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La coopération décentralisée entre la France et le Cameroun : un véritable partenariat ?

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par Cyprien BASSAMAGNE MOUGNOK
Université de Yaounde II - Soa - Master II 2007
  

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PARAGRAPHE 2 : L'INSCRIPTION DES COLLECTIVITES LOCALES FRANÇAISES DANS LA TRAME URBAINE MONDIALE

Les collectivités locales considèrent de plus en plus qu'elles peuvent conforter ou dynamiser leur développement en s'inscrivant dans des réseaux d'échange et de coopération qui leur apporteront une visibilité et une « présence réelle » dans la trame internationale de la croissance. Chaque collectivité locale, si elle entre dans ce jeu se dote ainsi d'une stratégie d'acquisition d'un statut, d'un rang (A) dans un système international en pleine recomposition et dont la ville du Sud (Cameroun) ne constitue qu'un nouvel enjeu de coopération internationale (B).

A- DE LA NECESSITE D'UN POSITIONNEMENT SUR LE MARCHE INTERNATIONAL EN MATIERE D'EXPERTISE EN INGENIERIE URBAINE

Suivant le principe « mieux vaut être à la tête d'une politique qui devra se faire tôt ou tard, même malgré nous », les collectivités françaises s'engagent en coopération au Sud dans le dessein de se poser en championne des bonnes pratiques de la coopération décentralisée sur la scène internationale, ceci à travers la construction d'images valorisantes à usage communicationnel externe (1), la théâtralisation des échanges (2) inhérents à cette nouvelle forme de coopération internationale.

1) La construction d'images valorisantes à usage communicationnel externe

Selon Christian Le Bart, la communication peut servir aux collectivités territoriales à trois buts différents : celui de parfaire la démocratie locale, celui de faciliter la réélection et enfin celui de promouvoir leur territoire (Le Bart, 1999 :415). Ces trois buts se confondent le plus souvent dans la pratique quotidienne. A entendre Pierre Albine (2005), ces trois buts sont présents à l'esprit des collectivités locales françaises lorsqu'elles communiquent avec leurs homologues du Sud avec, semble-t-il, un accent mis sur la promotion du territoire (Albine, 2005 :91).

La communication est donc un moyen de promouvoir un territoire et une équipe en place dans son action. D'ailleurs, il semble évident que, dans le subtil dosage entre désir authentique de coopération et le désir narcissique de voir celle-ci (collectivité locale) reconnue au plan international, la seconde préoccupation prend ici singulièrement le pas sur la première, quelle qu'en soit le mobile : désir de construction d'images valorisantes à usage communicationnel externe, intérêts économiques de positionnement sur le marché international de la coopération urbaine, quête hexagonale de légitimité vis-à-vis de l'Etat français, compétition entre collectivités locales françaises dans la course à la séduction d'investisseurs internationaux (Petiteville, 1995 :79). Curieusement, certaines villes françaises ne font pas en tout cas mystère de cet aspect des choses. Comme dans le cadre de la coopération Nantes-Dschang, la coopération entre la communauté urbaine de Lyon (France) et la ville de Cordoba (Argentine) fait par exemple l'objet d'un bilan tout à fait favorable pour la première tant il est vrai que cette collaboration lui aura permis de se positionner comme un interlocuteur international, de développer sa capacité d'intervention et de mobilisation de partenaires multiples (Petiteville, 1995 : 80). Les propos les plus éclairants à cet égard ont été tenus par un haut fonctionnaire du Ministère des Affaires Etrangères pour qui les retombées industrielles qui peuvent résulter de la coopération dans le domaine de l'urbanisme et en particulier de l'habitat peuvent être très importantes. Bien gérée et avec plusieurs partenaires, une coopération peut ne prélever qu'un temps réduit sur le travail du personnel municipal et les retombées en termes d'images et de contrats pour des entreprises régionales peuvent être très importantes (Petiteville,1995).

Pour ne pas conclure, remarquons simplement que si les collectivités françaises s'engagent en coopération avec leurs homologues Camerounais, c'est parce qu'il s'est constitué ces dernières années, un véritable marché international de l'expertise en ingénierie urbaine dont les gisements financiers ne sont pas moindres. Dans sa stratégie d'insertion, mieux de positionnement sur le marché international, la collectivité locale française procède aussi de la théâtralisation des échanges.

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