WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

L'aide nord-sud: jeux et enjeux?

( Télécharger le fichier original )
par Abderrahim ENNADIR
SMBA Faculté de droit de Fès - Licence 2007
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

INTRODUCTION

Si les États du Nord ont constamment proclamé leur volonté de mettre le pied à l'étrier des pays qui se lançaient dans l'aventure du développement, ils ont, dans le même temps, eu pour souci majeur de sauvegarder leurs intérêts en cantonnant les revendications du Sud dans les limites qu'ils jugeaient acceptables1. Ainsi, les procédures de gestion de l'aide au développement qu'ils ont mis en place ont eu pour effet, sinon pour but avoué, de vider de leur contenu les quelques concessions qu'ils faisaient par ailleurs.

Donc la majeure partie de l'aide est liée et conditionnée, c'est-à-dire assortie de conditions favorables aux pays donateurs. Ces conditions peuvent porter sur des questions diplomatiques et politiques (Chapitre.2), mais elles comportent toujours un volet économique (Chapitre.1).

1- Sophie BESSIS, «L'occident et les autres», La Découverte, 2001, P. 125.

CHAPITRE 1 :

PRIORITE ECONOMIQUE

L'économie mondiale est une économie capitaliste, parce que le secteur capitaliste est le secteur dominant de la plupart des économies, parce que la dynamique économique et sociale provient des activités capitalistes, parce que, enfin ce sont les «puissances capitalistes» qui déterminent les mécanismes mondiaux de fixation des prix1.

Les pays en voie de développement sont alors basculés dans des économies traditionnelles, ce qui les conduit à une concentration financière de plus en plus grandissante des pays aidants (Section 1), ensuite à une domination commerciale accrue par ces derniers (Section 2).

Section 1 : dépendance financière

des pays aidés

Elle s'est effectuée et se réalise encore de diverses manières :

D'abord par la dépendance financière des États du Tiers Monde vis-à-vis de sources de financement extérieures pour assurer la création d'infrastructures et même parfois le simple équilibre du budget de fonctionnement.

On peut en dire autant du financement par l'investissement privé, en particulier lorsqu'il est réalisé par de très grosses unités
internationales dont le pouvoir de négociation et les moyens financiers peuvent dépasser ceux de l'État - récipiendaire. Outre les effets possibles sur les prix, sur l'orientation géographique des approvisionnements et des débouchés, sur le rapatriement des bénéfices, l'existence des centres

1- Marc PENOUIL, «Socio-économie du développement», Dalloz, 1979, P. 77.

de décisions extérieures contribue à rendre très aléatoire les prévisions des planificateurs dans le domaine de la production.

La place très importante tenue par les organismes bancaires internationaux est un autre élément de la dépendance financière1.

En fait, parler d'aide lorsqu'une entreprise privée va exploiter les ressources naturelles d'un pays sous-développé en retirant de l'opération un profit très élevé est quelque peu abusif. Tout cela ne fait qu'accentuer la dépendance économique du pays aidé.

L'aide correspond donc, quelles qu'en soient les modalités, à un transfert de biens ou d'infrastructures, qui enrichissent le pays bénéficiaire et créent souvent des économies externes et des effets de complémentarités, mais les effets par l'intermédiaire des flux financiers sont détournés vers le pays aidant.

Les États et les entreprises du Nord ont ainsi longtemps tiré un double bénéfice de pratiques dans lesquelles ils ont joué le rôle indispensable de corrupteur, en gagnant des marchés qui n'auraient pas tous trouvé preneur dans des contextes plus transparent et en voyant venir chez eux, sous forme de placements privés ou de dépenses de consommation de luxe, les montants des commissions allouées aux décideurs du Sud.

Leurs capacités financières donnent enfin aux grands États du Nord la capacité d'accroître leur mainmise sur les marchés selon des modalités qui renforcent la logique mercantiliste de leurs politiques commerciales aux dépens du credo libéral qu'ils servent à leurs partenaires.

En effet, l'Afrique est dépendante financièrement à la fois par sa dette et par l'aide qu'elle reçoit. Ainsi, depuis 1985, l'Afrique donne plus à ses créanciers qu'elle ne reçoit d'eux2. Parfois même l'aide reçue constitue un paiement de la dette.

1- Ibid., P. 87-88.

2- Robert CHAPUIS, «Les quatre mondes du Tiers Monde», Masson, Paris, 1993, P. 182.

Enfin, la dépendance financière engendre une dépendance commerciale, en particulier en ce qui concerne les importations.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus