires», N° 5177-78, 15 septembre, 2003, PP. 9-16.
2- Pascal BONIFACE, «Le monde contemporain: grandes
lignes de partage», P.U.F., 2001, PP. 193-194.
3- Cité in «Le Tiers Monde»,
Bernard CHANTEBOUT, 2ème éd. Armand Colin, 1989, P.49.
mondiale et la multiplicité de ces critiques
débouche sur la revendication d'un nouvel ordre économique et
politique dans le monde.
Il faut ajouter que la nécessité pour les firmes
capitalistes, de bénéficier d'un approvisionnement sûr en
ressources naturelles et en débouchés et que ces entreprises sont
soucieuses de protéger leurs investissements à l'étranger,
et veulent à cette fin d'importantes forces armées capables
d'assurer cette protection en métropole et outre mer1.
Ainsi, le premier critère de la puissance dans
l'histoire a été le critère militaire et qui dure encore.
Ceci se traduit par les États-Unis qui s'appuient toujours sur leur
formidable appareil militaire pour obtenir et imposer des contrats avec les
autres pays.
En effet, l'aide adressée aux pays du Tiers Monde est
toujours liée soit à des objectifs économiques ou
politiques ce qui produit une marginalisation de ces pays et de leur peuple.
1- Paul BARON, «The political economy of
growth», New York, Monthly Review Press, 1957,
«Économie du développement», COLL.
4ème éd. Trad. De l'anglais par Bruno BARON-RENAULT, 2ème
Tirage, 2001, Nouveaux Horizons, P. 41.
DEUXIEME PARTIE :
UNE AIDE CONDITIONNEE :
MARGINALISATION DES INTERETS DES
PAYS AIDES
INTRODUCTION
La rareté accentue la dépendance des pays
aidés à l'égard des pays aidants. Elle permet une
généralisation du clientélisme1.
Ainsi, le tiers - monde se trouve marginalisé et exclu
par les pays industriels. Cette marginalisation se manifeste soit au niveau
politico - économique (chapitre 1) soit au niveau social (chapitre
2).-
1- WATERBURY, 1975, cité in «Les
régimes politiques arabes», P. 425.
CHAPITRE 1 :
MARGINALISATION
POLITICO-ECONOMIQUE
Cette marginalisation se manifeste dans une exclusion
économique (section 1) et une marginalisation sociale (section 2).
Section 1 : Exclusion économique
La libéralisation des échanges extérieurs
s'est traduite par la concentration des activités commerciales
auprès des pays riches, et la chute des recettes douanières des
pays pauvres mis à l'écart. Les risques de l'aide au
développement ont trait à la concentration des flux
d'investissements directs étrangers dans certains secteurs et à
l'accroissement des mouvements de spéculation financière,
notamment dans les pays du sud.
Paragraphe 1 : l'inégalité des
échanges
commerciaux
L'expansion des réseaux d'échanges s'inscrit
dans un processus historique dominé par les grandes puissances
industrialisées. La majeure partie du commerce mondial se déroule
entre les pays de l'organisation de coopération et de
développement économique (OCDE). Les entreprises transnationales
exploitent l'avantage compétitif des nations qui se manifeste dans
l'excellence de leurs infrastructures matérielles, aussi bien que leurs
institutions économiques, politiques et culturelles.
Parallèlement, une très grande majorité
des pays pauvres demeure presque à l'écart des échanges
commerciaux. Ces pays restent en marge des activités de
l'économie mondiale, car ils n'offrent pas les conditions de
sécurité, les infrastructures et les marchés favorisant le
déploiement des modes de production et de consommation capitaliste. Dans
le cas des économies en développement, le mauvais fonctionnement
des marchés, qui est une caractéristique fréquente, peut
soit entraver la formation des gains de l'échange, soit accroître
les coûts d'ajustement auxquels les pouvoirs publics doivent faire face.
Si le marché du travail est peut efficace par exemple, l'ouverture
commerciale détruira des emplois sans en créer
nécessairement de nouveaux, tout au moins pas rapidement. De même
les coûts de la libéralisation sont d'autant plus
élevés que le pays est mal armé pour compenser les
perdants éventuels ou encore le chômage et le niveau
d'inégalité des revenus sont élevés. Dans le monde
en développement, l'inégalité de la répartition
interne des bénéfices de l'aide au développement pose
encore plus une problématique dans la mesure ou le mouvement de l'aide a
lui-même des chances d'entamer les capacités distributives,
déjà faibles, de ces États. La spécialisation
internationale a, dans les faits, cantonné les pays du sud dans la
production des matières premières. De plus le coût
d'exportation des produits de base met ces pays en marge de l'entrée
dans l'ère d'industrialisation. Les prix des produits importés et
exportés par les pays du sud sont fixés par le Nord. Ainsi,
l'expansion du trafic de perfectionnement explique partiellement le
décalage entre la croissance de la production et celle des
échanges.
L'ouverture des marchés à la concurrence des
multinationales aura certainement des coûts à bas risque
entrainant la faillite de plusieurs entreprises locales. S'agissant du Maroc en
particulier, son économie est restée handicapée par
l'étroitesse de ses bases d'exportations en raison des politiques
protectionnistes qui marquent ses échanges commerciaux.
Le protectionnisme dans ce cadre revêt de multiples formes, allant des
droits douaniers élevés jusqu'aux obstacles non tarifaires tels
que les normes, les règlements et les autorisations de
commercialisation. Les accords d'association avec l'Union Européenne et
les États-Unis ainsi que l'adhésion à l'Organisation
Mondiale du Commerce (OMC) peuvent constituer des catalyseurs potentiels
permettant de poursuivre la libéralisation des échanges et la
restructuration industrielle. Pourtant, ils peuvent constituer une menace pour
le développement.
Il en ressort donc que la structure spécifique des
exportations des pays du sud, dont le Maroc fait partie, ne leurs a jamais
permis de réaliser le développement commercial et de surmonter
les handicaps à leur intégration dans les marchés
internationaux. Ce qui explique la concentration des échanges dans les
pays du Nord. Nonobstant, les pays du sud occupent encore des places
relativement marginales dans l'ensemble des échanges internationaux. Par
ailleurs, la politique commerciale des pays du Nord et le recours aux
règles de concurrence, de compétitivité et de performance
technique repoussent systématiquement les produits proposés par
les pays du sud. De même, l'impuissance relative des grandes puissances
à résoudre leurs problèmes économiques internes
semble propulser l'économie mondiale dans une phase d'incertitude qui
accentue la dépendance du Tiers Monde à l'égard des pays
industrialisés.
Quand on pense que bon nombre de pays africains ne survivent
que grâce à l'aide extérieure, on se rend compte que
certaines attitudes d'indépendance ne sont que rodomontades. La
coopération est le sérum des États-Nations Africains. Il
suffit de les en priver pour que s'accélère leur
déliquescence. Ainsi, un proverbe africain dit que «la bouche qui a
mangé ne dit
pas vilenies». On ne saurait ni dire du mal ni manifester
un esprit d'indépendance vis-à-vis de celui qui vous fait vivre.
C'est ainsi que les États-Nations en Afrique sont réduits
à développer des trésors d'imaginations pour plaire aux
bailleurs de fonds. Opérations de charme, qui ne suffisent pas à
masquer la mendicité chronique dans laquelle ils
s'enfoncent1.
L'inégalité des rapports est tout aussi
évidente. Elle est fondée, certes, sur une disparité des
ressources, mais également sur une différence de localisation au
sein de la scène internationale : comme dans l'ordre interne, le patron
tient son rôle de sa présence au centre du système ou du
moins de sa proximité et de sa facilité d'accès à
celui-ci. La relation est dès lors inégale dans la mesure ou les
risques d'abandon du partenaire n'ont pas la même gravité pour
l'État- Patron et pour l'État- Client. Pour le premier, ils sont
marginaux, la perte d'un client renvoyant à une simple diminution de son
influence internationale ; pour le second, ils sont dramatiques, la perte d'un
patron équivalant, en même temps, à l'asphyxie interne et
à la mise au ban de la communauté internationale.
D'une manière générale, la force de la
dépendance clientéliste est d'engendrer, au sein des
sociétés assujetties, une catégorie dirigeante qui
parvient à retirer du patronage dont elle jouit, dans divers registres,
une position de domination dont elle se persuade assez vite et assez facilement
qu'elle ne saurait être améliorée par la promotion d'une
stratégie alternative de type nationaliste. Plus
précisément encore, cette catégorie se trouve
confortée dans sa position effectivement cliente dès lors qu'elle
peut établir par expérience que son propre pouvoir se trouve
réellement renforcé par l'exercice de son rôle de
«domestication» de l'aide extérieure.
1- Hermann YAMEOGO, «Repenser
l'État Africain», L'Harmattan, 1994, P.
100.
Paragraphe 2 : l'impasse financière
du Tiers Monde
Pour la majorité des investisseurs étrangers,
les économies instabilité politique et économique souvent
liée, des fluctuations de l'échange et à une offre
limitée d'instruments de transactions notamment auprès des
marchés financiers.
En plus, les aides financières des pays
industrialisés s'orientent, en effet, vers des projets
«pharaoniques», qui exigent d'énormes investissements, peu
productifs (grands barrages industriels, installations somptuaires, etc.).
Elles sont aussi destinées aux dépenses militaires, à la
consommation de produits courants de haut de gamme ou contribuent même
à la fuite de capitaux opérée par des membres des secteurs
privés ou gouvernementaux y compris certains chefs d'États
autoritaires1.
On reproche aussi à l'aide financière de couvrir
des dépenses de prestige destinées à s'attacher des
milieux dirigeant et de renforcer le pouvoir politique et économique de
la classe ou du groupe social dirigeant, au détriment d'une
réelle amélioration du sort des masses
déshéritées.
Malgré le caractère apolitique du FMI, celui-ci
suit les objectifs
politiques des pays donateurs. Comme le dit très bien
le secrétaire américain au trésor dans les années
80, Donald Reagan, «le FMI est une institution fondamentalement apolitique
... ce qui ne veut pas dire que les intérêts politiques et
sécuritaires des États-Unis ne soient pas servis par le
FMI».
Qui paie les violons choisit la musique ! On ne
s'étonnera donc pas qu'une institution internationale comme le FMI ait
tendance à servir en premier les
intérêts de ses membres les plus riches. Chaque pays
membre dispose de droits de vote proportionnels à sa
souscription1.
En effet, l'aide cherchait moins à résoudre les
difficultés qu'à les rendre supportables, en dissimulant les
causes réelles du sous-développement. En plus, l'aide qui devait
être consacrée en priorité aux investissements productifs,
est dans une trop forte proportion détournée de son objet, par
exemple par les salaires extravagants des fonctionnaires internationaux et
d'une foule d'intermédiaires.
L'apport d'un CARDOSO est notamment décisif lorsqu'il
montre comment les relations de dépendance peuvent être
modulées en fonction des stratégies des détenteurs du
pouvoir au centre du système international.
La construction d'une hégémonie
américaine a ainsi rompu avec le modèle impérial propre au
19ème siècle. Abandonnant la production agricole aux pays
périphériques pour confier au centre l'oeuvre de production
industrielle. Cette division du travail a été bousculée
par les États-Unis qui ont, au contraire, innové en concevant des
formules de dépendance par «enclavisation», organisant et
contrôlant directement, au sein du monde en développement, des
lieux d'investissements et de productions à faible coût.
L'ordre politique s'en trouve transformé : le pouvoir,
dans les sociétés périphériques, perd un peu plus
sa fonction délibérative, les enclaves échappent davantage
à sa souveraineté, l'hypothèse de l'incorporation se
trouve aggravée2.
La faillite des États africains réside dans le
fait qu'ils se sont satisfaits de cultures d'exportations implantées par
les anciens colonisateurs. Attitude imprévoyante qui ne pouvait que
renforcer leur dépendance. En effet, les colonisateurs ont certes
opéré un transfert de la
1- Susan GEORGES, «Jusqu'au cou: enquête sur
la dette du Tiers Monde», La Découverte, 1989, P. 84.
2- Bertrand BADIE, «L'État
importé», Fayard, 1992, P. 20.
«souveraineté» au profit des nouveaux
États mais avec cette nuance de grande importante qu'ils aient pris soin
de définir par avance ce que les pays africains allaient produire et de
mettre en place les moyens de communication et d'approvisionnement qu'ils
utiliseraient pour le transport de ces productions vers les métropoles.
Aujourd'hui, 50 ans après l'indépendance, il est souvent plus
facile d'entrer en communication à partir de l'Afrique avec Paris
qu'avec Nairobi ou Abidjan.
Par conséquent, l'État Africain donne aux pays
industrialisés plus qu'il ne reçoit d'eux. Ce qui le laisse dans
une position marginale et dominée par l'occident. Ainsi, la
marginalisation économique conduit à une marginalisation
politique.
Section 2 : exclusion politique
Le développement, en tant qu'absence de processus de
développement, peut être relié à des causes
politiques. Parmi celles-ci, on peut évoquer : l'existence de structures
très hiérarchisées, de type féodal, aboutissent
à une concentration quasi-totale du pouvoir entre un petit nombre de
mains. Ces structures, particulièrement fréquentes dans le monde
islamique tendant à bloquer ou à ralentir les adaptations
économiques et sociales indispensables. Dans la mesure où une
évolution économique et technique s'avère
inévitable, elles contribuent à l'établissement de
relations de dépendance avec l'extérieur en vue de conserver les
privilèges acquis.
Dans presque tous les pays en voie de développement, on
voit d'autre part s'établir des régimes politiques très
centralisés et très personnalisés. Les régimes
militaires, les systèmes à parti unique, sont le plus souvent des
variantes d'une organisation politique dans laquelle un seul homme
détient la quasi-totalité du pouvoir que - le
général (ou maréchal) président - soit pro -
socialiste ou pro capitaliste ne change généralement que peu de
choses au respect qu'il peut avoir de ses adversaires. Ces systèmes,
comme tous les systèmes autoritaires et dictatoriaux trouvent bien
sûr leur justification au niveau de l'unité nationale
préservée et des intérêts du peuple, par
définition, défendus. Il ne saurait être question de poser
en principe la carence des milieux politiques du Tiers Monde qui
possèdent, au contraire, un petit nombre de leaders et de responsables
remarquables, mais il faut bien constater que le système peut parfois
produire des pseudo - élites. Dans certains cas,
l'hérédité est l'unique facteur de sélection, dans
d'autres, l'absence totale de formation peut difficilement être
compensée. De toute manière, le système exclut la
mobilité sociale, la possibilité de critiques et de fructueuses
remises en cause, l'existence d'une opposition constructive.
En effet, les mécanismes de l'aide rendent de plus en
plus difficile l'instauration de régimes ayant une véritable
vocation démocratique. Les programmes d'ajustement économique
tels qu'ils se présentent sont en euxmêmes anti-populaires et
antidémocratiques. D'ailleurs, les nouveaux régimes civils qui
ont succédé aux dictatures militaires, n'ont qu'une marge de
manoeuvre assez restreinte pour maîtriser le problème des
obligations extérieures1.
L'aide a surtout été utilisée pour
maintenir le statu quo et permettre à une classe de dirigeants sans
appui auprès de leurs populations à rester au pouvoir pour servir
leurs intérêts personnels et ceux des donateurs.
Plus encore, l'État périphérique est
conduit à identifier ses propres structures à celles de
l'État-patron, comme l'indique la première vague de partis
uniques de mobilisation mise en oeuvre par les États Africains
«progressistes» sur le modèle des pays de l'Est, mais comme le
révèle également
1- Jorge BULA, «Violence,
démocratie et développement dans le Tiers Monde»,
L'Harmattan, 1990, P. 91.
l'appel lancé par les patrons occidentaux à
leurs clients en vue de se conformer à leur propre histoire de
démocratisation. L'apport de l'État-patron à
l'État-client atteint ainsi l'identité même du second,
alors que la contribution apportée en échange n'a qu'un effet
périphérique. C'est précisément là où
se situe l'élément décisif de dépendance.
Après avoir vu la marginalisation politique et
économique du Tiers Monde grâce à l'aide reçue.
Cette marginalisation a engendré des répercussions
néfastes sur le développement social des pays aidés.
CHAPITRE 2 :
MARGINALISATION SOCIALE
En plus de la situation sur le plan économique et
politique, le Tiers Monde se trouve marginalisé sur le plan social. A
cet égard, la marginalisation internationale des pays aidés
produit une exclusion sociale interne au sein de ces pays. Ceci se traduit par
une expansion de la corruption (Section 1) et par l'enlisement de la
pauvreté (Section 2).
Section 1 : expansion de la
corruption
La corruption est un sujet à la mode. Cependant,
l'affirmation d'une volonté générale de lutter contre le
phénomène par les grandes organisations internationales, qui
intègrent le débat avec leurs prêts, à pensée
universaliste, n'aident pas à mettre en oeuvre des stratégies
crédibles et efficaces face à un phénomène dont les
origines et les conséquences sont diverses.
La corruption intéresse les analystes du
développement de façon intermittente depuis presque 40 ans.
Dès les travaux pionniers, la question de l'effet du
phénomène sur la modernisation politique, économique et
sociale des sociétés du Tiers Monde, se posait. La controverse
opposait les fonctionnalistes libéraux et les structuralistes, les
premiers voyaient dans la corruption une stratégie de contournement des
obstacles politico-étatiques et un accélérateur amoral
mais efficace des transitions souhaitables vers des économies de
marchés démocratiques, alors que les seconds, insistaient sur les
victimes de ce système informel et prônaient dans une logique
keynésienne et Wébérienne la construction d'États
forts1.
La corruption qui nous intéresse ici est due aux
investissements des firmes américaines, européennes ou japonaises
qui sont réputées plus corruptibles2.
A cet égard la corruption des firmes internationales se
traduit par leurs concurrences à gagner des marchés. A travers un
abus d'autorité publique pour des avantages privés.
Ainsi, les pays donateurs bénéficient de l'achat
d'équipement par les pays récipiendaires et des investissements
dans ces pays et même ils généralisent la corruption au
sein de ceux-ci.
En plus, la corruption peut être
épidémique c'est - à -dire
généralisée ce qui suppose qu'elle est devenue un rouage
de la reproduction du système, ou planifiée, ce qui implique
qu'elle est un instrument vital pour la survie du régime politique en
tant que moyen de contrôle des divers segments de la population.
En fait, le clientélisme politique repose sur un ensemble
de pratiques qui instrumentalisent politiquement certains types de relations
personnelles.
1- Revue, «Tiers Monde», N° 161,
Janvier-Mars, 2000, T.XLI., P. 10.
2- Idem. P. 11.
Au fondement du clientélisme se trouvent des relations
de clientèle sur la base desquelles vont s'édifier des
réseaux de clientèles. La relation de clientèle constitue
une forme caractéristique d'échange social fondée sur
l'échange de dons et de contre - dons. Les multinationales, cherchant
à obtenir des débouchés à l'exportation dans un
monde libéralisé et donc plus concurrentiel, ceci pousse ces
firmes à pratiquer la corruption qui est un vecteur de leur
puissance.
La corruption d'agent public est le fait intentionnel, pour
toute personne, d'offrir, de promettre ou d'octroyer un avantage indu
pécuniaire ou autre, directement ou par des intermédiaires,
à un agent public, à son profit ou au profit d'un tiers, pour que
cet agent agisse ou s'abstienne d'agir dans l'exécution de fonctions
officielles, en vue d'obtenir ou conserver un autre avantage indu. C'est le
détournement d'un pouvoir mis au service de l'intérêt
général au profit d'un intérêt particulier. Le
corrupteur a le pouvoir d'influencer ou de faire prendre - moyennant une contre
partie - toute décision relevant de l'administration ou des
prérogatives de la puissance publique et de la faire tourner à
son avantage.
Les phénomènes de corruption ont
déjà été théorisés et
hiérarchisés. Ils vont du simple «paiement de
facilitation» pour fluidifier le fonctionnement d'administrations
kafkaïennes, au noyautage complet des pouvoirs exécutifs,
législatifs et judiciaires, aboutissant dans les cas extrêmes
à une «capture d'État».
La corruption et son corollaire, le blanchiment, ne cessent
pourtant de se normaliser dans les transactions internationales.
L'aide est devenue en effet, une véritable entreprise
commerciale avec ses patrons et clients, ses managers et exportateurs, ses
consultants et stagiaires, ses courtiers et son système de distribution,
ses financiers et banquiers et même
ses académiciens. En un mot une chaîne de
solidarité qui n'est pas imperméable à la corruption lors
qu'elle ne la favorise pas.
Ainsi, l'aide amplifie la corruption et favorise un enlisement de
la pauvreté.
Section 2 : enlisement de la
pauvreté
Les populations des pays aidés ne voient pas
réellement les manifestations de l'aide publique au
développement, soit qu'elle soit si insuffisante, soit qu'elle a des
difficultés à irriguer l'ensemble du pays. En effet, l'aide
destinée au Tiers Monde n'a jamais atteint le niveau fixé par
l'ONU qui se fixe à 0.7 du PIB des pays industrialisés.
Les pauvres subissent la domination et l'exploitation des
riches. Ils cultivent d'ordinaire une terre qui ne leur appartient pas. Ils
sont victimes de discriminations économiques et culturelles et sont
l'objet d'oppressions politiques.
Ils appartiennent à des classes sociales qui n'ont
guère accès à l'éducation, à la formation,
à l'information et aux soins de santé primaires.
Le nombre de pauvres a progressé de 100 millions au
cours de la dernière décennie. Surtout en Afrique subsaharienne,
où l'augmentation du nombre des pauvres a été de 39 %.
La crise générale de
«l'État-nation» africain procède aussi, il faut le
souligner, de certains mauvais choix. L'interventionnisme n'a pas souvent
abouti à élaborer une politique de développement. A
l'origine basée sur le secteur agricole.
Tirant profit de l'enseignement des autres nations, les
dirigeants Africains auraient dû comprendre qu'historiquement les
États développés du monde ont atteint la croissance en
procédant d'abord au développement de l'agriculture. C'est
à partir de cette donnée qu'un marché national a pu se
développer et par contagion donner naissance à une industrie
nationale développée.
De ce point de vue, le développement par le secteur
agricole apparaît comme la base d'un processus durable devant conduire
à la croissance. Ce n'est pas qu'il faille attendre la constitution d'un
marché intérieur avant de mettre en oeuvre une politique
d'industrialisation. L'idéal, comme l'a expliqué M. Edgar PISANI,
c'est de mener de front la politique agricole avec une industrialisation qui ne
peut être que d'extractions et de premières transformations, car
dans l'esprit exclusivement en terme de «rattrapage», se comportant
comme si les pays riches avaient définit un modèle idéal
vers lequel ils doivent tendre.
En plus, L'État Africain prend bien d'avantage aux
consommateurs qu'il ne leur donne. Malgré que le FMI prétend agir
au nom de l'efficacité économique, il bafoue ses propres
principes en imposant des mesures qui sont non seulement dévastatrices
pour la population mais irrationnelles au niveau économique. Imposer aux
consommateurs des sacrifices sous couvert de vérité des prix est
une escroquerie quand la vérité n'existe nulle part ailleurs.
Pourquoi le FMI ne regarde-t-il que les distorsions du prix payé par le
consommateur, alors que tous les autres composants de ce prix sont
déterminés en dehors des lois du marché ? Si les
gouvernements du Tiers Monde et le FMI refusent de s'en prendre aux vrais
profiteurs, il est clair que les consommateurs devront encore se serrer la
ceinture ; tout cela au nom des lois du marché !1
1- Susan GEORGES, P. 94.
En effet, l'Afrique saignée à blanc en proie
à des famines répétitives, déchirée,
déstructurée, cache une autre réalité. Elle donne
à voir l'échec patent des modèles forgés par
l'occident ; elle montre les effets destructeurs de la supposée
rationalité économique. Il s'agit rien moins que de pratiques
alternatives de production et d'échanges qui se sont imposées en
réponse à l'échec de la «méga-machine
techno-économique» mondialisant, sans pour autant éliminer
les contradictions et les conflits sociaux1.
La seule façon, pour une économie extravertie de
rester compétitive, c'est de maintenir ses salaires à un niveau
très bas. Les salariés voulant continuer à manger, il faut
qu'ils puissent acheter au moins les produits de premières
nécessités à des prix qui correspondent à leurs
salaires. «Si vous voulez encadrer les salaires, il faut également
encadrer les prix».
Actuellement, avec la hausse des prix du pétrole et la
population qui augmente et le blé importé coûtant de plus
en plus de dollars difficiles à gagner, il faut faire des choix
ardus.
Les gouvernements du Tiers Monde comptent sur les bas salaires
et subventionner les produits de premières nécessités.
Cependant, quand on n'apprécie ni les grèves, ni les
émeutes. La seule solution, c'est de subventionner les produits de
grandes consommations plutôt que d'augmenter les salaires, on parvient
à contenir les prix des exportations ; ce qui confirme à
l'échelle internationale le proverbe selon lequel «on ne
prête qu'aux riches».
Par conséquent, les résultats d'un demi -
siècle d'aide en Afrique sont assez probants lorsqu'on constate comment
le sous-développement s'est développé grâce à
cette «aide». Aussi, la dépendance envers des sources
extérieures d'aides a encouragé le maintien de structures
économiques et sociales
1- «Le monde
diplomatique», septembre, 1999, P. 30.
héritées de la période coloniale et favorise
un développement inégal sur le plan intérieur.
L'aide a découragé également la recherche
de solutions créatrices et innovatrices, y compris la formulation de
modèles de développement plus conformes aux besoins des
populations des pays africains.
En plus, la programmation, l'administration et le
contrôle de l'aide mènent inévitablement à des
interventions qui limitent la liberté de choix des politiques
économiques nationales et déduisent la flexibilité dans
leur mise en oeuvre.
Enfin, l'aide constitue un véritable obstacle à
l'intégration économique et à la coopération
Sud-Sud1.
1- Mahdi EL-MANJRA, «Nord/Sud,
prélude à l'ère post-coloniale», Toubkal,
1992, P. 119.
EPILOGUE :
Il est apparu dans la dernière décennie des
revendications pour le déliement de l'aide. Mais, si l'aide devient
déliée qui va penser à aider l'Afrique ? Ceci nous pousse
à dire que la continuité de l'aide des pays industrialisés
au développement des pays du Tiers Monde est due à sa
conditionnalité. Ce qui fait que celle-ci est une
nécessité pour la pérennité de l'aide publique au
développement.
D'autre part, lorsque les matières premières des
pays aidés seront épuisées et lorsque les régimes
politique qui règnent dans ces pays seront abolis par des
révolutions de leurs peuples (ce qui est utopique, en voyant la force de
ces systèmes et l'aliénation de leurs peuples), à quoi
l'aide sera liée ? Et ainsi par qui l'Afrique sera aidée ? Est-ce
qu'on ne va laisser tomber l'Afrique ?
Nous voyons tous qu'avec les hausses des prix du
pétrole, l'expansion des guerres, le SIDA, le gaspillage de l'aide
publique, la pauvreté qui augmente et la modicité de
l'aide...etc., l'Afrique se trouve menacée d'être abandonné
par tout le monde si les dirigeants ne pensent pas aux intérêts
généraux et délaissent leurs intérêts
égoïstes.
Enfin, les sociétés sous
développées se trouvent affrontées à un
phénomène très dangereux qui est celui de
l'éclipsement de la classe moyenne ce qui conduit à l'absence de
la cohésion sociale.
Par conséquent, ce qu'on peut déduire de ce
travail, c'est qui aide qui enfin de compte ? Est-ce que les pays du Nord qui
aident les pays du Sud ou c'est le contraire ?
BIBLIOGRAPHIE:
Livres:
1. Bernard CHANTEBOUT, «Le Tiers
Monde», 2ème éd., Armand Colin, 1989.
2. Bertrand BADIE, «L'État
importé», Fayard, 1992.
3. Guy DI MEO, «Les pays du Tiers
Monde», 3ème éd., Sirey, 1991.
4. Jacques BOUVERESSE, «Droit et politique de
développement et de la
coopération», P.U.F., 1990.
5. Jorge BULA, «Violence, démocratie et
développement dans le Tiers Monde», L'Harmattan, 1990.
6. J. Yves CLEACH, Jacqueline LE MORVAN, Benjamin STECK,
«La Puissance américaine», Ellipses, 1994.
7. Mahdi EL-MANJRA, «Nord/sud: prélude
à l'ère post coloniale», Toubkal, 1992.
8. Malcom GILLIS, Dwight H. PERKINS, Michael ROEMES, Donald
R. SNOD GRASS, «Économie du
développement», 4ème éd. Trad. de L'anglais
par Baron RENAULT, 2ème tirage, Nouveaux Horizons, 2001.
9. Marc PENOUIL, «Socio-économie du
sous-développement», Dalloz, 1979.
10.Maria NOVAK, «On ne prête (pas) qu'aux
riches», J. C. Lattés, 2005.
11.Mario BETTATI, «Le droit
d'ingérence», Odile Jacob, 1996. 12.Robert CHAPUIS,
«Les quatre mondes du Tiers Monde», Paris, Masson,
1993.
13.Pascal BONIFACE, «Le monde contemporain: grandes
lignes de Partage», P.U.F., 2001.
14.Sophie BESSIS, «L'occident et les
autres», La découverte, 2001. 15.Susan GEORGES,
«Jusqu'au cou: enquête sur la dette du Tiers
Monde», La Découverte, 1989.
16.Hermann YAMEOGO, «Repenser L'État
Africain», L'Harmattan, 1994.
17.Maurice FLORY, Bahgat KORANY, Robert MANTRON, Michel CAMAU,
Pierre AGATE, «Les régimes politiques
arabes», 2ème éd., P.U.F., 1991.
Revues:
1. «Notes et études
documentaires», N° 5177-78, 15 septembre 2003.
2. «Tiers Monde», N° 161,
janvier - mars, 2000 T. XLI.
Journaux:
1. «Le monde diplomatique» de janvier
1980 à décembre 2000.
Encyclopédie:
1. «Universalis» 9.
|