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Lutte armée et renaissance de la démocratie en RDC de 1998 à  2006

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par Pacifique Kahimbira Second
Université de Kisangani (RDC) - Licence 2008
  

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CHAPITRE DEUXIEME : LES LUTTES ARMEES ET LA RENAISSANCE DE LA DEMOCRATIE

Dans ce chapitre, il est question de passer en revue l'historique des luttes armées en République Démocratique du Congo d'une part et les différentes luttes armées, c'est-à-dire les mouvements rebelles ayant signées l'accord global et inclusif d'autre part.

II.1. HISTORIQUE DES LUTTES ARMEES EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

L'histoire luttes armées en République Démocratique du Congo n'est pas récente. Ce phénomène a commencé en 1948 et même avant cela ; cependant depuis 1960 l'année à laquelle la République Démocratique du Congo avait accédé à son indépendance ce phénomène est devenu une pratique courante, mainte fois recourue par les élites politiques congolaises.

En faisant la lecture de l'histoire, nous pouvons dire qu'avant l'indépendance, le Congo (RDC) n'avait pas encore des partis politiques dans le vrai sens du mot. Il n'existait pas des partis politiques remplissant les trois fonctions traditionnelles à savoir : la fonction de machine électorale, la fonction de formation des cadres et la fonction de sélection des candidats. Bref : il n'existait que des associations culturelles et tribales qui étaient des regroupements d'où ont été issus en grande partie l'élite politique Congolaise immature du fait d'un déficit de formation en qualité tant sur le plan instruction que sur le plan encadrement politique.

A cet handicap d'immaturité de la classe politique qui succédée aux colons belges à l'indépendance, s'était ajoutée la crise Congolaise qui s'est vite transformée en luttes armées.

Ainsi, de façon chronologique, la crise congolaise de 1960 à 1964 se présente de la manière suivante : le 11 juillet 1960, le Katanga, première province minière du Congo proclame la sécession avec le soutien militaire de la Belgique, suivi le 08 Août de la même année par le Sud Kasaï (deuxième province minière du Congo). Le 14 septembre 1960, le colonel Mobutu tente son premier coup d'Etat: il neutralise le premier ministre Lumumba et remplace son gouvernement par celui des commissaires généraux et expédie patrice Emery Lumumba au Katanga, où il fut assassiné le 17 janvier 196137(*).

Cependant, il sied de souligner qu'après l'assassinat de Lumumba et la dissolution de deux chambres dans lesquelles Lumumba disposait d'une majorité, ses partisans avaient perdu patience devant le refus de Joseph Kasa Vubu et de Joseph Désiré Mobutu de remettre le pouvoir à la légalité constitutionnelle soutenus par leurs alliés occidentaux.

Devant cette situation, les partisans de Lumumba avaient crée le CNL (Comité National de Libération) à Brazzaville et lancent une vague de rébellion menée par Pierre MULELE (à l'Ouest) et Gaston Soumialot (à l'Est) de 1963 à 1964.

Il s'avère indispensable de signaler que le 24 novembre 1964, le gouvernement rebelle de Stanley ville (actuellement Kisangani) s'est effondré par l'intervention militaire Belgo - Américaine, sous le gouvernement de Moïse Tshombe qui est arrivé au pouvoir en juillet 1964.

Enfin, Kasa Vubu qui, craignant d'être écrasé par Moïse Tshombe, pendant la désignation (élection) du président de la République par les chambres, bloque le processus de démocratisation de la société et de l'Etat poussé à la faute par joseph Mobutu et le groupe de Binza dont NENDAKA et KAMITATU.38(*)

N'ayant plus l'espoir, il tente à tout pris d'imposer la candidature d'Evariste KIMBA, au poste de premier ministre, au détriment de celle de Moïse Tshombe. C'est ainsi que le 24 novembre 1965, le Lieutenant général Joseph Désiré Mobutu profite de cette rivalité au sommet de l'Etat et prend le pouvoir par un coup d'Etat militaire.

Voilà brièvement la crise Congolaise de 1960 à 1965 considérée comme la première république, qui a commencé par la mutinerie de la Force Publique, les deux sécessions et les rebellions armées pour aboutir au coup d'Etat militaire.

De 1965 à 1990 Mobutu règne comme un maître absolu, sans aucune volonté de démocratiser le pays malgré quelques pressions qu'il subissait. On note à cette période : la première guerre du Shaba (1977), la deuxième guerre du Shaba (1978), le sauvetage de Kolwezi (1978) qui n'ont rien obtenu comme changement politique39(*).

Il consolide son pouvoir avec le seul parti politique qui était le mouvement populaire de la révolution MPR, renforce l'unité du pays, c'est la période de la dictature « Mobutienne ».

A partir de 1996, le pays a connu de nouveau une série de conflits armés ayant rompu l'unité nationale. En octobre 1996 Laurent Désiré Kabila avait commencé sa rébellion armée qui a fini par renverser le pouvoir du président Mobutu le 17 mai 1997 date à la quelle il s'est auto proclamé président de la République à partir de Lubumbashi.

Toute fois, en 1998 le Rassemblement Congolais pour la Démocratie et le Mouvement de Libération du Congo ont commencé les mouvements armés pour combattre le pouvoir de Laurent Désiré Kabila. A ce propos, Mwayila Tshiymbe évoque que: «  les deux principaux mouvements de rébellion ont tenté d'unir leurs forces et de présenter un front uni. Mais l'appât du pouvoir a balayé les prétentions d'alliance entre le RCD/Goma et le MLC »40(*)

Cependant, de part et d'autre de ces deux forces, se situe l'opinion interne qui a fini par se disloquer de leurs mouvements d'origine. Il s'agit notamment du RCD/ML de MBUSA NYAMWISI et le RCD/N de Roger LUMBALA qui poursuivaient les mêmes objectifs de libérer le pays de l'emprise de dictateur. Les Maï - Maï constituaient également une force de résistance populaire contre les forces d'occupation étrangère, notamment le Rwanda et l'Ouganda, respectivement, allié du RCD et du MLC.

Du fait de l'absence d'un vainqueur, affirmons que ces luttes armées ont débouché à l'accord global et inclusif qui s'est soldé au partage de pouvoir entre les parties en conflit ce qui a conduit à la transition avec la formule dite « 1+4 », c'est-à-dire un président et quatre vices - présidents.

En effet, formellement signé le 17 décembre 2002 à Pretoria entre toutes les parties au dialogue inter Congolais (commencé en octobre 2001)41(*) l'accord stipulait que « la présidence de la République est composée du président de la République et de quatre vices - présidents. Le président de la République assure, avec les vices, un leadership nécessaire et exemplaire dans l'intérêt de l'unité nationale de la République Démocratique du Congo » (article 80 de la constitution de la transition adoptée en février 2003).

Ainsi donc, selon la constitution de la transition, les institutions de la République étaient les suivantes : le président de la République, le gouvernement, l'Assemblée Nationale, le sénat, les cours et tribunaux (article 64).

Il sied de noter que le régime politique de la transition est proche du régime présidentiel, car le chef d'Etat est le chef du gouvernement (article 71) et il ne peut être renversé par l'Assemblée nationale (article 65, 66, 95), même s'il traite avec les Vices - présidents de toutes les questions relatives à la gestion du gouvernement (article 81) et tenait de réunion restreintes de concertation avec eux, au moins une fois toutes les deux semaines (articles 82).

Les vices - président s'occupaient de quatre commissions suivantes : commission politique, défense et sécurité (RCD) : commission économique et financière (MLC) : commission pour la reconstruction et le développement (gouvernement) commission sociale et culturelle (opposition politique).

A cette formule directoire s'ajoutait une répartition minutieuse les portefeuilles ministérielle : 36 ministres et 36 vices ministres.

Ce sont donc ces institutions formées sur base des groupes armés ou des rebellions qui vont conduire les pays aux élections en 2006, ils se sont cependant transformés en parti politique et se sont résolument investis à conquérir désormais le pouvoir par voix démocratique, notamment à travers les urnes. Qui sont donc ces groupes armés, quelles ont été leurs ambitions, quels ont été leurs objectifs en menant les luttes armées ? Ces luttes ont-ils permis la stimulation à la démocratie ? Voilà le point suivant.

* 37 TSHIYEMBE M., Géopolitique de paix en Afrique médiane, Paris, Harmattan, 2001, P. 126.

* 38 Ibdem, p. 126

* 39 http://wikipedia.org/wiki/forces-arm%C3%A9eS-delaR%C%A9publiqued%...28/09/2009

* 40 Tshiyembe Mwayila, Op. Cit. p. 15.

* 41 « Accord de paix et partage du pouvoir au Congo - Kinshasa » in le monde du 18 décembre 2002, p. 4.

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"Ceux qui rĂªvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rĂªvent de nuit"   Edgar Allan Poe