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Couverture médiatique pendant les élections présidentielles et législatives dans la ville de Kisangani

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par Emile Lambert LAMBE TONDOLEMBE
Université de Kisangani -  2009
  

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CONCLUSION PARTIELLE

Dans ce chapitre, il a été question pour nous de présenté le cadres théorique de notre étude. Nous avons explique les différents concepts. Nous nous sommes également intéressés a expliqué le cadre de notre étude qui est la ville de Kisangani en faisant également allusion a sa configuration actuelle des medias.

DEUXIEME CHAPITRE : COUVERTURE MEDIATIQUE DES ELECTIONS DE

2006 A KISANGANI

O. INTRODUCTION

Dans ce chapitre, nous abordons le vif de notre étude, à savoir l'analyse des compétences dont les journalistes de la ville Kisangani se sont servis pour couvrir les élections de 2006

SECTION I : LES COMPETENCES

II.1.1. Compétence idéale

Un journaliste a pour fonction de porter la bonne information, au bon moment, à son lecteur, auditeur ou spectateur. Qu'il travaille en agence, dans un organe de presse quotidien d'information générale ou spécialisée, le journaliste doit être en quête de l'actualité. Ainsi, la pratique du journalisme, sur le plan de la forme, repose sur certains principes fondamentaux et universels, qui ne doivent jamais être transgressés, à savoir ;

- L'exactitude

- L'équilibre

- La clarté

- La distinction entre les faits et les commentaires

- Le respect des personnes et la protection des sources28(*).

1° L'exactitude

Il s'agit ici pour le journaliste reporter de vérifier les faits qu'il rapporte. L'idéal serait pour lui de procéder à la double vérification, c'est-à-dire tenter de revoir la même information auprès d'une deuxième source. Cela dans le but de ne rapporter qu'une information exacte exempte de toute rumeur et chargée de précision.

L'exactitude des informations est un principe fondamental du journalisme professionnel. Tout renseignement se trouvant dans un reportage doit être totalement exact. Tel est le cas pour les noms des candidats, leurs déclarations, les nombres précis et les descriptions des personnes, les lieux et les événements. Les candidats et les électeurs peuvent parfois devenir émotifs pendant la campagne électorale, leurs propos doivent être rapportés avec beaucoup de précaution afin d'en révéler le véritable contenu tout en essayant d'expliquer le contexte sans exagération des vérités partielles. Dans ce métier, chaque journaliste essaye toujours d'être le premier à obtenir les informations. Mais ce qui est le plus important, c'est la véracité de ces dernières. Les électeurs ne déclareront rien aux journalistes s'ils risquent de voir leurs propos déformés ou si les idées ne sont pas correctement rapportées.

2° L'équilibre

Le journaliste, dans sa quête d'une bonne information surtout dans une zone de conflit, doit avoir en esprit comme maître mot, l'équilibre. Il s'agit, en effet, de donner les différents points de vue sur un événement, notamment dans le cas d'une question controversée, sociale, politique ou économique. Le journaliste s'efforcera, à cet effet, de donner la parole à toutes les parties RENARD, Y. La pratique du journalisme en période électorale, condensé inédit de formation des journalistes de la Radio Okapi 2003.impliquées. Pendant la campagne électorale, la presse s'est s'intéressée au moins à trois éléments essentiels qui sont : les partis politiques et les candidats et aux électeurs.

Les candidats qui partagent le même programme électoral et soutiennent le même dirigeant politique appartiennent au même parti politique. Si ce parti est élu par la majorité des électeurs, le chef du parti deviendra alors le chef du gouvernement ou président. Ou si un parti politique remporte la majorité des voix ou des sièges au parlement, il deviendra le gouvernement et son dirigeant deviendra le premier ministre ou le chef du gouvernement.

Il peut y avoir plusieurs partis politiques en compétition parmi lesquels certains n'auraient pas de candidats à présenter dans plusieurs régions du pays. Mais, la presse devrait informer les électeurs sur chaque parti politique. Par ailleurs, il peut exister un certain nombre de candidats n'appartenant à aucun parti mais qui souhaitent être élu afin de servir les citoyens. Ils sont communément appelés « candidats indépendants »29(*).

3° La clarté

Le journaliste à, entre autre doivent dans l'exercice de sa fonction d'assurer la vulgarisation. Il doit utiliser des mots simples qui peuvent lui permettre d'avoir un auditoire plus large auprès des consommateurs des informations. En d'autres termes, comme l'a toujours soutenu Bernard MUNSOKO, le journaliste ne remplirait pas sa mission s'il ne se fait pas comprendre par son public qui, du reste, est varié. Il doit en même temps s'adresser aux professeurs d'universités et aux paysans. Ainsi, il est obligé d'avoir un langage clair30(*).

4° La distinction entre les faits et les commentaires

Le journaliste est censé rendre compte des faits. Il peut, dans la mesure du possible, émettre un avis ou un jugement sur un événement. C'est à ce niveau qu'il doit faire la part des choses. Le reportage porte, nous le savons, sur des faits réels et non sur des fictions. Faire la différence entre les faits et les commentaires revient à se démarquer des ses opinions lorsqu'il faut rendre les faits.

Tout bon journaliste, dans sa relation, doit souligner cette ligne de démarcation. En cas d'une couverture médiatique électorale, le mieux serait de ne rapporter que les faits et, à toute occasion, donner la source de toute information. Chaque parti politique à ses propres idées concernant la priorité des problèmes à traiter, ce qu'il promet de faire pour les résoudre et aussi les raisons qui poussent les électeurs a voté pour ce parti. Ces idées sont appelées « programme politique » ou« manifeste » du parti. Il se peut qu'il y ait des sujets considérés comme étant préoccupants par les citoyens, mais bien souvent les politiciens évitent d'aborder la question par crainte de soulever une vive polémique par certaines déclarations. Une presse professionnelle doit néanmoins aborder toutes ces questions importantes et demander à chaque parti politique d'y répondre31(*).

5° Le respect des personnes et la protection des sources

La recherche de l'information résulte du droit du public d'être informé, de connaître la vérité sur des faits. Cela cependant ne sous en tend pas la négligence du droit des individus à leur honneur, à leur vie privée et leur intégrité physique. Tout journaliste doit, en principe, dans son travail, mettre à l'esprit que le droit fondamental à l'information n'exclut pas le droit fondamental à l'honneur et à la vie privée.

L'information publique passe par la recherche de la vérité. Cette démarche pourrait, dans certaines mesures, ne pas plaire à certaines personnes qui tenteront de nuire et au journaliste et à sa source. A cet effet, le journaliste est censé protéger sa source.

A ces principes journalistiques s'ajoutent les qualités requises pour un bon journaliste:

- La rigueur

- L'honnêteté

- La précision

- La curiosité,

- La rapidité,

- L'audace.

Ces qualités riment bien entendu avec le travail des journalistes. L'idéal serait que le journaliste s'arme de la rigueur, de l'honnêteté et de la précision dans le traitement de l'information, ce qui témoigne le professionnalisme dans son action. Reporter sans frontière souligne à cet effet que la crédibilité d'un journal, d'un organe de presse, repose sur sa capacité à diffuser une information avérée et précise. Aussi, la publication d'une information vérifiée est-elle la garantie du sérieux, de la rigueur et de la bonne foi du journal ou de l'organe de presse32(*).

Seulement, dans une campagne électorale identitaire, il s'avère que les journalistes, en plus du respect de tous les principes fondamentaux liés à son métier doivent être en mesure, sur le plan du fond, de cerner certaines réalités du terrain et du dossier liées à la campagne électorale. Il s'agit ici de la maîtrise et de la connaissance du dossier traité. D'une manière générale, toute descente sur terrain d'un journaliste en reportage exige une préparation au préalable. Cette préparation est à la fois technique et intellectuelle. Cela suppose que le reporter, en plus de la préparation des matériels de reportage, doit aussi se documenter sur le sujet et le milieu dans lequel il sera en reportage.

Pour le cas échéant, le journaliste est censé, en tout état de cause :

- Avoir une connaissance appréciable sur les réalités sociologiques de chaque peuple existant dans son champ d'action, c'est-à-dire, l'historique de ce peuple, ses racines et ses origines. Ce qui implique à l'extrême, certains indicateurs notamment la connaissance de la langue la plus usuelle de la région. En préfaçant le guide pour communicateur un ouvrage de Jean NGOMA de la Radio Okapi, Georges SERRE alors ambassadeur Français en RDC a souligné que la précision des mots en journalisme et plus qu'une nécessité, c'est un devoir...des déclarations mal rapportées ou d'approximation de langage dans le compte rendu d'un événement ont eu des conséquences dramatiques...c'est pourquoi le mot juste doit être votre souci. Et cela malgré le fait que par moment le journaliste peut s'accompagner d'un interprète.

- Connaître les acteurs majeurs et principaux de la campagne sur le plan local, national et sous régional. Il s'agit en faite d'identifier les meneurs des groupes constitués sur base d'appartenance ethnique ou tribale.

- Avoir une maîtrise des ramifications sociopolitiques engendrées par des acteurs en concurrence sur base de leurs réalités sociologiques.

- Avoir la connaissance des enjeux politiques, économico financière. Il s'agira d'arriver à déceler ceux qui dans l'ombre tirent la ficelle, ceux qui exploitent pour d'autres fins, la lutte existant entre les partis. Et cela sur le plan local, national et sous régional.

Nous pouvons nous résumer en ce terme, plusieurs rédactions sont confrontées à la problématique du profil du journaliste qui devrait être envoyé sur terrain lorsqu'il s'agit d'une situation liée a la couverture médiatique d'une campagne électorale.

La question principale est celle de savoir s'il faut envoyer un journaliste spécialiste de la région ou un journaliste tout terrain. Il est préférable, dans des tels cas, de disposer des journalistes qui, tout en étant des journalistes tout terrain, soient également des spécialistes de la région. Un journaliste tout terrain, sous entend un journaliste qui a accumulé des expériences de différentes campagne électorale, qui a un sens solide dans la pratique et qui, du reste, a un savoir-faire indiscutable. Tandis que les journalistes spécialistes de la région n'ont peut-être pas tous les atouts techniques des reporters tout terrain, mais leur connaissance généralement approfondie du terrain leur permet des mises en perspective et leur donne accès à des sources que n'ont pas les autres.

II.1.2. Compétence effective

Il se dégage que les qualités telles que détaillées ci-dessus constituent à certains égards, le socle du professionnalisme dans le métier du journaliste. Dans une campagne électorale, il importe de souligner qu'en plus de l'exactitude, de la précision, de l'honnêteté dans la relation des faits, de la rigueur et de la clarté dans le traitement de l'information, le journaliste sur terrain devrait être non seulement un spécialiste de la région mais également un reporter tout terrain, habitué dans la couverture des zones à risque.

A cet effet, certains indicateurs entrent en compte selon Jürgen HABERMAS, notamment le savoir faire et la qualification qui impliquent la compétence conceptuelle, d'un côté basé sur l'analyse et la compréhension dans l'action et la compétence technique de l'autre côté, notamment en ce qui concerne les méthodes appliquées ainsi que la procédure empruntée pour une couverture médiatique.

Ainsi, nous posons la question de savoir si les journalistes des radios et télévisions de la ville de Kisangani ont répondu à ces exigences. Nous avons mené une enquête sur terrain afin de vérifier l'adéquation entre l'idéal de la profession en matière de compétence et du profil du journaliste et ce que la presse de Kisangani a disposé en terme de ressource humaine pour cette couverture.

A cet égard, notre enquête est partie de la notion de rationalité comme le souligne Max WEBER en faisant allusion à la mobilisation globale des ressources dans le but d'atteindre des objectifs et Henry MINTZBERG qui recommande une intelligence intra et extra sociétal afin de réguler le comportement des membres en quête de la finalité en connaissance des causes33(*).

Selon les rédacteurs en chefs certaines maisons de presse de la ville de Kisangani , une rotation permanente des journalistes a été organisée pour la couverture des élections législatives, présidentielles et provinciales de 2006. C'est-à-dire que pendant toutes les périodes de campagne les journalistes, station par station se relayaient les activités électorales.

A ce sujet, beaucoup de journalistes nous ont précisé que les premiers journalistes envoyés sur le terrain étaient des seniors c'est-à-dire des journalistes ayant acquis une certaine expérience dans la profession du journalisme. Cette sélection se faisait non seulement sur base des compétences mais aussi de la connaissance de la langue du milieu. Mais au fur et à mesure que les meetings se multipliaient et gagnaient du terrain, le travail des journalistes étaient devenu, pour les organes de presse une sorte de terrain de formation pour les journalistes dans la couverture des activités. « Des journalistes qui arrivaient sur place avaient la particularité souvent de ne pas connaître le terrain, c'était très intéressant de les voir travailler un peu comme des internationaux qui travaillent sans connaître le terrain... », a souligné Etienne Rougerie34(*).

Ainsi, Radio okapi est partie sur base du professionnalisme des journalistes pour couvrir les élections. Bien que n'ayant pas au départ des journalistes spécialistes en matière électorale, la Radio Okapi s'est constituée une banque des données sur la situation à Kisangani avec l'expérience des uns et des autres accumulée sur terrain lors des rotations organisées. Il faut ici signaler que par rapport à la délimitation de notre travail, entre Mars au juin 2006, certains journalistes de Radio Okapi, de la RTNC, de la RTA, de Mwangaza, etc., ont eu à effectuer 15 à 25 rotations sur le terrain. Et par ce fait, ils sont censés avoir une maîtrise de la situation par expérience.

Il convient de savoir qu'à chaque début, toute descente sur terrain était au préalable précédée d'une conférence de rédaction au courant de laquelle le journaliste reporter bénéficiait des certaines indications eu égard à la politique éditoriale, aux enjeux socio politiques sur terrain, aux motivations des parties engagées dans le conflit et surtout à sa sécurité.

Des éléments sur les différentes figures de proue de certains candidats étaient disponibles dans la rédaction. Des photos, des numéros de contact téléphonique, des cartes géographiques, des archives des reportages réalisés dans les différentes localités...bref une documentation assez abondante des expériences des journalistes sur terrain.

II.1.3. Objectifs de la couverture médiatique électorale

La mission principale de la presse en République Démocratique du Congo est d'accompagner le processus de paix et de démocratisation en donnant l'information vérifiée et vraie. Cet objectif s'inscrit dans le cadre même de ses fonctions.

A cet effet, l'intervention des medias boyomais pour une médiatisation des opérations électorales qui a éclaté dans cette partie de la République Démocratique du Congo s'inscrit dans le respect des valeurs qu'elle incarne tout en étant une Radio publique ou privée au service du public. Le journalisme professionnel a donc pour mission d'informer entièrement les citoyens sur les problèmes et sujets importants et les alternatives proposées afin qu'ils puissent voter consciemment.

Les élections doivent être équitables. Il doit y avoir des lois garantissant, pour tous les citoyens, un scrutin secret. Tous les candidats doivent par ailleurs avoir les mêmes droits et les mêmes chances de mener leurs campagnes électorales sans interférence quelconque. Les lois doivent être appliquées d'une façon équitable et chacun doit respecter les résultats du scrutin.

Les élections représentent un énorme défi pour les médias. Il est impératif que les journalistes connaissent les lois électorales. D'autant plus que leurs reportages consacrés aux candidats, aux partis politiques et aux sujets importants doivent être objectifs et conçu selon les règles du jeu.

Les médias devraient être la voix des électeurs. Les critères du journalisme professionnel comme l'exactitude, l'objectivité et la responsabilité doivent être respectés par tous les journalistes. Par ailleurs, les journalistes doivent être prêts à travailler pendant une période limitée et dans des conditions tendues où des pressions provenant des partis avec d'importants enjeux sont envisageables. Les medias incarnent et défendent les valeurs humaines notamment :

- L'altérité : c'est-à-dire le respect des différences entre cultures et la tolérance.

- La dignité de chacun, mise à mal par les situations de violence, de guerre et de crise. Les journalistes ont des responsabilités énormes envers les gens pour lesquels ils font leurs reportages et aussi envers les gens à qui ils diffusent ces reportages. Les journalistes sont tenus de protéger leurs sources quand les circonstances les y obligent. Les gens ne révèleront pas d'informations importantes comme par exemple la corruption politique, s'ils ont des raisons de craindre que leur identité soit dévoilée35(*).

Il est impératif que les journalistes aient recours seulement aux méthodes intègres pour obtenir des informations. Leurs enquêtes doivent suivre les normes internationales de la profession.

-L'impartialité

Tous les codes du journalisme insistent sur l'importance de l'impartialité et de l'objectivité dans la profession. Pour garantir l'impartialité, le journaliste doit faire des reportages équilibrés. Pour qu'il soit équilibré,le reportage doit inclure les opinions des deux côtés. Par exemple, quand un candidat profère une accusation ou une promesse dans son discours électoral,le journaliste professionnel doit introduire la réaction des autres candidats pour assurer l'objectivité de son reportage. Le fait d'introduire d'autres points de vue élimine tout soupçon de partialité ou de favoritisme36(*).

Un reportage équilibré doit être équitable. Le reportage peut mettre en exergue un candidat au lieu d'un autre par rapport à un événement d'actualité quelconque en raison de ce que celui-ci déclare ou fait par rapport à cet événement. Dans d'autres événements, il est important de mettre d'autres candidats en exergue pour assurer l'équilibre et l'équité. Il est vrai qu'il est difficile de garantir l'équilibre et l'équité dans chaque reportage, mais c'est un principe essentiel du professionnalisme dans le journalisme. Il y a toujours au moins deux points de vue pour chaque sujet d'actualité.

Même s'il travaille pour un média qui affiche le soutien d'un parti politique quelconque, le journaliste professionnel essayera toujours de garantir l'objectivité et l'équilibre de son reportage. Et même s'il travaille dans le service public, il est impératif que ses reportages introduisent des informations sur les partis d'opposition. Ceci est appelé « équilibre »37(*).

Cet équilibre doit être équitable autant que possible. D'autant plus, les médias privés et publics doivent garder les opinions et commentaires politiques séparés des actualités. Beaucoup d'électeurs ne dévoilent pas leurs opinions aux journalistes qu'ils soupçonnent de représenter les idées d'un seul parti politique. Les électeurs qui se méfient des journalistes expriment seulement les points de vue que le journaliste aimerait entendre sans véritablement révéler leurs opinions.

On peut définir « l'impartialité » autrement. L'impartialité exige que le journaliste professionnel ne soit pas affilié à un groupe ou à un mouvement politique. Si un journaliste est connu pour son militantisme politique, ses reportages perdront leur crédibilité même s'ils sont équilibrés et équitables. Le journaliste ne doit jamais prendre part dans une campagne électorale pour qui que ce soit et il ne doit jamais offrir ou recevoir de l'argent ou des cadeaux des partis politiques.

Que doit garantir un journalisme professionnel ? Le journalisme responsable ne doit pas être :

Diffamatoire

Le journalisme responsable ne reproduit jamais d'accusations et d'insultes infondées, ni ne déforme la vérité à propos d'une personne quelconque. Le journaliste peut mentionner dans son article des accusations et des propos diffamatoires mais en même temps, il doit garantir l'équilibre en introduisant les réponses aux accusations.

Dérivatif

Le journaliste professionnel ne se contente pas de répéter ce qui a été dit ailleurs sans une vérification préalable des faits. Reproduire aveuglement les informations des autres peut conduire à des informations erronées.

Malveillant

Le journalisme est puissant. Réaliser des reportages peut facilement nuire à la réputation d'un homme politique, mettre en danger les membres d'un parti ou inciter au désordre public. Par conséquent, le journaliste professionnel ne doit aucunement abuser de son pouvoir en déformant la vérité et en ternissant la réputation de quiconque à des fins personnelles38(*).

Corrompu

Le journaliste intègre n'accepte jamais des pots-de-vin et ne fait aucune faveur particulière aux politiciens et aux partis politiques. Le journalisme n'est pas à vendre. Les quatre critères ci-après sont essentiels pour garantir un journalisme professionnel, fiable et digne de confiance. Les reportages doivent être toujours précis, impartiaux et responsables. Ces critères concernent toutes les personnes impliquées dans ce métier tout comme les éditeurs d'articles et des émissions de radio, les rédacteurs, les directeurs de salles de presse, etc. Il ne faut jamais publier ou diffuser un reportage sur les élections qui ne comporte aucun élément fiable et vérifiable.

Un journaliste sérieux doit se poser toujours la question: Mon travail est-il conforme aux normes professionnelles du journalisme ? Est-ce que mon reportage sur les élections est exact, impartial et fiable ?

Les élections sont un événement majeur en période de paix. Elles impliquent un grand nombre de gens comme les responsables qui veillent sur le processus électoral et les volontaires qui font campagne pour les partis politiques. Les campagnes électorales peuvent provoquer de vives réactions chez les personnes témoignant d'actes de corruption et celles qui se lancent des accusations39(*).

Pour cette raison, il est important que la campagne électorale respecte certaines règles et procédures afin d'éviter les erreurs et la corruption. Le cadre législatif du pays doit appliquer ses règles d'une façon équitable à tous les partis. Les médias doivent aussi recevoir des consignes pour assurer la liberté et l'impartialité de leurs reportages sur les élections. Ce qui suit sont les éléments les plus importants dans une élection3 :

Le rôle des medias en période électorale

Chaque citoyen a le droit de participer aux élections,que ce soit comme électeur ou comme candidat, sans tenir compte de sa classe sociale, ni de sa caste, ni de son sexe, ni de sa religion. Le déroulement des élections soient régulier pour que les citoyens puissent réexaminer ou changer le parti au pouvoir. Le système de vote assure un scrutin secret et une transparence du dépouillement des votes. Les élections soient observées par une commission indépendante des politiques et du gouvernement. Les membres de la commission ne devraient pas appartenir aux partis politiques et doivent être composés de dignitaires de la communauté. Chaque citoyen a le droit de porter plainte à la commission en cas de litige. La commission doit réagir rapidement et équitablement et tout parti doit respecter ses décisions. Pour assurer des élections libres et équitables, l'état doit instaurer des lois garantissant que : le code électoral40(*).

Ainsi, l'objectif des medias Boyomais en périodes électorales de 2006, s'est dégagé clairement ici comme une conjugaison d'effort dans la diffusion avec objectivité des informations vraies dans le seul but d'arriver à susciter, dans la population le besoin de choisir des dirigeants convenables.

Nous nous sommes intéressé, à cet effet, à savoir comment s'organisait le déplacement des journalistes dans les différents endroits ou se déroulaient les meetings et réunions électoraux. La finalité est de jauger le travail des journalistes eu égard au bon déroulement des élections ainsi que leur apport dans la réussite des ces opérations

A cet effet, l'intervention des medias pour une médiatisation électorale dans de Kisangani s'est inscrite dans le respect des valeurs qu'incarne ces derniers. Ils ont incarné et défendu les valeurs humaines notamment :

- L'altérité : c'est-à-dire le respect des différences entre cultures et la tolérance.

- La dignité de chacun, mise à mal par les situations de violence, de guerre et de crise. Le rôle le plus important des médias est d'informer les électeurs des choix qui sont à leur disposition. Ils ont un deuxième rôle qui consiste à dire si les élections sont libres et équitables.

Les médias ont aussi un troisième rôle qui consiste à dévoiler les stratégies dont les partis politiques font usage pour gagner des voix. Les électeurs ont le droit de savoir les différentes promesses d'un parti politique à des différents groupes d'électeurs. Ils ont aussi besoin de s'informer sur les dirigeants des partis, sur leurs programmes politiques et sur leurs passés41(*).

La plupart des partis politiques mettent leurs chefs au centre de la campagne électorale. Par conséquent, le dirigeant du parti se comporte aimablement avec les électeurs pour gagner leur soutien. Les partis et leurs dirigeants choisissent

des programmes électoraux à travers lesquels ils visent à attirer le plus grand nombre d'électeurs possible. Chaque parti souhaite que les médias se focalisent uniquement sur leur dirigeant et leurs programmes politiques et qu'ils ignorent les autres partis.

L'une des principales stratégies d'un parti politique, c'est de gagner les votes de ceux qui ont soutenu le parti auparavant. Ces électeurs fidèles constituent essentiellement le noyau dur du parti. Ces voix pourraient être celles d'une région qui soutient un parti politique parce qu'il défend ses intérêts ou celles d'une classe sociale, par exemple, les agriculteurs ou les ouvriers, dont les intérêts sont défendus traditionnellement par le parti.

Durant les élections, les journalistes doivent connaître les moyens mis en oeuvre par le parti pour fidéliser ses anciens électeurs. Le parti est-il bien organisé ? A-t-il encouragé ses adhérents traditionnels à s'inscrire aux bureaux de vote ?Le dirigeant du parti passe-t-il la plupart du temps à s'adresser uniquement aux électeurs fidèles du parti ? Le parti est-il en train de perdre son électorat traditionnel? Si oui, quelle est l'opinion des électeurs fidèles au parti ?

Un parti politique ne peut pas remporter les élections en se basant seulement sur la fidélisation de ses électeurs. Le parti doit aussi attirer les voix des électeurs indécis. Ces électeurs pourraient être constitués de jeunes qui votent pour la première fois dans leur vie. Ils constituent donc une partie importante de l'électorat. Les voix indécises pourraient être composées aussi d'électeurs insatisfaits par leur parti et désirant un changement.

Dans certaines démocraties, les partis politiques envoient des volontaires dans les foyers pour faire campagne et gagner les voix des électeurs indécis. Ils leur envoient aussi des lettres et dépliants et font de la publicité dans les médias. Cependant, cette stratégie demande un grand nombre de volontaires et pourrait s'avérer coûteuse pour le parti. De plus, envoyer des gens faire du porte-à-porte pourrait effrayer certains électeurs. Cette stratégie pourrait également ne pas fonctionner dans des pays où la majorité de la population se trouve dans les montagnes ou ne sait pas lire42(*).

Dans d'autres pays pour mener leurs campagnes électorales, les partis politiques comptent sur les chefs locaux ou sur des personnalités célèbres pour influencer les électeurs. Il est strictement illégal que le chef local ait recours à la menace ou à la corruption pour acheter les voix des électeurs. Chaque citoyen a entièrement le droit et la liberté de voter pour son parti préféré.

Pour faire face aux fidélités traditionnelles et aux influences des responsables locaux, les partis politiques se tournent vers les médias pour diffuser leurs programmes directement aux électeurs. La couverture médiatique et la publicité, surtout la radio et la télévision, sont devenues indispensables dans les campagnes électorales d'aujourd'hui.

Stratégies des partis politiques43(*).

A travers la stratégie médiatique, le parti politique cherche à inciter les électeurs à voter pour son candidat à travers ce qu'ils voient, entendent et lisent sur le candidat dans les différents médias. Cette stratégie vise précisément les électeurs indécis ou ceux qui sont mécontents et qui s'intéressent peu à la vie politique. Les journalistes sont censés savoir ce que les partis cherchent à obtenir de la part des médias.

Les partis politiques utilisent généralement leurs dirigeants pour se donner une bonne image publique. Ils souhaitent que les électeurs réagissent positivement à l'image publique du dirigeant. Ils ont souvent recours à des spécialistes pour améliorer la prestation oratoire du dirigeant, soigner son aspect et son comportement public, par exemple, comment se comporter aimablement envers les gens et toujours conserver son calme en public. Les partis exposent également les images les plus photogéniques du dirigeant dans les espaces réservés à la campagne électorale pour attirer l'attention des électeurs44(*).

Les partis ont compris que les électeurs ont généralement tendance à croire ce qu'ils voient et entendent dans les médias. Pour cette raison, les partis créent ce qui pourrait être appelé « événements attendrissants ». Ces événements visent à présenter le dirigeant du parti comme une personne aimable en le montrant en train de rendre visite aux citoyens dans leurs foyers ou d'embrasser des enfants ou de s'adonner aux bains de foule. Les partis organisent aussi des conférences de presse dans lesquelles le dirigeant présente ses programmes et promesses électoraux et attaque les programmes des autres candidats et partis45(*).

Les partis pourraient ne pas souhaiter voir leur dirigeant rentrer dans un débat avec d'autres dirigeants. Les chefs politiques généralement préfèrent accorder des interviews aux journaux ou aux radios et aux chaînes de télévisions qui soutiennent leurs programmes électoraux.

Cette manipulation des médias représente un véritable défi pour les journalistes. Les journalistes professionnels souhaitent que les chefs politiques se prononcent sur les problèmes soulevés par la communauté ou bien ils expliquent aux électeurs la différence entre leurs programmes électoraux et ceux des autres partis politiques.

Néanmoins, les journalistes ne peuvent ignorer les conférences de presse et les « événements attendrissants » des dirigeants politiques car d'autres médias les diffuseront d'une manière ou d'une autre. Cependant, il est important que les journalistes posent des questions pertinentes aux chefs politiques au lieu de les laisser s'étaler sur des sujets qui enjolivent leur image.

Néanmoins, les journalistes doivent garantir l'équilibre en introduisant dans leurs reportages les avis et commentaires des chefs politiques et des électeurs sur une conférence de presse ou un discours prononcé par un chef de parti quelconque. Il est difficile de poser des questions mais le journaliste doit toujours faire preuve de courtoisie et de respect. Réaliser un reportage objectif demande beaucoup de temps et de travail mais le journaliste professionnel n'oubliera jamais d'introduire dans son reportage toutes les facettes de l'histoire.

Pour se protéger au mieux des critiques, le journaliste doit toujours réaliser des reportages objectifs.

* 28 RENARD,Y., Pratique du journalisme dans une zone de conflit, condensé du cours des journalistes de la Radio Okapi,2003.

* 29 MOLIMA.,J., Op. Cit., p32

* 30 MUNSOKO, B., Op. Cit.

* 31 MOLIMA.,J., Op.Cit, p32

* 32 MOLIMA.,J., Op.Cit, p36

* 33 Le BOTERF, G., De la compétence essai sur un attracteur étrange, Paris, Editions d'organisations, 1995. www.educnet.education.fr , consulte le 17 juin2010

* 34 MOLIMA.,J., Op.Cit, p38

* 35 HERBERT, S. La rationalité dans les organisations, Ed. Nouveaux Horizons, Paris, 1986

* 36HABERMAS, J. Théorie et pratique 2, collection critique du politique, paris, Payol, 1975, p 116 in KUSEMA, K. la télévision congolaise et ses choix technologiques, mémoire, IFASIC, septembre 2006, p. 50.

* 37Lucio GUTIERREZ, Actuel président de l'Equateur, levant sa main en signe devictoire pendant la campagne électorale à Quito, Septembre 2002, p47

GUTIERREZ ? L, actuel président de l'équateur, levant sa main en signe de victoire pendant la campagne électorale à Quito, septembre 2002, p47 Daniel, C.

* 38 Un journaliste stagiaire interviewant un membre de l'équipe internationale d'observation des

élections à Battambang pendant les élections nationales qui se sont déroulées, Cambodge, 2002, p23.

* 39 MOLIMA.,J., Op.Cit, p47

* 40 Kim Kierans, File d'électeurs devant un bureau de vote à Phnom Penh, Cambodge, lors de la journée de votenational, le 27 Juillet 2003, p19.

* 41 Pilar OLIVARES, Couverture : Les élections équatoriennes de 2002. A l'intérieur de la couverture : Personnes écoutant la BBC World au moment de la déclaration de l'indépendance, Reuters, 2002.

* 42 CAMMACK, DIANA, Election Reporting : a Practical Guide to media Monitoring, London , 1988,p19

* 43 Media Handbook., Le programme de démocratie durable SARDC, Windhoek, Namibie, 2001, p56.

* 44 POTER, IAN., Elections Training Curriculum : IMPACS Media and Elections Program, Cambodia, 2003,p76.

* 45 NGOMA, J., Guide de communicateur, Kinshasa, Medias Paul, 2006, p.302.

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo